[0001] L'invention concerne un dispositif d'enduction d'une feuille ou d'une bande en déplacement
continu, tel que par exemple une feuille de papier, de carton, un film ou une étoffe
et ce, à l'aide d'une composition liquide ou se présentant sous forme de mousse.
[0002] Comme on le sait, l'enduction est une opération de traitement qui consiste à revêtir
au moins une des faces d'une feuille en déplacement continu d'une couche appropriée,
en vue de modifier ses propriétés, notamment de surface et/ou ses propriétés mécaniques.
Dans la suite de la description, bien que le plus généralement on se référe à l'enduction
de papier, le dispositif selon l'invention peut trouver également des applications
à d'autres utilisations, telles que par exemple l'enduction de films ou d'étoffes.
[0003] L'enduction d'une feuille de papier au moyen d'une composition liquide ou se présentant
sous forme de mousse est connue depuis fort longtemps.
[0004] Dans le brevet américain US-A-3 941 902 (correspondant au brevet FR-A-2 219 992 ),
on a décrit un dispositif d'enduction qui se compose essentiellement d'un réservoir
d'alimentation de la composition, disposé transversalement par rapport à la direction
d'avancée de la feuille., et qui présente une ouverture en forme de fente rectiligne
longitudinale disposée au voisinaqe de l'endroit où s'applique sur ce réservoir la
feuille en mouvement. La composition alimentée sous pression à partir du réservoir
traverse cette fente et vient ainsi se déposer à la surface de la feuille. Malheureusement,
l'efficacité de ce dispositif est limitée par le niveau de viscosité et de concentration
des compositions utilisées. En effet, la régularité du dépôt n'est pas toujours constante
du fait des frottements de la feuille sur une surface appréciable du réservoir, ce
qui se traduit par un défaut d'étalement de la couche d'enduction, défaut connu sous
le nom de "peau d'orange" (orange peel). En pratique, ce dispositif est limité à des
compositions très fluides, car il ne comporte aucun moyen égalisateur de la couche
déposée.
[0005] Comme on le sait, en papeterie, le "dosage" est l'opération qui consiste à déposer
une quantité déterminée de composition sur une feuille, alors que "l'égalisation"
est l'opération qui consiste à répartir uniformément cette quantité déposée à la surface
de la feuille.
[0006] Jusqu'à ce jour, en couchage, ces deux opérations sont toujours distinctes, car on
estimait que l'on ne pouvait enduire dans de bonnes conditions que lorsque la feuille
support avait été préalablement bien imprégnée par migration capillaire de la phase
aqueuse de la composition d'enduction, ce qui impliquait qu'il y ait une distance
appréciable entre le poste de dosage et le poste d'égalisation.
[0007] Dans la demande de brevet FR-A-2 375 914 (77.39 758), on a décrit un dispositif particulièrement
adapté aux mousses, dans lequel celles-ci débouchent dans un espace au contact duquel
arrive la feuille à traiter, cet espace étant connecté à une chambre sous pression
atmosphérique ou sous vide. Cette chambre est destinée à l'évacuation de l'air inclus
dans les bulles après leur éclatement. Or, comme il s'agit d'un espace ouvert, le
niveau de pression d'application de la mousse est limité, ce qui nuit au dépôt de
la mousse sur la feuille à grande vitesse. En outre, comme l'appareil ne comporte
pas de moyen égalisateur, le bord aval du réservoir ne pouvant remplir correctement
cette fonction, on retrouve les mêmes défauts qu'avec le dispositif précédent.
[0008] Par ailleurs, comme on le sait, lorsqu'une feuille ou une bande se déplace en mouvement
continu,notamment à grandes vitesses, il se forme toujours une couche d'air limite
provoquée et entraînée par ce déplacement. Il s'agit d'une couche d'air laminaire
qui est au contact de la feuille et se déplace avec celle-ci. Ce phénomène, bien connu,gêne
fortement le dépôt des compositions d'enduction sur la bande.
[0009] Dans le brevet allemand DE-A-2 055 405, on a décrit un dispositif d'enduction dans
lequel la feuille portée et entraînée par un contre-rouleau est amenée au voisinage
d'un ensemble comprenant dans l'ordre :
- une chambre de dépression pour évacuer la couche d'air limite entraînée par la feuille
en mouvement,
- un réservoir d'alimentation présentant une large fente longitudinale (de l'ordre
de dix centimètres) par où débouche la composition sous pression,
- un moyen de dosage de la composition déposée,
- un moyen apte à récupérer et à recycler l'excès de composition déposée.
[0010] Ici, le contre-rouleau est nécessaire pour supporter la feuille qui a été fragilisée
par la pénétration de la composition dans la feuille et le coin doseur ne fait que
doser le poids de la couche déposée sans l'égaliser, puisque l'excès de cette composition
déposée est évacué pour être récupéré et recyclé. Ce dispositif ne peut être utilisé
avec des compositions concentrées et visqueuses (par exemple contenant au moins 60%
de matières solides), car du fait de la large ouverture de la fente (de l'ordre de
dix centimètres et plus), la concentration va augmenter au voisinage du coin doseur,
ce qui risque d'engendrer des défauts, tels que rayures longitudinales, étalement
irrégulier, d'où difficultés de contrôler la quantité déposée. De plus, avec des papiers
support ayant un mauvais épair, les défauts sont accentués par le contre-rouleau.
[0011] L'invention pallie les inconvénients des dispositifs décrits ci-dessus. Elle concerne
un dispositif d'enduction d'une feuille ou d'une bande en déplacement continu à l'aide
d'une composition sous pression liquide ou sous forme de mousse, du type constitué
par :
- un réservoir d'alimentation de la composition, disposé transversalement par rapport
à la direction d'avancée de la feuille, et partiellement embrasé par ladite feuille,
ce réservoir présentant une ouverture en forme de fente rectiligne longitudinale disposée
au voisinage de l'endroit où s'applique sur ce réservoir la feuille en mouvement,
et à travers laquelle débouche la composition d'enduction
- des moyens aptes à évacuer la couche d'air limite entraînée par ladite feuille non-enduite
en mouvement, disposés juste en amont de la zone où cette feuille entre en contact
avec le réservoir ;
- des moyens doseurs de la composition distribuée par la fente.
[0012] Ce dispositif se caractérise en ce que le réservoir comporte immédiatement en aval
de la fente rectiligne des moyens aptes à doser et simultanément à égaliser la composition
distribuée par la fente.
[0013] En d'autres termes, le dispositif selon l'invention comporte :
- tout d'abord, des moyens connus qui permettent de supprimerpuis d'évacuer la couche
d'air qui est au contact de la feuille qui se déplace et ce, juste avant que cette
feuille soit enduite ;
- ensuite, des moyens qui permettent simultanément de doser et d'égaliser la composition
d'enduction distribuée par la fente.
[0014] Avantageusement, en pratique :
- le réservoir est cylindrique et la feuille embrasse un secteur de ce cylindre ;
- les moyens pour évacuer la couche d'air limite entraînée par la feuille en mouvement
sont constitués par des rainures longitudinales taillées dans la périphérie du secteur
embrassé du réservoir, lesdites rainures ayant une longueur supérieure à la largeur
de la feuille à traiter et étant reliées entre elles ;
- le moyen égalisateur et doseur est constitué par une lame parallèle à la fente,
biseautée et inclinée, disposée juste en aval de cette fente et contre laquelle s'appuie
la feuille enduite ; l'inclinaison de cette .lame transversale est réglable par un
moyen approprié ;
- le moyen égalisateur et doseur de la composition distribuée par la fente est constitué
par une barre doseuse transversale, c'est-à-dire par une barre rigide, lisse ou entourée
d'un fil métallique guipé autour de cette barre et à spires jointives, cette barre
doseuse étant disposée juste en aval de la fente et la feuille enduite s'appuyant
contre cette barre ;
- les parois de la chambre d'alimentation de la composition placée dans le réservoir
et aboutissant à l'ouverture en forme de fente, convergent vers la fente et ce, afin
d'accélérer la vitesse de la composition pour s'approcher le plus possible de la vitesse
de la feuille et surtout pour éviter les zones mortes qui favoriseraient la stagnation
de la composition dans le réservoir;
- les parois de la chambre d'alimentation de la composition placée dans le réservoir
convergent dans le sens longitudinal par rapport au réservoir,de manière à répartir
régulièrement la composition sur toute la largeur de la feuille en déplacement ;
- la chambre d'alimentation de la composition placée dans le réservoir et comportant
la fente, comporte également des moyens aptes à cisailler la composition afin d'en
diminuer la viscosité ; cette disposition permet avantageusement de faire appel à
des compositions plus concentrées, donc beaucoup moins chargées en eau, ce qui permet
par la suite d'avoir beaucoup moins d'eau à évacuer et ainsi de dépenser moins d'énergie
pour le sèchage ;
- un dispositif de cisaillement du type en question est constitué par un cylindre
creux formant stator dans lequel débouche la composition de traitement à viscosité
élevée et par un cylindre interne rotatif, parallèle au stator, formant rotor, le
cisaillement étant alors obtenu par la rotation du rotor dans le stator.
[0015] Dans une forme de réalisation avantageuse et préférée, le dispositif d'enduction
selon l'invention d'une feuille ou d'une bande en déplacement continu à l'aide d'une
composition sous pression liquide ou sous forme de mousse du type constitué par un
réservoir d'alimentation disposé transversalement par rapport à la direction d'avancée
de la feuille présentant une fente rectiligne longitudinale régulière disposée au
voisinage du secteur du réservoir embrassé par la feuille et à travers laquelle débouche
la composition du traitement, se caractérise :
- en ce que le secteur du réservoir embrassé par la feuille en mouvement est circulaire
et est réalisé en un matériau ayant un faible coefficient de frottement par rapport
à la feuille à traiter ;
- en ce que la partie de ce secteur embrassé par la feuille et situé en amont de l'axe
de symétrie de ce secteur embrassé par rapport à la direction d'avancée de la feuille,
comporte des rainures longitudinales taillées à la périphérie du secteur circulaire,
destinées à évacuer la couche d'air limite entraîné par la feuille en mouvement, ces
rainures d'une longueur supérieure à la largeur de la feuille à traiter étant reliées
entre elles.
- en ce que la fente rectiligne longitudinale par où débouche sous pression la composition
de traitement est disposé en aval par rapport à cet axe de symétrie dudit secteur
embrassé ;
- en ce que la fente rectiligne du réservoir est associée juste en aval à une lame
transversale biseauté inclinée parallèle à cette fente et contre laquelle s'appuie
la feuille enduite ;
- en ce que les parois de la chambre d'alimentation aboutissant aux lèvres de la fente
convergent vers cette fente ;
- et enfin en ce que les parois de la chambre d'alimentation convergent également
dans lé sens longitudinal par rapport au réservoir.
[0016] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent
ressortiront mieux de la description qui suit, donnée à titre indicatif et non limitatif
et à l'appui des figures annexées.
La figure 1 est une représentation d'un dispositif d'enduction conforme à l'invention.
La figure 2 est une autre représentation plus détaillée de ce dispositif.
La figure 3 est une vue en coupe de ce dispositif d'enduction.
La figure 4 représente une lame biseauté caractéristique de l'invention sur laquelle
est appliquée la feuille enduite en déplacement.
La figure 5 représente un autre mode de réalisation particulier de l'invention.
[0017] Le dispositif d'enduction, caractéristique de l'invention, et par exemple dans le
cas d'espèce où on applique une mousse, se compose essentiellement d'un bac d'alimentation
(10) dans lequel est placée la composition d'enduction avec un agent moussant. Cette
composition est ensuite amenée à un générateur de mousse (11), d'un type en soi connu.
A l'aide d'une tuyauterie (13), la composition moussée est amenée à un tube (14) en
acier inoxydable formant réservoir d'alimentation de la composition. Ce tube (14)
limité à ses deux extrémités par des limiteurs (15) et (16) de format ou analogues,
tels que des tiroirs d'extrémité, est disposé transversalement par rapport à la direction
d'avancée F d'une feuille de papier (17). Ce réservoir (14) présente une ouverture
en forme de fente rectiligne (18) disposée longitudinalement par rapport au réservoir
et au voisinage de l'endroit où la feuille en mouvement (17) s'applique sur ce réservoir
(14). Depuis le générateur (ll), la composition moussée est pulsée par une pompe,non
représentée,tout d'abord dans un caisson (12), puis de là dans le réservoir (14),
plus précisément dans la chambre d'alimentation qui sera détaillée ultérieurement.
De là, elle sort régulièrement par la fente (18) pour se déposer sur la feuille en
mouvement (17).
[0018] En se référant à la figure 3, le dispositif d'enduction se compose essentiellement
d'une calotte sphérique (20) réalisée en un matériau ayant un excellent coefficient
de frottement vis-à-vis de la feuille à enduire (17), une excellente résistance à
l'usure et ne se déformant pas sous l'effet de la chaleur. Cette calotte (20) peut
être par exemple en matière plastique, du type polyamide ou polycarbonate, voire en
métal. Dans la zone (21) où la feuille (17) entre en contact avec cette calotte (20),
cette dernière comporte des rainures (22,23,24) relativement rapprochées l'une de
l'autre, peu larges et peu profondes. On a trouvé que par exemple, pour un réservoir
de cent millimètres de diamètre, trois rainures espacées l'une de l'autre d'environ
quinze millimètres, larges de deux millimètres et profondes de deux millimètres donnaient
des résultats satisfaisants.
[0019] Ces rainures (22,23,24) longitudinales, disposées juste en amont de l'axe de symétrie
AB du secteur (20) embrassé par la feuille (17) par rapport au sens de déplacement
de cette feuille, sont taillées à la périphérie du secteur embrassé (20) du réservoir
(14). Leur longueur est supérieure à la largeur de la feuille à.traiter et elles peuvent
être reliées entre elles par d'autres rainures (25) montrées à la figure 2. Il faut
que, comme déjà dit, la longueur de ces rainures soit supérieure à la largeur de la
feuille à traiter, de manière à ce que la couche d'air limite formée sur la feuille
en déplacement (17) soit éliminée au contact de ces rainures (22,23,24,25), puis évacuée
par les extrémités de ces rainures.
[0020] L'angle d'attaque 0( que forme la feuille par rapport à la calotte (20), est variable
en fonction de la configuration de la machine. Il est souhaitable que cet angle soit
aussi ouvert que possible, afin d'avoir des frictions minimums. Toutefois, cet angle
doit être compatible avec le fait que la feuille de papier (17) doit passer au contact
des rainures (22,23,24) destinées à évacuer la couche d'air limite. Pour ce faire,
en pratique, on obtient d'excellents résultats avec un angle compris entre 15 et 30°,
de préférence voisin de 20°.
[0021] La calotte (20) repose grâce à des vis de fixation sur une embase (26), par exemple
en acier inoxydable, qui se fixe au bâti par un écrou (27) et une tige filetée (28).
Le tube d'alimentation (13) débouche sur la paroi latérale du tube (14). De là, la
composition notamment sous forme de mousse, pénètre dans une chambre d'alimentation
(30) de forme générale en L dont les parois convergent progressivement vers la fente,
de manière à amener la composition d'enduction de façon régulière et homogène à la
fente.
[0022] Les parois (31) et (32) de cette chambre d'alimentation (30) débouchent à la périphérie
du tube (14) pour former la fente rectiligne longitudinale (18) par laquelle sortira
la composition d'enduction. Cette fente (18) est disposée juste en aval de l'axe de
symétrie AB. Juste en aval de cette fente (18), est disposée une lame biseautée (33)
rigide, parallèlement à cette fente (18). Cette lame (33), montrée à la figure 4,
est donc disposée transversalement par rapport à la direction d'avancée de la feuille
(17) sur une face de laquelle a été déposée la composition d'enduction (41). Grâce
au biseau (42) de la lame (33), sur lequel repose d'ailleurs la feuille en mouvement,
on obtient simultanément un effet égalisateur et doseur. En d'autres termes :
- l'effet doseur est obtenu par l'angle β formé entre la lame (33) et la feuille en
mouvement (17) en combinaison avec la tension appliquée sur la feuille (17) ;
- et l'effet égalisateur est obtenu par la rigidité et la rectitude de cette lame
(33).
[0023] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, la largeur de la fente (18),
c'est-à-dire la distance entre la paroi d'entrée (31) et la lame biseautée (33) est
des plus réduites. On obtient d'excellents résultats avec des largeurs comprises entre
cinq et vingt millimètres, de préférence voisines de dix. De la sorte, pendant ce
trajet,qui dure environ 10 seconde, la feuille (17) n'a pratiquement pas le temps
de s'imprégner, donc de se fragiliser, ce qui permet en combinaison avec l'angle β
d'obtenir un effet doseur optima.
[0024] Dans une forme de réalisation pratique, cette calotte (20) avec la fente (18) et
la lame (33) est interchangeable, ce qui permet ainsi d'avoir des ensembles avec des
lames (33) d'inclinaison différente, que l'on pourra commodément placer sur le dispositif
d'enduction par un système d'attache rapide.
[0025] Dans une forme pratique, la lame inclinée égalisatrice-doseuse (33) est appliquée
par un coin mobile (34) sur une cornière porte-lame (35) solidaire de la partie (36)
aval de la calotte (20). Par une vis (37), que l'on tourne, on fait coulisser le coin
(34) grâce à l'espace ménagé en (38).
[0026] Lorsque l'on désire changer l'angle d'inclinaison de la lame (33), il suffit de changer
la cornière (35) et plus précisément la forme de cette cornière, ainsi que le coin
coulissable (34),réalisé également en matière plastique. Ce coin (34) peut, comme
déjà dit, coulisser et ce, grâce au jeu (38).
[0027] L'angle de sortie α de la feuille enduite (40) par rapport à la direction du biseau
(42) doit être suffisamment ouvert pour assurer une bonne tension de la feuille qui
la plaque sur le biseau. Il ne doit pas être toutefois trop ouvert, afin d'éviter
le contact de la couche enduite sur le corps du tube (14).
[0028] Comme déjà dit, l'angle le plus important est celui formé par la feuille (17) et
la surface portante du biseau (42) de la lame (33). En pratique, cet angle doit être
compris entre environ 5 et environ 50°. Si cet angle A est trop fermé, on ne maîtrisera
plus la régularité du dépôt de la composition. En revanche, si cet angle est trop
ouvert, on raclera la feuille (17), ce qui provoquera des risques importants de casses.
En pratique, cet angle β peut être avantageusement voisin de 30°.
[0029] Comme déjà dit, il est indispensable que la fente (18) soit située juste en aval
de l'axe de symétrie AB, de sorte que lorsque la feuille enduite (40) quitte le dispositif,
il n'y ait plus de contact entre ce dispositif et la feuille (40). De même, comme
déjà dit, il importe que les parois de la chambre (30) soient convergentes de manière
à ce que la composition liquide ou la mousse d'enduction sous pression avance de manière
régulière et homogène jusqu'à la fente (18). En outre, il faut que cette convergence
soit progressive de manière à éviter toute stagnation de la composition. Dans une
variante, le tube (14) comporte des capteurs de pression qui sont reliés à un organe
central connecté au générateur de mousse (11), de manière à assurer un débit régulier
de la composition. Si d'aventure, en cours de traitement, le débit varie, ces capteurs
transmettent alors immédiatement une information à l'organe central de commande qui
corrige alors le débit du générateur (11). On utilise pour ce faire, avantageusement,
des capteurs à membranes ou des capteurs piezo. Dans une forme de réalisation avantageuse,
la surface active de ces capteurs peut être disposée sur la portion verticale de la
chambre d'alimentation (30). De même, afin d'absorber les fluctuations de débit de
la composition moussée juste avant l'entrée dans le tube fendu (14), on place sur
le conduit (13) un caisson (12) éventuellement connecté à un capteur de pression.
[0030] Dans la forme de réalisation illustrée à la figure 5, la périphérie (50) du tube
(14) forme stator. On dispose à l'intérieur du tube (14) un cylindre (51) formant
rotor et entraîné en mouvement par un moteur approprié non représenté. L'intervalle
entre le stator (50) et le rotor (51) forme une chambre (52) où la composition de
traitement est amenée par des moyens appropriés. En avançant dans cette chambre (52),
du fait de la rotation du rotor (51), la composition est cisaillée et, dans le cas
de compositions pseudo-plastiques ou thiro- tropiques, sa viscosité diminue. Dans
ce mode de réalisation, la paroi extérieure du stator présente des rainures longitudinales
(22,23) destinées à éliminer la couche d'air limite qui se forme en amont de l'axe
de symétrie AB et comporte en aval une fente longitudinale rectiligne (18) associée
à une lame inclinée, biseautée (33), fixée par un moyen quelconque au stator (50).
L'excès de composition cisaillée est ensuite évacué par un canal (54) muni d'une lame
anti-retour (55) qui empêche la composition cisaillée de revenir au point d'alimentation
de la composition à haute viscosité. Le canal (54) est muni d'une vanne (56) qui permet
de maintenir sous pression la chambre d'alimentation (52). Ce dispositif est particulièrement
avantageux pour l'enduction au moyen de compositions à haute viscosité. Dans une variante,
le rotor (51) peut être chauffé, afin de favoriser encore la diminution de la viscosité.
L'arrivée de la composition dans la chambre (52) peut être effectuée par tous moyens
appropriés, par exemple des moyens du type manifolds.
[0031] Les compositions d'enduction utilisables sont liquides ou se présentent sous forme
de mousse. Ces compositions contiennent des pigments minéraux et/ou organiques en
dispersion, en mélange avec des liants, tels que CMC, amidon, latex et des additifs
les plus divers. On peut également procéder selon l'invention à des enductions au
moyen de hot-melts.
[0032] Dans les exemples qui suivent, qui montrent différentes possibilités d'utilisation
de l'invention, la fente (18) a une longueur de cinquante centimètres et une largeur
(distance : 31,33) de dix millimètres.
Exemple 1 :
[0033] A l'aide d'une composition fluide, contenant 10% en poids d'amidon dans de l'eau
(viscosité : 100m Pa. s), on dépose sur une feuille de papier à l'aide d'un dispositif
selon figure 3 environ quatre grammes au mètre carré en produits secs.
[0034] On améliore ainsi les propriétés de surface.
Exemple 2 :
[0035] En utilisant un dispositif selon figure 5, on dépose une composition contenant cette
fois non plus 10, mais 20% en poids d'amidon. Grâce au cisaillement effectué dans
la chambre (52), on provoque une diminution de la viscosité et on dépose sur le papier
un poids de couche comparable à celui obtenu dans l'exemple 1, tout en ayant une moindre
quantité d'énergie à fournir pour le séchage ultérieur de la feuille enduite.
Exemple 3 :
[0036] On répète l'exemple l, mais en utilisant cette fois non plus une composition fluide,
mais une composition moussée grâce à l'appareil (11). On dépose une quantité voisine
de matière et on améliore les propriétés de surface du papier dans une proportion
plus importante. En outre, on réalise un gain substantiel d'énergie de séchage.
[0037] L'utilisation du dispositif avec une composition moussée présente l'avantage de consommer
tout ce qui est apporté par la fente et l'air inclus dans les bulles est entraîné
par la feuille et/ou à travers cette feuille.
Exemple 4 :
[0038] On réalise le précouchage d'une feuille de papier au moyen d'une composition classique
à base de latex et de carbonate de calcium à une concentration de 70% en matières
sèches.
[0039] Grâce au dispositif selon l'invention, on peut effectuer l'enduction à des vitesses
d'au moins 800 m/mn pour déposer des poids de couche de 7 à 12g/m
2/face.
[0040] Le papier ainsi traité a une surface très régulière.
[0041] Ces résultats sont impossibles à obtenir dans les mêmes conditions avec une presse
encolleuse habituellement utilisée pour le pré-couchage.
Exemple 5 :
[0042] On réalise le couchage d'un papier à mauvais épair de la même façon qu'à l'exemple
4, mais en augmentant la quantité déposée. La composition s'étale de manière excellente.
En particulier, le papier traité ne présente pas de défaut d'aspect de surface. Cela
est dû notamment au fait que le dispositif selon l'invention ne comporte pas de rouleau
de contre-pression.
[0043] Le dispositif selon l'invention présente de nombreux avantages par rapport à ceux
connus à ce jour ou ceux qui ont été cités dans le préambule. On peut citer :
- tout d'abord et surtout le gain d'énergie de séchage, car comme on peut utiliser
des compositions de concentration plus élevées, on a ainsi moins d'eau à éliminer
; cet avantage est beaucoup plus marqué avec des compositions moussées ;
- construction facile, investissement réduit et encombrement limité (absence de contre-rouleau)
;
- une grande versatilité, puisque le même appareil peut servir à enduire des compositions
de surfaçage ou de couchage,soit liquides,soit sous forme de mousse ;
- la possibilité de réaliser des papiers enduits double face, sans que les compositions
d'enduction se mélangent lorsque la feuille se rompt ;
- coût de fonctionnement réduit-,car le changement des lames (33) peut être effectué très rapidement ; de plus, les
lames étant très courtes,celà nécessite peu de matière pour leur fabrication ;
- lorsque la composition est moussée, on n'a pratiquement aucune perte de matière
;
- comme la fente. (31) d'alimentation (18) est située très près de la lame (33), l'apport
de la couche d'enduction et le lissage de celle-ci sont réalisés simultanément, ce
qui est très favorable, car la migration de la phase aqueuse de la composition dans
la feuille est réduite, ce qui se traduit par une moindre fragilisation de cette feuille,
donc une meilleure résistance et une stabilité de la concentration de la couche déposée,
donc la possibilité de travailler avec des concentrations plus élevées,sans risquer
des défauts tels que rayures longitudinales, étalement irrégulier, accentuation de
l'épair ;
- l'absence de pincements sur la feuille enduite, ce qui réduit sensiblement les casses
;
- enfin, la possibilité d'enduire un papier humide.
[0044] De la sorte, l'invention peut être utilisée avantageusement pour tous les traitements
d'enduction tels que surfaçage, pré-couchage, couchage, collage, traitement par des
hot-melts. Comme déjà dit, la composition peut être soit liquide, soit sous forme
de mousse.
[0045] L'invention peut également être utilisée en milieu aqueux ou en milieu solvant, notamment
pour le traitement des tissus.
[0046] Elle est particulièrement avantageuse pour l'enduction des papiers, cartons ou similaires.
1/ Dispositif d'enduction d'une feuille ou d'une bande (17) en déplacement continu
à l'aide d
'uen composition sous pression liquide ou sous forme de mousse, du type constitué par
:
- un réservoir d'alimentation (14) de la composition sous pression, disposé transversalement
par rapport à la direction d'avancée de la feuille (17) et partiellement embrassé
par ladite feuille, ledit réservoir (14) présentant une ouverture en forme de fente
rectiligne (18) longitudinale disposée au voisinage de l'endroit où s'applique la
feuille en mouvement (17) sur ce réservoir (14) et à travers laquelle débouche la
composition d'enduction ;
- des moyens aptes à évacuer la couche d'air limite entraînée par ladite feuille (17)
non-enduite en mouvement, disposés juste en amont de la zone où cette feuille (17)
entre en contact avec ledit réservoir (14) ;
- et des moyens doseurs de la composition distribuée par la fente (18).
caractérisé en ce que le réservoir (14) comporte immédia- temen en aval de la fente
(18) des moyens (33) aptes à doser et à égaliser simultanément la composition distribuée
par la fente (18).
2/ Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens pour évacuer
la couche d'air limite entraînée par la feuille (17) en mouvement, sont constituées
par des rainures longitudinales (22,23,24) taillées à la périphérie du secteur amont'(20)
du réservoir (14) embrassé par la feuille (17), lesdites rainures (22,23, 24) ayant
une longueur supérieure à la largeur de la feuille (17) traitée et étant reliées entre
elles.
3/ Dispositif selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le moyen
doseur et égalisateur de la composition distribuée par la fente (18) est constitué
par une lame transversale (33) parallèle à la fente (18), biseautée (42), inclinée,
disposée juste en aval de cette fente (18) et contre laquelle s'appuie la feuille
enduite (40).
4/ Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'angle formé entre
la lame biseautée (33) rigide et la feuille en mouvement (17) est voisin de 30 degrés.
5/ Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'inclinaison de la
lame transversale (33) biseautée est réglable.
6/ Dispositif selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le moyen
doseur et égalisateur de la composition distribuée par la fente (18) est constitué
par une barre doseuse transversale disposée juste en aval de la fente (18) et contre
laquelle s'appuie la feuille enduite.
7/ Dispositif selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les parois
de la chambre d'alimentation (30) de la composition placée dans le réservoir (14)
et aboutissant à l'ouverture en forme de fente (18) convergent vers ladite fente,
afin d'éviter la création - de zones mortes dans ladite chambre d'alimentation-
8/ Dispositif selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en-ce que la chambre
d'alimentation (52) de la composition placée dans le réservoir (14) et connectée à
la fente (18), comporte des moyens aptes à cisailler la composition afin d'en diminuer
la viscosité, constitués par un cylindre creux (50) formant stator,dans lequel débouche
la composition de traitement à viscosité élevée et par un cylindre interne rotatif
(51) concentrique au stator (50), formant rotor, le cisaillement résultant de la rotation
du rotor (51) dans le stator (50).
9/ Dispositif d'enduction d'une feuille ou d'une bande (17) en déplacement continu,
à l'aide d'une composition liquide ou sous forme de mousse, du type constitué par
un réservoir d'alimentation (14) disposé transversalement par rapport à la direction
d'avancée de la feuille (17), présentant une fente rectiligne longitudinale (18) régulière,
disposée au voisinage du secteur du réservoir (14) embrassé par la feuille (17) et
à travers laquelle débouche la composition de traitement, caractérisé :
- en ce que le secteur (20) du réservoir (14) embrassé par la feuille en mouvement
est circulaire et est réalisé en un matériau ayant un faible coéfficient de frottement
par rapport à la feuille (17) ;
- en ce que la partie (20) de ce secteur embrassé par la feuille située en amont de
l'axe de symétrie AB de ce secteur embrassé par rapport à la direction d'avancée de
la feuille (17), comporte des rainures longitudinales (22,23,24) taillées à la périphérie
du secteur (20) circulaire, destinées à évacuer la couche d'air limite entraînée par
la feuille (17) en mouvement, ces rainures (22,23,24) d'une longueur supérieure à
la largeur de la feuille (17) à traiter étant reliées (25) entre elles ;
- en ce que la fente rectiligne longitudinale (18) par où débouche sous pression la
composition de traitement est disposée jsute en aval par rapport à cet axe de symétrie
AB dudit secteur embrassé (20) ;
- en ce que la fente rectiligne longitudinale (18) est associée juste en aval à une
lame transversale (33) inclinée parallèle à cette fente (18) et biseatuée (42) contre
laquelle s'appuie la feuille enduite (40) ;
- et en ce que les parois de la chambre d'alimentation (30) du réservoir (14), aboutissant
aux lèvres (31,32) de la fente (18) convergent vers ladite fente et également dans
le sens longitudinal par rapport au réservoir (14).