[0001] La présente invention se situe dans le domaine du forage. Plus particulièrement,
elle concerne les outils de forage, par exemple les taillants pour marteaux pneumatiques,
les perforateurs ou les tricônes.
[0002] Dans les outils de forage connus jusqu'à présent, la surface de l'outil qui travaille
est en général munie de boutons (ou picots) extrêmement durs, destinés à pénétrer
dans le terrain comme autant de pointes de dureté. La figure 1 représente un taillant
classique constitué d'une tête par exemple 1 prolongée par une queue 2 destinée à
être placée/à l'extrémité des tubes allonges d'un marteau pneumatique fond-de-trou.
La surface de travail 3 de la tête est percée d'alvéoles 4 dans lesquelles sont sertis
des boutons 5. Sur la figure 1, une partie de la tête 1 a été représentée en coupe
pour bien montrer la structure de l'alvéole 4 et du bouton 5. Quand l'outil de forage
est en fonctionnement, le marteau percute la queue 2 du taillant et cette percussion
est transmise à chaque bouton 5, provoquant l'éclatement de la roche par dépassement
de la résistance de celle-ci à la compression.
[0003] Les boutons 5 sont en matériau très dur, par exemple en carbure de tungstène, en
stellite, en carbure de bore, en aramique, etc ....
[0004] La forme de l'alvéole 4 est généralement cylindrique et le bouton correspondant l'est
également mais celui-ci a un diamètre légèrement supérieur à celui de l'alvéole 4.
La paroi intérieure de l'alvéole 4 et la surface extérieure du bouton 5 sont soigneusement
rectifiées en vue du sertissage du bouton 5 dans l'alvéole 4. La mise en place du
bouton peut se faire au moyen d'une presse hydraulique ou d'un marteau pneumatique
avec ou sans différence de température des deux éléments à sertir.
[0005] Bien que les outils de perforation munis de boutons, tels que décrits ci-dessus,
effectuent un travail de forage très efficace, ils présentent cependant quelques inconvénients.
En particulier, il arrive qu'au bout d'un certain temps de fonctionnement le bouton
ne soit plus solidaire de l'alvéole dans laquelle il a été serti et se mette à tourner
sur lui-même, dans son alvéole, devenant ainsi beaucoup moins efficace.
[0006] En outre, quand le bouton commence à tourner sur lui-même dans son alvéole, il risque
d'être extrait decelle-ci par les forces d'inertie qui sollicitent le bouton lors
de la rotation de l'outil de perforation en fonctionnement ou par les chocs produits
par le marteau.
[0007] En résumé, on peut écrire que les inconvénients des outils de perforation connus
résident surtout dans le fait que les boutons risquent de se désolidariser de l'alvéole
dans laquelle ils sont logés. Ce problème est grave pour l'ensemble des boutons sertis
sur la surface de l'outil qui travaille mais il est encore plus grave pour les boutons
placés en périphérie de l'outil car ceux-ci sont soumis au frottement sur la paroi
du trou foré.
[0008] La présente invention tente de remédier à ces inconvénients. Elle vise un bouton
susceptible d'être serti dans une alvéole de façon très sûre, c'est-à-dire sans risque
de désolidarisation du bouton et de son alvéole. L'invention vise également un outil
de perforation muni de boutons selon l'invention, c'est-à-dire un outil très fiable.
[0009] Plus particulièrement, l'invention s'applique à un bouton en matériau dur pour outil
de perforation, constitué d'une tête pour le travail de forage proprement dit, prolongée
par un corps, de préférence cylindrique, destiné à être serti à l'extrémité de l'outil,
dans une alvéole de dimensions légèrement inférieures à celles du corps.
[0010] Selon l'invention, la surface extérieure du corps comporte des parties saillantes
destinées à pénétrer dans la paroi intérieure de l'alvéole lors du sertissage du bouton
dans l'alvéole.
[0011] Dans un mode préféré de réalisation de l'invention, les parties saillantes sont constituées
par des dents situées le long de génératrices de la surface du corps. De préférence,
les dents sont de section triangulaire et l'on a avantage à réaliser chaque dent avec
un angle au sommet d'une valeur d'environ 90°. Cependant, les dents peuvent être aussi
de section tra- pézotdale ou semi-circulaire.
[0012] Dans un premier mode de réalisation de l'invention, la hauteur de chaque dent est
constante sur toute la longueur de la dent, alors que dans un deuxième mode de réalisation,
que l'on préférera au premier mode, la hauteur de chaque dent n'est pas constante,
mais elle décroît linéairement d'une hauteur maximale, à l'extrémité de la dent située
vers la tête du bouton, jusqu'à une hauteur nulle à l'autre extrémité du bouton.
[0013] Afin de mieux comprendre l'invention, on va décrire de façon plus précise deux modes
de réalisation de l'invention, donnés uniquement à titre d'exemples, et représentés
par les dessins annexés.
La figure 1 représente un schéma d'ensemble d'un outil de perforation muni de boutons
en matériau dur. Cette figure montre la façon dont sont disposés lesdits boutons sur
l'outil. Les boutons dessinés sur cette figure sont des boutons lisses, faisant partie
de l'état de la technique connue mais il est bien sûr possible de monter sur l'outil
de la figure 1 des boutons selon l'invention.
La figure 2 montre, à une échelle plus grande que celle de la figure 1, un premier
mode de réalisation d'un bouton selon l'invention, avec il l'alvéole dans laquelle/est
destiné à être serti. Dans ce premier mode, les dents faisant saillie à la surface
extérieure du corps ont une hauteur constante.
La figure 3 montre un deuxième mode de réalisation d'un bouton selon l'invention,
avec l'alvéole qui lui correspond. Dans ce deuxième mode, les dents faisant saillie
n'ont pas une hauteur constante et elles donnent ainsi au corps du bouton une forme
conique.
La figure 4 représente une coupe suivant IV-IV du bouton de la figure 2. Elle représente
également une coupe suivant IV-IV du bouton de la figure 3, effectuée à l'extrémité
du corps du bouton où la hauteur des dents est maximale. En effet, à ce niveau, la
coupe par un plan perpendiculaire à l'axe du bouton est semblable à une coupe du bouton
de la figure 2.
La figure 5 représente une coupe suivant V-V du bouton de la figure 3, effectuée à
un niveau où la hauteur de la dent est presque nulle, c'està- dire près de l'extrémité
du corps du bouton la plus éloignée de la tête de forage.
Les figures 2 et 3 représentent toutes les deux des boutons constitués d'une tête
6 pour le travail de forage proprement dit, prolongée par un corps cylindrique 7 destiné
à être serti à l'extrémité d'un outil tel que l'outil de la figure 1, dans une alvéole
cylindrique 4. La surface extérieure du corps 7 comporte des dents 8 destinées à pénétrer
dans la paroi intérieure de l'alvéole 4 lors du sertissage du bouton dans l'alvéole.
[0014] On se reportera tout d'abord aux figures 2 et 4 qui représentent un bouton dans lequel
les dents 8 ont une hauteur constante sur toute leur longueur. Ainsi la coupe par
un plan perpendiculaire à l'axe du bouton est toujours identique à la figure 4. Le
corps 7 du bouton a un diamètre de valeur D à ses deux extrémités et au fond des dents.
En vue du sertissage du bouton dans l'alvéole 4 de diamètre D' on a bien sûr prévu
une valeur D légèrement supérieure à la valeur D'. Sur la figure 4 on a représenté
en pointillés un cercle de diamètre D', pour pouvoir comparer ce diamètre au diamètre
D du bouton. Les dents 8 ont toutes un angle au sommet d'environ 90°. Le diamètre
sur sommet des dents 8 a été repéré sur les figures par DM". La valeur D
M" est bien sûr supérieure à D et donc à D'. Lors du sertissage du bouton dans l'alvéole
4, au serrage initial entre le bouton et l'alvéole dû à la différence de diamètre
D - D', s'ajoute donc la pénétration totale des dents 8 dans la paroi de l'alvéole
4.
[0015] On se reportera maintenant aux figures 3, 4 et 5. Ces figures montrent un bouton
dans lequel les dents ont une hauteur qui décroit linéairement d'une extrémité à l'autre
de la dent. Le diamètre D du corps 7 du bouton à ses deux extrémités et au fond des
dents est le même que celui du bouton de la figure 2. L'angle au sommet des dents
8 est toujours d'environ 90° mais la hauteur de la dent diminue linéairement d'une
hauteur maximale à l'extrémité de la dent située vers la tête du bouton (voir figure
4) jusqu'à une hauteur nulle à l'autre extrémité du bouton. Sur la figure 5, cette
hauteur est presque nulle. On a repéré le diamètre sur sommet des dents par D
M" sur la figure 4, où ce diamètre est maximal. Sur la figure 5, ce diamètre étant
presque nul, a été repéré par D" , la valeur D" étant pratiquement égale à D.
[0016] Comme le bouton de la figure 2, le bouton de la figure 3 se trouve véritablement
ancré dans l'alvéole 4 lors du sertissage. En effet, en plus du serrage initial d'une
valeur D - D' s'ajoute 1& pénétration totale des dents 8 dans l'alvéole. La forme
cônique des dents permet un montage plus aisé du bouton dans l'alvéole.
[0017] Le bouton selon l'invention présente de grands avantages :
Une fois serti, le bouton est dans l'impossiblité de tourner sur lui-même, dans son
alvéole.
[0018] D'autre part, la présence des dents en saillie à la surface extérieure du corps du
bouton augmente de façon considérable la surface de contact entre le bouton et la
paroi intérieure de l'alvéole. Ceci a pour conséquence une importante réduction des
effets d'inertie liés à la masse du bouton. Les risques d'extraction du bouton hors
de son alvéole sont donc inexistants.
[0019] La réalisation d'un bouton selon l'invention n'est pas beaucoup plus difficile que
la réalisation d'un bouton lisse. Les dents peuvent être obtenues lors du frittage
ou par tout autre procédé.
[0020] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui viennent
d'être décrits uniquement à titre d'exemples, mais elle couvre également tous les
autres modes de réalisation qui n'en différeraient que par des détails, par des variantes
d'exécution ou par l'utilisation de moyens équivalents.
[0021] Ainsi on pourrait envisager de remplacer les dentures droites que l'on a décrites
par des dentures hélicoïdales, c'est-à-dire que les dents ne seraient pas situées
le long de génératrices de la surface du corps, mais le long d'hélices tracées sur
cette surface.
[0022] On pourrait imaginer aussi des dents dont la section ne serait pas triangulaire mais
trapézoïdale ou semi-circulaire ou dont les flancs seraient par exemple en développante
de cercle.
[0023] L'invention pourrait évidemment s'appliquer à des boutons dont la surface extérieure
du corps ne serait pas cylindrique, mais par exemple conique, la structure et la disposition
des dents étant semblables àcelles décrites plus haut, par exemple lors de la description
de la figure 2.
1.- Bouton en matériau dur, pour outil de perforation, constitué d'une tête(6)prolongée
par un corps(7) destiné à être serti à l'extrémité de l'outil, dans une alvéole(4),
de dimensions légèrement inférieures à celles du corps (7),
caractérisé par le fait que la surface extérieure du corps (7) comporte des parties
saillantes(8)destinées à pénétrer dans la paroi intérieure de l'alvéole(4)lors du
sertissage du bouton(5)dans l'alvéole(4).
2.- Bouton en matériau dur selon la revendication 1,
caractérisé par le fait que lesdites parties saillantes(8)sont constituées par des
dents(8)situées le long de génératrices de la surface du corps (7).
3.- Bouton en matériau dur selon la revendication 1,
caractérisé par le fait que lesdites parties saillantes (8) sont constituées par des
dents (8) situées le long d'hélices tracées sur la surface du corps (7).
4.- Bouton en matériau dur selon l'une des revendications 2 ou 3, caractérisé par
le fait que lesdites dents (8) sont de section triangulaire.
5.- Bouton en matériau dur selon la revendication 4,
caractérisé par le fait que l'angle au sommet de chaque dent (8) est d'environ 90°.
6.- Bouton en matériau dur selon l'une des revendications 2 ou 3, caractérisé par
le fait que lesdites dents (8) sont de section trapézoïdale.
7.- Bouton en matériau dur selon l'une des revendications 2 ou 3, caractérisé par
le fait que lesdites dents(8)sont de section semi-circulaire.
8.- Bouton en matériau dur selon l'une des revendications 2 à 7, caractérisé par le
fait que la hauteur de chaque dent (8) est constante sur toute la longueur de la dent
(8).
9.- Bouton en matériau dur selon l'une des revendications 2 à 7, caractérisé par le
fait que la hauteur de chaque dent (8) n'est pas constante, mais décroit linéairement
d'une hauteur maximale, à l'extrémité de la dent (8) située vers la tête (6) du bouton
(5), jusqu'à une hauteur nulle à l'autre extrémité du bouton (5).
10.- Outil de perforation comportant un bouton (5) selon l'une quelconque des revendications
précédentes.