[0001] Dispositif d'accrochage pour la liaison semi-automatique des cadres de lisses des
métiers à tisser avec les leviers destinés à leur commande -
[0002] La présente invention a trait aux cadres de lisses associés aux ratières et autres
mécaniques qui sur les métiers à tisser assurent la formation de la foule, et elle
concerne plus particulièrement les dispositifs de liaison interposés entre ces cadres
et les leviers de commande desdites ratières ou mécaniques.
[0003] On sait qu'en vue de simplifier les opérations de montage et de démontage des cadres
de lisses, on a proposé des dispositifs de liaison agencés pour assurer, de manière
pratiquement automatique (c'est-à-dire à l'aide d'une manoeuvre unique), l'accrochage
et le décrochage de l'ensemble des cadres et des leviers. Les dispositifs de ce genre,
notamment celui décrit dans le brevet suisse N° 545 871 déposé le 14 Décembre 1971
au nom de STAUBLI AG, comprennent généralement un crochet à ouverture latérale prévu
en bout de chacun des leviers et propre, moyennant déplacement angulaire de celui-ci,
à venir s'engager sur une tige de verrouillage fixée sur la traverse du cadre considéré,
un organe chargé de retenue s'opposant à tout dégagement intempestif, tout en étant
susceptible d'être éclipsé momentanément en vue du décrochage des pièces.
[0004] L'expérience démontre que si les dispositifs de ce genre donnent satisfaction sur
le plan fonctionnel, les efforts importants et répétés auxquels ils sont soumis au
cours du déplacement alternatif incessant des cadres de lisses provoquent une usure
relativement rapide des pièces d'accrochage. Cette usure donne lieu à l'apparition
d'un jeu notable dans la liaison, jeu qui peut se traduire par une augmentation du
bruit et par des phénomènes vibratoires gênants.
[0005] Il s'avère par ailleurs que l'opération d'accrochage est fréquemment perturbée par
un décalage transversal et/ou angulaire entre certains des crochets et les tiges de
verrouillage correspondantes. En pareil cas, il y a lieu de prévoir une intervention
manuelle qui fait bien entendu disparaître les avantages du système de liaison automatique.
[0006] C'est à ces inconvénients qu'entend principalement remédier l'invention, laquelle
consiste essentiellement à substituer à la tige fixe de verrouillage une bague tournante
établie à un profil polygonal régulier à six ou huit côtés, et à ménager dans l'ouverture
de chaque crochet des portées agencées pour coopérer avec le profil polygonal de la
bague qui est ainsi maintenue sans jeu dans ladite ouverture.
[0007] On conçoit qu'une telle disposition assure d'une part une meilleure répartition des
efforts par suite de l'accroissement des surfaces en contact, ce qui ralentit évidemment
l'apparition du jeu, et d'autre part un rattrapage automatique de ce jeu sous l'effet
de la poussée exercée latéralement par l'organe de retenue, avantageusement prévu
sous la forme d'un cliquet basculant à rappel élastique.
[0008] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 est une vue de côté avec arrachement montrant l'agencement de l'un des éléments
d'un dispositif d'accrochage établi conformément à l'invention, les pièces étant représentées
préalablement à l'accrochage.
Fig. 2 est une coupe verticale de détail à plus grande échelle, substantiellement
suivant le plan indiqué en II-II en fig. 1.
Fig. 3 reproduit fig. l après accrochage.
[0009] Sur le dessin la référence 1 désigne la traverse inférieure d'un cadre de lisses
classique,, traverse contre laquelle est fixée une barrette horizontale 2 solidaire
de deux flasques 3 qui s'étendent verticalement vers le bas. Ces deux flasques 3 sont
réunis au voisinage de leur partie inférieure par un axe tranversal 4 sur lequel tourillone
librement une bague de verrouillage 5 dont la périphérie est établie à un profil hexagonal.
[0010] Par ailleurs, on a représenté en 6 l'extrémité supérieure de l'un des leviers destinés
à la commande verticale des cadres de lisses. A la façon usuelle, le sommet de ce
levier 6 se présente sous la forme d'un crochet 7 ouvert latéralement en direction
de la bague 5 ; il y a cependant lieu d'observer que le bord du crochet 7 qui définit
l'ouverture 7' de celui-ci comporte quatre portées planes 7a, orientées à 60° les
unes des autres de façon à correspondre au profil hexagonal de la bague 5. On remarquera
au surplus que le crochet 7 est solidaire d'un talon latéral 8 disposé en avant de
l'ouverture 7' et établi à une épaisseur réduite par rapport à celle du crochet ;
le bord supérieur de ce talon 8 est disposé dans le prolongement de la portée inférieure
7a de l'ouverture 7' du crochet 7, de manière à constituer une rampe 8a ainsi qu'on
le comprendra mieux ci-après.
[0011] Le talon 8 porte un axe transversal 9 sur les extrémités dépassantes duquel s'articulent
les deux flasques d'un cliquet chevauchant 10 associé à un ressort de rappel 11. Ce
ressort tend en permanence à faire basculer le cliquet 10 dans un sens tel que son
bec 10a fasse saillie en avant de l'ouverture 7' du crochet 7, et l'on notera que
ce bec 10a présente une portée oblique lOb. Le déplacement angulaire du cliquet chargé
10 sous l'effet du ressort 11 est limité par une butée interne 10c.
[0012] Le fonctionnement de l'ensemble ci-dessus décrit découle des explications qui précèdent
et de l'examen des fig. l et 3 du dessin, de telle sorte qu'il se conçoit aisément.
[0013] A la position décrochée, les leviers de commande 6 de la ratière sont orientés obliquement
en prenant appui contre une butée fixe 12 (fig. 1) orientée parallèlement à l'axe
d'articulation desdits leviers. Lorsque l'ensemble des cadres de lisses est mis en
place sur le métier à tisser, chacune des paires de flasques 3 portées par lesdits
cadres vient chevaucher le talon 8 du crochet 7 du levier 6 correspondant ; on notera
qu'en vue de faciliter cet engagement, les flasques précités se prolongent au-delà
du profil de la bague 5, ces prolongements étant chanfreinés en 3a. On observera par
ailleurs que lors de la mise en place des cadres, les bagues tournantes 5 viennent
prendre appui contre les rampes 8a des talons 8 des crochets 7, si bien que quelle
que soit l'orientation initiale de ces bagues, on obtient, par suite de leur liberté
de déplacement angulaire sur leur axe 4, qu'un côté de leur profil hexagonal porte
à plat sur la rampe 8a envisagée.
[0014] On conçoit dans ces conditions que l'accrochage de l'ensemble des cadres de lisses
nécessite seulement le pivotement des leviers de commande 6. Comme illustré en fig.
3, chaque crochet 7 vient embrasser la bague 5 qui lui correspond, les portées planes
7a venant s'appliquer contre quatre côtés du profil de ladite bague. Celle-ci s'inscrit
donc parfaitement dans l'ouverture 7'.
[0015] Au cours de l'engagement de chaque bague 5 dans l'ouverture 7' du crochet 7 considéré,
le cliquet 10 s'est momentanément éclipsé par basculement du fait que la bague 5 a
heurté le bord extérieur du bec 10a. Par contre, dès que la bague 5 est logée dans
l'ouverture 7', ce cliquet 10 bascule en sens inverse sous l'effet du ressort 11,
si bien que sa portée oblique 10b vient s'appliquer contre l'un des six côtés du profil
hexagonal de ladite bague, laquelle reçoit de la sorte un effet de poussée qui la
maintient sans jeu dans l'ouverture 7'. A ce moment, la bague 5 est maintenue par
contact sur cinq des six côtés de son profil et l'on comprend que ce maintien assure
évidemment un guidage parfait qui réduit l'usure et l'apparition du jeu, étant observé
que ce jeu est automatiquement rattrapé par le cliquet chargé 10.
[0016] En vue de faciliter l'engagement de chaque crochet 7 entre les deux flasques 3 correspondants,
ces derniers sont avantageusement découpés de chanfreins référencés 3b en fig. 2,
en même temps que l'extrémité dudit crochet est effilée en 7b. Cette disposition,
jointe au positionnement précis des 'crochets 7 assuré par l'engagement permanent
des talons amincis 8 entre les flasques 3, évite tout risque de blocage intempestif
des bras 6 sous l'effet d'un décalage transversal.
[0017] Le décrochage des leviers 6 implique simplement la manoeuvre des cliquets 10 par
soulèvement momentané de leur extrémité opposée au bec 10a. Comme montré en traits
interrompus en fig. 3, ce soulèvement assure la libération des bagues 5, si bien que
les crochets 7 peuvent ensuite s'éclipser latéralement par basculement, en revenant
ainsi à la position décrochée illustrée en fig. 1.
[0018] Il y a lieu d'observer qu'un fonctionnement pratiquement aussi satisfaisant est susceptible
d'être obtenu avec des bagues à profil octogonal, l'ouverture 7' des crochets 7 étant
évidemment conformée en conséquence.
[0019] On conçoit par ailleurs que la disposition décrite peut être inversée, en ce sens
que les crochets 7 avec leur talon 8 et leur cliquet chargé 10 sont susceptibles d'être
fixés contre les traverses inférieures 1 des cadres de lisses, une bague tournante
5 à profil polygonal étant alors fixée latéralement sur chacun des leviers de commande
6.
1. Dispositif d'accrochage pour la liaison semi-automatique des cadres de lisses des
métiers à tisser avec les leviers destinés a leur commande, du genre dans lequel l'un
des éléments à relier (cadre ou levier) porte un crochet ouvert latéralement pour
coopérer avec une pièce de verrouillage portée par l'élément opposé (levier ou cadre)
et guidée par une rampe d'orientation prévue en avant de l'ouverture dudit crochet,
un organe chargé de retenue venant prendre appui contre la pièce de verrouillage afin
de s'opposer au dégagement intempestif du crochet, caractérisé en ce que chaque pièce
de verrouillage est formée par une bague tournante (5) établie à un profil polygonal
régulier à six ou huit côtés, tandis que chaque crochet (7) comporte à l'intérieur
de son ouverture (7') des portées (7a) agencées pour coopérer avec le profil polygonal
de la bague qui est ainsi maintenue sans jeu dans ladite ouverture.
2. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce que chaque bague (5) est
supportée à rotation entre deux flasques parallèles (3) qui se prolongent au-delà
du profil extérieur de ladite bague tandis que la rampe d'orientation (8a) du crochet
(7) est ménagée sur un talon (8) établi à une épaisseur réduite.