[0001] La présente invention est relative à un procédé et à un dispositif de traitement
électrochimique en statique ou au défilé de la surface de produits métalliques de
forme allongée tels que barres, ronds, profilés, bandes, fils, etc...
[0002] Elle concerne plus particulièrement l'anodisation de métaux et alliages à base d'aluminium,
de magnésium et de titane.
[0003] Il est connu, en métallurgie, de procéder sur certains produits métalliques à un
traitement destiné à modifier leur état de surface et cela dans le but de conférer
à cette dernière des propriétés différentes de celles du substrat, que ce soit du
point de vue tenue à la corrosion, résistance mécanique, aptitude au revêtement, aspect
esthétique ou autre.
[0004] Ce traitement peut être effectué notamment par la voie électrochimique qui consiste
à plonger le produit dans une solution d'électrolyte et à le soumettre simultanément
à l'action d'un courant électrique de manière a développer à sa surface des zones
chargées différemment tels que des zones anodiques de charge positive et des zones
cathodiques de charge négative. Sous l'action chimique de l'éleetro- lyte et électrique
des zones, il y a transformation, à la surface du produit, du métal du substrat en
un nouveau composé et/ou , dépôt. sur cette surface d'un corps issu de la solution.
[0005] C'est ainsi, par exemple, qu'on réalise la protection de l'aluminium contre les agents
atmosphériques par un traitement dit "d'anodisation" qui consiste en une immersion
du produit dans un oxacide tel que l'acide sulfurique et en un développement d'une
zone anodique de sorte qu'il se forme à la surface du produit, sous l'action combinée
de ces deux moyens, une couche d'oxyde artificielle ayant une meilleure tenue à la
corrosion que la couche d'oxyde naturel.
[0006] De même, on peut procéder à la coloration de certains produits pour en améliorer
l'effet esthétique en les plongeant dans une solution d'un sel métallique et en développant
une zone cathodique de manière à provoquer le dépôt d'un corps coloré à partir de
la solution d'électrolyte.
[0007] Dans le domaine du traitement, comme dans la plupart des autres techniques d'ailleurs,
se pose de façon toujours plus vive le problème de la concurrence entre les fabricants
de produits et, par suite, la nécessité d'obtenir des prix de revient toujours plus
bas. Cet impératif a conduit l'homme de l'art à améliorer sans cesse ses techniques
et notamment la capacité de production horaire des unités de traitement sans nuire
pour autant à la qualité desproduits et sans augmenter dans la même proportion les
frais d'investissement et de fonctionnement des installations.
[0008] Or, les frais d'investissement sont notamment liés aux dimensions des appareils et
ceux de fonctionnement dépendent principalement des consommations de courant électrique
par unité de surface traitée, des dépenses de main d'oeuvre et de la vitesse de traitement.
[0009] C'est donc vers la réduction de ces frais que porteront les efforts de l'homme de
l'art.
[0010] Pour ni eux situer le problème, rappelons que les procédés de traitement électrochimiques
sont de façon classique réalisés dans des dispositifs comprenant un ou plusieurs bacs
de forme allongée suivant la verticale ou l'horizontale, remplis d'électrolyte, dans
lesquels on immerge le produit en le fixant, s'il s'agit d'un procédé en statique
ou, au contraire, en lui permettant de se déplacer le long des bacs et en le guidant,
dans le cas d'un procédé au défilé.
[0011] Ce ou ces bacs sont regroupés sous le nom de cellule et cette cellule est généralement
équipée sur ses parois latérales d'une ou de plusieurs électrodes qui plongent dans
l'électrolyte sans avoir de contact mécanique avec le produit à traiter et sont reliées
à l'un des pôles du générateur. Quant à l'autre pôle, deux modes principaux de liaison
sont pratiqués actuellement.
[0012] Suivant le premier mode, la liaison s'effectue directement par contact mécanique
sur le produit par l'intermédiaire de moyens qui diffèrent suivant qu'il s'agit d'un
procédé en statique ou au défilé.
[0013] Dans le premier cas, le moyen est constitué par un dispositif de serrage soit par
vis, par mors ou par étriers, relié au générateur par des câbles souples et qui vient
s'appliquer à l'une des extrémités du produit à traiter. Pour que cette liaison soit
efficace, il faut que l'aire de contact entre le produit et le dispositif soit suffisamment
grande et cela d'autant plus que l'intensité du courant à admettre est élevée. Mais,
il est évident que, dans ces conditions, la surface emprisonnée par le dispositif
ne pourra pas subir l'action conjuguée de l'électrolyte et du courant électrique,
de sorte que cette surface ne sera pas traitée et qu'il faudra donc la rebuter pour
obtenir un produit traité de façon homogène. De ce fait, on diminue le rendement matière
du procédé et ce d'autant plus que les intensités de courant utilisées sont élevées.
[0014] De plus, avec un tel mode de liaison, chaque opération de traitement s'accompagne
d'opérations de montage et de démontage du dispositif de serrage sur le produit, ce
qui augmente les frais de main d'oeuvre et diminue la vitesse de traitement, et contribue
donc à une élévation du prix de revient. Cet inconvénient peut être atténué par l'automatisation
de tels dispositifs, mais moyennant un investissement coûteux qui, finalement, grèvera
aussi le prix de revient des produits traités.
[0015] Dans le cas d'un procédé au défilé, le moyen de liaison par contact mécanique doit
permettre un libre déplacement du produit a travers la solution d'électrolyte. On
a donc recours à des dispositifs d'amenée directe de courant à frottement ou par rouleaux
tournants. Mais, en raison des vitesses de translation du produit relativement importantes
qu'il faut atteindre pour rendre le procédé intéressant, ces dispositifs conduisent
souvent à la formation d'arcs électriques ou d'étincelles qui modifient localement
la surface des produits et nuisent par la suite à l'homogénéité du traitement électrochimique.
[0016] Ce premier mode de liaison par contact mécanique sur le produit s'accommode très
bien de l'utilisation d'un seul bac d'électrolyte. Il en va différemment dans le deuxième
mode de liaison où le raccordement électrique de chacun des pôles du générateur s'effectue
de la même manière par l'intermédiaire d'électrodes et d'un volume d'électrolyte et
où on utilise deux bacs distincts : un bac de traitement proprement dit et un bac
dit de prise de courant liquide à l'intérieur desquels est placé le produit à traiter.
[0017] Ces deux bacs sont généralement contigus et s'allongent dans la même direction, le
second étant souvent plus court que le premier. Pratiquement, ces deux bacs peuvent
être réalisés à partir d'une cellule, que l'on partage en deux compartiments au moyen
d'une cloison transversale.
[0018] Avec un tel mode de liaison, le circuit électrique mis en oeuvre peut être illustré
en prenant l'exemple d'un procédé d'anodisation en courant continu. On y trouve successivement
les électrodes de la prise de courant liquide reliées au pôle positif du générateur,
la couche d'électrolyte séparant ces électrodes de la surface du produit placé dans
la prise qui contribue à développer une zone cathodique au voisinage du produite la
longueur du produit comprise entre cette zone et la zone anodique située dans le bac
de traitement, la couche d'électrolyte qui sépare cette dernière zone des électrodes
reliées au pôle négatif du générateur.
[0019] Un tel mode de liaison constitue une amélioration importante par rapport à la liaison
directe par contact mécanique car elle évite en statique toutes les opérations de
montage et de démontage des dispositifs de serrage et, au défilé, les problèmes d'arcage
ou d'étincelle. Toutefois, il ne résout pas le problème d'hétérogénéité de traitement
car la partie du produit située dans la prise de courant liquide se trouve toujours
dans une zone de polarité opposée à celle nécessaire au traitement et ne peut donc
subir ce traitement. Cette partie doit donc être rebutée et recyclée tout comme dans
la liaison par contact.
[0020] Un tel mode de liaison peut aussi être appliqué dans un procédé de traitement au
défilé ainsi que l'enseigne d'ailleurs la demande de brevet japonais publiée sous
le n° 52 59037.
[0021] En effet, dans cette demande, une bande de métal est anodisée en continu dans une
cellule présentant une cloison non plus transversale mais longitudinale, de manière
à avoir une chambre anodique et une chambre cathodique qui s'allongent dans le sens
de translation du produit.
[0022] Il est évident que,avec un tel dispositif, toute la partie de la bande située dans
la zone cathodique doit être ici encore rebutée pour obtenir un produit traité de
façon homogène, ce qui entraîne une perte de matière encore plus importante que dans
le cas du procédé en statique.
[0023] Mais , ce ne sont pas là les seuls inconvénients de ce mode de liaison car en se
heurte également à des problèmes de pertes électriques dans l'électrolyte.
[0024] On sait, en effet, que le courant électrique emprunte de préférence les circuits
de moindre résistance. Si l'étanchéité n'est pas-parfaite entre le compartiment de
prise de courant et le compartiment de traitement, il aura tendance au cours du traitement
à s'écouler à travers l'électrolyte plutôt que de passer par le produit. De ce fait,
il servira simplement à chauffer l'électrolyte par effet Joule et ne participera pas
au traitement proprement dit, d'où une diminution du rendement électrique de l'installation.
[0025] Certes, ce problème d'étanchéité peut être résolu en écartant les bacs l'un de l'autre,
mais alors, d'une part on atteint des dimensions d'installation prohibitives, d'autre
part si on opère en statique, on accroît d'autant la longueur du produit non traité.
[0026] Force est donc d'utiliser des bacs contigus et d'équiper les parois de séparation
de moyens d'étanchéité convenables. Ceci est d'autant plus compliqué que ces moyens
doivent être adaptés à chaque type de profil du produit traité et que, dans un procédé
au défilé, ils doivent pouvoir supporter sans dommage le frottement occasionné par
le passage du produit.
[0027] Afin d'éviter un traitement hétérogène, il a été proposé, dans un procédé au défilé,
avec prise de courant liquide, d'utiliser des cellules comportant une succession de
compartiments anodiques et cathodiques à travers lesquels passe le produit. Mais on
se heurte ici encore au problème des pertes électriques dans l'électrolyte. En outre,
on observe dans de telles cellules que la couche d'oxyde formée, par exemple au cours
d'une anodisation dans le compartiment anodique, subit des détériorations ou'"claquages"
si la quantité de courant admise dans le compartiment cathodique dépasse une certaine
valeur. Ainsi, en présence d'un électrolyte tel que l'acide sulfurique, ces claquages
se produisent dès qu'on dépasse environ 150 coulombs/cm
2 .
[0028] En conséquence, pour limiter ce courant, on est obligé de multiplier le nombre de
compartiments- et ce d'autant plus que la couche d'oxyde souhaitée est épaisse. Il
faut, par exemple pour une anodisation du type 15, mettre au moins 30 compartiments
de 0,5 m de longueur chacun, ce qui conduit à un dimensionnement excessif de la cellule.
[0029] En conclusion, dans les procédés et dispositifs de l'art antérieur, se posent les
problèmes d'hétérogénéité de traitement qui sont la cause de pertes de produits, de
dimensionnement excessif des cellules dans certains cas, des pertes de temps et des
frais de main d'oeuvre consécutifs aux opérations de montage et de démontage dans
les dispositifs à prise de courant par contact mécanique, de contraintes au niveau
des densités de courant dans les compartiments cathodiques et de fuites de courant
électrique dans l'électrolyte ; autant d'inconvénients qui se traduisent par une augmentation
du prix de revient.
[0030] Les solutions apportées, comme la multiplication des compartiments, les zones d'étanchéité
plus ou moins sophistiquées ne sont pas entièrement satisfaisantes en raison des frais
d'investissement qu'ils entraînent.
[0031] C'est pourquoi, la demanderesse, soucieuse d'apporter sa contribution aux problèmes
posés par le traitement électrochimique de produits métalliques, a conçu et réalisé
la présente invention dans le but de réduire le prix de revient en permettant un traitement
homogène et sans claquages du produit sur toute sa surface, en limitant les problèmes
d'étanchéité électrique et les pertes de courant qui en découlent et en mettant en
oeuvre une cellule dont la longueur est sensiblement égale à celle du produit, dans
le cas d'un traitement en statique.
[0032] Cette invention concerne d'abord un procédé de traitement électrochimique en statique
ou au défilé de la surface de produits métalliques de forme allongée, dans lequel
on immerge le produit dans un même volume d'électrolyte et on fait passer un courant
électrique en son sein par l'intermédiaire, dudit électrolyte pour développer sur
ledit produit simultanément au moins une zone essentiellement cathodique et une zone
essentiellement anodique. Ce procédé est caractérisé en ce que lesdites zones sont
déplacées simultanément tout le long du produit en restant séparées les unes des autres.
[0033] On retrouve donc dans ce procédé le mode de liaison au générateur par prise de courant
liquide puisqu'on fait passer le courant électrique au sein du procuit par l'intermédiaire
de l'électrolyte pour développer les zones anodiques et cathodiques nécessaires à
la réalisation du traitement.
[0034] Toutefois, ce procédé possède également la particularité de présenter des zones essentiellement
anodiques et cathodiques établies dans un même volume d'électrolyte.
[0035] On a pu voir dans l'exposé des procédés traditionnels que, dans le cas d'une prise
de courant liquide, les zones cathodiques et anodiques étaient toujours placées dans
deux bacs différents ou dans deux compartiments d'une même cellule séparés par une
cloison étanche, ce qui impliquait deux masses distinctes d'électrolyte. Dans la présente
invention, il y a une seule et même masse au sein de laquelle se développent simultanément
les deux zones de polarités différentes.
[0036] De ce fait, on simplifie beaucoup la structure de la cellule puisqu'elle devient
mono-compartiment.
[0037] Une caractéristique du procédé consiste à avoir des zones qui s'allongent parallèlement
à l'axe du produit à traiter sur une certaine longueur, mais sont séparées, c'est-à-dire
qu'elles ne sont pas adjacentes et qu'il y a une portion de produit située entre les
deux zones, qui n'est ni essentiellement cathodique ni essentiellement anodique. Ceci
permet de diminuer les pertes de courant par l'électrolyte.
[0038] L'espace entre deux zones ne peut être fixé à priori car il dépend des paramètres
de marche de l'opération de traitement. Mais il est déterminé de façon à avoir une
perte de courant réduite par rapport au courant de traitement.
[0039] Quant à la longueur des zones elles-mêmes, elles doivent répondre à l'impératif qu'on
ne peut dépasser une certaine quantité de courant par unité ce surface du procuit
à traiter, notamment dans les zones cathodiques, si on veut éviter des claquages de
la couche d'oxyde dans le cas d'une anodisation par exemple. Mais, on est aussi lié
à la productivité souhaitée de la cellule qui, elle, dans le cas de l'anodisation,
dépend de la quantité de courant admise dans la zone anodique et, par suite, de sa
longueur.
[0040] La recherche d'un compromis s'impose donc ici aussi, qui peut s'obtenir en prenant
par exemple des zones anodique et cathodique de longueur différente.
[0041] Une autre originalité du procédé selon l'invention consiste dans le fait qu'on déplace
les zones simultanément tout le long du produit. Ce déplacement, ou balayage, se fait
simultanément de façon que, au cours d'une opération, les zones gardent leur longueur
initiale et demeurent espacées suivant le même intervalle. Le déplacement est effectué
toutle long du produit, c'est-à-dire que chaque portion de ce dernier, même dans un
procédé en statique, qu'elle soit située en bout ou au milieu de la longueur contenue
dans la cellule, se trouve placée au moins une fois dans le temps dans une zone essentiellement
anodique puis dans une zone essentiellement cathodique ou inversement.
[0042] Ainsi, toute la surface du produit est-elle traitée anodiquement par exemple dans
une opération d'anodisation ou de gravure ou ca- thodiquement par exemple dans une
opération de coloration, il n'y a donc pas d'hétérogénéité de traitement d'un point
à l'autre du produit et, par suite, l'opération n'entraînera pas ultérieurement de
perte de matière.
[0043] De plus, ce balayage peut se faire avec une vitesse convenable pour admettre au passage
d'une zone une quantité de courant par unité de surface déterminée qui ne dépasse
pas par exemple pour l'anodisation, la quantité critique de courant de claquage. Toutefois,
un seul passage peut s'avérer insuffisant pour admettre la quantité de courant nécessaire
au traitement. C'est pourquoi, ce balayage est effectué aussi de façon cyclique, c'est-à-dire
que, au cours d'une opération, une zone anodique par exemple qui a parcouru toute
la longueur de produit contenu dans la cellule parcourt à nouveau une ou plusieurs
fois toute cette même longueur et, de même, pour les autres zones et espacements.
Chaque balayage d'un bout à l'autre constitue un cycle et ce cycle est donc répété
n fois dans le temps.
[0044] La vitesse de balayage au cours des n cycles peut être constante ou variable suivant
le problème à résoudre. On oeut donc établir une périodicité régulière ou non.
[0045] Il est aussi possible d'établir un régime de traitement dans lequel chaque cycle
ou groupe de cycle est différent du cycle suivant et du groupe de cycles suivants
soit par la longueur des zones ou des espacements entre zones, soit par la disposition
réciproque des zones. Ainsi, on peut avoir au cours d'un cycle ou d'un groupe de cycles,
des zones anodiques et cathodiques de même longueur puis, au cours d'un autre cycle
ou d'un autre groupe de cycles, des zones ou des espacements entre zones de longueurs
différentes. Un grand nombre de possibilités basées sur le balayage et la variation
de configuration des états électriques peut ainsi être réalisé sans sortir du cadre
de l'invention.
[0046] Dans le cas du traitement du produit au défilé, la vitesse de déplacement des zones
est supérieure à la vitesse de translation du produit à travers la cellule et d'une
quantité suffisante pour pouvoir bénéficier des avantages du balayage. On choisit
de préférence une vitesse supérieure au double de la vitesse de translation.
[0047] L'invention concerne-également un dispositif particulier de mise en oeuvre du procédé.
[0048] Ce dispositif comprend de manière classique une cellule sous forme allongée ayant
un seul compartiment qui contient une solution d'électrolyte au sein de laquelle est
immergé le produit à traiter, qui est munie sur ses parois longitudinales d'électrodes
plongeant dans ladite solution, disposées au voisinage d'une partie au moins de la
périphérie de la pièce et susceptibles d'être alimentées par l'un des pôles d'un générateur
électrique de manière à créer par passage. d'un courant à travers une fraction du
volume de la solution et sur une portion de la longueur du produit des zones essentiellement
anodiques et cathodiques.
[0049] Mais, il se distingue ces dispositifs de l'art antérieur en ce que les électrodes
forment à chaque instant au moins un ensemble de quatre groupes successifs d'au moins
une électrode par groupe, chaque ensemble comprenant suivant un même sens deux groupes
alimentés par chacun des pôles du générateur, deux groupes non alimentés dont l'un
se situe entre les deux précédents, et l'autre à la suite, que, suivant un certain
programme, au moins une des électrodes placées à l'extrémité de chacun des groupes
change d'état électrique de manière qu'on retrouve sur toute la longueur de la cellule
la même configuration électrique, mais décalée d'au moins une électrode le long de
la cellule, le décalage à l'un des bouts de la cellule étant reporté sur l'autre bout.
[0050] Ainsi, on reproduit dans le dispositif selon l'invention les éléments des dispositifs
habituels, à savoir une cellule à prise de courant liquide, qui permet de contenir
le produit à traiter sur au moins une partie de sa longueur ainsi que la solution
d'électrolyte et dont les parois sont équipées d'une série d'électrodes séparées les
unes des autres, qui peuvent entourer complètement le produit ou simplement s'allonger
parallèlement à l'une ou aux deux grandes faces du produit suivant que l'on désire
effectuer un traitement sur un ou deux côtés du produit. Mais, au lieu d'avoir plusieurs
compartiments, la cellule n'en comporte qu'un seul.
[0051] De plus, pour réaliser le déplacement ou le balayaqe des zones, il est nécessaire
que ces électrodes forment au moins un ensemble de quatre groupes successifs. Chaque
groupe peut comprendre une ou plusieurs électrodes mais, dans chaque ensemble, on
a deux groupes qui sont alimentés par les pôles opposés du générateur. Ces deux groupes
réalisent chacun un circuit électrique formé, d'une part, par les volumes d'électrolyte
situés entre la ou les électrodes de chacun des croupes alimentés et le produit, et
qui constituent les zones anodiques et cathodiques et, d'autre part, la longueur du
produit qui sépare les deux zones.
[0052] Entre ces deux groupes, et à leur suite, sont situés deux groupes d'électrodes qui
ne sont pas alimentés et permettent de séparer les zones polarisées les unes des autres.
Par exemple, si l'on considère une cellule comportant un seul ensemble, on a, suivant
une coupe transversale longitudinale de la cellule, une suite de qroupes 1 - 2 - 3
- 4. A un instant t, les groupes 1 et 3 sont alimentés chacun par l'un des pôles du
générateur, alors que les groupes 2 et 4 ne le sont pas. A l'instant t + 1, les groupes
1 et 3 ne sont plus alimentés et les pôles du générateur alimentent dans le même ordre
les groupes 2 et 4. A l'instant t + 2, les électrodes alimentées sont les mêmes qu'à
l'instant t, mais sous des polarités contraires; de même, à l'instant t + 3, les électrodes
2 et 4 sont alimentées comme à l'instant t + 1, mais en inversant les polarités.
[0053] On réalise un balayage électrique le long de l'ensemble des quatre groupes d'électrodes,
ce qui conduit à un déplacement des zones. Lorsque chaque groupe comporte plusieurs
électrodes, le balayage peut se faire électrode par électrode de manière à réaliser
un glissement électrique et un déplacement des zones non plus par secteur, mais pas
a pas.
[0054] Lorsque la cellule comporte plusieurs ensembles, ce balayage est effectué de manière
à établir un certain synchronisme entre les ensembles et à avoir des états électriques
identiques dans chaque groupe à un instant donné.
[0055] Selon le type de traitement particulier et la producti vité-visée,ce dispositif s'accommode
pour son alimentation électrique d'une ou de plusieurs sources indépendantes contrôlées
en courant et en tension, synchronisées ou non sur la fréquence du réseau et connectées
aux électrodes.
[0056] Le balayage cyclique des connections implique, lors du déplacement des configurations,
la coupure et la remise en alimentation d'un certain nombre d'électrodes selon le
découpage en temps et en nombre d'électrodes prédéterminé par avance.
[0057] Ce rôle est joué par un interrupteur de courant électrique de puissance qu'on choisit
parmi différents systèmes et combinaisons de ceux-ci, tels que des sectionneurs automatiques,
contacteurs pneumatiques ou électromagnétiques, relais de puissance, transistors de
puissance bipolaires, transistors de puissance à effet de champ, thyristors (SCR),
TRIAC, thyristors contrôlés (G.T.O.) ou tout système susceptible d'assurer cette fonction
d'alimentation ou non en courant.
[0058] La commande de ces systèmes d'alimentation est réalisée selon la rapidité et la complexité
des cycles envisagés par divers moyens électriques conduisant à une logique séquentielle.
Parmi ceux-ci, on peut citer des commutateurs électriques rotatifs d'amenée de courant,
des jeux de relais électromagnétiques, des circuits statiques de commutation câblés,
des automates programmables, des systèmes informatiques à base de micro-processeurs
ou minicalculateurs.
[0059] Mais on peut concevoir d'autres dispositifs pour réaliser le procédé selon l'invention.
Ainsi, il est possible d'assurer un déplacement mécanique des électrodes le long de
la cellule par un système de chaîne sans fin par exemple. Dans ce cas, il n'est plus
nécessaire de passer par un programme de connection déconnection électrique, chaque
électrode pouvant garder sa polarité en permanence. De plus, on peut supprimer les
groupes d'électrodes qui servaient à séparer les zones anodiques et cathodiques.
[0060] La présente invention sera mieux comprise à l'aide des figures ci- jointes :
- la figure 1 représente une vue de dessus en coupe transversale d'une cellule de
l'art antérieur à deux compartiments,
- la figure 2 est une vue en coupe longitudinale d'une cellule à multicompartiments
également de l'art antérieur,
- la figure 3 représente une coupe longitudinale d'une cellule selon l'invention,
- la figure 4 donne l'état des connections des électrodes à trois instants successifs
du procédé selon l'invention,
- la figure 5 est un schéma ues états électriques des électrodes au cours d'un cycle
complet.
[0061] Sur la figure 1, on peut voir la coupe transversale vue de dessus d'une cellule de
contour (1) séparée par une cloison (2) en un compartiment cathodique (3) et un compartiment
anodique (4), remplie d'un électrolyte (5) équipée d'une anode (6) et d'une cathode
(7) qui s'étendent pzrallèlement aux deux grandes faces d'un produit à traiter (8).
[0062] Ce produit, qui peut circuler dans une direction perpendiculaire au plan de la figure,
présente deux portions délimitées par l'ouverture étanche (9) pratiquée dans la cloison
(2).
[0063] On peut voir que seule la portion à droite de la cloison est située dans une zone
anodique et peut être anodisée, ce qui entraîne le rebutement de la portion de produit
situé à gauche de la cloison.
[0064] Sur la figure 2, la cellule (10) remplie d'un électrolyte (11) comporte une série
de cloisons (12) formant des compartiments cathodique (13) et anodique (14), équipés
d'anodes (15) et de cathodes (16) dans lesquels sont développées respectivement des
zones cathodiques et anodiques. Le produit (17) circule dans la cellule suivant la
direction (18) et dans un procédé d'anodisation, la couche d'oxyde se forme lors du
passage du produit dans chaque zone anodique. Un tel dispositif ne nécessite pas de
rebuter une partie du produit mais, étant donné la vitesse relativement limitée à
laquelle peut circuler le produit et la nécessité de travailler à des densités de
courant dans le compartiment cathodique inférieures à une valeur critique, on est
obligé d'avoir un qrand nombre de compartiments pour réaliser le traitement souhaité.
[0065] La figure 3 représente une cellule selon l'invention en coupe longitudinale. On y
voit le corps de cellule (19) rempli d'électrolyte (20) dans lequel plonge le produit
à traiter (21). Un ensemble de 4 groupes (22), (23), (24), (25) est réparti le long
de la cellule. A un instant t, les électrodes (22) et (24) sont connectées aux pôles
positif et négatif d'un générateur électrique non représenté de façon à développer
à leur voisinage respectivement des zones cathodique et anodique, et les électrodes
(23) et (25) ne sont pas alimentées de façon à séparer ces zones.
[0066] Par glissement des alimentations dans le sens de la flèche (26),on déplace les zones
le long du produit de sorte que toute la surface est balayée successivement par des
zones de polarité opposée et subit donc le traitement.
[0067] La figure 4 donne l'état des connections des électrodes dans la cellule aux instants
t, t+1 et t+2. On distingue le produit (27) baignant dans l'électrolyte (28) et un
ensemble de quatre groupes comportant chacun cinq électrodes : un groupe (29) chargé
positivement et créant une zone cathodique, un groupe (30) chargé négativement et
créant une zone anodique, un groupe (31) non alimenté et placé entre les groupes (29)
et (30), un groupe (32) non alimenté, placé à la suite du groupe (30) dans le sens
de déplacement des zones représenté par la flèche (33).
[0068] Ce déplacement s'effectue ici par glissement pas à pas, la configuration électrique
à deux instants successifs t et t+1, ou t+1 et t+2, correspondant à un décalage d'une
électrode.
[0069] La figure 5 est un schéma des vingt configurations électriques qui se présentent
au cours d'un cycle dans une cellule équipée de vinnt électrodes repérées par les
lettres A, B, C... T et où chaque déplacement repéré de 0 à 20 s'effectue électrode
par électrode. Initialement, les électrodes A B C D E sont alimentées positivement
et les électrodes K L M N O négativement tandis que les électrodes F G H I J et P
Q R S T ne sont pas alimentées. On constitue ainsi un ensemble de quatre groupes dans
lequel les groupes alimentés sont séparés par un groupe non alimenté. On retrouve
cette même disposition au cours des 20 déplacements successifs au terme desquels la
configuration initiale réapparaît. On oeuf constater qu'aux extrémités de la cellule,
la modification de la configuration électrique s'effectue comme si les électrodes
A et T étaient adjacentes.
[0070] L'invention peut être illustrée à l'aide de l'exemple d'application suivant : un
profilé en alliage d'aluminium du type 6000 suivant les normes de l'American Aluminium
Association, de 6 mètres de long de périmètre de section de 0,30 m a été soumis à
un traitement d'anodisation au moyen d'une solution d'acide sulfurique à 200 g/ litre
dans une cellule de longueur voisine,de 0,03 m
2 de section munie de 100 électrodes réparties régulièrement tout le long de la cellule
et espacées de 0,06 mètre, de centre à centre. Ces électrodes étaient alimentées de
manière à constituer quatre zones de 1,5 m de long chacune : une zone anodique et
une zone cathodique séparées par une zone non polarisée et la zone cathodique étant
prolongée par une zone également non polarisée. Ces zones se déplaçaient électrode
par électrode à la vitesse de 0,4 m/seconde.
[0071] La densité de courant dans chacune des zones polarisées était de 12 A/dm
2.
[0072] Pour une épaisseur d'oxyde de 15 µm, la durée de l'opération a été de 20 minutes
et la perte de courant par fuite dans l'électrolyte a été inférieure à 5%, ce qui
constitue un bon compromis entre productivité et rendement électrique.
[0073] La présente invention trouve son application dans tout traitement électrochimique
de métaux de forme allongée, en statique ou au défilé, qu'il soit destiné à l'anodisation,
la gravure, la coloration, la galvanisation ou à tout autre modification de surface
et pour lequel on veut un traitement régulier de la surface entière du produit dans
des conditions optima de frais de fonctionnement et avec un investissement réduit.
[0074] Il s'avère particulièrement intéressant dans le revêtement de l'aluminium et de ses
alliages.
[0075] Il peut être étendu facilement au traitement du mannésium et du titane et de leurs
dérivés.