[0001] L'invention est relative à un disjoncteur électrique à basse tension et à boîtier
isolant moulé renfermant un mécanisme d'actionnement associé à un déclencheur automatique
et à une manette de commande manuelle, chaque pôle du disjoncteur comprenant :
- au moins une paire de contacts séparables,
- une paire de bornes de raccordement,
- une chambre de coupure de l'arc tiré entre les contacts séparés, t
- un circuit principal de déclenchement comportant un déclencheur thermique à bilame
et un déclencheur électromagnétique à bobine susceptibles de coopérer en cas de surcharge
ou de court-circuit avec un verrou du mécanisme pour l'ouverture automatique des contacts,
- et un circuit shunt branché en parallèle sur le circuit principal de déclenchement,
ledit shunt étant formé par un matériau conducteur métallique qui dérive une partie
du courant nominal de chaque pôle, l'autre partie circulant dans le bilame et la bobine.
[0002] Selon le dispositif connu décrit dans le brevet français N° 1.438.093, le shunt est
formé par une pièce métallique en alliage de nickel-chrome, incorporée spécialement
dans le disjoncteur pour protéger le bilame contre l'échauffement excessif provoqué
par le passage d'un courant de court-circuit. Cette pièce additionnelle présente une
capacité thermique importante et sa mise en place à l'intérieur du boîtier moulé peut
présenter des difficultés dans des disjoncteurs miniature à encombrement réduit.
[0003] L'invention part de la constatation que tous les disjoncteurs à basse tension sont
équipés de pièces métalliques existantes exerçant des fonctions diverses, notamment
de support, de déclenchement et de commande. Un choix judicieux du couplage interne
des organes électriques permettrait à ces pièces métalliques de remplir la fonction
supplémentaire de shunt branche en parallèle sur le circuit principal de déclenchement.
[0004] Le disjoncteur selon l'invention est caractérisé en ce que le circuit shunt est formé
par une portion de la carcasse ferromagnétique, qui entoure la bobine du déclencheur
électromagnétique. Il en résulte une diminution de l'échauffement du disjoncteur et
la possibilité d'élargissement de la gamme des calibres, par exemple jusqu'à 63 Ampères
à partir d'une bobine et d'un bilame d'un disjoncteur standard de calibre 32A. L'encombrement
interne reste invariable, seul change le mode de connexion interne des organes électriques.
[0005] Selon une variante de réalisation, le circuit shunt peut être formé par un écran
de blindage électromagnétique ménagé entre deux chambres juxtaposées d'un disjoncteur
à haut pouvoir de coupure et à contact mobile en fourche.
[0006] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de l'exposé qui
va suivre de différents modes de mise en oeuvre de l'invention, donnés à titre d'exemples
non limitatifs et représentés aux dessins annexés, dans lesquels :
la figure 1 est une vue en élévation d'un disjoncteur équipé d'un circuit shunt selon
l'invention;
la figure 2 est une vue partielle en élévation d'une variante de réalisation;
la figure 3 montre une vue en coupe transversale d'une autre variante de réalisation;
la figure 4 représente le schéma électrique du disjoncteur selon la fig. 3.
[0007] Sur les figures 1 et 2, un pôle d'un disjoncteur électrique miniature à basse tension
comporte un boîtier 10 en maté- ciau isolant moulé ayant un socle 12 adaptable à un
rail support par l'intermédiaire d'un verrou 14 d'encliquetage, et une face avant
15 opposée munie d'une ouverture pour Le passage d'une manette de commande 16. Deux
bornes 18, 20 de branchement du disjoncteur sont agencées sur les faces latérales
étroites du boîtier 10.
[0008] Le disjoncteur est du type décrit dans le brevet français N° 2.468.202 de la demanderesse,
et comprend une paire de contacts séparables 22, 24, une chambre de coupure 26 à tôles
de désionisation de l'arc, et un mécanisme de manoeuvre 28 associé à la manette 16
de commande manuelle et à des moyens de déclenchement formés par un déclencheur thermique
à bilame 30 et un déclencheur électromagnétique 32 susceptiblesde provoquer en cas
de surcharge ou de court-circuit une ouverture automatique des contacts 22,24.
[0009] Le contact fixe 22 est relié par un conducteur en boucle à la borne 18 et le contact
mobile 24 actionné par le mécanisme de manoeuvre, est articulé sur un bras de contact
34 monté à pivotement sur un culbuteur 36. Ce dernier est accouplé à une genouillère
38 solidaire de la manette 16; un levier de déclenchement 40 monté à pivotement sur
un axe 42 coopère avec l'extrémité 44 du bras de contact 34 à l'opposé du contact
mobile 20, de manière à solidariser le bras 34 au culbuteur 36. Un verrou 46 assure
l'accrochage du levier de déclenchement 40 en position de verrouillage de manière
à autoriser une transmission du mouvement de pivotement de la manette 16 au contact
mobile 24 pour une commande manuelle d'ouverture et de fermeture du disjoncteur. L'ouverture
automatique des contacts 22, 24 est provoquée par un pivotement du verrou 46 vers
une position déverrouillée qui libère le levier de déclenchement 40 entraînant sous
l'action d'un ressort le bras de contact 34 pivotant vers la position d'ouverture.
Le verrou 46 est actionné vers la position déverrouillée par la déflexion du bilame
30, en cas de surcharge et par le déclencheur électromagnétique 32 lors de l'apparition
d'un court-circuit.
[0010] Le déclencheur électromagnétique 32, agencé dans la partie centrale du disjoncteur
entre la chambre de coupure 26 et le culbuteur 36 du mécanisme 28, comporte une bobine
48 entourée par une carcasse 50 en matériau ferromagnétique, notamment de l'acier.
La bobine 48 est montée sur un fourreau isolant à l'intérieur duquel se déplace à
coulissement un noyau plongeur 52 doté d'une tige d'actionnement 54 servant d'extracteur
au bras de contact 34. Le noyau plongeur 52 coopère par son extrémité opposée avec
un poussoir de commande du verrou 46 lequel est déplacé en position de déverrouillage
lorsque le courant d'excitation de la bobine 48 dépasse un seuil prédéterminé. Un
ressort à lame de rappel 56 en forme d'épingle sollicite le verrou 46 en position
de verrouillage, notamment lorsque l'intensité du courant dans la bobine 48 est inférieure
au seuil de déclenchement.
[0011] Le déclencheur thermique à bilame 30 du type à chauffage direct est formé par une
lame allongée s'étendant dans l'intervalle ménagé entre la bobine 48 et la borne 20
selon une direction perpendiculaire à la face avant 15 et aux tôles de la chambre
26. La base du bilame 30 est fixée à la carcasse 50 en un point 58 relié électriquement
à la borne de branchement 20. Le bout actif opposé du bilame 30 coopérant avec le
verrou 46 est branché à l'une des extrémités de la bobine 48 par l'intermédiaire d'un
conducteur flexible, notamment une tresse 60. La bobine 48 et le bilame 30 sont connectés
en série dans un circuit principal de déclenchement.
[0012] Un tel disjoncteur est bien connu et est particulièrement adapté pour des calibres
allant jusqu'à 38 Ampères. Au-delà de cette intensité nominale se posent notamment
des problèmes de dissipation thermique, d'échauffement et d'encombrement du disjoncteur.
[0013] Selon l'invention, l'autre extrémité de la bobine 48 à l'opposé de la tresse 60 est
soudée directement en un deuxième point 62 de la carcasse 50 ferromagnétique, et un
conducteur flexible 64 relie le point 62 au bras de contact 34. Il en résulte qu'une
portion de la carcasse 50 ferromagnétique située entre les deux points 58, 62 distincts
forme un shunt 66 métallique, branché en parallèle sur le circuit série principal
de déclenchement comprenant le bilame 30 et la bobine 48. En position de fermeture
des contacts 22, 24, une partie 11 du courant nominal passe alors par le shunt 66
de la carcasse 50 ferromagnétique, et l'autre partie I
2 du courant circule dans le circuit principal de la bobine 48 et du bilame 30. L'impédance
du shunt 66 métallique est telle que la répartition du courant en régime d'intensité
nominale, soit sensiblement équilibrée entre le circuit série principal et le circuit
shunt. La carcasse ferromagnétique du shunt 66 présente une grande capacité thermique
dont la surface d'échange thermique avec l'air environnant et avec la matière moulée
du boîtier 10 permet de dissiper dans le même volume une énergie supérieure à celle
d'un disjoncteur classique de 38 A par exemple.
[0014] La configuration du shunt 66 dépend de la structure découpée et pliée de la carcasse
50 ferromagnétique du déclencheur électromagnétique 32. Selon le dispositif de la
figure 1, le shunt 66 comprend une pièce en équerre de la carcasse 50, formée par
une première languette 70 supérieure située au voisinage du culbuteur 36 en s'étendant
à partir du point 62 parallèlement aux tôles de la chambre 26, et une deuxième languette
72 perpendiculaire agencée à proximité du ressort de rappel 56 du verrou 46. La languette
72 est connectée au point de raccordement 58 du bilame 30 par un conducteur 74.
[0015] Sur la figure 2, le shunt 66 est constitué par une équerre inverse de celle de la
fig. 1. L'équerre comporte une languette 76 s'étendant à partir du point 62 perpendiculairement
aux tôles de la chambre 26 et raccordée à angle droit à une plaquette 78 inférieure
disposée parallèlement et à faible distance de la corne 80 d'arc. La plaquette 78
adjacente à la corne 80 est directement reliée au point 58 de raccordement du bilame
30.
[0016] Le fonctionnement du disjoncteur selon la figure 1 ou 2 est le suivant :
En position de fermeture du disjoncteur, letrajet du courant nominal I part de la
borne d'entrée 18, traverse les contacts fermés 22, 24, le bras de contact 34 et le
conducteur flexible 64. Au point de raccordement 62 du conducteur 64 avec la carcasse
50 du déclencheur électromagnétique 32, le courant I se divise en un premier courant
I1 partiel circulant dans le shunt 66, et un deuxième courant 12 partiel parcourant la bobine 48 et le bilame 30 du circuit principal de déclenchement.
Au point de raccordement 58, le courant I total sort du disjoncteur par la borne de
sortie 20.
[0017] En présence d'un courant de défaut de surcharge ou de court-circuit, la répartition
du courant dans les deux circuits en parallèle est telle que le bilame 30 ou la-bobine
48 provoque à un seuil de déclenchement prédéterminé le déverrouillage du verrou 46
suivi de l'ouverture des contacts 22, 24 par le mécanisme 28. La phase d'extinction
de l'arc est classique et est décrite dans le brevet N° 2.468.202 précité.
[0018] Selon les figures 3 et 4, le shunt au lieu d'être formé par une partie de la carcasse
du déclencheur électromagnétique, tel que décrit en référence aux figures 1 et 2,
est constitué par une plaque 132 médiane en matériau métallique, ménagée entre deux
chambres de coupure 134, 136 d'un disjoncteur à haut pouvoir de coupure. Un tel disjoncteur
est décrit en détail dans la demande de brevet français N° 80 26166, déposée le 9-12-1980
et dont on donnera une description sommaire. La plaque 132 métallique est insérée
à l'intérieur d'une cloison 130 isolante qui subdivise la partie inférieure du boîtier
110 en deux parties adjacentes pour le logement des chambres de coupure 134, 136.
De part et d'autre de la cloison médiane 130 sont disposés respectivement dans des
chambres de formation d'arc 140, 142, des contacts fixes 146, 148 coopérant avec des
contacts mobiles 150, 152 portés par un support commun en forme de fourche 154 constituant
un pont de contact. La fourche porte-contacts mobiles 154 chevauche la cloison 130
isolante et est actionnée par le mécanisme de commande (non représenté). Des électrodes
156, 158 prolongent les contacts fixes 146, 148 pour se raccorder aux tôles d'extrémités
des chambres de coupure 134, 136. L'électrode 158 est raccordée directement au contact
fixe 148 et l'autre électrode 156 est reliée électriquement à la plaque métallique
132 par l'intermédiaire d'une patte repliée 162.
[0019] On remarque que dans ce disjoncteur connu, la plaque métallique 132 possède plusieurs
fonctions :
- écran de blindage entre les deux chambres 134, 136;
- support du bilame 188 au moyen de la patte 102;
- conducteur de shuntage du déclencheur magnétique et du déclencheur thermique à bilame
après commutation de l'arc sur l'électrode 156.
[0020] Selon l'invention, le contact fixe 146 au lieu d'être séparé de l'électrode 156 par
un intervalle isolant, est connecté par un conducteur 180 à la patte 162 de raccordement
de l'électrode 156 et de la plaque 132 métallique. Le circuit électrique de la figure
4 montre que le trajet du courant nominal part de la borne 126 branchée au contact
fixe 148, parcourt ensuite le pont de contact de la fourche 154, puis l'autre contact
fixe 146. A cet endroit, une partie du courant nominal circule dans le circuit principal
de déclenchement formé par la bobine 168 du déclencheur électromagnétique en série
par une tresse 108 avec le bilame 188. L'autre partie du courant nominal emprunte
la voie parallèle de la plaque 132 métallique formant le shunt 66 connecté à l'autre
borne 128. Les pattes 102 et 162 constituent les points de raccordement des deux circuits
en parallèle. Le calibre du disjoncteur peut atteindre 100 A.
[0021] L'invention n'est bien entendu nullement limitée aux modes de mise en oeuvre plus
particulièrement décrits et représentés aux dessins annexés, mais elle s'étend bien
au contraire à toute variante restant dans le cadre des équivalences électrotechniques,
notamment celle dans laquelle le circuit principal de déclenchement comporterait un
déclencheur thermique à bilame en parallèle sur la bobine du déclencheur électromagnétique.
1. Disjoncteur électrique à basse tension et à boîtier isolant moulé renfermant un
mécanisme d'actionnement associé à un déclencheur automatique et à une manette de
commande manuelle, chaque pôle du disjoncteur comprenant :
- au moins une paire de contacts séparables,
- une paire de bornes de raccordement,
- une chambre de coupure de l'arc tiré entre les contacts séparés,
- un circuit principal de déclenchement comportant un déclencheur thermique à bilame
et un déclencheur électromagnétique à bobine susceptibles de coopérer en cas de surcharge
ou de court-circuit avec un verrou du mécanisme pour l'ouverture automatique des contacts,
- et un circuit shunt branché en parallèle sur le circuit principal de déclenchement,
ledit shunt étant formé par un matériau conducteur métallique qui dérive une partie
du courant nominal de chaque pôle, l'autre partie circulant dans le bilame et la bobine,
caractérisé par le fait que le circuit shunt (66) du courant ncminal est formé par
un organe ferromagnétique constitutif du disjoncteur, notamment du déclencheur électromagnétique(32Ù
ou d'un écran (132) de blindage électromagnétique.
2. Disjoncteur électrique à basse tension, selon la revendication 1, caractérisé par
le fait que le circuit shunt(66) comporte une portion de la carcasse(50) ferromagnétique
entourant la bobine (48) du déclencheur électromagnétique 02).
3. Disjoncteur électrique selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le
circuit shunt(66)est délimité par deux points (58, 62) de raccordement de la carcasse
(50), l'un (58) des points servant de support au bilame (30) et étant en liaison électrique
avec l'une des bornes (20), l'autre point (62) étant connecté à l'une des extrémités
de la bobine (48) et à un conducteur flexible (64) relié au bras de contact (34) mobile.
4. Disjoncteur électrique selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le
circuit shunt (66) comprend une pièce en équerre de la carcasse (50), formée par une
première languette (70) supérieure située entre la bobine (48) et le mécanisme (28)
et s'étendant à partir du point de raccordement (62) parallèlement aux tôles de la
chambre de coupure (26), et par une deuxième languette (72) perpendiculaire disposée
entre la bobine (48) et le ressort (56) de rappel du verrou (46).
5. Disjoncteur électrique selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le
circuit shunt (66) est doté d'une pièce en équerre de la carcasse (50), formée par
une languette (76) s'étendant à partir du point de raccordement (62) perpendiculairement
aux tôles de la chambre (26) et raccordée à angle droit à une plaquette (78) inférieure
disposée entre la bobine (48) et la corne d'arc (80) de la chambre (26), ladite plaquette
(78) étant parallèle à la corne (80) et reliée au point de raccordement (58) de la
carcasse (50).
6. Disjoncteur électrique selon la revendication 1, chaque pôle comprenant deux chambres
de coupure disposées côte-à- côte, deux paires de contacts séparables et un support
de contacts mobiles en forme de fourche, caractérisé par le fait que le circuit shunt
(66) est formé par un écran (132) métallique, ménagé entre les deux chambres (134,
136) de chaque pôle, ledit écran (132) portant une première patte (102) de fixation
du bilame (188) et une deuxième patte (162) reliée à l'une des extrémités de la bobine
(168) du déclencheur électromagnétique.
7. Disjoncteur électrique selon la revendication 6, caractérisé par le fait que la
première patte (102) de l'écran (132) shunt est en liaison électrique avec l'une des
bornes (128), et que la deuxième patte (162) est connectée électriquement à l'un (146)
des contacts fixes, l'autre contact fixe (148) étant branché à la borne opposée (126).
8. Disjoncteur électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
par le fait que le bilame (30, 188) et la bobine (48, 168) du circuit principal de
déclenchement sont connectés en série ou en parallèle.