(19)
(11) EP 0 108 660 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
16.05.1984  Bulletin  1984/20

(21) Numéro de dépôt: 83401899.6

(22) Date de dépôt:  28.09.1983
(51) Int. Cl.3D04B 15/44
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE FR GB IT LI LU NL SE

(30) Priorité: 08.10.1982 FR 8216934
28.12.1982 FR 8221935

(71) Demandeur: Centre Technique Industriel dit: INSTITUT TEXTILE DE FRANCE
F-92105 Boulogne Billancourt Cedex (FR)

(72) Inventeurs:
  • Mesny, Jacques
    F-10000 Troyes (FR)
  • Matthelie, Jean-Pierre
    F-10600 La Chapelle Saint Luc (FR)
  • Voisin, Eugène
    F-10320 Bouilly (FR)

(74) Mandataire: Hasenrader, Hubert et al
Cabinet Beau de Loménie 158, rue de l'Université
75340 Paris Cédex 07
75340 Paris Cédex 07 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Dispositif de régulation de la longueur de fil absorbée par un métier à tricoter


    (57) Dispositif pour réguler la longueur de fil absorbée par un métier à tricoter et/ou pour corriger les variations de tension d'un fil alimentant une machine textile.
    Le dispositif selon l'invention comprend un tendeur (3) de quelque type que ce soit, un organe moteur (4) dont la rotation entraîne le déplacement de l'organe générateur de tension du tendeur (17,18), un élément tâteur (10) sur lequel passe le fil (2) et qui se déplace lorsque la longueur de fil absorbée et/ou la tension du fil varie, et deux interrupteurs (14, 15) commandant l'un la mise en rotation de l'organe moteur (4) dans un sens et l'autre la mise en rotation dans l'autre sens. Le sens de rotation de l'organe moteur est choisi de telle sorte que l'action corrélative du tendeur (10) corrige la variation de la longueur du fil absorbée et/ou de tension qui est à l'origine du déclenchement de cette rotation.




    Description


    [0001] La présente invention a pour objet un dispositif pour réguler la longueur de fil absorbée par un métier à tricoter rectiligne ou circulaire.

    [0002] La notion de Longueur de Fil Absorbée (LFA) par maille, qui a été introduite par le Centre de Recherche de la Bonneterie est maintenant bien connue et utilisée par les bonnetiers. C'est un paramètre important qui est pris en compte dans le réglage des métiers. La constance de la LFA au cours du tricotage permet d'obtenir des articles dont les dimensions seront elles-mêmes constantes. La LFA est fonction essentiellement du réglage des cames de chute et des conditions d'alimentation du fil. Or, pour un même fil, les conditions d'alimentation vont elles-mêmes être fonction du coefficient de frottement du fil : pour un réglage des cames de chute et un réglage des tendeurs donnés, si le coefficient de frottement du fil varie au cours du tricotage, la LFA en sera modifiée. Ces modifications entraineront des irrégularités quant aux dimensions de l'article tricoté et son éventuel déclassement.

    [0003] Pour remédier à cet inconvénient, la solution la plus simple a été d'installer sur les métiers des dispositifs d'alimentation positive pour chaque fil. La vitesse de ces fournisseurs positifs est réglée de manière à délivrer au métier la longueur de fil correspondant à la LFA souhaitée. Ainsi, quel que soit le coefficient de frottement du fil, le métier reçoit de manière uniforme la quantité de fil prédéterminée. Cette solution n'est toutefois pas e.nvisa- geable pour tous les types de métier. En effet, le fournisseur positif ayant un fonctionnement continu ne peut convenir que dans le cas où le fil est distribué en permanence aux aiguilles ; il convient principalement aux métiers à tricoter circulaires. Par contre, cette solution n'est pas adaptée aux métiers où le fil est distribué de manière dis-. continue aux aiguilles, notamment aux métiers à tricoter rectilignes.

    [0004] Une autre solution pour pallier les irrégularités de LFA en cours de tricotage est d'agir sur la tension du fil alimentant le métier. En effet, les variations de coefficient de frottement du fil vont se traduire aussi par des variations de la tension exercée sur le fil par les différents organes en amont du métier. On connaît déjà des dispositifs destinés à corriger les variations de tension d'un fil. Le brevet suisse N° 12 160/74 du 6 septembre 1974 décrit un dispositif comportant un tendeur à deux coupelles entre lesquelles passe le fil, et des moyens électromagnétiques ayant une action sur les coupelles et faisant varier la pression exercée par les coupelles sur le fil, cette action étant elle-même commandée par l'ouverture ou la fermeture d'un interrupteur, provoquée par le frottement du fil sur un élément guide faisant partie de l'interrupteur.

    [0005] Dans le brevet français N° 1 544 469 du 14 novembre 1967, la variation de tension du fil entraîne le déplacement d'un galet et l'action de celui-ci sur un dispositif pneumatique à membrane commandant le rapprochement ou l'écartement des deux coupelles du tendeur. Dans le brevet français N° 71 40 701, la variation de tension du fil entraîne le déplacement d'une tige solidaire d'une came qui elle-même agit sur les ressorts reliés aux coupelles du tendeur.

    [0006] Bien qu'ils répondent théoriquement au problème posé, les dispositifs décrits ci-dessus n'ont pas été réellement appliqués aux métiers rectilignes, soit à cause de phénomènes de résonance lorsque ce sont des moyens mécaniques et interdépendants qui sont mis en oeuvre, soit à cause de leur manque de fiabilité, soit à cause de leur manque de sensibilité ou à cause de leur action par tout ou rien.

    [0007] Par ailleurs, si la LFA est très certainement dépendante de la tension 4u fil alimentant le métier et que donc la variation de la LFA est fonction inverse de la variation de cette tension, il est important de remarquer que la tension est un paramètre qui peut varier presque instantanément : une irrégularité d'ensimage très localisée sur le fil peut entraîner une variation brusque de la tension. Mais la variation de LFA qui va se traduire par un défaut sur l'article tricoté n'est pas celle provenant de ces à-coups instantanés de tension ; ce qui est utile pour la qualité du produit fini et qui doit donc être régulé, c'est la variation de la LFA due à une évolution progressive du coefficient de frottement du fil ou à une variation brusque de la moyenne des frottements. Le coefficient de frottement peut en effet varier bien sür d'une matière à l'autre et, pour une même matière, d'un titrage ou d'une présentation à l'autre.et, pour le même type de fil, d'un lot,d'une bobine, d'un coloris à l'autre.

    [0008] Il a été trouvé, et c'est ce qui fait l'objet de l'invention, un dispositif qui répond aux exigences des bonnetiers pour réguler la LFA des métiers à tricoter circulaires et rectilignes, et qui, par conséquent, permet aussi de corriger les variations non instantanées de tension sur un fil. Ce dispositif comprend un tendeur de fonctionnement connu, que ce soit un tendeur à deux coupelles, un tendeur à embarrages, que ce soit un tendeur rotatif freiné, que ce soit un tendeur agissant par pincement du fil, il comprend également un premier moyen pour faire varier la tension exercée par le tendeur sur le fil, un élément tâteur sur lequel passe le fil et qui se déplace lorsque la tension du fil varie et un second moyen pour commander l'action du premier moyen en fonction du déplacement de l'élément tâteur, caractérisé en ce que le premier moyen comprend un organe moteur dont la rotation entraîne le déplacement de l'organe générateur de tension du tendeur, et ) en ce que le second moyen comprend deux interrupteurs, l'un commandant la mise en rotation de l'organe moteur dans un sens et l'autre commandant la mise en rotation dans l'autre sens. Le sens de rotation de l'organe moteur est déterminé de telle sorte que l'organe générateur de tension du ) tendeur se déplace dans le sens d'une augmentation de la tension du fil dans le cas où c'est l'interrupteur correspondant à une valeur de la LFA supérieure à la valeur normale moyenne qui a été actionné et inversement.

    [0009] D'autre part, la rotation de l'organe moteur est interrompue lorsque, sous l'action de l'accroissement ou de la diminution de la tension exercée sur le fil par le déplacement de l'organe générateur de tension du tendeur, et donc compte-tenu de la variation conséquente de la LFA, l'élément tâteur se déplace jusqu'à n'être plus au delà ou en regard de l'interrupteur et revient dans la zone située entre les deux interrupteurs. On peut donc décomposer l'espace que peut balayer l'élément tâteur en trois zones.Dans la zone centrale délimitée par les deux interrupteurs de contact, le déplacement de l'élément tâteur n'entraîne aucune action sur l'organe moteur ; cette zone correspond à une variation acceptable de la LFA et de la tension du fil. De chaque côté de cette zone centrale se situent les deux zones où la présence de l'élément tateur entraîne la rotation de l'organe moteur, pour l'une des zones dans un sens, pour l'autre zone dans l'autre sens.

    [0010] On comprend qu'avec le dispositif de l'invention il sera facile, en déplaçant l'une par rapport à l'autre chacune de ces trois zones, d'obtenir un réglage précis de la plage de variation de LFA autour de la valeur normale moyenne qui est acceptable, de même que le réglage de ladite valeur normale moyenne, en fonction du type de matière, de fil, de lot et de bobine.

    [0011] Avantageusement, l'organe moteur dont la rotation entrai- ne le déplacement de l'organe générateur de tension du tendeur comprend un moteur à double sens de rotation. Il peut cependant être constitué d'un moteur ne tournant que dans un seul sens, couplé à un système inverseur, par exemple à crémaillère, permettant d'inverser le sens de la rotation transmise.

    [0012] Le tendeur selon l'invention est l'un quelconque des tendeurs connus. Il peut être pris notamment parmi les tendeurs à embarrages comportant un, deux ou plusieurs éléments en contact avec le fil et où la tension exercée sur le fil est fonction de l'arc de contact entre le fil et les éléments qui composent les embarrages ; parmi les tendeurs agissant par pincement du fil où la tension exercée sur le fil est fonction de la pression exercée par l'organe mobile de pincement sur le fil ; parmi les tendeurs rotatifs freinés où la tension exercée sur le fil est fonction de la force exercée par l'organe de freinage sur l'élément en rotation entraîné par le fil. Comme tendeur agissant par pincement du fil, on peut citer en particulier le tendeur à deux coupelles entre lesquelles passe le fil et où la tension exercée sur le fil est fonction de la pression exercée par un organe de pression tel qu'un ressort sur les deux coupelles.

    [0013] Les interrupteurs commandant la rotation de l'organe moteur dans l'un ou l'autre sens sont des interrupteurs électriques conventionnels ou préférentiellement des interrupteurs magnétiques type ILS (interrupteurs à lame souple).

    [0014] Dans le dispositif selon l'invention, la variation de la LFA entraîne le déplacement de l'élément tâteur sur lequel passe le fil, ce déplacement pouvant déclencher la fermeture ou l'ouverture d'un interrupteur. L'élément tà- teur comprend un guide-fil, d'un type connu, et une tige rigide située de telle sorte que, lors du déplacement de l'élément tâteur, ladite tige vienne au contact des interrupteurs électriques ou en regard des interrupteurs magnétiques. Dans le cas d'interrupteurs magnétiques du type ILS, la tige sera assortie d'une masse aimantée.

    [0015] Le déplacement de l'élément tâteur dû à une variation de la LFA est consécutif à une variation de la longueur de parcours du fil entre trois points dont les deux extrêmes sont fixes, et le troisième situé entre les deux premiers est mobile. C'est ce troisième point qui est matérialisé par le guide-fil de l'élément tâteur et qui se déplace en fonction des variations de la LFA et de la tension exercée sur le fil. Si la LFA augmente et que donc la tension diminue, la longueur du parcours tend à augmenter ; si la LFA diminue et que donc la tension augmente, la longueur du parcours tend à diminuer. Le troisième point qui se déplace pour suivre la variation de la longueur de parcours du fil peut se déplacer de haut en bas ou de bas en haut pour une même variation de longueur.

    [0016] Ces deux possibilités ont donné deux modes de réalisation. Dans le premier mode de réalisation, l'élément tâteur comprend une masse dont le poids constant communique par l'intermédiaire du guide-fil au fil une certaine tension constante, c'est sur cette masse qu'est fixée la tige rigide qui actionne les deux interrupteurs. Dans le second mode de réalisation, le guide-fil de l'élément tâteur est fixé à l'extrémité d'un levier oscillant autour d'un axe fixe, l'autre extrémité dudit levier faisant office de tige rigide et actionnant les deux interrupteurs. Avantageusement, l'extrémité du levier servant de tige rigide est éguipée d'un contrepoids déplaçable le long dudit levier, de manière à régler par simple déplacement dudit contrepoids la tension exercée sur le fil par l'intermédiaire du guide-fil. Avantageusement, les supports des interrupteurs sont solidaires de l'axe autour duquel pivote le levier,de manière à permettre le déplacement desdits interrupteurs par rapport à la tige rigide et donc le réglage des trois zones par simple rotation desdits supports autour dudit axe.

    [0017] Avantageusement, un système de détection est placé sur le parcours du fil en aval du dispositif selon l'invention et en amont du métier à tricoter, le système de détection ayant pour but de détecter si le fil se déplace ou non et de bloquer le fonctionnement du dispositif de régulation de la LFA dans le cas où le fil ne se déplacerait pas.

    [0018] L'invention sera mieux comprise grâce aux exemples de réalisation donnés ci-après à titre indicatif, mais non limitatif,et qui sont illustrés par les figures annexées.

    La figure 1 montre un dispositif selon l'invention dans lequel l'élément tâteur comprend une masse agissant par gra- vité sur le fil, les interrupteurs de contact sont des interrupteurs électriques conventionnels et le tendeur est un tendeur à deux éléments d'embarrage.

    La figure 2 montre un dispositif selon l'invention dans lequel l'élément tâteur comprend un levier oscillant, les interrupteurs de contact sont des interrupteurs magnétiques type ILS et le tendeur est un tendeur à deux coupelles.

    La figure 3 est une vue partielle et détaillée du mode de réalisation illustré à la figure 2.

    Les figures 4 à 8 sont des illustrations de différents types de tendeurs : un tendeur à deux embarrages (figure

    4), un tendeur à embarrage multiple (figure 5), un tendeur dit à robinet (figure 6), un tendeur à bille (figure

    7), un tendeur rotatif freiné par friction mécanique (figure 8).



    [0019] Le fil 2 alimentant le métier à tricoter rectiligne dont seules les aiguilles 16 sont représentées est dévidé de sa bobine 1 grâce aux déplacements alternatifs du chariot du métier, actionnant la prise du fil par les aiguilles 16.

    [0020] Dans le mode de réalisation illustré par la figure 1, le fil 2 passe sur les doigts 17 et 18 du tendeur 3, de manière à former un embarrage avant de passer sur le guide-fil 5. Les deux doigts 17 et 18 sont fixés sur l'une des faces planes d'un support cylindrique 20, symétriquement par rapport à l'axe 19 dudit support. La rotation du support cylindrique fait varier les arcs de contact du fil avec les deux doigts d'embarrage et fait donc varier la tension exercée sur le fil. Cette rotation est commandée par l'organe moteur qui comprend le moteur 4 à deux sens de rotation, et une roue 21 en contact avec la surface de révolution du support 20 et entraîné par le moteur 4.

    [0021] Ainsi la rotation du moteur 4 dans un sens entraîne une augmentation des arcs de contacts entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18, augmente en conséquence la tension exercée sur le fil par le tendeur 3 et entraîne une diminution de la LFA. L'effet inverse est produit par la rotation du moteur 4 dans l'autre sens.

    [0022] L'élément tâteur 10 est constitué d'un guide-fil 6 relié à la masse 9 sur laquelle est fixé le doigt 13 (figure 1). L'élément tâteur peut se déplacer verticalement à l'intérieur d'une chambre délimitée par exemple par des plots non représentés. Les interrupteurs 14 et 15 sont situés de part et d'autre du doigt 13, le déplacement du doigt 13 dans le sens de la flèche S 1 fermant l'interrupteur 15, le déplacement du doigt 13 dans le sens de la flèche S 2 fermant l'interrupteur 14. La fermeture de l'interrupteur 15 commande la rotation du moteur 4 dans le sens entraînant l'augmentation des arcs de contact entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18, celle de l'interrupteur 14 commande la rotation du moteur 4 dans le sens entraînant la diminution des arcs de contact.

    [0023] Lorsque le métier à tricoter est en fonctionnement, le fil 2 passe à travers le tendeur, les guide-fil et l'élément tâteur avant de parvenir aux aiguilles ; le fil possède une certaine tension que l'on a déterminée pour obtenir une LFA donnée. Cette tension est fonction notamment de la valeur des arcs de contact entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18, et de la masse de l'élément tâteur, cette masse ayant été choisie compte-tenu de la tension souhaitée. En cours de fonctionnement et pour une LFA constante, l'élément tâteur 10 est en équilibre entre les guide-fil fixes 5 et 7. En effet la longueur de la boucle 5-6-7 réalisée par le fil est définie par la position de l'élément tâteur 10 et l'équilibre des forces exercées sur le fil de part et d'autre de l'élément tâteur et la force constante résultant de l'action de la masse 9.Lorsque le coefficient de frottement du fil change au cours du fonctionnement du métier, l'équilibre des forces est rompu. Si le coefficient de frottement augmente et que donc la LFA diminue, toutes les forces s'exerçant par frottement sur le fil en amont des aiguilles 16 vont augmenter et vont déplacer de bas en haut l'élément tâteur 10 dont la masse constante s'oppose auxdites forces : le guide-fil va passer de la position 6 en 6', le doigt 13 suivant la direction de la flèche S 2 va fermer l'interrupteur 14 qui commande la rotation du moteur 4 dans le sens de la diminution des arcs de contact entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18 ; la force de frottement exercée par le tendeur 3 sur le fil 2 va diminuer : l'élément tâteur va de nouveau se déplacer de 6' vers 6 jusqu'à ce que le doigt 13 retrouve une position où l'interrupteur 14 est de nouveau ouvert, position correspondant à une valeur acceptable de la LFA. Le déroulement est bien sûr inversé lorsque le coefficient de frottement du fil diminue en cours de fonctionnement du métier et que donc la LFA augmente : le déplacement du guide-fil de l'élément tâteur se fera de 6 vers 6", du doigt 13 dans le sens de la flèche S 1, l'interrupteur 15 sera fermé qui entraîne la rotation du moteur 4 dans le sens de l'augmentation des arcs de contact entre le fil 2 et les doigts d'embarrage 17 et 18, la force de frottement exercée par le tendeur 3 sur le fil augmentera et l'élément tâteur reviendra vers sa position d'équilibre où le doigt 13 quitte l'interrupteur 15 pour se trouver dans la zone intermédiaire entre les deux interrupteurs 14 et 15..

    [0024] Dans le second mode de réalisation illustré par les figures 2 et 3 le tendeur est un tendeur à deux coupelles.Le fil 2 passe entre les coupelles 11 et 12 du tendeur 3. La coupelle 12 supérieure est fixe : la coupelle 11 inférieure peut se déplacer en hauteur et, s'appliquant plus ou moins sur le fil 2 qui se déplace entre les deux coupelles, exercer sur ledit fil une pression plus ou moins grande, grà- ce à l'organe moteur qui comprend le moteur 4 à deux sens de rotation, un élément 35, une tige filetée 34 et un ressort 33 : la rotation communiquée par le moteur 4 est transmise à l'élément 35, puis transformée en un déplacement linéaire de cet élément 35 le long de la tige filetée 34, ledit élément comprimant ou décomprimant le ressort 33 qui exerce une pression sur la coupelle inférieure 11. Dans le présent exemple de réalisation, l'élément 35 est un écrou à oreilles mis en rotation par l'intermédiaire des deux bras d'un autre écrou à oreilles 36 solidaire de l'axe du moteur 4.Il aurait pu s'agir également d'une roue dentée mise en rotation par une autre roue dentée solidaire de l'axe du moteur 4. Ainsi, la rotation du moteur 4 dans un sens entraîne la compression du ressort 33, augmente la pression de la coupelle 11 sur la coupelle 12, augmente la tension exercée sur le fil par le tendeur 3 et entraîne une diminution de la LFA. L'effet inverse est produit par la rotation du moteur 4 dans l'autre sens.

    [0025] L'élément tâteur 10 est constitué d'un levier 28 oscillant autour d'un axe horizontal 23, une extrémité dudit levier se terminant par le guide-fil 6, tandis que l'autre comporte une partie aimantée 24. Le principe de l'équilibre des forces est identique à celui énoncé dans le premier mode de réalisation, exception faite que la masse correspondant à l'aimant 24 exerce, par l'intermédiaire du levier 28 oscillant autour de l'axe horizontal 23, une force de bas en haut sur le fil 2 passant dans le guide-fil et non de haut en bas comme dans l'exemple précédent. L'aimant 24 peut être équipé d'un contrepoids 29 coulissant le long de la tige filetée 30 : le réglage de la force que l'on souhaite appliquer sur le fil 2 est obtenu en choisissant le contrepoids 29 donné et, pour un même contrepoids, en le déplaçant le long de la tige filetée 30. L'aimant 24 est situé dans une zone limitée par les deux interrupteurs magnétiques du type ILS commandant l'un la mise en rotation du moteur 4 dans un sens et l'autre la mise en rotation du moteur 4 dans l'autre sens. Les interrupteurs ILS sont positionnés de telle sorte que, lorsque le guide-fil 6 de l'élément tâteur 10 se déplace vers 6' sous l'action d'une diminution de la LFA due à une augmentation du coefficient de frottement du fil 2, le bras du levier 28 supportant l' aimant 24 se déplace dans le sens de la flèche S 2, l'aimant 24 ferme l'interrupteur magnétique 26 qui commande la rotation du moteur 4 dans le sens qui entraîne la décompression du ressort 19 et l'écartement des coupelles 11 et 12 : la LFA augmente et la tension du fil diminue jusqu'à ce que l'élément tâteur 10 retrouvant sa position d'équilibre, l'aimant retrouve lui aussi sa position intermédiaire, l'interrupteur 26 étant ouvert et le moteur 4 arrêté ; de même , inversement, avec l'élément 6 vers 6" et l'action de l'interrupteur 25, dans le cas d'une diminution de la tension du fil 2. Cette deuxième variante de réalisation permet de régler la tension prédéterminée sur le fil à des valeurs inférieures à celles de la première variante. Le réglage de la fourchette acceptable pour les variations de la LFA se fait grâce aux différents moyens permettant de positionner les ILS 25 et 26 de part et d'autre de l'extrémité du levier 28 supportant l'aimant 24,une fois que la position de celui-ci aura été déterminée. Les moyens de positionnement des ILS sont, dans l'exemple de réalisation illustré par la figure 3, un premier support 32 possédant une poignée 31 et mobile en rotation autour de l'axe 23, sur lequel l'ILS 25 est fixé tandis que l'ILS 26 est fixé sur un second support 27 mobile en rotation autour de l'axe 23, ce second support 27 pouvant, grâce à un verrouillage convenable, être solidaire du premier support 32. Ainsi, l'écartement entre les interrupteurs.25 et 26 fixant la zone correspondant à une LFA acceptable est obtenu grâce au déplacement du second support 27 par rapport au premier support 32, et le réglage du dispositif est obtenu par déplacement du premier support 32 de manière que les deux interrupteurs 25 et 26 soient équidistants de l'aimant 24 en position d'équilibre pour la valeur moyenne de LFA souhaitée.

    [0026] La stabilité du levier oscillant 10 est assurée par sa forme en V, telle que son centre de gravité se trouve en dessous de l'axe de rotation 23, et d'autre part par une masse d'inertie solidaire de l'axe 23.

    [0027] Le guide-fil 7 situé immédiatement en amont du métier à tricoter fait partie d'un système de détection 34 qui détecte si le fil se déplace ou non et n'autorise le dispositif de régulation de la LFA qu'en cas de déplacement du fil.

    [0028] Ce système est particulièrement utile lorsque le dispositif de régulation de la LFA est adapté aux métiers à tricoter non circulaires où l'alimentation du fil au métier suit un mouvement alternatif ; dans ce cas, l'information de l'arrêt ou du mouvement du fil au dispositif de régulation de la LFA est indispensable de façon à ne pas assister, en bout des fontures , à des actions intempestives et nuisibles du dispositif de régulation à cause , par exemple, de la détension normale du fil à l'arrêt entre une course gauche droite, droite gauche, ou droite gauche, gauche droite. Ce système de détection est aussi utile lors des arrêts du métier à tricoter pour quelque raison que ce soit ; en effet, dans ce cas, le fil 2 aura tendance à se détendre et le guide-fil 6 à venir en position 6", ce qui, si le système de détection ne bloquait pas le dispositif de régulation de LFA, entraînerait la fermeture de l'interrupteur 25 et par rotation du moteur 4, la compression du ressort 19, sans que l'augmentation de la tension sur le fil ne puisse se traduire par une diminution de la LFA et un retour de l'élément tâteur 10 vers son équilibre ; au redémarrage du métier, le tendeur exerçant une tension excessive, le fil casserait.

    [0029] Le tendeur mis en oeuvre dans le premier mode de réalisation illustré par la figure 1 est un tendeur comportant comme organe générateur de tension deux éléments d'embarrage. Comme tous les tendeurs à embarrage, il agit par frottement du fil sur les éléments d'embarrage ; le réglage de la tension s'effectue en faisant varier l'arc de contact entre le fil et lesdits éléments. Les figures 4 à 6 illustrent des exemples non limitatifs de tendeurs fonctionnant selon le même principe. L'organe générateur de tension du tendeur schématisé à la figure 4 comporte également deux éléments d'embarrage, l'un 40 est un corps de frottement cylindrique fixe et l'autre 41 est un doigt d'embarrage monté sur un support cylindrique 42, rotatif autour de son axe 43 ; le déplacement de cet organe générateur de tension est un mouvement rotatif autour de l'axe 43 provoqué par la rotation de la roue 44 qui est en contact avec la surface de révolution du cylindre 42, et qui est entraînée par l'organe moteur 4 non représenté. L'organe générateur de tension du tendeur schématisé à la figure 5 consiste en un groupe de guide-fil 45 b dans lesquels passe le fil , qui s'intercale avec un autre groupe de guide-fil 45 a. Ce dernier groupe est fixe, alors que le groupe 45 b est mobile verticalement sous l'action d'une came à double effet 46, elle-même commandée en rotation par l'organe moteur 4 non représenté. L'organe générateur de tension du tendeur dit à robinet schématisé à la figure 6 est un corps 47, percé de part en part et au travers duquel passe le fil 2, mobile en rotation, et dont le déplacement est entraîné par une roue 48 en contact avec la surface de révolution du corps 47, elle-même entraînée en rotation par'l'organe moteur 4 non représenté.

    [0030] Le tendeur mis en oeuvre dans le second mode de réalisation illustré par les figures 2 et 3 est un tendeur à deux coupelles. Comme autre exemple de tendeur agissant par pincement du fil, la figure 7 montre un tendeur à bille, où l'organe générateur de tension comporte une bille 49 ou éventuellement un patin de pression ; le fil 2 entre dans un tube 50 par un orifice 51 pratiqué dans la paroi latérale dudit tube et en sort par un orifice 52 pratiqué dans la paroi plane. Au contact de cette paroi, le fil 2 est pincé par la bille 49. La variation de tension est provoquée par l'application plus ou moins forte de la bille 49 sur le fil 2, sous l'action d'un ressort 53, qui est plus ou moins comprimé par l'action d'une came 54, commandée en rotation par l'organe moteur 4 non représenté.

    [0031] On peut utiliser des tendeurs rotatifs freinés. Dans ces tendeurs, le fil passe sur une roue 61 libre en rotation autour de son axe, cette roue est entraînée en rotation par le frottement du fil sur sa surface de révolution. L'organe générateur de tension de ce type de tendeur est un organe de freinage de la roue entraînée par le fil. Le freinage peut être provoqué par friction entre la roue 64 et l'organe de freinage, que cette friction soit mécanique, comme dans l' exemple illustré à la figure 8, ou magnétique.(courants de Foucault, hystérisis) ; il peut aussi résulter d'un couple résistant en opposition créé par exemple par un moteur.L'organe générateur de tension montré à la figure 8 comprend un disque 56 qui s'appuie sur une face plane de la roue 61 , un ressort 57 entourant une tige filetée 60 montée sur l' axe du disque 56 et une roue dentée 58 se-déplaçant lors de sa rotation sur la tige filetée 60. L'organe moteur 4, par l'intermédiaire d'une roue dentée 59, fait tourner la ' roue dentée 59, qui entraîne en rotation la roue 58 qui de ce fait se déplace le long de la tige filetée 60. La rotation de l'organe moteur 4 dans un sens entraîne le déplacement de la tige filetée 60 vers la compression du ressort 57 , et donc une application plus grande du disque-frein 56 sur la roue 61 : la rotation de l'organe-moteur 4 dans l' autre sens diminue la force de freinage appliquée sur la roue 61.

    [0032] Ainsi, comme il vient d'être décrit, le dispositif selon l'invention régule la longueur de fil absorbée par un métier à tricoter. Son domaine privilégié d'application est constitué par les métiers où l'alimentation positive du fil par fournisseur est soit impossible, soit trop onéreuse ; il s'agit notamment des métiers circulaires à rayeurs, des métiers Jacquard circulaires ou rectilignes ; les tricoteuses rectilignes et les métiers Cotton de toutes catégories, les métiers à chaussettes, les métiers à bas et à collants, ainsi que tous les métiers circulaires de petit diamètre. Comme il a été dit également, ce dispositif est aussi utilisable pour corriger les variations non instantanées de tension du fil, ce qui permet son emploi sur tous les matériels autres que les métiers à tricoter où il est important de réguler cette tension autour d'une valeur moyenne, notamment tous les matériels d'enroulement et de bobinage de fil.


    Revendications

    1. Dispositif de régulation de la longueur de fil absorbée (LFA) par un métier à tricoter et de correction des variations de tension d'un fil alimentant une machine textile, comprenant un tendeur (3) de quelque type que ce soit, un premier moyen pour faire varier la tension exercée par le tendeur sur le fil, un élément tâteur (10) sur lequel passe le fil et qui se déplace lorsque la LFA et/ou la tension varie et un second moyen pour commander l'action du premier moyen en fonction du déplacement de l'élément tâteur, caractérisé en ce que le premier moyen comprend un organe moteur (4) dont la rotation entraîne le déplacement de l'organe générateur de tension du tendeur (3), et en ce que le second moyen comprend deux interrupteurs (14, 15 ; 25, 26), l'un commandant la mise en rotation de l'organe moteur (4) dans un sens et l'autre commandant la mise en rotation dans l'autre sens.
     
    2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'organe moteur (4) comprend un moteur à deux sens de rotation.
     
    3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément tâteur (10) comprend un guide-fil (6) sur lequel passe le fil (2) et une tige rigide (13, 28) , le déplacement de ladite tige provoquant la fermeture ou l'ouverture des interrupteurs (14, 15 ; 25, 26).
     
    4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'élément tâteur (10) comprend une masse (9) grâce à laquelle une force est exercée par gravité sur le fil.
     
    5. Dispositif selon la revendication 3 caractérisé en ce que l'élément tâteur (10) est constitué d'un levier(28) oscillant autour d'un axe horizontal (23) et en ce que l'- extrémité d'un des bras du levier se termine par le guide-fil (6) et en ce que l'extrémité de l'autre bras fait office de tige rigide.
     
    6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les interrupteurs (14, 15) sont du type électrique.
     
    7. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les interrupteurs (25, 26) sont du type magnétique et en ce que l'élément t&teur (10) comprend une masse aimantée (24).
     
    8. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que la tige rigide comporte un contrepoids (29) adaptable et coulissant le long de l'extrémité (30) de ladite tige.
     
    9. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens (27, 31, 32) de positionnement des interrupteurs permettant de modifier l'écartement entre les deux interrupteurs et la position des interrupteurs par rapport à la tige rigide.
     
    10. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tendeur étant du type à embarrages, la rotation de l'organe moteur (4) dans un sens augmente l'arc de contact entre le fil et les éléments d'embarrage, et la rotation de l'organe moteur (4) dans l'autre sens diminue cet arc de contact.
     
    11. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tendeur étant du type à pincement, la rotation de l'organe moteur (4) dans un sens augmente la pression de l'élément de pincement sur le fil, et la rotation de l'organe moteur (4) dans l'autre sens diminue cette pression.
     
    12. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tendeur étant du type rotatif freiné, la rotation de l'organe moteur (4) dans un sens augmente la force de freinage exercée par l'élément frein (56) sur la roue (61) entraînée par le fil (2), et la rotation de l'organe moteur (4) dans l'autre sens diminue cette force de freinage.
     




    Dessins



















    Rapport de recherche