[0001] La présente invention concerne des alliages à base de zinc présentant une ductilité
améliorée.
[0002] Le domaine d'utilisation des alliages à base de zinc est actuellement étendu à de
nombreuses applications intéressant de multiples aspects de l'industrie C'est le cas,
en particulier, des alliages de zinc destinés à la coulée par gravité.
[0003] On a déjà cherché à améliorer les propriétés de tels alliages de zinc, en leur incorporant
un ou plusieurs éléments, en quantités variables, parfois même en très faible quantité,
afin d' obtenir des alliages aptes à un éventail d'applications aussi large que possible.
[0004] On connaît notamment un alliage de zinc destiné à la coulée par gravité présentant
une charge de rupture de l'ordre de 400 MPa. Cette valeur a été atteinte en assurant
à l'alliage une teneur en aluminium d'environ 27 %, avec des additions de cuivre et
de magnésium. La ductilité de cet alliage est cependant médiocre, car son allongement
est, dans les meilleures conditions de coulée, compris entre 4 et 8 %. Il en est de
même d'autres alliages connus, contenant environ 35 % d'aluminium et des additions
notamment de cuivre.
[0005] La présente invention a pour objet un alliage à base de zinc, destiné à la coulée
par gravité et présentant des propriétés de ductilité améliorée. En particulier, l'allongement
est nettement amélioré, tandis que la charge de rupture reste au moins égale à celle
des alliages contenant 27 % ou 35 % d'aluminium.
[0006] La composition de l'alliage conforme à l'invention résulte de la constatation inattendue
faite par le demandeur, selon laquelle il est possible d'améliorer :
- soit la ductilité de l'alliage, au moyen the faibles additions de bore et/ou de
terres rares;
- soit la charge de rupture de l'alliage, au moyen de faibles additions de titane,
de zirconium et/ou de strontium;
- soit ces deux propriétés simultanément en combinant judicieusement les additions
précitées.
[0007] Selon une première variante, un alliage de zinc, objet de la présente invention,
contenant 25 % à 4O % d'aluminium, 0,5 % à 5 % de cuivre et jusqu'à O, 1 % de magnésium,
présente une teneur en bore comprise entre 5 ppm et O, 1 %, et de préférence entre
0,005 % et 0,050 %.
[0008] L'influence du bore sur l'allongement d'un alliage conforme à cette première variante
ne devient perceptible qu'à partir d' une teneur d'environ 5 ppm, tandis que le bénéfice
de cet élément cesse d'augmenter lorsque la teneur en bore dépasse en- environ 0,1
%.
[0009] Dans le cadre de cette première variante, une première modalité particulière consiste
à ajouter à l'alliage du titane en une teneur comprise entre 25 ppm et 0,5 %, et de
préférence entre 0,005 % et 0,050 %.
[0010] Il a en effet été constaté que l'addition de titane devait s' élever à au moins 25
ppm pour exercer une influence perceptible sur la charge de rupture.
[0011] Par ailleurs, une teneur en titane supérieure à 0,5 % n'apporte pratiquement aucun
accroissement supplémentaire de la charge de rupture.
[0012] Toujours selon cette première modalité, il est également intéressant de combiner
les additions de bore et de titane, de façon à améliorer simultanément l'allongement
et la charge de rupture de cet alliage de zinc.
[0013] A cet égard, il s'est avéré avantageux de proportionner les additions de bore et
de titane, de telle façon que le rapport des teneurs en bore et en titane soit sensiblement
égal à 1 : 5.
[0014] Selon une seconde modalité particulière de cette première variante, un alliage conforme
à l'invention contient, en plus du bore, du zirconium et/ou du strontium en une teneur
inférieure à 0,1 %.
[0015] Le demandeur a constaté qu'un alliage Zn-Al-B
-Zr, Zn-Al-B-Sr ou Zn-Al-B-Zr-Sr comportant des additions précitées de cuivre et de
magnésium et répondant aux conditions ci-dessus présentait à la fois une charge de
rupture nettement accrue et des allongements plus élevés par rapport à un alliage
ne contenant pas de zirconium ou de strontium.
[0016] Un alliage de zinc conforme à cette seconde modalité contenant 25 % à 40 % d'aluminium,
0,5 % à 5 % de cuivre et jusqu'à 1 % de magnésium, présente une teneur en bore comprise
entre 5 ppm et O,1 % et une teneur en zirconium et/ou en strontium comprise de préférence
entre 0,005 % et 0,050 %.
[0017] De façon inattendue, l'influence du zirconium et/ou dustron- tium sur la charge de
rupture des alliages ne devient vraiment perceptible qu'à partir d'une teneur d'environ
5 ppm, tandis que le bénéfice de ces éléments n'apparaît plus guère lorsque leur teneur
dépasse environ 0,1 %.
[0018] A cet égard, il s'est avéré particulièrement avantageux de proportionner les additions
de bore et de zirconium et/ou strontium de telle façon que le rapport de la teneur
en bore à la teneur en zirconium et/ou strontium soit sensiblement égal à 1 : 5.
[0019] Toujours selon cette seconde modalité, il s'est également avéré intéressant de combiner
les additions de zirconium et/ou strontium avec une addition de titane ne dépassant
pas 0,1 %, de façon à bénéficier également de l'amélioration de la charge de rupture
d'un alliage de zinc conforme à l'invention que permettent ces divers éléments.
[0020] Selon une seconde variante, un alliage de zinc objet de la présente invention, contenant
25 % à 40 % d'aluminium, 0,5 % à 5 % de cuivre et jusqu'à 0,1 % de magnésium, présente
une teneur totale en terres rares, de préférence lanthane et cérium, comprise entre
5 ppm et O,1 %, et de préférence entre 0,005 % et 0,050 %.
[0021] L'influence des terres rares sur l'allongement d'un alliage conforme à cette deuxième
variante ne devient perceptible qu'à partir d'une teneur d'environ 5 ppm, tandis que
le bénéfice de ces éléments cesse d'augmenter lorsque la teneur en terres rares dépasse
environ 0,1 %.
[0022] Toujours dans le cadre de cette seconde variante, les additions de terres rares peuvent
également se faire sous forme du mélange appelé mischmetall qui contient soit environ
60 % - 90 % La, 6 % - 10 % Ce, le solde étant constitué d'autres terres rares et d'autres
éléments résiduels (Fe, Mg, Al, Si), soit 45 % - 60 % Ce, le solde étant constitué
d'autres terres rares ou d'autres éléments résiduels (Fe, Mg, Al, Si).
[0023] A titre d'exemple, le tableau ci-dessous illustre l'effet des additions, conformes
à l'invention, qui viennent d'être décrites, sur la charge de rupture et sur l'allongement
d'un alliage à base de zinc contenant 27 % d'aluminium, 1 % de cuivre et 0,02 % de
magnésium.

[0024] L'alliage A est l'alliage connu antérieurement; il présente une ductilité peu élevée,
exprimée par un allongement compris entre 4 % et 8 %.
[0025] Les alliages Blet B
2 conformes à la première variante de l' invention, montrent qu'une addition de bore
dans les limites indiquées permet de relever très sensiblement la valeur de l'allongement,
et par conséquent d'améliorer la ductilité sans altérer la charge de rupture de l'alliage.
[0026] Les alliages
C1 et
C2 répondant à la première modalité particulière de cette première variante, présentent
également un allongement accru; en outre, la charge de rupture est légèrement augmentée
dans le cas de l'alliage C
1, dont les teneurs en bore et en titane respectent le rapport préférentiel de 1 :
5. En revanche, l'alliage C
3 présente une charge de rupture nettement améliorée, mais l'allongement est resté
au niveau de celui de l'alliage de référence, malgré la présence de bore. Ce comportement
semble pouvoir être expliqué par la formation de composés intermétalliques de bore
et de titane, qui contrarient l'effet bénéfique du bore sur l'allongement, lorsque
les teneurs en titane sont élevées.
[0027] L'alliage D
I, qui correspond à la seconde modalité particulière de la première variante, présente
une charge de rupture nettement plus élevée que l'alliage de base, associée à des
allongements qui sont également améliorés.
[0028] Les alliages E
1 et E
2, conformes à la seconde variante de l'invention, montrent qu'une addition de lanthane
ou de cérium dans les limites indiquées, permet de relever très sen-
siblement la valeur de l'allongement, et par conséquent d'améliorer la ductilité, sans
altérer la charge de rupture de l'alliage.
1. Alliage à base de zinc contenant de 25 % à 40 % d'aluminium, de 0,5 % à 5 % de
cuivre et jusqu'à 0,1 % de magnésium, caractérisé en ce qu'il présente en outre une
teneur en bore comprise entre 5 ppm et 0,1 %, de préférence entre 0,005 % et 0,050 %.
2. Alliage suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu' il présente en outre
une teneur en titane comprise entre 25 ppm et 0,5 %, de préférence entre 0,005 % et
0,050 %.
3. Alliage suivant la revendication 2, caractérisé en ce que le rapport entre les
teneurs en bore et en titane est voisin de 1 : 5.
4. Alliage suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu' il contient en outre
du zirconium et/ou du strontium, en une teneur inférieure à 0,1 %.
5. Alliage suivant la revendication 4, caractérisé en ce que la teneur en zirconium
et/ou strontium est comprise de préférence entre 0,005 % et 0,050 %.
6. Alliage suivant l'une ou l'autre des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que
le rapport entre la teneur en bore et la teneur en zirconium et/ou strontium est voisin
de 1 : 5.
7. Alliage suivant l'une ou l'autre des revendications 4 à 6, caractérisé en ce qu'il
contient en outre du titane en une proportion ne dépassant pas 0,1 %.
8. Alliage à base de zinc contenant de 25 % à 40 % d'aluminium, de 0,5 % à 5 % de
cuivre et jusqu'à 0,1 % de magnésium, caractérisé en ce qu'il contient en outre des
terres rares, principalement du lanthane et/ou du cérium, en une teneur individuelle
comprise entre 5 ppm et 0,1 %, de préférence entre 0,005 % et 0,050 %.
9. Alliage suivant la revendication 8, caractérisé en ce que la teneur en lanthane
+ cérium sous la forme de mischmetall est comprise entre 5 ppm et O,1 %, de préférence
entre 0,005 % et 0,050 %.