[0001] La présente invention concerne un dispositif de supportage de chaudière nucléaire.
[0002] Elle se rapporte plus particulièrement à une chaudière nucléaire de réacteur à eau
sous pression. Dans un réacteur de ce type, la chaudière est constituée par une cuve
fermée à parois épaisses qui contient le coeur du réacteur et au moins un générateur
de vapeur disposé à l'extérieur de la cuve, dans lequel se fait la production de vapeur.
La cuve est reliée au générateur de vapeur par des canalisations. Une pompe de circulation
assure la circulation de l'eau de refroidissement.
[0003] Un bloc chaudière de ce type est supporté par rapport au bâtiment dans lequel il
se trouve.
[0004] Selon une solution classique, dite "réacteur à boucle", la cuve, les générateurs
de vapeur et les pompes primaires sont reliés entre eux par des tuyauteries longues
et souples. Ainsi, chacun des composants du bloc réacteur, c'est-à-dire la cuve, les
générateurs et les pompes, peut être supporté de façon indépendante par des supports
qui lui sont propres.
[0005] Selon une autre solution connue, décrite dans le brevet n° EN 78 20 405 déposé le
23 juin 1978 pour "Nouveau dispositif de supportage et de protection pour chaudière
nucléaire", les générateurs de vapeur sont reliés à la cuve par des liaisons relativement
courtes et rigides. Le bloc chaudière est supporté, d'une part, par les appuis propres
de la cuve, et d'autre part, par au moins un appui situé sur chaque générateur de
vapeur. Comme dans le cas précédent, la cuve est supportée par ses appuis propres,
mais elle participe partiellement au supportage des générateurs de vapeur par l'intermédiaire
des canalisations qui la relient à ceux-ci.
[0006] Cependant, ces dispositifs de supportage présentent un certain nombre d'inconvénients.
[0007] Dans le cas de la première solution connue, le bloc chaudière présente un encombrement
et un poids importants ; d'autre part, il n'est pas possible de limiter la section
de fuite en cas de rupture d'une canalisation.
[0008] Dans le cas de la deuxième solution connue, le nombre des appuis du bloc chaudière
est supérieur à trois. Le supportage est donc hyperstatique et les défauts de coplanéité
des joints d'appui doivent être compensés par la déformation des liaisons entre la
cuve et le générateur de vapeur. Ces liaisons doivent donc avoir une souplesse, c'est-à-dire
une longueur suffisante, pour qu'il n'en résulte pas de contraintes inacceptables.
Ceci conduit donc à un encombrement qui est relativement important, bien que moins
important que dans le premier cas. D'autre part, il est nécessaire d'installer un
système complémentaire interne ou externe aux liaisons de la cuve aux générateurs
de vapeur afin de limiter la section de fuite en cas de rupture d'une canalisation.
[0009] La présente invention concerne précisément un dispositif de supportage qui remédie
à ces inconvénients de l'art antérieur. Elle décrit un dispositif de supportage dans
lequel le nombre des appuis du bloc chaudière est égal à deux ou trois, de façon à
obtenir un supportage isostatique. Ainsi, les défauts de précision dans la réalisation
des appuis n'introduisent pas d'efforts supplémentaires dans le bloc chaudière, et
en particulier dans les liaisons entre la cuve et le générateur de vapeur. Par suite,
ces liaisons peuvent être courtes et rigides, ce qui conduit à une diminution de l'encombrement
de l'ensemble.
[0010] Plus précisément, le dispositif de supportage de l'invention pour un bloc chaudière
de réacteur nucléaire, ledit bloc chaudière se composant d'une cuve, de deux ou trois
générateurs de vapeur, ces générateurs étant disposés autour de la cuve, chaque générateur
étant relié à la cuve par des canalisations de liaison permettant la circulation d'un
fluide caloporteur, ledit bloc chaudière comportant en outre des pompes de circulation
pour assurer la circulation du fluide caloporteur, le bloc chaudière étant supporté
sur des appuis rigides, se caractérise en ce que le nombre des appuis du bloc chaudière
est égal à deux ou trois, deux points d'appui au moins étant situés sous la partie
inférieure d'un générateur de vapeur, le supportage de la cuve étant assuré, au moins
partiellement, par l'intermédiaire des canalisations qui relient ladite cuve à chacun
des générateurs de vapeur de façon à ce que le supportage du bloc de chaudière soit
isostatique.
[0011] Selon une autre caractéristique, le dispositif de supportage de l'invention comporte
des butées latérales disposées à proximité de la paroi de chaque générateur de vapeur
et diamétralement opposées à la canalisation de liaison reliant le générateur à la
cuve, de façon qu'en cas de rupture d'une desdites canalisation, chacun des générateurs
de vapeur ne puisse effectuer qu'un mouvement très limité.
[0012] Ainsi, en cas de rupture transversale d'une liaison cuve-générateur de vapeur, la
valeur de la section de fuite du circuit primaire entre les lèvres des parties rompues
est réduite sans qu'il soit nécessaire de prévoir un dispositif interne ou externe
aux liaisons pour remplir la même fonction de sécurité.
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront encore à la lecture
de la description qui suit d'exemples de réalisation donnés à titre indicatif et nullement
limitatif, en référence aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 représente une vue en coupe, d'un ensemble bloc chaudière supporté par
un dispositif de supportage conforme à l'invention ;
- la figure 2 représente une vue, à échelle agrandie, d'une partie du bloc chaudière
de la figure 1 montrant le détail d'un appui disposé sous un générateur de vapeur
;
- les figures 3 à 5 représentent schématiquement différentes variantes de réalisation
d'un dispositif de supportage conforme à l'invention.
[0014] On a représenté sur la figure 1 une vue eu coupe d'un bloc de chaudière nucléaire
à eau sous pression comportant un dispositif de supportage conforme à l'invention.
Ce bloc de chaudière se compose d'une part d'une cuve 2 et de deux générateurs de
vapeur 14.
[0015] La cuve 2, à parois épaisses, est fermée à sa partie supérieure par un couvercle
4 démontable. l'intérieur de la cuve, on trouve un panier 6 portant le coeur 8 du
réacteur. Le panier 6 sépare la cuve en une zone interne chaude 10 et une zone externe
froide 12. L'eau de refroidissement pénètre à la base du coeur et se réchauffe en
le traversant.
[0016] De part et d'autre de la cuve, on trouve deux générateurs de vapeur 14 diamétralement
opposés par rapport à la cuve. Dans l'exemple de réalisation représenté, chaque générateur
14 comporte une partie primaire en partie basse, dite boîte à eau 16, et une partie
secondaire 18 où se fait la production de vapeur. La partie primaire 16 et la partie
secondaire 18 sont séparées par une plaque épaisse 20 dite plaque à tubes qui porte
les tubes 22 d'échange thermique dont les extrémités débouchent sur deux zones concentriques
de la plaque à tubes. La zone froide et la zone chaude de la boîte à eau 24 sont séparées
par une structure interne 24.
[0017] Les générateurs de vapeur 14, sont reliés à la cuve par des canalisations courtes
26 qui permettent le passage de l'eau de refroidissement qui est entraînée par des
pompes de circulation 28. Dans l'exemple de réalisation représenté, les pompes de
circulation sont disposées sous les générateurs de vapeur.
[0018] A l'intérieur des canalisations de liaison 26, on trouve un conduit 30 qui sépare
le fluide chaud qui se dirige vers le générateur de vapeur après son passage dans
le coeur du fluide froid qui retourne vers l'entrée du coeur. Ce conduit 30 est également
appelé conduit chaud.
[0019] Conformément à l'invention, des appuis 32 sont disposés sous chaque générateur de
vapeur. La cuve 2 ne comporte aucun point d'appui. Elle est supportée par l'intermédiaire
des canalisations courtes et rigides 26.
[0020] L'exemple de réalisation représenté sur la figure l'comporte deux générateurs de
vapeur seulement, et par suite deux points d'appui sous ces générateurs Etant donné
que les générateurs 14 sont diamétralement opposés, il est nécessaire de prévoir des
moyens pour empêcher le basculement du bloc chaudière. Ces moyens peuvent être constitués,
comme représenté, par un clavetage 34 situé à la partie inférieure de la cuve 2. Le
clavetage 34 interdit la rotation du bloc chaudière autour de ses appuis 32.
[0021] Selon une autre caractéristique de l'invention, on a disposé des butées 36 à proximité
du générateur de vapeur. Les butées 36 sont situées à la périphérie du bloc chaudière,
à l'opposé des canalisations de liaison 26. Elles ont pur but de minimiser la valeur
de la fuite maximale sur le circuit primaire en cas de rupture d'une canalisation
36. En effet, la seule rupture imaginable sur des liaisons aussi courtes est une rupture
transversale, c'est-à-dire du type à guillotine. Les butées 36 permettent la limitation
des mouvements de la cuve 2 et des générateurs de vapeur 14. On limite aussi la section
de fuite sans qu'il soit nécessaire de recourir à un système de sécurité complémen
- taire interne ou externe aux liaisons 26.
[0022] On a représenté sur la figure 2 une vue à échelle agrandie d'une partie du bloc chaudière
de la figure 1 qui montre le détail d'un appui 32. On reconnaît sur cette figure la
cuve 2 fermée par le couvercle 4, le panier 6 délimitant une zone chaude et une zone
froide 12. On reconnaît également le générateur de vapeur 14 avec la boîte à eau 16
constituée par une pièce massive. A l'intérieur de la boîte 16 on retrouve la structure
interne 24 et dans la canalisation de liaison -26, on retrouve le conduit chaud 30.
Le sens de circulation de l'eau a été indiqué par des flèches. La circulation de cette
eau est assurée par la pompe de circulation 28 qui est fixée à la boîte à eau 16.
Lorsque, comme c'est le cas de l'exemple de réalisation représenté sur les figures
1 et 2, les pompes de circulation 28 sont implantées sous les boîtes à eau des générateurs
de vapeur, il est nécessaire de les incliner légèrement par rapport à la verticale,
de façon à ce que le moteur des pompes puisse être disposé à l'extérieur de la paroi
épaisse de protection biologique réalisée en béton ou en acier et disposée autour
de la cuve 2.
[0023] Selon une variante de réalisation, les pompes de circulation peuvent être implantées
directement sur la cuve 2. Dans ce cas, le problème d'interférence entre les pompes
de circulation et la paroi de protection biologique 38 n'existe pas.
[0024] On a représenté sur les figures 3 à 5. trois variantes de réalisation possibles de
l'invention.
[0025] La variante représentée sur la figure 3 correspond au mode de réalisation décrit
en référence aux figures 1 et 2. Le bloc chaudière comporte deux générateurs de vapeur
14 diamétralement opposés par rapport à la cuve 2. Un appui 32 est dispose sous chaque
générateur 1
4 ; la cuve 2 ne comporte pas d'appui. Elle est supportée entièrement par l'intermédiaire
des liaisons courtes et rigides qui doivent donc être suffisamment robustes pour assurer
cette fonction. Etant donné qu'il n'y a que deux générateurs de vapeur, et par conséquent
deux points d'appui 32 seulement, il est nécessaire de prévoir des moyens pour empêcher
le basculement du bloc chaudière. Ces moyens peuvent être constitués, comme cela a
été dit dans la description de la figure 1, par un clavetage situé à la partie basse
de la cuve 2.
[0026] On a représenté sur la figure 4 un deuxième mode de réalisation de l'invention. Ce
mode de réalisation, comme le précédent, comporte seulement deux générateurs de vapeur.
Toutefois, ces générateurs ne so pas alignés. Il est donc nécessaire de prévoir un
tro sième point d'appui implanté directement sur la cuve 2, au même niveau que les
points d'appui 32. Le bloc chaudière est ainsi supporté de manière isostatique sans
introduire d'efforts supplémentaires dans les liaisons entre la cuve et les générateurs
de vapeur. Les liaisons 26 participent seulement partiellement au supportage de la
cuve.
[0027] Selon le mode de réalisation de la figure 5, le bloc chaudière comporte trois générateurs
de vapeur. Chaque générateur de vapeur repose sur un point d'appui 32. Il n'est pas
nécessaire de prévoir un point d'appui supplémentaire tel que le point 32' du mode
de réalisation de la figure 4 ni de clavetage comme dans le mode de réalisation de
la figure 3..Le supportage ici aussi est assuré de manière isostatique sans efforts
supplémentaires dans les trois liaisons 26 entre la cuve et les trois générateurs
de vapeur 14.
[0028] Il est à remarquer que le nombre de générateurs de vapeur ne peut être supérieur
à trois, puisque chacun d'eux comporte un appui 32 et que le nombre des appuis ne
peut dépasser trois pour que le supportage reste isostatique.
1. Dispositif de supportage de bloc chaudière de réacteur nucléaire, ledit bloc chaudière
se composant d'une cuve (2), de deux ou trois générateurs de vapeur (14), ces générateurs
étant disposés autour de la cuve (2), chaque générateur (14) étant relié à la cuve
(2) par des canalisations de liaison (26) permettant la circulation d'un fluide caloporteur,
ledit bloc chaudière comportant en outre des pompes de circulation (28) pour assurer
la circulation du fluide caloporteur, le bloc chaudière étant supporté sur des appuis
rigides, caractérisé en ce que le nombre des appuis (32) du bloc chaudière est égal
à deux ou trois, deux points d'appui (32) au moins étant situés sous la partie inférieure
d'un générateur de vapeur (14), le supportage de la cuve (2) étant assuré, au moins
partiellement, par l'intermédiaire des canalisations (26) qui relient ladite cuve
à chacun des générateurs de vapeur (14) de façon à ce que le supportage du bloc de
chaudière soit isostatique.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte des butées
latérales (36) disposées à proximité de la paroi de chaque générateur de vapeur (14)
et diamétralement opposées à la canalisation de liaison (26) reliant le générateur
à la cuve, de façon qu'en cas de rupture d'une desdites canalisations (26), chacun
des générateurs de vapeur ne peut effectuer qu'un mouvement très limité.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bloc chaudière comporte
deux générateurs de vapeur (14) diamétralement opposés par rapport à la cuve (2),
des moyens étant en outre prévus pour interdire la rotation du bloc chaudière autour
de ses appuis (32).
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens pour interdire
la rotation du bloc chaudière sont constitués par clavetage (34) disposé à la partie
basse de la cuve (2), entre cette cuve et le bâtiment
5 . Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bloc chaudière comporte
deux générateurs de vapeur (14) non alignés, un troisième point d'appui (32) étant
implanté sur la cuve (2).
6. Dispositif selon la revendication 5, ca- ractérisé en ce que le point d'appui (32') est situé au même niveau que les points
d'appui (32).
7. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte trois générateurs
de vapeur (14), chaque générateur de vapeur reposant sur un point d'appui (32) situé
à sa partie inférieure.
8. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le générateur de vapeur
(14) comporte une partie primaire basse (16) dite boîte à eau et une partie secondaire
(18) où se fait la production de vapeur, ces deux parties (16, 18) étant séparées
par une plaque épaisse (20) dite plaque à tubes qui porte des tubes en U d'échange
thermique dont les extrémités débouchent sur deux zones concentriques de la plaque
à tubes (20) séparées par une structure interne (24).