[0001] L'invention concerne un multiplicateur de fréquence pour la production d'ondes radioélectriques
millimétriques et sub-millimétriques, fonctionnant par interaction d'un faisceau d'électrons
et d'une onde électromagnétique.
[0002] On connait, parmi ces générateurs, ceux décrits notamment dans la communication de
Y.A. FLYAGIN, A.V. GAPONOV, M.I. PETELIN et V.K. JULPATOV, "The Gyrotron" Second International
Conférence and Winter School on Submillimetre waves and their Application, Dec. 6-11,
1976-Puerto-Rico, dans lesquels le faisceau d'électrons, soumis à un champ magnétique
uniforme, constant dans le temps, décrit une spirale autour de l'axe suivant lequel
est dirigé ce champ. Le faisceau d'électrons est produit par un ensemble cathodique
propre à imprimer une composante tangentielle de vitesse aux électrons de manière
à assurer le mouvement en spirale.
[0003] On a recours à ce type de tube pour la production de puissances élevées dans la gamme
des ondes millimétriques et sub-millimétriques mentionnées. Le fonctionnement a lieu
généralement sur la fréquence cyclotronique f
c des électrons dans le champ magnétique, B, en question, laquelle correspond, comme
on sait, à la formule

ou ω
c est la pulsation correspondant à la fréquence cyclotronique (ω
c = 2 π f
c ) et où e et m désignent respectivement la charge et la masse relativiste de l'électron
; cette formule montre une proportionnalité entre la pulsation et le champ magnétique.
[0004] Pour augmenter cette pulsation et la fréquence de fonctionnement, et rejoindre le
domaine sub-millimétrique notamment, il est donc nécessaire d'augmenter, toutes choses
étant égales par ailleurs, le champ magnétique appliqué. Or on sait les difficultés
rencontrées dans cette voie, qui mène à l'utilisation d'électro-aimants supraconducteurs
fonctionnant dans des conditions cryogéniques, lorsque le champ B dépasse une certaine
valeur.
[0005] Lorsque l'on désire obtenir des fréquences de fonctionnement élevées sans faire appel
à des champs magnétiques aussi élevés, pour éviter en particulier ces conditions cryogéniques,
on peut penser à faire fonctionner tout le système sur une fréquence harmonique de
la fréquence f définie plus haut. Un tel fonctionnement n'est possible que grâce aux
non-linéarités existant dans le faisceau, lesquelles sont faibles et obligent donc
à des courants de faisceau élevés pour atteindre des niveaux appréciables. Le rendement
sur ces harmoniques est de plus très faible et décroît très vite avec le rang de l'harmonique.
[0006] L'invention a pour objet une disposition à multiplication de fréquence permettant
d'éviter ces difficultés. A cette fin, le circuit siège de l'onde électromagnétique
en interaction avec le faisceau est prévu en deux parties, dont la première résonne
sur une fréquence voisine de la fréquence cyclotronique f , et la seconde sur une
fréquence multiple entier de cette fréquence, dans les conditions qui vont être décrites.
[0007] L'invention sera mieux comprise sur l'exemple qui suit, donné à titre non limitatif,
à l'aide de la figure unique jointe.
[0008] Cette figure représente en coupe schématique un multiplicateur de fréquence de l'invention.
[0009] Issu d'un ensemble cathodique, ou canon à électrons, comprenant une cathode 3 et
une électrode accélératrice, ou anode 4, à laquelle est appliquée une tension continue,
par une source non représentée, un faisceau électronique 6 traverse une première cavité
1, résonnant avec une pulsation \)J voisine de ω
c. Cette cavité s'étend sur une longueur-telle et présente une impédance dont la valeur
est telle qu'une oscillation à cette fréquence s'y produise. Cette oscillation est
dans les conditions de fonctionnement de faible amplitude, de façon que dans cette
section du tube multiplicateur seule une petite fraction de l'énergie du faisceau
soit dépensée dans l'interaction de celui-ci avec le champ électromagnétique de la
cavité. Vu les surtensions élevées que l'on sait réaliser pour de telles cavités,
il est parfaitement possible néanmoins d'obtenir à la sortie 8 de la cavité 1 un faisceau
présentant une grande profondeur de modulation, au sens où on l'entend dans les tubes
à interaction en général, et à modulation de vitesse en particulier.
[0010] Le faisceau produit par une cathode en pointe, émettant sur ses flancs, a été représenté
sur le dessin par les deux parties rectilignes couvertes de points parallèles à l'axe
XX, qui figurent globalement son enveloppe dans cette vue en coupe. Une partie portant
le repère 5, située en avant de la cavité 1, comprend, selon l'art connu en la matière,
un ou plusieurs pièges destinés à éviter toute influcence de l'onde haute fréquence
sur le canon dont l'optique est particulièrement délicate dans ce genre de tube. Cette
partie peut aussi comprendre, toujours selon l'art, des zones atté- nuatrices pour
l'onde haute fréquence, dans le même but. Elle consiste en un espace de glissement,
équipotentiel pour le faisceau accéléré ; elle est pratiquement au même potentiel
continu que l'anode 4.
[0011] Le faisceau entre ensuite dans la cavité 2 résonant à une fréquence multiple entière
de la fréquence d'auto-oscillation correspondant à la pulsation W précédente. Au cours
de la traversée de cette cavité, le faisceau cède une fraction importante de son énergie
sous forme d'énergie électromagétique à la fréquence harmonique nf (n entier) ; cette
énergie est évacuée par le guide de sortie 7, tandis que les électrons sont captés
par un collecteur non représenté sur le dessin.
[0012] Dans une variante, la distance entre les extrémités 8 et 9 des deux cavités peut
être augmentée par rapport à celle de l'exemple, de manière à constituer un tunnel
équipotentiel 10 de glissement, comme dans un klystron, permettant une amélioration
du groupement des électrons au sein du faisceau. Le tunnel est avantageusement au
potentiel de l'anode, ainsi que les cavités 1 et 2.
[0013] D'autre part, la cavité l, au lieu d'être auto-oscillatrice, peut être modifiée (longueur
et surtension réduites) de manière à ne plus auto-osciller ; dans ce cas elle est
excitée par une source hyperfréquence externe, non représentée, fonctionnant au voisinage
de la fréquence cyclotonique. Ceci nécessite l'adjonction à la cavité 1 d'un organe
de couplage à la source (boucle dans le cas d'un coaxial, iris dans celui d'un guide,
etc.).
[0014] Le multiplicateur de fréquence de la présente intention fonctionne de préférence
en mode TE , de manière préférentielle en onm mode TE
o,n,l
[0015] Pour fixer les idées, on donne ci-dessous un exemple (correspondant à n = 2) de dimensions
du tube de l'invention. Les longueurs sont données sous forme angulaire, à savoir

ou

,
pour l, v
o désignant la vitesse communiquée aux électrons
par le potentiel continu d'accélération, c'est-à-dire le potentiel d'anode, très voisine
de la vitesse de la lumière pour les électrons relativistes, et ω et λ respectivement
la pulsation et la longueur d'onde considérées correspondant à la fréquence f pour
la première cavité et nf pour la deuxième. Ces cavités, en forme de cylindre d'axe
XX, ont sensiblement un rayon r tel que

= 3,9 et une longueur 1 , parallèlement à l'axe telle que 2

= 2π
[0016] Le faisceau utilisé, de 5 ampères, accéléré à 80 kilovolts, décrivait une spiralé
dont le rayon était inférieur à e défini par

= 1, 84 pour la longueur d'onde de l'armonique à engendrer.
[0017] L'ouverture au centre de la première cavité peut avoir sans inconvénient, comme sur
le dessin, la même dimension que dans la seconde cavité, ou une dimension sensiblement
supérieure ; enfin, dans l'exemple, le tube de glissement, choisi très court, était
une faible fraction du plus petit rayon r précédent..
[0018] Le tube multiplicateur de l'invention permet la génération d'énergie hyperfréquence
en haut de gamme, avec des niveaux élévés. Il a les mêmes applications que les générateurs
de l'art antérieur en ondes millimétriques et sub-millimétriques à savoir, en particulier,
la mesure dans les plasmas, l'émission radar et les télécommunications.
1. Multiplicateur de fréquence fonctionnant par interaction entre un faisceau d'électrons
(6), se propageant le long d'un axe XX, sous l'action d'une tension continue appliquée,
entre un ensemble cathodique (3) par lequel il est émis et un collecteur par lequel
il est capté, et le champ électromagnétique de volumes résonants placés sur son trajet,
le dit faisceau décrivant une trajectoire en spirale autours de cet axe, le long duquel
est dirigé un champ magnétique (B), caractérisé en ce que les volumes résonants consistent
en deux cavités disposées autour de cet axe, dont la première (1) résonne sur une
fréquence voisine de la fréquence cyclotronique f des électrons du faisceau dans le
champ magnétique et dont la seconde (2) résonne sur un harmonique de cette fréquence.
2. Multiplicateur de fréquence selon la revendication 1, caractérisé en ce que les
deux cavités sont séparées par un espace de glissement (10) équipotentiel.
3. Multiplicateur de fréquence selon la revendication 1, caractérisé en ce que la
première cavité (1), à grande surtension, est auto-oscillatrice sur la fréquence f
.
4. Multiplicateur de fréquence selon la revendication 1, caractérisé en ce que la
première cavité (1), à faible surtension, est alimentée par un générateur à une fréquence
voisine de la fréquence fc.