[0001] Le métier à verges se distingue des autres métiers à tisser par un mécanisme, monté
à côté du métier, et appelé "dispositif pour le déplacement des verges" ou "dispositif
à verges". Ce mécanisme introduit respectivement retire des verges du tissu.
[0002] Les tissus velours-épinglé se composent d'un solide tissu de base, exécuté soit en
satin, soit en lin. Sur le côté supérieur du tissu on obtient un relief, (réalisé
à la formation de la foule) en donnant des pas plus grands à certains fils, appelés
fils de poil.
[0003] En formant la foule, des verges sont introduites dans l'ouverture du pas, entre la
couche supérieure du pas de base et les fils de poil levés.
[0004] Après avoir tissé quelques pas, les verges seront retirées une à une du tissu.
[0005] Les boucles formées ainsi seront serrées en permanence par la structure de l'armure.
Si les verges sont pourvues d'un petit couteau, on obtient du velours-coupé.
[0006] Pour le moment, les métiers à verges atteignent (seulement) 85 à 120 tours par minute.
[0007] La vitesse n'a pas pu être augmentée à cause des verges qui s'échauffent (par la
friction) lorsqu'elles sont retirées du tissu : les fibres brûlent.
[0008] Ainsi la productivité de ces métiers s'est stabilisée depuis plus de 40 ans sur un
niveau à peu près constant. Jusqu'ici on n'a pas trouvé une solution efficace : on
a surtout employé des palliatifs pour réduire l'échauffement des verges.
[0009] Par exemple: - en employant des lubrifiants, on peut obtenir une augmentation de
vitesse de 10 o/o, mais la discontinuité de la lubrification donne des problèmes,
et souvent on obtient un tissu de qualité inférieure.
- en introduisant plus de verges dans le tissu : de 14 à 26 fers pour le moment. Ainsi
les verges peuvent refroidir un peu plus avant qu'elles soient retirées de nouveau.
[0010] Le nombre de verges ne peut pas être augmenté beaucoup parce qu'alors d'autres problèmes
techniques s'opposent. De ce fait, l'effet sur l'augmentation du nombre de tours est
aussi minime.
[0011] L'invention concerne un procédé, qui rend possible de faire tourner les métiers à
verges plus rapidement, tout en conservant la qualité du tissu.
[0012] Le métier doit être équipé de deux ou plusieurs dispositifs pour le mouvement des
verges, qui sont coordonnés de telle façon que plusieurs verges puissent être retirées
du tissu en même temps (au lieu de l'une après l'autre, toujours séparément).
[0013] Les verges sont retirées beaucoup plus lentement; le ralentissement est relatif,
c'est-à-dire comparé au nombre de tours du vilebrequin. En d'autres termes : la vitesse
du métier peut être augmentée, sans que les verges soient retirées plus vites.
[0014] Pour la clarté : par "dispositif pour le mouvement des verges" ou "dispositif à verges"
on entend un dispositif, qui peut introduire dans le tissu, respectivement retirer
du tissu, une seule verge à la fois. Deux ou plusieurs de ces dispositifs peuvent
évidemment être construits comme une unité indivisible (le plus souvent de manière
mécanique ou électro-mécanique).
[0015] Pour un métier avec deux dispositifs pour le mouvement des verges, on peut déjà retirer
les verges trois fois plus lentement (avec une vitesse constante du métier).
[0016] L'insertion des verges se fait comme avec les métiers à verges conventionnels.
[0017] Pour la clarté on parlera dès maintenant toujours d'un métier avec deux dispositifs
à verges.
[0018] Figure 1 (Schéma des mouvements) nous montre clairement les temps disponibles pour
divers mouvements (vitesse constante du métier).
[0019] L'axe horizontale (T) montre le cours du temps (divisé en périodes de Pl au P8).
[0020] La sinusoide donne la représentation schématique du mouvement du battant. Les points
de tangence avec l'axe T donnent les moments avec battant fermé (Ll) ; les points
supérieurs donnent les moments avec battant complètement ouvert (L2).
[0021] Entre deux points de tangence successifs, le vilebrequin fait 1 tour : cette unité
de temps est représentée par P.
[0022] Sous A (en tête du schéma) nous voyons, schématiquement, le mouvement d'un métier
à verges conventionnel. La ligne montante (UR) : la verge est retirée du tissu. La
ligne descendante (IR): la verge est introduite dans le tissu.
[0023] Dans une période P une verge doit étre complètement introduite dans le tissu, respectivement
retirée du tissu.
[0024] Sous B (en bas du schéma) on montre schématiquement le mouvement d'un métier à verges
équipé selon le nouveau procédé (ici avec deux dispositifs (coordonnés) pour le déplacement
des verges, représentés par B1 respectivement B2.)
[0025] On voit maintenant trois périodes P (ou 3P) disponibles pour retirer une verge (pour
Bl aussi bien que pour B2). Le temps disponible pour introduire une verge reste une
période P.
[0026] Théoriquement il est alors possible (en ce qui concerne le problème de l'échauffement
des verges) d'augmenter la vitesse trois fois : ce n'est qu'au-dessus de cette vitesse
que les verges s'échaufferont de manière nuisible au tissu.
[0027] En appliquant ce procédé on peut monter les dispositifs pour le déplacement des verges
ou bien ensemble d'un côté du métier, ou bien séparément des deux côtés du métier.
[0028] Le métier de base doit avoir la structure plus solide et la possibilité d'atteindre
des vitesses élevées pour des tissus plus ou moins lourds, tout en gardant sa stabilité
et fiabilité.
[0029] Les dispositifs pour le déplacement des verges, qui existent déjà sur le marché,
peuvent servir (éventuellement une version adaptée et/ou plus raffinée), à condition
qu'ils permettent des vitesses d'insertion plus élevées.
[0030] Cette dernière condition est aussi primordiale lorsqu'on projète un nouveau dispositif
d'insertion des verges.
[0031] La coordination des dispositifs à verges peut être effectuée tout à fait mécaniquement,
électro-mécaniquement ou même par commande électronique (éventuellement avec micro-processeur).
[0032] Comme exemple de réalisation nous prenons le système avec deux dispositifs à verges
commandés et coordonnés électroniquement. Les dispositifs à verges se trouvent des
deux côtés du métier : c'est la réalisation la plus simple.
[0033] Au moyen d'une commande électronique et des moteurs pas à pas, des servo-moteurs
ou des moteurs en série, il est possible de régler des mouvements et/ou systèmes de
mouvements qui auparavant n'étaient pas (ou très difficilement) à régler, par des
moyens mécaniques ou électro-mécaniques seulement.
[0034] L'usage de cette technologie permet des réglages souples et programmés, ce qui rend
possible d'atteindre par approximation chaque curve de mouvement.
[0035] (Auparavant cela n'était possible qu'avec des distributions à cames et/ou des engrenages,
combinées avec d'autres mécanismes complexes : une solution technique trop coûteuse
aussi bien en construction qu'en entretien.)
[0036] Un enregistreur est monté sur le vilebrequin pour contrôler sa position. Il commande
les compteurs principaux par un système absolu : pour chaque position du vilebrequin
on a toujours une valeur constante et égale. Deux enregistreurs sur chacun des dispositifs
à verges donnent aussi (séparément) un signal de leur position.
[0037] Les compteurs et comparateurs sont coordonnés par un micro-processeur, ou également
par un module de commande avec mémoire (EPROM, PROM, ROM, etc...).
[0038] L'impulsion de l'horloge régulatrice, venant du vilebrequin, et les deux signaux
des enregistreurs des dispositifs à verges sont comparés mathématiquement par le micro-processeur
(ou le module de commande), et la commande est transmise aux servo-moteurs. Le programme
contenant les rapports mathématiques permet d'atteindre les curves de mouvement nécessaires.
1. Procédé qui permet une augmentation de la vitesse des métiers à verges, tout en
conservant la qualité du tissu.
Pour le moment, les métiers à verges atteignent 120 tours par minute au maximum.
La vitesse n'a pas pu être augmentée jusqu'à maintenant, à cause des verges qui s'échauffent
(par la friction) lorsqu'elles sont retirées du tissu : les fibres brûlent.
A cet effet, les verges doivent être retirées plus lent (relatif à la vitesse du métier):
ainsi la vitesse du métier peut être augmentée sans que les verges soient retirées
trop vites.
Par "dispositif pour le mouvement des verges" ou "dispositif à verges", on entend
un dispositif qui peut introduire dans le tissu, respectivement retirer du tissu,
une seule verge à la fois. Dans la plupart des cas, ces dispositifs sont construits
de manière mécanique ou électro-mécanique.
Le nouveau procédé pour augmenter la vitesse de ce type de métiers, est caractérisé
en ce que le métier est équipé de deux ou plusieurs dispositifs pour le mouvement
des verges, qui sont coordonnés de telle façon que plusieurs verges puissent être
retirées du.tissu en même temps (au lieu de l'une après l'autre, toujours séparément).
De cette façon, les verges peuvent être retirées plus lentement.
2. Les deux ou plusieurs dispositifs à verges, coordonnés entre eux selon revendication
1, peuvent être construits, ou bien séparément d'un côté ou des deux côtés du métier,
ou bien comme une unité mécanique ou électro-mécanique indivisible.