[0001] La buse d'injection d'oxygène, qui fait l'objet de l'invention, constitue un perfectionnement
de celle décrite dans le brevet français n° 2
'489 368.
[0002] De même que la buse décrite dans ce brevet, la buse qui fait l'objet de l'invention
concerne la décarburation des fontes au moyen de lances disposées au-dessus du niveau
d'un bain de fonte liquide qui émettent, à travers une buse, un jet d'oxygène en direction
de la surface de cette fonte.
[0003] L'invention concerne plus particulièrement la décarburation de grands volumes de
fonte liquide au moyen de lances d'injection d'oxygène équipées de la buse suivant
l'invention.
[0004] L'invention concerne tout spécialement la décarburation de la fonte au chrome à l'échelle
industrielle.
[0005] La buse pour la décarburation des fontes à jet d'oxygène supersonique qui est décrite
dans le brevet FR. 2 489 368 a pour caractéristique essentielle un divergent tronconique
dont l'angle au sommet est compris entre 60 et 70° et, de préférence,entre 62 et 66°.
Le divergent peut comporter, au-delà de la partie tronconique, une surface de révolution
autour du même axe, dont la courbe génératrice présente une concavité orientée vers
l'intérieur. Cette buse a donné des résultats particulièrement favorables pour la
décarburation des fontes au chrome en appliquant le procédé décrit dans le brevet
FR. 2 474 531. Grâce à sa forme particulière, elle permet de provoquer l'émulsion
de la fonte au chrome liquide par l'action du jet d'oxygène et par la formation de
C0 dans des conditions qui conduisent à l'obtention de rendements très élevés en Fe
et Cr.
[0006] Cependant, les essais de la buse décrite dans le FR. 2 489 368 étaient effectués
pour l'essentiel sur des quantités de fonte au chrome limitées à environ 60 kg par
opération.
[0007] Lorsque l'extrapolation de ces essais est entreprise à une échelle industrielle,
en opérant sur des quantités unitaires de fonte au chrome de plusieurs tonnes, des
résultats tout à fait positifs sont obtenus, mais certaines difficultés sont cependant
rencontrées.
[0008] L'une des difficultés les plus sérieuses est la formation de dépôts solides sur les
parois internes de la buse, surtout vers son extrémité. Ces dépôts sont constitués
par des projections d'oxydes métalliques ou même de métal à partir du bain métallique
fondu. Ils ont pour effet de modifier la répartition du jet d'oxygène, de le dévier
partiellement,et donc de déstabiliser les conditions opératoires. En particulier,
la montée en température du bain métallique est moins rapide et, dans certains cas,
on n'arrive pas à atteindre la température d'environ 1700 à 1800°C qui est nécessaire
pour former entre la phase gazeuse et la fonte au chrome liquide l'émulsion au sein
de laquelle la décarburation directe de la fonte permet d'abaisser rapidement la teneur
en carbone au-dessous de 0,3 %.
[0009] Par ailleurs, même lorsque l'émulsion se forme dans des conditions apparemment satisfaisantes,
on n'obtient pas toujours les rendements élevés en Fe et surtout en Cr qui constituent
l'une des caractéristiques essentielles de ce procédé de décarburation.
[0010] On a donc recherché la possibilité de réaliser une buse d'injection d'oxygène à jet
supersonique pour la décarburation des fontes, qui fonctionne de façon parfaitement
stable pendant toute la durée d'une opération et qui permet de décarburer des quantités
industrielles de fonte et, en particulier, de fonte au chrome. On a de plus recherché
la possibilité d'utiliser une telle buse pour injecter, non seulement de l'oxygène,
mais éventuellement, de façon simultanée ou non avec l'injection d'oxygène, un autre
fluide, liquide ou gazeux, ou encore un solide pulvérulent ou granulaire.
[0011] La buse qui fait l'objet de l'invention comporte, comme celle qui fait l'objet du
FR. 2 489 368, un divergent. Ce divergent comporte de préférence au moins une partie
tronconique d'angle au sommet compris entre 60 et 70° ; la paroi du col de cette buse
comporte au moins un orifice latéral qui fait communiquer l'intérieur du col avec
un espace annulaire qui l'entoure, qui est relié à une arrivée d'oxygène de façon
qu'une partie au moins de l'oxygène qui alimente la buse pénètre à l'intérieur du
col à travers cet orifice latéral. La partie tronconique du divergent peut être prolongée
par une surface de révolution dont la courbe génératrice présente une concavité orientée
vers l'intérieur.
[0012] De préférence, au moins un moyen de déviation du courant d'oxygène qui pénètre à
l'intérieur du col par l'orifice latéral permet de donner une composante tangentielle
à sa direction de déplacement, ce qui provoque un mouvement de rotation de ce courant
autour de l'axe de la buse.
[0013] Un tel moyen de déviation peut comporter au moins une cloison radiale inclinée par
rapport aux génératrices du col, logée dans l'espace annulaire qui entoure le col,
de façon à communiquer à l'oxygène qui parcourt cet espace annulaire un mouvement
de rotation autour de l'axe de la buse avant de pénétrer à l'intérieur de ce col par
l'orifice latéral. On peut, en particulier, utiliser au moins une cloison disposée
en hélice autour du col à la façon d'un pas de vis. L'orifice latéral est de préférence
annulaire ; il peut éventuellement comporter lui-même un moyen de déviation constitué
par des cloisons permettant d'améliorer la répartition de l'arrivée d'oxygène à l'intérieur
du col, tout autour de l'axe de la buse, et orientées de façon à contribuer à donner
aux filets d'oxygène qui passent entre ces cloisons une direction de déplacement comportant
une composante tangentielle.
[0014] La buse comporte avantageusement une deuxième arrivée d'oxygène par un passage axial
disposé dans le prolongement du col. On règle de préférence les débits d'oxygène de
façon que au moins 50 % de l'oxygène pénètre dans le col par l'orifice latéral.
[0015] On peut aussi introduire l'oxygène dans le col uniquement par l'orifice latéral.
On peut enfin utiliser le passage axial pour introduire un fluide autre que l'oxygène,
tel qu'un hydrocarbure, ou encore un solide en poudre ou en grains tel qu'une matière
carbonée, un métal, un oxyde métallique ou autre.
[0016] Les figures et l'exemple ci-après décrivent de façon non limitative les caractéristiques
de la buse d'injection d'oxygène à jet supersonique stabilisé pour la décarburation
des fontes, qui fait l'objet de l'invention :
Figure 1 : buse pour la décarburation des fontes, à jet d'oxygène supersonique stabilisé
et divergent tronconique suivant 1'invention ;
Figure 2 : buse suivant l'invention comportant une cloison hélicoi- dale disposée
dans l'espace annulaire qui entoure le col, pour mise en rotation du courant d'oxygène,
avant pénétration à l'intérieur du col par l'orifice latéral ;
Figure 3 : buse suivant-1'invention à divergent tronconique, prolongé par une surface
de révolution dont la courbe génératrice présente une concavité orientée vers l'intérieur.
[0017] La figure 1 représente une buse à jet d'oxygène supersonique suivant l'invention
à divergent tronconique. Cette buse (1) d'axe X
1X
2 comporte un divergent tronconique (2) dont l'axe est celui de la buse et dont l'angle
au sommet (a) est compris entre 60 et 70°. Dans le cas de la figure, cet angle est
d'environ 65°. Elle est alimentée par deux arrivées d.'oxygène A
1 et A
2, qui sont reliées chacune à une source d'oxygène.dont la pression est suffisante
pour permettre d'obtenir un jet supersonique.
[0018] Le col (3) de la buse est constitué par un tube cylindrique dont l'axe est celui
de la buse et à l'intérieur duquel débouche un orifice latéral annulaire (4) ménagé
au voisinage de la circonférence de raccordement (5) entre l'extrémité aval de la
paroi interne du col (3) et le divergent (2). Un espace annulaire (6) qui entoure
le col de façon sensiblement coaxiale est raccordé à l'arrivée d'oxygène (A
1).
[0019] Ce courant d'oxygène parcourt cet espace annulaire (6) et pénètre dans le col par
l'orifice latéral annulaire (4). Au passage à travers cet orifice, le courant d'oxygène
se déplace de façon sensiblement transversale par rapport à l'axe X
1X
2 de la buse. Dès sa pénétration dans le col, il est dévié en direction de la sortie
du col, puis traverse le divergent (2). Les surfaces annulaires (7) et (8) qui constituent
les lèvres de l'orifice latéral annulaire (4), peuvent être soit des plans perpendiculaires
à l'axe X
1X
2, soit présenter une inclinaison permettant de donner aux filets d'oxygène une direction
qui n'est pas contenue dans un plan perpendiculaire à l'axe X
1X
2, mais qui est plus ou moins inclinée par rapport à cet axe. L'extrémité amont du
col (3) de la buse est reliée a une chambre (9) qui est elle-même raccordée à l'arrivée
d'oxygène(A
2).Le courant d'oxygène provenant de (A
2) parcourt donc l'intérieur (10) du col (3), parallèlement à l'axe X
1X
2, puis rencontre le courant d'oxygène provenant de (A
1). L'ensemble des deux courants pénètre ensuite dans le divergent (2) et le traverse.
[0020] Enfin, la buse comporte, de façon connue, des moyens de refroidissement par circulation
d'eau à travers des espaces annulaires (14) et (15) qui entourent de façon sensiblement
coaxiale l'ensemble formé par le col (3) et la paroi extérieure (11) de l'espace annulaire
(6). Cette eau, ou tout autre fluide de refroidissement, pénètre en (B
1) et ressort en (B
2) après avoir parcouru l'espace compris entre la paroi (11), le divergent (2) et la
paroi extérieure (12) de la buse. Cet espace comporte une cloison annulaire (13) qui
oblige l'eau entrée en (B
1) à descendre dans l'intervalle (14) compris entre cette cloison (13) et la cloison
(11) de façon à venir au contact de la paroi (2) du divergent avant de remonter dans
l'intervalle (15) compris entre la paroi extérieure (12) de la buse et la cloison
(13), puis à sortir en (B
2). Une telle buse permet d'améliorer de façon très sensible le rendement en chrome,
lorsqu'on l'utilise dans le procédé de décarburation des fontes au chrome décrit dans
le FR. 2 474 531.
[0021] En utilisant en particulier cette buse pour la décarburation des fontes au chrome
au moyen de petits fours d'essai, contenant environ 60 kg de fonte liquide, on atteint
des rendements en chrome proches de 99 %. Pour cela, on introduit par exemple environ
70 à 90 % de l'oxygène par l'entrée (A
1) de façon à le faire pénétrer à l'intérieur du col (3) par l'orifice latéral annulaire
(4), tandis que le reste est introduit par l'entrée (A
2) et parcourt l'espace intérieur (10) du col (3) parallèlement à l'axe X
1X
2 avant de rencontrer le jet transversal d'oxygène provenant de l'orifice latéral annulaire
(4).
[0022] S'il est relativement facile de réaliser des jets d'oxygène supersoniques ayant les
caractéristiques souhaitées au moyen de buses suivant l'invention de petites dimensions,
comportant par exemple un diamètre au col d'environ 2 mm, il est plus difficile d'obtenir
de très bonnes performances dans le cas de l'application du procédé à des fours contenant
plusieurs tonnes de fonte. On peut alors, de façon particulièrement avantageuse, apporter
deux perfectionnements importants à 1a buse suivant l'invention.
[0023] Un premier perfectionnement consiste à communiquer au courant d'oxygène issu de (A
1), qui pénètre à l'intérieur du col (3) par l'orifice latéral, une direction de déplacement
comportant une composante tangentielle qui provoque un mouvement de rotation de ce
courant autour de l'axe X
1X
2.
[0024] Différents moyens de déviation de ce courant d'oxygène permettant de donner une composante
tangentielle à sa direction de déplacement lorsqu'il pénètre à l'intérieur du col
peuvent être utilisés.
[0025] On voit figure 2 un moyen simple et avantageux de réalisation de cette mise en rotation.
Cette figure représente de façon partielle une buse (16) pourvue d'un col (17) qui
comporte, au voisinage de la circonférence de raccordement (18) de sa paroi interne
avec le divergent tronconique (19), un orifice latéral annulaire (20). Les surfaces
annulaires (22 et 23) forment les bords de l'orifice latéral (20) et se trouvent dans
des plans perpendiculaires à l'axe X3X4. L'espace annulaire (21) est relié, de façon
non représentée, par son extrémité supérieure, avec une arrivée d'oxygène. Afin de
communiquer à l'oxygène qui parcourt cet espace (21) un mouvement de rotation autour
de l'axe X
3X
4 de la buse, on dispose dans cet espace une cloison hé- licoidale (24) qui, dans le
cas de la figure, est solidarisée par son bord intérieur avec la paroi extérieure
du col (17).
[0026] Il n'est pas nécessaire que le bord extérieur (25) de la cloison soit solidarisé
avec la paroi intérieure de la cloison annulaire (26). Le mouvement de rotation ainsi
communiqué au jet d'oxygène lui permet, après son passage à travers l'orifice latéral
annulaire (20), au moment de sa détente à travers le divergent (19), de longer les
parois de celui-ci et de faire ainsi obstacle au dépôt de métal ou d'oxydes métalliques
ou autres, en provenance du bain de fonte,sur ces parois. Un autre moyen de mise en
rotation du jet d'oxygène pour obtenir un tel mouvement de rotation à la sortie de
l'orifice latéral annulaire consiste à munir cet orifice de cloisons qui ne sont pas
radiales, mais déviées transversalement par rapport à la direction radiale, de façon
à donner au courant d'oxygène qui passe à travers cet orifice une direction de déplacement
de l'extérieur vers l'intérieur comportant une composante tangentielle. Un même résultat
peut être obtenu en remplaçant l'orifice latéral annulaire par une série de perçages
latéraux effectués tout autour du col, orientés de façon que leur axe ne soit pas
radial, mais toujours incliné d'un certain angle par rapport au rayon dans le plan
perpendiculaire à l'axe X3X
4, de façon à donner à la direction de déplacement des filets d'oxygène une composante
tangentielle qui les mette en rotation autour de l'axe X
3X
4. On peut également orienter les axes de ces trous de façon qu'ils ne se trouvent
pas contenus dans un plan perpendiculaire à l'axe X
3X
4, mais inclinés de préférence vers le bas afin de donner au déplacement des filets
d'oxygène une composante parallèle à l'axe X
3X
4 qui permet ainsi d'influer sur la vitesse du jet supersonique. Le même résultat peut
être obtenu, comme cela a déjà été dit plus haut dans le cas de la figure 1, au moyen
d'un orifice latéral annulaire unique dont les bords ne sont pas plans mais inclinés
par rapport à un plan perpendiculaire à l'axe X
3X
4.
[0027] La buse représentée figure 2 comporte, comme celle de la figure 1, un refroidissement
par eau à travers les espaces annulaires (27 et 28), séparés par la cloison (29),
qui entourent le col (17), l'espace annulaire (21) et le divergent (19).
[0028] L'utilisation de la buse suivant l'invention permet d'éviter la formation de dépôts
solides sur les parois internes (19) de la buse, provenant de projections à partir
de la surface du bain métallique fondu. On constate que ce résultat est dû au fait
que le jet d'oxygène épouse les parois (19) de la buse, les veines d'oxygène longeant
ces parois ayant une vitesse suffisamment grande pour empêcher l'impact sur ces parois
(19) des particules solides ou liquides projetées de bas en haut à partir du bain
métallique.
[0029] Le dispositif suivant l'invention favorise aussi la post-combustion du CO qui se
dégage du bain métallique. En effet, une fraction de l'oxygène injecté à travers la
buse s'éloigne rapidement de l'axe du jet supersonique et réagit sur le CO déjà formé
qui est oxydé en C02. Ce phénomène de post-combustion permet une montée en température
plus rapide du bain métallique dès la première phase de la décarburation et,donc,
une atteinte plus rapide du point de déclenchement de l'émulsion gaz/forte liquide.
Toutes choses égales par ailleurs, la température finale de la fonte liquide après
décarburation est supérieure de 100°C quand on utilise la buse à jet d'oxygène supersonique
stabilisé suivant l'invention au lieu d'une buse à jet d'oxygène supersonique non
stabilisé.
[0030] On peut mettre à profit le bilan thermique excédentaire ainsi obtenu pour ajouter
dans la fonte liquide, en cours d'opération, une certaine quantité de déchets solides
de fonte et/ou d'acier sous des formes diverses telles que chutes de tôles, tournures
d'usinage, masselottes de coulée, etc... Ces additions peuvent être effectuées de
façon progressive soit au cours de la première phase de montée en température de la
fonte liquide, soit au cours de la phase de formation puis de maintien de l'émulsion,
soit encore éventuellement après décarburation pour abaisser la température du bain
métallique avant coulée.
[0031] Lorsque les dimensions de la buse suivant l'invention deviennent particulièrement
importantes, dans le but de traiter de grandes quantités de fonte au chrome,ou encore
de fonte non alliée- ou peu alliée, il est avantageux d'apporter à la buse suivant
l'invention un deuxième perfectionnement qui consiste à la munir d'un divergent comportant
au-delà d'une partie tronconique une surface de révolution autour du même axe dont
la courbe génératrice présente une concavité orientée vers l'intérieur.
[0032] On voit figure 3 la zone d'extrémité d'une telle buse. Cette buse (31), comme la
buse (16), est pourvue d'un col (32) dont la paroi interne se raccordé à son extrémité
inférieure (33) à la partie tronconique (34) du divergent. L'arrivée d'oxygène a lieu,
d'une part, le long du col (32) parallèlement à l'axe X5X
6 de la buse et, d'autre part, à travers l'orifice latéral annulaire (35) en provenance
de l'espace annulaire (36) ; une cloison hélicoïdale (37)'donne au courant d'oxygène
qui parcourt l'espace annulaire un mouvement de rotation avant que ce courant traverse
l'orifice (35). La partie tronconique (34) du divergent de 65° d'angle au sommet se
raccorde par son extrémité évasée (38) avec une surface de révolution (39) qui présente
le même axe X
5X
6 que la partie tronconique (34). Cette surface de révolution (39) présente une concavité
orientée vers l'intérieur de façon que l'angle que fait la tangente à la génératrice
par rapport à l'axe X
5X
6 aille en décroissant depuis la zone de raccordement (38) avec la partie tronconique
(34) jusqu'au bord extérieur (40) du divergent. Dans le cas de la figure, la surface
(39) est sensiblement parabolique.
[0033] La buse à jet d'oxygène supersonique suivant l'invention, présentant les caractéristiques
de la buse (31), convient pour la décarburation de grosses quantités de fonte au chrome
par le procédé décrit dans le FR. 2 474 531. Cette buse convient aussi pour le traitement
d'autres types de fontes telles que des fontes peu alliées ou non alliées.
[0034] En donnant une extension plus ou moins grande à la surface concave (39) qui prolonge
la partie tronconique (34), et en contrôlant sa courbure, on peut contrôler la post-combustion
et optimiser les conditions d'utilisation de l'oxygène en fonction des caractéristiques
des fontes qu'il s'agit de décarburer.
[0035] L'exemple ci-après décrit un mode de mise en oeuvre de la buse suivant l'invention
dans le cas de la décarburation d`une fonte au chrome.
[0036] On utilise une buse suivant l'invention telle que la buse (16) représentée à la figure
2. Cette buse comporte un col (17) constitué par un tube cylindrique de 20 mm diamètre
intérieur. A son extrémité aval, ce col se raccorde à un divergent (19) constitué
par un tronc de cône de 65° d'angle au sommet et de 40 mm de hauteur. Un orifice latéral
annulaire (20) permet la pénétration de l'oxygène à 1`intérieur du col à partir de
l'espace annulaire (21).
[0037] Les surfaces annulaires (22 et 23) qui forment les parois de l'orifice latéral (20)
sont dans des plans perpendiculaires à l'axe X
3X4, distants l'un de l'autre de 7 mm. Le plan de la surface (22) est à une distance
d'environ 10 mm de la circonférence de raccordement (18) de la paroi interne du col
(17) avec le divergent tronconique (19). Cette buse comporte une cloison hélicoïdale
(24) disposée dans l'espace annulaire (21). Elle est fixée à l'extrémité d'une lance
non représentée qui l'alimente en oxygène au moyen de deux canalisations, l'une reliée
à l'extrémité amont du coi, l'autre reliée à l'espace annulaire (21). Des moyens de
réglage permettent d'ajuster le débit d'oxygène à travers chacune de ces canalisations.
Enfin, des canalisations d'arrivée et de départ d'eau, qui parcourent également la
lance, permettent de faire circuler l'eau à travers les espaces annulaires (27 et
28) qui entourent le col (17), l'espace annulaire (21) et le divergent (19).
[0038] On utilise cette buse pour décarburer une masse de 4,2 t de fonte au chrome liquide
dont la température initiale est de 1345`C, contenue dans un convertisseur d'environ
1,4 m de diamètre intérieur. La lance à l'extrémité de laquelle est fixée la buse,
est disposée de façon que l'axe X
3X
4 de la buse soit sensiblement vertical, le bord extérieur (30) du divergent (19) se
trouvant à une distance de la surface de la fonte liquide de 210 mm. Cette fonte a
la composition initiale suivante en % en masse :



[0039] Reste Fe et impuretés habituelles. L'alimentation en oxygène est effectuée à partir
d'un réseau sous une pression de 10 bars ; le débit total est de 13,6 Nm
3/min. Une fraction égale à 20 %,de ce débit est introduite à l'extrémité amont du
col et traverse celui-ci parallèlement à l'axe X
3X
4"
[0040] Le reste, soit 80 %,est introduit dans l'espace annulaire (21) et pénètre dans le
col par l'orifice latéral annulaire (20). On réalise ainsi un jet d'oxygène supersonique
stabilisé suivant l'invention. La fonte liquide est initialement recouverte d'environ
40 kg d'un laitier à base de CaO.
[0041] Après 11 minutes 20 secondes de fonctionnement de la buse, la température de la fonte
liquide atteint 17C0°C et la teneur en carbone 2,6 %. La petite quantité de laitier
initialement présente a été expulsée sur les bords du convertisseur et le jet d'oxygène
supersonique frappe directement la fonte liquide. On observe alors la formation d'une
émulsion gaz/fonte liquide et le niveau de la fonte ainsi émulsionnée s'élève d'environ
700 mm, et dépasse donc largement le niveau de la buse.'
[0042] On continue d'alimenter la buse en oxygène pendant encore 5 minutes puis on arrête
l'alimentation. La température du bain de fonte liquide est alors de 1800°C environ
et la teneur en carbone est de 0,2 %. On effectue ensuite de façon connue le traitement
sous vide de cette fonte liquide ainsi décarburée afin d'abaisser la teneur en carbone
jusqu'à une teneur finale d'environ 0,04 %.
[0043] A ce stade, les analyses montrent qu'on retrouve dans l'acier ainsi décarburé plus
de 98 % du chrome contenu dans la fonte de départ. On constate, par ailleurs, que,
au cours de l'utilisation de la buse, il ne se forme pas de dépôts solides importants
sur les parois (19) du divergent et non plus sur le bord extérieur (30) de ce divergent.
[0044] Comme cela a été dit précédemment, il peut être avantageux pour le traitement de
grandes quantités de fonte d'utiliser, à la place de la buse à divergent tronconique
de la figure 2, une buse telle que celle représentée à la figure 3 qui comporte au-delà
d'une partie tronconique une surface de révolution de même axe dont la courbe génératrice
présente une concavité tournée vers l'intérieur.
[0045] De nombreuses modifications peuvent être apportées à la buse suivant l'invention.
On remarque que, dans le cas de l'exemple, la section de l'orifice latéral est d'environ
440 mm2 tandis que celle du col est de 314 mm
2 .Dans la pratique, on maintient de préférence le rapport des sections entre orifice
latéral et col entre 1,2 et 1,6.
[0046] De même, la répartition du débit total d'oxygène entre l'arrivée axiale le long du
col de la buse et l'arrivée par l'orifice latéral peut varier dans de larges proportions.
L'expérience montre que la quantité d'oxygène introduite à travers l'orifice latéral
est de préférence supérieure à 50 % du débit total. On peut, en particulier, effectuer
l'alimentation en oxygène uniquement à travers l'orifice latéral en supprimant l'arrivée
axiale.
[0047] Bien que les buses à jet d'oxygène supersonique stabilisé suivant l'invention donnent
des résultats particulièrement favorables lorsque leur divergent est constitué par
un tronc de cône de 60 à 70° d'angle au sommet, il est possible également de réaliser
des buses suivant l'invention dont le divergent présente des caractéristiques sensiblement
différentes.
[0048] Par ailleurs, dans certains cas, on peut utiliser le passage axial à travers le col
pour introduire dans la fonte liquide des fluides autres que de l'oxygène, tels que
des gaz neutres ou réactifs, des liquides, ou encore des matières solides de préférence
pulvérulentes ou granulaires. Les matières solides peuvent éventuellement être entraînées
à travers la buse au moyen d'un courant d'oxygène ou d'un autre fluide. On peut ainsi
envisager d'introduire à travers la buse suivant l'invention des éléments ou des composés
de traitement du bain de fonte ou encore des éléments d'addition permettant de modifier
la composition de cette fonte.
[0049] De très nombreuses modifications peuvent être apportées à la buse qui fait l'objet
de l'invention, qui ne sortent pas du domaine de cette invention.
1°) Buse pour la décarburation des fontes par jet d'oxygène supersonique, comportant
un col et un divergent tronconique dont l'angle au sommet est compris entre 60 et
70°, caractérisée en ce que la paroi du col (3) de cette buse est pourvue d'au moins
un orifice latéral (4) qui fait communiquer l'intérieur (10) du col (3) avec un espace
annulaire (6) qui est relié à une arrivée d'oxygène (11).
2°) Buse suivant revendication 1, caractérisée en ce que au moins 50 % de l'oxygène
qui alimente la buse passe par l'orifice latéral.
3°) Buse suivant revendication 1, caractérisée en ce que 70 à 100 % de l'oxygène qui
alimente la buse passe par l'orifice latéral.
4°) Buse suivant l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce qu'elle comporte
une deuxième arrivée d'oxygène (A2) par un passage axial (9) disposé dans le prolongement du col.
5°) Buse suivant l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que la partie
tronconique (34) du divergent est prolongée par une surface de révolution (39) dont
la courbe génératrice présente une concavité orientée vers l'intérieur.
6°) Buse suivant revendication 5, caractérisée en ce que la surface de révolution
est parabolique.
7°) Buse suivant 1`une des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que au moins un
moyen de déviation du courant d'oxygène, qui pénètre dans le col à travers l'orifice
latéral, est disposé de façon à donner une composante tangentielle à la direction
de déplacement de ce courant d'oxygène par rapport à l'axe de la buse.
8°) Buse suivant revendication 7, caractérisée en ce que un moyen de déviation du
courant d'oxygène est constitué par au moins une cloison radiale (24) inclinée par
rapport aux génératrices du col, placée dans l'espace qui entoure le col.
9°/ - Buse suivant revendication 8, caractérisée en ce que la cloison radiale est
une cloison hélicoïdale (24) (37).
10°/ - Buse suivant l'une des revendications 7 à 9, caractérisée en ce que un moyen
de déviation est constitué par des cloisons disposées à l'intérieur de l'orifice latéral
qui sont déviées transversalement par rapport à la direction radiale.
11°/ - Buse suivant l'une des revendications 7 à 9, caractérisée en ce que un moyen
de déviation comporte une série de perçages latéraux effectués autour du col dont
l'ensemble constitue l'orifice latéral et dont les axes ne sont pas radiaux mais inclinés
par rapport aux rayons issus de l'axe de la buse.
12°/ - Application de la buse suivant l'une des revendications 1 à 11 à la décarburation
des fontes au chrome.
13°/ - Application de la buse suivant l'une des revendications 1 à 11 à la décarburation
des fontes non alliées ou peu alliées.