(19)
(11) EP 0 083 525 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
13.07.1983  Bulletin  1983/28

(21) Numéro de dépôt: 82402331.1

(22) Date de dépôt:  17.12.1982
(51) Int. Cl.3B05D 3/04, B05D 7/22, G21F 9/00
(84) Etats contractants désignés:
BE DE GB

(30) Priorité: 24.12.1981 FR 8124221

(71) Demandeur: COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE Etablissement de Caractère Scientifique Technique et Industriel
F-75015 Paris (FR)

(72) Inventeurs:
  • Auchapt, Pierre Raymond
    F-30200 Bagnols/Ceze (FR)
  • Ferlay, Aimé Joannes
    F-30290 Laudun (FR)

(74) Mandataire: Mongrédien, André (FR) et al
Les Séquoias 34, rue de Marnes
F-92410 Ville d'Avray
F-92410 Ville d'Avray (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Procédé de décontamination d'une cavité fermée contenant des poussiéres toxiques


    (57) L'invention concerne un procédé pour revêtir à distance les surfaces (S1, S2) d'une cavité (C) à l'aide d'un produit pouvant adhérer sur ces surfaces et l'application de ce procédé à la fixation de poussières toxiques sur les surfaces d'une cavité définie entre les bouchons (18, 30) de deux enceintes (10,12) avant le désaccouplement de celles-ci.
    On dissout le produit dans un solvant, on remplit la cavité (C) de la solution obtenue et on vaporise le solvant soit en créant une dépression dans la cavité, soit en y faisant circuler de l'air. De préférence, on utilise une graisse silicone dissoute dans du fréon.
    Application aux manutentions de produits radioactifs à haut pouvoir contaminant.




    Description


    [0001] La présente invention se rapporte à un procédé pour revêtir à distance les surfaces d'une cavité à l'aide d'un produit pouvant adhérer sur ces surfaces, ainsi qu'à l'application de ce procédé à la fixation de poussières toxiques sur les parois d'une cavité définie entre les bouchons de deux enceintes étanches contenant des produits toxiques, avant le désaccouplement de ces enceintes.

    [0002] Dans certaines applications, on peut souhaiter revêtir les surfaces d'une cavité à l'aide d'un film d'un produit donné, sans qu'il soit possible d'avoir accès directement à cette surface.

    [0003] A titre d'exemple non limitatif, on citera le cas d'une cavité contaminée par un produit toxique tel qu'un produit radioactif et qui doit être décontaminée avant d'être mise en communication avec l'atmosphère. Tel est notamment le cas de la cavité définie entre le bouchon d'un conteneur de transport de produits toxiques et le bouchon d'une enceinte de remplissage ou de vidage, après que la tête du conteneur a été accouplée à l'enceinte. En effet, si cette cavité peut être décontaminée en y faisant circuler du fréon à grande vitesse ou agité par ultrasons, comme l'enseigne le brevet français n°2352377 du 21 mai 1976, il subsiste sur les parois une contamination résiduelle sous la forme de poussières toxiques et il est avantageux, conformément à l'invention, de fixer ces poussières au moyen d'un film d'un produit adéquat afin d'éviter leur dispersion dans l'atmosphère.

    [0004] La présente invention a précisément pour objet un procédé permettant de revêtir à distance des surfaces telles que les surfaces de la cavité formée entre les bouchons d'une enceinte et d'un conteneur contenant des produits toxiques avant leur désaccouplement et la venue de ces surfaces en contact avec l'atmosphère. Toutefois, l'invention a aussi pour objet un procédé pour revêtir à distance toutes surfaces placées dans une cavité fermée, à l'aide d'un produit pouvant adhérer sur ces surfaces.

    [0005] Dans ce but et conformément à l'invention, il est proposé un procédé comprenant les étapes successives suivantes :

    - dissolution du produit dans un solvant apte à mouiller ladite surface,

    - remplissage de la cavité à l'aide de la solution ainsi formée,

    - vaporisation du solvant, et

    - évacuation du solvant vaporisé hors de la cavité.



    [0006] La vaporisation du solvant peut être obtenue soit en créant une dépression, soit en faisant circuler de l'air à l'intérieur de la cavité.

    [0007] Dans l'application de ce procédé à la fixation de poussières toxiques sur les parois d'une cavité définie entre les bouchons de deux enceintes étanches contenant une atmosphère toxique, avant le désaccouplement de ces enceintes, le produit utilisé est constitué de préférence par une graisse silicone et le solvant est constitué de préférence par du fréon.

    [0008] On décrira maintenant, à titre d'exemple non limitatif, un mode de réalisation particulier de l'invention en se référant au dessin annexé dans lequel la figure unique est une vue en coupe qui représente la tête d'un conteneur accouplée sur une enceinte de remplissage ou de vidage de ce conteneur.

    [0009] Ainsi, on voit sur la figure unique une partie de la paroi 10 d'une enceinte contenant un produit toxique et notamment un produit radioactif à haut pouvoir contaminant, tel que de l'oxyde de plutonium en poudre. Cette enceinte peut être soit une enceinte dans laquelle ce produit est élaboré, soit une enceinte de stockage, soit une enceinte dans laquelle ce produit est traité. La paroi 10 de l'enceinte sépart la zone interne contaminée 10a de la zone externe inactive 106. Quelle que soit la fonction de l'enceinte, il est nécessaire de prévoir des moyens pour assurer l'entrée ou la sortie du produit dans un conteneur 12 permettant son transport entre deux enceintes telles qu'une enceinte de stockage et une enceinte de traitement. Ces moyens sont constitués par un sas 14 qui comprend une virole cylindrique 16 solidarisée de façon étanche de l'enceinte 10 et un bouchon 18 obturant de façon étanche, par exemple au moyen d'un joint 20, l'extrémité de la virole 16 placée à l'intérieur de l'enceinte 10. L'autre extrémité de la virole 16 est normalement obturée par un opercule 22 lorsqu'aucun conteneur n'est accouplé à l'enceinte 10. Un transducteur à ultra-sons peut être logé dans le bouchon 18.

    [0010] Le conteneur 12 est disposé dans un emballage de manutention 24 pouvant être accouplé sur l'enceinte 10 en regard du sas 14, par exemple au moyen d'une couronne de fixation à baionnette 26. En cours de transport, le conteneur 12 est logé à l'intérieur de l'emballage 24 et ce dernier est obturé du côté de la couronne de verrouillage 26 par un opercule 28. Le conteneur 12 est lui-même obturé du côté de l'opercule 28 par un bouchon 30 équipé d'un joint d'étanchéité approprié 32.

    [0011] Comme l'illustre la figure, lorsque le conteneur 12 doit être rempli ou vidé, l'emballage 24 est accouplé à l'enceinte 10 au moyen de la couronne 26. Les opercules 22 et 28 sont alors ouverts et le conteneur 12 est amené à l'intérieur du sas 14 et fixé dans la virole 16 par des moyens (non représentés) tels que par vissage. Comme le montre la figure, dans cette position, un joint 34 assure une parfaite étanchéité entre l'extrémité du conteneur entourant le bouchon 30 et la surface en vis-à-vis de la virole 16. Le bouchon 18, puis le bouchon 30 sont ensuite retirés et le remplissage ou le vidage cu conteneur effectué, en opérant dans l'enceinte contaminée.

    [0012] Lorsque la manutention est terminée, le bouchon 30 du conteneur, puis le bouchon 18 du sas, sont remis en place. Par suite de la nature des produits contenus dans l'enceinte 10 et dans le conteneur 12, on conçoit que la cavité C définie entre les bouchons 18 et 30 est contaminée. L'air contenu dans cette cavité pouvant venir en contact avec des surfaces externes de l'enceinte ou du conteneur au cours de l'opération de désaccouplement, il est nécessaire de procéder à une décontamination de la cavité C.

    [0013] Dans un premier temps, cette décontamination peut être réalisée en faisant circuler du fréon agité par des ultrasons dans cette cavité, comme l'enseigne le brevet français n° 2352377 du 21 mai 1976. Toutefois, après cette opération, il subsiste une contamination résiduelle des parois de la cavité C, qui risque d'entraîner une dispersion de poussières toxiques au cours de l'opération de désaccouplement. Si cette dispersion est tolérable du point de vue des critères de contamination atmosphérique généralement admis, il est toutefois souhaitable de l'éviter.

    [0014] A cet effet, et conformément à l'invention, on prévoit en plus des moyens de décontamination par fréon agités par ultrasons (non représentés sur la figure afin de faciliter la compréhension de l'invention) des moyens permettant de déposer à distance un film d'un produit fixant les poussières toxiques sur les parois de la cavité C.

    [0015] Ces moyens comprennent au moins un conduit d'entrée 36 et au moins un conduit de sortie 38 traversant la virole 16 pour déboucher dans la cavité C. Afin de réaliser le dépôt à distance du produit de fixation des poussières toxiques notamment sur la surface SI du bouchon 18 et sur la surface S2 du bouchon 30, on dissout ce produit dans un solvant apte à mouiller les parois de la cavité C, on injecte la solution ainsi obtenue par le conduit 36 dans la cavité C, après avoir obturé le conduit de sortie 38 et on vaporise le solvant de façon à fixer une partie du produit introduit en solution dans la cavité C sur les parois de cette cavité et notamment sur les surfaces SI et s2. Cette vaporisation peut se faire soit en faisant circuler de l'air dans la cavité, soit en créant une dépression.

    [0016] En pratique, le produit utilisé pour fixer les poussières toxiques sur les parois pourra être une graisse silicone. En effet, ce produit présente le double avantage d'adhérer facilement aux surfaces et de pouvoir résister à des températures supérieures à 150°C. On pourrait aussi utiliser une peinture cellulosique.

    [0017] Le solvant pourra notamment être constitué par du fréon ou par tout autre solvant organique constituant un agent mouillant dont la température d'ébullition est comprise entre 0°C et 70°C. Parmi ces autres solvants, on peut notamment citer le trichloréthylène, les dérivés chlorés de l'acétone et l'éther. L'emploi du fréon R113 se justifie dans l'application considérée par le fait qu'il contient du chlore neutrophage et qu'il est inerte. De plus, il constitue un bon agent mouillant et il présente une température d'ébullition très basse (45°C) et une tension de vapeur d'environ 0,4 bar à 20°C, ce qui permet de le vaporiser facilement sans chauffer.

    [0018] L'ensemble du circuit constitué par les conduits 36 et 38 et par la cavité C définissant un volume d'environ 0,5 1, on utilisera à titre d'exemple 200 g de graisse de silicone dissoute dans 1,5 1 de fréon. Grâce à ce procédé, on réalise un film régulier de graisse silicone dont l'épaisseur régulière peut être comprise entre 0,3 et 1 mm. La régularité et l'épaisseur de ce film permettent de fixer pratiquement la totalité des poussières contaminant les parois de la cavité C.

    [0019] Lorsque le conteneur 12 est ensuite accouplé à une autre enceinte, la surface S2 du bouchon est nettoyée en remplissant la cavité C de fréon et en évacuant la solution ainsi obtenue avant d'ouvrir les bouchons. La surface SI de l'enceinte est nettoyée de la même manière lorsqu'un autre conteneur est accouplé à l'enceinte 10.

    [0020] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être décrit à titre d'exemple, mais en couvre toutes les vàrian- tes. En particulier, l'invention s'applique à tout revêtement à distance des surfaces d'une cavité à l'aide d'un produit adhérant sur ces surfaces.


    Revendications

    1. Procédé pour revêtir à distance les surfaces (Sl, S2) d'une cavité fermée (C) à l'aide d'un produit pouvant adhérer sur lesdites surfaces, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes successives suivantes :

    - dissolution du produit dans un solvant apte à mouiller ladite surface,

    - remplissage de la cavité (C) à l'aide de la solution ainsi formée,

    - vaporisation du solvant, et

    - évacuation du solvant vaporisé hors de la cavité (C).


     
    2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on vaporise le solvant en créant une dépression à l'intérieur de la cavité (C).
     
    3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on vaporise le solvant en faisant circuler de l'air à l'intérieur de la cavité (C).
     
    4. Application du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 à la fixation de poussières toxiques sur les parois d'une cavité (C) définie entre les bouchons (18, 30) de deux enceintes étanches (10, 12) contenant une atmosphère toxique, avant le désaccouplement de ces enceintes, caractérisée en ce que le produit utilisé est une graisse silicone.
     
    5. Application selon la revendication 4, caractérisée en ce que le solvant est du fréon.
     




    Dessins







    Rapport de recherche