[0001] La présente invention a pour objet une chaussure de ski, comprenant une tige inférieure
solidaire de la semelle de la chaussure, une tige supérieure articulée sur la tige
inférieure autour d'un axe horizontal passant sensiblement à la hauteur de la cheville
de l'usager et, placé à l'arrière de ces tiges, un dispositif pour verrouiller, amoviblement,
la tige supérieure par rapport à la tige inférieure, dans une position angulaire déterminée
correspondant à l'inclinaison désirée pour l'extrémité distale de la jambe de l'usager
par rapport à ladite semelle.
[0002] On connaît déjà de très nombreuses chaussures de ski de ce type se présentant, en
fait, sous forme de coquilles dans lesquelles l'usager introduit ses pieds préalablement
revêtus d'une sorte de chausson intermédiaire, souvent en mousse synthétique, recouvrant
un bas ou une chaussette relativement épaisse, enfilée à même la peau.
[0003] Le brevet suisse 518 071 montre, par exemple, une telle chaussure dans laquelle le
dispositif de verrouillage revêt une forme particulièrement simple puisqu'il est constitué
en substance par une languette métallique solidaire de la tige supérieure et présentant
un ergot destiné à être introduit dans l'un des logements correspondants que comporte
une embase solidaire de la tige inférieure de la chaussure, chaque logement étant
prévu à un niveau différent de manière à pouvoir obtenir un blocage de la tige supérieure
dans différentes positions angulaires déterminées, fonction de l'emplacement des divers
logements et de l'engagement de l'ergot dans l'un d'entre eux, alternativement.
[0004] Dans le brevet suisse 512 204, un tel dispositif de verrouillage est constitué par
une paire de pistons solidaires de l'extrémité supérieure de biellettes verticales
dont l'extrémité inférieure est fixée, de façon articulée, à la tige inférieure de
la chaussure, ces pistons étant coulissés à frottement à l'intérieur de douilles respectives
solidaires de la tige supérieure de cette chaussure. Des rondelles en prise avec un
filetage prévu sur la partie médiane de chaque biellette permettent de limiter la
course axiale des biellettes par butée avec deux organes d'appui antagonistes prévus
sur les douilles respectives.
[0005] Dans le brevet suisse 549 970, le dispositf de verrouillage des deux tiges de la
chaussure de ski conporte, en substance, un fourreau solidaire de la tige supérieure
de la chaussure dans lequel est montée à coulissement une plaquette fixée, par une
extrémité, à la tige inférieure de la chaussure, le plan de coulissement de cette
plaquette étant orthogonal au plan médian de la chaussure, et la po- siticn relative
de la plaquette et du fourreau, à laquelle correspond naturellement une position angulaire
déterminée de la tige supérieure de la chaussure, pouvant être verrouillée par introduction
des extrémités d'un étrier, traversant des passages ménagés dans le fourreau, dans
l'un ou l'autre au choix, d'une pluralité de logements correspondants ménagés dans
la plaquette.
[0006] Le brevet suisse 623 209 décrit diverses formes d'exécution d'une chaussure de ski
du type cité ci-dessus, dans lesquelles la tige supérieure de la chaussure est munie
d'un organe de butée disposé sur sa face postérieure et destiné à prendre appui sur
une contre-butée solidaire du ski lorsque la chaussure est bloquée sur le ski par
la fixation. Des mécanismes divers permettent de modifier certaines caractéristiques
structurelles de l'organe de butée, en particulier sa longueur effective de travail,
permettant, par là, d'obtenir la variation désirée pour la position angulaire de la
tige supérieure de la chaussure par rapport à sa tige inférieure.
[0007] Le brevet suisse 611 496 décrit une chaussure de ski dont les différentes formes
d'exécution du dispositif de verrouillage de la tige supérieure par rapport à la tige
inférieure font appel soit à des languettes dentées solidaires de la tige supérieure
avec lesquelles sont destinées à coopérer des arrêts amovibles également dentés, solidaires
de la tige inférieure de la chaussure, soit à un mécanisme excentrique, monté sur
la tige supérieure et permettant de commander le déplacement axial d'une biellette
dentée, avec l'une ou l'autre des dents de laquelle est susceptible de coopérer une
boucle souple solidaire de la tige inférieure de la chaussure par ses extrémités libres.
La position angulaire prise par la tige supérieure de la chaussure sera donc différente
selon la dent de la biellette avec laquelle est en prise la boucle souple.
[0008] Le brevet français 1.472.863 montre également une chaussure de ski du type cité précédemment
mais dans laquelle la tige supérieure est soumise à l'action antagoniste d'un dispositif
de traction élastique, tendant à faire basculer cette tige vers l'arrière de la chaussure,
et d'un système de laçage réunissant la partie antérieure de la tige inférieure et
de la tige supérieure et dont l'usager peut varier la longueur de manière à adapter
l'inclinaison de la tige supérieure à ses besoins.
[0009] La demande de brevet allemand DT 1.805.251, publiée avant examen, décrit une chaussure
de ski dans laquelle le dispositif de verrouillage de sa tige supérieure comprend
une barrette d'appui pour cette tige, coulissable verticalement et dont la position
axiale peut être fixée par un système à crémaillère comprenant une denture taillée
dans la barrette et un levier d'arrêt fixé à la tige inférieure et susceptible de
faire prise sur cette denture. Une seconde forme d'exécution de ce dispositif constitue,
en fait, une inversion cinématique du dispositif ci-dessus dans la mesure où la crémaillère
est solidaire de la tige inférieure de la chaussure et c'est l'organe d'arrêt, faisant
prise avec cette crémaillère, qui est l'appui fixant la position angulaire de la tige
supérieure de cette chaussure.
[0010] L'ensemble des dispositifs de verrouillage équipant les chaussures citées présente
des inconvénients rendant l'usage de tels dispositifs difficile, voire inpossible.
En particulier ces dispositifs sont, pour certains, délicats à l'emploi et peu fiables,
et, pour la totalité, susceptibles de se bloquer par la neige et la glace.
[0011] La présente invention a précisément pour objet une chaussure de ski du genre cité
au préambule et présentant un dispositif de verrouillage ne souffrant pas de ces inconvénients.
Cette chaussure se caractérise par le fait que ledit dispositif comprend:
- une première et une seconde biellette articulée l'une à l'autre autour d'un premier
axe, à la tige supérieure de la chaussure et autour d'un deuxième axe, pour la première
biellette, et à ladite tige inférieure et autour d'un troisième axe, pour la seconde
biellette, ces trois axes s'étendant parallèlement à l'axe d'articulation de la tige
supérieure sur la tige inférieure, et ledit premier axe étant situé entre les deuxième
et troisième axes,
- un levier de commande permettant à l'usager de commander le basculement desdites
biellettes autour des deuxième et troisième axes et, partant, celui de la tige supérieure
de la chaussure de ladite position de verrouillage dans au moins une autre position
angulaire, distante de la première, non verrouillée, et vice-versa,
- un organe de butée solidaire de l'une des tiges de la chaussure et disposé sur la
trajectoire angulaire possible d'au moins un élément d'appui, cinématiquement solidaire
de l'une des biellettes, de manière à empêcher tout déplacement angulaire supplémentaire
de ces biellettes au-delà d'une position basculée limite, différente de celle d'alignement
des trois axes d'articulation des biellettes, cette position limite correspondant,
pour la tige supérieure de la chaussure, à ladite position angulaire déterminée, de
verrouillage de cette tige,
- des moyens élastiques tendant à maintenir lesdites biellettes en appui, par ledit
élément, sur ledit organe de butée de manière que la tige supérieure de la chaussure
soit alors verrouillée angulairement dans ladite position limite par arc-boutoment
des biellettes contre l'organe de butée.
[0012] Les dessins annexés représentent, à titre d'exemple et très schématiquement, une
forme d'exécution de l'objet de la présente invention:
la figure 1 en est une élévation partielle en coupe, dans une première position des
éléments de son dispositif de verrouillage;
la figure 2 est une vue similaire à la figure 1, dans une seconde position des éléments
de ce dispositif,
la figure 3 est une coupe selon III-III de la figure 2;
la figure 4 est une vue de trois quarts de la portion arrière de la chaussure selon
l'invention.
Les figures 5a, 5b et 5c sont trois vues illustrant, très schématiquement, le fonctionnement
du dispositif de verrouillage de la chaussure.
[0013] La chaussure de ski selon l'invention, dont seule une portion de la partie postérieure
est visible au dessin (figs 1 et 2), comprend une tige inférieure 1 solidaire d'une
semelle 2, formant également talon, et une tige supérieure 3, de forme tubulaire,
articulée sur la tige 1 par l'intermédiaire d'axes 4 solidaires de cette tige et faisant
saillie latéralement de part et d'autre de la chaussure, dans une position correspondant
sensiblement à celle de l'axe d'articulation que constitue la malléole de l'usager
de la chaussure.
[0014] La portion dorsale de la tige 3 présente un renfort 3a dont la partie inférieure
est découpée par une fenêtre 5 à l'intérieur de laquelle est logé un dispositif de
verrouillage de la position angulaire de la tige 3, dispositif indiqué de façon générique
par 6.
[0015] Un tel dispositif comprend, en substance, trois biellettes 7, 8 et 9. La biellette
7, est articulée, par l'extrémité supérieure au dessin autour d'un axe 10 fixé, par
ses deux extrémités, dans des ouvertures correspondantes ménagées dans les faces opposées
lla et llb d'un étrier 11 (fig. 3) faisant saillie dans la fenêtre 5 de la tige 3
et fixé à celle-ci par ses oreilles llc et lld grâce à des paires de rivets 12a et
12b (figs. 3 et 4)'.
[0016] Cette biellette 7 présente, dans sa partie médiane, deux oreilles 7a et 7b (fig.
4) formant support pour un axe 13 de pivotement d'une tête 8a ménagée à une extrémité
d'une tige filetée 8b engagée, par son autre extrémité, dans un écrou 8c solidaire
de l'extrémité supérieure d'un segment de cornière 8d en forme de U sur les ailes
duquel font saillies les extrémités opposées d'un axe 8e (figs 1 et 4). Les éléments
8a à 8e forment la biellette 8.
[0017] Comme on le voit sur les figs 1 et 4, cette biellette 8 peut être portée en prise,
par l'axe 8e, avec des paires d'oreilles 13a, 13b respectivement 14a, 14b que présentent
deux profilés en U, 13 et 14 respectivement (fig. 1), fixés à la tige inférieure 1
de la chaussure par l'intermêdiaire d'un rivet 15. Ces paires d'oreilles présentent,
en effet, à leur extrémité libre, des encoches 13c et 13d, pour le profilé 13, 14c
et 14d pour le profilé 14, dont l'écartement correspond au diamètre de l'axe 8e de
la biellette 8, pour les encoches 14c et 14d, et est légèrement inférieur à ce diamètre,
pour- les encoches 13c et 13d. De plus, alors que le profilé 14 est en un matériau
relativement rigide, tel un métal, aluminium ou acier inox par exemple, le profilé
13 est, lui, en un matériau beaucoup plus souple, par exemple une résine synthétique.
De ce fait, et carp- te tenu de ce que les encoches 13c et 13d du profilé 13 sont
légèrement resserées, l'axe 8e de la biellette 8 ne peut être introduit dans ces encoches,
et évidemment dans les encoches 14c et 14d, qu'en exerçant une certaine pression se
traduisant par un léger écartement desdites encoches 13c et 13d et, partant ,par une
action de blocage de l'axe 8e à l'intérieur de ces encoches. Toutefois cet axe 8e
pourra être basculé à l'intérieur des encoches 13c, 13d, 14c et 14d, par exemple pour
conduire la biellette 8 du dispositif de verrouillage de la position illustrée sur
la fig. l dans celle de la fig. 2. On pourra également dégager l'axe 8e de ces encoches
par une traction exercée sur la biellette 8, de gauche à droite au dessin, par exemple
en vue de permettre une variation de la longueur de cette biellette par vissage plus
ou moins prononcé de l'écrou 8c sur la tige 8b.
[0018] La biellette 9 est articulée à la fois par rapport aux biellettes 7 et 8 autour de
l'axe 13*. Elle est, de plus, articulée par son extrémité opposée à l'axe 13*, par
engagement à coulissement d'un axe 9a (figs 1 et 4) à l'intérieur d'une fente verticale
lle (fig.4), respectivement llf (fig. 1) découpée dans les faces lla et llb respectivement
de l'étrier 11. Des galets 9b, en matière synthétique appropriée, par exemple en Delrin
(marque déposée) ou en nylon, assurent un centrage correct de la biellette par rapport
aux faces latérales lla et llb de l'étrier 11.
[0019] Il convient, à ce point, de relever que la longueur ainsi que le moment d'inertie
des trois biellettes 7, 8 et 9 sont choisis de façon telle que la résistance au flambage
des biellettes 7 et 8 soit très supérieure à celle offerte par la biellette 9 pour
ce même type de sollicitation.
[0020] L'extrémité supérieure des fentes, lle et llf respectivement, est située à une distance
de l'axe 13 légèrement inférieure à celle comprise entre l'arête supérieure de l'axe
9a de la biellette 9 et ce même axe 13 de sorte que, pour amener les leviers 7,' 8
et 9 du dispositif de verrouillage dans une position d'équilibre instable dans laquelle
les quatres axes d'articulation 10, 9a, 13* et 8e des trois biellettes sont coplanaires,
on soit obligé de faire "flamber" légèrement la biellette 9. De ce fait, cette biellette
va se comporter comme une sorte de ressort tendant à écarter les biellettes 7 et 8
de ladite position d'équilibre instable pour les repousser soit dans la position visible
sur la fig. 1, correspondant à un état déverrouillé de la tige supérieure 3 de la
chaussure, soit dans celle faisant l'objet de la fig. 2, la tige supérieure 3 étant
alors verrouillée angulairement par rapport à la tige inférieure 1 de la chaussure,
ainsi qu'on va le voir ci-après.
[0021] On se référera, à cet effet, aux figs 5a, 5b et 5c dans lesquelles les biellettes
7, 8 et 9 sont représentées schématiquement par leur ligne neutre 7', 8' et 9' respectivement,
les axes d'articulation de ces biellettes par les points A, A', A" , respectivement
B, B', B", respectivement C et D, D', D" respectivement, l'axe d'articulation 4 de
la tige supérieure de la chaussure par rapport à la tige inférieure étant matérialisé
par les points Ea, Eb et Ec, selon qu'il s'agit de la fig. 5a, 5b ou 5c respectivement.
Les références R
EA et R
ED indiquent la trajectoire circulaire possible pour les points A et D par basculement
de la tige supérieure 3 de la chaussure autour de l'axe 4. La référence R
e est relative à la trajectoire circulaire que peut suivre le point B par basculement
de la biellette 8' autour de son point d'articulation C (voir figs 5b et 5c).
[0022] La portion hachurée lle,f représente l'extrémité supérieure, au dessin, des fentes
lle et llf ménagées dans l'étrier 11, extrémité contre laquelle vient buter l'axe
9a de la biellette 9, lorsque les trois biellettes 7, 8 et 9 sont amenées en position
d'alignement de leurs axes d'articulation A, B, C et D (fig. 5a).
[0023] La portion hachurée indiquée par la référence l' correspond à la partie 1 du dos
de la tige inférieure 1 contre laquelle est susceptible de prendre appui l'extrémité
des oreilles 7a et 7b du levier 7, dans la position visible sur la fig. 2 des éléments
formant le dispositif de verrouillage de la chaussure selon l'invention. La fig. 5b
correspond en fait à la fig. l quant à la position occupée par les éléments constitutifs
du dispositif de verrouillage dont est munie la chaussure de ski selon l'invention:
il s'agit d'une position dans laquelle ce dispositf est en état déverrouillé, c'est-à-dire
dans laquelle la tige 3 peut être déplacée angulairement, librement, par basculement
autour des axes 4 de la chaussure. Dans le cas d'espèce, l'importance de ce basculement
correspond à l'angle séparant l'axe y'-y' de l'axe y-y (fig. 5b). Ce basculement pourrait
être supérieur: il suffirait, à cet effet, de tirer davantage sur la biellette 7,
de gauche à droite au dessin, en particulier par action sur la languette 7
* dont elle est munie à son extrémité inférieure.
[0024] Dans cette éventualité, la biellette 8 (8') basculera autour de son axe 8e (C) dans
le sens horaire, entraînée qu'elle est par la biellette 7 (7') dont l'axe d'articulation
10 se déplacera sur une trajectoire circulaire R
A centrée sur l'axe 4 (E
b) de basculement de la tige 3. Pareillement, la biellette 9 sera entraînée par son
axe d'articulation 13* (B') selon la trajectoire courbe R
C centrée sur l'axe 8e (C) et, par son axe d'articulation 9a (D'), selon une trajectoire
complexe résultant de la combinaison d'un déplacement selon la trajectoire circulaire
R
D (le centre est en E
b) et d'un déplacement axial à l'intérieur des fentes lle et llf dans lesquelles est
engagé l'axe 9a.
[0025] En fait, la position extrême dans laquelle peut être conduit l'axe y-y (fig. 5b),
c'est-à-dire la position extrême dans laquelle peut être librement basculée la tige
supérieure 3 de la chaussure par rapport à la tige 1, est fonction de la longueur
respective des trois biellettes 7, 8 et 9 dont le comportement cinématique est mutuellement
dépendant des caractéristiques de ces biellettes, ainsi qu'on vient de le voir. Compte
tenu de ce que la biellette 8 est de longueur variable, (vissage plus ou moins prononcé
de la tige filetée 8b dans l'écrou 8c), la position extrême ci-dessus pourra être
variée par l'usager dans une mesure suffisante pour obtenir une mobilité de la tige
supérieure de la chaussure facilitant au maximum l'opération de chaussage et celle
de déchaussage.
[0026] Pour amener la tige supérieure de la chaussure dans la position désirée pour pratiquer
le ski et pour verrouiller cette tige dans cette position, on appuie sur la languette
7
* du levier 7, ce qui provoque le basculement progressif du levier 8 en direction anti-horaire
ainsi que celui du levier 9, dont l'axe d'articulation 9a tend à s'approcher de plus
en plus du fond des fentes lle et llf. Compte tenu des dimensions données tant à ce
levier que à ces fentes, l'axe 9a va entrer en contact avec le fond des fentes légèrement
avant que les leviers 7 à 9 viennent occuper la position de la fig. 5a dans laquelle
les axes d'articulation respectifs (points A, B, C et D) sont alignés sur l'axe y-y.
Vu que le levier 9 a été dimensionné de façon à offrir une résistance au flambage
réduite par rapport à la résistance similaire que présentent les leviers 7 et 8 et
dès lors que la poussée exercée sur la languette 7' du levier 7 est suffisante, le
levier 9 va "flamber" en exerçant sur l'axe 13*, par lequel il est rattaché aux leviers
7 et 8, un effort élastique s'opposant à l'action de la poussée ci-dessus, c'est-à-dire
une force tendant à maintenir le dispositif de verrouillage en position déverrouillée.
Cet effort sera maximum lorsque les leviers 7 à 9 auront pu être conduits dans la
position de la fig. 5a, dans laquelle les fibres neutres 7' à 9' des leviers s'étendent
coaxialement à l'axe y-y et que, corollairement, les points A à D seront tous quatre
placés sur cet axe. A ce moment, le dispositif sera dans un état instable: il suffira
en effet de relacher la poussée exercée sur la languette 7' du levier 7, pour que
les leviers 7 à 9 se déplacent en direction F
1 (fig. 5a) et reviennent dans la position visible sur les figs 1 et 5b, sous l'action
élastique exercée par le levier 9.
[0027] Si, au contraire, on continuera de pousser sur le levier en direction F
2 (fig. 5a), à l'encontre de l'action élastique du levier 9, les trois leviers 7 à
9 du dispositif de verrouillage basculeront à gauche de l'axe y-y dès l'instant ou
les axes A à D auront été légèrement écartés de la position d'équilibre de la fig.
5a, par suite d'un léger mouvement du point B en direction F
2.
[0028] L'amplitude du basculement maximum en direction F
2 des leviers 7 et 8 ainsi que du levier 9 est limitée par la rencontre des oreilles
7a et 7b du levier 7 avec la portion 1
* (fig. 2) de la tige 1. Dans la représentation de la fig. 5c, cette rencontre est
matérialisée par le contact du point B (en position B") avec la zone hachurée l'.
On remarquera que, par ce mouvement de basculement, les points B et A se déplaceront
aussi sur les trajectoires f
C et R
EA respectivement, le point B dans le sens anti-horaire et le point A dans le sens horaire
(position A''). En ce qui concerne le point D, son mouvement suivra une trajectoire
sensiblement circulaire, proche de la trajectoire idéale R
ED: ici également il conviendra de tenir compte du fait que l'axe 9a, auquel correspond
le point D de la fig. 5c, est engagé dans les fentes lle et 11f de l'étrier 11 et
que, de ce fait, il coulissera légèrement dans ces fentes en s'éloignant de leur fond
tout au long du basculement du levier 9 de sa position de flambage (fig. 5a) dans
celle de verrouillage de la tige 3 de la chaussure (figs 5c et 2).
[0029] L'angle α visible au dessin, séparant les axes y-y (position instable du dispositif
de verrouillage) et y"-y" (position de verrouillage de la chaussure) peut être préréglé
pour adapter l'inclinaison de la tige supérieure 3 de la chaussure de ski à la morphologie
de la jambe de l'usager, d'une part, et à la position propre à la pratique du ski
qui en découle pour cet usager, d'autre part. Il suffit, à cet effet, de modifier
de façon correspondante la longueur de la biellette 8 de la manière déjà décrite,
à savoir par vissage plus ou moins prononcé de la tige filetée 8b dans l'écrou 8a
que ccm- prend cette biellette.
[0030] Lorsque le dispositif de verrouillage dont est munie la chaussure de ski décrite
est dans la position de verrouillage représentée sur les figs 2 et 5c, il est pratiquement
impossible de l'en écarter en agissant par exemple sur la tige 3 de la chaussure,
notamment en exerçant sur celle-ci un couple M
1 ou M
2 (fig. 5c) . En effet, dans un cas comme dans l'autre, un tel couple se traduit sur
le point B ou, plus exactement, sur l'axe 13
* commun aux biellettes 7, 8 et 9, par une poussée tendant à accentuer l'effort avec
lequel les oreilles 7a et 7b du levier 7 prennent appui sur la portion 1* de la tige
1. Il se produit donc un arc-boutement des trois biellettes en appui contre cette
tige, empêchant tout basculement de la tige 3 autour de l'axe 4.
[0031] L'usager de la chaussure décrite peut évidemment commander le déverrouillage de la
tige 3: il lui suffira à cet effet, qu'il exerce sur la languette 7" de la biellette
7 une traction en direction F
3 (fig. 2) ramenant d'abord les trois biellettes 7 à 9 dans la position d'équilibre
instable illustrée schématiquement sur la fig. 5a, position dans laquelle la biellette
9 est soumise à une contrainte de flambage, pour les raisons et de la manière citées
précédemment en se référant précisément à cette figure 5a. Dès l'instant où cette
position est dépassée, l'effort élastique développé par suite du flambage de cette
biellette poussera les trois biellettes du dispositf dans la position de déverrouillage
illustrée aux figs 1 et 5b.
[0032] La chaussure de ski selon l'invention est donc munie d'un dispositif de verrouillage
de sa tige supérieure particulièrement solide et, donc, fiable puisqu'il est composé
de pièces simples, de stru- ture relativement rigide et disposées selon une architecture
statique peu compliquée. En outre, l'ensemble du mécanisme que forme ce dispositif
est placé dans la chaussure de manière peu accessible pour la neige ou la glace, de
sorte qu'il peut difficilement demeurer blo
- qué: en effet, il est logé dans un dégagement pratiqué dans la tige supérieure de
la chaussure, dégagement dont l'accès est pratiquement obturé par le levier 7 en position
de verrouillage du dispositif. Enfin, l'utilisation d'éléments de nylon ou de Delrin
(marque enregistrée) à titre d'organes de pivotement facilite grandement l'actionnement
du dispositif de verrouillage même par un usager revêtant des gants ou des mitaines.
1. Chaussure de ski, comprenant une tige inférieure (1) solidaire de la semelle (2)
de la chaussure, une tige supérieure (3) articulée sur la tige inférieure autour d'un
axe horizontal (4) passant sensiblement à la hauteur de la cheville de l'usager et,
placé à l'arrière de ces tiges, un dispositif (6) pour verrouiller, amoviblement,
la tige supérieure par rapport à la tige inférieure, dans une position angulaire déterminée
correspondant à l'inclinaison désirée pour l'extrémité distale de la jambe de l'usager
par rapport à ladite semelle, caractérisée par le fait que ledit dispositif comprend:
- une première (7) et une seconde (6) biellette articulées l'une à l'autre autour
d'un premier axe (13*) à la tige supérieure de la chaussure et autour d'un deuxième
axe (10), pour la première biellette (7), et à ladite tige inférieure et autour d'un
troisième axe (8e), pour la seconde biellette (6), ces trois axes s'étendant parallèlement
à l'axe d'articulation (4) de la tige supérieure sur la tige inférieure, et ledit
premier axe (13 ) étant situé entre les deuxième (10) et troisième (8e) axes,
- un levier de commande (7e) permettant à l'usager de commander le basculement desdites biellettes (6,7) autour
des deuxième et troisième axes (10, 8e) et, partant, celui de la tige supérieure (3)
de la chaussure, de ladite position de verrouillage dans au moins une autre position
angulaire, distante de la première, non verrouillée, et vice-versa,
- un organe de butée (1*) solidaire de l'une (3) des tiges de la chaussure et disposé
sur la trajectoire angulaire possible d'au moins un élément d'appui (7a, 7b), cinématiquement
solidaire de l'une (7) des biellettes, de manière à empêcher tout déplacement angulaire
supplémentaire de ces biellettes au-delà d'une position basculée limite, différente
de celle d'alignement des trois axes (10, 13*, 8e) d'articulation des biellettes,
cette position limite correspondant, pour la tige supérieure de la chaussure, à ladite
position angulaire déterminée, de verrouillage de cette tige,
- des moyens élastiques (9) tendant à maintenir lesdites biellettes (6,7) en appui,
par ledit élément (7a, 7b), sur ledit organe de butée (1*) de manière que la tige
supérieure de la chaussure soit alors verrouillée angulairement dans ladite position
limite par arc-boutement des biellettes contre l'organe de butée (1*).
2. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que lesdits moyens
élastiques comprennent une troisième biellette (9) articulée, par une extrémité, autour
du premier (13*) desdits axes et engagée, par la seconde extrémité, dans un logement récepteur (lle,
llf) ménagé dans un élément (11) cinématiquement solidaire de ladite tige supérieure,
situé à proximité dudit second axe d'articulation (10) entre cet axe (13*) et cet
élément (11), la longueur de cette biellette (9) étant telle qu'elle est soumise à
une sollicitation axiale suffisante pour en produire le flambage, dans ladite position
d'alignement des trois axes d'articulation (13*, 10, 8e), ladite troisième biellette venant alors s'appuyer contre le fond dudit
logement (lle, llf) par sa seconde extrémité.
3. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ledit levier de
commande (7*) est constitué au moins en partie par au moins une portion de la longueur
de la première biellette (7).
4. Chaussure selon la revendication 3, caractérisée par le fait que la première biellette
(7) présente une languette (7*) s'étendant dans le prolongement de sa longueur, du
côté dudit premier axe (13*), et constituant l'autre partie du levier de commande.
5. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ledit organe de
butée (1*) est constitué par une portion de la surface externe de la tige inférieure
(1) de la chaussure.
6. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ledit élément
d'appui (7a, 7b) est solidaire de la première biellette (7).
7. Chaussure selon les revendications 5 et 6, caractérisée par le fait que la première
biellette (7) présente deux oreilles parallèles constituant deux éléments d'appui
(7a, 7b) destinés à coopérer avec ledit organe de butée (1 ) et formant support pour
ledit premier axe (13*).
8. Chaussure selon la revendication 1, caractérisé par le fait que la seconde biellette
(6) est de longueur variable et comprend un écrou (8c) et au moins une tige filetée
(8b) en prise avec cet écrou, l'un des ces éléments, écrou ou tige, étant solidaire
du premier axe d'articulation (13*) et l'autre du troisième axe (8e), ce troisième
axe étant fixé amoviblement à ladite tige inférieure (1).
9. Chaussure selon la revendication 8, caractérisée par le fait que la tige filetée
(8b) est solidaire du troisième axe d'articulation (8e) et l'écrou du premier axe
(13*).
10. Chaussure selon la revendication 9, caractérisée par le fait qu'elle comprend
un support d'articulation (13, 14) du troisième axe (8e) sur la tige inférieure (1)
de la chaussure, formé par un élément profilé en U fixé à cette tige par la partie
intermédiaire de ce U et dont chacune des ailes (13a, 14a; 13b, 14b) présente une
fente (13c, 14c; 13d, 14d) orientée vers cette partie intermédiaire et de largeur
correspondant au diamètre dudit troisième axe (8e).