(19)
(11) EP 0 099 307 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
25.01.1984  Bulletin  1984/04

(21) Numéro de dépôt: 83420090.9

(22) Date de dépôt:  31.05.1983
(51) Int. Cl.3B21D 26/02
(84) Etats contractants désignés:
DE FR GB IT SE

(30) Priorité: 12.07.1982 US 397217

(71) Demandeur: CEZUS Compagnie Européenne du Zirconium
F-75008 Paris (FR)

(72) Inventeurs:
  • Galle, Serge
    F-49460 Montreuil-Juigne (FR)
  • Hautdidier, Jérôme
    F-49240 Avrille (FR)
  • Soulet, Christian
    F-73400 Ugine (FR)

(74) Mandataire: Séraphin, Léon et al
PECHINEY 28, rue de Bonnel
69433 Lyon Cedex 03
69433 Lyon Cedex 03 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Procédé et dispositif de formage local en expansion de précision pour tubes métalliques de grande longueur


    (57) Le procédé de l'invention concerne le formage en expansion d'une zone localisée avec précision dans une partie courante de la paroi d'un tube métallique cylindrique de grande longueur.
    Le procédé est caractérisé en ce que l'on dispose autour du tube (1), dans la zone à former, une matrice (5) comportant une chambre d'expansion (14) comprise entre deux portées cylindriques (12,13), ces portées ayant des coefficients de frottement différents lorsque la distance entre la zone expansée et l'une des extrémités du tube doit être ajustée avec précision, et en ce que l'on introduit à l'intérieur du tube (1), à l'aplomb de la matrice (5), un mandrin (17) à travers lequel on introduit un fluide sous pression dans l'espace annulaire (20) compris entre le mandrin (17) et le tube (1). cet espace (20) étant délimité par des joints d'étanchéité (23,24) disposés dan deux gorges annulaires (21,22) de profondeur variable de part et d'autre de la chambre d'expansion (14). et en ce que l'on élève la pression du fluide jusqu'à ce que le tube (1) se déforme et vienne s'appliquer sur les parois de la chambre d'expansion (14)
    Le procédé s'applique en particulier à la réalisation de tubes de guidage pour barres de contrôle ou d'arrêt de réacteurs nucléaires.




    Description


    [0001] Le procédé suivant l'invention concerne le formage de la paroi de tubes métalliques de plusieurs.mètres de longueur, dans des zones localisées avec précision, à distance des extrémités.

    [0002] Ce procédé concerne plus particulièrement le formage en expansion, dans des zones localisées, de tubes métalliques à parois minces,tels que ceux utilisés pour le guidage des barres de contrôle ou d'arrêt des réacteurs nucléaires. Pour certaines utilisations, ces tubes doivent comporter une ou plusieurs zones de diamètre accru, de relativement faible longueur, situées à une distance relativement grande et déterminée avec beaucoup de précision de l'une ou l'autre des extrémités.

    [0003] On connaît déjà des méthodes permettant de former une zone en expansion dans un tube métallique. C'est ainsi que le brevet US 3.625.040 décrit un procédé de formage de tube en expansion, dans lequel on place le tube à former à l'intérieur d'une matrice après l'avoir bouché aux deux extrémités. On introduit ensuite un fluide hydraulique à l'intérieur du tube et on met ce fluide en pression de façon à plaquer les parois du tube contre les parois de la matrice. Un tel dispositif ne serait pas utilisable dans le cas du formage dans des zones localisées de tubes de plusieurs mètres de long, ou bien alors nécessiterait la mise en oeuvre de matrices de très grandes dimensions extrêmement coûteuses à réaliser et d'une manipulation très difficile.

    [0004] Le FR 1.312.726 décrit un procédé de réalisation de soufflets métalliques dans lequel on se propose de réaliser un soufflet par formage hydraulique en expansion d'une virole métallique mince de forme cylindrique. Pour cela, on utilise une matrice qui comporte un logement dans lequel on engage l'extrémité de la virole de façon que cette extrémité vienne en appui contre une paroi fixe qui constitue le fond du logement. La virole est maintenue appuyée contre ce fond de logement soit par frottement contre la paroi cylindrique, soit par rabattement des bords d'extrémité de la virole et pincement de ceux-ci.au moyen d'une bague solidarisée par des vis avec le fond du logement. La paroi annulaire de la matrice présente la forme ondulée qu'on veut donner à la virole par expansion. Un mandrin, également solidarisé avec le fond du logement et comportant des bagues d'étanchéité, permet d'introduire un fluide dont la pression s'exerce sur la paroi interne de la virole uniquement dans la zone de celle-ci qui est engagée dans la matrice, de façon à déformer cette virole en expansion et à lui faire épouser les ondulations présentées par la matrice. Un-tel dispositif convient pour déformer un tube métallique dans une zone située dans le voisinage immédiat de l'extrémité de ce tube, mais ne pourrait être facilement mis en oeuvre dans le cas où la zone à déformer se trouve à distance de l'extrémité du tube.

    [0005] On a recherché la possibilité de déformer en expansion une zone limitée d'un tube métallique à parois minces, cette zone pouvant se trouver à une distance quelconque des extrémités de ce tube. On a recherché également la possibilité de positionner de façon extrêmement reproductible la zone expansée par rapport à une extrémité déterminée du tube, la distance entre cette extrémité du tube et l'extrémité de la zone expansée la plus proche étant reproductible d'un tube à l'autre avec un écart moyen inférieur à ± 0,2% par rapport à la cote nominale.

    [0006] Le dispositif suivant l'invention permet d'obtenir les résultats recherchés. Il comporte une matrice tubulaire démontable qui comprend une chambre d'expansion et, de part et d'autre de cette chambre, deux portées cylindriques dont le diamètre intérieur est sensiblement égal au diamètre extérieur du tube à expanser, compte tenu du jeu nécessaire pour permettre l'introduction du tube dans la matrice, les surfaces de ces portées ayant des coefficients de frottement différents vis-à-vis de la surface du tube à expanser.

    [0007] Un mandrin, de diamètre légèrement inférieur à celui du tube à former en expansion, est logé à l'intérieur de ce tube et pénètre dans la partie de celui-ci qui se trouve à l'intérieur de la matrice ; il comporte un conduit intérieur, sensiblement parallèle à l'axe, qui peut être relié à une source extérieure de fluide sous pression. Ce conduit débouche, grâce à un perçage radial, dans l'espace annulaire compris entre le mandrin et le tube. Cet espace est délimité par deux zones d'étanchéité entre mandrin et tube, réalisées de part et d'autre de la chambre d'expansion au niveau des portées cylindriques de la matrice. Cette étanchéité est le plus souvent obtenue au moyen de joints tels que des joints métalliques ou en élastomère.

    [0008] De préférence, chaque zone d'étanchéité comporte une gorge annulaire réalisée autour du mandrin, qui contient au moins un joint torique,. en élastomère par exemple. Cette gorge, plus large que profonde, comporte une zone de profondeur maximale du côté de l'espace annulaire qu'elle délimite, dans laquelle est logé, au repos, au moins un joint torique, et une zone de profondeur décroissante qui rejoint le bord opposé de la gorge.

    [0009] De préférence, également, les deux portées cylindriques de la matrice sont réalisées au moyen de matériaux différents, l'un de ces matériaux ayant un coefficient de frottement relativement élevé, et l'autre, un coefficient de frottement relativement faible qui peut être encore abaissé, si besoin est, par un traitement de surface ou par lubrification.

    [0010] L'invention concerne aussi un procédé de formage en expansion, d'au moins une zone localisée dans une partie courante de la paroi d'un tube de grande longueur, la distance L de cette zone par rapport à l'une des extrémités du tube devant être déterminée avec précision, qui comporte les étapes suivantes :

    1) mise en place autour du tube dans la zone à former d'une matrice comportant une chambre d'expansion, comprise entre deux portées cylindriques présentant des coefficients de frottement différents vis-à-vis du métal du tube, la matrice étant orientée de façon que la portée dont le coefficient de frottement est le plus élevé, se trouve du côté de l'extrémité du tube par rapport à laquelle la distance de la zone d'expansion doit être déterminée de façon précise,

    2) introduction à l'intérieur du tube, dans la partie de celui-ci qui se trouve à l'intérieur de la matrice, d'un mandrin comportant un conduit intérieur qui met en communication l'espace annulaire compris entre le mandrin et le tube avec une source extérieure de fluide sous pression, l'espace annulaire étant délimité par deux zones d'étanchéité disposées de part et d'autre de la chambre d'expansion, au niveau des portées cylindriques de la matrice,

    3) introduction dans l'espace annulaire, par le conduit intérieur du mandrin,d'un fluide provenant de la source extérieure, dont on élève la pression jusqu'à ce que le tube se déforme et vienne s'appliquer sur les parois de la chambre d'expansion de la matrice.



    [0011] Suivant une caractéristique complémentaire du procédé suivant l'invention, on ajuste, avant expansion, la distance L entre la face d'extrémité de la matrice, qui se trouve du côté de la portée dont le coefficient de frottement est le plus élevé, et l'extrémité correspondante du tube, de façon que, compte tenu de la distance L entre la face d'extrémité de la matrice et l'origine de la zone de raccordement à la chambre d'expansion, on ait la relation :
    L = L1 + L2

    [0012] L étant, après expansion, la distance entre l'extrémité du tube et le point d'origine de la zone expansée.

    [0013] L'exemple non limitatif et les figures ci-après permettront de mieux comprendre les caractéristiques du dispositif suivant l'invention, ainsi que le procédé de formage en expansion qui met en oeuvre ce dispositif.

    La figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'un mode de réalisation du dispositif suivant l'invention.

    La figure 2 est une coupe suivant A de la figure 1.

    La figure 3 est une vue en coupe d'un tronçon d'un tube de grande longueur après formage en expansion, au moyen du dispositif suivant l'invention.

    La figure 4 représente un mode particulier de réalisation de la matrice suivant l'invention.



    [0014] La figure 1 représente un dispositif suivant l'invention, utilisé pour la réalisation par expansion d'une zone localisée de diamètre accru dans une partie courante d'un tube métallique a paroi mince de grande longueur, la distance entre l'une des extrémités du tube et l'extrémité la plus proche de l'origine de la zone de diamètre accru devant être égale â ± 0,2% près à une longueur L fixée à l'avance.

    [0015] La figure 1 montre un tube (1) en alliage à base de zirconium du type zircaloy 2 conforme à la norme ASTM B 353-71 de 10 mm de diamètre intérieur,0,5 mm d'épaisseur et environ 4 m de long.

    [0016] On se propose d'accroître le diamètre intérieur de ce tube en le portant à 12 mm sur une longueur de 50 mm. On se propose aussi d'effectuer cette expansion de façon que la longueur "L" de la partie non déformée du tube, qui s'étend entre son extrémité (2) et l'origine de la zone expansée (3), (voir figure 3), soit égale à 500 mm avec une précision de ± 1 mm.1 Pour atteindre ce résultat, on introduit la zone (4) (fig.l) du tube à expanser à l'intérieur d'une matrice (5) de symétrie axiale, démontable en deux parties (6) et (7) qui sont maintenues en place au moyen de deux bagues d'assemblage annulaires (8) et (9). Chacune de ces bagues comporte un logement cylindrique (10,11) à l'intérieur duquel s'engage une extrémité de la matrice avec le minimum de jeu nécessaire pour le montage et le démontage.

    [0017] La matrice comporte, à chacune de ses extrémités, une portée cylindrique (12,13) dont le diamètre est égal au diamètre extérieur du tube (1), c'est-à-dire Il mm, majoré du minimum de jeu nécessaire pour permettre l'engagement de ce tube, et une chambre d'expansion (14) cylindrique dans le cas du présent exemple, de 13 mm de diamètre intérieur et de 50 mm de long. Des congés (15) et (16) raccordent les zones de diamètres différents.

    [0018] A l'intérieur du tube (1), on introduit un mandrin cylindrique en acier (17) de 9,8 mm de diamètre extérieur, à parois épaisses, qui comporte un conduit intérieur (18). Un perçage radial (19) met en communication le conduit (18) avec l'espace annulaire (20) compris entre le mandrin et le tube (1).

    [0019] De part et d'autre de cet espace annulaire (20), deux gorges annulaires (21) et (22) sont réalisées autour du mandrin. Comme le montre la figure 1, ces gorges, dans chacune desquelles on loge au moins un joint torique (23) ou (24), ont une profondeur variable et une longueur bien supérieure à leur profondeur maximale. Elles comportent chacune une zone de profondeur maximale (25), (26), du côté de l'espace annulaire (20), dans laquelle vient se loger au repos le joint torique. Cette profondeur est déterminée de façon à être légèrement inférieure au diamètre du joint. Dans le cas présent, on utilise, par exemple, des joints ayant un diamètre de tore de 2 mm et la profondeur maximale de la gorge est de 1,8 mm. Le fond de chacune des gorges présente une deuxième zone (27, 28), de forme sensiblement conique, dont la profondeur va en décroissant en s'éloignant de l'espace annulaire (20).

    [0020] La pente de la génératrice de cette partie conique est, par exemple, de 30° par rapport à l'axe du mandrin. La largeur totale de la gorge est d'environ trois fois le diamètre du joint torique. Le mandrin (17) est prolongé par un tube de liaison (29), également cylindrique, en acier, de diamètre plus faible que celui du mandrin. Ce tube peut être raccordé par son extrémité (30) à un moyen d'introduction de fluide non représenté. Une bague (31) est vissée à l'extrémité de ce tube de liaison. On voit que les dimensions du mandrin sont déterminées de façon que, lorsqu'il est introduit à l'intérieur du tube à expanser (1) et que l'ensemble est placé à l'intérieur de la matrice (5), les joints toriques (23) et (24), ainsi que les gorges (21) et (22) qui les contiennent, se trouvent en regard des portées cylindriques d'entrée (12) et (13) de la matrice, de part et d'autre de la paroi (14) de la zone d'expansion.

    [0021] On voit que, grâce à la bague (31) dont on peut facilement ajuster l'emplacement sur le tube (29), on peut amener en butée contre la face (32) de cette bague, l'extrémité (33) du tube (1) et ajuster ensuite la distance L1 entre cette extrémité (33) et la face d'extrémité (34) ce la matrice (5). En tenant compte de la distance L2 entre la face d'extrémité (34) de la matrice et l'origine (35) de la zone de raccordement (15), on ajuste L de façon à obtenir la relation :

    Dans le cas de l'exemple, L = 500 mm.

    [0022] Enfin, l'opération d'expansion est effectuée en introduisant à partir de l'extrémité (30) du tube (29) reliée à un moyen d'introduction de fluide sous pression, un fluide de préférence liquide tel que, par exemple de l'eau ou de l'huile, qui parcourt le conduit (18), sort de ce conduit par le perçage radial (19) et vient donc exercer sa pression sur les parois intérieures du tube (1) dans l'espace annulaire (20).

    [0023] En augmentant progressivement la pression du fluide, on constate tout d'abord que les joints toriques (23) et (24) sont repoussés peu à peu en direction des bords extérieurs des gorges (21) et (22). Ce déplacement, vers des zones dans lesquelles la profondeur de la gorge diminue, entraîne un serrage accru des joints toriques et permet donc de conserver une excellente étanchéité, même lorsque la pression du fluide atteint des valeurs de l'ordre de 1000 bars. La pression du fluide est accrue jusqu'à ce que les forces qu'il exerce sur les parois intérieures du tube dépassent la limite élastique de celui-ci et qu'il vienne se plaquer sur les parois (14) de la matrice. Dans le cas du présent exemple, la pression mise en jeu est de l'ordre de 800 bars.

    [0024] Cette expansion s'accompagne d'un glissement des parties cylindriques du tube qui sont au voisinage de la zone d'expansion et on constate que, après expansion, l'extrémité (33) du tube (1) n'est plus en appui sur la face (32) de la bague (31) et s'est rétractée de plusieurs millimètres. Des essais répétés ont montré que ce glissement n'est pas reproductible d'une fois sur l'autre.

    [0025] Si on désire donc accroître la précision de la détermination de la valeur de L, ce qui est en particulier nécessaire pour les applications concernant les réacteurs nucléaires, il faut encore perfectionner le dispositif d'expansion suivant l'invention. Pour cela, on a eu l'idée de bloquer le glissement du tube suivant le sens axial par rapport à la matrice et au mandrin, au niveau de l'une des deux portées de la matrice, tandis que l'on favorise, au contraire, le glissement du tube au niveau de l'autre portée.

    [0026] Si, dans le cas de la figure 1, on est en mesure d'empêcher le glissement du tube (1) au niveau de la portée (12) tandis que l'on permet son glissement facile au niveau de la portée (13), on comprend que, après avoir réglé la valeur de L de la façon indiquée plus haut, il ne se produit plus de raccourcissement de la partie du tube comprise entre la face d'extrémité (34) de la matrice et la portée (32) de la bague (31) au cours du processus d'expansion. Ce processus achevé, l'extrémité (33) du tube (1) demeure au contact de la portée (32), et la longueur L = 500 mm n'a pas varié. Par contre, on observe bien sûr, de l'autre côté du mandrin, un raccourcissement important du tube. Mais ce raccourcissement se produit de façon reproductible dans la mesure où les caractéristiques dimensionnelles ainsi que les propriétés mécaniques sont reproductibles d'un tube à l'autre. Il est donc possible, en bloquant le glissement du tube sur l'une des portées de la matrice, d'effectuer l'expansion du tube sans observer de variation sensible de la distance entre l'extrémité du tube qui se trouve du côté dé cette portée de la matrice. Grâce à ce blocage, il est également possible, si on procède à l'expansion de tubes ayant des caractéristiques physiques et dimensionnelles très proches, de constater que la distance entre l'autre extrémité du tube et la matrice est réduite au cours de l'expansion de façon extrêmement reproductible, et peut donc être calculée à l'avance.

    [0027] Dans la pratique, on dispose d'assez nombreux moyens pour empêcher le glissement du tube (1) au niveau d'une des portées et pour favoriser ce glissement au niveau de l'autre. On peut, en particulier, pour faire obstacle à ce glissement au niveau d'une des deux portées de la matrice, augmenter le serrage du joint torique correspondant : diamètre de tore accru ou encore profondeur de gorge réduite. On peut aussi, et cela est le plus souvent retenu, modifier le coefficient de frottement de l'une des portées par rapport à l'autre. Pour cela, on peut effectuer des traitements de surface convenables sur chacune des deux portées (12) et (13).

    [0028] Une méthode particulièrement efficace, comme le montre la figure 4, consiste à loger dans au moins une de ces portées un insert en un matériau convenable. On voit, figure 4, une matrice (36) en deux parties (37) et (38) de conception semblable à celle de la matrice (5) représentée figures 1 et 2. Cette matrice comporte deux inserts annulaires (39) et (40), également en deux parties, disposés dans les zones d'entrée de la matrice.

    [0029] L'insert (39) est réalisé en un matériau possédant un mauvais coefficient de frottement vis-à-vis du métal du même tube. On peut utiliser en particulier pour réaliser cet insert (39) un acier traité dont la surface (41) en contact avec le tube ne sera pas lubrifiée. Dans certains cas, l'acier dont est constituée la matrice peut être utilisé comme portée sans faire appel à un insert.

    [0030] Pour l'insert (40), on peut utiliser un carbure tel que le carbure de tungstène ou un bronze ou un autre matériau à faible coefficient de frottement. De plus, on peut, si cela est utile, lubrifier légèrement la surface (42) de l'insert (40), ou encore effectuer un traitement de surface approprié.

    [0031] La mise en place delces inserts, leur solidarisation avec le métal de la matrice et leur usinage avec la précision désirée, peuvent être réalisés par toutes méthodes convenables bien connues de l'homme de l'art.

    [0032] Dans le cas du présent exemple, l'insert (39) a été réalisé en acier et l'insert (40) en carbure de tungstène.

    [0033] En utilisant une matrice ainsi réalisée, montée de la façon décrite précédemment et représentée figure 1, on a constaté que, au cours de l'expansion, le tube (1) était maintenu par la pression interne en appui sur la surface cylindrique (41) de l'insert (39) sans aucun glissement. Au contraire, au niveau de la surface cylindrique (42)de l'insert (40), on observait un glissement de plusieurs mm du tube le long de l'axe vers l'intérieur de la matrice au moment de l'expansion. La longueur L du tube qui avait été ajustée à 500 mm avant expansion n'avait pas varié après expansion.

    [0034] Dans certains cas, comme cela a été indiqué plus haut, en peut se dispenser de mettre en place des inserts et se contenter d'effectuer, au niveau des zones d'entrée de la matrice, un traitement de surface différent. Il suffit, en fait, d'obtenir une différence significative du coefficient de frottement de l'une des portées par rapport à l'autre.

    [0035] D'autres modes de réalisation du dispositif suivant l'invention peuvent être envisagés qui font également l'objet de l'invention.

    [0036] Il est possible, en particulier, de réaliser une matrice ne présentant pas de plan de joint axial, mais dont au moins l'une des deux zones d'entrée est démontable de façon à permettre l'extraction du tube après expansion.

    [0037] On peut aussi, dans certains cas, envisager de loger dans chacune des gorges (21) et (22), deux joints toriques côte à côte. Il est alors nécessaire d'élargir la zone de profondeur maximale (25,26) de chaque gorge, pour permettre cette mise en place.

    [0038] Le dispositif et le'procédé,de formage en expansion qui viennent d'être décrits peuvent être utilisés pour le formage de tubes métalliques de toute sorte.

    [0039] Ils sont utilisés de façon particulièrement avantageuse pour le formage de tubes en alliages de zirconium pour les applications nucléaires, tels que les tubes en zircaloy 2 ou 4. Ils s'appliquent aussi au formage de tubes en titane allié ou non allié, aciers spéciaux, inoxydables, ou réfractaires ou en tous autres métaux ou alliages.

    [0040] De façon générale, le procédé et le dispositif qui font l'objet de l'invention s'appliquent avantageusement chaque fois qu'il est nécessaire de réaliser, dans des tubes relativement longs, une ou plusieurs zones de diamètre accru situées a distance des extrémités localisées avec une précision suffisante.

    [0041] De nombreuses modifications peuvent être apportées au dispositif suivant l'invention, et à son mode de mise en oeuvre, qui ne sortent pas du domaine de l'invention.


    Revendications

    1. Dispositif pour formage local en expansion d'une zone localisée avec précision dans une partie courante de la paroi d'un tube cylindrique de grande longueur, caractérisé en ce qu'il comporte une matrice tubulaire démontable (5) ouverte aux deux extrémités comprenant une chambre d'expansion (14), dont les dimensions intérieures correspondent à celles de la zone expansée à réaliser, et de part et d'autre de ladite chambre d'expansion deux portées cylindriques (12,13) dont le diamètre intérieur est sensiblement égal au diamètre extérieur initial du tube à expanser (1) majoré du jeu nécessaire pour l'engagement du tube (1), en ce qu'il comporte d'autre part un mandrin (17) logé à l'intérieur du tube (1) dans la partie de ce tube (1) qui se trouve à l'intérieur de la matrice (5), ledit mandrin (17) étant pourvu d'un conduit intérieur (18) permettant d'introduire un fluide sous pression dans l'espace annulaire (20) compris entre le mandrin (17) et le tube (1), ledit espace annulaire (20) étant délimité par des joints d'étanchéité (23,24) disposés entre le mandrin (17) et le tube (1) de part et d'autre de la chambre d'expansion (14) au niveau des portées cylindriques (12,13) de la matrice (5), et en ce que ledit mandrin (17) porte deux gorges annulaires (21,22) contenant lesdits joints, ces gorges étant chacune de profondeur variable, avec une profondeur maximale légèrement inférieure au diamètre du joint correspondant et située du côté de l'espace annulaire (20) entre mandrin (17) et tube (1) et étant chacune de largeur bien supérieure à la profondeur maximale, de sorte que les joints (23,24) sont repoussés peu à peu en direction des bords extérieurs des gorges annulaires (21,22) et serrés lorsque la pression augmente dans l'espace annulaire.
     
    2. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les deux portées cylindriques (12,13) de la matrice (5) ont des coefficients de frottement différents vis-à-vis de la surface du tube à expanser (1).
     
    3. Dispositif suivant la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que chacune des gorges (21) contient au moins un joint torique (23).
     
    4. Dispositif suivant la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que au moins l'une des deux portées (12) de la matrice est constituée par un insert (39) réalisé en un matériau présentant un coefficient de frottement vis-à-vis de la surface du tube (1) différent de celui du matériau de l'autre portée (13).
     
    5. Procédé de formage en expansion d'au moins une zone localisée avec précision dans une partie courante de la paroi d'un tube cylindrique de grande longueur, la distance entre la zone expansée et l'une des extrémités du tube devant être ajustée avec précision, caractérisé en ce que l'on dispose autour du tube (1), dans la zone à former, une matrice (5) comportant une chambre d'expansion (14) comprise entre deux portées cylindriques (12,13) présentant des coefficients de frottement différents vis-à-vis du tube, la matrice (5) étant orientée par rapport au tube à former (1) de façon que la portée (12) dont le coefficient de frottement le plus élevé se trouve du côté de l'extrémité (33) du tube (1) dont on veut maintenir constante la distance par rapport à la matrice (5) pendant qu'on effectue l'expansion, et en ce que l'on introduit à l'intérieur du tube (1), dans la partie de celui-ci qui se trouve à l'intérieur de la matrice (5), un mandrin (17) à travers lequel on introduit un fluide sous pression dans l'espace annulaire (20) compris entre le mandrin (17) et le tube (1), cet espace étant délimité par des joints d'étanchéité (23,24) disposés dans deux gorges annulaires de profondeur variable (21,22) de part et d'autre de la chambre d'expansion (14) au niveau des portées cylindriques (12;13) de la matrice (5), et en ce que l'on élève la pression du fluide jusqu'à ce que le tube (1) se déforme et vienne s'appliquer sur les parois de la chambre d'expansion (14).
     
    6. Procédé suivant revendication 5, caractérisé en ce que l'on ajuste, avant expansion, la distance L entre la face d'extrémité (34) de la matrice (5) et l'extrémité (33) du tube (1), de façon que, compte tenu de la distance L2 entre la face d'extrémité (34) de la matrice (5) et l'origine (35) de la zone de raccordement (15) à la chambre d'expansion (14), on ait la relation :

    L étant la distance entre l'extrémité (33) du tube (1) et l'origine (3) de la zone expansée qu'on se propose de maintenir constante pendant qu'on effectue l'expansion.
     
    7. Application du procédé suivant l'une des revendications 5 ou 6 à la réalisation de tubes de guidage pour barres de contrôle ou d'arrêt de réacteurs nucléaires.
     




    Dessins










    Rapport de recherche