[0001] La présente invention concerne un écran scintillateur convertisseur de rayonnement.
Elle concerne également un procédé de fabrication d'un tel écran.
[0002] Les écrans scintillateurs convertisseurs de rayonnement sont bien connus dans l'art
antérieur. Ces écrans reçoivent des rayons X ou 6 et les convertissent en photons
lumineux auxquels est sensible une photocathode qui recouvre la face concave de ces
écrans.
[0003] Lorsque l'écran reçoit un rayonnement X, il est utilisé dans des tubes intensificateurs
d'images radiologiques ou I.I.R. et lorsque l'écran reçoit un rayonnement γ, il est
utilisé dans des tubes de scintigraphie.
[0004] Dans l'art antérieur, les écrans scintillateurs convertisseurs de rayonnement sont
généralement obtenus en évaporant sur la face concave d'un support métallique, en
aluminium par exemple, qui est transparent au rayonnement, de J'iodure de césium dopé
au sodium ou au thallium. La croissance de l'iodure de césium s'effectue spontanément
sous forme d'aiguilles juxtaposées ce qui est une structure propice au guidage de
la lumière créée dans l'iodure de césium par Je rayonnement incident. La face concave
de l'écran scintilIateur ainsi obtenu reçoit une sous-couche de photocathode qui est
destinée à isoler l'écran scintillateur de la photocathode et/ou à améliorer l'état
de surface de la face concave de l'écran.
[0005] Une photocathode est ensuite déposée sur cette sous-couche.
[0006] Les écrans scintillateurs connus dans l'art antérieur présentent un certain nombre
d'inconvénients parmi lesquels on peut citer :
- le fait que la face concave de l'écran scintillateur obtenu ne soit pas parfaitement
lisse à cause de la structure en aiguilles du matériau scintillateur. Il est difficile
de colmater parfaitement les irrégularités de cette face, même en utilisant une sous-couche
de photocathode. La photocathode qui est déposée présente une résistance' électrique
superficielle élevée. Au-delà d'un certain flux de rayonnement incident, des variations
locales importantes du potentiel à la surface de la photocathode apparaissent ce qui
entraîne une défocalisation de l'image électronique. De plus, les irrégularités de
surface de la photocathode nuisent à sa sensibilité. La présence de nombreuses crevasses
emprisonnant des poches de gaz à proximité de la couche photosensible est à l'origine
d'un rendement de photo- émission réduit ;
- le fait qu'on soit tenu à limiter l'épaisseur de l'écran car le nombre de fissures
et de discontinuités superficielles augmente avec cette épaisseur. Cet inconvénient
est particulièrement gênant dans le cas des écrans destinés à la gammagraphie où des
écrans scintillateurs épais sont requis ;
- la présence dans l'écran scintillateur terminé du support sur lequel le matériau
scintillateur a été évaporé. Ce support est largement transparent au rayonnement incident
mais arrête malgré tout une fraction de ce rayonnement.
[0007] La présente invention concerne un écran scintillateur convertisseur de rayonnement
qui ne présente pas les inconvénients énoncés ci-dessus.
[0008] Selon la revendication 1, la présente invention concerne un écran scintillateur convertisseur
de rayonnement qui est constitué d'un matériau scintillateur présentant une structure
en aiguilles et cet écran présente une face convexe qui reçoit le rayonnement et une
face concave qui est parfaitement lisse, sur laquelle repose la photocathode.
[0009] Selon la revendication 12, la présente invention concerne également un procédé de
fabrication d'un tel écran qui comporte les étapes suivantes ;
- l'écran scintillateur est obtenu par évaporation sur un support présentant une face
convexe parfaitement lisse et constitué d'un matériau présentant un coefficient de
dilatation thermique différent de celui du matériau scintillateur ;
- après évaporation, l'écran scintillateur est séparé du support par simple chauffage.
[0010] La face concave de l'écran scintillateur selon la présente invention est parfaitement
lisse car c'est cette face qui se trouve en contact avec la face convexe du support
pendant l'évaporation du matériau scintillateur. La photocathode qui est déposée sur
cette face a donc des surfaces parfaitement lisses. On peut faire varier l'épaisseur
de l'écran de quelques dizaines de microns à plusieurs millimètres tout en conservant
une face concave parfaitement lisse. Enfin, selon la présente invention, l'écran scintillateur
lorsqu'il est terminé ne comporte plus le support ayant servi à sa fabrication.
[0011] D'autres objets, caractéristiques et résultats de l'invention ressortiront de la
description suivante, donnée à titre d'exemple non limitatif et illustrée par-les
figures annexées qui représentent :
- la figure 1, le schéma d'un écran scintillateur selon l'art antérieur ;
- les figures 2 et 3, deux modes de réalisation d'un écran scintillateur selon l'invention.
[0012] Sur les différentes figures, les mêmes repères désignent les mêmes éléments, mais
pour des raisons de clarté, les cotes et proportions des divers éléments ne sont pas
respectées.
[0013] La figure 1 représente le schéma vu en coupe, d'un écran scintillateur selon l'art
antérieur.
[0014] Cet écran est obtenu en évaporant de l'iodure de césium sur la face concave d'un
support métallique mince 1, en aluminium par exemple, qui est transparent au rayonnement
X ou Y à analyser. La croissance de l'iodure de césium s'effectue sous forme d'aiguilles
2 terminées par des cristaux tétraédriques qui sont représentées dans un encadré qui
montre plus en détails la structure de l'écran. On constate dans l'encadré de la figure
1 que la face concave de l'écran scintillateur ainsi obtenue est très irrégulière.
Sur cette face concave, on dépose une sous-couche de photocathode 3 pour isoler au
point de vue chimique l'écran scintillateur 2 de la photocathode et/ou pour améliorer
l'état de surface de la face concave de l'écran. Une photocathode 4 est ensuite déposée
sur la sous-couche 3.
[0015] La figure 2 représente le schéma, vu en coupe, d'un mode de réalisation d'un écran
selon l'invention.
[0016] Sur les deux encadrés qui montrent de façon plus détaillée la structure de l'écran,
selon l'invention, on constate que cet écran est constitué d'un matériau scintillateur
2 présentant une structure en aiguilles. L'encadré de droite montre que la face concave
de cet écran est parfaitement lisse. C'est sur cette face qu'est déposée la photocathode
4, avec, éventuellement, entre cette face concave et la photocathode, une sous-couche
3 de photocathode, en phospho- vanadates par exemple.
[0017] Pour obtenir l'écran selon l'invention, on peut utiliser le procédé exposé ci-après.
[0018] II faut disposer d'un support présentant une face convexe parfaitement polie. Ce
support peut avoir une épaisseur quelconque. Il peut être constitué d'un matériau
quelconque, verre ou métal, qui présente un coefficient de dilatation thermique différent
de celui du matériau scintillateur utilisé.
[0019] L'écran scintillateur est obtenu par évaporation du matériau scintillateur sur la
face convexe du support. Après évaporation, l'écran est séparé du support par simple
chauffage grâce à la surface lisse de la face convexe du support et grâce à la différence
entre les coefficients de dilatation thermique du support et du matériau scintillateur.
[0020] On obtient ainsi un écran scintillateur tel que celui représenté sur la figure 2
dont la face concave est parfaitement lisse car c'est cette face qui était en contact
avec la face convexe du support pendant l'évaporation du matériau scintillateur. La
face concave de l'écran présente un poli optique. Le diamètre des grains sur cette
face varie de 0,1 à 50 micro-métres environ.
[0021] Comme on peut le voir sur l'encadré de gauche de la figure 2,
" c'est la face convexe de l'écran qui présente une surface assez irrégulière à cause
des extrémités des aiguilles du matériau scintillateur mais cela n'a pas d'importance
car il n'y a pasde conduction sur cette face.
[0022] Ln effet, la conduction est assurée par la photocathode qui est déposée sur la face
concave tout à fait lisse. On ne risque donc pas de voir comme dans l'art antérieur,
des cratères de micro-structures interrompre la continuité de la couche en contact
avec la photocathode et donc la conduction.
[0023] L'épaisseur de l'écran peut varier, selon l'utilisation, entre quelques dizaines
de microns et quelques millimètres tout en conservant une face concave parfaitement
lisse.
[0024] Si le support d'évaporation est maintenu froid pendant J'évaporation, l'écran scintillateur
présente une structure en aiguilles finement divisées. Il peut alors être utilisé
dans les tubes intensificateurs d'images radiologiques de haute définition.
[0025] Si par contre le support d'évaporation est chauffé pendant l'évaporation, à des températures
allant de 100 à 600°C par exemple, on obtient une structure en aiguilles agglomérées
plus monolithique qui permet d'utiliser cet écran en scintigraphie.
[0026] Le support d'évaporation peut être réalisé en aluminium par exemple. Le matériau
scintillateur utilisé peut être un halogénure alcalin, tel que l'iodure de césium
dopé au sodium ou au thallium, ou tel que l'iodure de potassium dopé au thallium.
On peut aussi utiliser comme matériau scintillateur des tungstates, des sulfures ou
des sulfates métalliques par exemple.
[0027] On constate qu'en utilisant le procédé précédemment décrit on obtient un écran scintillateur
dont les deux faces sont accessibles pour tout traitement ultérieur souhaité car le
support d'évaporation ne fait pas partie de l'écran terminé au contraire de ce qui
se passe dans les écrans selon l'art antérieur.
[0028] Pour accroître la tenue mécanique de l'écran, et particulièrement dans le cas d'un
écran de faible épaisseur en structure d'aiguilles finement divisées, on peut disposer
sur la face convexe de l'écran une couche 5 assurant sa rigidité. une telle couche
est représentée sur la figure 2. Cette couche assurant la rigidité de l'écran peut
être constituée par exemple d'un verre ou d'un émail à bas point de fusion, ou de
toute substance organique supportant les températures d'ctuvage du tube telles que
par exemple la résine époxy, le parylène, les polyimides, ou la cryolite, par exemple.
[0029] La face convexe de l'écran peut être aussi munie d'une couche réfléchissant la lumière
produite dans l'écran par le rayonnement incident. Cette couche renvoie vers la photocathode
toute la lumière arrivant sur la face convexe de l'écran. Cette couche peut être constituée,
par exemple, d'un métal évaporé quelconque tel que l'aluminium ou le nichrome.
[0030] On peut aussi munir la face convexe de l'écran d'une couche accroissant l'efficacité
de détection quantique de l'écran. Cette couche est constituée d'un matériau de haute
densité à numéro atomique élevé, déposé en couche mince, tel que J'oxyde de baryum,
de plomb ou de tungstène. Ce type de matériau favorise l'émission photoélectrique
et Je pouvoir d'arrêt vis-à-vis du rayonnement ionisant.
[0031] Il est donc possible de disposer sur la face convexe de l'écran une, deux ou trois
couches successives remplissant chacune J'une des fonctions suivantes : couche assurant
la rigidité de l'écran, couche réfléchissant la lumière produite dans l'écran par
le rayonnement incident, couche accroissant l'efficacité de détection quantique de
l'écran. L'ordre des diverses couches peut varier.
[0032] Il est possible d'utiliser des couches de matériaux remplissant deux des fonctions
énoncées. Par exemple, une couche d'indium ou d'étain peut servir à la fois à réfléchir
la lumière produite dans l'écran par le rayonnement incident et assurer aussi la rigidité
de l'écran. Une telle couche peut être obtenue par pulvérisation cathodique, par évaporation,
par projection ou par toute autre méthode connue.
[0033] En ce qui concerne la face concave de l'écran, cette face étant parfaitement polie,
les photocathodes qui y sont déposées ont une résistance éléctrique superficielle
minimale qui ne dépend plus tellement de l'écran scintillateur mais surtout de la
photocathode qui y est déposée.
[0034] La face concave de l'écran est généralement- recouverte d'au moins une ...................................
coucha assurant au moins l'une des fonctions suivantes :
- couche réduisant encore la résistance électrique superficielle de la photocathode,
couche assurant la compatibilité du point de vue chimique entre l'écran scintillateur
et la photocathode. On peut déposer sur la face concave de l'écran une sous-couche
3 qui est représentée sur la figure 2. Cette sous-couche peut être constituée d'oxyde
d'indium ou d'un métal en couche mince, tel que l'aluminium, qui est largement transparent
à la lumière produite par le scintillateur.
[0035] Sur la sous-couche, on dépose une photocathode 4, constituée par exemple de césium
et d'antimoine.
[0036] Pour monter l'écran selon l'invention dans le tube où il va être utilisé, on peut
employer une grille support 7 ayant même concavité que l'écran, comme cela est représenté
sur la figure 3. Cette grille doit être transparente au flux de rayonnement incident.
Elle peut être en nickel ou en fer, par exemple.
[0037] Sur la figure 3, l'écran représenté, comporte une couche 6 accroissant l'efficacité
de détection quantique de l'écran, une couche 2 de matériau scintillateur en aiguilles
dont la face concave est parfaitement polie, une sous-couche de photocathode 3 et
une photocathode 4.
[0038] On voit sur la figure 3, qu'un anneau métallique 8 est évaporé sur la face concave
de l'écran à la périphérie de cette face. Des languettes de pression 9 sont appliquées
sur cet anneau et servent de connexions avec la photocathode.
[0039] L'écran selon l'invention lorsqu'il est suffisamment épais peut aussi être monté
dans un tube sans l'utilisation d'une grille-support.
[0040] On obtient divers modes de réalisation de l'écran selon l'invention en munissant
l'une des deux faces, ou les deux faces de cet écran, d'une ou plusieurs des diverses
couches dont il a été question précédemment qui peuvent être superposées dans un ordre
indifférent.
1. Ecran scintillateur convertisseur de rayonnement, qui reçoit des rayons X ou γ
et les convertit en photons lumineux auxquels est sensible une photocathode (4) qui
recouvre l'une des faces de cet écran, caractérisé en ce que cet écran est constitué
d'un matériau scintillateur (2) présentant une structure en aiguilles et en ce qu'il
présente une face convexe qui reçoit le rayonnement et une face concave qui est parfaitement
lisse, sur laquelle repose la photocathode (4).
2. Ecran selon la revendication 1, caractérisé en ce que la face convexe de l'écran
est recouverte d'au moins une couche assurant au moins l'une des fonctions suivantes
: couche assurant la rigidité de récran (5), couche réfléchissant la lumière produite
dans l'écran par le rayonnement incident, couche accroissant l'efficacité de détection
quantique de l'écran (6).
3. Ecran selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que la face concave
de l'écran est recouverte d'au moins une couche (6) assurant au moins l'une des fonctions
suivantes : couche assurant la compatibilité avec la photocathode, couche assurant
la réduction de la résistance superficielle de la photocathode.
4. Ecran selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le matériau scintillateur
(2) utilisé est un halogénure alcalin, tel que l'iodure de césium dopé au sodium ou
au thallium ou tel que l'iodure de potassium dopé au thallium.
5. Ecran selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le matériau scintillateur
(2) présente une structure en aiguilles finement divisées ou une structure en aiguilles
agglomérées.
6. Ecran selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le matériau scintillateur
a une épaisseur allant de quelques dizaines de microns à quelques millimètres.
7. Ecran selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la face concave
parfaitement lisse comporte des grains dont le diamètre varie de 0,1 à 50 pm.
8. Ecran selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la couche assurant
1a rigidité de l'écran (5) est constituée d'un verre ou d'un émail à bas point de
fusion, ou d'une substance organique telle que la résine époxy, le parylène, les polyimides,
la cryolite.
9. Ecran selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la couche réfléchissant
la lumière produite dans J'écran par le rayonnement incident est en aluminium ou en
nichrome.
10. Ecran selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que la couche (6)
accroissant l'efficacité de détection quantique est constituée par un matériau de
haute densité, déposé en couche mince, tel que l'oxyde de baryum, de plomb ou de tungstène.
11. Ecran selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la couche assurant
la réduction de la résistance superficielle de la photocathode est constitué d'oxyde
d'indium ou est une mince couche métallique.
12. Procédé de fabrication d'un écran selon la revendication 1, caractérisé en ce
qu'il comporte les étapes suivantes :
- l'écran scintillateur (2) est obtenu par évaporation sur un support présentant une
face convexe parfaitement lisse et constitué d'un matériau présentant un coefficient
de dilatation thermique différent de celui du matériau scintillateur (2) ;
- après évaporation, l'écran scintillateur (2) est séparé du support par simple chauffage.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que le support est maintenu
froid pendant l'évaporation, une structure en aiguille finement divisées étant obtenue.
14. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que le substrat est chauffé
pendant J'évaporation, une structure en aiguilles agglomérées étant obtenue.