[0001] La présente invention concerne la protection d'un système radar contre le brouillage.
Elle a plus particulièrement pour objet un procédé et des dispositifs de réduction
de la puissance des signaux de brouillage reçus par les lobes latéraux d'une antenne
radar.
[0002] Ces signaux de brouillage sont en général des signaux de brouillage actif, naturels
ou artificiels, continus ou découpés, émis quelquefois par plusieurs brouilleurs indépendants
et qui se combinent aux bruits internes des récepteurs associés. En règle générale,
ces signaux de brouillage sont reçus par les lobes secondaires de l'antenne du radar
avec un niveau tel qu'ils diminuent considérablement le rapport signal sur bruit et
perturbent complètement le fonctionnement du radar.
[0003] Afin de diminuer les interférences ainsi produites sur les signaux utiles, on a développé
des techniques connues sous le nom d'opposition des lobes secondaires ou OLS ("Side
Lobe Cancelation" dans la terminologie anglo-saxonne). Cette technique de contre-
mesure est décrite schématiquement dans un article de MA. JOHNSON et D.C. STONER "ECCM
From the radar designer's view point" paru dans la revue "Microwave Journal" de mars
1978, pages 59 et 60 (contre-mesures électroniques contre le brouillage du point de
vue du concepteur radar). Suivant cette technique, on s'efforce d'adapter les caractéristiques
du rayonnement d'une antenne de réception au milieu environnant, de façon à maximiser
le rapport du signal utile au total des signaux parasites. Cette adaptation s'obtient
en utilisant des antennes auxiliaires, avec leurs voies de réception, dont on combine
les diagrammes avec celui de l'antenne principale considérée de façon à obtenir un
diagramme global possédant des zéros, ou tout au moins des minima, dans les directions
des brouilleurs externes tout en évitant de trop amplifier les bruits internes des
récepteurs associés aux antennes auxiliaires.
[0004] La figure 1 rappelle le schéma classique d'un système OLS multi brouilleur, comportant
un certain nombre de boucles de décor- rélation.
[0005] Un système OLS classique est un système "bouclé" comportant principalement une antenne
principale 1 et des antennes auxiliaires 2,3 associées chacune à une voie de réception
200, 300. Chacune de ces voies de réception comprend une boucle constituée par un
amplificateur 4, 40, un intégrateur 5, 50, un corrélateur 6, 60 et un mélangeur de
commande 7, 70. Dans un tel système OLS de l'art antérieur, chaque signal b, b' reçu
par une antenne auxiliaire est retranché dans un circuit 8 au signal b reçu par l'antenne
principale, après que chaque signal auxiliaire (b, b') ait été multiplié par un coefficient
de pondération (W, W') asservi à la corrélation existant entre le signal auxiliaire
et le signal exploité. Le signal exploité prend la forme b -bW-b'W. On montre que
le bruit total est alors minimum. On réalise ainsi l'adaptation au milieu mentionnée
plus haut.
[0006] On connaît également des systèmes non bouclés, dans lesquels les coefficients de
pondération optimaux W sont déterminés par un calcul qui revient à inverser la matrice
de covariance des signaux reçus par l'antenne principale et les signaux auxiliaires.
[0007] Cependant, quel que soit l'algorithme utilisé, on peut montrer que le choix des antennes
auxiliaires n'est pas indifférent à la rapidité de convergence du processus, au facteur
d'amélioration final, au rapport signal sur brouilleur, à la largeur de bande du système
et à la vulnérabilité du système à des brouilleurs additionnels.
[0008] Généralement, les antennes auxiliaires associées aux systèmes OLS connus sont peu
directives et placées souvent sur le pourtour de l'antenne principale. Une telle configuration
présente certains inconvénients :
- Etant peu directive, parfois presque omnidirectionnelle, une antenne auxiliaire
peut englober dans son diagramme plusieurs brouilleurs, entrainant une diminution
de l'efficacité et de la rapidité de convergence des boucles de pondération.
- Le gain d'une telle antenne auxiliaire est faible ; par suite, le coefficient de
pondération à attribuer au signal qu'elle délivre est relativement élevé, ce qui risque
de ramener dans la voie principale une fraction d'autant plus importante du bruit
thermique du récepteur associé et de diminuer le facteur d'amélioration final du rapport
signal sur brouilleur. On rappelle que le facteur d'amélioration est le rapport du
rapport signal sur bruit en l'absence au rapport en présence du procédé de réduction
de la puissance du bruit utilisé, c'est-à-dire en fait le quotient du rapport signal
sur bruit avant et après l'opération de réduction de la puissance de bruit envisagée.
- Le diagramme auxiliaire est large et recueille donc des échos parasites, appelés
aussi clutter, ce qui diminue l'efficacité du système.
- Le centre de phase d'une antenne auxiliaire est généralement éloigné de celui de
l'antenne principale et le coefficient de pondération W associé est très sensible
à la fréquence. Dans le ,cas d'un radar à fréquence aléatoire par exemple, ce coefficient
devra varier très rapidement, empêchant ainsi le système d'être à très large bande.
- Le diagramme global, résultant de la combinaison du diagramme de l'antenne principale
et des diagrammes des antennes auxiliaires qui sont peu directifs, présente des lobes
latéraux perturbés par le fait que les lobes des antennes auxiliaires captent des
brouilleurs qui ne gênaient pas l'antenne principale seule.
- On peut montrer qu'il existe des combinaisons entre directions de brouilleurs et
antennes auxiliaires non directives qui ne convergent vers aucune solution. L'ensemble
des sources auxiliaires quasi-ponctuelles avec leurs coefficients de pondération présente
un diagramme à caractère angulairement périodique, alors que les lobes latéraux de
l'antenne principale ne le sont pas. Comme le système OLS revient à opposer les uns
aux autres, cette opposition, si elle est réalisée dans une direction, a peu de chance
de l'être dans les directions séparées par une ou plusieurs périodes angulaires.
[0009] L'objet de l'invention est à la fois un procédé et un dispositif de réduction de
la puissance des signaux de brouillage reçus par les lobes latéraux d'une antenne
radar qui pallient les inconvénients rappelés ci-dessus.
[0010] Suivant l'invention, le procédé de réduction de la puissance de signaux de brouillage
susceptibles d'être reçus par les lobes latéraux d'une antenne radar est caractérisé
par le fait que les diagrammes auxiliaires sont directifs, présentent un zéro dans
la direction du rayonnement maximal du diagramme principal, ont un centre de phase
proche de celui du diagramme principal et présentent un gain minimum dans les zones
où le niveau des lobes latéraux du diagramme principal est suffisamment bas pour éviter
de capter les brouilleurs dans ces zones.
[0011] Suivant un mode de réalisation de l'invention, on dispose en outre des limiteurs
dans différentes boucles de corrélation, augmentant la vitesse de convergence des
dites boucles. Le rôle du limiteur est de réduire l'étalement du spectre des valeurs
propres de la matrice de covariance. Si b. sont les signaux des diverses voies auxiliaires
(i = 1,2 ...), la matrice de covariance est celle dont le terme général est le coefficient
de corrélation entre les signaux des voies auxiliaires repérées i et K soit Rik =
valeur moyenne de (bi bk
*). Dans ces conditions, la vitesse de convergence des boucles de corrélation dites
également d'optimisation, est augmentée.
[0012] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
qui va suivre donnée à l'aide des figures qui représentent, outre la figure 1 relative
à l'art antérieur :
- La figure 2a, un réseau linéaire avec son illumination ;
- La figure 2b, le diagramme typique du réseau de la figure 2a ;
- La figure 3, l'échantillonnage du diagramme ;
- La figure 4a, une antenne multifaisceau de façon schématique;
- La figure 4b, les diagrammes d'échantillonnage de l'antenne de la figure 4a ;
- La figure 5, une antenne multifaisceau, variante de celle de la figure 4a ;
- La figure 6, une antenne réseau alimentée par une lentille ;
- La figure 7, une source primaire complexe alimentant une antenne multifaisceau ;
- La figure 8, une antenne multifaisceau avec alimentation en chandelier ;
- La figure 9, les lois d'illumination correspondant aux diagrammes de l'antenne de
la figure 8 ;
- La figure 10, le diagramme de la voie somme (S) ;
- La figure 11, le diagramme de la voie différence (D) ;
- La figure 12, le diagramme de la voie écart (E) ;
- La figure 13, le diagramme de la voie double différence (D'), et
- La figure 14, le dispositif suivant l'invention avec des limiteurs.
[0013] Sur ces différentes figures, les mêmes références se rapportent aux mêmes éléments.
[0014] Dans la partie introductive à la présente demande, on a montré que les inconvénients
des systèmes OLS auxquels on veut remédier proviennent de la faible directivité des
antennes auxiliaires que l'on combine à l'antenne principale du radar, dans le but
d'obtenir une réduction de la puissance des signaux de brouillage reçus par les lobes
latéraux de l'antenne principale.
[0015] Suivant l'invention, les conditions auxquelles doivent répondre les diagrammes des
antennes auxiliaires pour que, de leur combinaison avec le diagramme principal, on
obtienne la réduction de puissance des signaux de brouillage sans subir les inconvénients
signalés, sont donc les suivantes :
- Les antennes auxiliaires doivent être très directives. Ainsi, chaque diagramme d'antenne
auxiliaire ne capte, en règle générale, qu'un seul brouilleur dans son lobe principal.
Un ensemble d'antennes auxiliaires à grande directivité exécute ainsi un préfiltrage
spatial. Cette grande directivité entraîne généralement un gain important pour l'antenne
auxiliaire : le coefficient de pondération à utiliser est de la sorte faible et le
rapport du bruit du récepteur de l'antenne auxiliaire au bruit total est faible, donnant
ainsi un bon facteur d'amélioration.
- Le diagramme auxiliaire présente un zéro dans la direction de rayonnement maximal
de l'antenne principale, ou tout au moins un gain minimum dans cette direction ; cela
évite de recueillir le clutter ; le diagramme principal n'est pas perturbé et le gain
dans les autres zones utiles est renforcé.
- Le centre de phase des diagrammes auxiliaires est proche de celui du diagramme principal
; cela est favorable à une optimisation à large bande.
- Les diagrammes auxiliaires présentent de plus, un gain minimum dans les zones où
le niveau des lobes latéraux de l'antenne principale seule est suffisamment bas ;
cela évite d'y capter des brouilleurs.
[0016] Il en résulte que, suivant l'invention, les antennes principales et auxiliaires doivent
présenter des diagrammes tels que l'ensemble des antennes constitue une sorte de filtre
spatial de l'environnement de l'antenne.
[0017] Suivant une première variante de l'invention, on peut définir une structure d'antenne
dont les diagrammes auxiliaires optimisés présentent les caractéristiques qui ont
été données. De tels diagrammes sont des diagrammes dits d'échantillonnage, réalisés
à partir d'un réseau linéaire.
[0018] La figure 2a présente de façon schématique un réseau linéaire 9 de longueur L, repéré
par une abscisse x et qui est le siège d'une illumination IL, définie par la fonction
complexe scalaire f(x) bornée au domaine (

,

). Ce réseau rayonne, dans une direction 0 repérée par rapport à la normale N au réseau
9, un diagramme F ( τ) bien représenté, sur la figure 2b, par la transformée de Fourier
de f(x), soit

avec :

, λ étant la longueur d'onde.
[0019] Ce diagramme possédant un spectre à support borné, on sait d'après le théorème de
l'échantillonnage qu'il peut être représenté, comme illustré sur la figure 3, comme
une combinaison linéaire de diagrammes élémentaires d'échantillonnage sous la forme

[0020] Chaque diagramme d'échantillonnage possède les caractéristiques qui sont celles requises
suivant l'invention pour un diagramme auxiliaire.
[0021] On notera que, si la structure de l'antenne est telle que chaque diagramme d'échantillonnage
(en nombre N) fait l'objet d'une entrée séparée, comme c'est le cas par exemple d'un
réseau excité par une matrice de Buttler ou une matrice équivalente, il est possible
de contrôler les coefficients a
k de façon à annuler le diagramme résultant dans les N directions de brouilleurs, en
effectuant comme cela a été rappelé la somme des signaux reçus par les antennes élémentaires
constituant le réseau, pondérés par des coefficients asservis à la condition de maximalisation
du rapport signal sur bruit total.
[0022] Des diagrammes élémentaires répondant aux caractéristiques énoncées sont ainsi obtenus
avec une antenne multifaisceau dont les diagrammes élémentaires sont des diagrammes
directifs, adjacents, de préférence orthogonaux, couvrant le domaine angulaire à protéger
contre les brouilleurs.
[0023] Une telle antenne multifaisceau est représentée figure 4a de façon très schématique.
[0024] On y reconnait le réseau linéaire 9 d'antennes élémentaires alimenté par une matrice
10, pouvant être une matrice de Buttler ou de Maxson. Les voies d'alimentation comportent
toutes un dispositif de pondération 11, affectant au signal qui les parcourt un coefficient
de pondération (Wi) déterminé de façon connue ; ces voies sont connectées à un dispositif
de sommation 8, recevant également la voie principale et alimentant un récepteur 12
qui délivre le signal débarrassé des brouilleurs, ou du moins un signal dans lequel
l'effet du brouillage est fortement atténué.
[0025] La figure 4b montre les diagrammes des différentes antennes élémentaires 1 à N qui
jouent le rôle des diagrammes d'échantillonnage définis plus haut.
[0026] La figure 5 représente de façon schématique une antenne multifaisceau dont les diagrammes
élémentaires répondent aux caractéristiques qui ont été définies précédemment et qui
est utilisée avantageusement pour réduire la puissance des brouilleurs captés par
l'antenne.
[0027] L'antenne réseau 9 est alimentée par un diviseur de puissance 13 à travers des déphaseurs
14, créant la voie principale. Les voies auxiliaires sont créées à partir de coupleurs
15, placés devant les déphaseurs 14, qui dérivent une partie de l'énergie incidente
vers une matrice de Buttler 10 dont les autres bornes sont connectées à des pondérateurs
11 connectés à un sommateur 8 recevant la voie principale VP. Le sommateur est connecté
à un récepteur 12.
[0028] D'autres antennes réseau répondent également au problème et l'on peut citer entre
autres une antenne réseau alimentée par une lentille, de préférence aplanétique. Dans
une antenne de ce type, représentée schématiquement figure 6, les sources primaires
17 éclairant la lentille 16 engendrent, dans un domaine entourant la voie principale
18, les diagrammes directifs auxiliaires 19 recherchés. L'addition pondérée, en phase
et en amplitude, des signaux reçus par le diagramme auxiliaire 19, captant un brouilleur
B, aux signaux reçus par le diagramme principal 18 permet d'obtenir des signaux résultants
dans lesquels le brouilleur est atténué.
[0029] On peut également utiliser, dans un même domaine d'antennes, une antenne réseau réflecteur
alimentée par un réseau de sources primaires. Dans ce cas, tout comme d'ailleurs dans
le précédent, la source primaire peut-être complexe et présenter une implantation
particulière. La figure 7 représente une telle source primaire qui autorise une meilleure
exploitation de l'antenne dans le cadre de l'invention. Effectivement les deux systèmes
d'antenne décrits ci-dessus sont particulièrement efficaces contre des brouilleurs
multiples situés dans des directions pas trop éloignées de celle du lobe principal,
éloignement que l'on peut mesurer en quelques largeurs à 3dB. Si ces brouilleurs se
répartissent dans un plan "horizontal" autour du lobe utile, ce qui est fréquent dans
le cas de brouilleurs puissants éloignés, les sources sont réparties comme montré
figure 7. La source principale SP monopulse donnant le lobe principal est placée au
centre d'un système d'axes OX, OY et les sources auxiliaires Si (i = 1 à 6) sont réparties
tout autour, pouvant créer des diagrammes conformément à l'invention mais non identiques
les uns aux autres suivant la répartition la plus probable des brouilleurs.
[0030] D'autres types d'antenne réseau peuvent également être utilisés, conformément à l'invention,
pour réduire la puissance des brouilleurs. Ce sont les antennes réseau alimentées
par un diviseur en chandelier, ou en espalier, c'est-à-dire un circuit distributeur
à divisions successives, réalisé avec des technologies diverses comme des guides d'onde
coaxiaux, triplaques, circuits imprimés... La voie principale est constituée par l'entrée
d'excitation principale, ou entrée de la voie somme "S" qui produit une illumination
symétrique, équiphase, atténuée sur les bords en forme de cloche. Cependant, la voie
principale, par suite d'un contrôle imparfait, le long du réseau, de la phase et de
l'amplitude dans la bande de fréquences à couvrir, est accompagnée de lobes latéraux
diffus susceptibles de recueillir des signaux parasites dus à des brouilleurs extérieurs.
Pour obtenir des diagrammes auxiliaires répondant aux conditions mentionnées au début
de la description, on remplace les coupleurs élémentaires existant normalement dans
le diviseur en chandelier par des coupleurs directifs ou du type Té magique ou du
type anneau hybride. Tous les coupleurs élémentaires ne sont pas systématiquement
remplacés mais un certain nombre d'entre eux.
[0031] A titre d'exemple la figure 8 représente, sous une forme très schématique, le réseau
linéaire 9 de longueur L alimenté par un chandelier de sorte que l'on y peut distinguer
quatre sous-réseaux 20, 21, 22, 23 répartis symétriquement et alimentés avec la même
puissance et de façon équiphase par des coupleurs 25, 26, 27 et 28, par exemple des
T magiques. On y peut alors définir un certain nombre de diagrammes. Le coupleur central
25 détermine une voie somme S donnant le diagramme principal et une voie différence
D donnant un diagramme différence pour constituer un diagramme auxiliaire au sens
de l'invention.
[0032] Les coupleurs 26 et 27 comportent chacun une voie différence qui sont associées par
des lignes de même longueur à un coupleur 28, Té magique ou anneau hybride, qui, élaborant
la somme et la différence des signaux qu'il reçoit, définit deux autres diagrammes
auxiliaires, correspondant à ce qui a été appelé, dans une publication antérieure
de la demanderesse, la voie écart (E) et la voie double différence (D'). Si l'on représente
par a, b, c, et d respectivement les amplitudes des signaux créés par les réseaux
20-23, la voie écart E est caractérisée par un diagramme ((a-b) + (c-d)) et la voie
double différence D' par ((a-b) - (c-d)).
[0033] La figure 9 représente les lois d'illumination des différentes voies qui ont été
définies à partir de l'antenne réseau de la figure 8.
[0034] Les figures 10 à 13 représentent les diagrammes, en décibels en fonction de l'angle
0 en degré, des différentes voies principale et auxiliaires (S, D, E et D' respectivement)
sur lesquelles on peut observer un certain nombre de propriétés qui sont celles définies
au début de la présente description :
1. Les diagrammes auxiliaires possèdent un zéro dans l'axe.
2. Le diagramme auxiliaire différence D, possède un gain relativement élevé vis-à-vis
des lobes latéraux de la voie somme S, même pour les lobes éloignés de l'axe.
3. Les centres de phase des illuminations auxiliaires coïncident avec celui de la
voie principale S.
4. Les diagrammes auxiliaires écart (E) et double différence (D') possèdent des zéros
alternés ; ainsi, si un brouilleur tombe dans un zéro d'un diagramme auxiliaire, il
est reçu par l'autre diagramme, réalisant une ébauche de préfiltrage spatial.
[0035] On a indiqué au début de la présente description qu'il y avait une relation entre
l'étalement du spectre de la matrice de covariance et les performances du procédé
considéré de réduction de la puissance des signaux de brouillage reçus par les lobes
latéraux de l'antenne du radar. En fait, si l'on veut que le système soit efficace
sur toute la dynamique des valeurs propres, ou sur toute la dynamique de brouillage
dans le cas où la matrice est diagonale, le temps d'adaptation est proportionnel à
cette dynamique.
[0036] Si l'on suppose que chaque brouilleur n'est capté que par une seule antenne auxiliaire
et que de plus les niveaux de brouillage reçus sur les voies auxiliaires sont tous
égaux, les boucles de corrélation sont parfaitement découplées et la matrice de covariance
fonctionne en parallèle et de façon identique. Cette situation toutefois est celle
relativement sans problème d'un système OLS monobrouilleur. Si les diagrammes auxiliaires
sont suffisamment directifs et donc chaque diagramme ne capte qu'un seul brouilleur,
les autres brouilleurs étant reçus par des lobes latéraux du diagramme considéré,
il en résulte que le plus souvent la matrice de covariance est à dominante diagonale.
Le découplage partiel ainsi obtenu pour les boucles de corrélation peut-être exploité
pour améliorer les performances dynamiques du système. Pour ce faire, suivant l'invention,
on insère un limiteur entre chaque antenne auxiliaire et le mélangeur de corrélation
associé.
[0037] La figure 14 représente de façon schématique le dispositif ainsi réalisé. L'antenne
réseau 9 détermine la voie principale VP et les voies auxiliaires 200, 300, 400...
qui sont toutes connectées au circuit de sommation 8. Dans la boucle de corrélation
représentée figure 14 est inséré un limiteur 29 avant le corrélateur 6, à travers
lequel passe le signal b
1 issu de l'antenne auxiliaire. Ceci est réalisé pour chaque boucle de corrélation.
[0038] Dans le cas d'antennes auxiliaires à faible directivité, voire omnidirectionnelles,
toutes les valeurs propres de la matrice sont multipliées par une même constante.
Il en résulte que la dynamique des valeurs propres est inchangée et l'on ne gagne
rien du point de vue rapidité de convergence. Par contre, dans le cas d'antennes auxiliaires
directives, on gagne approximativement dans un rapport de 2 sur l'étalement du spectre
exprimé en décibels. Il en résulte une nette amélioration de la rapidité de convergence
du système.
[0039] On a ainsi décrit un procédé et des dispositifs mettant en oeuvre ce procédé, pour
réduire 1a puissance des signaux de brouillage reçus par les lobes latéraux d'une
antenne radar.
1. Procédé de réduction de la puissance de signaux de brouillage susceptibles d'être
reçus par les lobes latéraux d'une antenne radar, suivant lequel on combine le diagramme
de rayonnement de cette antenne, dit diagramme principal, avec des diagrammes de rayonnement
auxiliaires qui lui sont associés dans le but d'obtenir un diagramme global possédant
des minima dans les directions des brouilleurs, le procédé étant caractérisé par le
fait que les diagrammes auxiliaires (1-N) sont directifs, présentent un zéro dans
la direction du rayonnement maximal du diagramme principal, ont un centre de phase
proche de celui du diagramme principal et présentent un gain minimum dans les zones
où le niveau des lobes latéraux du diagramme principal est suffisamment bas pour éviter
de capter les brouilleurs dans ces zones.
2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que les signaux provenant
des diagrammes auxiliaires sont soumis à une pondération avant d'être additionnés
aux signaux du diagramme principal, les signaux des diagrammes auxiliaires subissent
en outre une limitation de leur amplitude lors du calcul de la pondération.
3. Dispositif de réduction de la puissance de signaux de brouillage reçus par les
lobes latéraux d'une antenne radar, caractérisé par le fait qu'il met en oeuvre le
procédé selon l'une des revendications précédentes.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que les diagrammes
auxiliaires sont créés par une antenne multifaisceau dont les faisceaux sont directifs,
adjacents, orthogonaux et disposés de façon à couvrir le domaine angulaire à protéger
contre les brouilleurs, la dite antenne étant constituée par un réseau linéaire (9)
d'antennes élémentaires alimentées par une matrice (10) de Buttler ou de Maxson et
comportant en outre un dispositif de pondération (11).
5. Dispositif suivant la revendication 4 mettant en oeuvre le procédé suivant la revendication
2, caractérisé par le fait qu'il comporte des limiteurs (Li), insérés dans chaque
voie auxiliaire entre le dispositif de pondération (11) et l'élément rayonnant le
diagramme auxiliaire correspondant.
6. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que les diagrammes
auxiliaires sont créés par une antenne réseau (Fig. 6) alimentée par une lentille
aplanétique (16) illuminée par des sources primaires (17).
7. Dispositif suivant l'une des revendications 3 ou 5, caractérisé par le fait que
les diagrammes auxiliaires sont crées par une antenne réseau réflecteur, alimentée
par un réseau de sources primaires (Fig 7).
8. Dispositif suivant la revendication 6, caractérisé par le fait que le réseau de
sources primaires (Fig. 7) comprend une source principale (SP) du type monopulse entourée
de sources auxiliaires (Si à Si6) créant des diagrammes directifs auxiliaires distincts, suivant la répartition la
plus probable des brouilleurs .
9. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que les diagrammes
auxiliaires sont créés par des antennes réseau alimentées par un diviseur en chandelier
(Fig. 8) dans lequel les coupleurs (25 à 28) sont des coupleurs directifs ou du type
Té magique ou du type anneau hybride.
10. Dispositif suivant la revendication 8, caractérisé par le fait que le diagramme
principal de l'antenne est celui créé par la voie somme et les diagrammes auxiliaires
sont ceux créés respectivement par la voie différence (D), la voie écart (E) et la
voie double différence (D').