[0001] La présente invention se rapporte aux pièces d'horlogerie électronique à affichage
analogique. Elle concerne, plus particulièrement, une montre analogique dans laquelle
les axes d'aiguilles ainsi que le rotor du moteur pas-â-pas sont montés pivotants
dans le stator de ce dernier, tandis que les mobiles qui ne sont pas portés par les
axes d'aiguilles sont, eux aussi, montés pivotants dans le stator. Le stator sert
ainsi, à l'exclusion de tout pont, de platine unique pour l'ensemble des éléments
qui constituent ce que l'on appelle le module moteur.
[0002] Une montre de ce type est fabriquée et commercialisée par la demanderesse sous la
dénomination SWATCH. Sa construction est, par ailleurs, décrite dans la demande de
brevet GB 2 094 039.
[0003] Cette technique permet non seulement d'économiser un pont, mais aussi de réaliser
une montre d'épaisseur relativement faible tout en étant d'une construction aisée
et d'un coût de fabrication réduit. En outre, le montage de ce module moteur dans
la montre ne nécessite aucune opération délicate.
[0004] La présente invention représente un pas supplémentaire dans la voie ouverte par la
montre SWATCH. Ce pas concerne le montage du mécanisme de commande ou de mise à l'heure
de la montre, lequel est généralement constitué d'une tige de commande coulissante,
d'un pignon à denture de chant, appelé pignon coulant, monté coulissant sur la tige
et solidaire de celle-ci en rotation, d'un mécanisme, constitué d'une bascule et d'une
tirette, répondant au coulissement de la tige pour déplacer le pignon coulant entre
une position de repos et une position active et, finalement, d'un mobile de renvoi
engrenant avec l'un des mobiles du module moteur et le pignon coulant, lorsque celui-ci
est en position active.
[0005] Selon l'invention, le stator du moteur sert de platine unique non seulement pour
l'ensemble des éléments qui constituent le module moteur, comme cela est réalisé dans
la montre SWATCH, mais aussi pour la bascule, la tirette et le mobile de renvoi du
dispositif de commande.
[0006] On dispose ainsi d'un module regroupant, à l'exception, bien entendu, de la tige
de commande, l'ensemble des éléments mobiles de la montre (moteur, mobiles, axes d'aiguilles
et dispositif de commande) dont le montage nécessite des opérations assez délicates.
Ce module peut donc être réalisé à part lors d'une phase regroupant la totalité des
opérations délicates, puis monté dans la montre par une opération qui, elle, n'exige
aucune précision particulière. En outre, et cela constitue un avantage important de
l'invention, la position du mobile de renvoi par rapport à l'ensemble bascule- tirette
est parfaitement garantie.
[0007] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront de la
description qui va suivre, faite en regard des dessins annexés et donnant, à titre
explicatif mais nullement limitatif, une forme avantageuse de réalisation de ce module.
[0008] Sur ces dessins:
- la figure 1 est une vue en plan d'une pièce d'horlogerie selon l'invention;
- la figure 2 est une vue partielle en coupe verticale selon la ligne II-II de la
figure 1; et
- la figure 3 est une autre vue en coupe verticale selon la ligne III-III de la figure
1.
[0009] Sur ces figures, on a représente en 10 le stator, de forme très particulière, d'un
moteur Lavet qui joue à la fois le rôle normal de circuit magnétique guidant le champ
magnétique créé par la bobine et le rôle de platine unique pour les mobiles, les axes
des aiguilles et le dispositif de commande par tige. Ce stator est réalisé, par exemple,
en un alliage ferro-nickel commercialisé sous la marque "Vacoperm". Il a, typiquement,
une épaisseur de 0,7 mm.
[0010] La figure 1 montre que le stator 10 a grossièrement la forme d'un V dont les extrémités
sont reliées au noyau 12 d'une bobine 14. Le stator 10 est percé d'un alésage circulaire
16 dans lequel est logé le rotor 18 du moteur. Au droit de cet alésage, deux encoches
20 et 20' sont ménagées dans le stator pour définir les isthmes séparant les deux
pôles du stator. Deux autres encoches 22 et 22', opposées sur un diamètre de l'alésage
décalé d'environ 50° par rapport au diamètre qui joint les enchoches 20 et 20', servent
à définir, comme cela est classique dans un tel moteur, la position de repos du rotor
18.
[0011] Comme on le voit sur la figure 2, une pièce en forme de jupe 24 fermée par une plaque
26 est enfoncée à force dans l'alésage 16. Le rotor 18, monté pivotant à l'intérieur
de cette jupe, est constitué d'un aimant 28 monté à l'intérieur d'une cage 30 solidaire
d'un axe 32 engagé dans le palier que constitue le fond de la jupe 24 et d'un axe
34 engagé dans le palier que constitue la plaque 26. L'axe 34 se prolonge vers l'extérieur
de la jupe par deux ergots 36 et 36' qui jouent le rôle de pignon.
[0012] On voit ainsi que les pièces 24 et 26 assurent le positionnement du rotor par rapport
au stator. On évite, de cette manière, l'opération délicate de centrage du rotor dans
le stator lors du montage d'ensemble du mouvement.
[0013] Par ailleurs, le stator 10 est percé, sensiblement en son centre, d'un deuxième alésage
38 servant au montage des axes des aiguilles. Dans cet alésage, est chassé un tube
de guidage 40 qui fait saillie hors de la face supérieure du stator. L'axe des .secondes
42, à l'extrémité duquel sera montée l'aiguille des secondes (non représentée), est
engagé a l'intérieur du tube 40. L'extrémité inférieure de l'axe 42 porte un mobile
de secondes 44 constitué par une roue de secondes 44a engrènant avec les ergots 36
- 36' et par un pignon 44b. Sur la face externe du tube 40, est monté le mobile des
minutes 46 qui comprend, de façon classique, une chaussée formée d'un tube 46a à l'extrémité
duquel est montée l'aiguille des minutes (non représentée) et d'un pignon 46b, ainsi
qu'une roue 46c. Sur la face externe du tube 46a de la chaussée, est montée la roue
à canon 48 qui comprend, d'une part, le tube 48a sur lequel est montée l'aiguille
des heures (non représentée) et, d'autre part, la roue des heures 48b.
[0014] Le stator 10 comporte un troisième alésage 50 dans lequel est engagé à force un manchon
52, lequel possède un alésage axial 54 servant de palier pour un axe 56 qui déborde
de part et d'autre du stator 10. A son extrémité inférieure, est montée une roue intermédiaire
58 qui engrène avec le pignon des secondes 44b. L'axe 56 porte, à son autre extrémité,
un pignon 60 qui engrène avec la roue des minutes 46c. En outre, l'extrémité supérieure
de l'axe 56 est rectifiée pour servir d'axe de pivotement pour le mobile de minuterie
62 qui est constitué, de façon classique, par une roue 62a engrenant avec le pignon
des minutes 46b et par un pignon 62b engrènant avec la roue des heures 48b. L'arbre
56 a ainsi une double fonction. D'une part, il solidarise en rotation la roue 58 et
le pignon 60 et, d'autre part, il sert d'axe de pivotement pour le mobile de minuterie
62.
[0015] Le mécanisme de commande de la montre, représenté sur la figure 1, comprend une tige
de commande 64 montée coulissante dans la carrure représenté partiellement en 66.
Cette tige comporte une portion à section droite carrée 64a qui coopère en rotation
avec l'alésage d'un pignon coulant 68. La tige 64 est en position active lorsqu'elle
est tirée (position représentée sur la figure 1) et elle est inactive dans la position
repoussée. Cette tige communique un mouvement de translation inverse au pignon coulant
68 par l'intermédiaire de deux leviers qui sont constitués d'une tirette 70 et d'une
bascule 72.
[0016] La tirette 70 est montée pivotante sur un tenon 74 fixé sur le stator 10. L'extrémité
70a de la tirette est engagée dans une gorge 64b de la tige 64.
[0017] La bascule 72 est montée pivotante autour d'un plot 76 qui, comme le tenon 74, est
fixé sur le stator 10. L'extrémité 72a de la bascule est engagée dans une gorge du
pigon coulant 68, tandis que son autre extrémité 72b est en butée sur la portion arrondie
de la tirette 70 qui se trouve au niveau du tenon 74. L'extrémité 70b de la tirette
peut prendre place dans l'une ou l'autre de deux découpes 72c et 72d de la bascule.
Celle-ci est, enfin, percée d'une fenêtre oblongue 72e que traverse un tenon 78 lui
aussi fixé sur le stator. Ce tenon sert à la fois au maintien de la bascule 72 et,
en coopérant avec l'ouverture 72 de celui-ci, à_limiter sa course.
[0018] Le pignon coulant 68 comporte, sur sa face qui regarde le centre du mouvement, une
denture de chant 68a qui engrène avec un renvoi 80 engrènant lui-même avec la roue
de minuterie 62a.
[0019] Comme le montre mieux la figure 3, le renvoi de roue de minuterie 80 est monté pivotant
autour d'un clou 82 qui est chassé dans un tenon creux 84 faisant partie intégrante
du stator 10. Ce dernier est localement embouti pour former, d'une part, le tenon
84 et, d'autre part, une rainure 86 qui assure le guidage de l'extrémité 64c de la
tige de commande.
[0020] Une plaque 88, fixée sur le stator par des moyens non représentés recouvre partiellement
les mobiles qui assurent la liaison entre le rotor et les axes d'aiguilles. Cette
plaque est percée d'une première ouverture 88a qui laisse passer les axes d'aiguilles
et d'une deuxième ouverture 88b au niveau de l'extrémité-supérieure du pignon de minuterie
62b. Cette plaque assure la protection des mobiles et évite en même temps, lors des
manipulations du module, que les mobiles supérieurs, à savoir la roue à canon 48 et
la minuterie 62, s'échappent de leurs axes.
[0021] Enfin, l'axe des secondes 42 porte, à sa partie supérieure, une bague 90 qui tourne
librement dans le tube 46a. Cette bague, venant en butée sur le tube de guidage 40,
empêche la chute du mobile des secondes 44 lors des manipulations du modulé.
[0022] Le fonctionnement du mécanisme de commande découle de la description qui précède.
Lorsque la tige 64 est en position repoussée, l'extrémité 70b de la tirette prend
place dans la découpe 72d de la bascule dont l'extrémité 72a éloigne le pignon coulant
68, et donc sa denture de chant 68a, du renvoi de roue de minuterie 80. Le pigon coulant
est ainsi en position de repos et la rotation de la tige est sans effet sur le renvoi
80. Au contraire, lorsque la tige 64 est en position tirée (position représentée sur
la figure 1), l'extrémité , 70b de la tirette vient prendre place dans la découpe
72c de la bascule dont l'extrémité 72a met le pignon coulant 68 en position active
en le poussant en direction du renvoi 80 de manière que la denture de chant engrène
avec ce dernier. La rotation de la tige est alors transmise par le renvoi à la roue
de minuterie et permet donc d'entraîner les axes d'aiguilles pour effectuer une mise
à l'heure.
[0023] Les avantages de l'invention apparaissent maintenant de manière très claire.
[0024] Le premier avantage consiste dans le fait que l'ensemble réalisé comporte, à l'exception
de la tige de commande, la totalité des organes mécaniques mobiles de la montre. Cet
ensemble peut être réalisé séparément, puis monté dans la montre par une opération
extrêmement simple qui ne nécessite aucun soin particulier. Un autre avantage de l'invention
réside dans la suppression complète des ponts pour utiliser une seule platine constituée
par le stator du moteur lui-même. Il en résulte une diminution sensible de l'épaisseur
globale de la montre équipée d'un tel ensemble. Un troisième avantage de l'invention
réside dans le fait que, le mécanisme de mise à l'heure et le renvoi de minuterie
étant montés sur le stator, il est très facile de garantir leur positionnement relatif.
Enfin, un quatrième avantage de l'invention consiste dans le fait que le guidage de
l'extrémité de la tige est assuré sans autres moyens que le stator lui-même.
[0025] Il va de soi que la présente invention ne se limite pas au seul mode de réalisation
qui a été représenté, mais que la portée du présent brevet s'étend également aux variantes
de tout ou partie des dispositions décrites restant dans le cadre des équivalences,
ainsi qu'à toute application de telles dispositions.
1. Pièce d'horlogerie électronique comportant un moteur constitué d'une bobine, d'un
stator et d'un rotor monté pivotant dans le stator, des axes d'aiguilles également
montés pivotants dans le stator, des mobiles assurant la liaison cinématique entre
le rotor et les axes d'aiguilles, lesdits mobiles étant soit portés par lesdits axes
soit montés pivotants dans le stator, et un dispositif de commande coulissant qui
comporte une tige de commande coulissante et mobile en rotation, un pignon à denture
de champ monté coulissant sur ladite tige et solidaire de celle-ci en rotation, un
mécanisme répondant au coulissement de la tige pour déplacer ledit pignon entre une
position de repos et une position active, et un mobile de renvoi engrenant avec l'un
desdits mobiles et ledit pignon lorsque celui-ci est en position active, caractérisée
en ce que ledit mécanisme et ledit mobile de renvoi sont montés sur le stator.
2. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce que le stator est
localement embouti pour former, d'un côté, une rainure de guidage de l'extrémité de
la tige et, du côté opposé, un tenon dans lequel est introduit l'axe du mobile de
renvoi.