[0001] L'invention est relative à une installation de transport à câble aérien, notamment
une télécabine ayant des véhicules accouplés en ligne à deux câbles parallèles porteurs-tracteurs
à défilement continu par une suspente s'étendant dans le plan vertical de symétrie
des câbles et articulée à un chariot portant au moins une paire de pinces débrayables
pour solidariser le chariot aux deux câbles en ligne et pour désaccoupler le véhicule
dans les stations par débrayage des pinces pour un embarquement et/ou débarquement
à vitesse réduite ou nulle des passagers.
[0002] Une télécabine du genre mentionné présente de multiples avantages, notamment de simplicité,
de débit important et de facilité d'embarquement et de débarquement des passagers.
[0003] La suspension est disposée dans le plan vertical de symétrie des deux câbles et l'appui
sur deux câbles confère une grande stabilité latérale, les efforts latéraux exercés
sur les véhicules, notamment par le vent, étant transmis aux câbles.
[0004] Une télécabine connue (FR-A-1.249.949) comporte des pinces agrippant le câble par
le dessous, les mors de la pince assurant la double fonction de support du poids de
la cabine et d'immobilisation de cette dernière sur le câble.
[0005] La fiabilité de telles pinces n'est pas absolue, car le poids tend à ouvrir les mors
de la pince. L'encombrement de la pince, notamment la saillie en-dessous et au-dessus
du câble, empêche le passage des pinces sur les galets de support et sous des galets
de compression et il est nécessaire de prévoir des guides écartant le câble des galets
au passage de la pince, ce qui est pratiquement irréalisable dans les installations
importantes à câble sous forte tension.
[0006] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients et de permettre
la réalisation d'une installation à deux câbles porteurs-tracteurs conservant les
avantages de simplicité des télécabines monocâble.
[0007] L'installation selon l'invention est caractérisée en ce que chaque pince comporte
un corps de pince prenant appui en position embrayée de la pince sur la face supérieure
du câble et présentant une faible saillie vers le haut et une paire de mors faisant
saillie dudit corps en étant ouverts vers le bas pour enserrer latéralement le câble,
l'extrémité des mors affleurant ou dépassant faiblement la face inférieure du câble
pour faciliter le passage sur et sous les galets de support des câbles, et que dans
les stations des galets de guidage dévient lesdits câbles pour modifier leur écartement
et permettre un dégagement du chariot désaccouplé des câbles.
[0008] En conservant les pinces conventionnelles en appui sur la face supérieure des câbles,
le problème du passage des galets et la sécurité de fonctionnement sont résolus, mais
après ouverture des pinces dans les stations le chariot reste emprisonné entre les
câbles. Selon l'invention, des galets de guidage des câbles modifient l'écartement
de ces derniers pour permettre le dégagement du chariot et la circulation du chariot
sur des rails de transfert indépendants de la trajectoire des câbles.
[0009] L'écart entre les câbles résulte d'un compromis entre la nécessité de maintenir les
dimensions des structures de support dans des limites acceptables et maitrisables
et d'autre part de disposer entre les câbles d'un espace suffisant au logement des
galets horizontaux de guidage dans les stations et d'assurer la stabilité latérale.
L'écart est avantageusement compris entre 25 et 100cm, de préférence voisin de 75
cm. Le diamètre des câbles est compris dans la fourchette de 0,035 à 0,050 m et de
préférence voisin de 0,042 m.
[0010] Pour bénéficier totalement de la stabilité latérale conférée par le double appui
du chariot, le véhicule est fixé par sa suspension au chariot avec un seul degré de
liberté correspondant à une oscillation dans le plan vertical de symétrie.
[0011] Selon un développement de l'invention, le chariot porte deux paires de pinces débrayables,
deux pinces pour chaque câble, et ces pinces peuvent être décalées les unes par rapport
aux autres dans la direction de déplacement du chariot ou être disposées face à face
deux par deux avec une certaine imbrication, par exemple une disposition coaxiale
des ressorts. Les deux pinces accouplées à un même câble sont disposées symétriquement
de part et d'autre de l'axe transversal de symétrie du chariot passant par les points
résultants d'accouplement aux câbles. La commande d'ouverture et de fermeture des
pinces à l'entrée et à la sortie des stations peut être commune à l'ensemble des pinces
du chariot, mais il est préférable, pour des raisons de sécurité et de standardisation,
de prévoir un levier de commande individuel à chaque pince, venant dans la zone de
débrayage et/ou d'embrayage au contact d'un rail ou d'une came fixe de la manière
usuelle. La commande est alors symétrique par rapport au plan vertical de symétrie
des câbles pour ne pas engendrer des efforts de déséquilibre du chariot lors du fonctionnement
des leviers. Un autre mode de commande est concevable. Chaque pince est avantageusement
montée sur le chariot par l'intermédiaire d'un bloc amortisseur élastique permettant
une légère rotation d'une pince par rapport à l'autre sur un môme câble et des pinces
de l'un des câbles par rapport à celles de l'autre câble pour éviter tout gauchissement
du chariot.
[0012] Les quatre pinces constituent un quadrilatère rigide de liaison entre les deux câbles,
lesquels se déplacent obligatoirement en synchronisme. Elles présentent la même hauteur
de matière symétriquement pour passer sous des trains de galets parallèles sans exercer
des efforts dissymétriques tendant à déformer ou à gauchir le chariot.
[0013] De même les systèmes d'entraînement et/ou de freinage des véhicules à l'entrée, à
la sortie ou dans les stations sont doubles et symétriques.
[0014] Selon une caractéristique importante de la présente invention, les deux boucles de
câbles présentent une symétrie parfaite de frottement, c'est-à-dire que les résistances
à l'entraînement des deux câbles sont identiques, cela étant réalisé par des trajectoires
symétriques et/ou des dispositifs régulateurs de freinage de l'un des câbles.
[0015] Dans la station d'entraînement chaque câble passe sur une poulie d'extrémité, les
deux poulies étant identiques et superposées. L'entraînement des deux poulies est
réalisé par un système différentiel exerçant le même effort de traction sur les deux
câbles. Ce différentiel peut être mécanique, hydraulique ou électrique. L'action combinée
du différentiel, de l'égalité des frottements et de la liaison entre les deux câbles
par les quadrilatères rigides constitués par les pinces des véhicules réalise un entraînement
synchrone en évitant toute intégration de décalages et mise en oblique des véhicules.
Il est clair que des précautions analogues sont essentielles lors d'un freinage des
poulies et selon un autre développement de l'invention, le dispositif de freinage
solidarise obligatoirement les deux poulies. Un moyen simple consiste à insérer les
jantes des deux poulies coaxiales,. et très proche l'une de l'autre, entre l'étrier
du frein, les mâchoires appliquant les jantes l'une contre l'autre lors du serrage.
L'emploi d'un étrier unique assure une répartition de la force de freinage sur les
deux poulies et en même temps une liaison par friction entre ces deux poulies évitant
tout décalage. Une bande de freinage présentant une certaine élasticité peut être
rapportée au pourtour externe de chaque poulie.
[0016] En ce qui concerne le différentiel, il peut être avantageusement réalisé de façon
électrique en travaillant à puissance égale pour les deux moteurs rigoureusement identiques.
Si tel est le cas par construction, les efforts à vaincre sont les mêmes pour les
deux boucles de câbles, la vitesse de déplacement des câbles sera la même, quelque
soit les diamètres comparés des deux poulies d'entraînement, puisque la puissance
comparée est le produit de l'effort à vaincre par la vitesse de déplacement.
[0017] Pour réaliser un tel différentiel électrique, il est prévu une source d'alimentation
en courant continu commune aux deux moteurs de caractéristiques électriques identiques.
[0018] Si les deux boucles de câbles ont des efforts égaux à vaincre en ligne, si les rendements
mécaniques des machineries sont égaux et si les moteurs sont identiques, quand on
alimentera ces derniers avec une même source de courant continu, les tensions et les
intensités de courant seront les mêmes dans les deux circuits d'alimentation des moteurs
qui travailleront bien à puissance égale.
[0019] Si, par contrer un élément extérieur change - et notamment s'il se produit une inégalité
d'efforts à vaincre en ligne - les moteurs travailleront de façon dissymétrique, tension
et/ou intensité variant.
[0020] Un des intérêts essentiels de ce système de différentiel électrique est donc de signaler
- par rapport à l'état initial qui peut donc être légèrement dissymétrique - toute
inégalité de fonctionnement d'une boucle par rapport à l'autre.
[0021] Des cadrans, munis de différents seuils à fonctions de commande, permettent alors
à tout moment de connaître l'état d'une boucle par rapport à l'autre et d'arrêter
automatiquement l'installation en cas de déréglage dépassant une valeur prédéterminée.
Cette signalisation et cette boucle de commande constituent donc un dispositif de
sécurité fondamental.
[0022] Dans la station de mise sous tension chaque câble passe sur une poulie folle de renvoi,
les deux poulies étant montées sur un palonnier de tension équilibrant la tension
dans les deux poulies, palonnier mécanique, hydraulique ou électrique. Les poulies
de renvoi sont avantageusement décalées latéralement par rapport à la direction des
câbles d'une distance correspondant à l'écartement des deux câbles dans la station.
L'écartement longitudinal des deux poulies compense de légères inégalités de longueur
des deux boucles de câbles.
[0023] Dans les stations les chariots sont désaccouplés des câbles et pris en charge par
des rails de transfert passant devant les quais de débarquement et d'embarquement.
Les chariots ont quatre roues roulant sur les rails, soit par gravité, soit sous l'action
d'un dispositif moteur, par exemple une chaîne à taquets. Les roues sont disposées
par paire face à face et roulent dans les parties rectilignes sur deux rails parallèles.
Dans les courbes subsiste un seul rail, intérieur au virage, ce qui facilite les aiguillages.
[0024] Selon un mode de mise en oeuvre préféré de l'invention, le chariot est intercalé
entre les deux câbles, les pinces faisant saillie latéralement de part et d'autre
vers l'extérieur. Après ouverture des pinces et sortie des câbles par un mouvement
relatif vers le haut du chariot par rapport aux câbles, ces derniers sont déviés à
écartement pour libérer le gabarit de passage des pinces et permettre un dégagement
du chariot par le bas. Ce dégagement s'effectue à l'entrée de la station au passage
du chariot sur un tronçon de dégagement, un système symétrique à la sortie de la station
assurant l'engagement et le réaccouplement du chariot aux câbles.
[0025] La capacité des véhicules, notamment de 12 à 30 passagers, permet de limiter le nombre
de véhicules en service et il est avantageux de pouvoir stocker les véhicules ou tout
au moins un nombre suffisant de véhicules au service normal sur les rails de transfert,
le départ d'un véhicule s'effectuant à la demande.
[0026] Chaque câble porteur-tracteur passe au niveau d'un pylône sur un balancier qui peut
comporter des galets de support ou des galets de compression. Les deux balanciers
identiques sont parfaitement symétriques et leurs axes principaux sont rigoureusement
face à face. Les supports en U renversé de ces axes sont par exemple centrés face
à face en usine par une même aléseuse. Le support en U renversé laisse le libre passage
du chariot entre les balanciers. L'écartement limité des câbles, notamment de 75 cm,
permet de conserver une rigidité suffisante avec des structures usuelles. Pour conserver
la parfaite symétrie des deux balanciers, les éléments de ces derniers sont reliés
entre eux par des U renversés disposés à l'entrée de chaque élément, l'entrée étant
définie par rapport au sens de défilement des câbles.
[0027] La disposition inventive sans balancement latéral au passage des pylônes, autorise
l'emploi de galets de support dont les flasques intérieurs à la voie sont d'un diamètre
agrandi pour réaliser un dispositif anti-dérailleur très efficace.
[0028] Selon une variante de réalisation, les pinces sont orientées vers l'intérieur, le
chariot en forme de U encadrant les deux câbles. L'encombrement du chariot est accru,
mais les potences de support des balanciers sont simplifiées et se limitent à une
simple traverse portant à chacune de ses extrémités un balancier. Le dégagement du
chariot nécessite un pinçage des deux câbles.
[0029] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description
qui va suivre de différents modes de mise en oeuvre de l'invention, donnés à titre
d'exemples non limitatifs et représentés aux dessins annexés, dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique transversale d'un pylône d'une télécabine selon
l'invention;
- la figure 2 est une vue de côté du pylône selon la figure 1;
- la figure 3 est une vue à échelle agrandie du chariot selon la figure 1;
- la figure 4 est une vue en plan du chariot;
- les figures 5 et 6 sont des coupes à échelle agrandie respectivement de la pince
gauche et de la pince droite du chariot;
- la figure 7 est une vue en plan d'une variante de réalisation du chariot;
- la figure 8 est une coupe suivant la ligne brisée VIII-VIII de la figure 7;
- les figures 9 et 10 sont des coupes suivant la ligne IX-IX de la figure 7, montrant
la pince respectivement en position fermé et ouvert;
- les figures 11 et 12 sont des vues à échelle agrandie respectivement en élévation
et en plan d'un balancier selon la figure 2 à huit galets de support;
- la figure 13 est une coupe suivant la ligne XIII-XIII de la figure 11;
- la figure 14 est une vue en élévation du dispositif d'entraînement des deux câbles;
- la figure 15 est une vue schématique en plan de la station d'entraînement;
les figures 16, et 17 montrent respectivement en plan et en élévation le dispositif
de mise sous tension des câbles;
- les figures 18 et 19 sont des vues schématiques respectivement en plan et en élévation
de la station de mise sous tension;
- les figures 20 à 23 montrent le chariot, équipé d'un autre type de pinces, aux différentes
positions de la figure 18;
- la figure 24 illustre une variante de réalisation du chariot et du support de balancier
selon l'invention;
- la figure 25 est une vue analogue à celle de la figure 13, illustrant une variante
de réalisation à balanciers inclinables;
- la figure 26. est une vue analogue à celle de la figure 14, montrant un dispositif
d'entraînement à différentiel électrique.
- la figure 27 montre une autre variante ;
[0030] Sur les figures, deux câbles porteurs-tracteurs 10, 12 d'une télécabine s'étendent
en circuit fermé entre deux stations 14, 15 en passant dans les stations sur des poulies
16, 17; 18, 19 d'extrémités à axe vertical 20, 21; 22, 23. Les poulies d'extrémités
16, 17 de la station 14 sont des poulies motrices entraînant les câbles 10, 12 en
continu à une môme vitesse. Les véhicules 24 sont accouplés aux câbles 10, 12 en ligne,
plusieurs véhicules 24 pouvant se succéder ou être échelonnés le long des câbles 10,
12. A l'entrée d'une station 14, 15, les véhicules 24 sont désaccouplés des câbles
10, 12 et pris en charge par des rails de transfert 26 passant devant des quais de
débarquement et d'embarquement. Les passagers montent et descendent des véhicules
24 à l'arrêt ou circulant à faible vitesse et à la sortie de la station les véhicules
24 sont accélérés par tout moyen approprié avant d'être réancouplés aux câbles 10,
12 sur la voie opposée. Ce fonctionnement des télécabines est bien connu des spécialistes.
[0031] Les câbles 10, 12 porteurs-tracteurs sont parallèles et à un même niveau en ligne,
leur écartement constant étant compris dans la fourchette de 0,25 à 1,00m, de préférence
voisin de 75 cm. Chaque câble 10, 12 a un diamètre compris dans la fourchette de 0,035
à 0,050 m, de préférence voisin de 0,042 m. Les câbles 10, 12 sont supportés par des
pylônes 28 de support et de maintien de structure identique, seul un pylône de support
étant décrit ci-dessous en référence aux figures 1 et 2. A chacune des extrémités
d'une travée ou potence 30 est suspendu un étrier 32 en U renversé respectivement
de support des câbles 10, 12 de la voie montante et de la voie descendante. A l'extrémité
de chaque branche de l'étrier 32 est fixé un axe 38, 40 d'articulation d'un balancier
34, 36 portant les galets 42 de support des câbles 10, 12. L'écartement des balanciers
34, 36 correspond à celui des câbles 10, 12 et l'ensemble étrier 32, balanciers 34,
36 est symétrique par rapport au plan vertical de symétrie des câbles 10, 12 de trace
X-X sur la fig. 1. Les axes 38, 40 sont parfaitement alignés, leurs supports ayant
été centrés face à face en usine sur une même aléseuse. Les balanciers 34, 36 se débattent
dans des plans verticaux parallèles et comportent un nombre de balanciers secondaires
approprié à la charge. Pour conserver la parfaite symétrie des balanciers 34, 36 il
est avantageux de relier les axes secondaires, voire tertiaires, par des étriers 44
en U renversé imposant un pivotement symétrique. Sur les figures 11 à 13, seuls les
derniers éléments des balanciers 34, 36 sont reliés entre eux par des étriers 44,
disposés à l'entrée, par rapport au sens de défilement du câble 10, 12 de l'élément.
Les câbles 10, 12 passent sur les galets 42 des balanciers de support 34,36, de la
manière usuelle et il est facile de voir que l'intervalle entre les câbles 10, 12
est entièrement dégagé pour le passage des véhicules 24. Les câbles 10, 12 passent
évidemment sous les galets d'un balancier de maintien (non représenté). Les flasques,
intérieurs par rapport à la voie, des galets 42 sont agrandis pour bien encadrer les
câbles 10, 12 et empêcher tout déraillement.
[0032] Chaque véhicule 24 comprend une suspension 46 articulée à sa partie supérieure à
un axe transversal 58 d'un chariot 48 portant quatre pinces 50, 52, 54, 56 d'accouplement
aux câbles 10, 12. La largeur du corps du chariot 48 est légèrement jnféricurc à l'écartement
entre les câbles 10, 12 tandis que les mors 60, 62 des pinces 50 à 56 font saillie
des deux côtés latéraux du chariot pour enserrer les câbles 10, 12. Les figures 5
et 6 représentent schématiquement une pince prenant appui sur le câble et ayant un
mors mobile 62 disposé respectivement à l'intérieur et à l'extérieur. Les mors 60
; 62 sont sollicités en position de fermeture par un ressort 64 et chaque pince 50
à 56 comporte un levier de commande 66 coopérant dans les stations avec une came ou
un rail s'étendant le long de la trajectoire du chariot 48 pour commander l'ouverture
et la fermeture de la pince. Les pinces peuvent être d'un type différent, notamment
de ceux décrits ci-dessous.
[0033] Les pinces 50 à 56 peuvent être décalées dans la direction longitudinale du chariot
pour des raisons d'encombrement, mais il est clair que des pinces d'une structure
différente peuvent être utilisées et que les pinces 50, 54; 52, 56 se faisant face
peuvent être alignées et imbriquées. Les ressorts peuvent être coaxiaux et certains
éléments, notamment le levier de commande 66, peuvent être communs à plusieurs pinces.
Les leviers de commande 66 sont disposés face à face pour que les forces de manoeuvre
s'équilibrent et n'exercent aucune réaction transversale sur le chariot 48.
[0034] Les mors 60, 62 sont conformés pour passer sur et sous les galets 42 sans à-coup
notable et la hauteur de saillie du chariot 48 au-dessus des câbles 10, 12 est réduite
au maximum pour faciliter le dégagement. De plus, en tout plan perpendiculaire à la
ligne, cette hauteur de saillie est égale d'un câble à l'autre, de façon à éviter
toute torsion au chariot lors du passage sous les balanciers compression. Le chariot
48 porte quatre roues 68 pour le déplacement sur les rails 26 des stations 14, les
roues 68 étant disposées face à face. Des blocs (non représentés) élastiques de fixation
des pinces 50-56 autorisent un léger pivotement.
[0035] Un autre mode de réalisation du chariot 48 est illustré par les figures 7 à 10, les
quatre pinces 50, 52, 54, 56 étant du type décrit dans la demande de brevet français
N° 81 00432 du 9 Janvier 1981. Le mors mobile 62 est porté par le levier de commande
66; articulé sur un corps de pince 63 prenant appui sur le câble. Le levier 66 porte
à l'extrémité opposée un galet de commande. Le ressort 64 attaque ladite extrémité
opposée pour solliciter la pince en position de serrage du câble 10. Les pinces 54,
56, associées au câble 12 sont disposées symétriquement de part et d'autre de l'axe
transversal Y-Y du chariot 48 tandis que les pinces 50, 52, également symétriques,
encadrent les pinces 54, 56. Les points fictifs d'accouplement des pinces 54, 56;
50, 52 aux câbles 10, 12 sont ainsi situés sur l'axe Y-Y, évitant une dissymétrie
d'entraînement du chariot 48. Le fonctionnement des pinces est évident et le lecteur
peut se référer à la demande de brevet précitée pour de plus amples détails. Dans
les stations, les roues 68 roulent sur deux rails parallèles 26, l'un des rails étant
avantageusement supprimé dans les courbes, ce qui. facilite les aiguillages. Le chariot
48 porte deux plaques de friction 70 susceptibles de coopérer avec des roues d'entraînement
72 dans les stations (fig. 20). Cet entraînement est parfaitement symétrique.
[0036] La suspension 46. est droite dans le plan de symétrie des câbles 10, 12 et le seul-mouvement
autorisé, relatif au chariot 48, est un pivotement sur l'axe 58 se traduisant par
un débattement dans ledit plan de symétrie. On comprend que la suspension 46 est toujours
perpendiculaire à l'axe 58, c'est-à-dire à la ligne de niveau des deux câbles 10,
12. Comme les câbles 10, 12 sont obligatoirement au même niveau au droit des balanciers
34, 36 la suspension 46: est verticale et la stabilité des véhicules 24 au passage
des pyl8nes est remarquable. Le couple de rappel exercé sur la cabine 24 à l'entrée
des balanciers 34, 36 est proportionnel à l'écartement des câbles 10, 12 et on a intérêt
à écarter les câbles 10, 12 au maximum. Un grand écart permet d'autre part le logement
du chariot 48 entre les câbles 10, 12 et la déviation des câbles 10, 12 dans les stations
14 par des galets à axe vertical de la manière décrite ci-dessous. Inversement, les
structures de support, notamment les étriers 32, 44, deviennent rapidement trop importantes
et une distance d'écartement de 75 cm est un compromis valable. La suspension à deux
câbles 10, 12 de forte section assure une sécurité accrue et les véhicules 24 peuvent
être relativement grands, par exemple pour le transport de plusieurs dizaines de passagers.
[0037] Les câbles 10, 12 forment deux boucles sans fin s'étendant entre les stations d'entraînement
14 et de mise sous tension 15. Les poulies d'entraînement 16, 17 de la station 14
sont superposées et coaxiales, l'écartement entre les deux poulies 16., 17 étant très
faible. Les poulies d'entraînement 16, 17 sont avantageusement munies chacune d'une
piste de freinage 71, 73 prolongeant le flasque intérieur de la poulie et d'inertie
moindre que la poulie. Un étrier de freinage 74 enserre les deux pistes 71, 73 de
manière que l'un 76 des patins de freinage engage la face libre de l'une des pistes
et l'autre 78 des. patins engage la face libre de l'autre piste. Le frein est par
exemple du type hydraulique imposant un rapprochement des patins 76, 78 qui sont appliqués
sur les pistes 71, 73 avec une même force, l'étrier 74 étant monté flottant. Lors
d'un freinage les pistes 71, 73 sont appliquées l'une sur l'autre, de façon à solidariser
les poulies 16, 17.
[0038] Les axes 20, 21 des poulies 16, 17 sont reliés par des transmissions 80, 82 aux planétaires
84, 86 d'un mécanisme différentiel 88 dont les pignons 90 sont entraînés par un moteur
92. Ce mécanisme différentiel peut être hydraulique ou électrique, le résultat étant
un entraînement à force égale des deux câbles 10, 12 et un rééquilibrage permanent
de ces forces.
[0039] En se référant plus particulièrement à la fig. 15, on voit que les câbles 10,12 passent
sur des galets de guidage 92 à l'entrée et à la sortie des poulies 16,17 pour définir
les deux brins de chaque voie, l'écartement des câbles 10, 12 étant légèrement augmenté
sur des tronçons, avant et après les poulies pour les raisons décrites ci-dessous.
La disposition des câbles 10, 12 est symétrique, le câble 10 à l'intérieur de la voie
avant la poulie se trouvant à l'extérieur à la sortie et inversement, les deux boucles
passant ainsi sur le même nombre de galets de guidage 92 et subissant un même freinage
ou une même résistance de défilement.
[0040] En se référant plus particulièrement aux fig. 16 à 19, on voit que les câbles 10,12
passent dans la station de mise sous tension 15 sur des poulies folles de renvoi 18,19
identiques, mais décalées latéralement d'une distance correspondant à l'écartement
des câbles. Les poulies 18,19 sont montées sur des coulisseaux 94,95 mobiles suivant
la direction générale de la ligne et sollicités par des vérins 96,9T dans le sens
de mise sous tension des câbles 10,12. Les vérins 96,97 sont strictement identiques
et alimentés par la même source de pression 98, de façon à fournir des tensions égales
aux câbles 10,12, tout en compensant de faibles différences de longueur des boucles
de câble 10,12. Les vérins 96,97 constituent un palonnier pouvant être mécanique.
Les vérins 96,97 peuvent être remplacés par deux contrepoids outoutautre dispositif
analogue. Le fonctionnement en ligne de la télécabine se passe de commentaire et seul
le passage dans la station 15 est décrit ci-dessous en référence aux figures 18 à
23, le passage dans la station 14 étant identique. En admettant que les câbles 10,
12 défilent en synchronisme dans le sens indiqué par la=flèche sur les figures 18,
19, la voie inférieure sur la figure 18 constitue la voie d'entrée, c'est-à-dire la
voie dc désaccouplement et de dégagement du véhicule 24 des câbles 10, 12 et la voie
supérieure celle de sortie, en l'occurrence d'engagement et de réaccouplement du véhicule
24 aux câbles 10, 12.
[0041] Lorsque le véhicule 24 entre dans la station 15, les roues 68 du chariot 48 roulent
sur les rails 26 représentés en traits mixtes, et les leviers 66 commandent l'ouverture
de toutes les pinces 50 à 56 de la manière usuelle (position A, fig. 20). Les rails
26 dévient par la suite légèrement le chariot 48 vers le haut par rapport aux câbles
10, 12 pour dégager les pinces 50 à 56 des câbles 10, 12 (position B, fig. 21). En
aval de la position B, vu dans le sens de défilement des câbles 10, 12, ces derniers
passent sur des galets de guidage 92 à axe vertical pour diverger et attein- dre un
écartement supérieur à la largeur totale du chariot 48, les mors 60, 62 étant en position
ouvert. Dans cette zone la trajectoire des rails 26 s'abaisse par rapport aux câbles
10, 12, qui passent sous des galets de guidage 100 à axe horizontal pour dégager le
chariot 48 vers le bas (position D, fig. 22 et position C, fig. 23), le chariot 48
passant sous les poulies d'extrémités 18, 19. Le ralentissement du véhicule 24 peut
être engagé dès l'ouverture des pinces 50 à 56. La sortie de la station 15 est aménagée
d'une manière symétrique pour l'accouplement des véhicules 24 aux câbles suivant les
séquences inverses : passage du chariot 48 sous les poulies 18, 19, insertion du chariot
entre les câbles 10, 12, rapprochement des câbles, enfourchement des mors sur les
câbles avec synchronisation de la vitesse du chariot avec celle des câbles, et fermeture
des pinces. La symétrie des deux boucles de câbles 10, 12 est conservée.
[0042] Les véhicules 24 dégagés des câbles circulent dans la sta- ticn sur les voies usuelles
de transfert et éventuellement de stockage, permettant un débarquement et embarquement
des passagers à l'arrêt ou à vitesse réduite de circulation.
[0043] A la sortie les véhicules 24 sont réaccouplés aux câbles 10, 12 de la manière précitée.
L'aménagement de l'autre station d'extrémité 14 est identique et n'a pas besoin d'être
décrit. On peut remarquer que toutes ces opérations peuvent être facilement automatisées
comme dans les télécabines conventionnelles et qu'elles s'effectuent sans arrêt du
véhicule en ne nécessitant que des dispositifs classiques dont l'efficacité et la
fiabilité ont été éprouvées.
[0044] La capacité importante des véhicules permet de limiter le nombre de véhicules en
ligne tout en assurant un débit notable et il est possible de stocker les véhicules
24 sur les rails de transfert 26 des stations en assurant un départ à la demande.
On évite ainsi un fonctionnement à vide et toute usure inutile.
[0045] La figure 24 illustre une variante de réalisation de l'invention dans laquelle la
suspente 46 des véhicules 24 est articulée à un chariot 102, dont le châssis 104 en
U encadre extérieurement les deux câbles 10, 12. Les pinces 50-56, portées par le
châssis 104, sont orientées vers l'intérieur en direction des câbles 10, 12 enserrés
par les mors 62 se faisant face. Les pylônes sont agencés en conséquence pour un libre
passage du chariot 102, en montant les balanciers à galets de support 42 aux deux
extrémités d'une traverse 106 s'étendant transversalement entre les deux câbles 10,
12. Cette disposition inverse ne modifie pas le fonctionnement de l'installation,
mais nécessite un pincement des câbles 10, 12 dans les stations pour le dégagement
ou l'engagement du chariot 104. L'agencement du chariot 104 est plus compliqué et
plus encombrant, celui des pylônes étant par contre plus simple.
[0046] Il est clair que l'invention est applicable à des installations ayant un nombre de
pinces différent ou des pinces d'une structure différente.
[0047] La fig. 25 montre un mode de mise en oeuvre préféré des balanciers de support des
câbles 10, 12. Chaque balancier à galets de support 42 est porté par l'extrémité d'un
bras 108, 110 articulé en 112, 114 à la potence 30 pour permettre un débattement dans
le plan transversal aux câbles 10, 12. Une entretoise 116 relie les bras 108, 110
pour constituer un quadrilatère déformable maintenant les galets 42 parallèles et
à écartement constant quel que soit le débattement des bras 108, 110.
[0048] L'entraînement des poulies 16, 17 peut comprendre un différentiel électrique schématiquement
représenté à la figure 26. Chaque poulie 16, 17 est entraînée par un moteur électrique
118, 120, parfaitement identique. Les deux moteurs 118, 120 sont reliés par des lignes
d'alimentation 122, 124 à une même source de puissance électrique 126. Des appareils
de mesure 128 insérés dans les lignes 122, 124 signalent en permanence l'intensité
et la tension du courant d'alimentation de chaque moteur 118, 120. Les deux boucles
de câbles étant symétriques les puissances fournies par les moteurs 118, 120 sont
identiques et les intensités et tensions sont les mêmes. Il subsiste bien entendu
toujours une légère dissymétrie qui se traduit par une différence des intensités et/ou
tensions, mais cette différence de mesure peut être repérée ou compensée. En fonctionnement
normal, les deux câbles sont entraînés à la même vitesse et la différence de mesure
reste constante. Un incident, par exemple un accroissement de la résistance à l'avancement
de l'un des câbles est automatiquement signalé par une variation de ladite différence
de mesure et selon l'importance de cette variation, le défaut est simplement signalé
ou provoque l'arrêt de l'installation.
[0049] La figure 27 illustre une vériante de réalisation dans laquelle les deux pinces 50,54,
respectivement 52,56 sont superposées, les câbles 10,12 étant légèrement décalés en
hauteur. Ce décalage peut correspondre à celui des poulies d'extrémités dans les stations.
1. Installation de transport à câble aérien, notamment une télécabine ayant des véhicules
(24) accouplés en ligne à deux câbles parallèles porteurs-tracteurs (10,12) à défilement
continu par une suspente (46) s'étendant dans le plan vertical de symétrie des câbles
et articulée à un chariot (48) portant au moins une paire de pinces débrayables (50
- 56) pour solidariser le chariot (48) aux deux câbles en ligne et pour désaccoupler
le véhicule (24) dans les stations par débrayage des pinces (50-56) pour un embarquement
et/ou débarquement à vitesse réduite ou nulle des passagers, caractérisée en ce que
chaque pince (50-56) comporte un corps de pince (63) prenant appui en position embrayée
de la pince sur la face supérieure du câble (10,12) et présentant une faible saillie
vers le haut et une paire de mors (60,62) faisant saillie dudit corps (63) en étant
ouverts vers le bas, pour enserrer latéralement le câble, l'extrémité des mors affleurant
ou dépassant faiblement la face inférieure du câble pour faciliter le passage sur
et sous les galets (42) de support des câbles et que dans les stations (14,15) des
galets de guidage (92) dévient lesdits câbles pour modifier leur écartement et permettre
un dégagement du chariot (48) désaccouplé des câbles.
2. Installation selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque chariot (48)
comporte deux paires de pinces (50-56) pour former en position accouplée un quadrilatère
rigide de liaison entre les deux câbles (10,12) imposant un déplacement synchrone
des câbles.
3. Installation selon la revendication 2, caractérisée en ce que lesdites pinces (50-56)
sont imbriquées, les deux pinces (50,52; 54,56) accouplées à un même câble (10,12)
étant disposées symétriquement de part et d'autre de l'axe transversal de symétrie
du chariot (48) passant par les points résultants d'accouplement aux câbles.
4. Installation selon la revendication 3, caractérisée en ce que ladite faible saillie
vers le haut des pinces (50-56) est symétrique pour éviter toute dissymétrie au passage
des pinces sous des galets de compression.
5. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que les deux câbles (10,12) forment deux boucles sans fin présentant une parfaite
symétrie de frottement, de tension, de mise en mouvement et donc de trajectoire et
de vitesse.
6. Installation selon la revendication 5, caractérisée en ce que chaque câble (10,12)
passe dans la station motrice (14) sur une poulie d'entraînement (16,17), les deux
poulies d'entraînement étant reliées par un système différentiel (88) rééquilibrant
à chaque instant les efforts de traction et les vitesses de déplacement des deux câbles.
7. Installation selon la revendication 6, caractérisée en ce que ledit système différentiel
comporte une source (126) de courant électrique alimentant deux moteurs électriques
(118, 120)identiques, chaque moteur entraînant l'un des câbles (10, 12,J et des appareils
de mesure (128) pour détecter toute différence d'alimentation des deux moteurs et
toute variation de cette différence traduisant un incident sur l'un des câbles.
8. Installation selon la revendication 6, ou 7, caractérisée en ce que les deux poulies
d'entraînement (16,17) sont superposées à faible écartement pour permettre une rotation
relative libre et qu'un dispositif de freinage (74) coopère avec lesdites deux poulies
pour solidariser en rotation ces dernières lors d'un freinage.
9. Installation selon la revendication 5, caractérisée en ce que chaque câble (10,12)
passe dans la station de mise sous tension (15) sur une poulie folle de renvoi (18,19),
les deux poulies folles étant montées sur un palonnier, de manière à ce qu'à tout
moment la tension soit la même deux par deux dans les quatre brins de câble.
10. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que chaque pylône (28) comporte deux balanciers symétriques (34, 36), chacun
associé à l'un desdits câbles (10, 12) et que des éléments conjugués des deux balanciers
sont reliés mécaniquement (44) de façon à assurer un pivotement symétrique desdits
éléments, et un écartement constant correspondant à l'écartement des pinces (50-56)
des chariots.
11. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que les pinces (50, 56) font saillie latéralement de part et d'autre du chariot
(48) intercalé entre les deux câbles (10, 12), lesdits câbles étant supportés en ligne
par des balanciers (34,36.) portés par des étriers (32) en U renversé solidaires des
pylônes et lesdits câbles étant déviés à écartement dans les stations pour un dégagement
vers le bas du chariot désaccouplé préalablement des câbles.
12. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que chaque pylône (28) comporte deux balanciers symétriques (34,36), chacun
associé à l'un desdits câbles (10, 12) et fixé à l'un des côtés (108, 110) d'un parallélogramme
articulé permettant un débattement latéral symétrique par rapport à la direction longitudinale
des câbles (10, 12).
13. Installation selon la revendication 1, caractérisée en ce que les deux câbles
(10, 12) sont portés par des balanciers fixés aux extrémités d'une traverse (106)
suspendue à un pylône, les pinces (50-56;) portées par le chariot encadrant les deux
câbles de l'extérieur.
14. Installation selon lune quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que les pinces (50,52) accouplées à l'un (10) des câbles sont superposées aux
pinces (54,56) accouplées à l'autre (12) des câbles, les deux câbles (10,12) étant
décalés en hauteur.