[0001] La présente invention est relative à un regard de chaussée circulaire, du type comprenant
un cadre et un tampon pourvus sur leur périphérie d'une série de surfaces associées
deux à deux, dont trois surfaces d'appui et trois surfaces de contre-appui intercalées
entre ces surfaces d'appui.
[0002] Diverses solutions ont été proposées pour assurer avec de tels regards une mise en
place automatique du tampon sous l'effet de la gravité par un mouvement à peu près
hélicoïdal, cette mise en place étant accompagnée d'un auto-verrouillage du tampon.
Dans chaque cas, le cadre et le tampon présentent une symétrie ternaire qui impose
à l'opérateur d'amener le tampon coa- xialement au cadre avant de le poser. Du fait
du poids des tampons, cette opération est relativement difficile et penible.
[0003] L'invention a pour but de fournir un regard permettant une pose facile et rapide
du tampon.
[0004] A cet effet, l'invention a pour objet un regard de chaussée du type précité, caractérisé
en ce que les surfaces d'appui de chaque pièce du regard comprennent deux rampes inclinées
circonférentiellement dans le même sens et un appui plan.
[0005] Dans un mode de réalisation très avantageux qui garantit une libre rotation du tampon
au cours de sa mise en place, les surfaces de contre-appui du cadre comprennent une
première surface
' verticale située entre les deux rampes, et deux surfaces descendantes qui encadrent
l'appui plan et qui suivent avec un diamètre légèrement supérieur la trajectoire suivie
par les surfaces associées du tampon lors de la mise en place de ce dernier. Ainsi,
la rotation est stoppée par la surface de contre-appui verticale, laquelle renvoie
le tampon vers les deux autres surfaces de contre-appui.
[0006] Le tampon est auto-verrouillé lorsque, suivant une autre caractéristique de l'invention,
les surfaces de contre-appui descendantes sont en surplomb.
[0007] L'invention est exposée ci-après plus en détail à l'aide des dessins annexés, qui
en représentent seulement un mode d'exécution. Sur ces dessins:
la Fig. l est une vue de dessus du cadre d'un regard conforme à l'invention;
la Fig. 2 en est une vue en coupe diamétrale prise suivant la ligne 2-2 de la Fig.
l;
la Fig. 3 est une vue en élévation du tampon du même regard;
la Fig. 4 est une vue de dessous de ce tampon;
les Fig. 5 et 6 sont des schémas développés illustrant la mise en place du tampon;
la Fig. 7 illustre en coupe un détail du regard après cette mise en place; et
la Fig. 8 illustre schématiquement la stabilité du tampon.
[0008] Le regard circulaire représenté aux Fig. l à 4 est constitué de deux pièces en fonte
ductile brutes de fonderie, à savoir un cadre l destiné à'être scellé dans un revêtement
de chaussée ou de trottoir et un tampon amovible lA.
[0009] Le cadre 1 (Fig. 1 et 2), qui est moulable sans noyau, comprend une semelle inférieure
annulaire 2 sur la périphérie intérieure de laquelle fait saillie vers le haut une
jupe 3 à peu près cylindrique. Des nervures verticales 4 de rigidification s'étendent
entre la semelle 2 et la jupe 3. A l'intérieur de cette jupe font saillie six surfaces
régulièrement réparties angulairement: un appui plan 5, une butée verticale 6 de contre-appui
diamétralement opposée à ce dernier, deux rampes d'appui hélicoïdales 7 encadrant
la butée 6 et deux contre-appuis 8. De plus, une collerette intérieure de retenue
9 s'étend sur l'essentiel de la périphérie de la jupe 3, un peu au-dessous du niveau
des reliefs 5 à 8.
[0010] L'appui plan 5 et les deux rampes 7 ont à peu près la même étendue circonférentielle;les
deux rampes sont inclinées d'un même angle dans le même sens circonférentiel, qui
est dans cet exemple le sens horaire, et passent d'un niveau situé au-dessus de l'appui
5 à un niveau situé au-dessous de cet appui. La normale N à la butée 6 est inclinée
d'un angle aigu α par rapport au rayon correspondant du cadre , dans le sens horaire.
[0011] Chaque contre-appui 8 comporte une surface active 10 en surplomb qui a une forme
tronconique de même axe que le cadre et qui descend dans le sens horaire suivant une
pente à peu près égale à la moitié de la pente des rampes 7.
[0012] Le tampon 1A comprend un voile plan supérieur 11 pourvu près de sa périphérie d'une
jupe inférieure 12 et, à l'intérieur de celle-ci, d'un nervurage 13 de rigidification.
Le diamètre du voile 11 est un peu inférieur au diamètre intérieur de la jupe 3 du
cadre.
[0013] Sur la périphérie de la jupe 12 font saillie vers l'extérieur six reliefs 5A à 8A
respectivement conjugués, ou quasi-conjugués, des six reliefs 5 à 8 du cadre et répartis
angulairement de la même façon. On retrouve ainsi un appui plan 5A, une butée verticale
et oblique 6A diamétralement opposée à cet appui, deux rampes 7A encadrant la butée
6A et deux contre-appuis8A dont la face active 10A est tournée obliquement vers le
haut. suivant un profil tronconique.
[0014] Les rampes 7A et 7 sont exactement conjuguées, mais l'inclinaison β vers le haut
desfaces 10A des contre-appuis 8A est supérieure de quelques degrés à l'inclinai-
scn γ vers le bas des faces 10 des contre-appuis 8(Fig.7). Le voile 11 est échancré
au droit des contre-appuis 8A pour permettre un moulage sans noyau du tampon.
[0015] La mise en place du tampon dans le cadre va maintenant être expliquée en regard des
Fig. 5 et 6, qui constituent des schémas développés de la région comprise entre l'appui
plan 5 et la rampe 7 qui le précède (Fig. 5) et de celle comprise entre les deux rampes
7 (Fig. 6)..
[0016] On pose le tampon de biais de façon que sa surface plane 5A s'appuie sur l'appui
plan 5 du cadre., au point Al de la Fig. 5. Les rampes 7A s'appuient alors sur la
partie supérieure des rampes 7, en B1, et les surfaces 10A se trouvent près des contre-appuis
10 (points Cl et Dl), mais sans contact avec eux.
[0017] La pente des rampes 7 et 7A est choisie suffisamment forte pour que, sous l'effet
de son propre poids et compte tenu de la présence de diverses particules sur les surfaces
5 et 7, le tampon amorce de lui-même un mouvement de type hélicoïdal descendant, éventuellement
initié par un coup de pioche. Au cours de ce mouvement, les rampes 7A glissent sur
les rampes 7, suivant le trajet Bl-B2-B3,et l'appui 5A glisse simultanément sur l'appui
5 suivant A1-A2-A3. Ceci est permis par la pente précitée des contre-appuis 10, grâce
à laquelle les surfaces 10A du tampon longent sans les toucher ces contre-appuis,comme
représenté par les couples de points C2-D2 et C3-D3:
[0018] Bien entendu, le même mouvement se produit de l'autre côté du regard: l'autre rampe
7A glisse sur l'autre rampe 7, et l'autre surface 10A longe sans la toucher l'autre
contre-appui 10.
[0019] Ce mouvement pseudo-hélicoidal se poursuit jusqu'à venue de la butée 6A du tampon
contre celle 6 du cadre (trajet E1-E2-E3 de la Fig. 6). La butée 6 développe alors
une réaction horizontale et oblique, à peu près suivant la normale N à sa surface;
la composante tangentielle de cette réaction arrête la rotation du tampon, tandis
que sa composante radiale, dirigée vers l'appui plan 5, provoque une translation horizontale
du tampon vers cet appui, jusqu'à contact des deux surfaces 10A contre les surfaces
10 respectives, lesquelles développent chacune une réaction radiale dirigée vers le
bas.
[0020] On remarque sur la Fig. 7 que grâce à la relation β>γ précitée, avec en pratique
une différence de quelques degrés et une valeur de l'ordre de 45° pour ces angles,
on obtient après matage du métal une surface inférieure de.contact 10B. Ces angles,
qui sont Mesurés dans des plans de coupe radiaux, sont constants sur toute la longueur
des contre-appuis 10A.
[0021] Une fois en place, le tampon possède ainsi six points de contact avec le cadre qui
assurent sa stabilité (Fig. 8):
- si une force est exercée à l'intérieur du triangle 14 de stabilité défini par les
trois appuis 5, 7, 7 du cadre., il n'y a aucune sollicitation du tampon au basculement;
- si une force est exercée dans le segment de cercle 15 défini par les deux rampes
7 et la butée 6, le tampon tend à basculer autour des deux rampes 7, et les contre-appuis
10 développent la réaction nécessaire pour s'y opposer;
si une force est exercée dans un des deux segments de cercle 16 restants, la tendance
au basculement est contrée d'abord par la butée 6, dont la réaction renvoie le tampon
vers les contre-appuis 10, et la stabilité est encore obtenue.
[0022] De plus, du fait du surplomb des contre-appuis 10, le tampon est verrouillé:; c'est-à-dire
qu'il ne peut être retiré par simple soulèvement mais nécessite pour cela un mouvement
hélicoïdal inverse, que l'on obtient en faisant agir un outil dans une encoche 17
du voile 11 (Fig. 4).
[0023] Le tampon 1A est ainsi auto-fermeur, auto- centreur, auto-verrouillé et stable. De
plus, sa première mise en place en biais peut s'effectuer très facilement, sans qu'une
grande précision soit nécessaire, par déplacement latéral du tampon sur le bord du
cadre.
1.- Regard de chaussée circulaire, du type comprenant un cadre (1) et un tampon (lA)
pourvus sur leur périphérie d'une série de surfaces associées deux à deux, dont trois
surfaces d'appui (5-5A, 7-7A) et trois surfaces de contre-appui (10-10A) intercalées
entre les surfaces d'appui, caractérisé en ce que les surfaces d'appui de chaque pièce
(l,lA) du regard comprennent deux rampes (7-7A) inclinées circonférentiellement dans
le même sens et un appui plan (5-5A), et en ce que les surfaces de contre-appui (10)
du cadre (1) comprennent une première surface verticale (6) située entre les deux
rampes (7), et deux surfaces descendantes (10) qui encadrent l'appui plan (5) et qui
suivent avec un diamètre légèrement supérieur la trajectoire suivie par les surfaces
associées (10A) du tampon (lA) lors de la mise en place de ce dernier.
2.- Regard de chaussée suivant la revendication 1, caractérisé en ce que la surface
verticale (6) est inclinée par rapport à la direction radiale correspondante du cadre
(1).
3.- Regard de chaussée suivant l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que la normale à chacune des deux surfaces de contre-appui descendantes (10) est dirigée
radialement.
4.- Regard de chaussée suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que les surfaces de contre-appui descendantes (10) sont en surplomb.
5.- Regard de chaussée suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé
en ce que chaque rampe (7-7A) passe d'un niveau situé au-dessus de l'appui plan (5-5A)
à un niveau situé au-dessous de cet appui plan.
6.- Regard de chaussée suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé
en ce que les six surfaces (5-5A, 6-6A, 7-7A) sont régulièrement réparties sur la
périphérie du regard.
7.- Regard de chaussée suivant l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé
en ce que le cadre (1) comporte une collerette intérieure (9) entre lesdites surfaces
d'appui et de contre-appui (5, 6, 7, 8).