[0001] On a déjà proposé d'éliminer l'eau de certains matériaux par compression afin notamment
de réduire l'énergie calorifique nécessaire pour le séchage ultérieur. Ceci a été
appliqué en particulier aux fourrages. Le principe de base consiste à comprimer le
fourrage contre une paroi perforée à travers laquelle passe l'eau exsudée de la matière.
Par une analyse approfondie de ce procédé de déshydratation, l'inventeur a constaté
que le degré de déshydratation est inférieur à celui théorique correspondant à la
compression appliquée. Il a alors supposé que ceci était dû à une réabsorption ou
à une mauvaise évacuation de l'eau exprimée et que la cause en était la tension de
surface qui fait qu'un certain volume d'eau est retenu dans les perforations de faible
diamètre de la paroi perforée et dans les gouttes qui se forment sur la surface opposée
de la paroi. Si donc, comme usuellement, on comprime une matière présentant une élasticité
résiduelle et qui se comporte comme une matière spongieuse, contre une paroi perforée,puis
libère la force de compression, la matière en se détendant réabsorbe le volume d'eau
contenu dans les perforations et dans les gouttes.
[0002] La présente invention a pour but de remédier à l'inconvénient ci-dessus et d'améliorer
le taux de déshydratation obtenu pour une force de compression donnée.
[0003] Le procédé de déshydratation par compression conforme à l'invention dans lequel on
comprime la matière à déshydrater contre une paroi séparatrice perforée est caractérisé
en ce que, pendant que la matière est maintenue à son taux de compression maximal,
on élimine mécaniquement par l'un ou une combinaison des moyens constitués par le
balayage, l'essuyage et l'épongeage, au moins partiellement le liquide exprimé maintenu
en surface sur la paroi perforée ou se trouvant dans les perforations de celle-ci.
[0004] Le balayage qui peut être réalisé par passage d'une raclette élimine essentiellement
les gouttes en saillie sur la surface extérieure de la paroi perforée mais, sauf à
être répété pour assurer un entraînement par capillarité, il n'élimine pas l'eau se
trouvant dans les perforations. Le balayage est donc utilisé de préférence dans le
cas d'une paroi mince. L'essuyage assure l'enlèvement du liquide en surface et aussi,
par la capacité d'absorption de l'élément d'essuyage, un certain entraînement par
capillarité d'une partie de l'eau se trouvant dans les perforations. L'épongeage assure
un effet d'absorption plus puissant et de même que la masse comprimée soumise à dessication
peut, lors de sa détente, réabsorber l'eau des perforations et des gouttes formées
sur la surface externe de la paroi perforée, l'épongeage peut absorber non seulement
ce volume d'eau mais aussi une partie de l'eau se trouvant emprisonnée dans les cavités
capillaires de la masse comprimée voisines des perforations. Les méthodes d'élimination
de l'eau exprimée mais retenue par la paroi perforée peuvent être combinées entre
elles. C'est ainsi notamment que l'on peut combiner un balayage qui élimine une grande
partie du liquide exprimé avec un épongeage, le volume d'eau épongé se trouvant de
ce fait réduit et plus facile à éliminer, par exemple à exprimer, du milieu spongieux
d'épongeage en vue de la réutilisation ultérieure de ce dernier.
[0005] L'installation utilisée pour la mise en oeuvre du procédé peut être du type en continu
ou du type par charges successives.
[0006] Dans le cas de l'application du procédé à une installation du type en continu, la
matière est comprimée entre un cylindre ou une surface de révolution analogue et une
surface faisant face à au moins un secteur de la surface de révolution ou du cylindre
et mise en pression contre ledit secteur au moins l'une des deux parois formant surfaces
de pression étant perforée et, conformément à l'invention, on utilise un moyen de
balayage, d'essuyage et/ou d'épongeage qui coopère avec la surface opposée à la surface
de pression de la ou des parois perforées, et qui agit en un point fixe au voisinage
et aussi près que possible de la génératrice où la pression est maximale et immédiatement
en aval de celle-ci.
[0007] Dans le cas de l'application du procédé à une installation du type par charges successives,
la matière est placée entre deux parois formant surfaces de pression dont l'une au
moins est perforée, les deux surfaces sont mises en pression l'une vers l'autre pour
comprimer la matière et un moyen de balayage, d'essuyage ou d'épongeage est déplacé
en contact avec la totalité de la surface de la ou des parois perforées opposée aux
surfaces de pression pour en éliminer l'eau exprimée avant suppression de la force
de compression.
[0008] L'installation pour mise en oeuvre du procédé conforme à l'invention comporte, en
combinaison, une paroi perforée mécaniquement résistante et un moyen de mise en pression
pour comprimer la matière dont l'eau est à éliminer contre ladite paroi et elle est
caractérisée en ce qu'elle comporte un moyen mécanique de balayage, d'essuyage et/ou
d'épongeage pour éliminer au moins partiellement l'eau retenue par capillarité sur
la surface de la paroi perforée opposée à la matière soumise à la compression.
[0009] Une installation fonctionnant en continu pour la mise en oeuvre du procédé conforme
à l'invention et comportant de manière connue, un cylindre ou une surface de révolution
analogue entraîné en rotation et une surface faisant face à au moins un secteur de
la surface de révolution ou du cylindre et susceptible de se déplacer avec la même
vitesse que celle du cylindre ou de la surface de révolution, avec des moyens sollicitant
les deux surfaces en pression l'une contre l'autre en comprimant la matière à déshydrater
interposée entre elles, l'une au moins des deux parois constituant les surfaces en
regard étant perforée,est caractérisée en ce qu'elle comporte au moins un moyen fixe
de balayage, d'essuyage et/ou d'épongeage coopérant avec la surface de la ou des parois
perforées opposée à la surface en regard et placé au voisinage et aussi près que possible
de la génératrice de pression maximale.
[0010] Une installation fonctionnant par charge successive pour la mise en oeuvre du procédé
conforme à l'invention et comportant de manière connue au moins deux parois en regard
susceptibles d'être déplacées l'une vers l'autre, l'une au moins des parois étant
perforée, et un moyen pour solliciter les deux parois l'une vers l'autre en comprimant
la matière à déshydrater interposée entre elles,est caractérisée en ce qu'elle comporte
un moyen de balayage, d'essuyage et/ou d'épongeage en contact avec la surface de la
ou des parois perforées opposée à la surface en regard et des moyens susceptibles
de déplacer ledit moyen sur toute ladite surface.
[0011] Conformément à l'invention, la paroi perforée doit être aussi mince que possible
afin de réduire au maximum le volume des perforations. Pour ce faire il est préférable
de donner à la paroi perforée une section ayant une génératrice sensiblement en chainette
ou semi-circulaire ou constituée par une succession de chainettes ou de demi-cercles
s'appuyant sur des longerons résistants situés aux racines des courbes. Comme cela
est bien connu une telle forme permet, pour une charge donnée appliquée perpendiculairement
à la section du cadre d'avoir une tension minimale dans la fibre et donc de réduire
la section de la fibre donc l'épaisseur de la tôle.
[0012] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description de deux modes de réalisation
illustrés dans les dessins schématiques ci-annexés dans lesquels :
La figure 1 est une vue en coupe d'une installation fonctionnant en continu; la figure
2 est une vue en coupe d'une installation fonctionnant par charges successives et
la figure 3 est une vue en coupe par III-III de figure 2.
[0013] Dans la figure 1, la référence 1 désigne un cylindre perforé monté et entraîné en
rotation de toute manière connue pour tourner dans le sens de la flèche F. Un cylindre
de pression 2 entraîné ou à rotation libre est mis en pression par des vérins 3 contre
la génératrice inférieure du cylindre 1. La matière M à déshydrater par compression
est amenée par un transporteur, tel qu'un tapis roulant 4 coopérant avec un hérisson
de déchargement 5, pour être répartie dans la partie du cylindre en amont de la génératrice
de contact a et la matière déshydratée par compression est évacuée de la partie du
cylindre en aval de la génératrice de contact c par une vis sans fin 6 ou tout autre
dispositif équivalent connu. L'eau exprimée est recueillie dans un bac 7.
[0014] Conformément à l'invention une lame racleuse 8, par exemple en caoutchouc, est en
appui contre la surface externe du cylindre 1 légèrement en amont de la génératrice
de contact c. Cette lame 8 agit comme une raclette pour éliminer de la surface du
cylindre l'eau exprimée qui est retenue, par la tension de surface, sous forme de
gouttes. En outre un 3 manchon spongieux en mousse 9 est tendu entre deux cylindres
10 et 11 et entraîné dans le sens de la flèche f. Le cylindre 10 écrase le manchon
contre la surface extérieuredu cylindre 1 aussi près que possible de la génératrice
de contact c. Du fait de la compression suivie d'une détente de la masse spongieuse
du manchon 9 contre la surface extérieure du cylindre 1, l'eau maintenue par capillarité
dans les orifices du cylindre ainsi que celle se trouvant dans les interstices de
la masse comprimée en communication directe avec lesdits orifices est aspirée par
épongeage dans la masse du manchon. Au droit du cylindre 11, la masse du manchon est
écrasée par un cylindre perforé 12 de manière à exprimer à travers les orifices de
ce cylindre le maximum possible de l'eau se trouvant dans le manchon. Une lame racleuse
13 coopère avec la surface intérieure du cylindre 12 pour éliminer les gouttes d'eau
formées sur ladite surface. Le cylindre 12 présente une épaisseur aussi faible que
possible car l'eau qui reste dans les perforations est réabsorbée dans le manchon
9 au moment de la détente du manchon. Une rampe de buscs d'air 14 est de préférence
prévue pour éliminer de la surface interne du cylindre 12 et de ses orifices, l'eau
raclée par la lame 13.
[0015] L'installation représentée dans les figures 2 et 3 est du type par charges successives.
Elle comporte un plateau de presse 20 soumis à l'action d'un vérin 21. Le plateau
perforé interchangeable est placé sur une table de presse fixe 22. Le plateau perforé
comporte un cadre de base 23 et un cadre châssis supérieur 24 qui sont solidarisés
en emprisonnant entre eux les bords de la paroi perforée. Dans l'exemple représenté,
la paroi perforée est constituée par une tôle très mince 25 et, pour accroître la
résistance mécanique du plateau perforé , c'est-à-dire la force de compression à laquelle
peut être soumise la matière, la tôle 25 est formée de manière à réaliser des parois
cylindriques successives prenant appui entre elles sur des traverses 26 solidaires
du cadre 23. Du fait de la faible épaisseur de la paroi 25, le volume des orifices
et donc le volume d'eau qui peut être retenu par capillarité dans lesdits orifices,
sont faibles. L'eau exprimée est recueillie dans un bac 28.
[0016] De plus, conformément à l'invention, on élimine l'eau retenue sous forme de gouttelettes
sur la surface inférieure de la tôle 25 en procédant à un balayage de ladite surface

balayage est effectué à l'aide d'une lame racleuse 28 solidaire d'une traverse 29
portée par des galets 30 se déplaçant sur des rails 31, lesdits rails prenant appui
sur des vérins 32 qui permettent de régler la pression d'appui de la lame 28. Le déplacement
de la lame racleuse 28 est commandé par un vérin 33.
[0017] Après compression de la matière, telle que du fourrage, à déshydrater, la lame 28-est
déplacée pour balayer la surface de la paroi perforée 27, en pratique selon un déplacement
aller et retour, ce qui élimine l'eau maintenue par tension de surface sous la face
inférieure de la paroi perforée 25. Le plateau de presse 20 est ensuite relevé, le
plateau de presse est retiré et un nouveau plateau chargé de fourrage frais est mis
en place.
1. Un procédé de déshydratation par compression d'une matière à élasticité résiduelle
dans lequel on comprime la matière à déshydrater contre une paroi séparatrice perforée,
caractérisé en ce que, pendant que la matière est maintenue à son taux de compression
maximal, on élimine mécaniquement par l'un ou une combinaison des moyens constitués
par le balayage, l'essuyage et 1 épongeage au moins partiellement le liquide exprimé
maintenu en surface sur la paroi perforée ou se trouvant dans les perforations de
celle-ci.
2. Un procédé selon la revendication 1 appliqué à une installation du type en continu,
la matière étant comprimée entre un cylindre ou une surface de révolution analogue
entraîné en rotation et une surface faisant face à au moins un secteur de la surface
de révolution ou du cylindre et mise en pression contre ledit secteur, au moins l'une
des deux parois formant surfaces de pression étant perforée,
caractérisé en ce qu'on utilise un moyen de balayage, d'essuyage et/ou d'épongeage
qui coopère avec la surface opposée à la surface de pression de la ou des parois perforées,
et qui agit en un point fixe au voisinage et aussi près que possible de la génératrice
où la pression est maximale et immédiatement en aval de celle-ci.
3. Un procédé selon la revendication 1 appliqué à une installation du type par charges
successives, la matière étant placée entre deux parois formant surfaces de pression
dont l'une au moins est perforée et les deux surfaces étant mises en pression l'une
vers l'autre pour comprimer la matière, caractérisé en ce que le moyen de balayage,
d'essuyage ou d'épongeage est déplacé en contact avec la totalité de la surface de
la ou des parois perforées opposée aux surfaces de pression pour en éliminer l'eau
exprimée avant suppression de la force de compression.
4. Une installation pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 3 ci-dessus, comportant en combinaison une paroi perforée 1, 25 mécaniquement
résistante et un moyen de mise en pression 2, 20-21 pour comprimer la matière dont
l'eau est à éliminer contre ladite paroi,
caractérisée en ce qu'elle comporte un moyen mécanique de balayage, d'essuyage et/ou
d'épongeage 8, 9, 28 pour éliminer l'eau retenue par capillarité sur la surface de
la paroi perforée opposée à la matière soumise à la compression.
5. Une installation selon la revendication 4 pour la mise en oeuvre du procédé selon
la revendication 2 comportant, de manière connue, un cylindre ou une surface de révolution
analogue 2 entraîné en rotation et une surface 1 faisant face à au moins un secteur
de la surface de révolution ou du cylindre et susceptible de se déplacer avec la même
vitesse que celle du cylindre ou de la surface de révolution, avec des moyens 3 sollicitant
les deux surfaces en pression l'une contre l'autre en comprimant la matière à déshydrater
interposée entre elles, l'une au moins 1 des deux parois constituant les surfaces
en regard étant perforée,
caractérisée en ce qu'elle comporte au moins un moyen fixe
de balayage 8, d'essuyage et/ou d'épongeage 9 coopérant avec la surface de la ou des
parois perforées 1 opposée à la surface en regard et placé au voisinage et aussi près
que possible de la génératrice c de pression maximale.
6. Une installation selon la revendication 4 pour la mise en oeuvre du procédé selon
la revendication 3 comportant, de manière connue, au moins deux parois 20-25 en regard
susceptibles d'être déplacées l'une vers l'autre, l'une au moins 25 des parois étant
perforée, et un moyen 21 pour solliciter les deux parois l'une vers l'autre en comprimant
la matière à déshydrater interposée entre elles,
caractérisée en ce qu'elle comporte un moyen 28 de balayage, d'essuyage et/ou d'épongeage
en contact avec la surface de la ou des parois perforées 25 opposée à la surface en
regard et des moyens 33 susceptibles de déplacer ledit moyen sur toute ladite surface.
7. Une installation selon la revendication 6, caractérisée en ce que la paroi perforée
25 a une section ayant une génératrice sensiblement en chaînette ou semi-circulaire
ou constituée par une succession de chaînettes ou de demi-cercles s'appuyant sur des
longerons résistants 26 situés aux racines des courbes.