(19)
(11) EP 0 100 280 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
08.02.1984  Bulletin  1984/06

(21) Numéro de dépôt: 83401521.6

(22) Date de dépôt:  25.07.1983
(51) Int. Cl.3C21D 1/60
(84) Etats contractants désignés:
AT BE DE GB IT LU NL SE

(30) Priorité: 23.07.1982 FR 8212921

(71) Demandeur: Roquette Frères
F-62136 Lestrem (FR)

(72) Inventeurs:
  • Gosset, Serge
    F-62136 Lestrem (FR)
  • Huchette, Michel
    F-59660 Merville (FR)

(74) Mandataire: Koch, Gustave et al
Cabinet PLASSERAUD 84, rue d'Amsterdam
75440 Paris Cédex 09
75440 Paris Cédex 09 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Bain et procédé de trempe des métaux


    (57) Application à la trempe des métaux ferreux, non ferreux et de leurs alliages, d'un hydrolysat d'amidon hydrogéné présentant, exprimé sur la matière sèche, un pourcentage de produits de degré de polymérisation 1 et 2 compris entre 1 et 90, le complément à 100 étant constitué par des produits de degré de polymérisation égal ou supérieur à 3.


    Description


    [0001] La présente invention a pour objet un bain aqueux pour la trempe des métaux ferreux et non ferreux et de leurs alliages. Elle vise également le procédé de trempe des métaux utilisant ledit bain ainsi que l'application à la trempe des métaux des constituants du bain.

    [0002] La recherche de caractéristiques mécaniques élevées pour certains métaux ou alliages amène à figer des phases ou configurations cristallographiques qui n'existent qu'à haute température ou bien à obtenir des phases ou configurations cristallographiques qui ne peuvent se former qu'à partir de la phase stable à h.aute température.

    [0003] Il est nécessaire pour cela d'effectuer une trempe dans des bains permettant ce figeage (ou cette transformation), c'est-à-dire capables de refroidir suffisamment. rapidement le métal ou l'alliage préalablement porté dans le domaine de température où les structures désirées sont formées, pour que ces structures soient essentiellement conservées ou transformées et pour éviter les phénomènes de diffusion dûs à un refroidissement progressif.

    [0004] La loi de transformation peut s'exprimer ainsi : pour qu'il y ait trempe, il est indispensable qu'avant le susdit refroidissement le point critique correspondant à la fin de la transformation due à l'échauffement soit dépassé et que la température du métal soit telle qu'il se trouve totalement à l'état stable à chaud.

    [0005] Dans le ca.s de l'acier, c'est l'uniformité de répartition du carbone obtenue à chaud qui doit être figée par la trempe. Dans son état final trempé, le métal est alors caractérisé par une structure martensitique (ou bainitique).

    [0006] Pour conserver à un métal l'état d'homogénéité maximum, il faut que le refroidissement soit suffisamment rapide. Une limite est imposée par la fragilité conférée à la surface trempée, fragilité qui croît en même temps que la dureté augmente car un refroidissement trop rapide produit des tensions moléculaires qui amènent des tapures et des déformations non désirées.

    [0007] On peut également être amené à rechercher, dans le cas des aciers, une limite élastique aussi élevée que possible, alliée à une résilience suffisante. Dans le cas des alliages légers, la zone de température correspondant à La structure désirée, c'est-à-dire au point! d'équilibre où la solubilité des différents éléments constitutifs est maximale, est parfois comprise entre des limites très peu écartées l'une de l'autre. Après avoir porté l'alliage à la température nécessaire à l'obtention de l'état désiré, on procède à la trempe proprement dite, c'est-à-dire à un refroidissement plus ou moins rapide suivant l'alliage et le genre de pièce ; on maintient ainsi à froid la répartition moléculaire de l'état stable à chaud, ce qui permet de modifier avantageusement les caractéristiques mécaniques de l'alliage. Il s'ensuit que, selon la nature et la composition des métaux ou alliages à traiter, les méthodes de trempe et les milieux les plus appropriés pour cette opération sont différents. Les liquides employés pour la trempe sont de ce fait très variés : eau froide, eau additionnée de chlorure de sodium ou de soude, eau de chaux, eaux acides, eau chaude, pétrole, huiles, suif, et plus récemment eau et alcool de polyvinyle, eau et polyalky- lène-glycols.

    [0008] Il ressort de ce qui précède que la trempe est une opération méticuleuse qui requiert beaucoup de précautions- Il convient en particulier d'utiliser des bains de trempe appropriés capables de faire varier la vitesse de refroidissement dans les limites voulues afin d'obtenir les caractéristiques recherchées.

    [0009] Il était donc intéressant de pouvoir disposer de nouveaux bains de trempe, d'autant plus que certains des produits actuellement utilisés et rappelés plus haut ne sont pas dépourvus d'inconvénients ; on peut citer, à cet égard, l'action corrosive des sels et le coût élevé des produits pétroliers.

    [0010] Or, il est du mérite de la Société Demanderesse d'avoir trouvé que l'application à la trempe des métaux ferreux, non ferreux et de leurs alliages, d'un hydrolysat d'amidon hydrogéné présentant, les pourcentages étant exprimés sur la matière sèche, un pourcentage de produits de degré de polymérisation (DP) 1 et 2 compris entre 1 et 90 %, le complément à 100 % étant constitué par des produits de degré de polymérisation égal ou supérieur à 3, conduit à des résultats particulièrement avantageux et permet entre autres de modifier la vitesse de refroidissement.

    [0011] Il s'ensuit que le bain de trempe conforme à l'invention est caractérisé par une teneur de 0,2 à 80 % en poids du susdit hydrolysat.

    [0012] Par ailleurs, le procédé de trempe conforme à l'invention est caractérisé par le fait que l'on immerge lesdits métaux dont la température est amenée préalablement à l'intérieur du domaine correspondant aux structures désirées, dans un bain aqueux comprenant de 0,2 à 80 % en poids du susdit hydrolysat d'amidon hydrogéné.

    [0013] On rappelle que l'amidon peut être hydrolysé, par voie acide, par voie enzymatique ou par voie mixte acide-enzymatique, à des degrés différents, le degré d'hydrolyse étant généralement caractérisé par le Dextrose-Equivalent (DE) défini comme étant le pouvoir réducteur de l'hydrolysat, exprimé en D-glucose et rapporté à la matière sèche.

    [0014] Plus L'amidon est hydrolysé et plus le DE est élevé, le stade ultime de l'hydrolyse correspondant en fait théoriquement à un hydrolysat qui ne contiendrait que du dextrose. Suivant le mode d'hydrolyse utilisé (type d'enzymes par exemple) et suivant le degré d'hydrolyse, on peut obtenir des hydrolysats d'amidon de différents DE et ayant une distribution très variée en produits de différents degrés de polymérisation : glucose (DP 1), maltose et isomaltose (DP 2), maltotriose (DP 3), oligosaccharides et polysaccharides.

    [0015] Les hydrolysats d'amidon de composition variée ainsi obtenus peuvent alors être hydrogénés, de manière connue en soi, généralement sous des pressions d'hydrogène et à des températures élevées et en présence de catalyseurs comme par exemple le nickel de Raney. Les différents sucres constituant l'hydrolysat d'amidon sont ainsi transformés en polyols correspondants.

    [0016] L'hydrolysat d'amidon hydrogéné utilisé pour la constitution des bains de trempe aqueux conformes à l'invention présente un pourcentage de sucres réducteurs inférieur à 5 % (pourcentage exprimé sur la matière sèche de l'hydrolysat), de préférence inférieur à 2 % et plus préférentiellement encore inférieur à 0,5 %.

    [0017] De préférence, l'hydrolysat d'amidon hydrogéné appliqué conformément à l'invention présente un pourcentage de produits de DP 1 et DP 2 compris entre 2 et 75%, et plus préférentiellement encore compris entre 2 et 65 %, le complément à 100 étant constitué par des produits de DP supérieur ou égal à 3.

    [0018] Les hydrolysats d'amidon hydrogénés préférés sont obtenus par hydrogénation d'hydrolysats d'amidon ayant un DE compris entre 15 et 70.

    [0019] Dans la suite du texte, l'hydrolysat d'amidon hydrogéné sera désigné par l'abréviation HAH.

    [0020] Les propriétés avantageuses conférées aux bains de trempe aqueux par l'application conforme à l'invention du susdit HAH ont notamment pu être mises en évidence par l'étude de l'évolution de la température de l'échantillon trempé en fonction du temps (soit θ = f(t)) ainsi que par l'étude de l'évolution de la vitesse de refroidissement de l'échantillon trempé en fonction du temps (soit

    (t) ) ou en fonction de la température (soit (8) ).

    [0021] C'est ainsi qu'il a pu être montré tout particulièrement que le bain de trempe conforme à l'invention avait des performances notablement supérieures à celles de bains de trempe aqueux de l'art antérieur comprenant des alcools polyhydriques sélectionnés dans le groupe constitué par le sorbitol, le mannitol, le maltitol et le lactitol ; ces bains avaient antérieurement été considérés comme satisfaisants.

    [0022] Les propriétés du bain de trempe conforme à l'invention varient selon la concentration choisie en HAH.

    [0023] C'est ainsi que l'on peut obtenir un effet accéléré de la trempe ou un effet retardateur de la trempe vis-à-vis de l'eau seule suivant la concentration utilisée.

    [0024] Les bains ayant un effet accélérateur contiennent de 0,2 à 40 % et, de préférence, de 0,5 à 35 % en poids d'HAH.

    [0025] Les bains ayant un effet retardateur de la vitesse de refroidissement comparativement à l'eau contiennent de 40 à 80 %, de préférence de 40 à 75 % d'HAH.

    [0026] C'est dans l'accélération de la vitesse de refroidissement vis-à-vis de l'eau que l'application du susdit hydrolysat d'amidon hydrogéné conformément à l'invention se révèle la plus avantageuse. L'effet accélérateur obtenu est en effet aussi bon, voire supérieur, à celui obtenu avec les sels minéraux utilisés jusqu'alors.

    [0027] Un avantage déterminant réside en outre dans le fait que l'effet accélérateur conféré au bain par l'application conforme à l'invention du susdit HAH, est sensiblement constant dans une zone de concentrations relativement étendue comprise approximativement entre 3 et 25 % en poids, d'où une excellente sécurité de fonctionnement en dépit des phénomènes d'évaporation ou d'épuisement des bains. Cela n'est en effet pas toujours le cas pour les bains de trempe de l'art antérieur contenant des sels minéraux, pour lesquels les variations de la concentration ont des effets beaucoup plus sensibles.

    [0028] Le bain de trempe conforme à l'invention, comprenant de 0,2 à 80 3b d'HAH, peut être utilisé à des températures variant notamment de 4 à 60°C, de préférence de 4 à 50°C et, plus préférentiellement encore, de 10 à 45°C.

    [0029] L'HAH appliqué conformément à l'invention à la constitution du bain de trempe selon l'invention, non seulement modifie, comme indiqué plus haut, la vitesse de refroidissement des métaux trempés, mais présente de plus d'autres avantages. Tout d'abord, il ne présente pas d'agressivité vis-à-vis des métaux et de leurs alliages et peut même au contraire présenter un effet protecteur des surfaces. Il évite en particulier la corrosion granulaire des alliages d'aluminium, corrosion qui se forme notamment dans des bains de trempe renfermant des composés d'origine minérale comme les dérivés sodiques ou potassiques dont l'agressivité tant vis-à-vis des alliages ferreux que des alliages légers est importante.

    [0030] Plus particulièrement et toujours dans le cas de l'aluminium et de ses alliages, la dureté conférée aux pièces traitées conformément à l'invention est supérieure à celle des pièces traitées conventionnellement par exemple par trempe à l'eau.

    [0031] Un autre avantage réside dans la non-toxicité des hydrolysats d'amidon hydrogénés mis en oeuvre conformément à l'invention, dans leur parfaite biodégradabilité ainsi que dans leur non-inflammabilité.

    [0032] Selon un aspect particulier de la présente invention et notamment pour agir sur la vitesse de refroidissement, on peut ajouter à l'hydrolysat d'amidon hydrogéné un ou plusieurs sels d'oxyanions choisis parti- lièrement dans le groupe du bore, de l'étain, du germanium, du tellure ou de l'arsenic, ces sels étant susceptibles de former avec l'hydrolysat d'amidon hydrogéné des complexes solubles dans l'eau.

    [0033] L'oxyanion préféré est constitué par le bore, et les sels préférentiellement utilisés sont les borates.

    [0034] Ces sels d'oxyanions, lorsqu'ils sont utilisés, peuvent être ajoutés dans une gamme de concentrations assez large, limitée en pratique par leur limite de solubilité dans l'eau. De préférence toutefois, on choisit le rapport HAH (MS) / sel entre 100/1 et 1/2, et plus préférentiellement entre 30/1 et 1/1.

    [0035] De préférence, on dissout ces sels dans le sirop d'hydrolysat d'amidon hydrogéné et on les laisse réagir avec ce dernier préalablement à la constitution des bains.

    [0036] Le bain de trempe selon l'invention peut contenir en outre différents adjuvants tels qu'agents antioxydants, agents anti-corrosion, agents bactéricides, et autres. On peut également envisager de lui ajouter des produits déjà connus pour leurs propriétés de modification de la vitesse de refroidissement des métaux, afin d'optimiser, si besoin est, ses performances.

    [0037] L'invention pourra de toute façon être mieux comprise à l'aide des exemples qui suivent.

    EXEMPLE 1



    [0038] Afin d'étudier les performances du bain de trempe selon l'invention et afin de les comparer avec celles de certains bains présentement utilisés, on a effectué des mesures de drasticité selon le mode opératoire décrit ci-après.

    [0039] Un drasticimètre CETIM (Centre Technique des Industries Mécaniques SENLIS-FRANCE) constitué par un cylindre de révolution en argent, de diamètre égal à 8 mm et de longueur égale à 24 mm, est porté à une température de 800°C et est ensuite plongé brutalement dans un bain de trempe de 200 cm3 non agité. A l'instant où le drasticimètre ou capteur est plongé dans le bain, on commence à enregistrer la température 8 (en °C) en fonction du temps t (en secondes) et on trace la courbe 8 = f(t).

    [0040] On trace également la courbe

    (8) ; cette courbe représente l'évolution de la vitesse de refroidissement

    (en °C par seconde) en fonction de la température θ.

    [0041] On réalise tout d'abord une courbe témoin avec un bain constitué uniquement par de l'eau distillée, à une température de 30°C.

    [0042] Les deux courbes 8 = f(t) et

    (8) obtenues sont montrées sur la figure 1 respectivement en C1 et C2.

    [0043] L'examen de ces courbes montre que le refroidissement à l'aide d'eau distillée amène de fortes irrégularités.

    [0044] On souligne par ailleurs que les points de transition entre les zones de caléfaction, d'ébullition et de convection peuvent être totalement différents d'une mesure à l'autre, ce qui illustre bien l'instabilité et le manque de répétabilité d'un refroidissement à l'eau distillée, causes possibles, évidemment, d'hétérogénéités considérables au niveau de la dureté des pièces.

    [0045] Les mêmes mesures de drasticité ont été effec- ' tuées, dans les mêmes conditions que précédemment, le fluide de trempe étant désormais constitué par une solution à 5 % de matières sèches d'un hydrolysat d'amidon hydrogéné (HAH 1) dans l'eau distillée.

    [0046] Cet hydrolysat HAH 1 a été préparé à partir d'un hydrolysat d'amidon dont le DE avant hydrogénation était égal à 55 et qui lui-même avait au préalable été préparé par hydrolyse double enzymatique, à l'a-amylase puis à la β-amylase.

    [0047] Le pourcentage de sucres réducteurs de l'hydrolysat HAH 1 est inférieur à 0,20 et sa composition (en % sur matières sèches) comme suit :



    [0048] Les courbes 8 = f(t) et

    (8) enregistrées avec le bain de trempe à base de l'hydrolysat HAH 1 sont montrées sur la figure 1 en C3 et C4 respectivement.

    [0049] La comparaison des courbes C1 et C2 avec les courbes C3 et C4 permet de constater que la présence de l'HAH conduit à une accélération très nette de la vitesse de refroidissement au cours de la trempe.

    EXEMPLE 2



    [0050] Cet exemple est un exemple comparatif des performances obtenues avec l'hydrolysat HAH 1 et deux autres hydrolysats hydrogénés HAH 2 et HAH 3, préparés par hydrogénation d'hydrolysats d'amidon de composition différente présentant avant hydrogénation respectivement des DE de 33 et de 30.

    [0051] La composition des hydrolysats HAH 2 et HAH 3 était comme suit :



    [0052] Le pourcentage de sucres réducteurs (sur m.s. = matière sèche) des hydrolysats HAH 2 et HAH 3 était inférieur à 0,20.

    [0053] Les conditions des essais étaient identiques à celles de l'exemple 1, les bains de trempe testés contenant respectivement 5 % de chacun des HAH 1, 2 et 3 et leur température étant de 30°C.

    [0054] Les résultats obtenus se traduisent par les courbes C1, C2 (HAH 1), C5, C6 (HAH 2) et C7, Ca (HAH 3) montrées figure 2.

    [0055] On constate, à l'examen de ces courbes, que les trois hydrolysats d'amidon hydrogénés permettent une accélération notable de la vitesse de refroidissement.

    [0056] 0n constate également que l'accélération obtenue avec l'HAH 2 (DE avant hydrogénation = 33) est plus accentuée que celle obtenue avec l'HAH 1 (DE avant hydrogénation = 55).

    [0057] La comparaison des courbes obtenues avec les hydrolysats HAH 2 et HAH 3 montre que l'accélération obtenue avec l'hydrolysat préparé à partir d'un DE de 30 (HAH 3) est moins importante que celle obtenue avec celui préparé à partir du DE 33 (HAH 2).

    [0058] Cette constatation met en évidence l'importance de la présence et de la répartition des oligosaccharides et polysaccharides hydrogénés dans les hydrolysats appliqués conformément à l'invention et permet de faire varier les propriétés des bains de trempe en faisant varier la distribution des HAH en produits de degrés de polymérisation différents, ce qui est rendu possible par les progrès actuels de la technologie d'hydrolyse de l'amidon, notamment par voie enzymatique.

    EXEMPLE 3



    [0059] Cet exemple a été réalisé pour comparer les performances enregistrées pour l'accélération de la vitesse de refroidissement, d'une part, dans le cas d'un bain de trempe selon l'invention et, d'autre part,, dans le cas de deux bains de trempe selon l'art antérieur.

    [0060] Le bain de trempe selon l'invention était constitué par une solution à 5 % de m.s. de l'hydrolysat HAH 2 dans l'eau distillée.

    [0061] Les deux bains de trempe de l'art antérieur étaient constitués par :

    - une solution aqueuse de sorbitol à 5 % de m.s.,

    - une solution aqueuse de sels sodiques à 5 % de m.s.



    [0062] La température des trois bains était de 30°C.

    [0063] A la figure 3, on montre les courbes de drasticité obtenues, à savoir :



    [0064] On constate que l'hydrolysat HAH 2 :

    - a une action beaucoup plus importante et beaucoup plus régulière sur la vitesse de refroidissement que ne peut l'avoir le sorbitol,

    - présente des performances très sensiblement équivalentes à celles des bains contenant des sels minéraux.


    EXEMPLE 4



    [0065] Dans cet exemple, on compare les performances obtenues dans le cas de l'hydrolysat HAH 3 avec celles obtenues dans le cas du même hydrolysat dans lequel avait été dispersé au préalable du borax en une proportion de 10 % de borax décahydrate (pourcentage exprimé en matière telle quelle sur la matière sèche de l'hydrolysat).

    [0066] Comme dans les exemples précédents, les bains de trempe étaient à une concentration de 5 % de m. s. et à une température de 30°C.

    [0067] A la figure 4, on montre les courbes de drasticité obtenues, à savoir :



    [0068] On constate que l'addition de borax modifie légèrement la vitesse de refroidissement obtenue à l'aide de l'hydrolysat seul.

    EXEMPLE 5



    [0069] Dans cet exemple, on étudie l'influence sur l'allure de la trempe de la concentration des bains de trempe selon l'invention en hydrolysat.

    [0070] Cette étude est motivée par le fait que, dans des conditions de marche industrielle, ce paramètre varie facilement par suite par exemple de l'évaporation.

    [0071] 0n a donc établi des courbes de drasticité de la même manière que précédemment avec des bains de trempe contenant respectivement 5 %, 10 % et 20 % (en matières sèches) de l'hydrolysat HAH 3.

    [0072] Sur la figure 5, on montre les courbes obtenues, à savoir :



    [0073] On voit que les variations de la concentration entre 5 % et 20 % de matières sèches ne provoquent qu'une très faible variation dans l'allure des courbes.

    [0074] Ceci constitue un avantage déterminant des bains de trempe selon l'invention puisque leurs performances seront peu sensibles à l'évaporation et aux variations consécutives de la concentration.

    EXEMPLE 6



    [0075] Il est certain que- la température d'un bain de trempe peut être maintenue aux environs de 30°C, mais en réalité les variations peuvent aller d'une température de 10°C environ, pour un bain de trempe "frais", à 60°C environ, pour un bain de trempe très sollicité si on n'a pas recours à une régulation énergique de la température.

    [0076] En procédant toujours de la même manière et en utilisant l'hydrolysat HAH 3, on a effectué les mesures de drasticité à des températures de bains de 20°C, 40°C, 50°C et 60°C, le bain ayant une concentration de 5 % de matières sèches.

    [0077] On montre, à la figure 6, les résultats illustrés par les courbes



    [0078] On observe qu'à partir de 40°C environ apparaît une zone de caléfaction. A 50 et 60°C, un effet retardateur apparaît, de plus en plus marqué.

    [0079] Il est donc préférable de réguler la température du bain accélérateur de façon telle qu'elle ne s'élève pas trop au-dessus de 40°C environ.

    EXEMPLE 7



    [0080] Cet exemple a pour but d'illustrer les avantages apportés par l'utilisation des bains selon l'invention dans le cadre de leur application à la trempe de pièces en aluminium ou en alliages de ce métal.

    [0081] L'hydrolysat d'amidon hydrogéné utilisé correspond à celui identifié à l'exemple 2 par HAH 3.

    [0082] Il est utilisé à une concentration de 4,5 % exprimée en matières sèches dans l'eau.

    [0083] Les pièces traitées par la méthode dite de po- teyage sont des pièces coulées en alliage d'aluminium du type AU 5 GT.

    [0084] Le bain est à la température ambiante.

    [0085] Pour faire en sorte que la température des pièces soit uniforme dans toute leur épaisseur au moment de la trempe, elles sont maintenues avant la trempe à une température de 525°C pendant une durée suffisante d'environ trois heures.

    [0086] La durée de l'immersion est de 8 minutes.

    [0087] La dureté passe, grâce à cette trempe, d'une valeur non uniforme de 70-78 HB (Hardness Brinnel, normè P:10 D2) avant la trempe à une valeur homogène de 90-94 HB après la trempe.

    [0088] On rappelle que la dureté généralement requise pour les pièces trempées est d'au moins 80 HB, valeur qui est tout juste obtenue par trempe classique à l'eau.

    EXEMPLE 8



    [0089] Cet exemple a pour but d'illustrer l'effet retardateur que présentent les bains conformes à l'invention lorsque leur concentration est élevée.

    [0090] On compare les courbes de drasticité (respectivement vitesse de refroidissement et évolution de la température) obtenues avec l'eau distillée d'une part et avec des bains de trempe à 50 % de m.s. à base de l'hydrolysat HAH 3 sans, puis avec du borax tel que décrit dans l'exemple 4 d'autre part.

    [0091] La température des bains était toujours de 30°C.

    [0092] On montre à la figure 7 les courbes obtenues, à savoir :

    C25 et C26 pour l'eau distillée

    C27 et C28 pour HAH 3

    C29 et C30 pour HAH 3 boraté.



    [0093] A l'examen de ces courbes, on constate que :

    - l'évolution de la température en fonction du temps met bien en évidence l'action retardatrice de l'hydrolysat HAH 3, notamment dans la zone de caléfaction,

    - l'action du borax est de diminuer notablement la vitesse de refroidissement dans la seconde partie de la courbe, soit essentiellement entre 550°C environ et 100°C.



    [0094] Comme il va de soi et comme il résulte d'ailleurs déjà de ce qui précède, l'invention ne se limite nullement aux modes d'application et de réalisation qui ont été plus particulièrement envisagés ; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes.


    Revendications

    1. Application à la trempe des métaux ferreux, non ferreux et de leurs alliages; d'un hydrolysat d'amidon hydrogéné présentant, exprimé sur la matière sèche, un pourcentage de produits de degré de polymérisation 1 et 2 compris entre 1 et 90, le complément à 100 étant constitué par des produits de degré de polymérisation égal ou supérieur à 3.
     
    2. Application selon la revendication 1, caractérisée par le fait que l'hydrolysat d'amidon hydrogéné mis en oeuvre présente un pourcentage de sucres réducteurs inférieur à 5 %, de préférence inférieur à 2 % et% plus préférentiellement encore, inférieur à 0,5 %.
     
    3. Application selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée par le fait que l'hydrolysat d'amidon hydrogéné mis en oeuvre présente un pourcentage de produits de degré de polymérisation 1 et 2 compris entre 2 et 75, de préférence entre 2 et 65, le complément à 100 étant constitué par des produits de degré de polymérisation supérieur ou égal à 3.
     
    4. Bain pour la trempe des métaux ferreux, non ferreux et de leurs alliages, caractérisé par le fait qu'il comprend une solution aqueuse d'un des hydrolysats d'amidon hydrogénés appliqués conformément à l'une des revendications 1 à 3, la concentration de ladite solution aqueuse en hydrolysat étant de 0,2 à 80 % en poids.
     
    5. Bain selon la revendication 4, à effet accélérateur de la vitesse de refroidissement, contenant de 0,2 à 40 %, de préférence de 0,5 à 35 % en poids d'hydrolysat d'amidon hydrogéné.
     
    6. Bain selon la revendication 4, à effet retardateur de la vitesse de refroidissement, contenant de 40 à 80 %, de préférence de 40 à 75 % en poids d'hydrolysat d'amidon hydrogéné.
     
    7. Bain selon l'une des revendications 4 à 6, caractérisé par le fait qu'il contient, outre l'hydrolysat d'amidon hydrogéné, au moins un sel d'oxyanion choisi dans le groupe comprenant le bore, l'étain, le germanium, le tellure et l'arsenic.
     
    8. Procédé de trempe de métaux ferreux, non ferreux et de leurs alliages, caractérisé par le fait que l'on immerge le métal préalablement porté à une température à laquelle il présente la structure désirée dans un bain aqueux selon l'une des revendications 4 à 7 et dont la température est de 10 à 60°C.
     




    Dessins

























    Rapport de recherche