[0001] La présente invention concerne l'émaillage de pièces généralement métalliques, par
un procédé d'application électrostatique d'émail en poudre. Les spécialistes savent
que la mise en oeuvre des procédés d'application électrostatiques d'émail en poudre
sont fortement tributaires quant à leur bon fonctionnement de l'état hygrométrique
de l'air environnant le pistolet. Cet état hygrométrique influe notamment sur l'épaisseur
du dépôt et l'adhérence de la poudre aux pièces.
[0002] Pour satisfaire ces exigences, il est déjà connu de conférer à l'air environnant
la zone d'application des caractéristiques de température et d'humidité définies avec
précision.
[0003] Pour réaliser cet objectif, on a proposé de mettre l'installation d'application dans
une enceinte climatisée et d'assécher plus ou moins l'air qui l'alimente.
[0004] Une telle installation présente notamment deux inconvénients.
[0005] Une enceinte climatisée complique notablement l'installation, car il faut construire
dans l'atelier d'émaillage une cabine entièrement fermée et ne communiquant avec l'extérieur,
qu'à travers les passages qui y sont ménagés pour le convoyage des pièces.
[0006] D'autre part, il s'est avéré que malgré la régulation précise de l'atmosphère dans
la cabine, les résultats de l'application de la poudre d'émail sont tributaire des
conditions climatiques extérieures et notamment de l'humidité de l'air. C'est dire
que suivant les conditions atmosphériques, les dépôts d'émail sur les pièces sont
plus ou moins épais. Ceci est du au fait que l'air qui alimente et qui véhicule jusque
sur les pièces, peut avoir des caractéristiques très éloignées des conditions optimales
d'application. En effet, cet air est bien souvent produit par des compresseurs situés
en dehors de l'enceinte climatisée, il est ensuite séché. Les caractéristiques de
cet air sont de ce fait tributaires des conditions climatiques extérieures. Dans la
zone d'appli- . cation, cet air chasse l'air climatisé ambiant et détermine pratiquement
à lui seul les conditions d'application- de la poudre.
[0007] Pour éviter ces problèmes, il est également connu d'introduire de l'eau en phase
liquide en divers points d'une installation tels que par exemple, à la périphérie
des embouchures des pistolets, dans la cabine d'application ou dans l'air de transport.
[0008] Cependant, une telle introduction ne donne pas de résultats favorables.
[0009] L'invention a donc pour but de fournir un procédé de traitement du mélange air-émail
en poudre pour le pistolage électrostatique sur des objets devant être émaillés qui
soit dépourvu des inconvénients précités.
[0010] A cet effet, l'invention a pour objet un tel procédé consistant à fluidiser la poudre
d'émail dans un bac de fluidisation par insufflation d'air dans le fond de celui-ci,
le procédé consistant en outre à extraire la poudre fluidisée du bac par entraînement
au moyen d'un courant d'air de transport véhiculant la poudre vers un pistolet d'application
électrostatique, caractérisé en ce qu'il consiste à introduire également de la vapeur
d'eau dans le bac de fluidisation.
[0011] Grâce à ce procédé, il devient possible moyennant la mise en oeuvre de dispositifs
simples, de déterminer avec une précision très grande, la teneur en humidité du mélange
air-poudre véhiculé vers les pistolets d'application. Etant donné que la maitrise
de l'humidité du mélange air-poudre dans le bac de fluidisation et que ce mélange
est déterminant en ce qui concerne les conditions d'application comme indiqué plus
haut, on peut se dispenser totalement d'une cabine climatisée et d'autres mesures
visant à régler l'atmosphère environnante du lieu où se produit l'application de la
poudre. En outre, l'introduction de la vapeur d'eau dans le bac de fluidisation peut
être réalisée au moyen d'une boucle de réglage en fonction de la valeur réelle de
l'humidité régnant dans ce bac.
[0012] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaitront au cours de la
description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en référence
aux dessins annexés, sur lesquels :
- la Fig.l est une vue d'ensemble très schéma- tiquè, d'une installation d'application
d'émail en poudre conçuesuivant l'invention;
- la Fig.2 représente par une vue en coupe à plus grande échelle un générateur de
vapeur pouvant être utilisé pour la mise en oeuvre du procédé suivant l'invention.
[0013] Sur la Fig.l, on a représenté un bac de fluidisation qui présente la forme d'une
cuve dont la partie inférieure va en rétrécissant vers le bas. Dans cette partie inférieure
est placée une grille 2 en dessous de laquelle aboutit un ajutage 3 raccordé à une
canalisation 4 d'air de fluidisation.
[0014] Le bac 1 qui est fermé à sa partie supérieure, communique avec un dispositif d'alimentation
en poudre d'émail par l'intermédiaire d'un tuyau vertical 5.
[0015] Sur le couvercle est monté un dispositif 6 de prélèvement de poudre fluidisée au
moyen duquel celle-ci est véhiculée vers un pistolet d'application 7. Bien entendu,
le même bac de fluidisation peut alimenter plusieurs pistolets, si nécessaire.
[0016] Le dispositif de prélèvement comporte une tubulure 6a qui descend verticalement dans
le bac 1. Un raccord en T 8 comporte une branche horizontale dans laquelle passe un
courant d'air de transport qui est appliqué au dispositif de prélèvement 6 à travers
une canalisation 9 d'air de transport. Juste en amont du raccord 8, un tuyau 10 d'amenée
d'air de dosage est raccordé sur la canalisation 9.
[0017] Les différents courantsd'air introduits respectivement dans les canalisations 4,9
et 10 sont obtenus dans une boite de distribution 11 qui est raccordée à une source
d'air sous pression ( non représentée) munie des dispositifs de purification habituels
tels qu'un sécheur et un déshuileur.
[0018] Suivant l'invention, le bac de fluidisation 1 est associé à un générateur 12 de vapeur
d'eau qui est relié d'une part par son entrée à une pompe de dosage 13 alimentée en
eau par une canalisation 14, et d'autre part par sa sortie à une tubulure de sortie
15 menant au bac de fluidisation 1 dans lequel il débouche à travers le couvercle.
[0019] Un capteur d'humidité et de température 16 est disposé dans le bac et relié à un
dispositif de régulation 17 au moyen duquel on peut transférer le signal détecté par
le capteur 16 et un signal de consigne d'humidité d'une part à la pompe de dosage
13 par un dispositif de régulation 18 et d'autre part à un réchauffeur d'air 19 par
un dispositif de régulation 20.
[0020] Un exemple de construction du générateur de vapeur apparait sur la Fig.2. Il comporte
un bloc métallique 21 délimitant une chambre 22 de production de vapeur de forme générale
conique dont le sommet communique avec la tubulure 15. La pompe 13 refoule dans une
canalisation 23 débouchant à la périphérie de la chambre 22. Le bloc 21 est chauffé
grâce à une plaque chauffante électrique 24 qui peut rester branchée en permanence
ou au contraire être réglée en fonction des besoins. Le générateur de vapeur 12 est
complété par un capot de protection inférieur 25.
[0021] L'installation que l'on vient de décrire fonctionne de la façon suivante.
[0022] L'émail en poudre est introduit dans le bac de fluidisation par l'intermédiaire du
tuyau 5. L'air de fluidisation introduit dans le fond du bac par la tubulure 3 met
cette poudre en suspension, tandis que l'air de transport traversant la canalisation
9 prélève constamment de la poudre en suspension pour l'envoyer dans les pistolets
7. Le dosage fin de la quantité de poudre transportée par unité de temps est effectué
en agissant sur le courant d'air dans la canalisation 10, cette régulation étant connue
en soi. Le dispositif de réglage 17 permet d'afficher, pour une température déterminée,
un degré d'humidité souhaité devant régner dans le bac 1. Si cette valeur affichée
correspond à la valeur constatée par la sonde 16, la boucle est au repos. Par contre,
lorsqu'un écart se produit, entre les deux valeurs, la boucle de réglage peut agir
soit sur la quantité de vapeur produite en modifiant le régime de la pompe 13, soit
sur la température de l'air de fluidisation en modifiant l'alimentation en énergie
du réchauffeur 19.
[0023] On constate donc que le procédé suivant l'invention permet d'ajuster avec précision
et par l'intermédiaire de moyens simples, l'humidité relative de la poudre d'émail
véhiculée vers les pistolets 7. Il s'est avéré en pratique, que l'introduction de
la vapeur dans le bac 1 suffit pour obtenir de très bons résultats même sur des pièces
creuses telles que par exemple les moufles utilisées pour la construction des fours
de cuisson domestiques, objets qui ont jusqu'ici toujours présentés certaines difficultés
sur le plan de l'émaillage des parois intérieures. Le procédé suivant l'invention
permet d'obtenir d'excellents résultats avec ces objets creux et ce sans utilisation
d'une cabine climatisée, comme cela était habituel dans la technique antérieure.
[0024] La valeur de l'humidité relative dans le bac de fluidisation 1 peut être située entre
15 et 45% pour une température de l'air dans ce même bac située entre 20 et 3
0°C. Des valeurs préférées sont respectivement pour l'humidité entre 27 et 30%, une
valeur de 25% ayant donné les meilleurs résultats. A l'intérieur de ces gammes de
valeurs d'humidité relatives et de température, il s'est avéré que par mêtre cube
d'air introduit dans le bac, on pouvait introduire de 3 à 12 grammes d'eau sous forme
de vapeur dans la poudre en suspension dans le bac.
[0025] A titre d'exemple, des poudres d'émail du type fabriqué par la Société Ferro et désigné
par la référence ME 471 ou fabriqué par la Société Bayer et désigné par la référence
AC 8799/MX 5016 ont donné d'excellents résultats avec le procédé suivant l'invention.
1. Procédé pour l'émaillage d'objets notamment d'objets creux par pistolage électrostatique
de poudre d'émail consistant à fluidiser la poudre d'émail dans un bac de fluidisation
par insufflation d'air dans le fond de celui-ci, caractérisé en ce qu'il consiste
à introduire de la vapeur d'eau dans le bac au cours de la fluidisation.
2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce que l'on régle l'humidité
relative dans le bac à une valeur située entre 15 et 45% environ pour une température
dans le bac située entre 20 et 30° C environ.
3. Procédé suivant la revendication 2, caractérisé en ce que l'humidité relative est
située entre 27 et 30% environ et de préférence choisie à 25%.
4. Procédé suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la quantité de vapeur d'eau introduite dans le bac de fluidisation est asservie
à la valeur de l'humidité relative régnant dans ce bac.
5. Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que l'on asservit la température
de l'air de fluidisation à l'humidité relative régnant dans ce bac.
6. Installation pour la mise en oeuvre du procédé suivant l'une quelconque des revendications
1 à 5, comportant un bac de fluidisation pour la mise en suspension , de la poudre
d'émail, un dispositif pour le prélèvement de cette poudre, raccordé entre le ou les
pistolets et ledit bac et des moyens d'alimentation en air pour la mise en suspension
de la poudre et pour transporter celle-ci vers les pistolets, caractérisée en ce qu'elle
comprend en outre un générateur de vapeur connecté audit bac de fluidisation.
7. Installation suivant la revendication 6, caractérisée en ce que ledit générateur
de vapeur est alimenté en eau au moyen d'une pompe doseuse.
8. Installation suivant la revendication 7, caractérisée en ce que ladite pompe est
associée à une boucle de réglage qui en commande le débit en fonction de l'humidité
relative régnant dans ledit bac, ladite boucle comprenant un capteur d'humidité placé
dans ledit bac.
9. Installation suivant l'une quelconque des revendications 6 à 8, caractérisée en
ce qu'elle comprend également des moyens pour ajuster la température de l'air de fluidisation
en fonction de l'humidité relative régnant dans le bac.