[0001] On connaît déjà, notamment par les brevets FR-A-72 25175 et 78 32696,des compresseurs
à action directe, dans lesquels un moteur à combustion interne assure la compression
d'un fluide tel que l'air au moyen d'un piston constituant un ensemble monobloc avec
le piston du moteur. Cet ensemble monobloc comporte une partie cylindrique évoluant
dans une chambre-matelas étanche, l'air ou le fluide compressible qui y est contenu
constituant un élément élastique assurant le retour du piston du moteur en vue de
la compression du mélange combustible-comburant. On a également eu l'idée, exposée
dans le brevet FR-A- 81 05770, d'atteler directement à l'ensemble monobloc le piston
d'une pompe hydraulique à double effet. Toutefois, cette réalisation connue d'un générateur
de fluide hydraulique sous pression est surtout destinée à la production d'un débit
qui doit êtr.e très régulier et dont la variation, en fonction de la demande, doit
pouvoir être obtenue de façon quasi instantanée.
[0002] Lorsque ces conditions ne sont pas exigées, la solution proposée par le brevetFR-A-81
05790 apparaît trop onéreuse, de sorte que l'on a été conduit à rechercher un nouveau
type de générateur de fluide hydraulique sous pression, capable de supporter un fonctionnement
à vide ou à charge partielle pendant de longues périodes sans entraîner une consommation
notable d'énergie.
[0003] A cet égard, on connaît déjà, par le brevet US-A-3 065 703, un générateur de fluide
hydraulique sous pression, comportant un moteur à combustion interne dont une partie
du piston libre évolue dans une chambre de combustion, tandis qu'une autre partie
dudit piston évolue dans une chambre-matelas. Une pompe hydraulique, entraînée par
ledit moteur, comporte un piston soumis à l'action d'un organe élastique de rappel.
[0004] Toutefois, dans ce générateur connu, le matelas assurant l'énergie nécessaire au
retour du piston est indépendant de la chambre, emplie d'un fluide compressible, dans
laquelle évolue le piston de la pompe hydraulique. Il en résulte divers inconvénients
en ce qui concerne la régulation du générateur, car il est nécessaire de prévoir deux
régulations indépendantes en fonction, d'une part, de la pression dans le matelas
du moteur, d'autre part,de la pression dans la chambre du piston de la pompe hydraulique.
[0005] La présente invention a donc pour objet un générateur de fluide hydraulique du type
précité, dont la structure ainsi que la régulation. sont simplifiées et dont la fiabilité
et la souplesse sont par conséquent augmentées par rapport à la technique connue.
[0006] Selon l'invention, le piston de la pompe hydraulique est attelé à un piston auxiliaire
indépendant du piston libre du moteur et disposé dans la chambre-matelas, de préférence
en regard du piston libre du moteur et coaxialement à celui-ci, cependant que l'organe
élastique de rappel du piston de la pompe hydraulique agit sur ledit piston auxiliaire
dans le sens opposé à celui de la pression dans la chambre-matelas.
[0007] Grâce à cette disposition,.on conserve les avantages de la technique connue ; en
particulier, la fermeture du conduit de refoulement de la pompe permet la poursuite
du fonctionnement du moteur tout en conduisant à une dépense d'énergie pratiquement
nulle.
[0008] L'invention sera mieux comprise et diverses caractéristiques secondaires, ainsi que
ses avantages, apparaîtront au cours de la description qui va suivre d'un mode avantageux
de réalisation en référence au dessin annexé ; sa figure unique représente une coupe
longitudinale d'un générateur selon l'invention.
[0009] Ainsi qu'on le voit sur la figure, le générateur comprend un moteur à combustion
interne désigné par la référence générale 1 et une pompe hydraulique désignée par
la référence générale 2.
[0010] Le moteur 1 est de préférence du type Diesel à deux temps, décrit dans le brevet
FR-A-81 05 770 déjà mentionné. Il comporte essentiellement un ensemble mobile monobloc
3 dont une première partie constitue le piston 4 du moteur évoluant dans la chambre
de combustion 5 alimentée en combustible par un injecteur 6. A l'opposé de la chambre
de combustion, l'ensemble mobile monobloc 3 présente une partie 7 de diamètre supérieur
à celui du piston 4. Cette partie 7 constitue un piston évoluant dans un cylindre
8 ménagé dans le corps 9 du moteur. Dans le cylindre 8, la chambre 10, située du côté
opposé à la chambre de combustion 5, est étanche et est dénommée, ainsi qu'on le sait,
la chambre-matelas.
[0011] La pompe hydraulique 2 comporte essentiellement une chambre cylindrique 11 ménagée
dans un corps de pompe 12 fixé au corps 9 du moteur, de préférence par l'intermédiaire
d'une pièce 13. Le piston 14 de la pompe évolue dans la chambre 11 et est guidé par
une chemise 15 fixée dans un alésage 16 de la pièce intermédiaire 13.
[0012] Adjacents à la chambre 11 sont prévus, d'une part, au moins un clapet d'aspiration
17 disposé à l'intérieur d'un conduit 18 débouchant dans la chambre et relié à un
réservoir 19 de fluide hydraulique, représenté schématiquement et situé de préférence
au-dessus du clapet 17, d'autre part., au moins un clapet de refoulement 20 disposé
sur la canalisation de refoulement 21. En dérivation sur cette dernière, il est prévu
un accumulateur 22, par exemple du type à membrane, destiné à régulariser, au moins
en partie, le débit pulsa- toire fourni par la pompe.
[0013] L'ensemble de la pompe 2 est de préférence disposé, comme le montre la figure, de
façon que la chambre 11 et le piston 14 soient coaxiaux au moteur mais cette disposition
pourrait- être mofi- fiée dans certains cas particuliers.
[0014] La pièce intermédiaire 13 reçoit d'autre part une chemise cylindrique 23 à l'intérieur
de laquelle peut coulisser un piston auxiliaire 24 pour la commande de la pompe 2.
A cet effet, la tête 14a du piston 14 est attelée au piston auxiliaire 24 par une
tige 25 fixée aux deux pistons précités. De plus, la tête 14a présente un épaulement
14b susceptible de venir en butée sur la chemise 15 ou même directement sur la pièce
intermédiaire 13.
[0015] Un organe de rappel élastique tel, par exemple, qu'un ressort 26 prend appui sur
le piston de commande 24 et sur la pièce intermédiaire 13, la tête 14a du piston 14
limitant le déplacement du piston 24 sous l'action dudit ressort. Il faut cependant
noter ici que la chambre 27, délimitée par la pièce 13, la chemise 23 et la face du
piston 24 opposée à la chambre-matelas 10, peut être étanche et remplie d'un fluide
compressible tel que l'air faisant ainsi office d'organe élastique de rappel dans
des conditions que l'on précisera plus loin.
[0016] Quelle que soit la position de la pompe 2 par rapport au moteur 1, et la forme de
la pièce intermédiaire 13 qui assure sa fixation au moteur, il est clair que la chambre-matelas
10 est fermée, sur l'une de ses faces, par le piston de commande 24. A cet égard,
on soulignera que la pompe 2 pourrait comporter plusieurs pistonsl4 attelés au piston
de commande 24, soit directement, soit indirectement, par exemple fixés sur des prolongements
convenables de la tige 25 qui traverserait alors une ou plusieurs chambres 11.
[0017] On signalera encore qu'une gorge annulaire 28 est prévue dans la pièce intermédiaire
13 et communique avec la chambre-matelas 10 grâce à un passage annulaire 28a entre
la chemise 23 et le corps 9 du moteur. Cette gorge annulaire 28 peut être mise en
communication avec un réservoir 29 d'air comprimé, au moment du démarrage du générateur.
En outre, un dispositif 30, de préférence à commande pneumatique à partir du réservoir
29 permet d'appliquer une surcharge au clapet de refoulement 20. Enfin, il est évident
que des moyens connus en eux-mêmes sont prévus pour compenser les fuites d'air dans
la chambre-matelas 10 et éventuellement dans la chambre 27 lorsque celle-ci est utilisée
comme organe de rappel élastique du piston 14 de la pompe.
[0018] Le fonctionnement du générateur est alors le suivant.
[0019] Si l'on suppose que le piston moteur 4 se déplace dans le sens de la flèche F sous
l'effet de la combustion du mélange combus-. tible-comburant dans la chambre 5, l'air
contenu dans la chambre-matelas 10 est comprimé. Lorsque la pression est suffisante,
la force s'exerçant sur le piston 24 est supérieure à celle du ressort 26 et le piston
14 de la pompe pénètre dans la chambre 11. Le fluide hydraulique qui s'.y trouve est
refoulé vers la canalisation 21 à travers le clapet 20. Une partie de ce fluide est
cependant emmagasinée dans l'accumulateur 22.
[0020] A un certain moment qui dépend des conditions de fonctionnement du moteur et du circuit
d'utilisation du fluide débité par la pompe, un équilibre se produit entre les diverses
forces de pression en présence. L'ensemble mobile monobloc 3 s'arrête avant même que
le piston 7 n'ait atteint le piston 24, l'air contenu dans la chambre-matelas étant
cependant alors à sa pression maximale. l'ensemble monobloc 3 est ensuite repoussé
dans le sens inverse de la flèche F et l'air de balayage est introduit dans la chambre
5 dans des conditions bien connues.
[0021] La pression dans la chambre 10 diminuant, le ressort 26 peut repousser le piston
24 dans la chambre 10, ce qui provoque la sortie du piston 14 de la chambre 11. Sous
l'effet de la dépression ainsi créée, le fluide hydraulique du réservoir 19 est aspiré
dans la chambre 11 à travers le clapet 17.
[0022] Un nouveau cycle recommence dès que le combustible a été introduit dans la chambre
5 par l'injecteur 6.
[0023] Il est à souligner que la commande de la pompe 2 est très souple et très sûre puisqu'il
n'existe aucune liaison mécanique entre l'ensemble monobloc 3 et le piston 14. Les
pulsations du débit refoulé par la pompe 2 sont amorties par l'accumulateur 22 qui,
pendant la phase d'aspiration, renvoie au circuit d'utilisation le fluide emmagasiné
pendant la phase de refoulement.
[0024] La régulation du moteur peut être assurée par tout moyen convenable, par exemple
par ceux décrits dans les brevets FR-A-72 25175 ou 81 05770. Dans la plupart des cas,
cependant, il suffira de commander l'injection, et notamment le dosage, du combustible
en fonction de la puissance utilisée sur le refoulement de la pompe 2. De telles commandes
sont bien connues et il n'est pas utile de les décrire ici. On soulignera cependant
que,si le débit de fluide utilisé est nul, le moteur 1 peut continuer à fonctionner
sans pratiquement consommer d'énergie. En effet, le dosage de combustible sera alors
tel que la pression dans la chambre 10 n'atteindra pas une valeur suffisante pour
pousser le piston 24 contre le ressort 26. Ceci n'empêche pas bien entendu le retour
de l'ensemble monobloc 3 dans le sens inverse de la flèche F.
[0025] Il convient enfin d'expliquer le démarrage du générateur. L'ensemble monobloc 3 est
d'abord amené, par des moyens non représentés, dans une position très voisine du piston
24 dans sa position de repos . Le dispositif 30 est mis en communication avec le réservoir
29 d'air comprimé, de sorte que le clapet de refoulement 20 de la pompe est fortement
surchargé sans être complètement bloqué, et ne peut s'ouvrir que sous une pression
de fluide très élevée dans la chambre 11. La chambre-matelas 10 est ensuite reliée
au réservoir 29 et l'air comprimé pousse l'ensemble monobloc 3 vers la chambre de
combustion. L'injection'de combustible est alors commandée et la première combustion
peut avoir lieu. En raison de la surcharge imposée au clapet de refoulement 20, les
pistons 14 et 24 ne peuvent se déplacer.
[0026] Dès le premier cycle, la surcharge du clapet 20 sera supprimée et la pompe 2 sera
entraînée par le moteur dans les conditions précédemment décrites.
1. Générateur de fluide hydraulique sous pression, comportant, d'une part un moteur
(1) à combustion interne dont une partie (4) du piston libre (3) évolue dans une chambre
de combustion (5),tandis qu'une autre partie (7) dudit piston, de diamètre supérieur
à celui de la première partie, évolue dans une chambre-matelas (10), d'autre part,
une pompe hydraulique (2), entraînée par ledit moteur (1), dont le piston (14) est
soumis à l'action d'un organe élastique de rappel, caractérisé en ce que le piston
(14) de la pompe hydraulique (2) est attelé à un piston auxiliaire (24) indépendant
du piston libre (3) du moteur et disposé dans la chambre-matelas (10), de préférence
en regard du piston libre (3) et coaxialement à celui-ci et en ce que l'organe élastique
de rappel (26 ou 27) agit sur ledit piston auxiliaire (24) dans le sens opposé à celui
de la pression dans la chambre-matelas (10).
2. Générateur selon la revendication 1, caractérisé en ce que le diamètre du piston
auxiliaire (24) est sensiblement égal au diamètre de la chambre-matelas (10).
3. Générateur selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que l'organe élastique de rappel du piston auxiliaire (24) est un ressort (26) prenant
appui d'une part sur la face dudit piston opposée à la chambre-matelas (10), d'autre
part sur le carter du moteur.
4. Générateur selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que le piston auxiliaire (24) évolue dans une chambre cylindrique étanche (27), susceptible
d'être remplie d'un fluide compressible tel, notamment, que l'air, ledit fluide compres-'
sible constituant llorgane élastique de rappel du piston auxiliaire(24).
5 Générateur selon l'une quelconque des revendications précédentes,caractérisé en
ce qu'une butée (14a) solidaire du piston auxiliaire(24) limite sa course sous l'action
de l'organe élastique de rappel (26, 27).
6. Générateur selon la revendication 5,caractérisé en ce que la butée du piston auxiliaire
(24) est constituée par la tête (14-14b) du piston (14) de la pompe hydraulique (2).