[0001] Lorsqu'on désire qu'un projectile soit capable de détruire un objectif en un matériau
dur, par exemple un fortin en béton ou un véhicule blindé, on doit le munir d'une
tête perforante capable de pénétrer dans le matériau dur et de protéger le dispositif
de percussion et de mise à feu du projectile. En effet, le projectile doit être muni
d'une fusée produisant une mise à feu retardée afin que l'explosion ne se produise
qu'après la pénétration du projectile dans le but. Une mise à feu instantanée ne produirait
guère de dégâts sur un but blindé.
[0002] Jusqu'à présent, toute la tête du projectile était enfermée dans une pièce de protection
en un matériau à haute résistance mécanique, seul le percuteur étant éventuellement
situé en avant de cette tête de protection. Une telle construction est lourde, en
même temps que très coûteuse.
[0003] Le brevet USA 2.485.887, ainsi que le brevet français 2.219.396, montrent chacun
une construction dans laquelle tout le dispositif de mise à feu est situé en arrière
de la pièce de perforation, seul un contact de percussion étant disposé en avant de
cette pièce.
[0004] La mise à feu électrique par une impulsion de tension fournie par un générateur piézo-électrique
est connue, par exemple par le brevet allemand 25.58.836.
[0005] La présente invention a pour but d'améliorer une fusée du genre précité et de permettre
une construction efficace, moins volumineuse, plus légère et moins coûteuse que les
constructions connues.
[0006] A cet effet, la présente invention a pour objet une fusée à tête perforante pour
projectile, comprenant un dispositif électrique de mise à feu et des moyens de retardement
de la mise à feu, ce dispositif et ces moyens étant placés à l'intérieur ou en arrière
d'une pièce de perforation en matériau à haute résistance, caractérisée en ce qu'elle
comprend un générateur piézo-électrique destiné à être actionné lors de l'impact pour
fournir l'énergie électrique de mise à feu, ce générateur étant disposé en avant de
la pièce de perforation et relié électriquement au dispositif de mise à feu.
[0007] Le dessin annexé représente schématiquement et à titre d'exemple une forme d'exécution
de la fusée, objet de l'invention.
[0008]
La figure 1 est une coupe axiale de cette forme d'exécution, montrant la position
occupée par les différents éléments de la fusée, avant le départ du coup.
La figure 2 est une vue analogue à la figure 1, montrant la fusée en position armée,
après le départ du coup.
La figure 3 est une, vue schématique en perspective avec des parties enlevées, montrant
une partie du mécanisme retardateur et la pièce mobile.
La figure 4 montre un détail de la figure 3.
[0009] La fusée représentée comprend une pièce annulaire 1, fixée par sertissage sur une
pièce de protection 2 présentant un filetage extérieur 3 permettant de fixer l'ensemble
sur le corps, non représenté, d'un projectile.
[0010] La pièce annulaire 1 entoure un dispositif électrique de mise à feu, comprenant un
percuteur 5 disposé dans une calotte 4 et destinée à venir frapper un marteau 6, contre
l'action d'un ressort 7 au moment de l'impact. Le choc produit sur le marteau 6 est
appliqué à un élément piézo-électrique 8, qui fournit une pointe de tension électrique
sous l'effet du choc. Cet élément piézo-électrique repose sur la face avant de la
pièce de protection 2, qui constitue une enclume et en même temps une électrode au
potentiel de masse, tandis que le marteau 6 constitue l'autre électrode, qui est reliée
par l'intermédiaire d'un doigt de contact 10 à un transformateur abaisseur de tension
9.
[0011] La fusée comprend encore un mécanisme temporisateur 11, muni d'une masselotte 12,
déplaçable lors du départ du coup pour bander un ressort. Ce dernier agit en tant
que moteur sur un mouvement d'horlogerie contenu dans le temporisateur 11, mouvement
qui est de construction connue et qui ne sera donc pas représenté en détail. Un mouvement
de ce genre est d'ailleurs décrit dans la demande de brevet suisse 691/80-3. Lorsque
le temps défini par le mouvement d'horlogerie est écoulé, le temporisateur libère
un organe de butée, constitué par une tige 13, coulissant suivant un axe parallèle
à celui de la fusée, cette tige 13 étant soumise à l'action d'un ressort de rappel
14 (figure 2).
[0012] La tige 13 constitue un organe de butée pour une pièce mobile 15 en forme de rotor
monté pivotant sur un tourillon 16 et un pivot 17.
[0013] Comme le montre la figure 3, le tourillon 16 est solidaire d'un ressort spiral 18,
dont l'extrémité extérieure est fixée sur un palier 19 de la tige 13, ce palier étant
porté par un disque 20. Ce ressort 18 sollicite le rotor 15 dans le sens des aiguilles
d'une montre et celui-ci est retenu dans sa rotation par la tige de butée 13, qui
coopère avec un épaulement 21, prévu sur le pourtour du rotor pour le bloquer en position
de sécurité. L'épaulement 21 est suivi d'un épaulement 22 qui permet de définir une
première position active du rotor 15 par butée contre la tige 13. Si la tige 13 est
suffisamment déplacée pour dégager l'épaulement 22, le rotor peut tourner davantage
pour atteindre une deuxième position active.
[0014] Le rotor 15 contient deux amorces électriques, dont une seule 24 est visible aux
figures 1 et 2. Ces amorces présentent des caractéristiques différentes, l'une étant
prévue pour une mise à feu instantanée et l'autre pour une mise à feu retardée du
projectile. Au-dessous du rotor 15 se trouve une chaîne pyrotechnique 25, 26, destinée
à communiquer la mise à feu à la charge explosive du projectile.
[0015] Le composant 25 de la chaîne pyrotechnique est séparé du rotor 15 par un disque métallique
27 et est situé en face d'un orifice 28, ménagé dans ce disque.
[0016] Le contact pour l'amenée de la tension à l'amorce 24 est constitué par une tige 29,
soumise à l'action d'un ressort 30 et coopérant avec une lame de contact 31 qui touche
le doigt 32 d'amenée de tension à l'amorce 24. Dans la position de la figure 1, la
tige de contact 30 est appuyée contre le disque 20 qui est au potentiel de la masse,
de sorte que les bornes d'allumage de l'amorce 24 sont court-circuitées, ce qui rend
le dispositif tout à fait neutre par rapport à des tensions induites, par exemple
par des appareils électromagnétiques. En outre, aucune amorce ne se trouve en regard
du trou 28, puisqu'il s'agit de la position de sécurité. La disposition est la même
pour l'autre amorce, qui n'est pas représentée et qui possède également une tige de
contact élastique.
[0017] Dans la position représentée à la figure 2, la tige de butée 13 s'est déplacée vers
le haut et le rotor 15 a tourné sous l'action du ressort 18 pour amener l'amorce 24
en regard du trou 28. En même temps, la tige de contact 29 a glissé sous le disque
20 jusqu'au moment où elle se trouve en regard d'une ouverture 23 du disque 20 qu'elle
traverse sous l'action du ressort 30 pour entrer en contact avec une amenée de courant
constituée par un conducteur 33, ce dernier est relié au transformateur abaisseur
de tension 9. Au moment de l'impact, la tension produite par l'élément piézo-électrique
est appliquée à l'amorce 24 en passant par le doigt 10, le transformateur 9, le conducteur
33, la tige 29 et la lame 31.
[0018] La commande de la sélection de l'une ou de l'autre des amorces est effectuée en agissant
sur un organe 34 rotatif présentant une tête à fente 35. Cet organe présente une extrémité
36 destinée à limiter la course de la tige de butée 13. Dans la position illustrée
à la figure 3, l'extrémité 36 empêche tout déplacement de la tige 13 vers le haut
permettant de libérer l'épaulement 21 du rotor 15. Si on tourne l'organe 34 d'un demi
tour, comme illustré aux figures 1 et 2, la pièce 13 peut coulisser pour libérer l'épaulement
21 et constituer une butée pour l'épaulement 22 pour définir une première position
d'arrêt du rotor 15. Lorsque l'organe 34 n'est tourné que d'un quart de tour, l'extrémité
36 se trouve en dehors de la trajectoire de la tige 13, de sorte que son extrémité
inférieure vient se placer plus haut que l'épaulement 22. Le rotor 15 peut alors tourner
jusqu'à ce que la tige de contact 29 vienne buter contre l'extrémité d'une fente 38
prolongeant l'ouverture 23. Dans cette position la tige de contact de l'autre amorce
traverse l'ouverture 23 après avoir glissé sous le'disque 20.
[0019] Comme le montre la figure 4, l'extrémité 36 présente un logement 39 en regard de
la tige 13, dans lequel cette tige se logerait dans le cas où elle serait libérée
accidentellement, de manière à empêcher toute rotation de l'organe 34 et interdire
l'armement de la fusée.
[0020] L'organe 34 est bien entendu placé dans sa position de sélection avant le départ
du coup, de sorte qu'après le lancement du projectile et après le délai donné par
le mécanisme temporisateur 11, la tige 13 se déplace vers le haut, sous l'action du
ressort 14 et occupe, suivant la présélection, une position de butée ou de dégagement
pour l'épaulement 22 du rotor 15.
[0021] Ce dernier tourne très rapidement sous l'action de son ressort 18, de sorte que le
temps de mise en place de l'une ou de l'autre amorce reste pratiquement le même, quelle
que soit l'amorce présélectionnée.
[0022] On constate que quelle que soit l'amorce présélectionnée, l'autre amorce est court-circuitée
par sa tige 29 qui est soit appuyée contre la platine 20, soit en contact avec cette
platine à l'extrémité de la fente 38.
[0023] Lors de l'impact sur une cible dure, le percuteur 5 et le marteau 6 agissent sur
l'élément piézo-électrique pour produire une tension d'allumage qui est transmise
de façon quasi-instantanée à l'amorce qui a été sélectionnée. Le générateur est ensuite
disloqué par le choc de l'impact, mais le dispositif de mise à feu est protégé par
la pièce de blindage 2 pendant que celle-ci agit comme tête perforante en pénétrant
dans le but. La mise à feu se produit ensuite normalement. Dans le cas où l'on a sélectionné
l'amorce de mise à feu instantanée, la pièce de blindage 2 n'a plus de rôle de protection
à jouer, mais elle permet de n'utiliser qu'un seul modèle de projectile convenant
aussi bien pour l'allumage instantané que pour l'allumage retardé après pénétration
dans un matériau dur.
I. Fusée à tête perforante pour projectile, comprenant un dispositif électrique de
mise à feu et des moyens de retardement de la mise à feu, ce dispositif et ces moyens
étant placés à l'intérieur ou en arrière d'une pièce de perforation en matériau à
haute résistance, caractérisée en ce qu'elle comprend un générateur piézo-électrique
destiné à être actionné lors de l'impact pour fournir l'énergie électrique de mise
à feu, ce générateur étant disposé en avant de la pièce de perforation et relié électriquement
au dispositif de mise à feu.
2. Fusée selon la revendication 1, caractérisée en ce que le cristal piézo-électrique
est disposé entre une portion plane de la face de la pièce de perforation et une pièce
métallique mobile pour être poussée contre le cristal lors de l'impact.
3. Fusée selon la revendication 2, caractérisée en ce que la tête du percuteur est
maintenue écartée de la pièce métallique mobile par un élément élastique, de façon
que lors de l'impact il vienne frapper cette pièce métallique mobile.
4. Fusée selon la revendication 1, caractérisée en ce que le dispositif de mise à
feu comprend deux amorces électriques présentant des caractéristiques différentes,
ces amorces étant portées par une pièce mobile, soumise à une force de rappel et susceptible
d'occuper trois positions, dont une de sécurité et deux positions actives, pour placer
respectivement aucune amorce, ou la première, ou la seconde amorce en regard d'une
charge explosive, un mécanisme retardateur mis en action par inertie lors du départ
du coup assurant une temporisation du déplacement de la pièce mobile vers l'une des
ses positions actives, un dispositif de sélection permettant de choisir la position
active désirée, le mécanisme temporisateur étant muni d'au moins un organe de butée
coopérant avec la pièce mobile et susceptible d'occuper trois positions, dont une
de blocage de la pièce mobile dans sa position de sécurité, les deux autres positions
de l'organe de butée permettant le déplacement de la pièce mobile dans l'une ou l'autre
de ses positions actives, le dispositif de sélection présentant une surface d'arrêt
pour limiter la course de l'organe de butée pour définir l'arrêt de la pièce mobile
dans sa première position active.
5. Fusée selon les revendications 2 et 4, caractérisée en ce que la pièce mobile est
constituée par un support rotatif dont l'axe est parallèle à celui de la fusée, ce
support tournant en face d'une platine métallique présentant une ouverture en regard
d'un conducteur destiné à transmettre l'impulsion de mise à feu, chaque amorce présentant
un contact à ressort prenant appui contre la platine, lorsque cette amorce est en
position inactive, et traversant ladite ouverture en position active de l'amorce pour
s'appuyer contre le conducteur, la platine étant électriquement reliée à une partie
métallique de la pièce mobile qui constitue l'autre pôle d'amenée de courant auxdites
amorces.
6. Fusée selon la revendication 5, caractérisée en ce que l'ouverture de la platine
est prolongée par une fente arquée dont le centre de courbure coïncide avec l'axe
de rotation du support rotatif, cette fente permettant le passage du contact à ressort
qui se trouve en regard de l'ouverture pour la première position active du support
rotatif, ce contact à ressort venant buter contre l'extrémité de la fente pour définir
la seconde position active du support rotatif dans laquelle le second contact à ressort
est situé en regard de ladite ouverture.
7. Fusée selon la revendication 4, caractérisée en ce que le mécanisme temporisateur
comprend une masselotte déplaçable par inertie lors du départ du coup pour bander
un ressort agissant sur un mouvement d'horlogerie de temporisation, l'organe de butée
étant soumis à l'action d'un ressort contre l'action duquel il est retenu par le mouvement
d'horlogerie jusqu'à l'écoulement du temps de temporisation.
8. Fusée selon la revendication 7, caractérisée en ce que l'organe de butée est constitué
par une tige coulissante d'axe parallèle à la fusée, le dispositif de sélection étant
constitué par un doigt rotatif, orienté transversalement à l'axe de la fusée et présentant
une partie susceptible d'être placée sur le chemin de ladite tige pour limiter la
course de cette dernière.
9. Fusée selon la revendication 8, caractérisée en ce que le dispositif de sélection
comprend un logement destiné à bloquer ledit dispositif en position de sécurité en
cas de libération accidentelle de l'organe de butée empêchant la mise en position
active des amorces.