[0001] La présente invention se rapporte à un procédé pour revêtir à distance les surfaces
d'une cavité à l'aide d'un produit pouvant adhérer sur ces surfaces, ainsi qu'à l'application
de ce procédé à la fixation de poussières toxiques sur les parois d'une cavité définie
entre les bouchons de deux enceintes étanches contenant des produits toxiques, avant
le désaccouplement de ces enceintes.
[0002] Dans certaines applications, on peut souhaiter revêtir les surfaces d'une cavité
à l'aide d'un film d'un produit donné, sans qu'il soit possible d'avoir accès directement
à cette surface.
[0003] A titre d'exemple non limitatif, on citera le cas d'une cavité contaminée par un
produit toxique tel qu'un produit radioactif et qui doit être décontaminée avant d'être
mise en communication avec l'atmosphère. Tel est notamment le cas de la cavité définie
entre le bouchon d'un conteneur de transport de produits toxiques et le bouchon d'une
enceinte de remplissage ou de vidage, après que la tête du conteneur a été accouplée
à l'enceinte. En effet, si cette cavité peut être décontaminée en y faisant circuler
du fréon à grande vitesse ou agité par ultrasons, comme l'enseigne le brevet français
n°2352377 du 21 mai 1976, il subsiste sur les parois une contamination résiduelle
sous la forme de poussières toxiques et il est avantageux, conformément à l'invention,
de fixer ces poussières au moyen d'un film d'un produit adéquat afin d'éviter leur
dispersion dans l'atmosphère.
[0004] La présente invention a précisément pour objet un procédé permettant de revêtir à
distance des surfaces telles que les surfaces de la cavité formée entre les bouchons
d'une enceinte et d'un conteneur contenant des produits toxiques avant leur désaccouplement
et la venue de ces surfaces en contact avec l'atmosphère. Toutefois, l'invention a
aussi pour objet un procédé pour revêtir à distance toutes surfaces placées dans une
cavité fermée, à l'aide d'un produit pouvant adhérer sur ces surfaces.
[0005] Dans ce but et conformément à l'invention, il est proposé un procédé comprenant les
étapes successives suivantes :
- dissolution du produit dans un solvant apte à mouiller ladite surface,
- remplissage de la cavité à l'aide de la solution ainsi formée,
- vaporisation du solvant, et
- évacuation du solvant vaporisé hors de la cavité.
[0006] La vaporisation du solvant peut être obtenue soit en créant une dépression, soit
en faisant circuler de l'air à l'intérieur de la cavité.
[0007] Dans l'application de ce procédé à la fixation de poussières toxiques sur les parois
d'une cavité définie entre les bouchons de deux enceintes étanches contenant une atmosphère
toxique, avant le désaccouplement de ces enceintes, le produit utilisé est constitué
de préférence par une graisse silicone et le solvant est constitué de préférence par
du fréon.
[0008] On décrira maintenant, à titre d'exemple non limitatif, un mode de réalisation particulier
de l'invention en se référant au dessin annexé dans lequel la figure unique est une
vue en coupe qui représente la tête d'un conteneur accouplée sur une enceinte de remplissage
ou de vidage de ce conteneur.
[0009] Ainsi, on voit sur la figure unique une partie de la paroi 10 d'une enceinte contenant
un produit toxique et notamment un produit radioactif à haut pouvoir contaminant,
tel que de l'oxyde de plutonium en poudre. Cette enceinte peut être soit une enceinte
dans laquelle ce produit est élaboré, soit une enceinte de stockage, soit une enceinte
dans laquelle ce produit est traité. La paroi 10 de l'enceinte sépart la zone interne
contaminée 10a de la zone externe inactive 106. Quelle que soit la fonction de l'enceinte,
il est nécessaire de prévoir des moyens pour assurer l'entrée ou la sortie du produit
dans un conteneur 12 permettant son transport entre deux enceintes telles qu'une enceinte
de stockage et une enceinte de traitement. Ces moyens sont constitués par un sas 14
qui comprend une virole cylindrique 16 solidarisée de façon étanche de l'enceinte
10 et un bouchon 18 obturant de façon étanche, par exemple au moyen d'un joint 20,
l'extrémité de la virole 16 placée à l'intérieur de l'enceinte 10. L'autre extrémité
de la virole 16 est normalement obturée par un opercule 22 lorsqu'aucun conteneur
n'est accouplé à l'enceinte 10. Un transducteur à ultra-sons peut être logé dans le
bouchon 18.
[0010] Le conteneur 12 est disposé dans un emballage de manutention 24 pouvant être accouplé
sur l'enceinte 10 en regard du sas 14, par exemple au moyen d'une couronne de fixation
à baionnette 26. En cours de transport, le conteneur 12 est logé à l'intérieur de
l'emballage 24 et ce dernier est obturé du côté de la couronne de verrouillage 26
par un opercule 28. Le conteneur 12 est lui-même obturé du côté de l'opercule 28 par
un bouchon 30 équipé d'un joint d'étanchéité approprié 32.
[0011] Comme l'illustre la figure, lorsque le conteneur 12 doit être rempli ou vidé, l'emballage
24 est accouplé à l'enceinte 10 au moyen de la couronne 26. Les opercules 22 et 28
sont alors ouverts et le conteneur 12 est amené à l'intérieur du sas 14 et fixé dans
la virole 16 par des moyens (non représentés) tels que par vissage. Comme le montre
la figure, dans cette position, un joint 34 assure une parfaite étanchéité entre l'extrémité
du conteneur entourant le bouchon 30 et la surface en vis-à-vis de la virole 16. Le
bouchon 18, puis le bouchon 30 sont ensuite retirés et le remplissage ou le vidage
cu conteneur effectué, en opérant dans l'enceinte contaminée.
[0012] Lorsque la manutention est terminée, le bouchon 30 du conteneur, puis le bouchon
18 du sas, sont remis en place. Par suite de la nature des produits contenus dans
l'enceinte 10 et dans le conteneur 12, on conçoit que la cavité C définie entre les
bouchons 18 et 30 est contaminée. L'air contenu dans cette cavité pouvant venir en
contact avec des surfaces externes de l'enceinte ou du conteneur au cours de l'opération
de désaccouplement, il est nécessaire de procéder à une décontamination de la cavité
C.
[0013] Dans un premier temps, cette décontamination peut être réalisée en faisant circuler
du fréon agité par des ultrasons dans cette cavité, comme l'enseigne le brevet français
n° 2352377 du 21 mai 1976. Toutefois, après cette opération, il subsiste une contamination
résiduelle des parois de la cavité C, qui risque d'entraîner une dispersion de poussières
toxiques au cours de l'opération de désaccouplement. Si cette dispersion est tolérable
du point de vue des critères de contamination atmosphérique généralement admis, il
est toutefois souhaitable de l'éviter.
[0014] A cet effet, et conformément à l'invention, on prévoit en plus des moyens de décontamination
par fréon agités par ultrasons (non représentés sur la figure afin de faciliter la
compréhension de l'invention) des moyens permettant de déposer à distance un film
d'un produit fixant les poussières toxiques sur les parois de la cavité C.
[0015] Ces moyens comprennent au moins un conduit d'entrée 36 et au moins un conduit de
sortie 38 traversant la virole 16 pour déboucher dans la cavité C. Afin de réaliser
le dépôt à distance du produit de fixation des poussières toxiques notamment sur la
surface SI du bouchon 18 et sur la surface S
2 du bouchon 30, on dissout ce produit dans un solvant apte à mouiller les parois de
la cavité C, on injecte la solution ainsi obtenue par le conduit 36 dans la cavité
C, après avoir obturé le conduit de sortie 38 et on vaporise le solvant de façon à
fixer une partie du produit introduit en solution dans la cavité C sur les parois
de cette cavité et notamment sur les surfaces SI et s
2. Cette vaporisation peut se faire soit en faisant circuler de l'air dans la cavité,
soit en créant une dépression.
[0016] En pratique, le produit utilisé pour fixer les poussières toxiques sur les parois
pourra être une graisse silicone. En effet, ce produit présente le double avantage
d'adhérer facilement aux surfaces et de pouvoir résister à des températures supérieures
à 150°C. On pourrait aussi utiliser une peinture cellulosique.
[0017] Le solvant pourra notamment être constitué par du fréon ou par tout autre solvant
organique constituant un agent mouillant dont la température d'ébullition est comprise
entre 0°C et 70°C. Parmi ces autres solvants, on peut notamment citer le trichloréthylène,
les dérivés chlorés de l'acétone et l'éther. L'emploi du fréon R113 se justifie dans
l'application considérée par le fait qu'il contient du chlore neutrophage et qu'il
est inerte. De plus, il constitue un bon agent mouillant et il présente une température
d'ébullition très basse (45°C) et une tension de vapeur d'environ 0,4 bar à 20°C,
ce qui permet de le vaporiser facilement sans chauffer.
[0018] L'ensemble du circuit constitué par les conduits 36 et 38 et par la cavité C définissant
un volume d'environ 0,5 1, on utilisera à titre d'exemple 200 g de graisse de silicone
dissoute dans 1,5 1 de fréon. Grâce à ce procédé, on réalise un film régulier de graisse
silicone dont l'épaisseur régulière peut être comprise entre 0,3 et 1 mm. La régularité
et l'épaisseur de ce film permettent de fixer pratiquement la totalité des poussières
contaminant les parois de la cavité C.
[0019] Lorsque le conteneur 12 est ensuite accouplé à une autre enceinte, la surface S
2 du bouchon est nettoyée en remplissant la cavité C de fréon et en évacuant la solution
ainsi obtenue avant d'ouvrir les bouchons. La surface SI de l'enceinte est nettoyée
de la même manière lorsqu'un autre conteneur est accouplé à l'enceinte 10.
[0020] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit à titre d'exemple, mais en couvre toutes les vàrian- tes. En particulier, l'invention
s'applique à tout revêtement à distance des surfaces d'une cavité à l'aide d'un produit
adhérant sur ces surfaces.
1. Procédé pour revêtir à distance les surfaces (S
l, S
2) d'une cavité fermée (C) à l'aide d'un produit pouvant adhérer sur lesdites surfaces,
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes successives suivantes :
- dissolution du produit dans un solvant apte à mouiller ladite surface,
- remplissage de la cavité (C) à l'aide de la solution ainsi formée,
- vaporisation du solvant, et
- évacuation du solvant vaporisé hors de la cavité (C).
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on vaporise le solvant en
créant une dépression à l'intérieur de la cavité (C).
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on vaporise le solvant en
faisant circuler de l'air à l'intérieur de la cavité (C).
4. Application du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 à la fixation
de poussières toxiques sur les parois d'une cavité (C) définie entre les bouchons
(18, 30) de deux enceintes étanches (10, 12) contenant une atmosphère toxique, avant
le désaccouplement de ces enceintes, caractérisée en ce que le produit utilisé est
une graisse silicone.
5. Application selon la revendication 4, caractérisée en ce que le solvant est du
fréon.