[0001] La présente invention se situe dans le domaine de l'élaboration des métaux, notamment
de l'acier. Elle concerne plus précisément les récipients métallurgiques d'affinage,
notamment les convertisseurs d'aciérie à soufflage d'oxygène d'affinage par le haut,
et dont le fond est pourvu d'éléments réfractaires perméables.
[0002] On connaît des traitements métallurgiques qui consistent à soumettre un bain de métal
en fusion à un brassage pneumatique par injection contrôlée d'un fluide de brassage,
habituellement un gaz inerte comme l'azote ou l'argon, au travers d'éléments réfractaires
perméables montés dans le revêtement réfractaire habituel qui forme le fond du récipient
contenant le bain (FR-A-2.322.202, US n° 3.259.484).
[0003] L'application d'une telle technique de brassage à un convertisseur d'aciérie à l'oxygène
soufflé par la haut (voir par exemple EP-A-0032 343), se développe actuellement dans
le monde entier sous la dénomination commerciale "procédé LBE" (Lance - Brassage -
Equilibre). Ce procédé ten à réaliser, comme son nom l'indique, l'équilibre entre
métal et laitier et permet ainsi de cumuler dans une large mesure les avantages respectifs
des procédés classiques d'affinage à soufflage d'oxygène par le haut et à soufflage
d'oxygène par le has.
[0004] De nombreuses solutions ont déjà été proposées pour conférer aux éléments réfractaires
une perméabilité suffisante pour assurer un débit de fluide de brassage satisfaisant,
tout en évitant une pénétration en sens inverse du métal en fusion. Parmi les solutions
connues, on peut notamment citer celle décrite dans la demande de brevet européen
publiée n° 0021.861 et qui consiste à ménager des passages interstitiels au sein d'une
masse réfractaire étanche, soit à l'aide de corps à paroi lisse incorporés à un bloc
réfractaire mono- litique, soit par assemblage de plaquettes réfractaires juxtaposées
avec interposition entre elles d'entretoises calibrées.
[0005] Par ailleurs, ces éléments, comme tout matériau réfractaire, s'usent inévitablement
au contact du métal en fusion. Cette usure est en outre accélérée en raison même du
soufflage gazeux qui provoque des mouvements de convection du métal liquide très sensibles
au niveau des éléments de soufflage mais dont les effets induits se font également
sentire sur la durée de vie du réfractaire classique environnant. A ce égard, l'expérience
montre que, dans le cas convertisseurs traditionnels à soufflage d'oxgène par le haut
(type L.D.), le fond s'use généralement moins vite que le réfractaire en paroi, alors
que c'est plutôt le contraire qui se passage lôrsqueces convertisseurs sont munis
dans le fond d'éléments réfractaires perméables.
[0006] Sinon à devoir fréquemment réparer le fond et remplacer les éléments perméables usagés,
ce qui serait fortement pénalisant, le problème qui se pose est donc celui de savoir
s'il est possible de ralentir la vitesse d'usure de ces éléments, et ceci tout en
préservant leur perméabilité.
[0007] Dans ce but, l'invention a pour objet un procédé pour améliorer la durée de vie des
éléments réfractaires perméables équipant le fond des récipients métallurgiques d'affinage,
notamment les convertisseurs d'aciére à soufflage d'oxygène par le haut, lesdits éléments
servant pour l'injection contrôlée d'un fluide de brassage dans le bain de métal en
fusion contenu dans le récipient, procédé caractérisé en ce que au cours de l'affinage
d'une charge quelconque, on forme un laitier fluide que l'on conserve ensuite dans
le convertisseur après coulée du métal en fusion par basculement dudit récipient;
en ce que l'on redresse le récipient en position verticale de manière que le laiter
se dépose et se repartisse sur le fond; et en ce qu'on laisse sécher ledit laitier
et assurer sa prise tout en maintenant dans les éléments réfractaires perméables une
pression suffisante pour assurer un débit permanent du fluide de brassage n'excédant
pas 30 m
3/h environ par élément, compté en m
3 gazeux, de manière à former un réseau de canaux reliant la face du soufflage desdits
éléments à la surface libre du fond au travers de la couche de laitier déposée.
[0008] Le cas échéant, on pourra parfaire la répartition du laitier sur le fond en faisant
basculer le convertisseur de part et d'autre de sa position verticale.
[0009] Par la suite, on considérera que le récipient métallurgique d'affinage est un convertisseur
d'aciérie à l'oxygène soufflé par le haut (type L.D.), étant entendu que l'invention
s'applique également à tout récipient métallurgique, susceptible de basculer autour
d'un axe horizontal et dans lequel l'opération d'affinage s'accompagne de la formation
d'un laitier.
[0010] La technique de dépôt selon l'invention s'inspire de la pratique d'entretien des
fonds de convertisseurs d'aciérie, connue sous la dénomination anglo-saxonne imagée
"slagging-in" et rapportée, par exemple, dans la demande de brevet européen publiée
n° 0007657. Elle peut être effectuée systématiquement après chaque charge, ou tout
au moins après chaque charge ayant conduit à une mise à nu, même partielle, des éléments
réfractaires perméables.
[0011] La méthode proposée est d'un grande simplicité et ne pose aucune difficulté non-maîtrisée.
Elle suppose uniquement la précaution de former, au cours, ou plus simplement en fin
d'affinage d'une charge, un laitier capable, de par sa fluidité, de couler le long
de la paroi du convertisseur, de s'étaler ensuite sur le fond et d'y coller en durcissant.
En pratique, cela se résume pour l'homme de métier à une vérification visuelle de
l'aptitude du laitier à répondre à ces trois exigences, que l'on entend d'ailleurs
désigner par l'expression "on forme un laitierfluide" utilisée dans la formulation
ci-avant de l'object de l'invention.
[0012] Ainsi, si le laitier n'est pas assez fluide, son étalement et son collage (prise
mécanique) sur le fond ne sont plus assurés. Pour y parvenir, on pourra lui rajouter,
en fin d'affinage, des agents fluidifiants, tels que du spath-fluor, ou autre fondant
habituel, qui abaisse sa température de fusion. Inversement, si le laitier est trop
fluide, son temps de durcissement est inutilement long. De plus, il est à craindre
que son point de fusion relativement trop bas entraîner sa disparition du fond dès
le début du traitement d'affinage de la charge suivante. Dans ce cas, on rajoutera
au laitier des agents épaississants, par exemple de la dolomie ou tout autre oxyde
refractaire ou mélange d'oxydes réfractaires dont on a un usage courant en aciérie.
[0013] Une fois durci et en prise mécanique sur le fond, le laitier forme une couche réfractaire
qui soustrait les éléments perméables d'un contact direct avec le bain de métal en
fusion. Par ailleurs, la présence de ces éléments perméables dans le fond n'implique
aucune autre exigence au cours du durcissement du laitier que celle qui consiste à
maintenir au travers d'eux un faible débit de fluide de brassage, débit que l'on peut
qualifier "de sécurité" et qui, de surcroît, ne pénalise aucunement la productivité,
puisqu'il s'opère pendant le durcissement nécessaire du laitier.
[0014] De plus, ce débit que l'on peut considérer comme perdu (c'est-à-dire non utilisé
pour le traitement du bain proprement dit), n'alourdit que très faiblement le coût
global de l'opération, compte tenu de sa valeur relativement faible par rapport à
celle mise en oeuvre lors du brassage du bain (de l'ordre de 150 m
l/h). On peut même dire que les conséquences sur le coût sont pratiquement négligeables,
si on prend soin de choisir un gaz largement disponible dans le commerce, comme l'azote
par exemple, ou le cas échéant, un gaz récupération produit dans l'usine elle-même,
comme le CO
2.
[0015] Un fois la couche de laitier durcie, le convertisseur est prêt pour une nouvellè
charge. Un constate dès le dbut du traitement d'affinage, que non seulement le preméabilité
du fond est conservée, mais qu'elle a même sensiblement augmenté par rapport au niveau
qu'elle avait au cours de l'affinage des charges effectuées sans dépôt préalable de
laitier sur le fond.
[0016] On rappelle à toutes fins utiles, qu'un indicateur possible du "niveau" de perméabilité
peut être constitué par le rapport pression/débit de fluide dans la conduite d'amenée
de ce dernier à l'élément réfractaire perméable. Ce rapport peut être déterminé à
partir d'une valeur de référence prise lorsque l'élément est à l'état neuf par soufflage
à vide, ou au cours de l'affinage de la première charge au convertisseur.
[0017] En ce qui concerne les résultats obtenus sur la perméabilité, l'explication n'est
pas encore totalement élucidée:
- l'observation semble montrer que la préservation de la perméabilité est assurée
par la présence d'un réseau de canaux reliant la face de soufflage de l'élément à
la surface libre du fond au travers de la couche de laitier déposé, ce réseau se formant
lors du séchage de ladite couche grâce au soufflage permanent du fluide de brassage,
-quant à l'amélioration de cette perméabilité, il pourrait s'agir d'un phénomène interne
à l'élément réfractaire perméable. On peut penser à priori que l'explication est d'origine
thermique. Le refroidissement du fond, dont l'effet est accentué par le flux permanent
du fluide de brassage, serait de nature à créer au sein des éléments de soufflage
des contraintes mécaniques qui, en se libérant donnent naissance à un réseau de micro-fissures,
s'amorçant préférentiellement en paroi des passages originels prévus pour le fluide
de brassage.
[0018] On peut également penser à une explication de nature aéromécanique le fluide de brassage
pouvant, pour une.part, circuler latéralement dans des zones de moindre perte de charge
qui se forment éventuellement à l'interface de la couche de laitier déposée et du
fond réfractaire préexistant.
[0019] Comme on l'a déja dit, la technique selon l'invention peut-être mise en oeuvre à
tout moment, entre deux charges quelconques d'une même campagne ou même dès la fin
de la première charge, sur un convertisseur à l'état neuf.
[0020] Il faut également souligner que, grâce à l'amélioration de la durée de vie des éléments
perméables obtenue par la mise en oeuvre de l'invention, ce n'est plus la tenue du
fond qui limite la durée d'une campagne. Autrement-dit, le fond n'est plus un problème
pour l'usure du convertisseur, de sorte que l'on se retrouve, sur ce plan, dans la
même situation qu'avec un convertisseur classique à soufflage d'oxygène par le haut
(type L.D.).
[0021] Par ailleurs, l'invention s'applique quelque soit le type d'éléments réfractaires
perméables utilisés. Il doit être souligné cependant qu d'excellents résultats ont
pu être obtenus avec les éléments évoqués au début et dont on pourra avoir plus ample
connaissance en se reportant à la description détaillée qui en est faite dans la demande
de brevet européen n° 0021.861 déjà citée.
1. Procédé pour améliorer la durée de vie d'éléments réfractaires perméables équipant
le fond de convertisseurs d'aciérie à soufflage d'oxygène d'affinage par le haut,
lesdits éléments servant à l'injection contrôlée d'un fluide de brassage dans le bain
de métal en fusion contenu dans le convertisseur, procédé caractérisé en ce que, au
cours de l'affinage d'une charge quelconque, on forme un laitier fluide, que l'on
conserve ensuite dans le convertisseur après coulée du métal liquide par basculement
dudit convertisseur; en ce que l'on replace le convertisseur en position verticale
de manière que le laitier se dépose et se répartisse sur le fond; et en ce qu'on laisse
durcir ledit laitier et assurer sa prise sur le fond tout en maintenant dans les éléments
réfractaires perméables une pression suffisante pour assurer un débit permanent de
fluide de brassage n'excédant pas 30 ml/h environ par élément, compté en M3 gazeux, de mainère à former un réseau de canaux reliant la face de soufflage desdits
éléments à la surface libre du fond au travers de la couche de laitier déposée.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que, dans le but de faciliter
la répartition du laitier sur le fond, on effectue des basculements du convertisseur
de part et d'autre de sa position verticale.
3. Procédé selon les revendications 1 ou 2, cartactérisé en ce que, dans le but d'augmenter
la fluidité du laitier, le cas échéant, on ajoute dans le convertisseur, pendant ou
à la fin de l'affinage, des agents fluidifiants destinés à abaisser la température
de fusion du laitier.
4. Procédé selon les revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que, dans le but de
dimineur la fluidité du laitier, le cas échéant, on ajoute dans le convertisseur,
pendant ou à la fin de l'affinage, des agents épaississants destinés à augmenter la
température de fusion du laitier.
1. Verfahren zur Verlängerung der Haltbarkeit feuerfester, gasdurchlässiger Elemente,
die im Boden von Sauerstoff-Aufblaskonvertern für Stahl angeordnet sind, wobei die
Elemente zum kontrollierten Einblasen eines Durchmischungsfluids in das Bad aus geschmolzenem
Metall im Konverter dienen, dadurch gekennzeichnet, daß während des Frischens einer
beliebigen Charge eine flüssige Schlacke gebildet wird, die nach dem Abgießen des
flüssigen Metalls durch Kippen des Konverters im Konverter verbleibt; daß der Konverter
wieder in die senkrechte Stellung verbracht wird, so daß sich die Schlacke ablagert
und über den Boden verteilt; und daß man die Schlacke erhärten läßt und ihre Verbindung
mit dem Boden ermöglicht unter Aufrechterhaltung eines ausreichenden Druckes in den
gasdurchlässigen feuerfesten Elementen für eine perma-- nente Leistung an Durchmischungsfluid,
die ungefähr 30 m3/h pro Element nicht übersteigt gemessen in gasförmigen m3, so daß sich ein Kanalnetz ausbildet, das die Blasfläche der Elemente mit der freien
Oberfläche des Bodens durch die abgelagerte Schlackenschicht hindurch verbindet.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß zur Erlieichterung der Verteilung
der Schlacke auf dem Boden der Konverter in beiden Richtungen aus der senkrechten
Stellung verschwenkt wird.
3. Verfahren nach Ansprüchen 1 oder 2, dudurch gekennzeichnet, daß zur Erhöhung der
Fließfähigkeit der Schlacke gegebenenfalls während oder nach dem Frischen in den Konverter
Verdünnungsmittel gegeben werden, um die Schmelztemperatur in der Schlacke zu verringern.
4. Verfahren nach Ansprüchen 1 oder 2, dudurch gekennzeichnet, daß zur Verringerung
der Fließfähigkeit der Schlacke gegebenenfalls während oder nach dem Frischen in den
Konverter Verdickungsmittel gegeben werden zur Erhöhung der Schmelztemperatur der
Schlacke.
1. A method for increasing the lifetime of permeable refractory elements provided
on the bottom of a top-blowing steel-making converter, said elements being used for
the controlled injection of a stirring fluid into the molten metal bath contained
in the converter, said method being characterized in that, in the course of the refinement
of any charge, a liquid slag is formed which is then kept in the converter after tapping
of the liquid metal by tipping of said converter; in that the converter is put back
in a vertical position in such a way that the slag is deposited and distributed on
the bottom; and in that said slag is allowed to harden and fix its hold on the bottom
while maintaining in the permeable refractory elements a pressure sufficient to ensure
a permanent output of stirring fluid not exceeding approximately 30 m3/h per element, calculated in m3 of gas, in such a way as to form a system of channels connecting the blowing surface
of said elements to the free surface of the bottom across the layer of deposited slag.
2. A method according to claim 1, characterized in that, in order to facilitate the
distribution of the slag on the bottom, the converter is tipped to each side of its
vertical position.
3. A method according to claims 1 or 2, characterized in that, in order to increase
the liquidity of the slag, if required, liquefying agents for lowering the melting
temperature of the slag are added to the converter during or at the end of refinement.
4. A method according to claims 1 or 2, characterized in that, in order to reduce
the liquidity of the slag, if required, thickening agents for increasing the melting
temperature of the slag are added to the converter during or at the end of refinement.