[0001] L'invention se rapporte à une antenne à large bande et, plus particulièrement mais
non exclusivement, à une antenne, à plan de sol, pour station fixe ou semi-mobile,
couvrant une bande de fréquences supérieure à une octave pour un taux d'ondes stationnaires
au plus égal à trois.
[0002] Elle s'applique notamment aux stations travaillant dans les ancienne et nouvelle
bandes des très hautes fréquences à usages militaires, s'étendant respectivement de
vingt six à soixante seize mégahertz et de trente à quatre vingt huit mégahertz.
[0003] On connaît déjà des antennes à plan de sol artificiel comprenant un brin rayonnant
ou "fouet" ayant, par rapport à l'onde de la fréquence utile, une longueur ae l'ordre
du quart d'onde, de manière qu'en combinaison avec son image réfléchie par le sol
artificiel et qui forme un brin rayonnant fictif, elle réalise une antenne équivalente
à une demi-onde classique.
[0004] Cette antenne, déjà appréciée du fait qu'elle n'est pas directive, est également
intéressante en ce qu'elle est favorable aux liaisons lointaines du fait qu'elle rayonne
suivant un angle voisin de l'horizontale.
[0005] Dans ces antennes à sol artificiel, ce sol artificiel est constitué actuellement
de trois ou quatre conducteurs horizontaux ou inclinés reliés entre eux au pied du
fouet vers lequel ils convergent.
[0006] Pour respecter une certaine symétrie, ces conducteurs eux-mêmes communément dénommés
brins "contre-poids" :
- d'une part, ont bien sûr tous une même longueur, et
- d'autre part, sont régulièrement répartis autour du fouet. Souvent égale à celle
du fouet, cette longueur des contre-poids est toutefois en elle-même unanimement considérée
par les hommes de l'art comme n'étant nullement critique.
[0007] Travaillant comme une antenne dipôle demie-onde classique et donc à deux brins rayonnants
symétriques, comme ces antennes dipôles, les antennes à plan de sol connues à ce jour
présentent pour une longueur donnée une variation d'impédance très importante lors
de la modification de la fréquence d'utilisation et donc du nombre d'ondes que représente
cette longueur (figure 2).
[0008] En effet, pour une variation du nombre d'ondes de onze dixièmes à trente trois dixièmes
d'ondes, entre la résistance au rayonnement maximum qui est de sept cent cinquante
ohms et la résistance au rayonnement minimum qui est de quinze ohms, le rapport est
de cinquante.
[0009] Aussi, avec les antennes connues à ce jour, pour pouvoir couvrir une bande de fréquences
de plus d'une octave, il faut :
- soit, coupler deux dipôles disposés dans le prolongement l'un de l'autre, mais ces
antennes dites "colinéaires" sont très encombrantes et peu adaptées à des montages-démontages
rapides et fréquents,
- soit, équiper l'antenne -ou d'une boite d'accord- ou de charges résistives, ce qui,
malheureusement, dans le cas de la boîte d'accord, nécessite un cable de télécommande
qui est lui-même peu pratique, et, dans le cas, des charges résistives, réduit le
rendement de l'antenne.
[0010] Un résultat que l'invention vise à obtenir est une antenne du type cité plus haut,
présentant des qualités radioélectriques optimisées dans toute la large bande des
fréquences où elle est destinée à fonctionner sans pour autant être encombrante et
sans nécessiter ni une boîte d'accord, ni des charges résistives.
[0011] A cet effet, elle a pour objet une telle antenne notamment caractérisée en ce que
les contre-poids ont une longueur comprise entre cent quarante et cent quatre vingts
pour cent de la longueur du fouet.
[0012] L'invention sera bien comprise à l'aide de la description ci-après faite, à titre
d'exemple non limitatif, en regard du dessin ci-annexé qui représente :
- figure 1 : une antenne à plan de sol vue de face,
- figures 2 et 3 : des diagrammes d'impédance.
[0013] En se reportant à la figure 1, on voit que l'antenne 1 comprend un brin rayonnant
ou "fouet" 2, ayant une longueur L égale, environ, au quart de la longueur d'onde
de la fréquence médiane de la bande utile.
[0014] Sur le support 3 de ce fouet 2 sont montés des brins "contre-poids" 4, 5, 6 qui,
afin de constituer un sol artificiel :
- ont tous une même longueur KL,
- font tous un même angle avec le fouet au pied duquel ils convergent et,
- présentent entre eux des écarts angulaires égaux.
[0015] Les contre-poids 4, 5, 6 comme le fouet 2 peuvent être de tout type connu et notamment
être démontables et/ou être réalisés en un seul ou plusieurs tronçons 7, 8, 9 de faible
longueur pour faciliter le transport.
[0016] A sa ligne de transmission (non représentée), cette antenne 1 est couplée directement
ou par l'intermédiaire de tout moyen connu, tel un système 10 transformateur d'impédance
dans un rapport déterminé, afin d'adapter l'impédance caractéristique de l'antenne
1 à celle de la dite ligne de transmission ou tel un coupleur large bande (non représenté)
de type apte à constituer un réseau présentant un diagramme défini.
[0017] De manière connue, cette antenne travaille comme un dipôle à deux brins rayonnants,
l'un réel constitué par le fouet l'autre fictif constitué par son image réfléchie
par plan de sol. Aussi, bien que décrire par référence à une antenne à plan de sol,
la présente invention trouve également application dans les antennes dipôles à large
bande composées de deux brins rayonnants.
[0018] Qu'il soit réel ou fictif, l'un des brins rayonnants de l'antenne a une longueur
qui est comprise entre cent quarante et cent quatre vingts pour cent de la longueur
de l'autre brin rayonnant.
[0019] Dans l'application aux antennes à contre-poids, ce sont les contre-poids 4, 5, 6
qui ont une longueur KL comprise entre cent quarante et cent quatre vingts pour cent
de la longueur du fouet 2 et de préférence, égale à cent soixante pour cent de cette
longueur du fouet.
[0020] Par exemple, pour les applications dans les bandes des très hautes fréquences à usages
militaires, les fouets et contre-poids auront respectivement mille huit cent et deux
mille neuf cent millimètres de long dans l'ancienne bande (vingt six à soixante seize
mégahertz) ou de mille six cent et deux mille cinq cent millimètres dans la nouvelle
bande (trente à quatre vingt huit mégahertz).
[0021] Au lieu d'être horizontaux, les contre-poids 4, 5, 6 forment chacun avec le fouet
2 un angle de l'ordre de cent trente cinq degrés et sont au nombre de trois.
[0022] Les inventeurs ont en effet constaté qu'avec une telle antenne asymétrique dans de
telles proportions, la variation de la résistance au rayonnement est nettement plus
faible qu'avec un dipôle symétrique ou une antenne à plan de sol classique dont les
contre-poids ont des longueurs égales à celle du fouet.
[0023] En effet, avec cette proportion d'asymétrie entre les brins rayonnants, toujours
pour une variation du nombre d'ondes comprise entre onze dixièmes et trente trois
dixièmes d'ondes entre la résistance au rayonnement maximum qui est de quatre cents
ohms et la résistance au rayonnement minimum qui est de cinquante ohms, le rapport
est maintenant de huit au lieu de cinquante.
[0024] Ce résultat démontre que l'antenne asymétrique dans le rapport caractéristique précité
est, pour un taux d'ondes stationnaires inférieur à trois, directement adaptée, dans
une bande de fréquences de plus d'une octave, à une ligne de transmission d'impédance
caractéristique de cent trente cinq ohms.
[0025] A travers le système 10 de transformation d'impédance à large bande, cette antenne
peut bien sûr être adaptée à n'importe quelle autre impédance caractéristique de la
ligne.
[0026] L'antenne ainsi obtenue peut évidemment être combinée à au moins une autre antenne
par un coupleur.
[0027] En résumé, comme caractéristiques radio-électriques optimisées dans la bande de fréquences
où elle est destinée à être utilisée, cette antenne présente donc (figure 3) :
- un taux d'ondes stationnaires inférieur à trois,
- un diagramme de rayonnement avec un dépointage minimum,
- un bon découplage avec la ligne de transmission,
- un rendement élevé.
[0028] Contrairement à ce qu'elle était unanimement considérée par les hommes de l'art,
la longueur des contre-poids offre donc une valeur critique.
1. Antenne à large bande à plan de sol couvrant une bande de fréquence dans un rapport
voisin de trois entre les fréquences extrêmes et comprenant, d'une part, un brin rayonnant
ou "fouet" (2) ayant une certaine longueur (L) et, d'autre part, des brins "contre-poids"
(4, 5, 6) qui, afin de créer un plan de sol, présentent tous une même longueur (KL),
font tous un même angle (α) avec le fouet (2) vers le pied duquel ils convergent et
forment tous entre eux des angles égaux, cette antenne étant caractérisée en ce que
les contre-poids (4, 5, 6) ont une longueur (KL) comprise entre cent quarante et cent
quatre vingts pour cent de la longueur (L) du fouet (2).
2. Antenne selon la revendication 1 caractérisée en ce que la longueur (KL) est égale
à cent soixante pour cent de la longueur (L).
3. Antenne selon la revendication 1 ou 2 caractérisée en ce que l'angle (α) que forment
les contre-poids (4, 5, 6) avec le fouet (2) est de l'ordre de cent trente cinq degrés.
4. Antenne selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que
les brins contre-poids sont au nombre de trois.
5. Antenne selon l'une quelconque des revendications 1 à 4 caractérisée en ce que
la longueur (L) du plus petit brin (2) est de l'ordre du quart d'onde à la fréquence
médiane de la bande des fréquences dans laquelle on veut utiliser l'antenne.
6. Antenne selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 caractérisée en ce qu'elle
est combinée à un transformateur d'impédance de rapport déterminé à large bande transformant
l'impédance caractéristique de l'antenne pour l'amener à l'impédance caractéristique
de la ligne d'alimentation.
7. Antenne caractérisée selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 en ce qu'elle
est combinée à au moins une autre de ces antennes par un coupleur large bande pour
constituer un réseau présentant un diagramme défini.