[0001] La présente invention se rapporte à un procédé permettant l'application et la polymérisation
de peintures et revêtements en saison hivernale pour le revêtement intérieur de cuves
ou citernes de navires appelés à transporter des produits liquides.
[0002] On sait que pour le transport par navires de produits liquides, par exemple chimiques
ou alimentaires, il est nécessaire d'enduire les parois intérieures des cuves ou citernes
de fret, d'une peinture ou d'un revêtement de façon à éviter le contact direct entre
ces produits et les parois métalliques desdites cuves.
[0003] Or, certaines conditions doivent être impérativement respectées au moment de l'application
de ce type de peinture et maintenues pendant un temps déterminé. Parmi ces conditions,
il faut notamment que la température des parois métalliques des cuves à traiter soit
supérieure à environ 10°C pendant la phase d'application et surtout que cette température
soit maintenue pendant toute la phase de polymérisation qui dure plusieurs jours.
En effet, si la température chute au-dessous de ce point critique, ce qui est souvent
le cas en période hivernale dans certaines régions, la réaction de polymérisation
de la peinture ne se produit pas ou s'arrête ; il ne reste plus qu'à l'enlever et
recommencer une nouvelle application sous des conditions climatiques plus favorables,
entrainant par conséquent un retard dans le programme de construction et évidemment
une augmentation du coût de production.
[0004] De plus, le traitement interne de ces cuves s'inscrit dans un programme précis de
construction, il est conditionné par l'achèvement des travaux à feu (soudage, découpage,
meulage), et il représente une phase bien précise des travaux d'armement, l'ordre
logique dans lequel il est effectué fait qu'il se trouve sur le chemin critique de
la réalisation de l'ensemble.
[0005] Dans ces conditions, pour réaliser la contrainte thermique imposée par le fournisseur
d'e peinture ou revêtement, il fallait jusqu'à présent, soit adapter le programme
de construction à la saison et, par conséquent entreprendre ces travaux de peinture
durant la période de l'année la plus favorable, ou soit effectuer les travaux de revêtement
dans une région appropriée, certain chantier n'hésitant pas à envoyer le navire, par
exemple en Afrique du Nord ou en Grèce ce qui augmente considérablement le prix de
revient et les délais de fabrication.
[0006] L'invention qui remédie à de tels inconvénients, permet donc, pendant la saison hivernale,
l'application et la polymérisation de peintures ou revêtements dans des cuves de navires.
[0007] Suivant l'invention, le procédé consiste à envelopper les parois extérieures des
cuves à traiter d'une couche d'un matériau thermiquement isolant et à chauffer l'intérieur
desdites cuves et les volumes délimités par les capacités adjacentes pour maintenir
dans celles-ci une température suffisante pendant l'application et la polymérisation
de la peinture.
[0008] Selon une caractéristique particulière de l'invention, le matériau thermiquement
isolant est constitué par de la mousse de polyuréthane en panneaux ou projetée.
[0009] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante se rapportant
à un mode de réalisation particulier donné à titre d'exemple et en se référant aux
dessins annexés qui représentent :
- Figure 1 : une vue schématique montrant l'application du procédé conforme à l'invention
sur une tôle de bordé d'un navire.
- Figure 2 : une vue schématique montrant l'application du procédé sur une tôle de
pont.
[0010] Les navires transports de produits liquides comportent plusieurs cuves ou citernes
dont certaines sont affectées par exemple au transport de produits chimiques ou alimentaires.
Les parois intérieures de ces cuves doivent donc être enduites de peintures époxydiques
solvantées. Ces cuves ont au minimum une paroi exposée à l'air (cuve centrale) ou
deux parois ex
posées à l'air et à l'eau de mer suivant des proportions de surfaces différentes.
[0011] ,. On a représenté sur la figure 1, une tôle métallique 2 de bordé constituant la
paroi extérieure d'une cuve latérale 1 d'un navire dans laquelle une température supérieure
à 10°C doit être impérativement maintenue d'une part au cours de l'application de
la peinture 3 sur la face intérieure de la tôle 2 et d'autre part pendant toute la
phase de polymérisation de cette peinture qui dure plusieurs jours.
[0012] Pour cela, la température ambiante à l'intérieur de la cuve et dans les volumes délimitées
par les capacités adjacentes à la cuve à traiter étant entretenue par soufflage d'air
chaud, on applique sur la face extérieure de la tôle métallique 2, une couche 4 d'un
matériau thermiquement isolant par exemple une mousse de polyuréthane ayant une épaisseur
d'environ 50 millimètres dans le but d'éviter la propagation du froid par conductibilité
thermique de la tôle.
[0013] Sur la partie exposée à l'air, c'est à dire au-dessus de la ligne de flottaison 5,
cette couche isolante 4 est formée de panneaux de mousse 6 maintenus par des supports
plastiques 7 directement collés sur la tôle métallique 2 et par des rondelles de fixation
8 ou éventuellement par des aimants de maintien. Les arêtes des panneaux extrêmes,
ainsi que les panneaux entre eux, sont étanchés par de la mousse projetée 9, afin
d'éviter les infiltrations d'eau et d'air.
[0014] La partie de la coque du navire située sous la ligne de flottaison 5 en contact avec
l'eau de mer est isolée par de la mousse projetée 10 qui présente l'avantage de parfaitement
adhérer sur la tôle métallique 2 ce qui permet de lancer le navire et de continuer
les travaux à flot, tout en permettant la réalisation de la polymérisation de la peinture,
en maintenant la température à l'intérieur de la cuve traitée au-dessus du point critique.
Si la température de l'eau de mer est toujours supérieure à 10°C, l'isolation s'arrête
au niveau de la ligne de flottaison.
[0015] Sur les tôles de pont 20 du navire (figure 2) en contact avec l'air, on procède de
la même manière en appliquant des panneaux de mousse 6 encastrés entre les structures
en relief 11 de la coque et maintenues par les supports plastiques 7 et les rondelles
de fixation 8 ou par les aimants de maintien. Les arêtes des panneaux extrêmes, ainsi
que les panneaux entre eux sont également étanchés par de la mousse projetée 9. Les
structures en relief 11 sont revêtues par un film polyane 12 sur lequel est projetée
de la mousse isolante 13 pour former une liaison étanche avec les panneaux 6 et éviter
les ponts thermiques ; le film polyane facilitant l'enlèvement de la mousse projetée.
[0016] Quand la polymérisation de la peinture est terminée, les r-ondel- les de fixation
sont cassées et l'enlèvement des panneaux de mousse devient facile aussi bien sur
le pont que sur le bordé. Les emplacements touchés par des projections de mousse sont
grattés et la partie de carène traitée en isolation projetée est faite également par
grattage ou balayage au sable lors de l'opération de carénage précédant la réalisation
des essais en mer.
[0017] L'utilisation de mousse projetée seulement sur les parties immergées permet la réduction
considérable du coût d'application et du coût d'enlèvement du produit. De plus, la
mousse de polyuréthane présente l'avantage d'être un produit facile à poser et hydrofuge
tout en ayant une résistance mécanique convenable pour les déplacements du personnel
et la suite des travaux par la pose de plaques de contre-plaqué assurant une répartition
de la charge.
[0018] Ce procédé d'isolation des parois extérieures des cuves de navires permet donc, en
période hivernale, de maintenir à l'intérieur desdites cuves une température suffisante
pour l'application et la polymérisation de peintures ou revêtements et cela quelque
soit la température de l'air et de l'eau de mer.
1. Procédé permettant l'application et la polymérisation de peintures et revêtements
en saison hivernale pour le revêtement intérieur de cuves ou citernes de navires,
caractérisé par le fait qu'il consiste à envelopper les parois extérieures (2-20)
des cuves (1) à traiter d'une couche (4) d'un matériau thermiquement isolant et à
chauffer l'intérieur desdites cuves et les volumes délimités par les capacités adjacentes
pour maintenir dans celles-ci une température suffisante pendant l'application et
la polymérisation de la peinture (3) ou du revêtement.
2. Procédé selon la revendication 1,
caractérisé par le fait que le matériau thermiquement isolant est constitué par de
la mousse de polyuréthane en panneaux (6) ou projetée (10).
3. Procédé selon les revendications 1 et 2,
caractérisé par le fait que l'épaisseur de la couche (4) du matériau thermiquement
isolant est d'environ 50 millimètres.
4. Procédé selon la revendication 2,
caractérisé par le fait que les panneaux (6) de mousse de polyuréthane sont appliqués
sur les tôles métalliques de pont (20) et sur les tôles métalliques de bordé (2) non
immergées.
5. Procédé selon la revendication 4,
caractérisé par le fait que les panneaux (6) de mousse de polyuréthane sont maintenus
par des supports plastiques (7) directement collés sur la tôle métallique- et par
des rondelles de fixation (8) ou par des aimants de maintien.
6. Procédé selon la revendication 4,
caractérisé par le fait que les arêtes des panneaux extrêmes et les panneaux entre
eux sont étanchés par de la mousse de polyuréthane projetée (9).
7. Procédé selon la revendication 2,
caractérisé par le fait que la mousse de polyuréthane projetée (10-13) est appliquée
d'une part sur les tôles métalliques de bordé (2) immergées et d'autre part sur les
structures en relief (11) au-dessus d'un film polyane (12).