[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication de fil métallique de section
réduite à partir de fil de section plus grande, selon lequel on réduit la section
du fil par laminage à froid en plusieurs pas.
[0002] Dans un tel procédé connu, on effectue la réduction de section exclusivement par
laminage.
[0003] Ce procédé présente certains avantages par rapport à un autre procédé connu de réduction
de section d'un fil, procédé selon lequel on effectue la réduction de section exclusivement
par tréfilage en plusieurs pas.
[0004] En premier lieu, l'introduction d'un nouveau fil dans une unité de laminage est très
simple. Il suffit d'introduire le fil dans la première cage et il sera introduit automatiquement
dans les cages suivantes. Le démarrage de l'unité peut par conséquent se faire d'une
manière rapide.
[0005] L'introduction ou la réintroduction d'un fil dans une unité de tréfilage est par
contre plus difficile. L'unité de tréfilage à plusieurs pas utilisée doit comporter
un nombre relativement élevé de filières et, étant donné que l'introduction du fil
à tréfiler dans les filières demande beaucoup de temps, il en résulte une perte de
temps considérable chaque fois qu'un nouveau fil à tréfiler doit être introduit dans
l'unité de tréfilage ou en cas de rupture du fil. Ceci est particulièrement le cas
pour des fils en un alliage d'aluminium d'un diamètre assez élevé, ces fils étant
assez rigides.
[0006] En second lieu, le risque de rupture du fil lors d'un laminage est beaucoup moins
élevé que lors d'un tréfilage.
[0007] Avec le tréfilage, le risque de rupture du fil est assez élévé, surtout étant donné
que le nombre de réductions successives est assez élevé et que le dégré de réduction
globale est assez important. Le fil peut être facilement surchargé en particulier
lorsque celui-ci est en alliage d'aluminium.
[0008] En effet, lors de la réduction dans un pas de tréfilage, des tensions de traction
axiales trop élevées peuvent être créées dans le fil et des endommagements structurels
peuvent surgir dans ce fil. Or, il est impossible d'éviter la création de tensions
de traction axiales dans le fil, étant donné la friction,l'angle de la filière et
la tension de retour du fil. Ces tensions axiales donnent lieu à des creux à l'endroit
de petites imperfections du matériau du fil. Ces creux grandissent au cours des pas
successifs et peuvent prendre de telles dimensions que la section effective du fil
est fortement diminuée . Le fil peut alors être facilement surchargé et se rompre
en ces endroits.
[0009] En plus la zone de surface du fil est soumise à des tensions de glissement, ce qui
peut entratner des endommagements de surface surtout en combinaison avec des imperfections
du matériau et/ou la friction et/ou une excentricité du fil dans la filière.
[0010] Le laminage occasionne beaucoup moins de tensions de glissement à la surface du fil
et le risque d'endommagement de la surface du fil est beaucoup moins élevé que lors
d'un tréfilage.
[0011] En troisième lieu, le laminage crée une hausse de température beaucoup moins importante
que le tréfilage.
[0012] L'énergie utilisée pour tréfiler se décompose en 45 % d'énergie de déformation homogène,
10 % d'énergie de déformation excessive et 45 % d'énergie de friction. L'énergie de
déformation homogène est transformée pour 90 % en chaleur et l'énergie de friction
est complètement tras- formée en chaleur. Il en résulte que chaque pas du tréfilage
occasionne une augmentation de la température du fil. Comme entre les divers pas,
le refroidissement du fil est limité, la température du fil augmente de pas à pas,cet
augmentation étant d'autant plus grande que la vitesse du fil est élevée. Ceci est
particulièrement le cas lorsqu' une unité de tréfilage à glissement est/utilisée.
Un réchauffement trop important résulterait dans une rupture de la couche de lubrifian
yéntourant le fil ce qui pourrait engendrer des fautes de surface.
[0013] Dans le laminage, par contre, l'énergie de friction est beaucoup moins importante;
généralement pas plus de 15 % de l'énergie de déformation. Par conséquent, le réchauffement
à chaque pas de laminage est beaucoup moins important. En plus,la chaleur engendrée
peut facilement se dissiper dans les cylindres, de sorte que le refroidissement est
plus important. Il en résulte qu'il n'y a pratiquement pas d'accumulation de chaleur
dans le fil au cours des différents pas du laminage.
[0014] Comme les caractéristiques techniques/du fil obtenu, comme la charge de rupture,l'allongement
et la résistivité, dépendent de la température du fil,le réchauffement accumulatif
au cours d'un tréfilage limite la vitesse du fil pour une unité de tréfilage déterminée
et pour des caractéristiques techniques déterminées du fil.
[0015] Les caractéristiques techniques du fil dépendent en effet de la structure cellulaire
qui se développe au cours du traitement. Plus cette structure est fine,plus la charge
de rupture et la résistivité sont élevées et l'allongement est réduit. Une température
plus élevée cause une restauration de la structure cellulaire. En refroidissant entre
deux filières,on contrôle cette restauration.
[0016] L'absence d'un tel réchauffement accumulatif au cours d'un laminage présente l'avantage
que les caracteristiques techniques du fil sont indépendantes de la vitesse du fil
et que des vitesses du fil plus élevées peuvent être utilisées.
[0017] Cette indépendance des caracteristiques techniques de la vitesse est cependant en
même temps un inconvénient étant donné que lors d'un laminage il n'est pas possible
de contrôler ou de modifier les caracteristiques techniques pour une réduction de
section donnée à l'aide de la vitesse du fil.
[0018] A part cela, le laminage possède encore d'autres désavantages par rapport au tréfilage.
[0019] En effet, la surface du fil obtenu par laminage est d'une qualité sensiblement plus
mauvaise que celle d'un fil obtenu par tréfilage.
[0020] En plus, il n'est pas possible d'obtenir par un laminage des dimensions et une forme
aussi précises de la section finale du fil que par un tréfilage.
[0021] Le remplacement des cylindres des cages de laminage exige beaucoup de temps.
[0022] L'invention a pour but de remédier à ces inconvénients et de procurer un procédé
de fabrication de fil métallique qui permet d'obtenir un fil de bonne qualité et avec
les caractéristiques techniques désirées avec une productivité accrue par rapport
aux procédés connus.
[0023] Dans ce but, on réduit d'abord la section du fil jusqu'à une section intermédiaire
en le soumettant à ce laminage à froid dans une partie de laminage à plusieurs cages,
faisant partie d'une unité de production comprenant également une partie de tréfilage
à plusieurs pas, et on poursuit ensuite en continu, dans la partie de tréfilage de
cette unité de production,la réduction de section par tréfilage jusqu'à la section
désirée.
[0024] La combinaison d'un laminage à froid et d'un tréfilage non seulement permet d'obtenir
les advantages de ces deux procédés sans leurs inconvénients mais permet en plus d'augmenter
la productivité en fil ayant les caractéristiques technique desirées.
[0025] Dans une firme de réalisation particulière de l'invention, on soumet le fil à un
laminage à froid dans une partie de laminage à plusieurs cages à réduction de section
fixe.
[0026] Dans une forme de réalisation avantageuse de l'invention, on réduit la section par
tréfilage dans une partie de tréfilage à allongement constant par pas.
[0027] Dans une forme de réalisation appliquéeÛe préférence, on enroule le fil après le
tréfilage à l'aide de d'un bobinoir.
[0028] Dans une forme de réalisation particulièrement efficace de l'invention, on utilise
comme fil métallique un fil d'un alliage d'aluminium.
[0029] De préférence, on utilise un fil d'un alliage d'aluminium comprenant du magnésium
et du silicium.
[0030] L'invention concerne également le fil obtenu par le procédé mentionné ci-dessus ainsi
qu'une unité de production manifestement destinée à appliquer ce procédé. Une telle
unité est caractérisée par le fait qu'elle comprend une partie de laminage à froid
et une partie de tréfilage.
[0031] D'autres particularités et avantages de l'invention ressortiront de la description
d'un procédé de fabrication de fil métallique,d'un fil métallique ainsi obtenu et
d'une unité de production utilisée pour appliquer ce procédé, selon l'invention; cette
description n'est donnée ci-après qu'à titre d'exemple non limitatif et avec référence
aux dessins annexés.
La figure 1 est une représentation schématique d'une unité de production utilisée
pour réaliser le procédé de fabrication de fil métallique selon l'invention.
La figure 2 est une représentation graphique de la charge de rupture d'un fil en fonction
de sa vitesse de sortie de l'unité de production, lorsque ce fil est obtenu respectivement
par le procédé selon l'invention, exclusivement par laminage et exclusivement par
tréfilage.
La figure 3 est une représentation graphique analogue à celle de la figure 2 mais
représentant l'allongement du fil obtenu en fonction de sa vitesse de sortie.
La figure 4 est une représentation graphique analogue à celle des figures 2 et 3 mais
représentant la résistivité du fil obtenu en fonction de sa vitesse de sortie.
[0032] Un fil 1 en aluminium ou en un alliage d'auminium, fabriqué d'une manière connue
dans un laminoir à chaud, est allongé en continu jusqu'au diamètre désiré en deux
étapes principales dans une même unité de production.
[0033] Dans une première étape principale, le fil 1 est allongé jusqu'à un diamètre intermédiaire
dans une partie de laminage à froid, désignée en général par le chiffre de référence
2 dans la figure 1.
[0034] Cette partie de laminage est une unité de laminage du type à plusieurs cages 3, à
réduction constante ou fixe par cage.
[0035] De telles unités de laminage sont connues en soi en ne sont donc pas décrites en
détail ci-après. Une telle unité qui convient particulièrement est décrite dans l'article
"Microrolling : cold rolling wires of unusual diameters" de G. Properzi dans "Wire
journal" de décembre 1979 et une telle unité est mise dans le commerce par la société
Continuus SPA de Milan et désignée comme "Micro Rolling Mill".
[0036] Le nombre de cages 3 de l'unité de laminage 2 dépend du diamètre du fil 1 alimentant
l'unité et du diamètre du fil 1 sortant de l'unité.
[0037] L'unité de laminage peut d'ailleurs facilement être adaptée à d'autres diamètres
standard du fil 1 en enlevant ou en ajoutant un ou plusieurs paires de cages 3 à l'extrémité
d'entrée de l'unité 2. Lorsque un autre diamètre du fil 1 sortant de l'unité est désiré,
il suffit d'enlever ou d'ajouter un ou plusieurs cages 3 à l'extrémité de sortie de
l'unité 2.
[0038] Les diamètres standard du fil provenant du laminage à chaud sont 15, 12 et 9,5 mm.
L'unité de laminage 2 est de préférence construite de telle manière que,pour passer
d'un diamètre de 15 mm à un diamètre de 12 mm du fil 1 ou pour passer d'un diamètre
de 12 mm à un diamètre de 9,5 mm du fil,il suffit d'enlever chaque fois deux cages
3 à l'extrémité d'entrée de l'unité de laminage 2.
[0039] Cette unité de laminage 2 peut par exemple être constituée de huit cages, la réduction
de section du fil étant de 20 % par cage dans les quatre premières cages et de 30
% par cage dans les autres cages. Avec les diamètres du fil 1 susdit, et avec respectivement
huit, six et quatre cages 3, le diamètre du fil laminé est de 4,75 mm. En enlevant
les dernière et avant-dernière cages 3,on obtient un fil 1 d'un diamètre de 6,75 mm.
[0040] Les cylindres des différentes cages 3 sont de préférence entrainés par une chaine
mécanique à l'aide d'un seul moteur à courant continu.
[0041] Dans certains cas, la section du fil 1 peut également être modififée de forme au
cours d'une opération de laminage dans une cage 3, mais de préférence le fil 1 sortant
de la partie 2 présente une section ronde.
[0042] Dans une deuxième étape , on réduit la section du fil 1 sortant de la partie de laminage
à froid 2 jusqu'au diamètre final désiré dans une partie de tréfilage désignée en
général par le chiffre de référence 4 dans la figure 1.
[0043] On prévoit une possibilité d'accumulation du fil 1 entre la partie de laminage 2
et la partie de tréfilage 4 pour le cas où la vitesse de sortie du fil 1 de la partie
de laminage 2 serait plus grande de la vitesse d'alimentation du fil à la partie de
tréfilge 4. On utilise à cet effet une unité de production comprenant entre la partie
de laminage 2 et la partie de tréfilage 4 un accumulateur 5. Cet accumulateur est
d'une construction connue et n'est donc pas décrit en détail ci-après.
[0044] La partie de tréfilage 4 est une unité du type à glissement et à différents pas avec
un allongement constant à chaque pas. Cet allongement dépend uniquement de la construction
et en particulier de la filière.
[0045] On entraîne de préférence la partie de tréfilage 4 à l'aide d'un moteur à courant
continu.
[0046] D'une manière connue, l'unité de tréfilage comprend un nombre de filières 6 ou 7
successives chacune suivi d'un cabestan 8. La première filière 6 se trouvant à l'entrée
de l'unité n'est pas comme les autres filières 7 une filière normale mais une filière
à rouleaux dénommée aussi "Roller-die".
[0047] La partie de tréfilage 4 peut donc être formée d'une unité de tréfilage à filières
normales,connue,dont on rémplace la première filière par une filière à rouleaux, également
connue en soi. Ni cette filière à rouleaux,ni cette unité de tréfilage ne seront donc
décrit en détail ci-après.
[0048] Les unités suivantes mises dans la commerce convienent particulièrement à l'application
du procédé selon l'invention après que la première filière 7 normale ait été remplacée
par une filière à rouleaux 6 : l'unité de tréfilage type H 750 de la société Machinen-
fabrik Herborn, l'unité du type 8-DXT-550 de la société Hi-Draw Machinery Limited,
et la machine du type KDA de la société Bekaert.
[0049] L'utilisation d'une filière à rouleaux 6 pour le premier pas de tréfilage au lieu
d'une filière normale a pour raison que dans la partie de laminage 2 le fil est lubrifié
à l'aide d'une suspension aqueuse comme c'est normalement le cas dans les unités de
laminage,tandis que dans la partie de tréfilage 4, le fil 1 est lubrifié et refroidi
à l'aide d'huile comme il sera décrit ci-après. Or, cet huile est incompatible avec
l'eau de la suspension. La combinaison d'un laminage et d'un tréfilage pose donc le
problème de l'élimination de toute trace de suspension du fil 1 entre la partie de
laminage 2 et la partie de tréfilage 4 ou du moins les filières normales 7 de cette
partie de tréfilage 4.
[0050] On enlève la plus grande partie de la suspension du fil 1 à l'aide d'un jet dair
comprimé qu'on dirige sur le fil 1 par une tête 9 montée entre la partie de laminage
2 et làaceumulateur 5.
[0051] Après avoir passé la tête 9, le fil 1 peut encore présenter des traces de suspension.
Ces traces sont enlevées par l'huile avec laquelle on lubrifie la filière à rouleaux
6. On fait circuler cette huile en circuit fermé. On pompe cette huile d'un réservor
10 à travers la conduite 11. Cette huile retourne vers le réservoir 10 par la conduite
de retour 12. Ce circuit fermé est complètement indépendant de l'huile uilisée pour
lubrifier les autres filières 7. La moindre trace d'eau dans cette dernière huile
pourrait en effet perturber le tréfilage par les filières 7. Une filière à rouleaux
est par contre moins sensible à des traces d'eau dans l'huile lubrifiante et c'est
pour cette raison que la première filière 6 doit de préférence être une filière à
rouleaux.
[0052] Aussi bien les filières 7 que les cabestans 8 sont lubrifiés et refroidis par de
l'huile qu'on pompe d'un réservoir 13. On amène cette huile par des conduites amenée
14 aux filières 7 et par des conduites 15 sur les cabestans 8. Chaque conduite 15
est pourvue d'une vanne 16 qu'on peut commander à distance. Toute l'huile est recueillie
sur le fond de l'unité de tréfilage et renvoyée au réservoir 13 par la conduite de
retour 17.
[0053] L'huile retournant dans le réservoir 13 a été réchauffée. On refroidit continuellement
l'huile du réservoir 13 en la renvoyant en circuit fermé à travers un échangeur de
chaleur 18.
[0054] On peut régler la quantité d'huile qui arrose chaque cabestan 8, et par conséquent
le refroidissement du fil 1 à chaque pas, à l'aide de la vanne 16 dans la conduite
15 correspondante. On peut ainsi agir sur le réchauffement global du fil 1 dans la
partie de tréfilage 4.
[0055] On peut évidemment également et surtout agir sur le réchauffement en agissant sur
la vitesse du fil 1 étant donné que le réchauffement du fil dans la partie de tréfilage
4 est proportionnel à la vitesse du fil 1.
[0056] L'utilisation d'un moteur à courant continu pour entraîner aussi bien la partie de
laminage 2 que la partie de tréfilage 4 permet de contrôler facilement et d'une manière
précise le rapport des vitesses du fil dans ces deux unités. On peut ainsi facilement
adapter la réduction de la section du fil 1 au cours du premier pas dans la partie
de tréfilage 4 au diamètre final désiré du fil.
[0057] Après le tréfilage, on enroule le fil 1 à l'aide d'un bobinoir 19, à changement de
bobine automatique. On entraîne ce bobinoir 19 également à l'aide d'un moteur à courant
continu. De tels bobinoirs sont connus en soi et ne sont donc pas décrits en détail
ci-après.
[0058] Entre la partie de tréfilage 4 et le bobinoir 19 on prévoit un accumulateur 20 à
l'aide duquel on compense une éventuelle différence entre la vitesse de sortie du
fil 1 de la partie de tréfilage 4 et la vitesse d'enroulement du fil 1 par le bobinoir
19.
[0059] La partie de laminage 2, l'acumulateur 5, la partie de tréfilage 4, l'accumulateur
20 et le bobinoir 19 sont montés en ligne dans l'unité de production.
[0060] Le procédé décrit ci-devant convient particulièrement à des fils d'aluminium ou d'un
alliage d'aluminium. Entre autres les fils suivants, indiqués selon la spécification
de l'Aluminium Association, conviennent particulièrement pour l'application du procédé
selon l'invention : 1.100, 1.199, 1.350, 1.370, 2.011, 2.017, 2.024, 2.117, 4.043,
5.005, 5.052, 5.056, 5.356, 6.053, 6.061, 6.110, 6.201 et 6.262.
[0061] Le procédé décrit ci-devant présente des avantages importants par rapport à un procédé
consistant uniquement en un laminage à froid ou en un tréfilage.
[0062] Le procédé décrit ci-devant nécessite moins de filières que lorsque la réduction
de la section du fil est obtenue exclusivement par un tréfilage. Ceci a pour conséquence
que l'introduction d'un nouveau fil dans le dispositif pour réaliser le procédé peut
s'éffectuer d'une manière assez rapide et sans trop de difficultés.
[0063] La réduction de section du fil par tréfilage est également moindre. Il en résulte
une réduction de la surcharge du fil, aussi bien à la surface qu'à l'intérieur. Il
y a par conséquent moins de risque de rupture du fil et moins de risque de fautes
de surface du/fil. Il y a moins d'augmentation de température du fil au cours du procédé
de sorte que les vitesses de tréfilage peuvent être plus élevées. La hausse de température
au cours d'un laminage à froid est en effet beaucoup moins importante que lors d'un
tréfilage. En plus on peut refroidir, si c'est necessaire, le fil entre l'unité de
laminage 2 et l'unité de tréfilage 4.
[0064] Par rapport à un procédé comportant uniquement un laminage à froid, le procédé décrit
ci-devant a l'avantage d'une meilleure qualité du fil obtenu. La surface du fil est
beaucoup plus parfaite et on peut obtenir un fil de dimensions et de forme très précises.
[0065] La combinaison d'une étape de laminage à froid et d'une étape de tréfilage a en outre
pour résultat une souplesse d'utilisation accrue, et surtout une productivité plus
élevée de fil ayant les caractéristiques techniques désirées. On peut en effet facilement
agir sur la température du fil comme c'est le cas dans les procédés comprenant exclusivement
un tréfilage, mais les vitesses du fil peuvent être plus élevées qu'avec les procédés
connus mentionnés.
[0066] Il s'est avéré que ces avantages supplémentaires sont surtout importants lorsqu'on
utilise un fil d'un alliage d'aluminium comprenant du magnésium et du silicium, en
particulier un tel alliage utilisé pour fabriquer des conducteurs électriques. Ces
avantages sont importants lorsqu'on utilise par exemple un fil d'un des alliages suivants,
indiqués selon la spécification de l'Aluminium Association : 6.053, 6.061, 6.110,
6.201 et 6.262. Le procédé selon l'invention et plus particulièrement avantageux pour
le fil 6.201 comme le montre l'exemple comparatif donné ci-après.
Exemple :
[0067] Un fil machine, d'un diamètre de 9,5 mm en alliage aluminium-magnésium-silicium no.
6.201 selon la specification de l'Aluminium Association, a été réduit à 3,15 mm.de
diamètre. La composition chimique de l'alliage a été determinée :

[0068] Les autres élements sont des inpuretés normales dans les alliages Al-Mg-Si utilisés
pour la fabrication de conducteurs électriques.
[0069] Le fil machine a été elaboré par coulée en continu et laminage du type Properzi (laminoir
Properzi no. 7 de Continuus SPA), suivant le procédé décrit dans le brevet luxemburgeois
no. 80.656.
[0070] Le fil a été réduit de section par trois procédés différents. Dans chaque cas, la
température du fil sur la bobine du bobinoir à l'extrémité de sortie de l'unité de
production, et la charge de rupture,l
lallongement et la résistivité du fil obtenu ont été mesurés pour des vitesses différentes
du fil.
1. Par un procédé connu comprenant exclusivement un tréfilage:
[0071] le tréfilage a été effectué dans une unité Niehoff M 85 avec un jeu de filières donnant
un allongement d'environ 32,5 % sauf dans la dernière passe,où l'allongement était
d'environ 27 %.

2. Par un procédé connu comprenant exclusivement un laminage.
[0072] Le laminage a été effectué sur une machine à réduction de section constante.

3. Par le procédé suivant l'invention.
[0073] Dans une première étape , le fil machine a été réduit en section de 9,5 mm à 4,75
mm en quatre pas dans une unité du type Micro-Rolling Mill de la société Continuus
SPA de Milan. Dans une deuxième étape le fil a été réduit jusqu'au diamètre final
dans une unité de tréfilage à allongement constant par filière, mais dont la première
filière a été remplacée par une filière à rouleaux (roller-die). Le tréfilage a été
effectué en quatre passes à allongement constant,c'est-à-dire un allongement de 27,
5 %. Des filières de dimensions suivantes ont été utilisées : 4,50 mm, 4,01 mm, 3,56
mm et 3,15 mm.

[0074] Afin de permettre une comparaison aisée des caractéristiques mécaniques et électriques
du fil obtenu selon ces trois procédés , les résultats obtenus ont été mis en grapHque
dans les figures 2, 3 et 4. Dans ces figures, la charge de rupture , l'allongement
et la résistivité ont été représentés en fonction de lavitesse pour les trois procédés.
Dans chacune des figures,la courbe 1 correspond au procédé connu comprenant exclusivement
un tréfilage, la courbe 2 correspond au procédé comprenant exclusivement un laminage
et la courbe 3 correspond au procédé selon l'invention.
[0075] Il ressort des résultats que le procédé selon l'invention permet facilement d'optimiser
le couple charge de rupture-résistivité.
[0076] Il doit être entendu que l'invention n'est nullement limitée à la forme de réalisation
décrite ci- avant et que bien des modificiations peuvent y être apportées sans sortir
du cadre de la présente invention.
[0077] En particulier, le procédé n'est pas limité à des fils en un alliage d'aluminium.
[0078] Aussi bien le laminage que le tréfilage ne doivent pas nécessairement s'effectuer
dans des parties à réduction de section constante à chaque pas. La réduction de section
peut varier à chaque pas ou à une partie des pas.
[0079] La partie de tréfilage ne doit pas nécessairement être constituée d'une filière à
rouleaux (roller-die) et de filières normales. Cette partie peut comprendre aucune
ou plus d'une filière à rouleaux ou même être constituée uniquement de telles filières
à rouleaux.
[0080] La partie de tréfilage ne doit pas non plus être nécessairement constituée par une
unité de tréfilage à glissement. Chaque bobine peut par exemple être entraînée séparément
par un moteur sans glissement notable.
1. Procédé de fabrication de fil métallique (1) de section réduite à partir de fil
(1) de section plus grande, selon lequel on réduit la section du fil (1) par laminage
à froid en plusieurs pas, caractérisé en ce qu'on réduit d'abord la section du fil
(1) jusqu'à une section intermédiaire en le soumettant à ce laminage à froid dans
une partie de laminage (2) à plusieurs cages (3) faisant partie d'une unite de production
(2,4,5,19,20) comprenant également une partie de tréfilage (4) à plusieurs pas et
qu'on poursuit ensuite en continu, dans la partie de tréfilage (4) de cette unité
de production (2,4,5,19,20), la réduction de section par tréfilage jusqu'à la section
désirée.
2. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'on soumet le fil
(1) à un laminage à froid dans une partie de laminage (2) à plusieurs cages (3) à
réduction de section fixe.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'on réduit la section par tréfilage dans une partie de tréfilage (4) à allongement
constant par pas.
4. Procédé selon la revendication précédente,caractérisé en ce qu'on réduit la section
par tréfilage dans une unité de tréfilage (4) à glissement.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'on enroule le fil (1) après le tréfilage à l'aide d'un bobinoir (19).
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'on utilise comme lubrifiant dans la partie de laminage (2) une suspension aqueuse,
et qu'on enlève des restes de suspension du fil (1) à l'aide d'un jet d'air comprimé
entre la partie de laminage (2) et la partie de tréfilage (4).
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'on effectue le premier pas de la réduction par tréfilage à l'aide d'une filière
à rouleaux (6), nommé "roller-die".
8. Procédé selon la revendication précédente,caractérisé en ce qu'on lubrifie le fil
lors du premier pas de la réduction par tréfilage à l'aide d'huile qu'on fait circuler
en un circuit (10 à 12) totalement indépendant des circuits d'huile (13 à 18) qu'on
utilise pour lubrifier le fil (1) dans les autres pas de tréfilage.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'on refroidit le fil (1) dans la partie de tréfilage (4) d'une manière contrôlable.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce qu'on utilise comme fil métallique (1) un fil d'aluminium.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce qu'on
utilise comme fil métallique (1) un fil d'un alliage d'aluminium.
12. Procédé selon la revendication précédente,caractérisé en ce qu'on utilise un fil
d'un alliage d'aluminium comprenant du magnésium et du silicium.
13. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'on utilise un
fil (1) de l'alliage 6.201 selon la spécification de l'Aluminium Association.
14. Fil métallique (1) obtenu par le procédé selon l'une ou l'autre des revendications
précédentes.
15. Unité de production (2,4,5,19,20) pour appliquer le procédé selon l'une ou l'autre
des revendications 1 à 13, caractérisé en ce qu'elle comprend une partie de laminage
à froid (2) et une partie de tréfilage (4).
16. Unité de production selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la
première filière (6) de la partie de tréfilage (4) est une filière à rouleaux, le
circuit d'huile lubrifiante (10 à 12) pour cette filière (6) étant complètement séparé
des circuits d'huile lubrifiante (13 à 18) pour les autres filières (7) et les cabestans
(8).