[0001] La présente invention concerne un échangeur pour cristallisation continue, en vue
de la production de cristaux par évaporation d'une solution, notamment de jus sucré,
chauffée à la vapeur d'eau.
[0002] Jusqu'à présent on faisait surtout appel à des échangeurs à faisceaux tubulaires
dont les tubes rectilignes étaient montés à leurs extrémités dans deux plaques tubulaires.
Ces tubes traversent de nombreuses cloisons qui contrarient leur libre dilatation.
[0003] Cette technique présente de sérieux inconvénients. Il est nécessaire de prévoir le
montage des tubes avec des alésages extrêmement précis recevant chacun une bague métallique
ou de toute autre matière résistant au milieu, munie au moins d'un joint torique côté
plaque et d'un joint torique côté tube. Le nombre généralement considérable de bagues
et de joints rend la fabrication particulièrement compliquée et coûteuse. Par ailleurs,
la présence de résidus sucrés dans les gorges des bagues d'étanchéité actuelles peut
provoquer des phénomènes de corrosion. Non seulement les tubes ne sont plus libres
de se dilater, mais encore leur extraction devient difficile et des problèmes d'étanchéité
peuvent apparaître.
[0004] L'invention a surtout pour but d'éliminer les inconvénients susmentionnés.
[0005] Elle consiste essentiellement à faire appel à des tubes en épingles à cheveux dont
les extrémités sont fixées sur une plaque tubulaire par simple dudgeonnage, par exemple,
et qui ne posent aucun problème au point de vue dilatation.
[0006] L'invention a plus précisément pour objet un échangeur de chaleur pour cristallisation
continue, en vue de la production de cristaux par évaporation d'une solution, notamment
de jus sucré, chauffée à la vapeur d'eau, caractérisé en ce qu'il comprend un faisceau
de tubes en épingles à cheveux répartis par groupes, chaque groupe étant constitué
par au moins un tube, le plan du ou de chaque tube étant incliné de telle sorte que
la branche d'entrée de la vapeur soit à un niveau supérieur à celui de la branche
de sortie de l'eau condensée, lesdites branches étant sensiblement horizontales, en
ce que les groupes sont superposés de manière à former, suivant la longueur de l'échangeur,
des rangées verticales parallèles, deux rangées voisines étant séparées par un certain
intervalle, et en ce que les extrémités des tubes sont fixées dans une plaque tutulaire
du côté extérieur de laquelle il est prévu un cloisonnement vertical séparant alternativement
les orifices d'entrée et les orifices de sortie des tubes.
[0007] Ledit cloisonnement définit des caissons verticalement allongés, tous les caissons
afférents aux orifices d'une même fonction communiquant entre eux.
[0008] Un couvercle ferme l'ensemble des caissons, une tubulure d'entrée de vapeur étant
solidaire dudit couvercle.
[0009] Des cloisons supportant les tubes divisent longitudinalement l'échangeur en une pluralité
de compartiments alimentés individuellement en solution, le compartiment contenant
les coudes des tubes étant en outre alimenté en magma d'ensemencement, et le compartiment
contigû à la plaque tubulaire étant le compartiment de sortie d'un mélange de cristaux
et de liqueur-mère.
[0010] Chaque groupe est constitué avantageusement par une pluralité de tubes, trois par
exemple, dont les coudes ont des rayons de cintrage différents de manière à pouvoir
être aménagés les uns à l'intérieur des autres.
[0011] Les tubes sont avantageusement fixés sur la plaque tubulaire par dudgeonnage.
[0012] L'invention sera mieux comprise en se référant à la description qui suit, faite en
regard des dessins annexés, concernant une forme particulière de réalisation donnée
à titre d'exemple non-limitatif.
La figure 1 représente de façon schématique l'ensemble de l'échangeur de chaleur.
La figure 2 est une vue en bout du faisceau d'échange, côté coudes des tubes, son
couvercle étant supposé enlevé sur la partie droite de la figure.
La figure 3 en est une vue partielle en plan.
La figure 4 en est une vue en bout, côté extrémité des tubes, son couvercle étant
supposé enlevé.
La figure 5 est une vue de face du couvercle.
La figure 6 est une coupe axiale dudit couvercle.
La figure 7 est une vue en coupe axiale du caisson de sortie d'eau condensée et du
gaz incondensable.
[0013] Sur la figure 1, on voit l'ensemble de l'échangeur contenu dans une virole 1 horizontalement
allongée. Le repère 2 désigne le faisceau d'échange de chaleur disposé dans la moitié
inférieure de la virole 1 où il est recouvert par la solution (jus sucré , par exemple)
qui atteint le niveau N. Ce faisceau est constitué par des tubes en épingles à cheveux
dont les extrémités sont fixées dans une plaque tubulaire 3. L'agencement des tubes
du faisceau 2 sera décrit plus explicitement par la suite. Des cloisons transversales,
telles que 4, qui supportent les tubes, divisent longitudinalement l'échangeur en
une pluralité de compartiments, tels que 5, alimentés individuellement en jus sucré
concentré par les tuyauteries, telles que 6, 7 et 9. Le compartiment d'extrémité contenant
les coudes des tubes est alimenté en outre, par la tuyauterie 8 en un magma d'ensemencement
essentiellement constitué par des petits cristaux en suspension dans du jus sursaturé.
[0014] Le repère 10 désigne une tole déflectrice qui fait obstacle aux gouttelettes liquides,
tandis que la vapeur s'échappe par la sortie 11 branchée sur un dôme 12.
[0015] La vapeur de chauffage est introduite suivant V dans le faisceau 2 tandis que la
vapeur condensée est évacuée suivant C. Le liquide introduit circule à travers le
faisceau 2 grâce à un système de chicanes usuel non représenté. A la sortie, on recueille
en M,à la base du compartiment d'extrémité opposé à celui contenant les coudes des
tubes, un mélange de cristaux et de liqueur-mère qu'il est facile de séparer par centrifugation.
[0016] Sur les figures 2 à 7, on a représenté en détail, à plus grande échelle, la structure
du faisceau d'échange 2 et ses organes annexes.
[0017] Ce faisceau est constitué par un ensemble de tubes en épingles à cheveux répartis
par groupes. Comme on le voit plus particulièrement sur la figure 2, chaque groupe
G pris en exemple, comprend trois tubes 13, 13' et 13". Ces tubes ont des rayons de
cintrage différents de manière à pouvoir être aménagés les uns à l'intérieur des autres.
Comme représenté à droite de la figure 3, le tube 13 a un rayon de cintrage supérieur
à celui du tube 13' et celui-ci un rayon de cintrage supérieur à celui du tube 13".
Tous ces tubes ont leurs branches horizontales, mais leurs plans sont inclinés de
telle sorte que la branche d'entrée de la vapeur soit à un niveau supérieur à celui
de la branche de sortie des condensats. Cette disposition présente l'avantage de favoriser
l'écoulement et d'éviter que les condensats ne viennent stagner dans les boucles des
tubes. En effet ces boucles assurent le dénivellement des branches et par suite, l'inclinaison
du plan de chaque tube.
[0018] Les groupes tels que le groupe G que l'on vient de définir sont superposés de manière
à former une rangée verticale RI qui s'étend suivant la longueur de l'échangeur. Suivant
la largeur de ce dernier sont aménagées des rangées R identiques ; deux rangées voisines
telles que RI et R2 sont séparées par un certain intervalle d. Dans une rangée R,
les écartements en hauteur entre les branches des tubes 13, 13' ou 13" doivent être
déterminés pour laisser l'espace suffisant entre chacun des tubes d'un même repère.
En principe l'inclinaison des tubes 13, 13' et 13" serait de préférence identique.
Le fait de loger un maximum de tubes dans le volume disponible conduit à adopter pour
le tube 13" le rayon de cintrage le plus court possible compatible avec le diamètre
et l'épaisseur de ce tube. Dans ce cas il peut être judicieux de donner à ces tubes
13" une inclinaison plus importante que pour les tubes 13 et 13'. Dans l'exemple choisi
les tubes 13 et 13' ont la même inclinaison, le tube 13' étant entouré par le tube
13 au décalage près en hauteur. Le tube 13" est nettement plus incliné que les précédents
qui l'entourent. Le tube 13" ne saurait toutefois être contenu dans un plan vertical.
[0019] Les extrémités des tubes 13, 13' et 13" sont fixées dans la plaque tubulaire 3, comme
cela est plus particulièrement visible sur les figures 3 et 4. Cette fixation est
avantageusement assurée par dudgeonnage.
[0020] A l'extrémité du faisceau 2, côté coudes, un couvercle 14 muni de raidisseurs, tels
que 15, ferme l'échangeur. Ce couvercle permet le montage et d'éventuels démontages
en cas de remplacement de tubes.
[0021] A l'extrémité opposée est prévue une boite vapeur 100 compartimentée par des cloisons
verticales telles que 16, séparant alternativement les orifices d'entrée et les orifices
de sortie des tubes. Ces cloisons définissent des caissons alternés de vapeur et de
condensats, lesdits caissons étant verticalement allongés. Les cloisons 16 ont la
même hauteur que la ceinture 107 de la boite vapeur 100.
[0022] Sur la partie droite de la figure 4 on distingue les caissons de vapeur 101, 103
et 105 ainsi que les caissons de condensats 102, 104 et 106. Sur la partie gauche
de la figure sont représentés des caissons symétriques. Le seul caisson 106 est un
caisson double commun aux deux demi-largeurs du faisceau. Comme représenté en détail
sur les figures 5 et 6, la boite vapeur 100 est fermée par un couvercle 17 dont la
paroi de fond 19 est équipée d'un joint 108 portant à la fois sur la ceinture 107
et sur les bords des cloisons 16. Les caissons 101 à 106 sont ainsi isolés les uns
des autres. Le couvercle 17 assure l'arrivée de vapeur aux caissons tels que 101,
103 et 105 et la sortie des incondensables légers des caissons tels que 102, 104 et
106. La sortie des condensats est par contre directement assurée par la tubulure 21
prévue à la partie inférieure de la ceinture 107 de la boite 100 (voir fig. 4 et 7).
Le couvercle 17 est muni d'une tubulure 18 d'entrée de vapeur. Entre l'extrémité intérieure
de la tubulure 18 et la paroi de fond 19 du couvercle qui ferme les caissons précités,
est prévu un canal transversal 20 qui amène la vapeur aux caissons tels que 101, 103
et 105 à travers des orifices, respectivement 51, 53, 55 pratiqués dans ladite paroi
de fond 19. Ce même couvercle 17 est également muni des tubulures 23 débouchant en
point haut des caissons tels que 102, 104 et 106 et des caissons homologues de la
partie gauche de la figure 4 pour la sortie des incondensables légers.
[0023] A l'exception du caisson central 106, dont la base est plane, les autres caissons
sont délimités à leur partie inférieure par un plan incliné. Les condensats et les
incondensables lourds des caissons 102 et 104 et de leurs homologues de la partie
gauche de la figure 4 sont amenés au caisson central 106 suivant cette pente par l'intermédiaire
de passages 33 et 35 traversant respectivement les caissons 103 et 105 le long dudit
plan incliné. Les incondensables lourds de l'ensemble des caissons 102, 104, 106 et
de leurs homologues de la partie gauche de la figure 4 sont finalement extraits par
la tubulure 22 prévue sur la paroi 19 du couvercle 17.
[0024] Bien que l'invention ait été décrite en référence à une forme particulière de réalisation,
il va de soi qu'elle ne lui est en rien limitée et que des modifications peuvent lui
être apportées sans sortir de son domaine. En particulier rien ne s'oppose à ce qu'une
rangée R soit constituée de groupes composés de 2 seuls tubes 13" et 13' et même à
la limite du seul tube 13".
[0025] On pourra notamment remplacer l'un quelconque des moyens décrits par un moyen techniquement
équivalent. L'invention couvre donc, outre l'exemple représenté, ses différentes variantes
d'exécution possibles dans les limites définies par les revendications.
1. Echangeur de chaleur pour cristallisation continue, en vue de la production de
cristaux par évaporation d'une solution, notamment de jus sucré, chauffée à la vapeur
d'eau, caractérisé en ce qu'il comprend un faisceau (2) de tubes en épingles à cheveux
répartis par groupes (G), chaque groupe étant constitué par au moins un tube (13),
le plan du ou de chaque tube étant incliné de telle sorte que la branche d'entrée
de la vapeur soit à un niveau supérieur à celui de la branche de sortie de l'eau condensée,
lesdites branches étant sensiblement horizontales, en ce que les groupes (G) sont
superposés de manière à former, suivant la longueur de l'échangeur, des rangées (R)
verticales et parallèles, deux rangées voisines (Rl, R2) étant séparées par un certain
intervalle (d), et en ce que les extrémités des tubes (13) sont fixées dans une plaque
tubulaire (3) du côté extérieur de laquelle il est prévu un cloisonnement vertical
(16) séparant alternativement les orifices d'entrée et les orifices de sortie des
tubes (13).
2. Echangeur de chaleur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que ledit cloisonnement
définit des caissons verticalement allongés-(101, 102, 103, 104, 105, 106), tous les
caissons afférents aux orifices d'une même fonction communiquant entre eux.
3. Echangeur de chaleur suivant la revendication 2, caractérisé par un couvercle (17)
fermant l'ensemble desdits caissons, une tubulure d'entrée de vapeur (18) étant solidaire
dudit couvercle.
4. Echangeur de chaleur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que des cloisons
(4) supportant les tubes (13) divisent longitudinalement ledit échangeur en une pluralité
de compartiments (5) alimentés individuellement en solution, le compartiment contenant
les coudes des tubes (13) étant en outre alimenté en magma d'ensemencement, et le
compartiment (5) contigu à la plaque tubulaire (3) étant le compartiment de sortie
d'un mélange de cristaux et de liqueur-mère.
5. Echangeur de chaleur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que chaque groupe
(G) est constitué par une pluralité de tubes (13, 13', 13") dont les coudes ont des
rayons de cintrage différents de manière à pouvoir être aménagés les uns à l'intérieur
des autres.
6. Echangeur de chaleur suivant la revendication 5, caractérisé en ce que dans chaque
groupe (G) le tube (13")dont le coude a le plus petit rayon de cintrage présente une
inclinaison plus importante que celle du ou des autres tubes (13, 13').
7. Echangeur de chaleur suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les tubes
(13) sont fixés sur la plaque tubulaire (3) par dudgeonnage.