[0001] La présente invention concerne l'enroulement de câbles de grand diamètre sur des
bobines. Par câble de grand diamètre on entend des câbles électriques isolés dont
le diamètre extérieur est supérieur à 10 mm. Cependant, en général, le diamètre des
câbles ne dépasse pas 60 mm. Normalement, ces câbles sont produits en segments dont
la longueur est aussi grande que possible et ils sont enroulés sur des bobines dont
les dimensions atteignent souvent plusieurs mètres de diamètre. Les bobinoirs supportant
ces bobines et les entraînant en rotation sont des appareils de grande masse nécessitant
pour leur entraînement des moteurs puissants et volumineux . Le brevet CH 576 392
par exemple décrit un bobinoir de ce genre dans lequel le chariot de trancanage est
supporté par un rail parallèle à l'axe du support de bobine et le support de bobine
lui-même comporte deux montants indépendants l'un de l'autre et susceptibles de se
déplacer sur des rails également parallèles au même axe. 0n peut ainsi réaliser soit
des opérations de trancanage dans lesquelles le chariot de trancanage et par conséquent
le guide-câble se déplacent parallèlement à l'axe de la bobine sur toute la longueur
de cette dernière, soit des opérations dites d'auto -trancanage dans lesquelles le
chariot de trancanage reste fixe et c'est l'ensemble du support de bobine qui se déplace
en translation devant le chariot de trancanage.
[0002] On sait depuis longtemps réaliser des opérations de trancanage automatiques sur des
bobinoirs de petites dimensions prévus pour la formation de bobines de fils téléphoniques
par exemple, ces bobines ayant des joues atteignant un diamètre de 40 cm. Dans ce
cas, le chariot de trancanage est mobile devant le support de bobine et son entraînement
est connecté à l'entraînement de la bobine de sorte que la vitesse du trancanage est
proportionnelle à la vitesse de l'enroulement.
[0003] Toutefois, lorsqu'il s'agit d'enrouler des câbles de grandes dimensions il n'est
pas possible de commander une opération de trancanage automatique en rendant simplement
la vitesse du chariot de trancanage proportionnelle à la vitesse de rotation dé la
bobine et jusqu'à maintenant il était nécessaire que l'opération de trancanage soit
surveillée de façon constante par un opérateur. Pour illustrer les conditions mécaniques
dans lesquelles les spires successives du câble se déposent sur le fût de la bobine
on considérera tout d'abord la fig. 1 qui montre de façon schématique une bobine 1
sur laquelle un câble 2 est en train de se déposer spire par spire. La bobine 1 comporte
un fût cylindrique 3 et deux flasques d'extrémité 4 et 5 aussi appelées joues ayant
la forme de disques. Le câble 2 est accroché par son extrémité dans un trou 6 ménagé
dans le fût 3 de la bobine 1. Celle-ci est entraînée en rotation dans le sens de la
flèche A, de sorte qu'une première spire se dépose au contact du flasque 4. Toutefois,
à la fin de la première spire, le câble 2 doit effectuer un mouvement de déviation
sur la gauche afin que la seconde spire vienne se placer parallèlement et au contact
de la première. Ainsi, l'enroulement du câble sur le fût de la bobine n'est pas constitué
d'hélices successives parallèles mais forme une série de courbes irrégulières. Dans
les bobinoirs connus sur lesquels l'opération d'enroulement est contrôlée constamment
par un opérateur, on maintient le brin d'arrivée du câble, désigné par 7, sous un
angle convenable appelé l'angle de retard et désigné à la fig. 1 par r. Evidemment,
lorsque le dépôt d'une couche de spires est terminé, l'angle du brin 7 par rapport
à un plan perpendiculaire à l'axe de la bobine doit être modifié et pendant le dépôt
de la dernière spire d'une couche cet angle doit être amené à zéro. Lorsque la première
spire de la couche suivante a été formée, il faut ensuite guider le brin 7 du câble
de façon que l'angle de retard se renverse, puisque pendant le dépôt d'une couche
se formant de gauche à droite, cet angle doit être inversé par rapport à la valeur
qu'il a au cours du dépôt d'une couche se formant de droit
eâ gauche.
[0004] La présente invention a pour but de créer un dispositif de commande automatique d'une
opération de trancanage susceptible d'équiper des bobinoirs de grandes dimensions
capables de supporter et d'entrai- ner des bobines destinées à recevoir de grandes
longueurs de câbles d'un diamètre supérieur à 10 mm.
[0005] Dans ce but, la présente invention a pour objet un dispositif de commande automatique
d'une opération de trancanage, capable de commander la formation d'un enroulement
à spires et couches successives par un câble provenant d'une ligne de production ou
de traitement, sur le fût d'une bobine auquel le câble est accroché, la bobine étant
entraînée en rotation autour de son axe sur un support, et le câble traversant un
guide-câble qui est mobile par rapport au support de bobine dans le sens du dit axe
et qui guide le câble avec un angle de retard prédéterminé, caractérisé en ce qu'il
comporte
des moyens de projection pour former sur une surface de réception une image de la
silhouette d'une zone prédéterminée de l'enroulement,
des moyens détecteurs sensibles à la dite image et capables de former un signal électrique
représentatif de la dite silhouette,
des moyens d'analyse du dit signal électrique capables d'élaborer des signaux de commande,
et
des moyens d'entraînement réagissant aux dits signaux de commande de manière à provoquer
des déplacements relatifs entre le guide-câble et le support de bobine, en fonction
du résultat de l'analyse.
[0006] On va décrire ci-après à titre d'exemple une forme d'exécution du dispositif selon
l'invention en se référant au dessin annexé, dont:
la fig. 1 est une vue schématique d'une bobine en cours d'enroulement déjà décrite
ci-dessus,
la fig. 2 est une vue en coupe par un plan perpendiculaire à l'axe de la bobine d'un
bobinoir équipé de la dite forme d'exécution du dispositif de commande,
la fig. 3 est une vue en plan de dessus du bobinoir représenté à la fig. 2,
la fig. 4 est une vue schématique du système optique incorporé au dispositif de commande,
la fig. 5 est une vue schématique à échelle agrandie montrant une grille d'éléments
photo-électrique utilisée dans le dispositif de commande décrit,
la fig. 6 est un schéma électrique des éléments essentiels du dispositif de commande,
et
la fig. 7 est un diagramme explicatif d'un algorithme du programme.
[0007] On commencera par décrire succinctement l'installation de bobinage représentée aux
fig. 2 et 3. Le fût 3 et le flasque gauche 5 de la bobine 1 sont visibles en coupe
par un plan perpendiculaire à l'axe de la bobine à la fig. 2. Le flasque 5 est supporté
par une pinole 8 (fig. 3) portée elle-même par un palier 9 solidaire du montant gauche
10 du bobinoir. La traverse supérieure 11 du bobinoir (fig. 2) s'étend parallèlement
à l'axe de la bobine 1 et guide l'extrémité supérieure du montant 12 qui comporte
un palier 13 guidant lui-même une pinole 14 supportant le flasque droit 4 de la bobine
1. Les deux montants 10 et 12 du bobinoir reposent sur des embases 15 et 16, munies
de galets 17 qui roulen sur deux rails parallèles 18. Les galets 17 sont liés à des
moyens d'entraînement permettant de déplacer l'ensemble du bobinoir en va et vient
sur les rails 18, tandis que des moyens d'entraînement de la bobine 1 (non représentés)
font tourner l'une des pinoles 8 ou 14 munie d'éléments d'accouplement au flasque
correspondant de la bobine. Les moyens d'entraînement de la bobine sont capables de
faire tourner cette dernière autour de son axe à une vitesse constante ou variable
en fonction de conditions qui peuvent être prédéterminées. Ainsi par exemple, l'entraînement
de la bobine peut avoir lieu à couple de résistance constant.
[0008] Devant le bobinoir proprement dit, est placé un support de trancanage qui comporte
un montant vertical rigide 19 muni de moyens de guidage représentés au dessin par
une gorge à queue d'aronde 20 s'étendant verticalement et apte à guider un bras horizontal
21 qui peut ainsi être déplacé verticalement de haut en bas et de bas en haut sur
le montant 19. Ce bras de support 21 présente lui-même dans sa face supérieure une
gorge de guidage 22 dans laquelle coulisse un chariot de trancanage 23. Ce dernier
porte deux rouleaux cylindriques d'axes verticaux 24 disposés parallèlement l'un à
l'autre à une distance telle l'un de l'autre que le brin d'arrivée 7 du câble 2 est
guidé étroitement entre ces deux rouleaux. Des moyens d'entraînement non représentés
permettent de déplacer le chariot 23 de gauche à droite et de droite à gauche parallèlement
à l'axe de la bobine 1 devant cette dernière, le brin 7 du câble étant en outre guidé
dans le sens de la hauteur entre deux rouleaux horizontaux 25 également distants l'un
de l'autre d'une distance égale au diamètre du câble. Les rouleaux 25 sont supportés
à leurs extrémités par des montants 26 qui reposent sur le bras de support 21. Un
autre bras de support 27 solidaire du socle horizontal 21 permet de fixer au-dessus
de ce socle une caméra 28 dont le principe du système optique est représenté schématiquement
à la fig. 4. Cette caméra 28 possède un objectif 29 dont l'axe du système optique
est orienté horizontalement et perpendiculairement à l'axe de la bobine 1. Comme le
bras 27 est supporté par le socle 21 qui est lui-même mobile en hauteur, la hauteur
de l'axe de l'objectif 29 peut être choisie à volonté et comme on le verra plus loin,
elle est commandée de façon à ce que cet axe soit tangent à la dernière couche complète
de l'enroulement formé sur la bobine 1. Bien entendu, selon les circonstances on peut
aussi choisir pour l'axe de l'objectif 29 une direction différente de celle qui vient
d'être définie, notamment une direction légèrement inclinée, la règle de la tangence
à la dernière couche complète de l'enroulement étant toutefois une règle générale.
[0009] Finalement, l'installation de bobinage décrite comporte une rampe lumineuse 30 disposée
verticalement en regard de la caméra 28 mais de l'autre côté de la bobine. On se rend
compte que cette rampe lumineuse a pour effet de projeter dans une direction perpendiculaire
à l'axe de la bobine l'image de la silhouette de l'enroulement, c.à.d. l'image que
l'on obtient si l'on coupe l'enroulement en cours de formation par un plan vertical
passant par l'axe de la bobine.
[0010] On décrira maintenant le principe de la caméra 28. Il s'agit d'un appareil optique
d'un type connu en soi, notamment d'un appareil de la marque Reticon vendu par la
société EG. & G. Inc. à Wellesley (Mass. U.S.A). Cet appareil dénommé "système de
détection d'images" 29 comporte un objectif du type zoom permettant de varier la distance
focale et le grossissement de l'appareil. L'image formée par l'objectif est réfléchie
par un miroir à 45° 31 et projetée en image réelle sur une surface de réception 33.
Cette surface de réception 33 est matérialisée par une grille 34 qui dans la forme
d'exécution décrite, est carrée et constituée par une série de cellules photo-détectrices.
Ces cellules, par exemple des diodes photosensibles sont connectées dans un circuit
matérialisé par un micro-processeur MP. Dans la forme d'exécution décrite on a trouvé
qu'une grille 34 formée de 1024 cellules réparties sur un carré de 32 cellules de
côté permettait une détection suffisamment fine pour répondre aux conditions de fonctionnement.
En effet, la rampe 30 projette sur l'objectif 29 l'ombre de la silhouette de l'enroulement.
L'objectif 29 permet lui-même de choisir la grandeur de la zone de l'enroulement qui
sera projetée sur la grille 34 et on a constaté en particulier qu'un grossissement
tel que la zone de l'enroulement qui est projetée sur la grille 34 a l'allure représentée
à la fig.5, était un grossissement convenable. A cette figure 5 on voit sur la grille
34 formée de 1024 cellules photodétectrices l'image de la silhouette d'une partie
de l'enroulement comportant quatre spires de câbles désignées par A, B. C et D et
faisant partie de la dernière couche complète déposée sur la bobine et l'image des
deux dernières spires E et F de la couche en cours de formation, la spire F étant
une spire partielle et la disposition géométrique étant telle que la partie de la
silhouette désignée par F représente l'endroit où le brin 7 du câble 2 vient précisément
se déposer sur l'enroulement. On constate que les cellules sont ajustées de façon
que leur état (conducteur ou non conducteur) change selon qu'elles sont exposées au
rayonnement de la rampe 30 où que, . pour elles, la rampe 30 est masquée par l'enroulement.
De préférence, les 1024 cellules seront réparties en séries correspondant chacune
à une colonne de sorte que par une commutation convenable du circuit électronique
MP on pourra, à chaque instant, effectuer une opération de balayage au cours de laquelle
tous les éléments détecteurs de la grille 34 seront explorés successivement, par exemple
par colonnes successives. Cette exploration donnera naissance à un signal électrique
composé d'une suite d'impulsions en code binaire donnant pour chaque élément de la
grille 34 son état éclairé ou caché. De préférence, les photos-diodes de la grille
34 seront explorées par séries successives, chaque série étant composée par les éléments
d'une même colonne.
[0011] La fig. 5 donne à titre d'exemple le résultat d'une telle Exploration. Sur cette
figure, les 1024 éléments photo-détecteurs de la grille 34 sont représentés sous forme
d'une matrice carrée numérotée par lignes et par colonnes. Chacun de ces éléments
est désigné par le chiffre 35. L'image de la silhouette d'une zone prédéterminée de
l'enroulement telle qu'elle apparaît sur cette grille est clairement représentée à
cette fig. 5. La silhouette de deux spires A et B de la dernière couche complète déposée
sur l'enroulement est clairement visible dans la partie de gauche de l'image de même
qu'une partie de la silhouette d'une spire C appartenant à la même couche. Une quatrième
spire D de la dernière couche complète est entièrement noyée dans la partie de l'image
pour laquelle les éléments sont à l'état masqué. Au-dessus de cette couche complète
on voit apparaître deux spires E et F de la couche en cours de formation. Telle qu'elle
est visible au dessin, cette couche en formation se forme par spires successives allant
de droite à gauche, bien que ceci puisse correspondre en réalité à une couche se formant
de gauche à droite par suite du renversement de l'image.