[0001] La présente invention est relative à un procédé de mesure de temps réalisés par des
coureurs lors de compétitions sportives dans lesquelles les concurrents quittent l'un
après l'autre un point de départ pour parvenir à un point de contrôle, ensuite de
quoi le temps mis à parcourir la distance entre lesdits points peut être obtenu.
[0002] Dans les compétitions sportives telles que le ski alpin (descente ou slalom par exemple),
les concurrents se présentent sur une file d'attente devant un point ou portillon
de départ équipé d'un dispositif émettant une impulsion au départ de chaque coureur.
A cette impulsion sont attachés trois concepts qui caractérisent entièrement l'événement
: le lieu (ici portillon de départ), le temps (heure du jour de l'évènement) et l'identité
du coureur (numéro de dossard). Il en va de même aux autres points de contrôle dont
la piste peut être jalonnée (postes où l'on mesure le temps intermédiaire) ainsi qu'à
l'arrivée de la course. Les diverses impulsions émises par un coureur déterminé parviennent
au fur et à mesure du déroulement de la course à une machine desservie par un opérateur.
Généralement, les lignes de départ et d'arrivée sont surveillées chacune par un préposé
averti qui est en liaison téléphonique avec l'opérateur et qui lui confirme si l'impulsion
émise doit être prise en compte comme correspondant à un événement faisant réellement
partie de la course qui se joue. Ces surveillances sont rendues nécessaires par le
fait que des impulsions qui n'ont rien à voir avec le déroulement de la course peuvent
être émises et qui peuvent être provoquées par exemple par le passage d'un animal
qui coupe la barrière lumineuse placée au point de contrôle. De ce fait, on comprendra
qu'une acquisition de données complètement automatique qui se contenterait du seul
opérateur et de sa machine n'est jamais absolument sûre et qu'il est nécessaire en
conséquence d'adopter la surveillance dont il vient d'être question.
[0003] Dans ces compétitions, on a l'habitude aujourd'hui d'indiquer un ou plusieurs temps
intermédiaires qui sont mesurés à des postes situés entre le portillon de départ et
la ligne d'arrivée. Ces postes sont munis également d'une barrière lumineuse qui est
interrompue au passage du coureur pour envoyer une impulsion à l'opérateur desservant
la machine. Pour les mêmes raisons que celles qui ont été exposées plus haut, il faut
aussi doter ces postes de préposés humains si l'on veut être sûr que l'impulsion émise
correspond bien à un événement qui doit être pris en compte. Cela présente le désavantage
de surcharger l'opérateur et de l'obliger de traiter des données qui ne sont pas essentielles
à la course tant il est vrai que le temps mis à parcourir la distance séparant le
point de départ du point d'arrivée est le seul important pour établir une classification
des concurrents. Si cette surcharge peut être admise pour un coureur isolé, elle n'est
plus supportable lors de courses où lesdits coureurs quittent le portillon de départ
toutes les trente secondes par exemple, ce qui provoque une accumulation de données
capable de submerger un opérateur même bien entraîné.
[0004] Pour remédier à l'inconvénient cité, on a déjà proposé l'acqui- aition de données
complètement automatique en provenance des points de contrôle intermédiaires. Dans
ce procédé, on supprime purement et simplement les surveillante attachés à ces postes
et la machine accepte les impulsions émanant desdits postes sans se préoccuper de
savoir si l'information reçue correspond ou non à un passage de coureur. Ce procédé
a l'avantage de décharger l'opérateur en même temps qu'il fait l'économie du personnel
de surveillance aux postes indiqués. Il a l'inconvénient toutefois de ne présenter
aucune assurance que le temps intermédiaire affiché pour un coureur déterminé corresponde
au temps de course attribué au même coureur. En effet, supposons que l'impulsion de
temps intermédiaire donnée par le coureur No 1 soit suivie presque immédiatement par
une seconde impulsion provoquée par le passage d'un corps étranger (nuage de neige,
animal) au même poste intermédiaire. Dans ce système, cette seconde impulsion ne sera
pas effacée, mais attribuée au coureur No 2. De la même façon, l'impulsion de temps
intermédiaire donnée par le coureur No 2 sera attribuée au coureur No 3, et ainsi
de suite. Il y aura donc une erreur tout au long de la compétition qui sera reportée
systématiquement de concurrent en concurrent.
[0005] C'est le but de la présente invention de proposer une méthode qui remédie aux inconvénients
cités et qui apparaît dans les revendications.
[0006] L'invention sera comprise maintenant à la lumière de la description qui suit et pour
l'intelligence de laquelle on se reféréra, à titre d'exemple, au dessin dans lequel
:
La figure 1 est un diagramme illustrant le principe général du procédé selon l'invention.
La figure 2 est un diagramme illustrant un procédé préféré dérivant du principe général
de l'invention.
La figure 3 est un graphique montrant un exemple pratique tiré de mesures faites lors
d'une course de descente.
[0007] Le diagramme de la figure 1 montre un axe des temps t sur lequel on a porté un temps
de départ td1. Ce temps est enregistré par la machine chargée du chronométrage au
moment où le coureur No 1 quitte le portillon ou point de départ. A ce moment, la
machine prend aussi en compte l'identité du coureur et le lieu où il se trouve. Au
bout d'un certain laps de temps T
m, le coureur va passer à un point de contrôle en franchissant une barrière lumineuse
qui émettra une impulsion de contrôle via la machine. Ce point de contrôle est situé
à un endroit où l'on désire que soit enregistré un temps intermédiaire. Dans les courses
de descente, qui sont généralement précédées par des courses d'entraînement, la période
probable T
m mise par les coureurs pour parvenir au point de contrôle est connue à l'avance avec
une précision suffisante. Ce peut être une moyenne établie sur les temps observés
lors des courses d'entraînement. Ce peut être aussi le temps réalisé par le coureur
le plus rapide lors de ces mêmes courses d'entraînement. Dans les courses de slalom
par contre, où il n'y a pas de courses d'entraînement, le temps probable T
m n'est pas connu à l'avance et on utilisera le résultat acquis par le premier coureur
quitte à modifier ce résultat par la suite.
[0008] La figure 1 montre encore que, de part et d'autre du temps probable T
m, c'est-à-dire pendant une période commençant avant et finissant après ledit temps
probable T
m, on ouvre une fenêtre de durée T
f1 dont la largeur va dépendre de différents paramètres qui seront discutés ci-après.
Dans la figure 1, la fenêtre de durée T
f1 est composée d'une période T
1 située avant le temps T
m et d'une période T
2 située après le temps T
m.
[0009] Selon l'invention, au départ d'un coureur déterminé au temps t
d1 va correspondre une fenêtre temporelle T
f1 pendant la durée de laquelle le temps intermédiaire du même coureur va être enregistré.
En d'autres termes, la fenêtre T
f1 est dédicacée à un coureur bien défini et pas à un autre. Il s'ensuit qu'il ne peut
pas y avoir report systématique d'erreur, comme c'était le cas dans une méthode qui
a été discutée plus haut.
[0010] La figure 1 montre aussi que le coureur No 1 est suivi par un coureur No 2 qui prend
le départ au temps t
d2. L'intervalle de temps qui sépare les deux temps de départ est Ti. On attribue à
ce deuxième coureur une fenêtre T
f2. Il est alors essentiel que la fenêtre T
f1 attribuée au coureur No 1 n'empiète pas sur la fenêtre T
f2 attribuée au coureur No 2 si l'on veut éviter toute confusion. De ce fait, la fenêtre
T
f1 devra être fermée au moment où s'ouvre la fenêtre T
f2. On ménagera une période de sécurité T
s entre les deux fenêtres pour être sûr de prévenir tout chevauchement. Dans cette
méthode donc, la durée de la fenêtre est calculée pour avoir T
f = Ti - T
s. Comme on a intérêt à disposer d'un temps d'ouverture le plus long possible, il est
nécessaire de connaitre à l'avance l'intervalle de départ Ti du prochain coureur pour
calculer la fenêtre du coureur précédent et on comprendra que si le procédé proposé
convient mal à des courses où les départs sont aléatoires, il est par contre bien
adapté à des courses où les départs sont réguliers, comme on va le voir maintenant.
[0011] Le diagramme de la figure 2 est l'image du déroulement dans le temps d'une course
de ski de descente. Les lignes a et b symbolisent les courses d'entraînement et les
lignes c à g la course de descente proprement dite. A chaque ligne graduée en temps
est attribué un coureur déterminé. On admet par exemple pour la période d'entraînement
un départ toutes les 30 secondes (Ti = 30") et pour la course, d'abord un intervalle
de départ Ti = 1 minute (lignes c et d) puis, à un certain moment, un intervalle Ti
augmenté à 1 minute et 30 secondes (lignes e et f). On admettra aussi qu'on alloue
à chaque coureur, de part et d'autre du temps de départ t
d, une tolérance de départ Tt qui, dans l'exemple donné, est choisi à i 3". A une heure
du jour t
d qui est enregistrée, un coureur déterminé s'élance sur la piste pour franchir finalement
la ligne d'arrivée à l'heure du jour t
a. Entre-temps, il aura passé au point de contrôle. Les courses d'entraînement montrent,
par exemple, que la période moyenne probable T
m mise à parcourir la distance qui sépare le point de départ du point de contrôle est
de 1' 30". On peut donc ménager autour du temps T
m une fenêtre dont la durée est définie, selon la variante préférée de l'invention
que l'on considère maintenant, par T
f = T
i - T
t. En reprenant les exemples chiffrés donnés ci-dessus, cette fenêtre aura une durée
T
f = 30" - 6" = 24" pendant la période d'entraînement, puis, pendant la course, des
durées de 54" et 1' 24" pour des intervalles de départ fixés respectivement à 1' et
1' 30". Dans l'exemple de la figure 2, la fenêtre T
f est centrée par rapport au temps probable T
m. D'autres choix peuvent être faits et on peut aussi ouvrir la fenêtre juste avant
le temps réalisé par le meilleur coureur, ce temps minimum étant alors choisi comme
grandeur T
m.
[0012] Pour alléger le diagramme de la figure 2, on n'a représenté que deux concurrents
par choix d'intervalle de départ. Il est bien clair qu'on pourrait avoir par exemple
un intervalle Ti = 1' pour les quinze premiers coureurs (lignes c et d), puis ensuite
un intervalle Ti = 1' 30" pour les coureurs restants (lignes e et f). Le diagramme
(lignes a à f) montre en tout cas que lorsque l'intervalle de départ Ti s'accroît
en cours de compétition, il n'y a pas de chevauchement des fenêtres T
f. On mesure là tout l'intérêt de la méthode proposée qui permet l'acquisition de données
du temps intermédiaire sans que l'opdrateur ait à s'en occuper. D'autre part, puisque
la fenêtre T
f est toujours dédicacée à un coureur portant un dossard déterminé, il n'y a pas de
risque d'attribuer à un certain concurrent le résultat obtenu par un autre concurrent,
l'erreur pouvant de surcroît être reportée systématiquement tout au long de la course,
comme on l'a déjà vu plus haut. En d'autres termes, si survient un évènement imprévisible
(double impulsion ou même absence d'impulsion si le coureur est tombé), ledit événement
n'affectera que le coureur en cause et non celui qui le suit.
[0013] Le diagramme de la figure 2 montre encore que si en cours de compétition (voir ligne
g) on réduit l'intervalle de départ Ti, il y aura chevauchement de la fenêtre ouverte
par le coureur à qui échoit ce nouvel intervalle avec la fenêtre du coureur précédent
(ligne f). Dans ce cas, l'opérateur ou peut prendre le risque de l'erreur possible
ou peut modifier la durée d'ouverture des fenêtres (f ou g ou les deux).
[0014] L'invention n'est pas limitée à la mesure d'un temps intermédiaire à un seul point
de contrôle, mais peut être appliquée à d'autres points de contrôle et même à la ligne
d'arrivée de la course. Pour illustrer cela, on a mesuré, lors d'une course de descente
particulière, le temps T
r du coureur le plus rapide et le temps T
1 du coureur le plus lent en trois points de contrôle (P
1, P
21 P
3). Les résultats sont consignés dans le tableau ci-après :
[0015]

[0016] Les points P
l et P
2 donnent les temps intermédiaires en deux points de contrôle de la course, tandis
que le point P
3 n'est autre que le temps enregistré à la ligne d'arrivée. On voit que les écarts
A sont inférieurs à 20" et que, dans ce cas, une fenêtre de 24" pourrait aussi être
utilisée pour la mesure automatique de l'arrivée de la course. Le diagramme de la
figure 3 illustre graphiquement le tableau ci-dessus.
[0017] On utilisera pour mettre en oeuvre le procédé qui vient d'être décrit un appareil
capable d'acquérir, de traiter et d'afficher toutes les données relatives à la compétition.
Cet appareil peut être desservi par un opérateur selon plusieurs modes qui pourraient
être par exemple :
1. L'opérateur choisit lui-même les données qu'il programme dans la machine et qui
sont le temps probable Tm, la durée d'ouverture de la fenêtre Tf, l'intervalle de départ Ti et la tolérance de départ Tt.
2. C'est l'impulsion donnée au point de contrôle par le premier coureur (éventuellement
aussi les 2e et 3e impulsions) qui programme le temps probable Tm. Les autres données, Tf, Ti et Tt sont programmées par l'opérateur.
3. L'opérateur programme les durées Tm et Ti. La tolérance de départ Tt est fixée une fois pour toutes dans l'appareil.
La fenêtre Tf est calculée par l'appareil.
4. C'est l'impulsion donnée au point de contrôle par le premier coureur qui programme
le temps probable Tm. Puis ce temps Tm est adapté au fur et à mesure du déroulement de la course selon un algo- rythme à
définir. Ti et Tt sont programmés par l'opérateur.
1. Procédé de mesure de temps réalisée par des coureurs lors de compétitions sportives
dans lesquelles les concurrents quittent l'un après l'autre un point de départ pour
parvenir à un point de contrôle, ensuite de quoi le temps mis è parcourir la distance
entre lesdits points peut être obtenu, caractérisé par le fait qu'on détermine le
temps probable Tm mis par les coureurs pour parvenir au point de contrôle, qu'on enregistre l'instant
de départ et l'identité d'un coureur déterminé, qu'on ouvre audit point de contrôle,
pendant un laps de temps commençant avant et finissant après ledit temps probable
Tm, une fenêtre de période Tf adressée au coureur de même identité et qu'on enregistre pendant ladite période Tf l'instant de passage dudit coureur en ce point.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les concurrents quittent
le point de départ à intervalles de temps Ti et qu'on ouvre la fenêtre de période
Tf pendant une durée Tf = Ti - T8, Te étant une période de sécurité choisie pour avoir Tf <Ti.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les concurrents quittent
le point de départ à intervalles réguliers Ti, lesdits intervalles étant affectés d'une tolérance de départ Tt et que la fenêtre de période Tf est ouverte pendant une période Tf = Ti - Tt.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu'on détermine avant
le début de la course le temps probable Tm sur la base de données acquises lors de courses d'entraînement et qu'on ouvre la
fenêtre de période Tf avant le temps Tm obtenu par le meilleur coureur.
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu'on détermine le temps
probable Tm sur la base du résultat obtenu par le premier coureur et qu'on adapte ledit temps
Tm au fur et à mesure du déroulement de la course.
6. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 5, caractérisé par le fait qu'il comporte un appareil capable d'acquérir, de traiter
et d'afficher les données relatives à la course selon un mode choisi par un opérateur.