[0001] L'invention a pour objet un produit fluide à vocation énergétique contenant une matière
combustible finement divisée, un dispositif de préparation d'un tel produit et une
application particulière du produit à l'alimentation en matière combustible d'une
chambre de réaction.
[0002] On connaît divers procédés de combustion ou de gazéification utilisant une chambre
de réaction alimentée en matière combustible solide telle que du charbon finement
divisé.
[0003] Le combustible doit normalement être introduit de façon continue dans la chambre
de réaction et il est utile, à cet effet, de le préparer sous forme d'un produit fluide
susceptible d'être véhiculé dans des conduites d'alimentation par des moyens simples.
On peut utiliser par exemple un transport pneumatique, les particules étant mises
en suspension dans un courant d'air, mais il en résulte un risque d'auto-inflammation
et d'explosion. Si l'on ne dispose pas de gaz inerte à.bon marché, on préfère généralement
disperser les particules dans une phase liquide pour former un mélange ayant la consistance
d'une boue et pouvant être véhiculé par exemple au moyen d'une pompe volumétrique.
Généralement, le charbon est mis en suspension dans de l'eau mais, dans ce cas, on
retarde les réactions de combustion, ce qui oblige à accroitre les chambres de combustion
et on diminue fortement le rendement thermique de la réaction puisqu'une partie importante
de l'énergie fournie ne sert qu'à vaporiser l'eau. On cherche donc à diminuer autant
que possible la proportion d'eau par rapport à la proportion de matière solide. Cependant,
à mesure que la concentration en solide augmente la viscosité du produit augmente
également et l'on doit utiliser plus d'énergie pour le pompage du produit. La viscosité
du mélange pour une proportion minimale d'eau peut être diminuée au moyen d'additifs
chimiques mais ceux-ci sont onéreux et en outre peuvent être corrosifs.
[0004] On a aussi envisagé de jouer sur la granulométrie des particules solides car on sait
que l'on obtient un mélange plus dense en utilisant des particules appartenant à au
moins deux intervalles dimensionnels. On est alors amené à ajouter aux particules
normalement employées d'autres particules, plus fines, en des proportions déterminées,
mais la constitution de tels mélanges à granulométrie multimodale est onéreuse et
de toutes façons, la quantité de matière solide contenue ne peut dépasser 70 à 75
% selon la nature du solide.
[0005] Or la valorisation du combustible est d'autant plus efficace que sa granulométrie
est fine puisque le temps nécessaire à la réaction est fonction de la dimension des
grains. Il est donc intéressant de chercher à utiliser des combustibles de granulométrie
aussi fine que possible, ce qui interdit l'utilisation de filtres et conduit à réduire
au maximum la teneur en liquide sans atteindre cependant une compacité qui interdirait
le pompage en vue de l'introduction du mélange dans le réacteur.
[0006] Le problème de l'introduction de la matière combustible dans un réacteur est encore
compliqué par le fait que le rendement de la réaction est meilleur lorsque le réacteur
fonctionne sous pression, ce qui impose de mettre également le produit sous pression
si l'on désire l'introduire dans le réacteur en continu. Les difficultés d'introduction
d'un mélange peu humide sont alors augmentées.
[0007] Il résulte de ces difficultés que, généralement, les produits fluides réalisés jusqu'à
présent pour l'alimentation de réacteur en matière combustible contiennent une proportion
de liquide d'au moins 30 X. Bien entendu, on peut diminuer les inconvénients énergétiques
de l'utilisation d'une telle proportion de phase liquide si celle-ci est constituée
par un combustible liquide mais, dans ce cas, on diminue également l'intérêt économique
du procédé.
[0008] L'invention a pour objet un nouveau produit fluide à vocation énergétique dans lequel
la proportion en poids de phase liquide par rapport à celle des particules solides
est sensiblement diminuée par rapport au produit connu et qui permet en outre d'utiliser
des particules très fines.
[0009] Le produit fluide selon l'invention est constitué par une mousse stable réalisée
par mélange d'une phase gazeuse avec la phase liquide additionnée de produits stabilisants
et émulsifiants et à l'intérieur de laquelle sont dispersées de façon homogène les
particules solides, la phase liquide étant constituée uniquement par de fines pellicules
reliant entre elles les particules solides et limitant des bulles gazeuses qui occupent
les espaces entre les particules solides.
[0010] Dans un tel produit selon l'invention, les particules solides peuvent avoir une distribution
granulométrique quelconque et la proportion en poids de phase solide peut dépasser
75 X.
[0011] Selon une caractéristique de l'invention, la phase gazeuse peut être un gaz neutre,
un gaz comburant ou bien un gaz combustible.
[0012] L'invention a également pour objet un dispositif de préparation d'un produit fluide
selon l'invention comprenant un moyen de préparation d'une mousse stable par incorporation
d'une phase gazeuse dans une phase liquide additionnée de produits émulsifiants et
stabilisants et un moyen de dispersion homogène des particules de matière combustible
à l'intérieur de la mousse ainsi préparée.
[0013] Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux le moyen de dispersion homogène
des particules solides dans la mousse comprend un mélangeur à double vis comportant,
à l'intérieur d'un fourreau cylindrique allongé, un agitateur en forme de ruban hélicoïdal
entrainé en rotation autour de l'axe dans un sens déterminant l'avancement de l'amont
vers l'aval et sur la périphérie du fourreau de la mousse introduite par un orifice
placé à l'extrémité amont, le ruban hélicoidal entourant un espace libre axial dans
la partie amont duquel pénètre un doseur à vis pour l'introduction d'un débit déterminé
de particules solides.
[0014] Dans une application particulière, l'invention concerne également un procédé d'introduction
dans une chambre de réaction d'une matière combustible solide finement pulvérisée
et dispersée de façon homogène dans une mousse stable dans laquelle la phase liquide
est constituée uniquement par les pellicules reliant entre elles les particules solides
et limitant des bulles gazeuses qui occupent les espaces entre les particules, ladite
mousse étant ensuite mise en circulation dans une conduite d'alimentation de la chambre
de réaction.
[0015] Pour préparer le produit fluide selon l'invention, de préférence, on réalise tout
d'abord la mousse par brassage énergique de la phase liquide en présence de la phase
gazeuse et l'on disperse ensuite les particules solides dans la mousse ainsi préparée,
celle-ci pouvant être stockée à l'avance pour une utilisation ultérieure.
[0016] Selon une caractéristique avantageuse, avant son introduction dans la chambre, le
produit fluide peut être soumis à une augmentation de pression conduisant à un accroissement
de la proportion de matière solide par unité de volume, jusqu'à une pression inférieure
à la pression limite à partir de laquelle le volume du produit comprimé reste constant.
[0017] La description suivante d'un mode de réalisation particulier donné à titre d'exemple
et représenté sur les dessins annexés, permettra de mieux comprendre l'invention.
La figure 1 est un schéma représentant à grande échelle un échantillon du produit.
La figure 2 est un schéma du produit après compression jusqu'à la pression limite.
La figure 3 représente schématiquement une installation de préparation et d'utilisation
du produit.
La figure 4 représente schématiquement un autre exemple d'installation de préparation
et d'utilisation du produit.
[0018] Sur la figure 1 on a représenté schématiquement un échantillon du produit 1 qui est
constitué d'une mousse formée de bulles 11 limitées par des particules de liquide
12 en forme de ménisque et à l'intérieur de laquelle sont dispersées de façon homogène
des particules solides 13 reliée entre elles par les pellicules liquides 12. Sur le
dessin les particules solides 13 ont été symbolisées par des sphères mais peuvent
évidemment avoir des formes quelconques. La largeur moyenne des grains est de l'ordre
de 50 microns mais peut même descendre au-dessous de 20 microns. Les bulles gazeuses
11 peuvent avoir des dimensions de l'ordre d'un millimètre mais peuvent également
être plus petites, l'utilisation de bulles fines permettant d'augmenter la proportion
de particules solides incorporées dans la mousse.
[0019] On voit que, dans un tel produit, la phase liquide est constituée uniquement par
les pellicules 12 de liaison entre les particules 13 et que, par conséquent, la proportion
en poids du liquide dans le produit peut être très réduite. Cependant, étant donné
que les particules sont éloignées les unes des autres par les bulles, le mélange est
pompable et peut être véhiculé à l'intérieur de conduites par tout moyen connu et
il se comporte comme un fluide compressible.
[0020] Sur la figure 3, on a donné à titre d'exemple un schéma de préparation d'un tel produit.
La phase liquide, par exemple de l'eau, est introduite dans un bac 2 dans lequel elle
est brassée énergiquement avec un produit épaississant 21, introduit par un dispositif
de dosage et qui permet de réaliser une sorte de gel 20. Celui-ci est alors conduit
dans un deuxième bac 23 dans lequel on introduit également de l'eau par une entrée
24 et un produit émulsifiant du genre tensio actif par une conduite 25. L'ensemble
est brassé énergiquement jusqu'à ce que toute la phase liquide soit émulsionnée avec
le gaz présent dans l'enceinte.
[0021] La mousse 10 ainsi réalisée est dirigée vers un troisième bac 4 dans lequel sont
déversées les particules solides 13 au moyen d'une trémie doseuse 44. L'ensemble est
brassé énergiquement pour disperser les particules solides de façon homogène à l'intérieur
du produit 1 qui se présente alors schématiquement sous la forme représentée sur la
figure 1.
[0022] Le produit épaississant 21 introduit dans le bac 2 permet de stabiliser l'émulsion
en supprimant les ruptures spontanées des pellicules de liquide assurant le cloisonnement
de la mousse et assure ainsi le maintien en suspension des particules solides. On
peut utiliser des produits solubles hygroscopiques non volatils comme, par exemple,
la carboxyméthylcellulose, le glycérol, le dodécane, ou bien le polyvinylalcool.
[0023] Le produit émulsifiant 25 est un tensio-actif qui permet d'émulsionner le gaz dans
l'eau. On peut utiliser un alkylarylsulfonate ou bien un autre agent moussant connu,
par exemple un acide gras saponifié, une amine, de l'ammonium quaternaire, un alkylpolyethoxyetherphosphate
etc ...
[0024] A titre d'exemple, on a réalisé un produit dans lequel la phase liquide préparée
avant l'incorporation du gaz contenait 1% de tensio-actif et 0,2% de stabilisant.
[0025] Etant donné que l'écartement des particules solides assurant la fluidité du produit
est obtenu par la présence de bulles gazeuses de poids négligeable, on peut en effet
incorporer dans le produit une proportion très importante en poids de phase solide
sans être obligé d'associer des particules de granulométries différentes.
[0026] C'est ainsi que l'on a pu préparer un produit fluide contenant 75 % en poids de charbon
pulvérisé dont les particules étaient à 80 % d'un diamètre inférieur à 80 microns.
[0027] Il faut remarquer d'autre part que, sous forme de bulles gazeuses, la présence d'air
dans le mélangeur, même en proportion importante, n'est pas dangereuse, puisque les
particules de charbon sont enrobées dans les pellicules liquides limitant les bulles
et que celles-ci diminuent les risques d'oxydation des particules pouvant provoquer
une élévation de température.
[0028] Pour utiliser la mousse, on peut la mettre en circulation au moyen d'une pompe 27
dans un circuit fermé 28 sur lequel la mousse nécessaire est prélevée par des pompes
doseuses 29. On peut aussi mettre le circuit 28 sous pression et remplacer les pompes
doseuses par de simples vannes d'admission permettant par exemple d'alimenter les
brûleurs d'une chambre de réaction 6.
[0029] En effet, selon une caractéristique avantageuse, le produit fluide constitué par
la mousse stabilisée peut subir une augmentation de pression qui détermine une diminution
de la dimension des bulles et le rapprochement des particules et par conséquent une
augmentation de la densité du produit.
[0030] Lorsque le produit est à la pression atmosphérique, les particules de charbon, dispersées
au hasard dans la mousse sont pratiquement sans contact entre elles. Le mélange est
alors aisément pompable.
[0031] Si l'on augmente la pression P appliquée sur le produit, les particules se rapprochent
les unes des autres, les bulles diminuant de diamètre. Cependant, le produit reste
pompable tant que les particules restent suffisamment écartées les unes des autres.
[0032] Il existe donc une pression limite à partir de laquelle, comme on l'a représenté
sur la figure 2, les particules de charbon s'arrangent suivant un empilement compact.
Dans ce cas, le mélange n'est plus pompable, les frottements entre les particules
s'opposant à leurs mouvements.
[0033] Il en résulte que l'accroissement de pression appliqué au produit fluide doit rester
inférieur à la limite à partir de laquelle le volume spécifique du produit ne diminue
plus lorsqu'on augmente la pression.
[0034] Cette limite dépend de la concentration en particules solides et peut être déterminée
soit empiriquement, par une série d'essais, soit par le calcul.
[0035] On sait par exemple qu'un empilement compact de répartition granulométrique unimodale
comportant 80 % de particules de dimension inférieure à 80 microns correspond à une
porosité de 0,4 environ. Cela signifie que, dans un empilement compact, le volume
occupé par les particules solides est de 60 Z de l'ensemble.
[0036] Par ailleurs, on a pu déterminer expérimentalement que, pour une proportion de particules
solides de 75% en poids, un kilogramme de produit occupe un volume d'environ deux
litres. En assimilant le gaz à un gaz parfait et en appliquant la loi de Mariotte,
on peut donc, à partir de ces données, déterminer, en partant de la pression atmosphérique,
l'augmentation de pression limite à partir de laquelle le volume occupé par une masse
déterminée de produit ne varie plus. Par exemple, dans le cas d'un produit à base
de charbon, d'air et d'eau et contenant 75% de charbon en poids la pression limite
est de l'ordre de 9 bars. On veillera donc, dans le circuit d'utilisation 27, 28 et
29, à ne pas atteindre cette pression pour laquelle on déterminerait l'obstruction
définitive des conduites.
[0037] Cette pression peut se révéler trop faible pour l'alimentation d'un réacteur de gazéification.
Cependant, elle a été calculée pour un produit préparé à la pression atmosphérique
et à la température ambiante. Or on peut montrer que si le produit est préparé à une
pression absolue supérieure à la pression atmosphérique, par exemple de 5 bars, la
pression limite peut atteindre 45 bars. D'autre part, la pression limite est fonction
également du rapport entre la température d'utilisation et la température de préparation.
Ainsi, dans le cas où le produit est préparé à 20 °C, on peut augmenter de 10% la
pression limite si, au moment de l'utilisation la température est portée à 50 °C dans
la mesure évidemment, où la mousse reste stable à une telle température.
[0038] Sur la figure 4, on a représenté à titre d'exemple une installation de préparation
sous pression d'un produit fluide à base de charbon, d'air et d'eau.
[0039] La solution aqueuse préparée, comme dans le cas de la figure 3, par mélange de l'eau
avec un épaississant puis un émulsifiant, est amenée par une pompe 31 dans un dispositif
3 de préparation de la mousse constitué d'un tube au milieu duquel est placé un venturi
30. L'air est insufflé par un compresseur 32 dans le venturi et s'incorpore ainsi
à la solution aqueuse pour former une mousse qui est dirigé vers le mélangeur 4. Celui-ci,
qui peut comprendre plusieurs parties en ligne, est constitué essentiellement par
un agitateur en forme de ruban hélicoîdal 41 entrainé en rotation autour de son axe
par un moteur 42 à l'intérieur d'un fourreau cylindrique 4 muni d'un orifice 43 d'introduction
de la mousse, placé à l'extrémité amont dans le sens de circulation du produit résultant
de la rotation du ruban hélicoidal 41. Ce dernier limite d'autre part un espace axial
libre dans lequel pénètre un doseur à vis de type connu, comprenant une trémie munie
à sa base d'une vis entrainée en rotation autour de son axe et qui se prolonge dans
un tube 45 débouchant dans l'espace libre délimité par le ruban hélicoïdal 41 dans
l'axe du fourreau 4.
[0040] De la sorte, la mousse préparée dans le dispositif 3 et introduite par l'orifice
43 dans le fourreau 4 est entrainée vers l'aval le long de la périphérie interne du
fourreau par la rotation du ruban 41 et prend en charge le charbon finement divisé,
déversé dans la trémie 44 et qui s'incorpore donc à l'intérieur de la mousse avec
un débit réglé par la rotation de la vis. On peut ainsi obtenir une dispersion parfaitement
homogène des particules solides à l'intérieur de la mousse.
[0041] Un tel mélangeur peut fonctionner à une pression faible inférieure à la pression
limite, par exemple de trois à six bars et alimenter ainsi une cuve principale 5 maintenue
à la pression voulue.
[0042] Le produit ainsi préparé peut donc être stocké à l'avance dans une cuve maintenue
sous une pression faible.
[0043] Si le produit doit être injecté dans le réacteur sous une pression plus forte, il
est intéressant de passer par l'intermédiaire d'une cuve tampon 51 se trouvant sous
une pression supérieure à la pression d'utilisation, par exemple dix bars. La cuve
tampon 5I est alimentée à partir de la cuve principale 5 par une pompe volumétrique
munie d'un dispositif de gavage. En effet, la proportion importante de gaz contenu
dans le produit stocké dans la cuve 5 pourrait entrainer un refoulement discontinu
et aléatoire. Le dispositif de gavage pourrait être constitué, de façon très simple
par une vis d'archimède placée dans le fond de la cuve de stockage 5 et alimentant
une pompe volumétrique 52.
[0044] A partir de la cuve tampon 51, il est possible d'introduire le produit fluide directement
dans le réacteur 6 au moyen d'une conduite d'alimentation 61 munie d'une vanne de
laminage 62 assurant la détente du produit jusqu'à la pression voulue.
[0045] Si la cuve tampon 51 se trouve à une pression supérieure à la pression d'utilisation,
la détente du gaz comprimé contenu dans les bulles au moment de l'injection dans le
réacteur favorise la pulvérisation du produit fluide et disperse très efficacement
les particules de charbon dans l'enceinte du réacteur. Compte tenu de la finesse des
particules qui peut être atteinte grâce au procédé selon l'invention, on obtient une
véritable atomisation de la matière combustible dans le réacteur.
[0046] D'ailleurs, d'une façon générale, la possibilité d'utiliser, grâce à l'invention,
du charbon de granulométrie particulièrement fine représente un avantage important,
la valorisation du combustible étant d'autant plus efficace que sa granulométrie est
fine puisque le temps nécessaire à la réaction est fonction de la dimension des grains.
[0047] On notera aussi que la constitution triphasique du produit, à forte proportion de
gaz, diminue les probabilités de chocs des particules contre les parois, puisque les
particules sont maintenues à l'intérieur des bulles constituant la mousse et par conséquent
diminuent l'erosion des organes d'injection.
[0048] Par ailleurs, la possibilité de fabriquer à l'avance le produit sous une forme stable,
stockable et directement utilisable est un avantage important car elle permet de séparer
l'installation de fabrication du produit des utilisateurs, ceux-ci n'ayant à prévoir
que les dispositifs de mise sous pression et d'injection dans le réacteur d'un produit
fluide déjà préparé.
[0049] En outre, pour une même teneur en poids de charge solide, l'utilisation d'un produit
sous forme de mousse diminue la perte de charge dans les conduites de transport. Il
pourrait donc être intéressant de préparer le produit combustible en un endroit éventuellement
très éloigné du lieu d'utilisation, par exemple près d'un lieu de production ou d'importation
de charbon et de véhiculer le produit mousseux dans une conduite jusqu'à l'installation
de combustion qui pourrait même être distante de plusieurs centaines de km. Grâce
à la faible perte de charge, la consommation d'énergie pour le transport serait réduite.
[0050] A titre d'exemple on a comparé, pour différents débits massiques, les pertes de charge
résultant du transport dans une même conduite d'un produit fluide selon l'invention
et d'un mélange classique charbon-eau contenant la même proportion de charbon (constitué
à 80 % de particules de diamètre inférieur à 80 microns).
[0051] Dans cet exemple, le produit selon l'invention avait la composition (en poids) suivante
:

[0052] la perte de charge augmente assez peu avec le débit massique puisque, dans une conduite
de diamètre de 25,5 mm, elle varie de 0,12 à 0,20 Bar/m lorsque le débit passe de
0,10 à 0,25 kg/s.
[0053] En revanche, pour un mélange charbon-eau classique contenant 70 % de particules de
charbon, la perte de charge augmente très rapidement avec le débit et passe de 0,20
à 1,10 Bar/m pour les mêmes débits.
[0054] Cette réduction de perte de charge permet donc de transporter sur une longue distance
un produit très concentré directement utilisable dans le réacteur.
[0055] Bien entendu, les dispositions qui viennent d'être décrites, n'ont été données qu'à
titre d'exemple et l'on pourrait utiliser d'autres appareils permettant de réaliser
une mousse et d'y incorporer des particules solides.
[0056] Par ailleurs, si l'on a décrit le produit dans le cas d'un mélange charbon eau air,
il est bien évident que l'on pourrait utiliser un combustible solide différent avec
une phase liquide et une phase gazeuse d'autre nature. On notera que, généralement,
la proportion de phase liquide doit être aussi faible que possible puisque l'utilisation
d'eau diminue le rendement énergétique et qu'un liquide combustible est plus onéreux.
En revanche, la phase gazeuse est généralement utile à la réaction et l'on pourrait
par exemple utiliser comme phase gazeuse soit un gaz comburant soit un gaz combustible.
1. Produit fluide à vocation énergétique contenant une matière combustible solide
finement divisée mise en suspension dans au moins une phase liquide, et susceptible
d'être mis en circulation dans une conduite d'alimentation d'une chambre de traitement,
caractérisé par le fait que les particules solides (13) sont dispersées de façon homogène
à l'intérieur d'une mousse stable réalisée par mélange d'une phase gazeuse avec la
phase liquide additionnée de produits stabilisants et émulsifiants, et que la phase
liquide est constituée uniquement par de fines pellicules (12) reliant entre elles
les particules solides (13) et limitant des bulles gazeuses (11) qui occupent les
espaces entre les particules solides (13).
2. Produit fluide énergétique selon revendication 1, caractérisé par le fait que la
proportion en poids de phase solide peut atteindre au moins 75 %.
3. Produit fluide énergétique selon l'une des revendications 1, ou 2, caractérisé
par le fait que la matière combustible solide est un charbon- pulvérisé.
4. Produit fluide énergétique selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisé par
le fait que la phase gazeuse est un gaz comburant.
5. Produit fluide énergétique selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé par
le fait que la phase gazeuse est un gaz combustible.
6. Produit fluide énergétique selon la revendication 1, caractérisé par le fait que
le produit stabilisant est une carboxyméthylcellulose et le produit émulsifiant un
tensio-actif du genre alkylarylsulfonate.
7. Dispositif de préparation d'un produit fluide contenant une forte proportion de
matière combustible solide finement divisée, caractérisé par le fait qu'il comprend
un moyen (2,3) de préparation d'une mousse stable par incorporation d'une phase gazeuse
dans une phase liquide additionnée de produits émulsifiants et stabilisants et un
moyen (4) de dispersion homogène des particules de matière combustible à l'intérieur
de la mousse ainsi préparée.
8. Dispositif de préparation d'un produit fluide selon la revendication 7 caractérisé
par le fait que le moyen (4) de dispersion des particules solides dans la mousse comprend
un mélangeur à double vis comportant, à l'intérieur d'un fourreau cylindrique allongé
(40) un agitateur (41) en forme de ruban hélicoïdal entrainé en rotation autour de
l'axe dans un sens déterminant l'avancement de l'amont vers l'aval, sur la périphérie
du fourreau (40) de la mousse introduite par un orifice (43) placé à l'extrémité amont,
le ruban hélicoïdal (41) entourant un espace libre axial dans la partie amont duquel
pénètre un doseur à vis (45) pour l'introduction d'un débit déterminé de particules
solides.
9. Procédé d'alimentation d'une chambre de réaction (6) par une matière combustible
solide finement divisée mise en suspension dans au moins une phase liquide pour former
un produit fluide susceptible d'être mis en circulation dans une conduite d'alimentation
(61) débouchant dans la chambre de réaction (6), caractérisé par le fait que, l'on
disperse de façon homogène les particules (13) de matière solide dans une mousse stable
(1) réalisée par mélange d'une phase gazeuse avec la phase liquide additionnée d'un
produit stabilisant et d'un produit émulsifiant et ne contenant que la quantité de
phase liquide nécessaire à la formation des pellicules (12) reliant entre elles les
particules solides (13) et limitant des bulles gazeuses (11) occupant les espaces
entre les particules (13), ladite mousse (1) étant ensuite mise en circulation dans
la conduite d'alimentation de la chambre de réaction.
10. Procédé selon la revendication 9 d'alimentation en matière combustible caractérisé
par le fait que l'on réalise tout d'abord une mousse par brassage énergique de la
phase liquide avec la phase gazeuse et que l'on disperse ensuite les particules solides
dans la mousse ainsi préparée, celle-ci pouvant être stockée à l'avance pour une utilisation
ultérieure.
11. Procédé selon l'une des revendications 9 et 10 d'alimentation en matière combustible
d'une chambre de réaction 6, caractérisé par le fait qu'avant son introduction dans
la chambre (6), le produit fluide (1) est soumis à une augmentation de pression susceptible
d'augmenter la proportion de matière solide (13) par unité de volume jusqu'à une pression
inférieure à la pression limite à partir de laquelle le volume du produit comprimé
reste constant.
12. Procédé selon l'une des revendications 9, 10, 11, d'alimentation d'une chambre
de réaction (6) en matière combustible, caractérisé par le fait que l'on prépare le
produit fluide en un endroit éloigné du lieu d'utilisation, la chambre de réaction
étant reliée au dispositif de préparation par un circuit d'alimentation de grande
longueur.