[0001] L'invention se rapporte aux projectiles guidés et concerne, plus précisément, une
méthode de guidage d'un missile, applicable pendant la portion terminale de la trajectoire
de vol ; elle concerne également un missile guidé opérant selon cette méthode de guidage.
[0002] Il existe une demande pour des missiles AIR-SOL capables d'enrayer, à des distances
relativement importantes, la menace que présentent des formations terrestres constituées,
notamment, par des véhicules motorisés tels que des véhicules blindés progressant
par groupes sur le terrain. Ces véhicules blindés, de par leur nature, rayonnent une
énergie thermique et, de ce fait, constituent des cibles potentielles qui peuvent
être détectées et localisées par un missile muni, par exemple, d'un senseur électrooptique
E.O opérant dans la bande I.R du spectre électromagnétique. De plus, le missile peut
être doté d'une charge militaire capable de perforer le blindage de protection de
véhicules blindés. Il est possible de diriger le tir d'un tel missile vers un groupement
de véhicules blindés ; toutefois, le problème demeure de fournir, pendant la portion
terminale de la trajectoire de descente vers le sol, les corrections de trajectoires
nécessaires pour réaliser un impact du missile sur l'un des véhicules détecté par
le senseur E.O.
[0003] On connaît déjà un projectile comportant des moyens de guidage qui permettent, dans
la phase terminale de la trajectoire, de corriger l'erreur éventuelle entre la direction
d'une cible et la direction d'impact du projectile sur le sol, en chute libre. A cet
effet, la base de ce projectile de l'art antérieur est équipé d'un jeu d'ailettes
qui imprime au corps du projectile un mouvement d'autorotation de vitesse angulaire
sensiblement constante, autour de son axe longitudinal. Dans la tête du projectile
est disposé un senseur électro-optique (E.O) et, enfin, dans la partie médiane du
corps, un impulseur latéral peut fournir une force de poussée prédéterminée dont la
direction est normale au vecteur de vitesse du projectile. Le senseur E.O est constitué
par une pluralité de cellules photodétrices arrangées en anneau dans un plan perpendiculaire
à l'axe du projectile, afin de fournir un champ de vision conique creux. Ainsi, la
surface du sol couverte par le champ de vision du senseur E.O se réduit progressivement
en fonction de l'altitude décroissante de la trajectoire. Lorsque la cible rentre
dans le champ de vision du senseur, son image tombe sur l'une des cellules photodétectrices,
ce qui détermine, en coordonnées polaires, la position de la cible par rapport à l'orientation
de l'impulseur. Le signal de sortie du senseur E.O est exploité pour fournir un ordre
de déclenchement à l'impulseur latéral à l'instant où l'orientation de celui-ci est
opposée à la direction de la cible détectée.
[0004] Ce projectile de l'art antérieur de construction relativement simple ne permet pas
d'atteindre le degré d'efficacité recherché et, notamment, de réaliser un impact probable
sur la cible. Pour atteindre ce but, la méthode de guidage proposée met en oeuvre
un senseur de poursuite de la cible qui mesure la rotation de la ligne de visée missile/cible.
[0005] La méthode de guidage selon l'invention consiste à immobiliser le faisceau du senseur
sur l'axe longitudinal, à imprimer au corps du missile un mouvement d'autorotation
de vitesse angulaire contrôlée, à produire une force de poussée transversale, normale
à la direction du vecteur vitesse de déplacement du missile pour forcer celui-ci à
décrire une trajectoire spirale, à détecter la présence d'une cible éventuelle dans
le faisceau du senseur, à libérer le faisceau du senseur et à maintenir l'axe de celui-ci
pointé sur la cible, à mesurer la rotation de la ligne de visée missile-cible, à élaborer
un ordre de pilotage, fonction de la rotation de la ligne de visée et à modifier l'attitude
de roulis du missile pour orienter la force de poussée transversale dans une direction
fonction de la grandeur de la rotation de la ligne de visée.
[0006] L'invention concerne également un missile guidé opérant selon la méthode de guidage
qui vient d'être énoncée. Un missile guidé selon l'invention comporte un senseur sensible
à l'énergie rayonnée par une cible potentielle et il comprend : une première et une
seconde sections principales mutuellement accouplées pour tourner librement l'une
par rapport à l'autre autour de l'axe longitudinal du missile ; la première section
principale dite "section avant" contient le senseur et comporte : un organe moteur
ayant un premier membre solidaire de la structure mécanique de cette section avant,
et un second membre physiquement couplé à la seconde section principale, et, un générateur
de gaz qui alimente une tuyère latérale pour créer une force transversale ; et la
seconde section principale dite "section arrière" est munie à sa base d'un empennage
stabilisateur ; le senseur est muni d'un dispositif de verrouillage pour immobiliser
son faisceau sur l'axe longitudinal du missile et pour permettre la recherche d'une
cible et ce senseur fournit une mesure de la rotation de la ligne de visée missile/cible
pour contrôler l'attitude de roulis du corps du missile afin de piloter le missile
sur la cible.
[0007] Un autre objet de l'invention consiste à conférer au missile une vitesse initiale
de déplacement déterminée sur sa trajectoire et à maintenir celle-ci sensiblement
constante le long de la trajectoire.
[0008] Un autre objet de l'invention est de varier la vitesse angulaire d'autorotation du
corps du missile le long de sa trajectoire terminale. En outre, le second membre de
l'organe moteur est couplé à la section arrière du missile par un arbre central.
[0009] Selon un autre objet de l'invention, la section arrière du missile comporte un compartiment
du logement d'un parachute de freinage largable destiné à réduire la vitesse balistique
du missile sur la portion de la trajectoire précédant la phase terminale.
[0010] Les caractéristiques et les avantages de l'invention ressortiront de la description
détaillée qui va suivre, faite en regard des dessins annexés qui illustrent la méthode
de guidage et un mode de réalisation du missile guidé ; sur ces dessins :
- la figure 1 représente un projectile guidé de l'art antérieur,
- la figure 2 représente le mode de réalisation du senseur électrooptique du projectile
de l'art antérieur,
- la figure 3, sous une forme schématique simplifiée, représente un missile guidé
comprenant les moyens nécessairess à la méthode de guidage selon l'invention,
- la figure 4 représente une vue en coupe transverse du missile guidé de la figure
3,
- la figure 5 est un diagramme plan d'axes x,z liés au sol indiquant les principaux
paramètres qui déterminent l'étendue du sol balayé par le faisceau du senseur,
- la figure 6 est un diagramme selon un trièdre x, y, z lié au sol illustrant la méthode
de recherche d'une cible potentielle,
- la figure 7 représente une vue détaillée d'une portion de la trajectoire du missile,
- la figure 8 est un diagramme simplifié représentant une variante de la trajectoire
de recherche,
- la figure 9 illustre la loi d'accélération conférée au missile en fonction de la
grandeur de la rotation de la ligne de visée missile/cible,
- la figure 10 illustre la loi de contrôle de l'attitude de roulis du corps du missile
en fonction de la grandeur de la rotation de la ligne de visée missile/cible,
- la figure 11 est une coupe longitudinale d'un missile guidé selon l'invention,
- la figure 12 représente, en vue éclatée, les éléments d'un moteur-couple électrique,
- la figure 13 représente un mode de réalisation de l'empennage stabilisateur,
- la figure 14 illustre une application du missile guidé à la destruction d'un groupement
de véhicules terrestres,
- la figure 15 est une vue éclatée du compartiment d'emport d'un projectile porteur
contenant une pluralité de missile,
- la figure 16 est une vue en coupe du projectile porteur montrant la disposition
relative des missiles guidés dans le compartiment d'emport.
- La figure 17 est un diagramme des composantes du vecteur rotation de la ligne de
visée missile-cible dans un trièdre absolu et dans le trièdre missile.
- La figure 18 représente, sous la forme d'un bloc diagramme, les éléments de la boucle
d'asservissement en poursuite du missile.
[0011] La figure 1 représente, sous une forme simplifiée, le projectile de l'art antérieur
mentionné dans le préambule de cette demande ainsi que la méthode de guidage terminal
correspondante. Le projectile 1 est équipé d'un jeu d'ailettes 2 dont la configuration
permet d'imprimer au corps de ce projectile une vitesse angulaire d'autorotation ω
r autour de son axe longitudinal X portant le vecteur vitesse de déplacement V du projectile
sur sa trajectoire. En chute libre, la trajectoire du projectile est inclinée d'un
angle θ
t et ce projectile percute le sol en un point 4 décalé angulairement d'un angle θ
c d'une cible potentielle 6.
[0012] Dans le but de modifier la trajectoire du projectile, celui-ci est muni d'un impulseur
latéral 3 et d'un senseur électrooptique 5 qui fournit un signal de déclenchement
de cet impulseur, ce signal de déclenchement résultant de la mesure de l'angle d'erreur
θ
c. Il en résulte que le vecteur vitesse V du projectile est modifié d'une quantité
V pour fournir un vecteur vitesse résultant V décalé de l'angle θ
c du vecteur vitesse V pour réaliser l'impact du projectile sur la cible.
[0013] La figure 2 représente le mode de réalisation du senseur électrooptique 5 porté par
le projectile 1 décrit à la figure 1. Ce senseur EO est constitué essentiellement
par une pluralité d'éléments photoconducteurs 7 arrangés en couronne dans un plan
orthogonal à l'axe longitudinal X du corps du projectile pour fournir un champ de
vision conique creux prédéterminé d'ouverture angulaire 9 et de largeur angulaire
β . Lorsque l'image 8 de la cible 6 est détectée par l'un des éléments photoconducteurs
7 tel que l'élément 7
., la grandeur de l'angle relatif A entre la direction de l'impulseur 3 et l'élément
photoconducteur 7
i est mesuré par le senseur EO et fournie à un circuit de calcul qui détermine l'instant
de déclenchement de l'impulseur 3 correspondant au passage de celui-ci dans la direction
de la cible détectée.
[0014] La figure 3 représente, sous une forme schématique simplifiée, un missile guidé 10
qui comprend des moyens spécifiques de la méthode de guidage terminale selon l'invention.
Ce missile comprend : un senseur 11, sensible à l'énergie rayonnée par une cible potentielle,
située dans la tête du missile, un moyen 12 pour fournir une poussée transversale
P
o passant par le centre de gravité G du missile et un moyen 13 pour contrôler l'attitude
de roulis du corps du missile 10 autour de son axe longitudinal X. Le senseur est
muni d'un moyen de verrouillage permettant d'immobiliser son faisceau sur l'axe longitudinal
X, des moyens de détection de la présence éventuelle d'une cible interceptée par ce
faisceau et des moyens de poursuite angulaire pour mesurer la rotation

de la ligne visée (L.O.S.) cible/missile. Le moyen 12 pour fournir une poussée transversale
P
0 comprend une chambre de combustion qui alimente une tuyère latérale dont la direction
de poussée est inclinée, d'un angle a, sur l'axe longitudinal X du missile ; il en
résulte que les composantes transverses FN et longitudinales F
l de la force F appliquée au missile sont données par les relations suivantes :


auxquelles correspondent l'accélération normale α
N donnée par la relation suivante

et l'accélération longitudinale α
L donnée par la relation suivante :

où M est la masse du missile et g la grandeur du champ de pesanteur terrestre.
[0015] La figure 4 représente une section du missile 10, d'axes, X Y et Z ; et montre les
composantes Fy et F
Z de la force normale FN en fonction de l'angle de roulis (φ du corps du missile autour
de son axe longitudinal X. Ces composantes F y et F
Z sont données par les relations suivantes :


[0016] Le corps du missile peut tourner dans les deux sens, par rapport à l'axe X avec une
vitesse angulaire instantanée φ . Les grandeurs φ et φ peuvent être mesurées à bord
du missile et utilisées respectivement pour contrôler l'attitude de roulis et la vitesse
d'autorotation du corps de missile.
[0017] La figure 5 est un diagramme plan d'axe x, z lié au sol sur lequel sont indiqués
les principaux paramètres qui déterminent l'étendue du sol balayé par le faisceau
14 du senseur E.O porté par le missile 10 décrit précédemment. Le centre de gravité
G du missile est animé d'une vitesse de déplacement V dirigée suivant l'axe longitudinal
X du corps du missile et il est soumis à un système de forces comprenant : une force
normale à laquelle correspond une accélération α
N normale au vecteur vitesse V, une force longitudinale à laquelle correspond une accélération
α
L dirigée selon l'axe longitudinal X et la force de pesanteur terrestre à laquelle
correspond le vecteur accélération g dirigé suivant la verticale du lieu. Le faisceau
14 du missile a un champ angulaire de demi-ouverture E relativement étroite, quelques
degrés par exemple. La droite G.I de la trajectoire de descente du missile est inclinée
d'un angle O
o sur l'horizontale. Le corps d'un missile étant l'objet d'une vitesse d'autorotation
φ autour de son axe longitudinal X et le faisceau 14 du senseur EO étant immobilisé
sur cet axe longitudinal X, il en résulte que le faisceau 14 décrit en fonction du
temps un cône creux d'axe GI dont les demi-ouvertures externe et interne ont pour
valeurs respectives (O + E ) et (0 - ε). L'altitude R
h du missile au-dessus du sol diminuant proportionnellement au temps, l'axe 15 du faisceau
14 décrit sur le sol, en fonction du temps, une spirale convergente de rayon R centrée
sur le point 1. L'étendue de la surface du sol balayée par le faisceau 14 est un cercle
lorsque l'angle de descente est égal à 90° et une ellipse de faible exentricité lorsque
la valeur de cet angle θ. reste élevée, 60 à 70° par exemple.
[0018] La figure 6 est un diagramme dans un trièdre x, y, z lié au sol qui illustre la méthode
de recherche d'une cible par le missile décrit précédemment, dans un cas particulier
correspondant à un angle de descente θ
o égal à 90°. On considère, ici, le cas où la vitesse de rotation φ du missile autour
de son axe longitudinal X est maintenue constante ainsi que la vitesse V du missile
en négligeant la force de résistance de l'air et en considérant que la force d'accélération
α
L longitudinale produite par la tuyère du missile et la force de pesanteur g sont de
valeurs égales et opposées. La trajectoire S du centre de gravité G du missile décrit
une spirale portée par un cylindre 15 d'axe z vertical passant sensiblement par le
point I et le rayon de ce cylindre a une grandeur r. L'étendue A
s de la surface du sol balayée par le faisceau 14 du senseur E.O est donnée par la
formule suivante :
[0019] 
[0020] La surface du sol ΔA interceptée par le faisceau optique est une ellipse dont les
grandeurs des axes ΔR et ΔR'
s sont données respectivement par les relations suivantes :

et ΔR'
s = 2 R
h sin ε
[0021] La distance oblique R
d, entre le missile et la surface ΔA
s du sol interceptée par le faisceau du senseur EO, est donnée par la relation suivante
:

[0022] La distance horizontale R entre le point I et la surface ΔA
s est donnée par la relation suivante :

[0023] Sur cette figure 6, on a aussi indiqué une cible c animée d'une vitesse V et distante
d'une valeur R
c du point 1. Pour assurer une probabilité de détection élevée d'une cible telle que
c, la vitesse angulaire Ω du faisceau 14 du senseur EO doit être déterminée pour obtenir
un certain degré de recouvrement des trames de balayage successives.
[0024] Le temps de passage T
D du faisceau optique sur une cible C est donné par la relation suivante :

où Ω est la vitesse de rotation angulaire du faisceau autour de l'axe vertical z.
[0025] La figure 7 représente une vue détaillée d'une portion de la trajectoire S du missile
10 représentée sur la figure précédente. Le vecteur vitesse V du missile a pour origine
le point G représentant le centre de gravité du missile, ce vecteur vitesse V est
contenu dans un plan P tangent à une génératrice d'un cylindre 16 portant le point
G. Les composantes du vecteur vitesse V sont la composante verticale Vh et la composante
orthogonale V données par les relations suivantes :


[0026] La composante de vitesse V est tangente au cercle de centre O et de rayon r. Des
relations générales de la dynamique


avec Ω =

. En combinant les relations précédentes, on obtient la valeur de l'angle d'inclinaison
9 du vecteur vitesse V du missile, par rapport à la génératrice G.I du cylindre

[0027] La figure 8 est un diagramme simplifié représentant une variante de la méthode de
recherche d'une cible sur le sol. Selon cette variante, la vitesse angulaire φde roulis
du missile, autour de son axe longitudinal X, est variée en fonction de l'altitude
R
h du missile au-dessus du sol. Les formules précédentes donnant les valeurs de la largeur
ΔR
s des trames successives de balayage et l'angle d'inclinaison 9 du vecteur vitesse
V du missile peuvent être récrites sous une forme approximée :

mètres

en considérant que les valeurs des angles ε et 9 ont des valeurs toujours faibles.
[0028] Il s'ensuit que, si les trames de balayage adjacentes du faisceau du senseur E.O
se recouvrent avec un facteur de recouvrement de 50 %, on a la relation suivante :

[0029] Il en résulte que la trajectoire S du centre de gravité G du missile se trouve inscrite
sur la surface d'un cone de rayon r tel que :

[0030] On vient d'analyser en détail la portion initiale de la trajectoire terminale du
missile corrrespondant à la phase de recherche d'une cible éventuelle située dans
une zone A du sol centrée sur l'axe de descente du missile. Dans ce qui suit, on décrira
la portion finale de la trajectoire du missile correspondant à l'acquisition de l'image
de la cible par le senseur et, consécutivement, au pilotage du missile pour réaliser
un impact sur la cible détectée. En se référant à nouveau aux figures 6 et 7, on voit
que, lorsque le plan P, dans son mouvement de rotation par rapport à l'axe vertical
z passe, à un instant donné, au voisinage du point C correspondant à la position d'une
cible et que la relation suivante :

est sensiblement satisfaite, le senseur EO détecte l'image de la cible. A partir de
cet instant, le senseur EO fournit les signaux de sortie suivants : un premier signal
de sortie indiquant la présence d'une cible dans le faisceau 14 et un second signal
de sortie proportionnel à la vitesse de rotation de la ligne de visée missile/cible.
Le premier signal de sortie est utilisé pour libérer le faisceau du senseur optique
et autoriser la poursuite angulaire du senseur sur l'image de la cible ; le second
signal de sortie, une fois la poursuite angulaire assurée, est fourni à un moyen de
calcul pour contrôler l'attitude de roulis du corps du missile et, par voie de conséquence,
de piloter le missile en direction.
[0031] La figure 9 est un diagramme qui représente le vecteur vitesse de rotation

de la ligne de visée missile/cible, la force de poussée normale FN au vecteur vitesse
V passant par l'axe longitudinal X du missile et l'angle Δφ d'orientation de cette
force de poussée F
N.
[0032] L'équation de la loi de pilotage du missile est de la forme :
α
η = α
N cos Δφ= 2

.V + A (

-
o ) .V
qui correspond à une loi de navigàtion proportionnelle de gain A comportant un biais

Si, à titre d'exemple, on fait correspondre à ce biais l'accélération ce qui a l'avantage
de donner une marge de manoeuvrabilité égale de part et d'autre de la grandeur
o donnée par la relation suivante :

[0033] En conséquence, le signal d'entrée de pilotage est proportionnel à la grandeur

et la réponse est la grandeur Δφ de l'orientation de la force de poussée F
N par rapport à la direction du vecteur rotation

tel que

puisque les termes
o et V de l'équation de la loi de guidage sont des constantes.
[0034] Les figures 9 et 10 représentées en regard, illustrent les lois de l'accélération
γ et de l'angle de pilotage en roulis Δφ du missile en fonction du module du vecteur
de rotation

[0035] La figure 17 est un diagramme montrant les composantes du vecteur rotation

dans un trièdre absolu U, V et dans le trièdre missile Y, Z référencé à la direction
de la tuyère de pilotage.
[0036] La figure 18 représente, sous la forme d'un bloc diagramme, la boucle d'asservissement
en poursuite du missile qui comprend les éléments suivants : le senseur de guidage
100 qui délivre les composantes y et
Z du vecteur rotation de la ligne de visée missile-cible, ces deux composantes sont
fournies à un dispositif résolveur 110 et un opérateur 120 qui élabore le module du
vecteur rotation |

|, ce vecteur rotation |

| est appliqué à un opérateur 130 pour fournir un signal de sortie Δφ conformément
à la loi de guidage représentée sur la figure 10 et par l'intermédiaire d'un moteur
d'asservissement 140, tourne le résolveur 110 d'un angle équivalent ; enfin, le signal
de sortie Vε est appliqué au moyen de contrôle en roulis 150 du corps de missile.
[0037] La composante croisée de l'accélération Y
T = γ
N sin Δφ engendre un mouvement spirale de la trajectoire d'interception du missile.
La vitesse angulaire φde roulis du corps du missile est alors donnée par la relation
suivante :

dans laquelle VR est la vitesse relative et R
d la distance restante missile-cible. Il en résulte que la composante d'accélération
γ
η assure une navigation proportionnelle biaisée et la composante d'accélération γ
T engendre une trajectoire spirale mais n'a pas d'effet sur la convergence du guidage
sur la cible.
[0038] La méthode de guidage qui vient d'être décrite peut s'appliquer à un missile guide
de calibre modéré, par exemple de l'ordre de 100 mm, et les grandeurs des principaux
paramètres énumérés ci-dessus peuvent, à titre indicatif, se situer autour des valeurs
suivantes : vitesse de déplacement V du missile sur sa trajectoire de l'ordre de 50
ms
-1, angle de descente θ
o compris entre 60 et 90°, angle d'inclinaison θ du vecteur vitesse missile sur l'axe
de descente compris entre 10 et 15°, demi-ouverture angulaire ε du faisceau du senseur
de l'ordre de 4 à 8°, altitude R
h du missile à l'instant d'allumage du générateur de gaz, de l'ordre de 500 m. Pour
ces valeurs des principaux paramètres, la durée de parcours de la portion terminale
de la trajectoire se situe entre 10 et 15 secondes et, pour une valeur de l'accélération
normale γ
N de l'ordre de 25 ms
2, la vitesse angulaire de rotation en roulis φ est de l'ordre de 2,5 rad.s , la surface
du sol balayée par le faisceau du senseur est d'environ 5,10
4m
2. Toutes les valeurs de ces paramètres peuvent varier en fonction de la mission spécifique
du missile.
[0039] La figure 11 est une vue selon une coupe longitudinale d'un mode de réalisation d'un
missile guidé opérant conformément à la méthode de guidage qui vient d'être décrite.
[0040] Le missile guidé 10 comprend deux sections principales : une première section principale
20, dite "section avant" et une seconde section principale 30 dite "section arrière"
qui sont libres de tourner l'une par rapport à l'autre autour de l'axe longitudinal
X du missile. Les sections avant et arrière sont mutuellement accouplées par l'intermédiaire
d'un arbre central 21 porté par deux paliers 22a et 22b. A l'intérieur de la section
avant 20 sont disposés les éléments suivants :
- un senseur E.O 23 situé derrière un dôme transparent 23a,
- un organe moteur 24 permettant de contrôler l'altitude de roulis de cette section
avant ; cet organe moteur comprenant : un premier membre 24a solidaire de la structure
mécanique de cette section avant et un second membre 24b physiquement couplé à l'arbre
central 21 d'accouplement des sections avant et arrière du missile,
- un compartiment 25 rassemblant les circuits électroniques associés au senseur E.O,
d'une part, et à l'organe moteur 24, d'autre part, et
- un générateur de gaz 26 couplé à une tuyère latérale 27 dont l'orifice de sortie
est situé sur la paroi latérale externe de cette section avant.
[0041] La section arrière 30 du missile, physiquement solidaire de l'arbre central d'accouplement
21, est munie, à sa base, d'un empennage stabilisateur 31 formé par un jeu d'ailettes
32 déployables ; sur cette figure, seules, deux ailettes ont été représentées ; l'une
des ailettes 32a est montrée en position déployée ou active tandis que l'autre ailette
32b est montrée en position repliée ou inactive. A l'intérieur de cette section arrière
sont disposés les éléments suivants :
- la charge militaire 33 du missile, et
- un compartiment de rangement 34 d'un parachute 35 libéré sur la trajectoire du missile,
puis largué en vol.
[0042] Un tel missile peut être caractérisé par ses principaux paramètres dimensionnels
suivants : son calibre égal à son diamètre extérieur D , sa longueur hors-tout L ,
l'envergure de ses ailettes LE et sa masse totale M
o.
[0043] On décrira maintenant les principaux éléments énumérés ci-dessous. Le senseur E.O
23 est sensible, par exemple, à l'énergie d'origine thermique rayonnée par les véhicules
à intercepter et le dôme 23a est transparent au rayonnement I.R correspondant. Ce
senseur E.O comprend un montage optique 23b au foyer duquel est disposé un élément
photodétecteur 23c pour fournir un faisceau 14 de demi-ouverture égale à une quantité
, ce faisceau étant matérialisé par son axe 15. L'ensemble constitué par le montage
optique 23b et l'élément photodétecteur 23c est porté par un gyroscope comprenant
des moyens de verrouillage (tulipage) pour immobiliser l'axe du faisceau optique 14
sur l'axe longitudinal X du missile et des moyens de précession permettant, en position
verrouillée, d'orienter ce faisceau optique dans l'espace. En outre, ce senseur E.O
comprend des moyens électroniques pour détecter la présence d'une source thermique
interceptée par le faisceau et des moyens d'asservissement de l'axe du faisceau optique
sur la droite missile/cible.
[0044] L'organe moteur 24 permettant de contrôler l'attitude de roulis de la section avant
du missile est un moteur-couple. Un moteur-couple est une machine électrique multipolaire
rotative qui peut être accouplée en prise directe avec la charge à entraîner. Ce type
de machine transforme des signaux électriques de commande en un couple mécanique suffisamment
important pour obtenir un degré de précision déterminé dans un système d'asservissement
de vitesse ou de position. Un moteur-couple du type "pancake", de par sa conception,
peut être aisément intégré à la structure du missile. Comme représenté sur la figure
12, ce type de moteur-couple , comprend essentiellement trois éléments : un stator
24a qui fournit un champ magnétique permanent, un rotor feuilleté 24b, bobiné, solidaire
d'un collecteur à lames 24c, et un anneau porte-balai 24d équipé de connexions destinées
à recevoir des signaux de commande. De par ses caractéristiques mécaniques, ce moteur-couple
assure un couplage rigide avec la charge, d'où une fréquence de résonance mécanique
élevée ; de par ses caractéristiques électriques, le temps de réponse intrinsèque
d'un moteur-couple peut être court et sa résolution élevée. De plus, le couple délivré
croît proportionnellement au courant d'entrée et est indépendant de la vitesse ou
de la position angulaire. Le couple étant linéaire en fonction du courant d'entrée,
ce type de machine est exempt de seuil de fonctionnement. Des moteurs-couples sont
commercialisés, notamment, par les firmes ARTUS (France) et INLAND (U.S.A.). Le second
membre 24b de l'organe moteur, du fait de sa liaison avec la partie arrière empennée
du missile, est l'objet d'un couple résistant résultant de la combinaison du couple
d'inertie de cette section arrière et du couple aérodynamique fourni par l'empennage.
Le premier membre 24a de l'organe moteur comporte une entrée de commande qui est connectée
à un amplificateur qui inclut des réseaux électriques correcteurs. L'entrée de cet
amplificateur, pendant la phase de recherche d'une cible par le senseur, reçoit un
signal électrique résultant de la comparaison de la vitesse angulaire O de roulis
du corps du missile et d'une valeur de consigne. La vitesse angulaire de roulis du
corps du missile peut être fournie par un gyromètre dont l'axe sensible est aligné
sur l'axe longitudinal du missile. La valeur de consigne peut être variée en fonction
du temps, c'est-à-dire en fonction de l'altitude du missile au-dessus du sol. Pendant
la phase de pilotage du missile sur la cible détectée, l'entrée de l'amplificateur
de l'organe-moteur reçoit un signal électrique permettant de contrôler l'attitude
de roulis du corps du missile dans le but d'annuler la rotation de la ligne de visée
missile/cible.
[0045] L'empennage 31 du missile est constitué par des ailettes mobiles entre une position
rabattue contre le corps du missile et une position déployée active. Compte tenu de
la vitesse de déplacement V relativement faible du missile, il est nécessaire que
l'empennage fournisse un couple stabilisateur aérodynamique important, ceci est obtenu
par des ailettes de grand allongement qui sont plaquées tangentiellement sur le corps
du missile. La figure 13 est une vue en perspective de l'ensemble de l'empennage,
les ailettes situées sur le devant de la figure étant supprimées dans un but de clarté.
Le corps 3la de l'empennage est une pièce annulaire munie, par exemple, d'un filetage
intérieur 31b permettant sa fixation sur la base de la section arrière 30 du missile.
Cette pièce annulaire comporte un jeu de chapes 31 c inclinées et régulièrement réparties
sur le pourtour de la pièce. Dans ces chapes, une fente 33 à faces parallèles permet
d'encastrer la patte d'articulation 34 de l'ailette 32 qui peut pivoter, par l'intermédiaire
d'un tourillon dans les trous 33a et 33b. Du point de vue mécanique, l'empennage est
complété, pour chacune des ailettes, par un dispositif de verrouillage en position
déployée. Ce dispositif est constitué, par exemple, par un mécanisme de verrouillage
à ressort 36 qui actionne un goujon 37, lequel peut s'engager dans une encoche latérale
ménagée à cet effet dans la patte d'articulation de l'ailette. Un mode de réalisation
détaillé de ce type d'empennage a été décrit dans le brevet français PV. n° 53.419,
déposé le 15 Mars 1966 et publié sous le n° 1.485.580. En plus de sa fonction stabilisatrice,
l'empennage fournit un couple résistant aérodynamique qui est transmis au second membre
24b de l'organe moteur 24.
[0046] Le générateur de gaz 26 est essentiellement constitué par une chambre de combustion
à l'intérieur de laquelle sont disposés deux blocs 26a et 26b de propergol solide.
Entre ces deux blocs de propergol, est située une tuyère d'éjection 27 dont l'orifice
de sortie débouche sur la paroi latérale du corps du missile. La direction de poussée
des gaz Po est inclinée d'un angle a sur l'avant du missile pour fournir les deux
composantes de force d'accélération : la force longitudinale F
L permettant de compenser la force de pesanteur terrestre et la force normale F
N utilisée en combinaison avec l'attitude de roulis du corps du missile pour varier
l'orientation du vecteur vitesse V du missile. La section de la chambre de combustion
et, par voie de conséquence, la section des blocs de propergol, peuvent être de forme
torique pour laisser un libre passage autour de l'axe longitudinal X du missile, notamment
pour disposer l'arbre d'accouplement 21 des sections avant et arrière du missile.
[0047] La masse totale m p de propergol doit satisfaire à la relation suivante :

où F est la force de poussée nécessaire, Td la durée de trajet maximale du missile
sur la portion terminale de sa trajectoire et I
s l'impulsion spécifique du propergol utilisé.
[0048] La charge militaire peut êtré avantageusement du type dit "à charge creuse" qui produit
un jet capable de perforer le blindage de protection des véhicules. Pour assurer un
libre passage du jet le long de l'axe longitudinal du missile, l'arbre d'accouplement
21 des sections avant et arrière du missile comprend un évidement 21 a dans sa portion
axiale ; de plus, un libre passage peut être aménagé également dans la partie centrale
du compartiment 25 rassemblant les circuits électroniques associés au senseur E.O
23 et à l'organe moteur 24.
[0049] Le parachute de freinage 35 du missile peut être un parachute similaire à ceux mis
en oeuvre dans la technique des projectiles freinés tels que les bombes d'aviation.
A ce parachute sont associés des dispositifs de libération et de largage non représentés.
La durée d'action du parachute est fonction de la masse Mo du missile et du rapport
de la vitesse de croisière à la vitesse V prédéterminée sur la portion terminale de
la trajectoire du missile.
[0050] Le missile guidé qui vient d'être décrit en détail peut être un missile de moyen
calibre de l'ordre de 100 mm et un facteur d'allongement d'environ 6 à 7 pour un poids
de 10 à 15 kgs. Toutefois, on peut indiquer que toutes ses valeurs peuvent être modifiées
dans de larges limites fonction notamment de la puissance de destruction de la charge
militaire emportée.
[0051] Le missile guidé, en lui-même, tel qu'il vient d'être décrit, peut constituer un
sous-projectile d'un projectile de dimensions plus importantes dont la fonction principale
est d'assurer l'emport de ce ou d'un groupement de tels sous-projectiles sur la portion
de croisière jusqu'à la position terminale de la trajectoire de tir.
[0052] On se réfère maintenant à la figure 14 qui illustre la portion transitoire entre
la portion de croisière et la portion terminale de la trajectoire de tir. Le projectile
porteur 50 transporte des sous-projectiles ou missiles guidés 51, 52 et 53 situés
dans une section 54. Dès l'abord de la portion de transition de la trajectoire, les
missiles guidés sont éjectés et dispersés avec une vitesse initiale importante sensiblement
égale à celle du projectile porteur et se trouvent à une altitude, au-dessus du sol,
prédéterminée. Afin de réduire leur vitesse initiale de déplacement pour atteindre
la vitesse V adéquate pour réaliser l'acquisition et l'interception des cibles, le
parachute de freinage 35 du missile est libéré pendant une durée déterminée, après
laquelle la liaison mécanique entre le missile et le parachute est rompue pour assurer
le largage de celui-ci. L'empennage stabilisateur 31 est déployé et la section avant
du missile est mise en autorotation. Dès lors, le générateur de gaz, pour produire
la force de poussée transversale FN est activée et la phase de recherche d'une cible
potentielle située au sol peut débuter. Il résulte de la force d'éjection imprimée
par le véhicule porteur 50 à l'instant de sa séparation des sous-projectiles 51 à
52, une certaine distance de dispersion RD au moment où débute l'opération de recherche
des cibles par le senseur du sous-projectile.
[0053] La figure 15 est une vue partielle éclatée de la section 54 du projectile porteur
50 qui montre un exemple d'installation d'un groupement de trois missiles guidés 31,
52 et 53. Ces missiles sont régulièrement répartis autour de l'axe longitudinal du
projectile porteur, en outre, un groupement identique de missiles peut être installé
en tandem, si nécessaire.
[0054] La figure 16 est une coupe transversale du projectile porteur 50 qui montre la disposition
relative des missiles guidés 51, 52 et 53 à l'intérieur de la section de logement
54. Les missiles guidés sont en appui sur des éléments 55 actionnés par un mécanisme
d'éjection 56 dont la fonction complémentaire est de communiquer une certaine quantité
de mouvements aux missiles lors de leur éjection, dans le but d'assurer une dispersion
relative prédéterminée. Le mécanisme d'éjection 56 peut être d'un type mécanique connu
actionné par des moyens hydrauliques, pneumatiques ou éventuellement électriques.
Dans le but de minimiser la section transversale du projectile porteur, les missiles
peuvent être munis d'un empennage formé de quatre ailettes déployables 32, afin de
permettre un certain encastrement matériel de celles-ci.
[0055] Le Tableau 1 est un tableau récapitulatif du déroulement des principales opérations
effectuées par le missile au cours de sa trajectoire de tir.
[0056] Le missile guidé selon l'invention n'est pas limité dans ses caractéristiques et
ses applications au mode de réalisation décrit. Notamment, le senseur peut être du
type passif ou semi-actif et opérer dans les bandes optiques ou radar du spectre électromagnétique,
la disposition relative des éléments tels que l'organe moteur 24 et la chargé militaire
33 peut être modifiée.
[0057] L'invention n'est pas limitée à son application à un missile autonome, mais s'applique
également à un missile porté par des véhicules ou aéronefs classiques.
