[0001] La présente invention concerne un procédé de chauffage d'un produit diélectrique
ou pratiquement diélectrique à l'aide d'énergie électrique. Elle concerne également
un appareil de chauffage mettant en oeuvre ledit procédé, et l'emploi d'un tel appareil.
[0002] Dans le présent texte le terme "produit" désignera au sens chimique du terme aussi
bien un produit chimique unique qu'un mélange de deux ou plusieurs produits chimiques.
[0003] Le "produit" tel que défini ci-avant peut se présenter avant chauffage aussi bien
à l'état liquide qu'à l'état solide, un produit se présentant à l'état solide pouvant
passer à l'état liquide sous l'effet d'un apport de chaleur.
[0004] Le "produit" peut bien sûr être. constitué d'une seule phase ou de plusieurs phases,
il peut par exemple se présenter sous former d'un mélange gaz/solide, liquide/liquide
ou encore solide/liquide.
[0005] Le procédé et l'appareil, objets de la présente invention, sont plus particulièrement
destinés au chauffage de fluides caloporteurs.
[0006] Les techniques de chauffage de produits à l'aide d'énergie électrique au moyen de
l'effet Joule, actuellement utilisées industriellement, sont identiques que le produit
à chauffer soit diélectrique ou conducteur. Ainsi par exemple, les liquides sont habituellement,
chauffés au moyen de dispositif de chauffage comportant au moins une résistance électrique
située dans une gaine métallique, un moyen d'isolation électrique tel que air, magnésie,
nitrure de bore, ... étant prévu entre la résistance et la surface intérieure de la
gaine, le dispositif étant immergé au sein du liquide à chauffer.
[0007] Le plus souvent, afin de pouvoir disposer d'une puissance suffisante, le dispositif
de chauffage comporte un faisceau de résistances gainées en forme de U fixées par
leurs bras libres à une plaque à travers laquelle les connexions électriques de chaque
résistance en U sont assurées. La plaque permet également la fixation du dispositif
de chauffage à une bride entourant une ouverture de l'enceinte contenant le liquide
à chauffer, cette ouverture permet aussi d'introduire le faisceau à l'intérieur de
l'enceinte.
[0008] Bien que ce moue de cnaurfage donne satisfaction, il présente de nombreux inconvénients.
[0009] En effet, comme des moyens d'isolation électrique sont nécessairement placés entre
la résistance et la gaine métallique, ces moyens étant aussi, généralement, des isolants
thermiques, il apparaît une différence de température importante entre la résistance
elle même et la surface de la gaine participant aux échanges thermiques avec le liquide
à cnauffer.
[0010] De plus, la géométrie du faisceau de résistances est cause de pertes de charges importantes,
de zones de stagnation du liquide donc de surchauffes et de risques de dégradations
de celui-ci. En outre, cette géométrie favorise aussi l'encrassement du faisceau.
[0011] De par leur conception, les faisceaux sont lourds et encombrants et de plus, chaque
résistance en U implique d'être connectée électriquement à chacune de ses extrémités.
Ceci est un inconvénient important de ce mode de chauffage, car on ne dispose pratiquement
pas sur le marché de faisceaux d'une puissance unitaire disponible supérieure à 200
kW, ce qui implique de pourvoir l'enceinte contenant le liquide à chauffer d'un grand
nombre de faisceaux pour disposer de la puissance nécessaire. Ainsi, lorsque des volumes
ou des déoits importants de liquide sont à chauffer, à des températures de l'ordre
de 300 °C par exemple, dans des installations de produits chimiques, ce mode de chauffage
implique un matériel encombrant et coûteux.
[0012] Pour pallier ces inconvénients pour le chauffage de produits diélectriques ou pratiquement
diélectriques à l'aide d'énergie électrique on a maintenant mis au point un procédé
de chauffage et réalisé un appareil mettant en oeuvre ledit procédé.
[0013] Il a maintenant été trouvé, un procédé de chauffage d'un produit diélectrique ou
pratiquement diélectrique à l'aide d'énergie électrique, caractérisé en ce qu'on immerge
directement au moins une résistance dans ledit produit et on applique une différence
de potentiel aux bornes de la ou desdites résistances.
[0014] Par "proouit pratiquement diélectrique" en entend, dans le présent texte, un produit
dont la résistivité est supérieure à 10
8 Ω/cm à la température d'utilisation.
[0015] Par "directement" on entend que la résistance est nue, c'est-à-dire qu'entre la résistance
et le produit il n'existe pas de moyens substantiels d'isolation électrique, ceci
n'exclut pas, que dans certains cas, et pour certaines applications, la résistance
comporte un mince revêtement.
[0016] Le procédé, objet de l'invention, est tel que l'on peut appliquer aux bornes de la
ou des résistances une différence de potentiel supérieure à 380 V.
[0017] On peut notamment appliquer aux bornes de la résistance des différences de potentiel
allant jusqu'à 10 000 V, des différences de potentiel de l'ordre de 5 500 V étant
couramment disponibles en usine. Bien sûr, dans ce cas, lors de la mise en oeuvre
du procédé, l'homme de l'art se conformera aux règles en vigueur et aux spécifications
particulières de conception et d'utilisation des installations haute tension.
[0018] Dans le présent texte par "résistance" on entend un conducteur dans lequel toute
l'énergie électrique reçue est transformée en chaleur par effet Joule.
[0019] Il a également été trouvé un appareil de chauffage de produit diélectrique ou pratiquement
diélectrique qui met en oeuvre le procédé de chauffage, objet de l'invention.
[0020] Un tel appareil de chauffage est caractérisé en ce qu'il comporte une enceinte contenant
ledit produit dans lequel est immergée au moins une résistance et des moyens pour
relier la ou lesdites résistances à un réseau de distribution électrique.
[0021] L'appareil, selon l'invention, comporte, bien sûr, dans la paroi de l'enceinte des
ouvertures permettant le passage des moyens pour relier la ou les résistances à un
réseau de distribution électrique. L'homme de l'art établira les connexions entre
les résistances et le réseau par les techniques habituelles en prévoyant les moyens
d'isolation électrique nécessaires.
[0022] Avantageusement, l'appareil de chauffage, objet de l'invention, comporte plusieurs
résistances reliées électriquement en série et/ou en parallèle.
[0023] Selon un mode de réalisation, l'appareil, selon l'invention, peut comporter au moins
trois résistances reliées électriquement en triangle ou en étoile. Ce mode de réalisation
permet de relier les résistances à un réseau de distribution électrique triphasé.
[0024] Le terme "résistance" dans le présent texte désigne aussi bien une résistance unique
qu'une résistance formée de plusieurs résistances élémentaires, identiques ou non,
reliées en série et/ou en parallèle.
[0025] L'homme de l'art déterminera le schéma électrique de liaison des résistances, selon
la puissance de chauffage nécessaire, le matériel disponible, les impératifs de construction
......
[0026] L'appareil de chauffage d'un produit diélectrique ou pratiquement diélectrique, objet
de l'invention, peut être tel que l'enceinte contenant le produit est balayée par
le produit à chauffer.
[0027] L'enceinte de l'appareil peut être un tronçon de conduite balayé par le produit à
chauffer. Un tel appareil est plus particulièrement destiné à maintenir la température
d'un produit en mouvement par compensation des pertes thermiques survenues par exemple
lors du transport du produit chaud sur de longues distances.
[0028] L'enceinte, balayée par le produit à chauffer, d'un tel appareil peut aussi être
par exemple la zone de réaction d'un réacteur chimique, la chaleur nécessaire à la
réaction étant directement apportée au mélange réactionnel par une ou plusieurs résistances
immergées dans celui-ci. Ainsi l'enceinte balayée par le produit peut être la zone
de réaction d'un réacteur à lit fluidisé, les résistances étant immergées directement
dans le mélange gaz/solide.
[0029] Par "enceinte balayée par le produit" on entend ci-avant que le débit du produit
par courant l'enceinte est relativement important par rapport au volume de produit
présent dans l'enceinte.
[0030] Au contraire, si après quand l'enceinte est un "récipient comportant des moyens d'entrée
et des moyens de sortie" on entend que celle-ci contient un certain volume de produit
et que le débit de produit parcourant l'enceinte est faible vis-à-vis du produit présent
dans celle-ci.
[0031] Selon un autre mode de réalisation, l'enceinte d'un appareil de chauffage selon l'invention
peut être constituée par un récipient comportant des moyens d'entrée du produit à
chauffer et des moyens de sortie du produit chaud. Un tel appareil peut comporter
un récipient d'un volume suffisant pour constituer un stockage de produit chaud.
[0032] Les chaudières sont des appareils de chauffage selon ce mode de réalisation. De tels
appareils de chauffage sont plus particulièrement destinés au chauffage de fluides
caloporteurs organiques, naturels ou synthétiques, utilisés dans les installations
industrielles. On peut aussi utiliser comme fluide caloporteur des produits ou des
mélanges de produits minéraux fondus pratiquement diélectriques.
[0033] Selon un autre mode de réalisation, l'enceinte peut être constituée par un récipient
fermé qui comporte des moyens de remplissage et de vidange du produit au moins une
résistance étant immergée dans le produit. Un tel appareil permet de recevoir de la
chaleur, de la stocker et de la restituer.
[0034] Selon encore un autre mode de réalisation, l'enceinte d'un appareil de chauffage
objet de l'invention peut être constituée par un récipient comportant des moyens d'entrée
du produit à chauffer et des moyens de sortie de la vapeur dudit produit. De préférence
un appareil selon ce mode de réalisation est destiné à chauffer un liquide, le liquide
étant chauffé jusqu'à son point d'ébullition dans le récipient.
[0035] Les bouilleurs sont des appareils de chauffage selon cet autre mode de réalisation.
[0036] L'appareil de chauffage objet de l'invention peut comporter des résistances formées
par exemple d'un fil métallique enroulé en hélice et non supporté par un mandrin.
[0037] De préférence l'appareil selon l'invention est tel que la ou lesdites résistances
sont sensiblement en forme de plaque.
[0038] Avantageusement la ou les résistances sont placées de façon telle que les vecteurs
vitesses du mouvement général du produit, en écoulement naturel ou forcé, au voisinage
de la ou des résistances, soient tangents ou parallèles aux faces desdites plaques.
[0039] Le mouvement général du produit est le mouvement du produit correspondant au dépiacement
de celui-ci, sans tenir compte de mouvements locaux, tels que les tourbillons, au
voisinage des faces des plaques.
[0040] Cette disposition a pour but de diminuer autant que possible les pertes de charges
dues aux résistances et ainsi de favoriser les échanges thermiques avec le produit
en conservant des vitesses de balayage des faces des résistances par le produit, élevées.
[0041] Bien que le terme "plaque" désigne plus précisément une feuille d'une manière rigide,
plane et peu épaisse, on étendra dans le présent texte la signification de ce terme
à des feuilles peu épaisses non planes, par exemple cylindriques ou gauches.
[0042] Des résistances en forme de plaques gauches seront plaçées de façon telle que les
vecteurs vitesses du mouvement général du prouuit, en écoulement naturel ou forcé,
au voisinage des résistances, soient tangents aux faces desdites plaques.
[0043] Des résistances en forme de plaque planes seront placées de façon telle que les vecteurs
vitesses du mouvement général du produit en écoulement naturel ou forcé, au voisinage
desdites surfaces, soient parallèles aux faces des plaques.
[0044] Dans des appareils de chauffage selon l'invention, présentant un écoulement naturel
ou forcé du produit, de direction générale parallèle à une direction donnée, on peut
utiliser des résistances en forme de plaque sensiblement plane placées parallèlement
à la direction générale du mouvement du produit.
[0045] Des résistances en forme de plaque plane rectangulaire allongée peuvent être pliées,
par exemple en zigzag, selon leur longueur et placées de façon telle que leur largeur
soit parallèle à la direction générale du mouvement du produit.
[0046] 0n peut aussi utiliser des résistances en forme de plaque de forme générale cylindrique,
le cylindre étant engendré par une génératrice se déplaçant parallèlement à la direction
générale du mouvement du produit en s'appuyant sur une directrice, ouverte ou fermée,
de forme courbe, par exemple circulaire, ou de forme polygonale, plusieurs résistances
cylindriques peuvent être placées de façon concentrique.
[0047] Les résistances peuvent être en forme de plaque de structure continue ou de structure
discontinue.
[0048] Par "structure continue" ces résistances en forme ue plaque on entend que la structure
des résistances ne comporte pas de trou, ainsi des résistances de structure continue
sont semblables à des tôles.
[0049] Par "structure discontinue" des résistances en forme de plaque on entend que la structure
des résistances comporte des trous, ainsi des résistances de structure discontinue
peuvent être constituées d'un tissu obtenu par tissage, tricotage, tressage ou torsadage.
Elles peuvent aussi être constituées d'une tôle ajourée obtenue par découpage avec
enlèvement de matière, par exemple par poinçonnage.
[0050] De préférence des résistances en forme de plaque de structure discontinue sont obtenues
par découpage d'une pluralité de fentes dans une tôle et étirage dans une direction
perpendiculaire aux fentes.
[0051] Pour les résistances de structure discontinue formées d'un tissu ou obtenues par
découpage et étirage on considère que la face des plaques est la surface qui enveloppe
les reliefs des plaques.
[0052] Les résistances sont réalisées en des matériaux, résistant à la corrosion. Ainsi,
les résistances peuvent être en aciers inoxydables de nuances habituellement utilisées
pour ce type de matériel, en aciers inoxydables réfractaires, on peut aussi utiliser
des aciers spéciaux après qu'ils aient subi un traitement anticorrosion.
[0053] Les surfaces des résistances peuvent être d'aspect sensiblement lisse, de préférence
elles sont d'aspect rugueux. Cet aspect rugueux peut être obtenu par exemple par sablage..
[0054] Des résistances dont les surfaces sont d'aspect rugueux sont plus particulièrement
destinées à la réalisation d'appareils de chauffage objets de l'invention qui comportent
des moyens d'entrée d'un liquide à chauffer et des moyens de sortie de la vapeur dudit
liquide. En effet la rugosité des résistances favorise l'ébullition nucléée du liquide.
[0055] Eventuellement, les surfaces des résistances peuvent être pourvues d'un revêtement,
ce revêtement peut être poreux, afin de favoriser l'éoullition nucléée, il peut aussi
être un revêtement anticorrosion de faible épaisseur par exemple en émail silicone
ou en thermostable.
[0056] L'appareil de chauffage de produit diélectrique ou pratiquement diélectrique, selon
l'invention, est utilisable notamment pour chauffer des produits chimiques peu ou
pas conducteurs de l'électricité, mis en jeu oans des procédés industriels.
[0057] L'invention sera décrite ci-après en se référant plus particulièrement à un appareil
de chauffage d'un produit liquide.
[0058] Cet appareil de cnauffage est particulièrement destiné au chauffage des fluides caloporteurs
utilisés dans les installations chimiques.
[0059] La compréhension de l'invention sera facilitée par les figures ci-jointes, qui illustrent
à titre d'exemple, schématiquement et sans échelle déterminée, un mode de réalisation
d'un appareil de chauffage selon la présente invention et un mode de réalisation de
la structure d'une résistance.
La figure 1 est une vue en coupe par un plan axial d'un mode de réalisation d'un appareil
de chauffage selon l'invention.
La figure 2 est une vue partielle d'un mode de réalisation d'une résistance de structure
discontinue.
La figure 3 est une vue partielle en coupe par le plan III-III de la résistance selon
la figure 2.
[0060] L'appareil de chauffage (1), objet de l'invention, représenté schématiquement figure
l, est plus particulièrement un appareil de chauffage de fluide caloporteur utilisé
dans une installation industrielle.
[0061] Cet appareil de chauffage (1) comporte une enceinte (2) contenant le fluide caloporteur
(3), dans le fluide caloporteur (3) sont immergées six résistances (4) et des moyens
(5) pour relier les résistances (4) à un réseau de distribution électrique (6).
[0062] L'enceinte (2) est, selon le présent mode de réalisation, un récipient formé d'un
corps (7) sensiblement cylindrique, fermé à ses extrémités par un couvercle (8) et
un fond (9).
[0063] L'enceinte (2) comporte à sa partie basse des moyens d'entrée (10) du fluide caloporteur
à chauffer et au voisinage de sa partie haute des moyens de sortie (11) du fluide
caloporteur chaud, ces moyens sont constitués par des conduites.
[0064] La conduite d'entrée (10) est de préférence pourvue d'une vanne trois voies (12)
permettant la vidange de l'appareil de chauffage (1).
[0065] Les résistances (4), selon le mode Je réalisation représenté figure 1, sont en forme
de plaques planes sensiblement rectangulaires, leurs faces sont placées parallèlement
à la direction du mouvement général du fluide dans l'appareil de chauffage, mouvement
ascendant représenté par la flèche F. Elles sont maintenues en place à l'aide de supports
isolants (14) fixés au corps (7) de l'enceinte (2).
[0066] Les six résistances (4) sont reliées l'une à l'autre en série par des barrettes conductrices
(15), les deux résistances extrêmes comportent les moyens (5) pour relier l'ensemble
au réseau de distribution électrique (6). Les connexions entre les résistances (4)
et le réseau électrique (6) traversent le fond (9) de l'enceinte (2) par une ouverture
(16) pourvue de'moyens d'isolation électrique (17) et d'étanchéité.
[0067] Les résistances (4) et leur mode de liaison électrique n'ont été décrits ci-avant
qu'à titre d'exemple et l'on ne sort pas du cadre de l'invention en remplaçant au
moins une résistance (4) par plusieurs résistances élémentaires et/ou en établissant
les liaisons électriques entre elles différemment.
[0068] Avantageusement l'enceinte (2) n'est pas totalement remplie de fluide caloporteur
(3), dans l'espace libre (18) entre la surface du fluide caloporteur (3) et le couvercle
(8) de l'enceinte on maintient une pression d'azote, le couvercle (8) étant pourvu
d'une tubulure (19) à cet effet.
[0069] Les connexions entre les résistances (4) et le réseau électrique (6) peuvent aussi
être réalisées à travers une ouverture du couvercle (8), dans la zone du couvercle
(8) non baignée par le fluide caloporteur.
[0070] Les conduites d'entrée (10) du fluide caloporteur à chauffer et de sortie (11) du
fluide caloporteur chaud peuvent être reliées directement au circuit de mise en oeuvre
du fluide chaud c'est-à-dire au circuit de chauffage de l'installation industrielle.
[0071] Les conduites d'entrée (10),du fluide caloporteur à chauffer et de sortie (11) du
fluide caloporteur chaud peuvent être reliées à un échangeur de chaleur dans lequel
est chauffé un autre fluide caloporteur, celui-ci étant mis en oeuvre dans le circuit
de chauffage de l'installation industrielle. Une telle réalisation permet de mieux
sauvegarder la propreté, et par voie de conséquence, les propriétés olélectriuues
du fluide caloporteur chauffé dans l'appareil de chauffage objet de la présente invention.
[0072] Les résistances (4) peuvent être réalisées en forme ae plaques sensiblement planes
de structure discontinue telle que représentée en vues partielles figures 2 et 3.
[0073] La résistance en forme de plaque de structure discontinue, dont un fragment est représenté
figure 2, comporte des trous (i9) sensiblement en forme de losange obtenus par découpage
dans une tôle d'une pluralité de fentes alignées selon leur longueur et placées en
quinconce, puis étirage dans une direction perpendiculaire aux fentes, c'est-à-dire
parallèle aux petites diagonales des losanges. Cet étirage provoque une rotation des
rubans (20) séparant les losanges (cf. figure 3). Selon ce mode de réalisation des
résistances on considère que les faces des plaques sont les surfaces, matérialisées
par les deux lignes discontinues (21, 22), qui enveloppent tous les reliefs des plaques.
[0074] Sur la figure 3 on a représenté les vecteurs vitesses V du mouvement général du fluide
caloporteur en écoulement, les vecteurs vitesses V sont ici parallèles aux faces de
la plaque, ce mouvement général ne tient pas compte des mouvements locaux, tels que
les tourbillons T, crées par les reliefs de la plaque de structure discontinue. Ces
tourbillons T, favorisent le transfert de chaleur entre la résistance et le fluide
caloporteur.
[0075] Le procédé et l'appareil, objets de l'invention, présentent de nombreux avantages
vis-à-vis des appareils selon l'art antérieur.
[0076] En effet, la ou les résistances électriques étant immergées directement dans le produit
diélectrique ou pratiquement diélectrique permettent un meilleur échange thermique
car, avec le procédé de chauffage selon l'invention, la surface qui participe à l'échange
thermique avec le produit à chauffer est la surface même par laquelle se dissipe l'effet
Joule né dans la résistance. Ainsi, toute la surface de la résistance participe à
l'échange avec le produit et l'écart de température entre la résistance et le produit
est faible, ce qui limite les risques de dégradation thermique du produit qui est
directement en contact avec la résistance.
[0077] Le procédé et l'appareil ue chauffage selon l'intention présentent aussi l'avantage
de permettre la construction d'appareils de chauffage, notamment de chaudières, compacts.
En effet, selon l'invention on peut disposer, pour des chaudières, d'une puissance
électrique d'au moins i kW par litre d'encombrement de la zone d'écnange de chaudière.
[0078] La diminution du nombre et de l'encombrement des connexions électriques, par rapport
aux dispositifs de chauffage comportant un faisceau de résistances électriques pourvues
de gaines, favorise. également la compacité des appareils de chauffage selon l'invention.
[0079] Un autre avantage des appareils de chauffage objets de l'invention, est que, de par
la forme de plaque des résistances et de par leur positionnement de façon telle que
les vecteurs vitesses du mouvement général du produit au voisinage des résistances
soient tangents ou parallèles aux faces des plaques, les pertes de charges du produit
dans l'appareil de chauffage sont relativement faibles. Ces pertes de charges relativement
faibles pour un appareil destiné à chauffer un produit liquide permettent souvent
un fonctionnement en thermosiphon de l'appareil ou à défaut une circulation assistée
du liquide, sans nécessiter l'utilisation de moyens de pompages puissants. De plus,
lorsqu'un tel appareil de chauffage est utilisé comme bouilleur, il permet une section
libre de passage des bulles importante, contrairement aux bouilleurs selon l'art antérieur.
[0080] En outre, les appareils de chauffage selon l'invention sont de constructions et d'entretien
aisés, les problèmes d'étanchéité au niveau des gaines des résistances étant très
limités.
[0081] Les avantages du procédé et de l'appareil de chauffage selon l'invention sont particulièrement
intéressants à utiliser pour le chauffage de liquides diélectriques tels que les fluides
caloporteurs.
[0082] Les exemples ci-après mettent en évidence les avantages du procédé et de l'appareil
de chauffage mettant en oeuvre le procédé, objets de la présente invention, lors de
diverses utilisations de l'appareil.
Exemple I :
[0083] Un a réalisé une chaudière sensiblement parallélepipéoique. Elle est constituée d'un
récipient surmonté d'un échangeur à air. Le récipient est en tôle partiellement calorifugé
pour assurer, compte-tenu du système de régulation, un fonctionnement quasi permanent
du chauffage. Elle comporte trois résistances, reliées en série, en forme de plaque
rectangulaire allongée, pliée en zigzag selon leur longueur, et situées à des niveaux
différents parallèlement au fond de la chaudière.
[0084] Les résistances sont des plaques de structure discontinue telles que représentées
figure 2, elles dissipent une puissance de 2 kW.
[0085] La chaudière est équipée de sondes de mesures de températures placées au-dessus et
au-dessous des résistances.
[0086] La chaudière, contient 30 litres de fluide caloporteur constitué de polyphényles
partiellement hydrogénés, commercialisé sous le nom de GILOTHERM TH par la Société
RHONE-POULENC SPECIALITES CHIMIQUES.
[0087] Les essais ont été conduits par chauffage du GILOTHERM TH successivement : 1 000
heures à 300 °C
500 heures à 340 °C
650 heures à 350 °C.
[0088] A 300 °C la chaudière fonctionnait en thermosiphon, en convection naturelle.
[0089] A 350 °C on a noté la formation progressive de produits légers et la convection est
devenue plus énergique : la chaudière fonctionnait en bouilleur thermosiphon. Le coefficient
d'échange moyen était de 700 W/m2 °C et l'écart de température entre la surface de
la résistance et le GILOTHERM TH en ébullition de l'ordre de 24 °C.
[0090] Entre chaque séquence d'essais, les résistances ont été sorties et observées : elles
ne présentent aucune trace d'encrassement.
[0091] Lés analyses et les mesures des propriétés du fluide caloporteur mis en oeuvre dans
la chaudière montrent que celui-ci n'a subi aucune dégradation.
Exemple II :
[0092] Dans la même chaudière, en utilisant une résistance de 2 kW dissipant 40 kW/m , on
a chauffé pendant 288 heures à 255 °C, un fluide caloporteur constitué_de 26,5 % en
poids de diphényle et 73,5 % en poids d'oxyde de phényle, commercialisé sous le nom
de GILOTHERM DO par la Société RHONE-POULENC SPECIALITES CHIMIQUES. Le coefficient
d'échange état de 2 000 KW/m
2 °C, l'écart de température entre la résistance et

[0093] Apiès cet essai la résistance a été démontée et examinée, aucune trace d'encrassement
n'a été ooservée.
Exemple III:
[0094] On a réalisé une chaudière parallélipipédique possédant une résistance susceptible
de dissiper 250 W. On a introouit dans le récipient de la chaudière un mélange de
terphényles constitué de 12 % d'orthoterphényle, 60 % de métaterphényle, 28 % de paraterphényle,
ayant un point de fusion finale de 150 °C, commercialisé sous le nom de terphényles
OMP par la Société RHONE-POULENC SPECIALITES CHIMIQUES.
[0095] Après solidification et refroidissement à la température ambiante un a réchauffé
plusieurs fois le mélange de terphényles OMP jusqu'à 200 °C.
[0096] La fusion du mélange de terphényles s'est effectuée sans difficulté, la résistance
n'a pas été encrassée.
Exemple IV :
[0097] Dans le même dispositif on a réchauffé aisément de la température ambiante à 240
°C un mélange de polyisobutènes visqueux oe masse molaire moyenne environ 900, commercialisé
par la Société NAPHTACHIMIE sous le nom de NAPVIS 10.
1. - Procédé de chauffage d'un produit diélectrique ou pratiquement diélectrique à
l'aide d'énergie électrique, caractérisé en ce qu'on immerge directement au moins
une résistance dans ledit produit et on applique une différence de potentiel aux bornes
de la ou desdites résistances.
2. - Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on applique aux bornes
de la ou des résistances une différence de potentiel supérieure à 380 V.
3. - Appareil de chauffage d'un produit diélectrique ou pratiquement diélectrique
à l'aide d'énergie électrique, caractérisé en ce qu'il met en oeuvre le procédé de
chauffage selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2.
4. - Appareil selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comporte une enceinte
(2) contenant ledit produit (3) dans lequel est immergée au moins une résistance (4)
et des moyens (5) pour relier la ou lesdites résistances à un réseau de distribution
électrique (6).
5. - Appareil selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comporte plusieurs
résistances (4) reliées électriquement (15) en série et/ou en parallèle.
6. - Appareil selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comporte au moins
trois résistances reliées électriquement en triangle ou en étoile.
7. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 6, caractérisé en ce que
ladite enceinte est balayée par le produit à chauffer.
8. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 7, caractérisé en ce que
ladite enceinte balayée par le produit à chauffer est un tronçon de conduite.
9. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 7, caractérisé en ce que
ladite enceinte balayée par le produit à chauffer est la zone de réaction d'un réacteur
chimique.
10. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 6, caractérisé en ce
que ladite enceinte (2) est constituée par un récipient (7, 8, 9) comportant des moyens
d'entrée (10) du produit à chauffer et des moyens de sortie (11) du produit chaud.
11. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 6 caractérisé en ce que
ladite enceinte est constituée par un récipient comportant des moyens d'entrée du
produit à chauffer et des moyens de sortie de la vapeur dudit produit.
12. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 6, caractérisé en ce
que ladite enceinte est constituée par un récipient fermé comportant des mcyens de
remplissage et de vidange du produit à chauffer.
13. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 12, caractérisé en ce
que la ou lesdites résistances sont sensiblement en forme de plaque.
14. - Appareil selon la revendication 13, caractérisé en ce que la ou les résistances
en forme de plaque sont placées de façon telle que les vecteurs vitesses, du mouvement
général du produit en écoulement naturel ou forcé, au voisinage de la ou des résistances
soient tangents ou parallèles aux faces desdites plaques.
15. - Appareil selon l'une des revendications 13 ou 14, caractérisé en ce que la ou
les résistances sont en forme de plaque sensiblement plane, ou de plaque sensiblement
cylindrique.
16. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 12 à 15, caractérisé en ce
que la ou les résistances, en forme de plaque, sont de structure continue.
17. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 12 à 16, caractérisé en ce
que la ou les résistances, en forme de plaque, sont ue structure discontinue.
18. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 17, caractérisé en ce que les surfaces de la ou des résistances sont d'aspect rugueux.
19. - Appareil selon l'une quelconque des revendications 4 à 18, caractérisé en ce
que les surfaces de la ou des résistances sont pourvues d'un revêtement.
20. - Emploi d'un appareil de chauffage selon l'une quelconque des revendications
4 à 8, lu à 19, comme appareil de chauffage de liquide diélectrique ou pratiquement
diélectrique notamment de fluide caloporteur.
21. - Emploi d'un appareil de chauffage selon l'une quelconque des revendications
4 à 7, 9 à 11, 13 à 19 comme zone de réaction d'un réacteur chimique.
22. - Emploi d'un appareil de chauffage selon l'une quelconque des revendications
4 à 6, 11, 13 à 19 comme bouilleur.
23. - Emploi d'un appareil de chauffage selon l'une quelconque des revendications
4 à 6, 12 à 19 comme appareil pour recevoir, stocker et restituer la chaleur.