[0001] La présente invention concerne essentiellement un matelas utilisable à des fins thérapeutiques
notamment pour éviter la formation d'escarres lors d'un alitement prolongé d'un patient
sur ledit matelas.
[0002] On connait déjà un matelas anti-escarres à base de matériau cellulaire souple comprenant
une zone de contact comportant des canaux de séparation de la masse du matériau en
plots de contact indépendants les uns des autres ; et une zone de base formant semelle
dudit matelas. Ce matelas anti-escarres est commercialisé par la société demanderesse
sous la dénomination commerciale "Cliniplot".
[0003] Ces matelas anti-escarres sont très efficaces pour des patients dont le poids est
compris entre 70 et 90 kg et le sont moins pour des poids inférieurs.
[0004] La demanderesse s'est donc posé le nouveau problème technique consistant à trouver
un matelas anti-escarres qui ait la même efficacité quel que soit le poids du patient
alité sur ledit matelas, et en particulier pour des patients ayant un poids pouvant
aller de 20 à 100 kg.
[0005] Ce problème est résolu pour la première fois par le présent inventeur.
[0006] Cette invention consiste en un matelas anti-escarres du type précité, caractérisé
en ce qu'il est constitué d'au moins deux couches ou plaques superposées de matériau
cellulaire souple de résistance à la compression différente l'une par rapport à l'autre,
disposées de telle sorte que la résistance à la compression soit croissante depuis
la surface de la zone de contact jusqu'à la semelle du matelas, les plots de contact
comportant au moins dans la majeure partie de leur masse au moins l'une desdites deux
couches, de manière à avoir une portance du matelas adaptée au poids du patient.
[0007] Selon une caractéristique préférée, les plots de contact comportent dans la majeure
partie de leur masse au moins deux couches de matériau cellulaire souple de résistance
à la compression différente et encore de préférence au moins trois ou même quatre
couches de matériau cellulaire souple de résistance à la compression différente.
[0008] Selon une caractéristique particulière, la semelle du matelas est réalisée en une
seule couche et la zone de contact comprend toutes les autres couches.
[0009] Selon une caractéristique particulièrement avantageuse de l'invention, la résistance
à la compression de chaque couche est comprise entre 3 grammes/cm et 200 grammes/cm
2 selon la norme Iso Référence DIS 3 386 établissant le poids nécessaire pour écraser
un matériau cellulaire souple à 25% de son épaisseur initiale.
[0010] D'autre part, le matériau cellulaire souple peut être le même pour chacune des couches
ou être différent pour chaque couche si désiré. Ce matériau cellulaire souple est
de préférence choisi parmi le groupe consistant d'un matériau mousse de polyuréthane,
d'un matériau mousse de polyéthylène, d'un matériau mousse de polyéther, de latex,
du matériau connu sous la dénomination commerciale Bultex, d'une mousse de chlorure
de polyvinyle ou des mousses connues sous la dénomination commerciale "HS" ou "HR".
Les matériaux les plus particulièrement préférés sont les matériaux mousses de polyuréthane
ou de type polyéther.
[0011] Ainsi, on obtient un matelas unique de portance adaptés au poids, ce qui constitue
un progrès technique important et particulièrement inattendu par rapport à la technique
antérieure.
[0012] L'invention sera maintenant illustrée en référence à deux exemples non limitatifs
de l'invention donnés à titre de simple illustration et qui ne sauraient donc en aucune
façon limiter la portée de l'invention.
[0013] Ces deux exemples sont illustrés en référence aux figures 1 et 2. La figure 1 représente
un matelas anti-escarres conforme à l'invention qui est décrit dans l'exemple 1 et
la figure 2 représente un matelas anti-escarres objet de l'invention faisant l'objet
de l'exemple 2.
EXEMPLE 1 :
[0014] La figure 1 représente un matelas anti-escarres qui comprend de manière connue en
soi une zone de contact1 et une zone de base formant semelle 2. La zone de contact
1 comporte des canaux 4 de séparation de la masse du matériau en plots 6 de contact
indépendants les uns des autres.
[0015] Selon l'invention, ce matelas est constitué d'au moins deux couches 8, 10, 12 ou
plaques superposées de matériau cellulaire souple de résistance à la compression différente
l'une par rapport à l'autre, disposées de telle sorte que la résistance à la compression
soit croissante depuis la surface 14 de la zone de contact 1 jusqu'à la semelle 2
du matelas. D'autre part, les plots 6 comportent au moins dans la majeure partie de
leur masse au moins l'une (8, 10) desdites deux couches (8, 10; 12) de manière à avoir
une portance du matelas adaptée au poids du patient.
[0016] Dans l'exemple représenté, les plots de contact comportent dans la majeure partie
de leur masse au moins deux couches 8, 10 de matériau cellulaire souple de résistance
à la compression différente tandis que la semelle 2 est réalisée en une seule couche
12.
[0017] Ces trois couches 8, 10, 12 sont par exemple réalisées en un matériau cellulaire
souple du type polyéther mais chacune des couches peut être réalisée en un matériau
cellulaire souple de nature différente.
[0018] Dans l'exemple représenté, la première couche 8 qui constitue en fait en pratique
la couche de contact est réalisée en un matériau mousse de type polyéther ayant une
densité de 21 kg/m
3 ce qui donne une résistance à la compression de 3 à 5 g/cm à 25% d'écrasement selon
la norme ISO précitée, et une épaisseur de 3 cm.
[0019] La deuxième couche 10 est réalisée en un matériau mousse de type polyéther ayant
une densité de 23 kg/m ce qui donne une résistance à la compression de 11 à 18 g/cm2
à 25% d'écrasement (épaisseur 6 cm) et la troisième couche qui forme l'essentiel de
la semelle 2 est réalisée en un matériau mousse de type polyéther ayant une densité
égale à 27 kg/m
3 ce qui correspond à une résistance à la compression de 22 à 28 g/cm
2 à 25% d'écrasement selon la norme ISO précitée, et a une épaisseur de 9 cm.
[0020] On peut observer en outre en référence à la figure 1 que les canaux 4 se terminent
sensiblement à la surface de contact entre la deuxième couche 10 et la semelle 2 mais
ils peuvent également se prolonger légèrement dans la semelle 2 sans inconvénient
particulier.
[0021] Un tel matelas est fabriqué de la manière suivante :
Les couches 8, 10 et 12 peuvent être liées entre elles de préférence par collage et
ensuite le matelas multicouche ainsi formé est soumis à une découpe appropriée pour
réaliser les canaux 4 de manière à définir les plots indépendants 6. La forme des
plots indépendants 6 peut être quelconque pourvu que les plots 6 conservent leur indépendance.
Dans l'exemple représenté ces plots ont de préférence une forme pyramidale tronquée
qui procure un aspect esthétique particulièrement agréable à l'oeil.
[0022] On observera que un tel matelas à trois couches pourrait être obtenu directement
par un moulage approprié réalisant directement la succession de couches précitée avec
les canaux 4.
[0023] Actuellement, on préfère réunir par collage plusieurs couches ou plaques de matériau
cellulaire souple qui sont ensuite soumises à un découpage approprié qui permet non
seulement de réaliser les canaux 4 mais également d'adapter les dimensions du matelas
à la demande.
EXEMPLE 2 :
[0024] Dans cet exemple, en référence à la figure 2, le matelas est réalisé par la superposition
de cinq couches de résistance à la compression différente qui sont successivement
les suivantes depuis la surface de contact 16 à la semelle 18 :
Une première couche 20 réalisée en un matériau cellulaire souple formé par une mousse
de polyuréthane ayant une densité de 30 kg/m3 correspondant à une résistance à la compression de 10 à 14 g/cm2 à 25% d'écrasement. Son épaisseur est de 2 cm.
Une deuxième couche 22 également en mousse de polyuréthane ayant une densité de 32
kg/m3 correspondant à une résistance à la compression de 14 à 18 g/cm2 à 25% d'écrasement, et de 2 cm d'épaisseur.
Une troisième couche 24 en mousse de polyuréthane ayant une densité de 35 kg/m correspondant
à une résistance à la compression de 16 à 21 grammes par cm2 à 25% d'écrasement, et son épaisseur est de 2 cm.
Une quatrième couche 26 également en mousse de polyuréthane ayant une densité de 37
kg/cm3 correspondant à une résistance à la compression de 22 à 28 grammes par cm2 à 25% d'écrasement, et une épaisseur égale à 6 cm.
[0025] Ces quatre couches forment la majeure partie du plot 32 défini par les canaux 30
de séparation analogues aux canaux 4 de la figure 1.
[0026] Enfin, la semelle 18 est formée par une cinquième couche 28 en mousse de polyuréthane
ayant une densité de 55 kg/m
3 correspondant à une résistance à la compression de 55 à 66 g/cm
2 à 25% d'écrasement, et 6 cm d'épaisseur.
[0027] Ainsi, dans le cas d'un patient ayant un poids compris entre 20 et 25 kilogrammes,
seules les première et deuxième voire troisième couches vont travailler en écrasement
entre 10 et 60% environ.
[0028] Pour un poids moyen, d'environ 50 kilogrammes, les première, deuxième, troisième
couches vont travailler entre 10 et 60% environ.
[0029] Enfin, pour un poids important d'environ 100 kilogrammes, les cinq couches font travailler
dans une même valeur de 10 à 60% d'écrasement.
[0030] On peut constater ainsi que cette nouvelle structure de matelas anti-escarres présente
l'avantage technique inattendu qu'un patient ayant un poids élevé va comprimer au
maximum les première et deuxième couches mais la sustentation va être reprise par
les troisième, quatrième et cinquième couches ce qui empêche tout phénomène de talonnement.
[0031] D'autre part, un patient d'un faible poids, comme par exemple un enfant, fait travailler
intégralement la première et/ou la deuxième couche.
[0032] On obtient donc un matelas d'une portance adaptée au au poids du patient tout en
bénéficiant des avantages particuliers procurés par la présence de plots de portance
indépendants les uns des autres, en vue d'obtenir l'effet anti-escarres primitivement
recherché.
[0033] Pour améliorer sa présentation, on peut utiliser des couleurs pour les diverses couches
du matelas, ces couleurs pouvant être différentes pour chaque couche.
[0034] L'invention comprend d'autre part tous les moyens constituant des équivalents techniques
des moyens décrits ainsi que leurs diverses combinaisons. Ainsi, comme cela a été
dit en particulier à l'exemple 1, on peut mélanger différentes catégories de mousse
pour constituer les diverses couches du matelas.
[0035] En particulier, on peut utiliser une mousse de moins bonne qualité pour la semelle
2 sans préjudicier aux caractéristiques du matelas.
[0036] De même, le matelas multicouche précité peut être coulé en une seule fois dans un
moule approprié à partir d'une machine capable de réaliser l'empilement vertical de
couches précité et qui peut comprendre par exemple une filière appropriée multi-étages
indépendants dont chacun est alimenté en un matériau de densité ou résistance précitée
propre, différente de celle des autres matériaux. Enfin le matelas peut comporter
un nombre quelconque de couches ( n couches).
1. Matelas utilisable à des fins thérapeutiques notamment pour éviter la formation
d'escarres lors d'un alitement prolongé d'un patient sur ledit matelas, à base de
matériau cellulaire souple, comprenant une zone de contact (1) comportant des canaux
(4) de séparation de la masse du matériau en plots (6) de contact indépendants les
uns des autres; et une zone de base formant semelle (2) dudit matelas; caractérisé
en ce que ledit matelas est constitué d'au moins deux couches (8, 10, 12) superposées
de matériau cellulaire souple de résistance à la compression différente l'une par
rapport à l'autre, disposées de telle sorte que la résistance à la compression soit
croissante depuis la surface (14) de la zone de contact (1) jusqu'à la semelle (2)
du matelas, lesdits plots (6) de contact comportant au moins dans la majeure partie
de leur masse au moins l'une (8, 10) desdites deux couches (8, 10; 12), de manière
à avoir une portance du matelas adaptée au poids du patient.
2. Matelas anti-escarres selon la revendication 1, caractérisé en ce que les plots
(6) de contact comportent dans la majeure partie de leur masse au moins deux couches
(8, 10) de matériau cellulaire souple de résistance à la compression différente.
3. Matelas anti-escarres selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la semelle
du matelas est réalisée en une seule couche (12) et la zone de contact comprend toutes
les autres couches (8, 10).
4. Matelas anti-escarres selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que la résistance à la compression de chaque couche (8, 10, 12; 20, 22, 24,
26, 28) est comprise entre 3 g/cm2 et 200 g/cm2 selon la norme ISO référence DIS 3386 établissant le poids nécessaire pour écraser
le matériau cellulaire souple à 25% de son épaisseur initiale.
5. Matelas anti-escarres selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que les couches sont réunies par collage et les canaux (4; 30) de séparation
sont réalisés ultérieurement par découpe dans la surface vierge de la couche de résistance
à la compression la plus faible.
6. Matelas anti-escarres selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que le matériau souple cellulaire est choisi parmi le groupe comprenant un matériau
mousse de polyuréthane, un matériau mousse de polyéthylène; un matériau mousse de
chlorure de polyvinyle; un matériau mousse de type polyéther ; un matériau mousse
connu sous la dénomination commerciale HS ou HR ou encore Bultex, ou un latex.
7. Matelas anti-escarres selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il comprend cinq couches superposées de matériau cellulaire souple (20, 22,
24, 26, 28) dont quatre couches (20, 22, 24, 26) pour les plots (32) précités.
8. Matelas anti-escarres selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que le matériau cellulaire souple est le même pour chacune des couches et de
préférence choisi parmi une mousse de polyuréthane ou une mousse de type polyéther.
9. Matelas anti-escarres selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que les plots précités (6 ; 32) ont une forme pyramidale tronquée.