[0001] La présente invention concerne le séchage de matières étalables en lit, notamment
de fourrages, avec un flux d'air de débit important. Elle a plus spécialement pour
objet de réduire le coût des équipements de chauffage compatibles avec des dispositifs
économisant l'énergie tels que des systèmes de pompe de chaleur avec recyclage d'au
moins la majeure partie de l'air de séchage ou avec réchauffement de l'air atmosphérique,
le gaz étant, dans le premier cas, réchauffé par passage sur l'échangeur chaud alimenté
en calories soit par recompression directe des vapeurs extraites par le séchage, soit
par une pompe de chaleur, soit par toute autre source de calories spécialement à basse
température. Dans ces installations le réchauffement des gaz est faible et est souvent
de seulement quelques degrés.
[0002] On sait améliorer le rendement thermique d'un échangeur quelconque par le procédé
dit à contre-courant. Une circulation à contre-courant des produits à sécher et des
gaz de séchage réchauffés par passage sur un échangeur chaud a déjà été proposée par
exemple pour des produits tels que des carreaux de plâtre dans le brevet français
N° 2.304.045. Il s'agit toutefois dans ce cas de produits massifs. Dans le cas de
produits étalables en lits tels que des produits fibreux ou granulaires ou des produits
végétaux tels que les fourrages, il est bien connu que l'on obtient un séchage plus
rapide si le flux d'air ou de gaz traverse la masse du produit, surtout si le produit
est réparti en lits.
[0003] Pour associer les deux principes de séchage, à savoir le séchage par circulation
à contre-courant et le séchage par traversée du lit de matière, on ne connait à ce
jour que le principe de la circulation du matériau disposé en lits sur des surfaces
poreuses montées en série sur le trajet du flux du gaz de séchage. L'installation
classique consiste à superposer des tapis transporteurs perforés circulant en sens
inverses, la matière à sécher étant amenée à l'extrémité amont du tapis transporteur
le plus élevé et déversée à l'extrémité aval de celui-ci sur l'extrémité amont du
tapis inférieur et ainsi de tapis à tapis, le flux gazeux circulant de bas en haut
en traversant le tapis transporteur et le lit de matière qu'il porte. Le degré de
siccité de la matière croit au fur et à mesure qu'elle descend dans les étages. La
matière est en déplacement pendant toute la durée du processus de séchage, le matériel
de transport est complexe et coûteux et ce déplacement n'améliore pas l'efficacité
de l'échange d'humidité entre la matière et le gaz de séchage.
[0004] On a également proposé de déplacer la matière à sécher disposée en lit sur une aire
perforée en utilisant un dispositif faneur qui se déplace au-dessus de l'aire de séchage,
dispositif faneur qui peut être réalisé suivant le principe des rateaux faneurs ou
constitué par un hérisson tournant en sens inverse de sa direction d'avancement. Dans
ce type de séchoir le fourrage est, à chaque passage du dispositif faneur, déplacé
selon la direction inverse de la progression de ce dispositif et retourné. Le dispositif
qui pourrait être adapté à une pluralité d'aires de séchage superposées pour réaliser
un séchage à contre-courant est toutefois compliqué et aboutit à un retournement mécanique
répété du fourrage, manipulation qui est consommatrice d'énergie et susceptible de
provoquer une désagrégation de la matière.
[0005] La présente invention a pour but de proposer un procédé de séchage de matériaux étalables
en lits perméables aux gaz, selon la méthode à contre-courant, qui réduit dans une
forte mesure les investissements nécessaires pour la mise en oeuvre des procédés antérieurement
connus dans lesquels on fait circuler, en continu ou pas à pas, pendant la durée du
séchage, le matériau à sécher selon un parcours en zig-zag parallèlement à la plus
grande dimension de la surface du lit et perpendiculairement à la direction d'écoulement
du flux gazeux de séchage.
[0006] Conformément à l'invention, dans un procédé de séchage dans lequel la matière est
répartie sous forme de lits disposés parallèlement les uns aux autres et traversés
en série par le flux de gaz assurant le séchage, la matière étant maintenue dans une
même section de lit pendant la phase de séchage sur ce lit et transférée successivement
d'un lit amont au lit aval suivant à contre-courant du flux gazeux, la caractéristique
nouvelle réside dans le fait que la matière est après la phase de séchage,reprise
dans une section du lit amont, transportée et étalée dans une section homologue du
lit aval.
[0007] Par section homologue, on entend une section qui est, par rapport à la première,
déterminée par un déplacement vecto- riellement défini combinant un vecteur perpendiculaire
aux lits égal à la distance entre deux lits parallèles et un vecteur parallèle à la
direction des lits fixé arbitrairement.
[0008] Dans les procédés antérieurs, la matière à sécher constituant une section du lit
selon un plan transversal contenant la direction d'écoulement du flux gazeux, parcourait
toute la dimension du lit perpendiculaire à cette section, c'est-à-dire balayait la
surface du lit alors que, conformément au procédé de l'invention, ladite section est
transférée directement à la section homologue correspondante du lit situé en aval
selon la direction de circulation de la matière à sécher. Le procédé conforme à l'invention
réduit le nombre des manipulations de la matière et simplifie l'installation puisque
les aires de séchage sont des aires perforées fixes.
[0009] S'il s'agit d'aires de séchage de grande longueur disposées parallèlement côte à
côte dans un même plan et portant des lits de matière à sécher traversés alternativement
d'un lit au lit voisin par un flux ascendant et par un flux descendant de gaz de séchage,
la matière déposée dans une section du lit de l'aire amont est, après une fraction
de la durée totale du séchage fonction du nombre de lits en série, reprise et déposée
en étant étalée dans la section homologue de l'aire aval dont la matière a été elle-même
au préalable reprise pour être, selon le cas, évacuée ou transférée dans la section
homologue de l'aire plus en aval.
[0010] Pour réduire les transports de la matière parallèlement à la direction de la plus
grande longueur des lits, la section homologue peut être la section la plus voisine
située sensiblement immédiatement à côté de la section considérée,la distance de déplacement
parallèlement à la direction des lits devenant pratiquement nulle mais, si on désire
utiliser des moyens de transport en zig-zag selon le schéma antérieur, ceux-ci ne
transportant toutefois que la fraction du lit en cours de transport d'une section
d'une aire à la section homologue du lit aval, la distance de déplacement parallèlement
à la direction des lits peut être sensiblement égale à la longueur d'un lit.
[0011] L'installation pour la mise en oeuvre du procédé comporte une pluralité d'aires de
séchage perforées disposées parallèle ment les unes aux autres et en série selon le
trajet de circulation du gaz de séchage de manière à ce qu'elles soient traversées
successivement par le flux de gaz, avec des moyens 'pour amener la matière soumise
au séchage sur l'aire amont 'qui se trouve la plus en aval dans le flux de gaz, et
des moyens.pour la transférer d'aire en aire, jusqu'à l'aire la plus en aval qui se
trouve la plus en amont dans le flux de gaz d'où des moyens l'évacuent à l'état sec
et elle est caractérisée en ce que les moyens pour amener la matière soumise au séchage
sur l'aire amont la plus en aval dans le flux de gaz se déplacent au-dessus-de ladite
aire selon la direction du parallélisme des aires et déposent la matière à sécher
dans les sections successives de ladite aire de séchage, et en ce que les moyens pour
le transfert d'aire en ai prélèvent la matière dans une section de l'aire amont, la
transportent et l'étalent dans une section de l'aire aval dont la. matière a été enlevée
pour être transférée à l'aire plus en aval ou pour être évacuée.
[0012] Le transfert de la matière de l'aire amont à l'aire aval peut être réalisé par un
premier chassis mobile selon la longueur de l'aire amont et portant un dispositif
de ramassage ramassant sur la largeur de l'aire amont en avant du chassis et un dispositif
d'étalement étalant la matière à sécher sur la largeur de l'aire amont en arrière
du chassis et un second chassis mobile selon la longueur de l'aire aval et portant
un dispositif de ramassage ramassant sur la largeur de l'aire aval en avant du second
chassis et un dispositif d'étalement étalant la matière ramassée par le dispositif
de ramassage de l'aire amont sur la largeur de l'aire aval en arrière du second chassis
et des moyens pour transporter la matière ramassée par le dispositif de ramassage
du premier chassis au dispositif d'étalement du second chassis.
[0013] Dans le cas d'aires de séchage disposées dans un même plan, en pratique deux aires
de séchage traversées par le flux gazeux l'une de bas en haut et l'autre de haut en
bas pour laisser libre le tunnel supérieur recouvrant l'ensemble des deux aires, les
deux chassis peuvent être réunis sous forme d'un chariot enjambant les deux aires
et portant le moyen de transport disposé transversalement. Il est également possible
de prévoir deux chariots indépendants se déplaçant selon des directions inverses au
dessus des aires en occupant des positions homologues, le moyen de transport étant
constitua par des transporteurs parallèles aux aires avec un moyen de transfert de
l'aire amont à l'aire aval situé en bout d'aire amont.
[0014] La matière peut être amenée au dispositif d'étalement de l'aire amont et évacuée
du dispositif de ramassage de l'aire aval par des bennes portées par le chassis mobile
de l'aire amont et le chassis mobile de l'aire aval respectivement. Il est également
possible de prévoir de transporteurs disposés parallèlement aux aires de séchage.
[0015] Selon un autre mode de réalisation qui met à profit le fait que la matière à sécher
n'est déplacée dans le procédé que par charges successives,.la durée de transport
d'une charge ne représentant qu'une très faible partie de la durée totale du séchage,
la manutention et le transport de la matière à sécher sont assurés par un chariot
unique se déplaçant sur des rails au-dessus des diverses aires de séchage, ce chariot
comportant une plate-forme de chargement,des moyens de reprise susceptibles de reprendre
le fourrage sur une surface pour le charger sur cette plate-forme et des moyens pour
étaler le chargement de fourrage se trouvant sur cette plate-forme.
[0016] Les caractéristiques ci-dessus de la présente invention et d'autres caractéristiques
de celle-ci seront mieux comprises à la lecture de la description de divers modes
de réalisation possibles de la présente invention faite ci-après avec référence aux
dessins ci-annexés dans lesquels :
La figure 1 est une vue en plan schématique d'une installation de séchage à deux aires
dis- posées côte à côte fonctionnant selon le procédé de l'invention; la figure 2
est une vue en plan schématique d'un mode de réalisation du chariot coopérant avec
les aires de séchage ci-dessus; la figure 3 est une vue en coupe schématique par III-III
de figure 2; la figure 4 est une vue en coupe schématique par IV-IV de figure 2; la
figure 5 est une vue en plan schématique d'une installation de séchage à deux aires
côte à côte exploitée selon un autre mode de réalisation du procédé de l'invention;
la figure 6 est une vue en élévation latérale schématique d'un exemple de réalisation
du chariot de manutention utilisé dans l'installation de figure 5 et la figure 7 est
une vue en élévation à 90° de figure 6 du dispositif égalisateur du chariot de figure
6.
[0017] Comme illustré schématiquement dans la figure 1, les deux aires de séchage constituées
par une tôle perforée ou un treillis AV et AM sont disposées côte à côte et seules
les parties de ces aires où est en cours le transfert de la matiè à sécher ont été
schématisées. L'aire AM est l'aire amont sur laquelle est la matière fraîche et l'aire
AV est l'aire aval sur laquelle se termine le séchage. Le flux gazeux G, en pratique
de l'air qui par exemple est réchauffé par passage sur l'échangeur chaud d'une pompe
de chaleur, est amené sous l'aire AV et traverse de manière ascendante le lit de matière
déjà débarrassée d'une partie de son humidité que porte cette aire puis il traverse
de manière descendante, comme schématis par les flèches G, le lit de matière plus
humide porté par l'aire amont AM pour être repris en dessous de cette aire.
[0018] RAM désigne le réservoir d'amenée de la matière à sécher et REV désigné le réservoir
d'évaluation de la matière sèche dont un exemple sera décrit plus en détail ci-après
mais qui pourraient être également des transporteurs continus tels que des tapis roulants
transportant la matière dans le sens de la flèche F. Ces réservoirs ainsi que les
moyens de distribution et de reprise sur les aires et de transfert d'aire à aire qui
seront décrits schématiquement ci-après circulent dans le sens des flèches F. La matière
à sécher amenée dans le réservoir RAM est répartie sur la section a
1 pour constituer le lit A
1 en arrière du dispositif. Le lit de matière A
2 déjà à demi séchée et qui se trouve sur l'aire amont AM en avant du dispositif est
repris sur la section a
2 située en avant de a
1 pour être transféré dans la section a
3 de l'aire de séchage AV pour constituer le lit de matière A
3 en arrière du dispositif et le lit de matièr A
4 à la siccité finale qui se trouve sur l'aire aval AV en avant du dispositif est repris
pour être chargé dans le réservoir d'évacuation REV. Le réservoir d'amenée RAM est
chargé en matière à sécher à l'extrémité amont des aires de séchage et la matière
sèche est évacuée du réservoir REV à l'aval des aires de séchage.
[0019] Les détails du dispositif peuvent varier selon là nature de la matière à sécher et
on décrira plus particulièrement ci-après un dispositif adapté au séchage du fourrage.
[0020] Les aires de séchage AM-AV sont constituées chacune par une tôle perforée 1 portée
par des poutres longitudinales 2 formant rails de circulation pour le chariot et prolongées
vers le bas par des tabliers pour constituer des tunnels de soufflage et de reprise
de l'air de séchage. Les tôles 1 sont renforcées par des traverses 3.
[0021] Le bâti du chariot et les galets de roulement sur les rails 1 ainsi que les moyens
d'entraînement ne-sont pas représentés pour simplifier les dessins. Le bâti porte,
par des paliers 4-5, deux axes parallèles 6 et 7. Les deux axes sont entraînés dans
le même sens représenté par des flèches sur les figures.
[0022] Au-dessus de l'aire amont AM, l'axe avant 6 porte un hérisson dont les dents 8 viennent
tangenter la surface de la tôle perforée 1 de manière à ramasser le fourrage se trouvant
en lit sur l'aire et à le projeter,avec l'aide d'une tôle de guidage 9 et de dents
déflectrices 10,sur un tapis transporteur 11 disposé transversalement au chariot et
dont le brin supérieur circule de l'aire AM vers l'aire AV comme représenté par la
flèche Fil Une tôle 12 sur la largeur de l'aire AM empêche la matière d'être projetée
au-delà du transporteur. Au-dessus de l'aire amont l'axe arrière 7 porte un hérisson
égalisateur de lit dont les dents 13 sont espacées de la tôle 1 de l'épaisseur du
lit. En arrière de la tôle 12 et en avant du hérisson 13 débouche une goulotte 14
dont le bord arrière se prolonge par des dents déflectrices 15 intercalées entre les
dents du hérisson 13. La goulotte 14 est située à la base d'une enceinte 16 formant
réserve de fourrage à étaler pour un début de séchage sur l'aire amont AM. Au fond
de l'enceinte et sur toute sa largeur est monté un tapis transporteur 17 muni de dents
17a qui peignent la base de la charge et amènent la matière à l'ouverture de la goulotte
14, la matière étant déviée vers la goulotte par des dents déflectrices 18.
[0023] Au-dessus de l'aire aval, l'axe 6 porte le cylindre de renvoi 19 d'un tapis élévateur
20 muni de dents en saillie 21. Une tôle déflectrice 22 coopère avec le tapis élévateur
20 pour empêcher que la matière séchée se trouvant sur l'aire A
V et reprise par les dents 21 du tapis élévateur, retombe sur ladite aire. La matière
est au contraire projetée par la force centrifuge au moment du passage du tapis sur
le cylindre de renvoi supérieur 24 et elle tombe dans une enceinte 25 destinée à récolter
la matière sèche. Des dents 26 qui s'engagent entre les dents 21 du tapis élévateur
dégagent la matière qui pourrait bourrer entre lesdites dents. Au sommet de la cuve
25 est monté un tapis sans fin 27 qui peut être entraîné dans le sens de la flèche
ou descendu par des vérin 28. Ce tapis transporteur a pour but d'étaler le tas de
mati sur toute la surface de la cuve 25 et de tasser la matière pour réduire son volume.
[0024] Au-dessus de la partie du brin supérieur du tapis transporte 11 qui se trouve au-dessus
de l'aire aval AV est disposée une tôle verticale en biais 29 qui repousse vers l'arrière
la matière envoyée sur ce tapis par le hérisson 8 de l'aire amont AM de manière à
répartir à peu près celle-ci sur la tôle perforée 1 de l'aire aval. Pour égaliser
le lit,l'arbre 7 porte un hérisson dont les dents 30 passent au-dessus de la surface
supérieure de la tôle 1 à une distance égale à l'épaisseur du lit. Des dents déflectrices
31 empêchent la matière de bourrer autour du hérisson 30.
[0025] Le fonctionnement du dispositif ci-dessus décrit avec référe: aux figures 2 à 4 est
le suivant.
[0026] A l'extrémité amont des aires de séchage, à savoir vers la droite des figures, l'enceinte
25 est vide et l'enceinte 16 est chargée de matière par exemple de fourrage à sécher.
A la fin d'une demi période de séchage d'une durée égale à la moitié du temps de séchage
où lorsque le fourrage se trouvant sur l'aire aval AV a atteint le taux d'humidité
minimal correspondant au degré hygrométrique et à la tempe- rature de l'air soufflé
sous l'aire aval, le chariot est mis en route.
[0027] Les lits de fourrage qui se trouvaient sur les aires sont ramassés par le tapis élévateur
20-21 pour le fourrage sec se trouvant sur l'aire aval AV et par le hérisson 8 pour
Le fourrage à demi séché se trouvant sur l'aire amont AM. Le fourrage sec élevé par
le tapis élévateur 20-21 est devers dans l'enceinte 25. Le fourrage demi-sec ramassé
par le hérisson 8 est projeté sur le tapis transporteur 11 qui l'amène au-dessus de
l'aire aval AV sur laquelle il est étalé par la tôle 29 et le hérisson 30, cette aire
ayant été débarrassée du fourrage sec traité pendant la demi-période précédente par
le tapis élévateur 20-21.
[0028] Le fourrage à sécher se trouvant dans l'enceinte 16 est étalé par la goulotte 14
et le hérisson 13 sur l'aire de séchage amont AM qui a été débarrassée du fourrage
à demi séché au cours de la demi-période de séchage précédente par le hérisson 8.
[0029] Dans le mode de réalisation de la figure 5, on retrouve les deux aires de séchage
parallèles AM et AV qui sont traversées par le gaz de séchage selon les flèches G.
Dans ce mode de réalisation, les sections homologues sont symétriques par rapport
à un point P situé entre les aires à égale distance de leurs extrémités. A savoir
le fourrage à sécher étant alimenté en M et le fourrage sec évacué en S, le fourrage
alimenté en M est déposé dans une section a'
1 qui a été.libérée lors du cycle précédent et le fourrage à demi-séché est ramassé
dans la section a'
2 voisine de a'
1 pour être étalé dans la section a'
3 libérée au cours du cycle précédent, le fourrage sec dans la section a'
4 voisine étant ramassé pour être évacué en S.
[0030] Le mode de réalisation ci-dessus du procédé peut être mis en oeuvre avec un dispositif
transporteur, ramasseur et étaleur unique, par exemple du type décrit avec référence
aux figures 6 et 7, qui se déplace sur des rails formant un circuit au-dessus des
aires de séchage et des dispositifs de chargement M et de déchargement S. Le sens
de circulation vers l'avant est le sens de la flèche C, figure 5. Le chariot comporte
des boggies 41 avec des galets 42 dont certains sont moteurs qui portent le bâti 43.
Sous ce bâti est suspendue une plate-forme de transport 44 à une extrémité de laquelle
est monté le tambour 45 d'un pick-up 46 dont les dents passent entre des barreaux
47. La plate-forme 44 est suspendue au bâti, à l'extrémité correspondant au pick-up,par
des points fixes 48 créés par des barres 49, points fixes autour desquels sont articulés
des leviers 50 dont un des bras porte à rotation l'axe 51 du pick-up tandis que l'autre
bras est actionné par un vérin 52 agissant entre son extrémité 53 et le bâti 43. A
son autre extrémité, la plate-forme 44 est suspendue à l'extrémité 54 d'un vérin 55
articulé en 56 sur le bâti 43. La plate-forme 44 peut ainsi être soulevée, abaissée
et inclinée longitudinalement.
[0031] Un hérisson d'épandage 57 est suspendu par une barre oscillante 58 au bâti 43, la
position du hérisson par rapport au bord voisin de la plate-forme étant réglable grâce
à un vérin 59. L'étalement et l'égalisation du lot sont assurés par un étaleur désigné
dans son ensemble par la référence 60 à la figure 7. Cet étaleur comporte un bâti
61 solidaire du bras 58 lequel porte quatre axes 62 sur lesquels sont montés des pignons
63 dont au moins un est entraîné depuis l'axe du hérisson 57; ces pignons guident
deux chaînes sans fin 64. Sur lesdites chaînes sans fin sont montés des axes 65 régulièrement
espacés qui portent des volets 66 dirigés vers l'arrière et susceptibles de venir
en butée sur l'axe 65 arrière. L'ensemble est entouré par un carter 67 qui entoure
les deux brins verticaux et le brin supérieur de la chaîne, ce carter étant fermé
sur sa face verticale opposée au hérisson 57. Les chaînes sans fin du dispositif étaleur
tournent dans le sens de la flèche H pour que l'axe d'articulation des volets 66 soit
situé en avant.
[0032] Le fonctionnement du dispositif étaleur est le suivant : le hérisson 57 projette
le fourrage qui est amené contre lui en glissant sur la plate-forme 44 convenablement
inclinée par allongement du vérin 52 et réglage du vérin 59, au-dessus du brin inférieur
des chaînes sans fin 64 dans le carter 67. S'il n'y a pas de lit de formé sur la plaque
perforée 68 sur laquelle est formé le lit L ou si l'épaisseur du lit est faible comme
illustré dans la partie de gauche de la figure 7, les volets 66 pendent librement
et le fourrage projeté passe librement entre eux. Lorsque, par contre, le lit de fourrage
s'élève, les volets 66 remontent progressivement et freinent puis arrêtent le passage
du fourrage qui est retenu en lit F au-dessus des volets. Des détecteurs d'un type
quelconque connu détectent la position de relèvement de tous les volets 66, ce qui
correspond à un lit L formé sur toute la largeur de l'aire de séchage 68, et commandent
l'avancement du dispositif.
[0033] Dans son utilisation dans le procédé de séchage schématisé à la figure 5,le dispositif
de la figure 6 relevé par allongement du vérin 52 et raccourcissement du vérin 55
pour qu'il puisse circuler librement au-dessus des lits, est amené au poste M où il
reçoit, sur la plate-forme 44, une charge de fourrage correspondant à la quantité
étalée sur une aire a'. Le dispositif est alors amené au-dessus de l'aire a'
1 , le pick-up 46 étant,dans le schéma de chantier adopté,en avant du dispositif et
le dispositif étaleur à l'arrière. Au droit de l'extrémité aval de l'aire a'
1 , le chariot est arrêté, le dispositif étaleur est placé en position de coopération
avec l'extrémité de la plate-forme 44 et le fourrage est envoyé par le hérisson 57
dans l'étaleur 60. Le chariot se déplace vers l'arrière par rapport à la flèche C
(Fig. 5) pour étaler son chargement sur toute l'aire a'
l. Le pick-up 47 est alors amené au droit du bord de l'aire a' sur laquelle se trouve
le fourrage partiellement séché. L'extrémité de la plate-forme 44 portant le pick-up
est abaissée, cet abaissement étant limité par des roulettes de butée 69. Le pick-up
est alors mis en route et le dispositif avance pour balayer l'aire a'
2 et charger, sur la plate-forme 44, le fourrage se trouvant sur cette aire. Le chargement
peut être égalisé en inclinant, à l'aide des vérins, la plate-forme de chargement.
Le fourrage chargé est alors étalé sur la section a'
3 de la manière décrite ci-dessus pour la section a'
1 et le fourrage complètement sec se trouvant sur la section a'
4 est chargé sur la plate-forme 44 et déchargé en S pour être évacué.
[0034] Le dispositif décrit avec référence aux figures 6 et 7 peut également être utilisé
dans le cas d'un nombre d'aires de séchage supérieur à deux que ces aires de séchage
soient placées côte à côte ou superposées. Dans le cas d'aires superposées et pour
simplifier l'installation un dispositif tel que décrit peut être prévu pour desservir
chacune des aires, le transfert du fourrage du dispositif d'une aire à celui de l'aire
immédiatement en dessous se faisant par gravité en inclinant la plate-forme 44.
[0035] Les modes de réalisation ci-dessus décrits ne sont que des exemples illustratifs,
le procédé tel que revendiqué pouvant être mis en oeuvre de diverses autres manières.
1. Un procédé de séchage de matières égalables en lit notamment de fourrages associant
le séchage par circulation à contre-courant de la matière à sécher et du gaz de'séchage
et le séchage par traversée du lit de matière dans lequel la matière est répartie
sous forme de lits disposés parallèlement les uns aux autres et traversés en série
par le flux de gaz assurant le séchage, la matière étant maintenue dans une même section
de lit pendant la phase de séchage sur ce lit et transférée successivement d'un lit
amont au lit aval suivant à contre-courant du flux gazeux, caractérisé en ce que la
matière est après la phase de séchage reprise dans la section a2 du lit amont, transportée et étalée dans une section homologue a3 du lit aval.
2. Un procédé de séchage selon la revendication 1 avec des aires de séchage de grande
longueur disposées parallèlement côte à côte dans un même plan et portant des lits
de matière à sécher traversés alternativement d'un lit au lit voisin par un flux ascendant
et par un flux descendant de gaz de séchage, caractérisé en ce que la matière déposée
dans une section al du lit de l'aire amont est, après une fraction de la durée totale du séchage fonction
du nombre de lits en série, reprise en a2 transportée et étalée dans la section homologue a3 de l'aire aval dont la matière a été elle-même au préalable reprise en a4 pour être, selon le cas, évacuée ou transférée dans la section homologue de l'aire
plus en aval.
3. Un procédé selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que la section homologue est la section la plus voisine située sensiblement immédiatement
à côté de la section considérée.
4. Un procédé selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que la section homologue est la section résultant du déplacement, parallèlement aux
lits mais en sens inverses pour les deux lits voisins, sur une distance sensiblement
égale à la longueur d'un lit.
5. Une installation pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1, cette
installation comportant une pluralité d'aires de séchage fixes et perforées 1 disposées
parallèlement les unes aux autres et en série selon le trajet de circulation G du
gaz de séchage de manière à ce qu'elles soient traversées successivement par le flux
de gaz, avec des moyens pour amener la'matière soumise au séchage sur l'aire amont
AM qui se trouve la plus en aval dans le flux de gaz, et des moyens pour la transférer
d'aire en aire, jusqu'à l'aire la plus en aval AV qui se trouve la plus en amont dans
le flux de gaz d'où des moyens l'évacuent à l'état sec, caractérisée en ce que les
moyens 13 à 18 pour amener la matière soumise au séchage sur l'aire amont AM la plus
en aval dans le flux de gaz se déplacent au-dessus de ladite aire selon la direction
du parallélisme des aires et déposent la matière à sécher dans les sections al successives de ladite aire de séchage et, en ce que les moyens 8 à 11, 29 et 30 pour
le transfert d'aire en aire prélèvent la matière dans une section a2 de l'aire amont, la transportent et l'étalent dans une section a3 de l'aire aval dont la matière vient d'être enlevée en a4 pour être transférée à l'aire plus en aval ou pour être évacuée
6. Une installation selon la revendication 5, caractérisée en ce qu'elle comporte
un premier châssis mobile selon la longueur de l'aire amont et portant un dispositif
de ramassage 8 à 10 ramassant sur la largeur de l'aire amont en avant du châssis et
un dispositif d'étalement 13-14 étalant la matière à sécher sur la largeur de l'aire
amont en arrière du châssis et un second châssis mobile selon la longueur de l'aire
aval et portant un dispositif de ramassage 20-21 ramassant sur la largeur de l'aire
aval en avant du second châssi, et un dispositif d'étalement 29-30 étalant la matière
ramassée par le dispositif de ramassage de l'aire amont,sur la largeu- de l'aire aval,en
arrière du second châssis et des moyens 11 pour transporter la matière ramassée par
le dispositif de ramassage du premier châssis au dispositif d'étalement du second
châssis.
7. Une installation selon la revendication 5 avec des aires de séchage disposées dans
un même plan, en pratique deux aires de séchage traversées par le flux gazeux l'une
de bas en haut et l'autre de haut en bas pour laisser libre le tunnel supérieur recouvrant
l'ensemble des deux aires, caractérisée en ce que le transfert transversal de la matière
de l'aire amont AM à l'aire aval AV est réalisé par un chariot portant un dispositif
de ramassage 8 à 10 ramassant sur la largeur de l'aire amont en avant du chariot,
un dispositif d'étalement 13-14 étalant la matière à sécher sur la largeur de l'aire
amont en arrière du chariot, un dispositif de ramassage 20-21 ramassant sur la largeur
de l'aire aval en avant du chariot, un dispositif d'étalement 29-30 étalant la matière
ramassée par le dispositif de ramassage de l'aire amont, sur la largeur de l'aire
aval,en arrière du chariot et un moyen 11 pour transporter la matière ramassée par
le dispositif 8-10 de ramassage de l'aire amont au dispositif d'étalement 29-30 de
l'aire aval.
8. Une installation selon la revendication 6, caractérisée en ce que les deux châssis
mobiles sont portés par deux chariots indépendants se déplaçant selon les directions
inverses au-dessus des aires amont et aval en occupant des positions homologues, le
moyen de transport étant constitué par des transporteurs parallèles aux aires avec
un moyen de transfert de l'aire amont à l'aire aval qui est situé en bout d'aire amont.
9. Une installation selon la revendication 5, caractérisée en ce que la manutention
et le transport de la manière à sécher sont assurés par un chariot unique (Fig. 6)
se déplaçant sur des rails 40 au-dessus des diverses aires de séchage, ce chariot
comportant une plate-forme de chargement 44, des moyens 45-46 de reprise susceptibles
de reprendre le fourrage sur une surface pour le charger sur cette plate-forme et
des moyens 57-60 pour étaler le chargement de fourrage se trouvant sur cette plate
forme 44.
10. Une installation pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1, cette
installation comportant une pluralité d'aires de séchage perforées 1 disposées parallèlement
les unes aux autres et en série selon le trajet de circulation G du gaz de séchage
de manière à ce qu'elles soient traversées successivement par le flux'de gaz, avec
des moyens pour amener la matière soumise au séchage sur l'aire amont AM qui se trouve
la plus en aval dans le flux de gaz, et des moyens pour la transférer d'aire en aire,
jusqu'à l'aire la plus en aval AV qui se trouve la plus en amont dans le flux de gaz
d'où des moyens l'évacuent à l'état sec, caractérisée en ce que la manutention et
le transport de la matière à sécher sont assurés sur chaque aire par un chariot (Fig.
6) se déplaçant sur des rails 40 au-dessus de ladite aire de séchage, ce chariot comportant
une plate-forme de chargement 44, des moyens 45-46 de reprise susceptibles de reprendre
le fourrage sur une surface pour le charger sur cette plate-forme et des moyens 57-60
pour étaler le chargement de fourrage se trouvant sur cette plate-forme 44.