[0001] Le procédé suivant l'invention concerne le formage de la paroi de tubes métalliques
de plusieurs.mètres de longueur, dans des zones localisées avec précision, à distance
des extrémités.
[0002] Ce procédé concerne plus particulièrement le formage en expansion, dans des zones
localisées, de tubes métalliques à parois minces,tels que ceux utilisés pour le guidage
des barres de contrôle ou d'arrêt des réacteurs nucléaires. Pour certaines utilisations,
ces tubes doivent comporter une ou plusieurs zones de diamètre accru, de relativement
faible longueur, situées à une distance relativement grande et déterminée avec beaucoup
de précision de l'une ou l'autre des extrémités.
[0003] On connaît déjà des méthodes permettant de former une zone en expansion dans un tube
métallique. C'est ainsi que le brevet US 3.625.040 décrit un procédé de formage de
tube en expansion, dans lequel on place le tube à former à l'intérieur d'une matrice
après l'avoir bouché aux deux extrémités. On introduit ensuite un fluide hydraulique
à l'intérieur du tube et on met ce fluide en pression de façon à plaquer les parois
du tube contre les parois de la matrice. Un tel dispositif ne serait pas utilisable
dans le cas du formage dans des zones localisées de tubes de plusieurs mètres de long,
ou bien alors nécessiterait la mise en oeuvre de matrices de très grandes dimensions
extrêmement coûteuses à réaliser et d'une manipulation très difficile.
[0004] Le FR 1.312.726 décrit un procédé de réalisation de soufflets métalliques dans lequel
on se propose de réaliser un soufflet par formage hydraulique en expansion d'une virole
métallique mince de forme cylindrique. Pour cela, on utilise une matrice qui comporte
un logement dans lequel on engage l'extrémité de la virole de façon que cette extrémité
vienne en appui contre une paroi fixe qui constitue le fond du logement. La virole
est maintenue appuyée contre ce fond de logement soit par frottement contre la paroi
cylindrique, soit par rabattement des bords d'extrémité de la virole et pincement
de ceux-ci.au moyen d'une bague solidarisée par des vis avec le fond du logement.
La paroi annulaire de la matrice présente la forme ondulée qu'on veut donner à la
virole par expansion. Un mandrin, également solidarisé avec le fond du logement et
comportant des bagues d'étanchéité, permet d'introduire un fluide dont la pression
s'exerce sur la paroi interne de la virole uniquement dans la zone de celle-ci qui
est engagée dans la matrice, de façon à déformer cette virole en expansion et à lui
faire épouser les ondulations présentées par la matrice. Un-tel dispositif convient
pour déformer un tube métallique dans une zone située dans le voisinage immédiat de
l'extrémité de ce tube, mais ne pourrait être facilement mis en oeuvre dans le cas
où la zone à déformer se trouve à distance de l'extrémité du tube.
[0005] On a recherché la possibilité de déformer en expansion une zone limitée d'un tube
métallique à parois minces, cette zone pouvant se trouver à une distance quelconque
des extrémités de ce tube. On a recherché également la possibilité de positionner
de façon extrêmement reproductible la zone expansée par rapport à une extrémité déterminée
du tube, la distance entre cette extrémité du tube et l'extrémité de la zone expansée
la plus proche étant reproductible d'un tube à l'autre avec un écart moyen inférieur
à ± 0,2% par rapport à la cote nominale.
[0006] Le dispositif suivant l'invention permet d'obtenir les résultats recherchés. Il comporte
une matrice tubulaire démontable qui comprend une chambre d'expansion et, de part
et d'autre de cette chambre, deux portées cylindriques dont le diamètre intérieur
est sensiblement égal au diamètre extérieur du tube à expanser, compte tenu du jeu
nécessaire pour permettre l'introduction du tube dans la matrice, les surfaces de
ces portées ayant des coefficients de frottement différents vis-à-vis de la surface
du tube à expanser.
[0007] Un mandrin, de diamètre légèrement inférieur à celui du tube à former en expansion,
est logé à l'intérieur de ce tube et pénètre dans la partie de celui-ci qui se trouve
à l'intérieur de la matrice ; il comporte un conduit intérieur, sensiblement parallèle
à l'axe, qui peut être relié à une source extérieure de fluide sous pression. Ce conduit
débouche, grâce à un perçage radial, dans l'espace annulaire compris entre le mandrin
et le tube. Cet espace est délimité par deux zones d'étanchéité entre mandrin et tube,
réalisées de part et d'autre de la chambre d'expansion au niveau des portées cylindriques
de la matrice. Cette étanchéité est le plus souvent obtenue au moyen de joints tels
que des joints métalliques ou en élastomère.
[0008] De préférence, chaque zone d'étanchéité comporte une gorge annulaire réalisée autour
du mandrin, qui contient au moins un joint torique,. en élastomère par exemple. Cette
gorge, plus large que profonde, comporte une zone de profondeur maximale du côté de
l'espace annulaire qu'elle délimite, dans laquelle est logé, au repos, au moins un
joint torique, et une zone de profondeur décroissante qui rejoint le bord opposé de
la gorge.
[0009] De préférence, également, les deux portées cylindriques de la matrice sont réalisées
au moyen de matériaux différents, l'un de ces matériaux ayant un coefficient de frottement
relativement élevé, et l'autre, un coefficient de frottement relativement faible qui
peut être encore abaissé, si besoin est, par un traitement de surface ou par lubrification.
[0010] L'invention concerne aussi un procédé de formage en expansion, d'au moins une zone
localisée dans une partie courante de la paroi d'un tube de grande longueur, la distance
L de cette zone par rapport à l'une des extrémités du tube devant être déterminée
avec précision, qui comporte les étapes suivantes :
1) mise en place autour du tube dans la zone à former d'une matrice comportant une
chambre d'expansion, comprise entre deux portées cylindriques présentant des coefficients
de frottement différents vis-à-vis du métal du tube, la matrice étant orientée de
façon que la portée dont le coefficient de frottement est le plus élevé, se trouve
du côté de l'extrémité du tube par rapport à laquelle la distance de la zone d'expansion
doit être déterminée de façon précise,
2) introduction à l'intérieur du tube, dans la partie de celui-ci qui se trouve à
l'intérieur de la matrice, d'un mandrin comportant un conduit intérieur qui met en
communication l'espace annulaire compris entre le mandrin et le tube avec une source
extérieure de fluide sous pression, l'espace annulaire étant délimité par deux zones
d'étanchéité disposées de part et d'autre de la chambre d'expansion, au niveau des
portées cylindriques de la matrice,
3) introduction dans l'espace annulaire, par le conduit intérieur du mandrin,d'un
fluide provenant de la source extérieure, dont on élève la pression jusqu'à ce que
le tube se déforme et vienne s'appliquer sur les parois de la chambre d'expansion
de la matrice.
[0011] Suivant une caractéristique complémentaire du procédé suivant l'invention, on ajuste,
avant expansion, la distance L entre la face d'extrémité de la matrice, qui se trouve
du côté de la portée dont le coefficient de frottement est le plus élevé, et l'extrémité
correspondante du tube, de façon que, compte tenu de la distance L entre la face d'extrémité
de la matrice et l'origine de la zone de raccordement à la chambre d'expansion, on
ait la relation :
L
= L1 + L2
[0012] L étant, après expansion, la distance entre l'extrémité du tube et le point d'origine
de la zone expansée.
[0013] L'exemple non limitatif et les figures ci-après permettront de mieux comprendre les
caractéristiques du dispositif suivant l'invention, ainsi que le procédé de formage
en expansion qui met en oeuvre ce dispositif.
La figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'un mode de réalisation du dispositif
suivant l'invention.
La figure 2 est une coupe suivant A de la figure 1.
La figure 3 est une vue en coupe d'un tronçon d'un tube de grande longueur après formage
en expansion, au moyen du dispositif suivant l'invention.
La figure 4 représente un mode particulier de réalisation de la matrice suivant l'invention.
[0014] La figure 1 représente un dispositif suivant l'invention, utilisé pour la réalisation
par expansion d'une zone localisée de diamètre accru dans une partie courante d'un
tube métallique a paroi mince de grande longueur, la distance entre l'une des extrémités
du tube et l'extrémité la plus proche de l'origine de la zone de diamètre accru devant
être égale â ± 0,2% près à une longueur L fixée à l'avance.
[0015] La figure 1 montre un tube (1) en alliage à base de zirconium du type zircaloy 2
conforme à la norme ASTM B 353-71 de 10 mm de diamètre intérieur,0,5 mm d'épaisseur
et environ 4 m de long.
[0016] On se propose d'accroître le diamètre intérieur de ce tube en le portant à 12 mm
sur une longueur de 50 mm. On se propose aussi d'effectuer cette expansion de façon
que la longueur "L" de la partie non déformée du tube, qui s'étend entre son extrémité
(2) et l'origine de la zone expansée (3), (voir figure 3), soit égale à 500 mm avec
une précision de ± 1 mm.
1 Pour atteindre ce résultat, on introduit la zone (4) (fig.l) du tube à expanser à
l'intérieur d'une matrice (5) de symétrie axiale, démontable en deux parties (6) et
(7) qui sont maintenues en place au moyen de deux bagues d'assemblage annulaires (8)
et (9). Chacune de ces bagues comporte un logement cylindrique (10,11) à l'intérieur
duquel s'engage une extrémité de la matrice avec le minimum de jeu nécessaire pour
le montage et le démontage.
[0017] La matrice comporte, à chacune de ses extrémités, une portée cylindrique (12,13)
dont le diamètre est égal au diamètre extérieur du tube (1), c'est-à-dire Il mm, majoré
du minimum de jeu nécessaire pour permettre l'engagement de ce tube, et une chambre
d'expansion (14) cylindrique dans le cas du présent exemple, de 13 mm de diamètre
intérieur et de 50 mm de long. Des congés (15) et (16) raccordent les zones de diamètres
différents.
[0018] A l'intérieur du tube (1), on introduit un mandrin cylindrique en acier (17) de 9,8
mm de diamètre extérieur, à parois épaisses, qui comporte un conduit intérieur (18).
Un perçage radial (19) met en communication le conduit (18) avec l'espace annulaire
(20) compris entre le mandrin et le tube (1).
[0019] De part et d'autre de cet espace annulaire (20), deux gorges annulaires (21) et (22)
sont réalisées autour du mandrin. Comme le montre la figure 1, ces gorges, dans chacune
desquelles on loge au moins un joint torique (23) ou (24), ont une profondeur variable
et une longueur bien supérieure à leur profondeur maximale. Elles comportent chacune
une zone de profondeur maximale (25), (26), du côté de l'espace annulaire (20), dans
laquelle vient se loger au repos le joint torique. Cette profondeur est déterminée
de façon à être légèrement inférieure au diamètre du joint. Dans le cas présent, on
utilise, par exemple, des joints ayant un diamètre de tore de 2 mm et la profondeur
maximale de la gorge est de 1,8 mm. Le fond de chacune des gorges présente une deuxième
zone (27, 28), de forme sensiblement conique, dont la profondeur va en décroissant
en s'éloignant de l'espace annulaire (20).
[0020] La pente de la génératrice de cette partie conique est, par exemple, de 30° par rapport
à l'axe du mandrin. La largeur totale de la gorge est d'environ trois fois le diamètre
du joint torique. Le mandrin (17) est prolongé par un tube de liaison (29), également
cylindrique, en acier, de diamètre plus faible que celui du mandrin. Ce tube peut
être raccordé par son extrémité (30) à un moyen d'introduction de fluide non représenté.
Une bague (31) est vissée à l'extrémité de ce tube de liaison. On voit que les dimensions
du mandrin sont déterminées de façon que, lorsqu'il est introduit à l'intérieur du
tube à expanser (1) et que l'ensemble est placé à l'intérieur de la matrice (5), les
joints toriques (23) et (24), ainsi que les gorges (21) et (22) qui les contiennent,
se trouvent en regard des portées cylindriques d'entrée (12) et (13) de la matrice,
de part et d'autre de la paroi (14) de la zone d'expansion.
[0021] On voit que, grâce à la bague (31) dont on peut facilement ajuster l'emplacement
sur le tube (29), on peut amener en butée contre la face (32) de cette bague, l'extrémité
(33) du tube (1) et ajuster ensuite la distance L
1 entre cette extrémité (33) et la face d'extrémité (34) ce la matrice (5). En tenant
compte de la distance L
2 entre la face d'extrémité (34) de la matrice et l'origine (35) de la zone de raccordement
(15), on ajuste L de façon à obtenir la relation :

Dans le cas de l'exemple, L = 500 mm.
[0022] Enfin, l'opération d'expansion est effectuée en introduisant à partir de l'extrémité
(30) du tube (29) reliée à un moyen d'introduction de fluide sous pression, un fluide
de préférence liquide tel que, par exemple de l'eau ou de l'huile, qui parcourt le
conduit (18), sort de ce conduit par le perçage radial (19) et vient donc exercer
sa pression sur les parois intérieures du tube (1) dans l'espace annulaire (20).
[0023] En augmentant progressivement la pression du fluide, on constate tout d'abord que
les joints toriques (23) et (24) sont repoussés peu à peu en direction des bords extérieurs
des gorges (21) et (22). Ce déplacement, vers des zones dans lesquelles la profondeur
de la gorge diminue, entraîne un serrage accru des joints toriques et permet donc
de conserver une excellente étanchéité, même lorsque la pression du fluide atteint
des valeurs de l'ordre de 1000 bars. La pression du fluide est accrue jusqu'à ce que
les forces qu'il exerce sur les parois intérieures du tube dépassent la limite élastique
de celui-ci et qu'il vienne se plaquer sur les parois (14) de la matrice. Dans le
cas du présent exemple, la pression mise en jeu est de l'ordre de 800 bars.
[0024] Cette expansion s'accompagne d'un glissement des parties cylindriques du tube qui
sont au voisinage de la zone d'expansion et on constate que, après expansion, l'extrémité
(33) du tube (1) n'est plus en appui sur la face (32) de la bague (31) et s'est rétractée
de plusieurs millimètres. Des essais répétés ont montré que ce glissement n'est pas
reproductible d'une fois sur l'autre.
[0025] Si on désire donc accroître la précision de la détermination de la valeur de L, ce
qui est en particulier nécessaire pour les applications concernant les réacteurs nucléaires,
il faut encore perfectionner le dispositif d'expansion suivant l'invention. Pour cela,
on a eu l'idée de bloquer le glissement du tube suivant le sens axial par rapport
à la matrice et au mandrin, au niveau de l'une des deux portées de la matrice, tandis
que l'on favorise, au contraire, le glissement du tube au niveau de l'autre portée.
[0026] Si, dans le cas de la figure 1, on est en mesure d'empêcher le glissement du tube
(1) au niveau de la portée (12) tandis que l'on permet son glissement facile au niveau
de la portée (13), on comprend que, après avoir réglé la valeur de L de la façon indiquée
plus haut, il ne se produit plus de raccourcissement de la partie du tube comprise
entre la face d'extrémité (34) de la matrice et la portée (32) de la bague (31) au
cours du processus d'expansion. Ce processus achevé, l'extrémité (33) du tube (1)
demeure au contact de la portée (32), et la longueur L = 500 mm n'a pas varié. Par
contre, on observe bien sûr, de l'autre côté du mandrin, un raccourcissement important
du tube. Mais ce raccourcissement se produit de façon reproductible dans la mesure
où les caractéristiques dimensionnelles ainsi que les propriétés mécaniques sont reproductibles
d'un tube à l'autre. Il est donc possible, en bloquant le glissement du tube sur l'une
des portées de la matrice, d'effectuer l'expansion du tube sans observer de variation
sensible de la distance entre l'extrémité du tube qui se trouve du côté dé cette portée
de la matrice. Grâce à ce blocage, il est également possible, si on procède à l'expansion
de tubes ayant des caractéristiques physiques et dimensionnelles très proches, de
constater que la distance entre l'autre extrémité du tube et la matrice est réduite
au cours de l'expansion de façon extrêmement reproductible, et peut donc être calculée
à l'avance.
[0027] Dans la pratique, on dispose d'assez nombreux moyens pour empêcher le glissement
du tube (1) au niveau d'une des portées et pour favoriser ce glissement au niveau
de l'autre. On peut, en particulier, pour faire obstacle à ce glissement au niveau
d'une des deux portées de la matrice, augmenter le serrage du joint torique correspondant
: diamètre de tore accru ou encore profondeur de gorge réduite. On peut aussi, et
cela est le plus souvent retenu, modifier le coefficient de frottement de l'une des
portées par rapport à l'autre. Pour cela, on peut effectuer des traitements de surface
convenables sur chacune des deux portées (12) et (13).
[0028] Une méthode particulièrement efficace, comme le montre la figure 4, consiste à loger
dans au moins une de ces portées un insert en un matériau convenable. On voit, figure
4, une matrice (36) en deux parties (37) et (38) de conception semblable à celle de
la matrice (5) représentée figures 1 et 2. Cette matrice comporte deux inserts annulaires
(39) et (40), également en deux parties, disposés dans les zones d'entrée de la matrice.
[0029] L'insert (39) est réalisé en un matériau possédant un mauvais coefficient de frottement
vis-à-vis du métal du même tube. On peut utiliser en particulier pour réaliser cet
insert (39) un acier traité dont la surface (41) en contact avec le tube ne sera pas
lubrifiée. Dans certains cas, l'acier dont est constituée la matrice peut être utilisé
comme portée sans faire appel à un insert.
[0030] Pour l'insert (40), on peut utiliser un carbure tel que le carbure de tungstène ou
un bronze ou un autre matériau à faible coefficient de frottement. De plus, on peut,
si cela est utile, lubrifier légèrement la surface (42) de l'insert (40), ou encore
effectuer un traitement de surface approprié.
[0031] La mise en place delces inserts, leur solidarisation avec le métal de la matrice
et leur usinage avec la précision désirée, peuvent être réalisés par toutes méthodes
convenables bien connues de l'homme de l'art.
[0032] Dans le cas du présent exemple, l'insert (39) a été réalisé en acier et l'insert
(40) en carbure de tungstène.
[0033] En utilisant une matrice ainsi réalisée, montée de la façon décrite précédemment
et représentée figure 1, on a constaté que, au cours de l'expansion, le tube (1) était
maintenu par la pression interne en appui sur la surface cylindrique (41) de l'insert
(39) sans aucun glissement. Au contraire, au niveau de la surface cylindrique (42)de
l'insert (40), on observait un glissement de plusieurs mm du tube le long de l'axe
vers l'intérieur de la matrice au moment de l'expansion. La longueur L du tube qui
avait été ajustée à 500 mm avant expansion n'avait pas varié après expansion.
[0034] Dans certains cas, comme cela a été indiqué plus haut, en peut se dispenser de mettre
en place des inserts et se contenter d'effectuer, au niveau des zones d'entrée de
la matrice, un traitement de surface différent. Il suffit, en fait, d'obtenir une
différence significative du coefficient de frottement de l'une des portées par rapport
à l'autre.
[0035] D'autres modes de réalisation du dispositif suivant l'invention peuvent être envisagés
qui font également l'objet de l'invention.
[0036] Il est possible, en particulier, de réaliser une matrice ne présentant pas de plan
de joint axial, mais dont au moins l'une des deux zones d'entrée est démontable de
façon à permettre l'extraction du tube après expansion.
[0037] On peut aussi, dans certains cas, envisager de loger dans chacune des gorges (21)
et (22), deux joints toriques côte à côte. Il est alors nécessaire d'élargir la zone
de profondeur maximale (25,26) de chaque gorge, pour permettre cette mise en place.
[0038] Le dispositif et le'procédé,de formage en expansion qui viennent d'être décrits peuvent
être utilisés pour le formage de tubes métalliques de toute sorte.
[0039] Ils sont utilisés de façon particulièrement avantageuse pour le formage de tubes
en alliages de zirconium pour les applications nucléaires, tels que les tubes en zircaloy
2 ou 4. Ils s'appliquent aussi au formage de tubes en titane allié ou non allié, aciers
spéciaux, inoxydables, ou réfractaires ou en tous autres métaux ou alliages.
[0040] De façon générale, le procédé et le dispositif qui font l'objet de l'invention s'appliquent
avantageusement chaque fois qu'il est nécessaire de réaliser, dans des tubes relativement
longs, une ou plusieurs zones de diamètre accru situées a distance des extrémités
localisées avec une précision suffisante.
[0041] De nombreuses modifications peuvent être apportées au dispositif suivant l'invention,
et à son mode de mise en oeuvre, qui ne sortent pas du domaine de l'invention.
1. Dispositif pour formage local en expansion d'une zone localisée avec précision
dans une partie courante de la paroi d'un tube cylindrique de grande longueur, caractérisé
en ce qu'il comporte une matrice tubulaire démontable (5) ouverte aux deux extrémités
comprenant une chambre d'expansion (14), dont les dimensions intérieures correspondent
à celles de la zone expansée à réaliser, et de part et d'autre de ladite chambre d'expansion
deux portées cylindriques (12,13) dont le diamètre intérieur est sensiblement égal
au diamètre extérieur initial du tube à expanser (1) majoré du jeu nécessaire pour
l'engagement du tube (1), en ce qu'il comporte d'autre part un mandrin (17) logé à
l'intérieur du tube (1) dans la partie de ce tube (1) qui se trouve à l'intérieur
de la matrice (5), ledit mandrin (17) étant pourvu d'un conduit intérieur (18) permettant
d'introduire un fluide sous pression dans l'espace annulaire (20) compris entre le
mandrin (17) et le tube (1), ledit espace annulaire (20) étant délimité par des joints
d'étanchéité (23,24) disposés entre le mandrin (17) et le tube (1) de part et d'autre
de la chambre d'expansion (14) au niveau des portées cylindriques (12,13) de la matrice
(5), et en ce que ledit mandrin (17) porte deux gorges annulaires (21,22) contenant
lesdits joints, ces gorges étant chacune de profondeur variable, avec une profondeur
maximale légèrement inférieure au diamètre du joint correspondant et située du côté
de l'espace annulaire (20) entre mandrin (17) et tube (1) et étant chacune de largeur
bien supérieure à la profondeur maximale, de sorte que les joints (23,24) sont repoussés
peu à peu en direction des bords extérieurs des gorges annulaires (21,22) et serrés
lorsque la pression augmente dans l'espace annulaire.
2. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les deux portées cylindriques
(12,13) de la matrice (5) ont des coefficients de frottement différents vis-à-vis
de la surface du tube à expanser (1).
3. Dispositif suivant la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que chacune des gorges
(21) contient au moins un joint torique (23).
4. Dispositif suivant la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que au moins l'une
des deux portées (12) de la matrice est constituée par un insert (39) réalisé en un
matériau présentant un coefficient de frottement vis-à-vis de la surface du tube (1)
différent de celui du matériau de l'autre portée (13).
5. Procédé de formage en expansion d'au moins une zone localisée avec précision dans
une partie courante de la paroi d'un tube cylindrique de grande longueur, la distance
entre la zone expansée et l'une des extrémités du tube devant être ajustée avec précision,
caractérisé en ce que l'on dispose autour du tube (1), dans la zone à former, une
matrice (5) comportant une chambre d'expansion (14) comprise entre deux portées cylindriques
(12,13) présentant des coefficients de frottement différents vis-à-vis du tube, la
matrice (5) étant orientée par rapport au tube à former (1) de façon que la portée
(12) dont le coefficient de frottement le plus élevé se trouve du côté de l'extrémité
(33) du tube (1) dont on veut maintenir constante la distance par rapport à la matrice
(5) pendant qu'on effectue l'expansion, et en ce que l'on introduit à l'intérieur
du tube (1), dans la partie de celui-ci qui se trouve à l'intérieur de la matrice
(5), un mandrin (17) à travers lequel on introduit un fluide sous pression dans l'espace
annulaire (20) compris entre le mandrin (17) et le tube (1), cet espace étant délimité
par des joints d'étanchéité (23,24) disposés dans deux gorges annulaires de profondeur
variable (21,22) de part et d'autre de la chambre d'expansion (14) au niveau des portées
cylindriques (12;13) de la matrice (5), et en ce que l'on élève la pression du fluide
jusqu'à ce que le tube (1) se déforme et vienne s'appliquer sur les parois de la chambre
d'expansion (14).
6. Procédé suivant revendication 5, caractérisé en ce que l'on ajuste, avant expansion,
la distance L entre la face d'extrémité (34) de la matrice (5) et l'extrémité (33)
du tube (1), de façon que, compte tenu de la distance L
2 entre la face d'extrémité (34) de la matrice (5) et l'origine (35) de la zone de
raccordement (15) à la chambre d'expansion (14), on ait la relation :

L étant la distance entre l'extrémité (33) du tube (1) et l'origine (3) de la zone
expansée qu'on se propose de maintenir constante pendant qu'on effectue l'expansion.
7. Application du procédé suivant l'une des revendications 5 ou 6 à la réalisation
de tubes de guidage pour barres de contrôle ou d'arrêt de réacteurs nucléaires.