[0001] La présente invention a pour objet un dispositif pour réguler la longueur de fil
absorbée par un métier à tricoter rectiligne ou circulaire.
[0002] La notion de Longueur de Fil Absorbée (LFA) par maille, qui a été introduite par
le Centre de Recherche de la Bonneterie est maintenant bien connue et utilisée par
les bonnetiers. C'est un paramètre important qui est pris en compte dans le réglage
des métiers. La constance de la LFA au cours du tricotage permet d'obtenir des articles
dont les dimensions seront elles-mêmes constantes. La LFA est fonction essentiellement
du réglage des cames de chute et des conditions d'alimentation du fil. Or, pour un
même fil, les conditions d'alimentation vont elles-mêmes être fonction du coefficient
de frottement du fil : pour un réglage des cames de chute et un réglage des tendeurs
donnés, si le coefficient de frottement du fil varie au cours du tricotage, la LFA
en sera modifiée. Ces modifications entraineront des irrégularités quant aux dimensions
de l'article tricoté et son éventuel déclassement.
[0003] Pour remédier à cet inconvénient, la solution la plus simple a été d'installer sur
les métiers des dispositifs d'alimentation positive pour chaque fil. La vitesse de
ces fournisseurs positifs est réglée de manière à délivrer au métier la longueur de
fil correspondant à la LFA souhaitée. Ainsi, quel que soit le coefficient de frottement
du fil, le métier reçoit de manière uniforme la quantité de fil prédéterminée. Cette
solution n'est toutefois pas e.nvisa- geable pour tous les types de métier. En effet,
le fournisseur positif ayant un fonctionnement continu ne peut convenir que dans le
cas où le fil est distribué en permanence aux aiguilles ; il convient principalement
aux métiers à tricoter circulaires. Par contre, cette solution n'est pas adaptée aux
métiers où le fil est distribué de manière dis-. continue aux aiguilles, notamment
aux métiers à tricoter rectilignes.
[0004] Une autre solution pour pallier les irrégularités de LFA en cours de tricotage est
d'agir sur la tension du fil alimentant le métier. En effet, les variations de coefficient
de frottement du fil vont se traduire aussi par des variations de la tension exercée
sur le fil par les différents organes en amont du métier. On connaît déjà des dispositifs
destinés à corriger les variations de tension d'un fil. Le brevet suisse N° 12 160/74
du 6 septembre 1974 décrit un dispositif comportant un tendeur à deux coupelles entre
lesquelles passe le fil, et des moyens électromagnétiques ayant une action sur les
coupelles et faisant varier la pression exercée par les coupelles sur le fil, cette
action étant elle-même commandée par l'ouverture ou la fermeture d'un interrupteur,
provoquée par le frottement du fil sur un élément guide faisant partie de l'interrupteur.
[0005] Dans le brevet français N° 1 544 469 du 14 novembre 1967, la variation de tension
du fil entraîne le déplacement d'un galet et l'action de celui-ci sur un dispositif
pneumatique à membrane commandant le rapprochement ou l'écartement des deux coupelles
du tendeur. Dans le brevet français N° 71 40 701, la variation de tension du fil entraîne
le déplacement d'une tige solidaire d'une came qui elle-même agit sur les ressorts
reliés aux coupelles du tendeur.
[0006] Bien qu'ils répondent théoriquement au problème posé, les dispositifs décrits ci-dessus
n'ont pas été réellement appliqués aux métiers rectilignes, soit à cause de phénomènes
de résonance lorsque ce sont des moyens mécaniques et interdépendants qui sont mis
en oeuvre, soit à cause de leur manque de fiabilité, soit à cause de leur manque de
sensibilité ou à cause de leur action par tout ou rien.
[0007] Par ailleurs, si la LFA est très certainement dépendante de la tension 4u fil alimentant
le métier et que donc la variation de la LFA est fonction inverse de la variation
de cette tension, il est important de remarquer que la tension est un paramètre qui
peut varier presque instantanément : une irrégularité d'ensimage très localisée sur
le fil peut entraîner une variation brusque de la tension. Mais la variation de LFA
qui va se traduire par un défaut sur l'article tricoté n'est pas celle provenant de
ces à-coups instantanés de tension ; ce qui est utile pour la qualité du produit fini
et qui doit donc être régulé, c'est la variation de la LFA due à une évolution progressive
du coefficient de frottement du fil ou à une variation brusque de la moyenne des frottements.
Le coefficient de frottement peut en effet varier bien sür d'une matière à l'autre
et, pour une même matière, d'un titrage ou d'une présentation à l'autre.et, pour le
même type de fil, d'un lot,d'une bobine, d'un coloris à l'autre.
[0008] Il a été trouvé, et c'est ce qui fait l'objet de l'invention, un dispositif qui répond
aux exigences des bonnetiers pour réguler la LFA des métiers à tricoter circulaires
et rectilignes, et qui, par conséquent, permet aussi de corriger les variations non
instantanées de tension sur un fil. Ce dispositif comprend un tendeur de fonctionnement
connu, que ce soit un tendeur à deux coupelles, un tendeur à embarrages, que ce soit
un tendeur rotatif freiné, que ce soit un tendeur agissant par pincement du fil, il
comprend également un premier moyen pour faire varier la tension exercée par le tendeur
sur le fil, un élément tâteur sur lequel passe le fil et qui se déplace lorsque la
tension du fil varie et un second moyen pour commander l'action du premier moyen en
fonction du déplacement de l'élément tâteur, caractérisé en ce que le premier moyen
comprend un organe moteur dont la rotation entraîne le déplacement de l'organe générateur
de tension du tendeur, et ) en ce que le second moyen comprend deux interrupteurs,
l'un commandant la mise en rotation de l'organe moteur dans un sens et l'autre commandant
la mise en rotation dans l'autre sens. Le sens de rotation de l'organe moteur est
déterminé de telle sorte que l'organe générateur de tension du ) tendeur se déplace
dans le sens d'une augmentation de la tension du fil dans le cas où c'est l'interrupteur
correspondant à une valeur de la LFA supérieure à la valeur normale moyenne qui a
été actionné et inversement.
[0009] D'autre part, la rotation de l'organe moteur est interrompue lorsque, sous l'action
de l'accroissement ou de la diminution de la tension exercée sur le fil par le déplacement
de l'organe générateur de tension du tendeur, et donc compte-tenu de la variation
conséquente de la LFA, l'élément tâteur se déplace jusqu'à n'être plus au delà ou
en regard de l'interrupteur et revient dans la zone située entre les deux interrupteurs.
On peut donc décomposer l'espace que peut balayer l'élément tâteur en trois zones.Dans
la zone centrale délimitée par les deux interrupteurs de contact, le déplacement de
l'élément tâteur n'entraîne aucune action sur l'organe moteur ; cette zone correspond
à une variation acceptable de la LFA et de la tension du fil. De chaque côté de cette
zone centrale se situent les deux zones où la présence de l'élément tateur entraîne
la rotation de l'organe moteur, pour l'une des zones dans un sens, pour l'autre zone
dans l'autre sens.
[0010] On comprend qu'avec le dispositif de l'invention il sera facile, en déplaçant l'une
par rapport à l'autre chacune de ces trois zones, d'obtenir un réglage précis de la
plage de variation de LFA autour de la valeur normale moyenne qui est acceptable,
de même que le réglage de ladite valeur normale moyenne, en fonction du type de matière,
de fil, de lot et de bobine.
[0011] Avantageusement, l'organe moteur dont la rotation entrai- ne le déplacement de l'organe
générateur de tension du tendeur comprend un moteur à double sens de rotation. Il
peut cependant être constitué d'un moteur ne tournant que dans un seul sens, couplé
à un système inverseur, par exemple à crémaillère, permettant d'inverser le sens de
la rotation transmise.
[0012] Le tendeur selon l'invention est l'un quelconque des tendeurs connus. Il peut être
pris notamment parmi les tendeurs à embarrages comportant un, deux ou plusieurs éléments
en contact avec le fil et où la tension exercée sur le fil est fonction de l'arc de
contact entre le fil et les éléments qui composent les embarrages ; parmi les tendeurs
agissant par pincement du fil où la tension exercée sur le fil est fonction de la
pression exercée par l'organe mobile de pincement sur le fil ; parmi les tendeurs
rotatifs freinés où la tension exercée sur le fil est fonction de la force exercée
par l'organe de freinage sur l'élément en rotation entraîné par le fil. Comme tendeur
agissant par pincement du fil, on peut citer en particulier le tendeur à deux coupelles
entre lesquelles passe le fil et où la tension exercée sur le fil est fonction de
la pression exercée par un organe de pression tel qu'un ressort sur les deux coupelles.
[0013] Les interrupteurs commandant la rotation de l'organe moteur dans l'un ou l'autre
sens sont des interrupteurs électriques conventionnels ou préférentiellement des interrupteurs
magnétiques type ILS (interrupteurs à lame souple).
[0014] Dans le dispositif selon l'invention, la variation de la LFA entraîne le déplacement
de l'élément tâteur sur lequel passe le fil, ce déplacement pouvant déclencher la
fermeture ou l'ouverture d'un interrupteur. L'élément tà- teur comprend un guide-fil,
d'un type connu, et une tige rigide située de telle sorte que, lors du déplacement
de l'élément tâteur, ladite tige vienne au contact des interrupteurs électriques ou
en regard des interrupteurs magnétiques. Dans le cas d'interrupteurs magnétiques du
type ILS, la tige sera assortie d'une masse aimantée.
[0015] Le déplacement de l'élément tâteur dû à une variation de la LFA est consécutif à
une variation de la longueur de parcours du fil entre trois points dont les deux extrêmes
sont fixes, et le troisième situé entre les deux premiers est mobile. C'est ce troisième
point qui est matérialisé par le guide-fil de l'élément tâteur et qui se déplace en
fonction des variations de la LFA et de la tension exercée sur le fil. Si la LFA augmente
et que donc la tension diminue, la longueur du parcours tend à augmenter ; si la LFA
diminue et que donc la tension augmente, la longueur du parcours tend à diminuer.
Le troisième point qui se déplace pour suivre la variation de la longueur de parcours
du fil peut se déplacer de haut en bas ou de bas en haut pour une même variation de
longueur.
[0016] Ces deux possibilités ont donné deux modes de réalisation. Dans le premier mode de
réalisation, l'élément tâteur comprend une masse dont le poids constant communique
par l'intermédiaire du guide-fil au fil une certaine tension constante, c'est sur
cette masse qu'est fixée la tige rigide qui actionne les deux interrupteurs. Dans
le second mode de réalisation, le guide-fil de l'élément tâteur est fixé à l'extrémité
d'un levier oscillant autour d'un axe fixe, l'autre extrémité dudit levier faisant
office de tige rigide et actionnant les deux interrupteurs. Avantageusement, l'extrémité
du levier servant de tige rigide est éguipée d'un contrepoids déplaçable le long dudit
levier, de manière à régler par simple déplacement dudit contrepoids la tension exercée
sur le fil par l'intermédiaire du guide-fil. Avantageusement, les supports des interrupteurs
sont solidaires de l'axe autour duquel pivote le levier,de manière à permettre le
déplacement desdits interrupteurs par rapport à la tige rigide et donc le réglage
des trois zones par simple rotation desdits supports autour dudit axe.
[0017] Avantageusement, un système de détection est placé sur le parcours du fil en aval
du dispositif selon l'invention et en amont du métier à tricoter, le système de détection
ayant pour but de détecter si le fil se déplace ou non et de bloquer le fonctionnement
du dispositif de régulation de la LFA dans le cas où le fil ne se déplacerait pas.
[0018] L'invention sera mieux comprise grâce aux exemples de réalisation donnés ci-après
à titre indicatif, mais non limitatif,et qui sont illustrés par les figures annexées.
La figure 1 montre un dispositif selon l'invention dans lequel l'élément tâteur comprend
une masse agissant par gra- vité sur le fil, les interrupteurs de contact sont des interrupteurs électriques
conventionnels et le tendeur est un tendeur à deux éléments d'embarrage.
La figure 2 montre un dispositif selon l'invention dans lequel l'élément tâteur comprend
un levier oscillant, les interrupteurs de contact sont des interrupteurs magnétiques
type ILS et le tendeur est un tendeur à deux coupelles.
La figure 3 est une vue partielle et détaillée du mode de réalisation illustré à la
figure 2.
Les figures 4 à 8 sont des illustrations de différents types de tendeurs : un tendeur
à deux embarrages (figure
4), un tendeur à embarrage multiple (figure 5), un tendeur dit à robinet (figure 6),
un tendeur à bille (figure
7), un tendeur rotatif freiné par friction mécanique (figure 8).
[0019] Le fil 2 alimentant le métier à tricoter rectiligne dont seules les aiguilles 16
sont représentées est dévidé de sa bobine 1 grâce aux déplacements alternatifs du
chariot du métier, actionnant la prise du fil par les aiguilles 16.
[0020] Dans le mode de réalisation illustré par la figure 1, le fil 2 passe sur les doigts
17 et 18 du tendeur 3, de manière à former un embarrage avant de passer sur le guide-fil
5. Les deux doigts 17 et 18 sont fixés sur l'une des faces planes d'un support cylindrique
20, symétriquement par rapport à l'axe 19 dudit support. La rotation du support cylindrique
fait varier les arcs de contact du fil avec les deux doigts d'embarrage et fait donc
varier la tension exercée sur le fil. Cette rotation est commandée par l'organe moteur
qui comprend le moteur 4 à deux sens de rotation, et une roue 21 en contact avec la
surface de révolution du support 20 et entraîné par le moteur 4.
[0021] Ainsi la rotation du moteur 4 dans un sens entraîne une augmentation des arcs de
contacts entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18, augmente en conséquence
la tension exercée sur le fil par le tendeur 3 et entraîne une diminution de la LFA.
L'effet inverse est produit par la rotation du moteur 4 dans l'autre sens.
[0022] L'élément tâteur 10 est constitué d'un guide-fil 6 relié à la masse 9 sur laquelle
est fixé le doigt 13 (figure 1). L'élément tâteur peut se déplacer verticalement à
l'intérieur d'une chambre délimitée par exemple par des plots non représentés. Les
interrupteurs 14 et 15 sont situés de part et d'autre du doigt 13, le déplacement
du doigt 13 dans le sens de la flèche S 1 fermant l'interrupteur 15, le déplacement
du doigt 13 dans le sens de la flèche S 2 fermant l'interrupteur 14. La fermeture
de l'interrupteur 15 commande la rotation du moteur 4 dans le sens entraînant l'augmentation
des arcs de contact entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18, celle de l'interrupteur
14 commande la rotation du moteur 4 dans le sens entraînant la diminution des arcs
de contact.
[0023] Lorsque le métier à tricoter est en fonctionnement, le fil 2 passe à travers le tendeur,
les guide-fil et l'élément tâteur avant de parvenir aux aiguilles ; le fil possède
une certaine tension que l'on a déterminée pour obtenir une LFA donnée. Cette tension
est fonction notamment de la valeur des arcs de contact entre le fil 2 et les doigts
d'embarrage 17 et 18, et de la masse de l'élément tâteur, cette masse ayant été choisie
compte-tenu de la tension souhaitée. En cours de fonctionnement et pour une LFA constante,
l'élément tâteur 10 est en équilibre entre les guide-fil fixes 5 et 7. En effet la
longueur de la boucle 5-6-7 réalisée par le fil est définie par la position de l'élément
tâteur 10 et l'équilibre des forces exercées sur le fil de part et d'autre de l'élément
tâteur et la force constante résultant de l'action de la masse 9.Lorsque le coefficient
de frottement du fil change au cours du fonctionnement du métier, l'équilibre des
forces est rompu. Si le coefficient de frottement augmente et que donc la LFA diminue,
toutes les forces s'exerçant par frottement sur le fil en amont des aiguilles 16 vont
augmenter et vont déplacer de bas en haut l'élément tâteur 10 dont la masse constante
s'oppose auxdites forces : le guide-fil va passer de la position 6 en 6', le doigt
13 suivant la direction de la flèche S 2 va fermer l'interrupteur 14 qui commande
la rotation du moteur 4 dans le sens de la diminution des arcs de contact entre le
fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18 ; la force de frottement exercée par le tendeur
3 sur le fil 2 va diminuer : l'élément tâteur va de nouveau se déplacer de 6' vers
6 jusqu'à ce que le doigt 13 retrouve une position où l'interrupteur 14 est de nouveau
ouvert, position correspondant à une valeur acceptable de la LFA. Le déroulement est
bien sûr inversé lorsque le coefficient de frottement du fil diminue en cours de fonctionnement
du métier et que donc la LFA augmente : le déplacement du guide-fil de l'élément tâteur
se fera de 6 vers 6", du doigt 13 dans le sens de la flèche S 1, l'interrupteur 15
sera fermé qui entraîne la rotation du moteur 4 dans le sens de l'augmentation des
arcs de contact entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18, la force de frottement
exercée par le tendeur 3 sur le fil augmentera et l'élément tâteur reviendra vers
sa position d'équilibre où le doigt 13 quitte l'interrupteur 15 pour se trouver dans
la zone intermédiaire entre les deux interrupteurs 14 et 15..
[0024] Dans le second mode de réalisation illustré par les figures 2 et 3 le tendeur est
un tendeur à deux coupelles.Le fil 2 passe entre les coupelles 11 et 12 du tendeur
3. La coupelle 12 supérieure est fixe : la coupelle 11 inférieure peut se déplacer
en hauteur et, s'appliquant plus ou moins sur le fil 2 qui se déplace entre les deux
coupelles, exercer sur ledit fil une pression plus ou moins grande, grà- ce à l'organe
moteur qui comprend le moteur 4 à deux sens de rotation, un élément 35, une tige filetée
34 et un ressort 33 : la rotation communiquée par le moteur 4 est transmise à l'élément
35, puis transformée en un déplacement linéaire de cet élément 35 le long de la tige
filetée 34, ledit élément comprimant ou décomprimant le ressort 33 qui exerce une
pression sur la coupelle inférieure 11. Dans le présent exemple de réalisation, l'élément
35 est un écrou à oreilles mis en rotation par l'intermédiaire des deux bras d'un
autre écrou à oreilles 36 solidaire de l'axe du moteur 4.Il aurait pu s'agir également
d'une roue dentée mise en rotation par une autre roue dentée solidaire de l'axe du
moteur 4. Ainsi, la rotation du moteur 4 dans un sens entraîne la compression du ressort
33, augmente la pression de la coupelle 11 sur la coupelle 12, augmente la tension
exercée sur le fil par le tendeur 3 et entraîne une diminution de la LFA. L'effet
inverse est produit par la rotation du moteur 4 dans l'autre sens.
[0025] L'élément tâteur 10 est constitué d'un levier 28 oscillant autour d'un axe horizontal
23, une extrémité dudit levier se terminant par le guide-fil 6, tandis que l'autre
comporte une partie aimantée 24. Le principe de l'équilibre des forces est identique
à celui énoncé dans le premier mode de réalisation, exception faite que la masse correspondant
à l'aimant 24 exerce, par l'intermédiaire du levier 28 oscillant autour de l'axe horizontal
23, une force de bas en haut sur le fil 2 passant dans le guide-fil et non de haut
en bas comme dans l'exemple précédent. L'aimant 24 peut être équipé d'un contrepoids
29 coulissant le long de la tige filetée 30 : le réglage de la force que l'on souhaite
appliquer sur le fil 2 est obtenu en choisissant le contrepoids 29 donné et, pour
un même contrepoids, en le déplaçant le long de la tige filetée 30. L'aimant 24 est
situé dans une zone limitée par les deux interrupteurs magnétiques du type ILS commandant
l'un la mise en rotation du moteur 4 dans un sens et l'autre la mise en rotation du
moteur 4 dans l'autre sens. Les interrupteurs ILS sont positionnés de telle sorte
que, lorsque le guide-fil 6 de l'élément tâteur 10 se déplace vers 6' sous l'action
d'une diminution de la LFA due à une augmentation du coefficient de frottement du
fil 2, le bras du levier 28 supportant l' aimant 24 se déplace dans le sens de la
flèche S 2, l'aimant 24 ferme l'interrupteur magnétique 26 qui commande la rotation
du moteur 4 dans le sens qui entraîne la décompression du ressort 19 et l'écartement
des coupelles 11 et 12 : la LFA augmente et la tension du fil diminue jusqu'à ce que
l'élément tâteur 10 retrouvant sa position d'équilibre, l'aimant retrouve lui aussi
sa position intermédiaire, l'interrupteur 26 étant ouvert et le moteur 4 arrêté ;
de même , inversement, avec l'élément 6 vers 6" et l'action de l'interrupteur 25,
dans le cas d'une diminution de la tension du fil 2. Cette deuxième variante de réalisation
permet de régler la tension prédéterminée sur le fil à des valeurs inférieures à celles
de la première variante. Le réglage de la fourchette acceptable pour les variations
de la LFA se fait grâce aux différents moyens permettant de positionner les ILS 25
et 26 de part et d'autre de l'extrémité du levier 28 supportant l'aimant 24,une fois
que la position de celui-ci aura été déterminée. Les moyens de positionnement des
ILS sont, dans l'exemple de réalisation illustré par la figure 3, un premier support
32 possédant une poignée 31 et mobile en rotation autour de l'axe 23, sur lequel l'ILS
25 est fixé tandis que l'ILS 26 est fixé sur un second support 27 mobile en rotation
autour de l'axe 23, ce second support 27 pouvant, grâce à un verrouillage convenable,
être solidaire du premier support 32. Ainsi, l'écartement entre les interrupteurs.25
et 26 fixant la zone correspondant à une LFA acceptable est obtenu grâce au déplacement
du second support 27 par rapport au premier support 32, et le réglage du dispositif
est obtenu par déplacement du premier support 32 de manière que les deux interrupteurs
25 et 26 soient équidistants de l'aimant 24 en position d'équilibre pour la valeur
moyenne de LFA souhaitée.
[0026] La stabilité du levier oscillant 10 est assurée par sa forme en V, telle que son
centre de gravité se trouve en dessous de l'axe de rotation 23, et d'autre part par
une masse d'inertie solidaire de l'axe 23.
[0027] Le guide-fil 7 situé immédiatement en amont du métier à tricoter fait partie d'un
système de détection 34 qui détecte si le fil se déplace ou non et n'autorise le dispositif
de régulation de la LFA qu'en cas de déplacement du fil.
[0028] Ce système est particulièrement utile lorsque le dispositif de régulation de la LFA
est adapté aux métiers à tricoter non circulaires où l'alimentation du fil au métier
suit un mouvement alternatif ; dans ce cas, l'information de l'arrêt ou du mouvement
du fil au dispositif de régulation de la LFA est indispensable de façon à ne pas assister,
en bout des fontures , à des actions intempestives et nuisibles du dispositif de régulation
à cause , par exemple, de la détension normale du fil à l'arrêt entre une course gauche
droite, droite gauche, ou droite gauche, gauche droite. Ce système de détection est
aussi utile lors des arrêts du métier à tricoter pour quelque raison que ce soit ;
en effet, dans ce cas, le fil 2 aura tendance à se détendre et le guide-fil 6 à venir
en position 6", ce qui, si le système de détection ne bloquait pas le dispositif de
régulation de LFA, entraînerait la fermeture de l'interrupteur 25 et par rotation
du moteur 4, la compression du ressort 19, sans que l'augmentation de la tension sur
le fil ne puisse se traduire par une diminution de la LFA et un retour de l'élément
tâteur 10 vers son équilibre ; au redémarrage du métier, le tendeur exerçant une tension
excessive, le fil casserait.
[0029] Le tendeur mis en oeuvre dans le premier mode de réalisation illustré par la figure
1 est un tendeur comportant comme organe générateur de tension deux éléments d'embarrage.
Comme tous les tendeurs à embarrage, il agit par frottement du fil sur les éléments
d'embarrage ; le réglage de la tension s'effectue en faisant varier l'arc de contact
entre le fil et lesdits éléments. Les figures 4 à 6 illustrent des exemples non limitatifs
de tendeurs fonctionnant selon le même principe. L'organe générateur de tension du
tendeur schématisé à la figure 4 comporte également deux éléments d'embarrage, l'un
40 est un corps de frottement cylindrique fixe et l'autre 41 est un doigt d'embarrage
monté sur un support cylindrique 42, rotatif autour de son axe 43 ; le déplacement
de cet organe générateur de tension est un mouvement rotatif autour de l'axe 43 provoqué
par la rotation de la roue 44 qui est en contact avec la surface de révolution du
cylindre 42, et qui est entraînée par l'organe moteur 4 non représenté. L'organe générateur
de tension du tendeur schématisé à la figure 5 consiste en un groupe de guide-fil
45 b dans lesquels passe le fil , qui s'intercale avec un autre groupe de guide-fil
45 a. Ce dernier groupe est fixe, alors que le groupe 45 b est mobile verticalement
sous l'action d'une came à double effet 46, elle-même commandée en rotation par l'organe
moteur 4 non représenté. L'organe générateur de tension du tendeur dit à robinet schématisé
à la figure 6 est un corps 47, percé de part en part et au travers duquel passe le
fil 2, mobile en rotation, et dont le déplacement est entraîné par une roue 48 en
contact avec la surface de révolution du corps 47, elle-même entraînée en rotation
par'l'organe moteur 4 non représenté.
[0030] Le tendeur mis en oeuvre dans le second mode de réalisation illustré par les figures
2 et 3 est un tendeur à deux coupelles. Comme autre exemple de tendeur agissant par
pincement du fil, la figure 7 montre un tendeur à bille, où l'organe générateur de
tension comporte une bille 49 ou éventuellement un patin de pression ; le fil 2 entre
dans un tube 50 par un orifice 51 pratiqué dans la paroi latérale dudit tube et en
sort par un orifice 52 pratiqué dans la paroi plane. Au contact de cette paroi, le
fil 2 est pincé par la bille 49. La variation de tension est provoquée par l'application
plus ou moins forte de la bille 49 sur le fil 2, sous l'action d'un ressort 53, qui
est plus ou moins comprimé par l'action d'une came 54, commandée en rotation par l'organe
moteur 4 non représenté.
[0031] On peut utiliser des tendeurs rotatifs freinés. Dans ces tendeurs, le fil passe sur
une roue 61 libre en rotation autour de son axe, cette roue est entraînée en rotation
par le frottement du fil sur sa surface de révolution. L'organe générateur de tension
de ce type de tendeur est un organe de freinage de la roue entraînée par le fil. Le
freinage peut être provoqué par friction entre la roue 64 et l'organe de freinage,
que cette friction soit mécanique, comme dans l' exemple illustré à la figure 8, ou
magnétique.(courants de Foucault, hystérisis) ; il peut aussi résulter d'un couple
résistant en opposition créé par exemple par un moteur.L'organe générateur de tension
montré à la figure 8 comprend un disque 56 qui s'appuie sur une face plane de la roue
61 , un ressort 57 entourant une tige filetée 60 montée sur l' axe du disque 56 et
une roue dentée 58 se-déplaçant lors de sa rotation sur la tige filetée 60. L'organe
moteur 4, par l'intermédiaire d'une roue dentée 59, fait tourner la ' roue dentée
59, qui entraîne en rotation la roue 58 qui de ce fait se déplace le long de la tige
filetée 60. La rotation de l'organe moteur 4 dans un sens entraîne le déplacement
de la tige filetée 60 vers la compression du ressort 57 , et donc une application
plus grande du disque-frein 56 sur la roue 61 : la rotation de l'organe-moteur 4 dans
l' autre sens diminue la force de freinage appliquée sur la roue 61.
[0032] Ainsi, comme il vient d'être décrit, le dispositif selon l'invention régule la longueur
de fil absorbée par un métier à tricoter. Son domaine privilégié d'application est
constitué par les métiers où l'alimentation positive du fil par fournisseur est soit
impossible, soit trop onéreuse ; il s'agit notamment des métiers circulaires à rayeurs,
des métiers Jacquard circulaires ou rectilignes ; les tricoteuses rectilignes et les
métiers Cotton de toutes catégories, les métiers à chaussettes, les métiers à bas
et à collants, ainsi que tous les métiers circulaires de petit diamètre. Comme il
a été dit également, ce dispositif est aussi utilisable pour corriger les variations
non instantanées de tension du fil, ce qui permet son emploi sur tous les matériels
autres que les métiers à tricoter où il est important de réguler cette tension autour
d'une valeur moyenne, notamment tous les matériels d'enroulement et de bobinage de
fil.
1. Dispositif de régulation de la longueur de fil absorbée (LFA) par un métier à tricoter
et de correction des variations de tension d'un fil alimentant une machine textile,
comprenant un tendeur (3) de quelque type que ce soit, un premier moyen pour faire
varier la tension exercée par le tendeur sur le fil, un élément tâteur (10) sur lequel
passe le fil et qui se déplace lorsque la LFA et/ou la tension varie et un second
moyen pour commander l'action du premier moyen en fonction du déplacement de l'élément
tâteur, caractérisé en ce que le premier moyen comprend un organe moteur (4) dont
la rotation entraîne le déplacement de l'organe générateur de tension du tendeur (3),
et en ce que le second moyen comprend deux interrupteurs (14, 15 ; 25, 26), l'un commandant
la mise en rotation de l'organe moteur (4) dans un sens et l'autre commandant la mise
en rotation dans l'autre sens.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'organe moteur (4)
comprend un moteur à deux sens de rotation.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément tâteur (10)
comprend un guide-fil (6) sur lequel passe le fil (2) et une tige rigide (13, 28)
, le déplacement de ladite tige provoquant la fermeture ou l'ouverture des interrupteurs
(14, 15 ; 25, 26).
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'élément tâteur (10)
comprend une masse (9) grâce à laquelle une force est exercée par gravité sur le fil.
5. Dispositif selon la revendication 3 caractérisé en ce que l'élément tâteur (10)
est constitué d'un levier(28) oscillant autour d'un axe horizontal (23) et en ce que
l'- extrémité d'un des bras du levier se termine par le guide-fil (6) et en ce que
l'extrémité de l'autre bras fait office de tige rigide.
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les interrupteurs (14,
15) sont du type électrique.
7. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les interrupteurs (25,
26) sont du type magnétique et en ce que l'élément t&teur (10) comprend une masse
aimantée (24).
8. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que la tige rigide comporte
un contrepoids (29) adaptable et coulissant le long de l'extrémité (30) de ladite
tige.
9. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens
(27, 31, 32) de positionnement des interrupteurs permettant de modifier l'écartement
entre les deux interrupteurs et la position des interrupteurs par rapport à la tige
rigide.
10. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tendeur étant du
type à embarrages, la rotation de l'organe moteur (4) dans un sens augmente l'arc
de contact entre le fil et les éléments d'embarrage, et la rotation de l'organe moteur
(4) dans l'autre sens diminue cet arc de contact.
11. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tendeur étant du
type à pincement, la rotation de l'organe moteur (4) dans un sens augmente la pression
de l'élément de pincement sur le fil, et la rotation de l'organe moteur (4) dans l'autre
sens diminue cette pression.
12. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tendeur étant du
type rotatif freiné, la rotation de l'organe moteur (4) dans un sens augmente la force
de freinage exercée par l'élément frein (56) sur la roue (61) entraînée par le fil
(2), et la rotation de l'organe moteur (4) dans l'autre sens diminue cette force de
freinage.