[0001] La présente invention concerne un dispositif de trou de coulée destiné essentiellement
à la coulée de métaux liquides, lequel dispositif présente une ouverture variable,
en vue de démarrer, d'arrêter et de régler le débit du métal lors de la coulée.
[0002] Les dispositifs de trou de coulée connus dans l'industrie métallurgique comprennent
essentiellement les systèmes classiques d'obturation à quenouille ou à tiroir. Le
principe de ces systèmes consiste en ce que l'on agrandit resp. rétrécit la section
d'un orifice, en enlevant resp. en amenant graduellement un objet, p.ex. un bouchon
ou une plaque, entre l'orifice et le métal à couler. Comme la géométrie du jet de
coulée est nécessairement affectée par les changements de la géométrie de l'orifice
qui interviennent suivant ce principe, ces systèmes ne travaillent bien qu'en position
ouverte ou fermée. Pour des ouvertures intermédiaires les jets sont fortement dispersés
ce qui entrave la qualité de la coulée. Il est donc utile de proposer des dispositifs
de trou de coulée plus performants.
[0003] Dans son brevet luxembourgeois LU 83.734 le déposant a proposé un dispositif de trou
de coulée permettant le démarrage, le réglage précis du débit et l'arrêt de la coulée
de matières non-métalliques en fusion, en assurant à tout moment des conditions géométriques
identiques à la sortie du trou de coulée. Ce dispositif, qui est en principe également
applicable à la coulée de métaux liquides, prévoit que deux cylindres à axes parallèles
et mobiles autour de leurs axes respectifs, ont une ligne de contact commune. Au moins
l'un des cylindres comporte une rainure qui s'étend sur une portion de la circonférence
du cylindre. Cette rainure est orientée perpendiculairement à l'axe et présente un
profil et notamment une profondeur qui varie de manière à passer par un maximum. En
superposant deux cylindres munis de rainures de manière à ce que l'ouverture circonscrite
par les profils des rainures soit symétrique, on crée un système permettant d'aboutir,
par rotation des cylindres en contresens l'un par rapport à l'autre, à une variation
de la section d'ouverture, tout en préservant une section homothétique à la section
initiale.
[0004] L'avantage du dispositif décrit réside principalement dans le fait qu'il permet de
varier de façon continue l'ouverture du trou de coulée et de procéder à des ajustements
précis du débit coulé. Suivant la configuration des rainures, on peut obtenir une
ouverture de n'importe auelle forme géométrique. Ainsi des rainures en forme pseudo-elliptique
donnent une ouverture parfaitement circulaire. En même temps l'axe de l'orifice ne
se déplace pas.
[0005] Toutefois, lorsqu'on veut adapter les principes décrits dans le brevet LU 83.734
à la coulée de métaux liquides,on est confronté à des problèmes de matériaux en provenance
de la nature du liquide et de la température élevée (quelques 1700 °C) que le dispositif
doit pouvoir localement supporter. Tout d'abord, la technologie actuelle ne permet
pas de réaliser à bas prix des cylindres en matière réfractaire ayant des dimensions
identiques et dont les surfaces s'inscrivent parfaitement dans un cercle. Le métal
est susceptible de se figer dans des interstices,qu'il est, par suite de l'usinabi-
lité réduite des matériaux réfractaires, impossible d'éviter. Etant donné les variations
énormes de température en jeu, les dilatations des pièces ne peuvent plus être négligées
pour un dispositif de la taille considérée ici.
[0006] Le but de la présente invention est de réaliser un dispositif fonctionnant suivant
le principe connu, et où les éléments mécaniques qui viennent directement en contact
avec le métal liquide sont exécutés en des matériaux réfractaires éventuellement recouverts
d'une couche réfractaire à haute résistance contre l'abrasion et sont arrangés les
uns vis-à-vis des autres de manière à ce que toute irrégularité géométrique existante
resp. créée au cours de la marche de l'installation est automatiquement compensée
en vue de préserver à tout moment l'étanchéité.
[0007] Ce but est atteint par le dispositif suivant l'invention dans lequel les deux cylindres
sont montés de manière flottante. Des variantes d'exécution préférentielles sont décrites
dans les sous-revendications.
[0008] L'avantage principal du dispositif selon l'invention réside dans le fait qu'on n'est
plus forcé ni d'exiger des tolérances géométriques strictes, et donc chères, ni d'utiliser
des cylindres ayant des dimensions géométriques identiques. De plus le démontage et
le remontage de l'ensemble du dispositif est rapide. D'un autre côté, l'ensemble étant
logé dans un caisson étanche, l'invention permet d'éviter tout contact du métal liquide
avec l'air jusqu'à la sortie du trou de coulée.
[0009] D'autres avantages offerts par l'invention deviendront apparents par la description
des dessins, qui n'en représentent qu'un mode d'exécution.
- La fig.l montre une vue schématique de dessus du dispositif de trou de coulée selon
l'invention,
- la fig.2, une coupe selon la ligne II-II d'après la fig. 1 et
- la fig.3, une vue éclatée de certaines pièces en matière réfractaire.
[0010] En fig.l on distingue les cylindres 1 et 2 munis respectivement des rainures 3,3
#et 4,4'. Les cylindres sont réalisés en matière réfractaire, recouverte éventuellement
d'une mince couche en un matériau destiné à augmenter la résistance à l'abrasion.
Etant donné les problèmes rencontrés dans l'usinage des matières réfractaires et par
suite de difficultés dans la fabrication de cylindres parfaitement égaux, ceux-ci
sont montés flottants dans le caisson 5. Le montage flottant est obtenu essentiellement
à l'aide de deux sortes de dispositifs ayant des fonctions distinctes:
- les premiers ont uniquement une fonction de serrage et leur surface de contact avec
le cylindre est réduite. Ils sont constitués par un patin 6 en matériau réfractaire,
qui s'étend sur une hauteur suffisante de la surface des cylindres 1 resp. 2, lequel
patin peut se déplacer dans un évidement 7 du boîtier 5. Les forces exercées par les
patins 6 sur les cylindres 1,2 peuvent être réglées par un choix judicieux des ressorts
8, par vissage resp- dévissage des manchons 9 ou par tout autre moyen approprié (p.
ex rondelles Belleville). Le plan, dans lequel se trouve la résultante des forces
appliquées par un patin 6 à un cylindre, forme avec le plan passant par les axes des
cylindres 1 et 2 un angle A. Cet angle A vaut de préférence quelque 50 degrés.
- les seconds ont,à côté de leur fonction de serrage, également un rôle de guidage
du métal liquide et d'étanchéisation. Ils sont essentiellement constitués par deux
blocs réfractaires 12, 13 possédant chacun deux évidements cylindriques 14, 15 resp.
16, 17 dans lesquels les cylindres 1 et 2 viennent se loger. Les évidements sont de
préférence sur toute leur surface en contact avec les cylindres.
[0011] Lorsque les cylindres ont un diamètre légèrement inférieur à celui représenté sur
la figure 1, les patins 6 tendent à déplacer les cylindres de façon à assurer leur
contact avec les évidements près du trou de coulée 20. Pour limiter le frottement
entre les blocs 12, 13 et les cylindres 1, 2 et pour parfaire l'étanchéité, il est
prévu d'appliquer ( à l'exception des évidements 3,3' et 4,4') une pâte lubrifiante,
p.ex. à base de graphite, sur les cylindres 1, 2 avant montage dans le caisson 5.
Un coulis réfractaire, injecté dans les fentes 18 et 19 lors du montage, évite un
écoulement transversal du métal le long de ces fentes lors de la coulée. Ces fentes
proviennent du fait qu'il n'est pas aisé d'usiner les briques réfractaires 12, 13,
constituées par un matériau cassant, de manière à aboutir à des arêtes suffisamment
pointues pour remplir complètement l'interstice entre les deux cylindres. Le bloc
13 s'appuie contre les cylindres 1,2 sous J'action de ressorts 30. Notons que le bloc
13 a surtout un rôle de guidage, du métal et ne joue qu'un rôle secondaire dans le
serrage des cylindres. La force des ressorts est juste suffisante pour éviter une
infiltration de métal le long des surfaces latérales des cylindres. Le bloc 12, situé
côté récipient de métal liquide, est muni d'un trou 20 qui aboutit aux rainures 3,
4 lorsque les cylindres sont en position de coulée. Pareillement le bloc 13, qui avoisine
le récipient, comporte un trou 22 .
[0012] Pour isoler thermiquement le boîtier 5 et les cylindres 1, 2 il est conseillé de
prévoir une coquille 11, de préférence en fibres céramiques, sur la majorité des faces
du boîtier 5 en regard des cylindres. Cette coquille, qui présente une faible compressibilité,
est également apte à compenser des variations de diamètre des cylindres.
[0013] En Fig. 2, ou est représentée une coupe à travers le dispositif de trou de coulée,
on distingue une plaque en matériau réfractaire 23, posée dans le fond du boîtier
5. La plaque 23 ainsi que le fond du boîtier 5 présentent deux trous à travers lesquels
passent deux axes pour la mise en rotation des cylindres. Les embouts des axes ont
une forme qui remplit un évidement 21 à section rectangulaire dans les cylindres 1,
2. La rotation synchrone des cylindres, en contresens l'un par rapport à l'autre est
assurée à l'aide de deux roues dentées 24. L'entraînement des roues peut être assuré
par un levier, un vérin ou un servo-moteur. Les cylindres, auxquels il est relativement
aisé de donner une hauteur sensiblement indentique, ont une des bases qui s'appuie
sur la plaque 23. Ils sont tenus de l'autre côté , par une deuxième plaque 25 en matériau
réfractaire. Deux arbres à cames 27, montés sur le boîtier 5 appuient par l'intermédiaire
d'une plaque métallique 28 et de ressorts 26 sur la plaque 25. La force d'appui peut
être facilement ajustée par un dimensionnement conséquent des cames et des ressorts
26. Des couches compressibles 29 compensent toute différence entre les épaisseurs
des briques 12, 13 et les hauteurs des cylindres 1, 2 et assurent l'étanchéité de
l'ensemble. Une couche en fibres réfractaires 31 assure une isolation thermique entre
la plaque réfractaire 23 et la plaque arrière du boîtier 32.
[0014] Il est bien évident qu'au lieu d'employer des cartouches à pas de vis pour ajuster
la force appliquée aux cylindres par les patins 6, on peut utiliser également à cet
effet des cames actionnées par des leviers. De même, au lieu d'employer des roues
dentées 24, on peut choisir aussi des bielles actionnées par un vérin hydraulique
ou électrique.
[0015] En fig.3 on remarque les cylindres 1, 2 munis d'évidements 21 à section rectangulaire.
Par suite de la présence de rainures 3,3' et 4,4' sur les côtés opposés de chaque
cylindre, il est possible de commander le flux de métal liquide par l'intermédiaire
des rainures 3' et 4' une fois que les rainures 3 et 4 né présentent plus les caractéristiques
requises. La section carrée des fentes 21 élimine tout risque d'erreur de raccordement
au système d'entraînement. Les plaaues 23 resp. 25 peuvent être montées de quatre
façons différentes dans le boîtier 5 et en plus elles peuvent être échangées entre
elles. Pareillement les blocs 12 et 13 peuvent être échangés. Toutes ces possibilités
réduisent les frais de fonctionnement provoqués par l'usure. En outre, étant donné
qu'il n'y a que trois sortes de pièces différentes en matiériau réfractaire dont l'usure
est prononcée, les frais de fabrication et de stockage sont réduits.
1. Dispositif de trou de coulée pour fours ou récipients métallurgiques présentant
une ouverture variable réalisée à l'aide de deux cylindres à axes paralles et mobiles
autour de leurs axes respectifs, ayant une ligne de contact commune, un des cylindres
au moins comportant une rainure s'étendant le long d'une partie de sa circonférence
caractérisé en ce que les deux cylindres (1, 2) sont montés de manière flottante.
2. Dispositif de trou de coulée selon la revendication 1, caractérisé en ce que le
montage flottant est réalisé à l'aide de deux sortes de dispositifs, les premiers
ayant un rôle de serrage, les deuxièmes ayant en plus un rôle d'étanchéisation et
de guidage du métal liquide.
3. Dispositif de trou de coulée selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il
y a deux dispositifs de serrage constitués chacun par un patin (6) monté de manière
mobile et sur lequel s'exerce une force de serrage due à un ressort (8).
4. Dispositif de trou de coulée selon la revendications 3, caractérisé en ce que le
plar dans lequel se trouve la résultante des forces appliquées par un patin (6) à
un cylindre (1 resp. 2), forme avec le plan passant par les axes des cylindres (1,
2) un angle compris entre 30 et 60 degrés.
5. Dispositif de trou de coulée selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il
y a deux dispositifs servant au serrage, à l'étan- chéisation et au guidage du métal
liquide, constitués chacun par un bloc réfractaire (12, 13) présentant deux évidements
cylindriques (14, 15 resp. 16, 17) dans lesquels viennent se loger les cylindres,
(1, 2) et un trou (20, 22) qui aboutit à la/aux rainures (3,3', 4,4') dans le/les
cylindres (1,2) lorsque ceux-ci sont en position de coulée.
6. Dispositif de trou de coulée selon la revendication 5, caractérisé en ce au'au
moins un bloc réfractaire (13) est soumis à une force de serrage due à des ressorts
(30) qui le pousse sensiblement vers les axes des cylindres.
7. Dispositif de trou de coulée selon une des revendications 1 à 6, caractérisé en
ce que les côtés latéraux des blocs réfractaires (12, 13) et les bases des cylindres
(1, 2) s'appuient contre des plaques en matière réfractaire (23, 25).
R. Dispositif de trou de coulée selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'au
moins une des plaques (25) est serrée contre les blocs réfractaires et les bases des
cylindres sous l'action de ressorts (26).
9. Dispositif de trou de coulée selon les revendications 7 ou 8, caractérisé en ce
qu'entre les blocs réfractaires (12, 13) et les plaques (23, 25) se trouvent des couches
compressibles (29).
10. Dispositif de trou de coulée selon une des revendications 1, 5, 7, caractérisé
en ce que les deux cylindres (1, 2), les deux plaques en matière réfractaire (23,
25) et les deux blocs réfractaires (12, 13) ont respectivement des dimensions sensiblement
identiques.