[0001] La présente invention a pour objet une bombe de pénétration, c'est-à-dire une bombe
destinée à être utilisée contre un objectif présentant une paroi résistante et de
forte épaisseur. Le terme "bombe" doit être interprété comme désignant tout projectile
de masse importante subsonique à l'impact et comme couvrant donc notamment les bombes
planantes; éventuellement à moteur de propulsion, et les bombes accélérées, aussi
bien que les bombes tombant en chute libre, guidées ou non.
[0002] L'invention trouve une application particulièrement importante, bien que non exclusive,
au domaine des bombes guidées prévues pour l'attaque d'objectifs précis. On peut notamment
citer les bombes planantes destinées à l'attaque d'objectifs ayant un développement
vertical important et les bombes accélérées destinées au contraire à attaquer un objectif
ayant un développement horizontal important, tel que pistes et ponts blindés de navires.
[0003] Dans certains cas, il est nécessaire que la bombe ruine complètement la paroi et
la démantèle. Dans d'autres, il suffit qu'elle creuse un cratère de dimensions notables
et, en même temps, ébranle et fissure l'objectif. On connaît déjà des bombes de pénétration
destinées à atteindre ces résultats. Ces bombes présentent en général une forme proche
de celle d'un obus de gros calibre pour destruction de cibles blindées, c'est-à-dire
à ogive avant et corps cylindrique, à coque très résistante et teneur relativement
faible en explosifs. L'effet de pénétration est dû essentiellement à l'énergie cinétique
et les bombes présentent, par rapport aux obus, le grave inconvénient d'une vitesse
nettement plus faible.
[0004] 0n sait par ailleurs que la pénétration d'un projectile résistant dans une cible
est d'autant plus importante que son diamètre est plus petit. Cette constatation a
été utilisée notamment dans les obus sous- calibrés ou "fléchettes", mais elle est
difficilement transposable au cas des bombes, dont les vitesses sont beaucoup plus
faibles et dont l'énergie cinétique est généralement insuffisante. Elle a conduit
également à proposer de munir l'avant de l'obus d'un prolongement massif de petit
diamètre formant burin (DE-A-2 036 897). Ces solutions, transposées aux bombes, n'ont
qu'une efficacité réduite.
[0005] L'invention vise à fournir une bombe de pénétration présentant une efficacité largement
accrue. Dans ce but, l'invention propose une bombe de pénétration comportant un corps
et une charge explosive, dont le corps présente une partie avant à paroi épaisse et
une partie arrière de diamètre supérieur à celui de la paroi avant, à teneur en explosif
élevée, caractérisée en ce que la partie avant contient de l'explosif, a un coefficient
de chargement très inférieur - à celui de la partie arrière, et est reliée à la partie
arrière par une zone intermédiaire capable de transmettre à la partie avant l'énergie
cinétique de la partie arrière lors de l'impact.
[0006] On voit que cette constitution part d'une approche totalement différente de celles
antérieurement adoptées. Elle permet de percer dans l'objectif un trou sur une profondeur
importante du fait du faible diamètre de la partie avant, à laquelle la partie intermédiaire
transmet une énergie cinétique qui est très supérieure à ce qu'elle serait dans le
cas où la partie arrière aurait le même diamètre que la partie avant, puisque la masse
est très augmentée et du fait de la charge contenue dans la partie avant. Il y a endommagement
de la paroi par la partie avant, qui constitue dard ou burin, dans toute une zone
dont le diamètre est de l'ordre de 1,4 fois le diamètre de la partie avant. Lorsque
la mise à feu aura lieu, avec un retard qui sera choisi en fonction des caractéristiques
de la bombe, la partie arrière de celle-ci sera venue se loger dans la zone endommagée
par la partie avant, de sorte que son explosion aura un maximum d'effets.
[0007] Dans la pratique, on donnera généralement à la partie avant un diamètre compris entre
0,2 et 0,8 fois, généralement 0,4 à 0,6 fois, celui de la partie arrière. Un diamètre
moitié sera généralement proche de l'optimum. La longueur de la partie avant et de
la zone de raccordement sera choisie en fonction de l'épaisseur de la paroi de l'objectif,
du moins lorsqu'il est nécessaire de percer celle-ci. Dans la pratique, une longueur
de la moitié de l'épaisseur à percer sera satisfaisante. Enfin, on adoptera pour le
coefficient de remplissage des valeurs très différentes dans la partie avant et arrière,
typiquement environ 0,15 pour la partie avant et plus de 0,75 pour la partie arrière.
[0008] La partie intermédiaire peut être conçue pour transmettre les efforts d'enfoncement
de la partie avant, tout en présentant une certaine souplesse pour amortir le choc
d'impact : en général, une forme approximativement conique ayant un angle au sommet
compris entre 60° et 90° donne des résultats satisfaisants.
[0009] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit de modes
particuliers de réalisation de l'invention, donnés à titre d'exemples non limitatifs.
La description se réfère aux dessins qui l'accompagnent, dans lesquels :
- la Figure 1 montre schématiquement la constitution d'une bombe planante constituant
un premier mode de réalisation, en coupe suivant un plan passant par l'axe ;
-les Figures 2, 2A et 2B sont des schémas montrant la destruction de la paroi d'un
objectif par une bombe du genre montré en figure 1 ;
- la Figure 3 montre schématiquement, en tirets, la déformation de la zone intermédiaire
de la bombe à l'impact;
- la Figure 4, similaire à la Figure 2A, montre la pénétration d'une bombe suivant
l'invention dans une paroi d'épaisseur pratiquement.infinie ;
- la Figure 5 donne l'allure de la variation de la vitesse en fonction du temps à
partir de l'impact dans le cas d'une bombe classique et d'une bombe suivant les Figures
1 et 2 ;
- les Figures 5 à 10 sont des schémas de variantes de réalisation.
[0010] On décrira d'abord, en faisant référence à la figure 1, une bombe dont la constitution
est telle qu'elle est notamment utilisable pour détruire, et non pas seulement pour
endommager, des objectifs ponctuels présentant un développement vertical, tels que
des piles de pont. La bombe 10 représentée comprend un corps dans lequel est contenue
une charge explosive. Le corps se compose d'une partie avant 11 à paroi épaisse et
d'une partie arrière 12 à paroi mince, reliées par une zone intermédiaire 13. La charge
explosive de la partie avant sera relativement faible, cette partie devant avoir une
forte résistance structurale de façon à agir comme un poinçon lors de l'impact. Le
coefficient de remplissage c/m (rapport de la masse d'explosif à la masse totale)
sera compris entre 0,1 et 0,3 et typiquement de l'ordre de 0,15.
[0011] Dans le cas où la bombe est prévue pour arriver sur l'objectif à vitesse modérée,
par exemple 150 m/sec, ce qui est le cas d'une bombe planante, et avec une incidence
qui ne sera pas normale, mais plutôt de l'ordre de 60°, le nez de la partie avant
doit être dessiné pour limiter le risque de ricochets. On peut notamment utiliser
un nez présentant une partie centrale en forme de pointe ou d'ogive munie d'un bord
14 à arête vive. Pour améliorer les qualités aérodynamiques de la bombe, le corps
peut être enveloppé dans une coiffe 15 en matériau léger. La longueur 1 de la partie
avant est choisie en fonction de l'épaisseur e de la paroi de l'objectif : dans la
pratique, on donnera à 1 une valeur moitié de e environ, pour profiter au maximum
du mécanisme de destruction qui sera exposé plus loin.
[0012] La partie arrière, dont le diamètre d
2 sera généralement de l'ordre du double du diamètre d
1 de la partie avant, a un rapport c/m beaucoup plus élevé que la partie avant, qui
dépassera généralement 0,75 et sera fréquemment compris entre 0,8 et 1. Comme on le
verra plus loin, cette partie arrière est soumise à des contraintes modérées du fait
de l'effet d'amortissement du choc d'impact par la partie intermédiaire. En conséquence,
la partie arrière peut être à paroi mince sans pour autant se disloquer lors de l'impact
du nez de la bombe.
[0013] La zone intermédiaire 13 remplit une double fonction. Elle doit être suffisamment
raide pour transmettre les efforts et suffisamment souple pour amortir les chocs et
les vibrations d'impact. Ce résultat est atteint en donnant à la zone intermédiaire
une forme épanouie vers l'arrière, généralement approximativement conique, qui peut
avoir une épaisseur décroissant de l'avant vers l'arrière, avec un angle au sommet
compris entre 60 et 120°. Toutefois, d'autres formes évolutives sont possibles, notamment
à génératrice courbe présentant un point d'inflexion et se raccordant à la génératrice
droite des parties avant et arrière.
[0014] La bombe pourra être complétée par un dispositif de mise à feu, qui sera généralement
introduit depuis l'arrière. Ce dispositif comportera généralement une fusée à retard,
provoquant la mise à feu au bout d'un délai qui sera fonction de la nature de l'objectif.
On peut également, dans certains cas, utiliser une mise à feu détectant le pic de
décélération à l'impact et provoquant l'allumage lorsque la décélération a cessé et
donc que la partie avant a fini de s'engager dans l'objectif.
[0015] Par ailleurs, la bombe peut comporter des éléments annexes, par exemple un compartiment
arrière 16 contenant une électronique, un moteur fusée, etc. et une partie avant de
guidage. Ce dispositif peut notamment être constitué par un appareil passif de guidage
infrarouge dirigeant la bombe sur l'objectif désigné par un illuminateur laser.
[0016] Le processus de destruction par une bombe du genre qui vient d'être décrit peut s'expliquer
de la façon suivante, dont l'exactitude ne doit toutefois pas être considérée comme
une condition de la validité du brevet.
[0017] Lorsque la bombe arrive à l'impact, comme représenté sur la figure 1, la partie avant
11 fait éclater la paroi et pénètre dans cette paroi sur une profondeur qui correspond
sensiblement à sa longueur. Comme le montre la Figure 2A, il y a non seulement formation
d'un trou présentant un cône d'entrée, mais aussi endommagement de l'ouvrage dans
une zone annulaire dont le diamètre est de l'ordre de 1,4 d
1. Dans la région endommagée, s'il s'agit de béton, celui-ci perd toute co- hesion
et ne constitue plus qu'une masse désagrégée qui ne résiste plus au déplacement que
par sa masse. Il y a en même temps fissuration de la paroi. Lorsque celle-ci est en
béton, elle se fissure approximativement suivant les génératrices d'un cône 18 et
détache pratiquement un bloc de béton 19 dès que la pénétration est de l'ordre de
e/2.
[0018] La faible valeur de d
1 se traduit par plusieurs avantages : d'une part, la surface de cisaillement le long
de laquelle se forment les fissures 18 est beaucoup plus faible qu'elle ne le serait
pour une bombe de diamètre constant ayant la même masse ; le bloc 19 est de moindre
masse ; et l'énergie cinétique de la partie arrière 12 est transmise à la partie avant,
où elle s'exerce sur une surface d'action beaucoup plus limitée que si la bombe était
de diamètre constant.
[0019] La transmission d'énergie cinétique s'effectue à travers la zone intermédiaire 13,
qui se déforme comme indiqué schématiquement, de façon très exagérée, en figure 3..
[0020] L'explosif contenu dans la partie avant 11 chasse le bouchon 19, ouvre une brèche
de part en part dans la paroi et fissure cette dernière (Figure 28). L'explosion de
la partie arrière logée dans le trou (provoquée par exemple par l'onde de choc de
l'explosion de l'avant) provoque, par effet de souffle, la dislocation et le démantèlement
de la paroi dans un volume important et la ruine en chassant les blocs fractionnés.
[0021] Lorsque la bombe est destinée à provoquer des dommages par explosion dans la zone
située au-delà de la paroi, ses caractéristiques seront choisies de façon que l'enfoncement
complet de la partie avant dans la paroi ne consomme qu'une fraction, typiquement
de l'ordre du tiers, de l'énergie cinétique. Cet enfoncement endommage encore la paroi
sur un diamètre notablement supérieur au diamètre de la partie avant. Dans le cas
d'une paroi en béton armé, ce dernier perd toute cohésion dans un volume dont le.diamètre
est d'environ 1,4 fois celui de la partie avant. De plus, il y a écaillage de la face
de sortie de la paroi et, dès que l'enfoncement de la partie avant atteint environ
la moitié de l'épaisseur, fissuration du béton jusqu'à la face de sortie. L'écaillage
est encore favorisé si on donne au nez de la bombe une forme plate qui crée dans le
béton une contrainte de compression intense qui se réfléchit sous forme d'une onde
provoquant des contraintes de traction.
[0022] La bombe continue ensuite sa pénétration, la partie arrière chassant le béton désagrégé
et les fragments de la partie fissurée. Le retard de mise à feu est alors prévu pour
que l'explosion de la partie arrière se produise au-delà de la paroi.
[0023] Enfin, dans le cas où la bombe est.destinée à l'attaque d'une paroi d'épaisseur telle
qu'elle ne peut être qu'ébranlée ou endommagée, on donnera en général à la partie
avant une forme d'ogive allongée de façon qu'elle se fiche dans la paroi et y reste
ancrée après absorption de toute l'énergie cinétique. Le processus de destruction
est alors le suivant. Après avoir pénétré dans la paroi et avoir fragilisé la zone
qui l'entoure (figure 4), la partie avant est mise à feu.(allumeur placé au point
A par exemple). Cette explosion provoque une fissuration du matériau de la paroi en
18 et un premier arrachage de fragments. L'explosion ultérieure de la partie arrière
crée une onde de pression vers la face d'entrée et un effet de souffle qui disperse
les fragments de l'objectif restés en place et ébranle la paroi en profondeur.
[0024] Des essais comparatifs effectués avec des bombes de même masse, l'une conforme à
l'invention, l'autre de forme cylindrique à nez ogival, avec la même vitesse d'impact
V
O' ont montré que la pénétration de la bombe suivant l'invention était beaucoup plus
forte, ce qui se comprend d'ailleurs parfaitement si l'on se reporte à la figure 5
qui montre la variation dans le temps de la vitesse à partir de l'instant d'impact.
La diminution de vitesse est beaucoup plus rapide dans le cas de la forme classique
(courbe en tirets) que dans le cas de l'invention (courbe en trait plein). L'inflexion
20 dans le cas de l'invention correspond à la rupture de la paroi de béton.
[0025] L'invention est susceptible de nombreuses variantes de réalisation, dont on décrira
maintenant quelques-unes.
[0026] Dans le cas illustré en figure 6, la bombe 10 est constituée en deux parties assemblées,
la partie arrière 12 et la zone intermédiaire étant formées par le corps d'une bombe
classique, tandis que la partie avant 11 est constituée par un élément de perforation
rapporté, par exemple à la place de la fusée d'amorçage habituelle.
[0027] Dans le cas montré en figure 7, la coque de la bombe 10 présente deux ceintures internes
26 et 27 à la jonction de la zone intermédiaire avec les parties avant et arrière
11 et 12. Ces ceintures absorbent notamment la composante radiale (
f ) des efforts (f) et permettent à la zone intermédiaire de travailler en traction-compression
plutôt qu'en flexion.
[0028] La variante de réalisation montrée en Figures 8A et 8B (cette dernière étant une
coupe partielle suivant la ligne B de la Figure 8A) comporte encore deux ceintures
26 et 27. Mais la ceinture 27 se réduit à une série de dents externes (Fig. 8B) en
surépaisseur qui ont également pour rôle de réduire le risque de ricochet : en cas
d'arrivée sous incidence oblique, l'attaque s'effectue par l'une des dents 28 prévues
à l'avant et séparées par des passages d'évacuation des débris, évitant les bourrages.
Si l'accrochage par cette dent 28 est insuffisant et que la bombe glisse, l'accrochage
d'une des dents 27 tend à faire basculer la bombe dans un sens favorisant sa pénétration.
[0029] La partie avant 11a, de diamètre d
1 à peu près moitié du diamètre maximum d
2 de la partie arrière, se raccorde à cette dernière par une zone courbe 13a, d'épaisseur
décroissante à partir de la ceinture interne 26. Cette décroissance se poursuit le
long de la partie arrière, cylindrique à partir de la moitié environ de la longueur
de la bombe.
[0030] La bombe qui vient d'être décrite, munie d'une fusée d'amorçage à retard 31, sera
en général équipée d'accessoires dont la nature dépend de la mission. Sur la figure
8A, la bombe est équipée pour être auto-guidée sur cible illuminée par un désignateur
laser. Elle comporte à l'avant, dans le carénage 32, le mécanisme de direction comportant
des servomoteurs d'orientation de gouvernes 33. Le mécanisme reçoit des signaux d'entrée
provenant d'un détecteur 34 porté par une rotule à girouette 35 permettant de corriger
l'inclinaison de la bombe sous sa trajectoire. Cette rotule est portée par une perche
36 prolongeant le carénage 32. Une charge creuse ou plate 37 à mise à feu instantanée
peut être placée dans le nez de la bombe pour écailler la cible, y former un avant-trou
et faciliter l'accrochage de la bombe à l'impact. Pour garder au dard de la charge
37 toute sa force de pénétration, la charge est avantageusement placée obliquement.
Ainsi, le dard n'a pas à traverser la perche. Un angle de 10° sera généralement suffisant.
[0031] Enfin, la bombe est munie à l'arrière d'un empennage déployable de stabilisation
classique, escamoté dans un prolongement. de bombe lors de l'emport, venant se déployer
comme indiqué en traits mixtes après largage.
[0032] Dans la variante montrée en figure 9 on retrouve une perche 24 qui s'ajoute à la
partie avant 11b. Au surplus, cette partie avant 11b porte des charges creuses annulaires
25 permettant d'accroître le pouvoir de pénétration et de destruction. La perche peut
être terminée par une pièce rapportée constituant un outil de taille. Cette pièce
peut notamment être constituée en matériau ablatif, par exemple en céramique, qui
disparaît au fur et à mesure de l'attaque.
[0033] Enfin, comme indiqué sur la Figure 10, la bombe 10c peut comporter non plus seulement
deux parties, mais trois, de diamètres successifs étagés, 11c, 12c et 26, ou même
davantage, bien que la complication supplémentaire ne soit pas justifiée par un avantage
appréciable. Une charge supplémentaire (charge creuse ou plate par exemple) peut encore
être prévue à l'avant pour créer un avant-trou et/ou détruire une protection devant
l'objectif. Cette charge sera à mise à feu instantanée.
[0034] La coque de la bombe peut être constituée du même matériau pour toutes les parties,
par exemple en acier ou en alliage léger. Mais on peut également utiliser, pour la
partie arrière qui n'a pas à subir directement l'effort d'impact et n'a pas à perforer
le béton, un matériau de moindre résistance mécanique que pour la partie avant. On
peut par exemple utiliser à l'arrière un alliage léger ou même un matériau composite
à base de fibre de carbone, de verre ou de bore par exemple, éventuellement bobiné.
[0035] A titre d'exemple, on peut réaliser une bombe du genre montré en figures 8A et 8B
à coque en acier, d'une masse totale de 1000 kg environ, arrivant à 150 m/s, pour
détruire des objectifs tels que des barrages ou des piles de pont. La longueur totale
étant d'environ 1900 mm, la partie avant peut avoir 500 mm de longueur environ et
un diamètre d
1 moitié de celui de l'arrière. L'épaisseur de la coque peut décroître de 50 mm au
début de la zone de raccordement à 40 mm à la fin de cette zone et à 25`mm à la fin
de la partie arrière, qui présente un c/m de 0,9 environ. Le diamètre intérieur d
3 de la ceinture 26 peut être approximativement égal à d
i/
2.
[0036] La constitution qui vient d'être définie peut également être adoptée pour réaliser
des bombes freinées- accélérées destinées à creuser des cratères dans des pistes en
béton. Dans ce cas, on peut utiliser une masse beaucoup plus faible, de l'ordre de
60 kg. Grâce au pouvoir de pénétration accru, du fait du diamètre réduit de la partie
avant, on obtient alors des résultats équivalents à ceux qui exigent une masse beaucoup
plus importante dans le cas d'une bombe classique accélérée. De plus, on gagne non
seulement sur la masse de la bombe proprement dite, mais aussi sur celle de son propulseur
et on peut larguer la bombe à plus basse altitude, ce qui est un facteur de sécurité
pour l'avion porteur face à une défense anti-aérienne.
1. Bombe de pénétration comportant un corps et une charge explosive, dont le corps
présente une partie avant (11-11c) à paroi épaisse et une partie arrière de diamètre
supérieur à celui de la paroi avant, à teneur en explosif élevée, caractérisée en
ce que la partie avant (11-Hc) contient de l'explosif, a un coefficient de chargement
très inférieur à celui de la partie arrière, et est reliée à la partie arrière (12-12c)
par une zone intermédiaire (13-13c) capable de transmettre à la partie avant l'énergie
cinétique de la partie arrière lors de l'impact.
2. Bombe suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la partie avant a un diamètre
compris entre 0,2 et 0,8 fois celui de la partie arrière et avantageusement de l'ordre
de la moitié.
3. Bombe suivant la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que le coefficient de
remplissage est compris entre 0,1 et 0,25 pour la partie avant et plus de 0,75 pour
la partie arrière.
4. Bombe suivant la revendication 1, 2 ou 3, caractérisée en ce que la zone intermédiaire
(13), destinée à transmettre les efforts d'enfoncement de la partie avant, a une forme
épanouie vers l'arrière avec un angle au sommet compris entre 60 et 120°.
5. Bombe suivant la revendication 4, caractérisée en ce que la paroi comporte des
ceintures (26, 27) de renforcement aux raccordements entre les parties avant et arrière
et la zone de raccordement (13, 13a).
6. Bombe suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en
ce que la paroi de la partie avant est en acier ou alliage léger et en ce que la paroi
de la partie arrière est en acier, en alliage léger ou en matériau composite.
7. Bombe suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en
ce que la partie avant est munie d'une pièce formant outil de perforation, éventuellement
en matériau ablatif pour s'éliminer au cours de la pénétration.
8. Bombe suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en
ce que la partie avant porte à l'avant une charge creuse ou plate destinée à former
un avant-trou.
9. Bombe suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en
ce qu'elle est munie d'une fusée de mise à feu avec un retard après l'impact.
10. Bombe suivant l'une quelconque des revendications . précédentes, caractérisée
en ce qu'elle est du type planant et munie de dispositifs de guidage pour l'attaque
d'objectifs présentant un développement vertical.