[0001] L'invention concerne un dispositif mobile pour l'élaboration à froid et l'épandage
sur le chantier de produits enrobés bitumineux pour revêtements routiers.
[0002] Les revêtements routiers réalisés à partir de matériaux bitumineux sont généralement
obtenus par épandage de granulats enrobés de bitume sur la surface à revêtir suivi
d'un compactage de ces enrobés. Les granulats sont constitués par des cailloux de
granulométrie plus ou moins importante et sont généralement mélangés à une certaine
proportion de matériaux pulvérulents.
[0003] Suivant les normes requises'pour le revêtement à réaliser et suivant les conditions
locales d'exploitation, on peut recourir à un procédé d'élaboration à chaud ou à un
procédé d'élaboration à froid des enrobés.
[0004] Les procédés d'élaboration à chaud des enrobés nécessitent des installations complexes
qui assurent à la fois le séchage et le chauffage des granulats, l'incorporation du
pulvérulent à ces granulats et l'enrobage du mélange par du bitume fondu. De telles
installations peuvent être implan-
! tées à demeure sur un site industriel ou au contraire sur un site occasionnel pour
la durée d'un chantier routier.
[0005] Dans tous les cas, il est nécessaire d'assurer le transport des matériaux enrobés
par camions entre l'installation assurant leur élaboration à poste fixe et leur lieu
d'utilisation sur le chantier routier.
[0006] Dans les procédés d'élaboration à froid des enrobés, on incorpore aux granulats additionnés
de matériaux pulvérulents une émulsion bitumineuse, de l'eau et des additifs permettant
d'améliorer l'adhésivité du bitume sur les granulats avant de réaliser un mélange
le plus homogène possible de l'ensemble dans un malaxeur.
[0007] Pour la mise en oeuvre du procédé d'élaboration à froid des enrobés, on a pu mettre
au point des machines de chantier mobiles qui réalisent à la fois la fabrication des
enrobés et leur épandage sur le sol pendant les déplacements à vitesse lente de la
machine sur le chantier. En particulier, ces machines sont bien adaptées à l'élaboration
et à l'épandage des enrobés coulés.
[0008] De telles machines comportent un châssis monté sur roues portant l'ensemble des capacités
de stockage des divers matériaux nécessaires pour la fabrication des enrobés, divers
moyens de prélèvement et de dosage de ces matériaux, des moyens de transfert des matériaux
vers le malaxeur, le malaxeur lui-même permettant de déverser les produits enrobés
en continu sur le sol et éventuellement un moyen permettant la finition du revêtement.
[0009] De tels dispositifs présentent cependant des inconvénients d'une part du fait de
leur faible autonomie qui nécessite de fréquents réapprovisionnements en granulats
et d'autre part du fait de l'impossibilité de faire effectuer des parcours routiers
à ces machines, ce qui nécessite l'organisation de transports spéciaux et onéreux
pour passer d'un chantier routier à un autre.
[0010] Même dans le cas où ces machines comportent un dispositif d'auto-. alimentation en
granulats qui permet le remplissage de la trémie à granulats avec des moyens de transfert
incorporés à la machine, l'organisation , du chantier est rendue compliquée et le
rendement de la machine est diminué du fait de la faible capacité de la trémie à granulats.
Les moyens d'auto-alimentation tels qu'ils sont conçus sur les machines connues sont
en effet très encombrants et ne permettent pas le remplissage de trémies de grande
capacité, c'est-à-dire de grande hauteur, de grande longueur et de grande largeur.
Malgré un encombrement total prohibitif et de toutes façons incompatible avec un déplacement
sur route, ces machines ne permettent pas un travail continu et à haut rendement sur
le chantier particulièrement lorsque la quantité d'enrobés à froid se situe entre
15 et 25 kg par mètre superficiel. En outre, ces machines ne sont pas équipées d'une
transmission permettant d'obtenir des vitesses de déplacement suffisantes pour les
transports routiers.
[0011] On a également proposé des machines pouvant se déplacer sur route qui comportaient
une partie des organes nécessaires pour la fabrication des enrobés à froid montés
sur un camion ou une remorque. De tels dispositifs ne comportent pas de moyens d'auto-alimentation
en granulats et nécessitent . un approvisionnement par une machine de chantier supplémentaire.
Ces machines ne sont donc pas autonomes et leur approvisionnement est discontinu.
On perd ainsi les avantages liés à leur mobilité sur route.
[0012] Tous les dispositifs connus à auto-alimentation comportent une motorisation dont
la cinématique ne permet pas de faire fonctionner la machine selon les besoins de
l'exploitation, en transfert ou en répandage. Ces machines possèdent une motorisation
calculée uniquement pourla mise en oeuvre de l'enrobé, à vitesse lente. Leur vitesse
de déplacement est limitée par construction à 15/25 km par heure.
[0013] On connaît également des machines d'élaboration de revêtements routiers comportant
une trémie de stockage de granulats qui peut être alimentée en granulats à partir
d'une trémie de réception située à la partie inférieure de la machine, par un élévateur
à godets amenant les granulats jusqu'à la partie supérieure de la trémie de stockage.
Une telle machine qui est décrite par exemple dans le brevet GB-A 396.625 a l'avantage
de présenter des moyens d'alimentation de la trémie de stockage en granulats dont
l'encombrement est réduit dans la direction longitudinale. Cependant, ces moyens ne
permettent pas un réapprovisionnement de la trémie de stockage pendant le fonctionnement
du dispositif d'élaboration du revêtement routier La trémie est remplie depuis l'arrière
de la machine pendant un arrêt de celle-ci et le fonctionnement de cette machine est
donc essentiellement discontinu. Une telle machine n'est pas non plus conçue pour
pouvoir se déplacer sur route à grande vitesse et sa trémie de stockage (en deux parties
dans le dispositif du brevet GB-A 396.625) ni le moyen de réapprovisionnement de cette
trémie ne sont conçus pour obtenir une capacité maximale de la trémie compte tenu
des dimensions de cette machine.
[0014] Le but de l'invention est donc de proposer un dispositif mobile pour l'élaboration
à froid et l'épandage sur le chantier de produits enrobés bitumineux pour revêtements
de sol pendant le déplacement à vitesse lente du dispositif qui est également susceptible
de se déplacer sur route à grande vitesse et qui comporte un châssis monté sur roues
portant une trémie de stockage de granulats de grande capacité associée à des moyens
d'alimentation comportant une trémie de réception disposée à l'avant et à la partie
inférieure du dispositif et un élévateur à godets pour le transport des granulats
entre la trémie de réception et la partie supérieure de la trémie de stockage, des
capacités de stockage de matériaux pulvérulents, d'émulsion bitumineuse, d'eau et
d'additifs et des moyens de prélèvement de ces matériaux dans leur capacité de stockage
en quantités dosées et d'amenée de ces matériaux à un malaxeur également porté par
le châssis assurant le déversement des produits sur le sol en continu, dispositif
qui soit entièrement autonome sur le chantier et qui soit muni d'une trémie de stockage
de. granulats de grande capacité et de moyens d'alimentation de cette trémie de stockage
pendant le fonctionnement du dispositif, tout en restant aux normes routières sans
modification de structure, pour son transfert par route d'un chantier à un autre par
ses propres moyens comportant un seul moteur thermique.
[0015] Dans ce but, les moyens d'alimentation en granulats de la trémie de stockage sont
placés à l'avant du dispositif mobile pour permettre l'approvisionnement de la trémie
de réception par un camion benne pendant le fonctionnement du dispositif mobile et
son déplacement sur le chantier et comportent :
- un moyen de répartition des granulats dans la trémie de stockage placé au-dessus
de cette trémie et comportant au moins une chaine sans fin à déplacement suivant une
direction sensiblement horizontale et correspondant à l'axe longitudinal du châssis,
sur toute la longueur de la trémie, portant des barres transversales dont la longueur
correspond sensiblement à la largeur de la trémie de stockage qui n'est elle-même
que peu inférieure à la largeur du châssis pour assurer le transfert vers l'arrière
du dispositif mobile des granulats amenés par l'élévateur à godets à l'avant de la
trémie de stockage .
- et le dispositif mobile comporte un moteur thermique unique porté par le châssis
associé à deux moyens de transmission différents assurant l'entrainement à vitesse
rapide sur route et l'entrainement à vitesse lente sur chantier, respectivement.
[0016] Afin de bien faire comprendre l'invention, on va maintenant décrire à titre d'exemple
non limitatif, en se référant aux figures jointes en annexe, un mode de réalisation
d'un dispositif mobile pour la fabrication sur le chantier de bétons bitumineux à
froid, c'est-à-dire des enrobés à froid incluant des granulats à faible et moyenne
granulométrie.
[0017] La figure 1 est une vue en élévation avec coupe partielle du dispositif mobile suivant
l'invention.
[0018] La figure 2 est une vue suivant F
l de la figure 1.
[0019] La figure 3 est une coupe suivant AA de la figure 1.
[0020] La figure 4 est une vue suivant F
2 de la figure 1.
[0021] La figure 5 est une représentation schématique du dispositif de transmission pour
le déplacement sur route et pour le déplacement sur le chantier à vitesse lente du
dispositif mobile suivant l'invention.
[0022] Sur la figure 1, on a représenté en traits pleins le dispositif dans sa position
de travail sur le chantier et en traits mixtes la position de la benne d'un camion
ravitailleur de la trémie à granulats de ce dispositif.
[0023] Le dispositif comporte un châssis 1 reposant sur quatre trains de roues 2a, 2b, 2c,
2d, les essieux des trains 2c et 2d étant moteurs par l'intermédiaire des ponts 3
et 3a. Un groupe de motorisation comportant en particulier un moteur thermique 5 et
une boite de vitesse 6 permet d'assurer le déplacement de la machine aussi bien sur
route que sur chantier. Ce groupe de motorisation sera décrit en détail en se référant
à la figure 5.
[0024] La machine se déplace sur le sol 7 du chantier dont la préparation a été assurée
pour recevoir le revêtement bitumineux 8 déposé par la machine. Ainsi qu'il est visible
sur les figures 1 et 2, le châssis 1 porte une cabine de conduite 10 de la machine
dont la largeur est inférieure à la demi-largeur du châssis et qui n'occupe qu'une
partie de la moitié gauche de ce châssis. Une partie de la moitié droite du châssis
est occupée par une capacité de stockage d'additifs 11 sous forme liquide d'une contenance
de 2000 litres.
[0025] Entre la cabine 10 et le réservoir 11 et entre les deux longerons du châssis 1 est
intercalé l'élévateur à godets 12 faisant partie du dispositif d'auto-alimentation
en granulats de la machine. Ce dispositif d'auto-alimentation comporte une trémie
de réception 14 placée à l'avant de la machine et à sa partie inférieure juste au-dessus
du sol 7. Cette trémie 14 est placée transversalement et présente une largeur un peu
supérieure à la largeur du châssis, ses parties latérales étant rabattables lors des
déplacements routiers de la machine. La trémie 14 comporte une vis de recentrage des
matériaux 16 comportant deux parties à pas contraires. Cette vis 16 permet de diriger
les matériaux introduits dans la trémie 14 vers la sortie de celle-ci communiquant
avec l'entrée du carter 17 de l'élévateur à godets 12. La trémie de réception 14 est
fixée sur l'extrémité des longerons du châssis 1 et l'élévateur à godets 12 communiquant
avec la partie centrale de cette trémie est disposé entre les deux longerons à la
partie centrale du dispositif.
[0026] L'élévateur à godets 12 comporte un carter 17 et un ensemble de godets portés par
deux chaines 18 dont la direction de déplacement ascendante vers l'arrière de la machine
fait un angle de 60° avec le plan du châssis 1.
[0027] La partie supérieure du carter 17 de l'élévateur à godets 12 communique par son ouverture
de sortie 19 avec la partie supérieure de la trémie 20 de stockage des granulats.
[0028] Ainsi qu'il est visible sur les figures 1 et 3, cette trémie 20 occupe la plus grande
partie de la longueur de la machine et sa largeur, au moins dans sa partie supérieure,
est peu inférieure à la largeur totale du châssis. Au-dessus de cette trémie et sur
toute sa longueur est placé un dispositif de répartition des granulats appelé régaleur
à barrettes permettant d'assurer l'étalement des granulats sur toute la longueur et
sur toute la largeur de la trémie de stockage 20.
[0029] Le régaleur à barrettes 31 est constitué par une ou deux chaines sans fin 21 enroulées
sur des poulies ou pignons d'extrémité 22 et portant des barrettes transversales 23
dont l'espacement est identique à l'espacement des godets de l'élévateur et dont le
parcours est très légèrement incliné vers le haut d'avant en arrière.
[0030] Les poulies ou pignons 22, ainsi qu'il est visible sur la figure 3, sont montés deux
à deux sur des axes 24 montés tourillonnants dans des paliers 25 solidaires des parois
verticales de la trémie 20. L'élévateur à godets 12 et le régaleur à barrettes 31
sont entrainés dans leur mouvement permettant le transport des granulats 27 par un
moteur hydraulique associé à des réducteurs qui n'ont pas été représentés. Les déplacements
de l'élévateur à godets et du régaleur à barrettes 31 seront donc en parfait synchronisme.
Il en résulte que les godets et -les barrettes se présentent toujours dans la même
position relative à la partie supérieure de la trémie de stockage 20 où les granulats
sont déchargés par les godets dans la trémie.
[0031] Sur la figure 1, la benne 28 d'un camion permettant l'approvisionnement en granulats
de la machine a été représentée en traits mixtes dans sa position de déversement dans
la trémie de réception 14. Le châssis du camion est alors relié par un dispositif
d'accrochage 29 à la machine et la porte arrière de la benne est reliée à un crochet
pivotant 30. De cette façon, les granulats 27 sont déversés de façon parfaitement
contrôlée dans la trémie de réception 14 puis transportés par la chaine à godets 18
à la partie supérieure de la trémie 20 où le régaleur à barrettes 31 permet l'étalement
de la charge de granulats sur toute la surface de la trémie 20 de grande section par
transfert vers l'arrière des granulats. Le synchronisme entre l'élévateur à godets
12 et le régaleur à barrettes 31 est assuré de façon que les godets déversent les
granulats entre deux barrettes 23 successives.
[0032] On réalise ainsi un remplissage parfaitement équilibré de la trémie 20 malgré sa
grande longueur et sa grande largeur. L'utilisation d'un transporteur à godets à forte
pente permet d'autre part de relever le matériau à une grande hauteur malgré un encombrement
faible de l'élévateur dans la direction longitudinale de la machine. Contrairement
aux dispositifs de l'art antérieur, l'encombrement longitudinal de l'élévateur permettant
d'alimenter la trémie de stockage des granulats n'augmente aucunement la longueur
de la machine puisque cet élévateur est disposé entre la cabine 10 et le réservoir
11 dans l'encombrement longitudinal de ceux-ci.
[0033] On a pu ainsi construire une machine restant aux normes routières, auto-alimentée
et comportant une capacité de stockage de granulats importante.
[0034] Pour une largeur de châssis de 2,50 mètres, une hauteur totale de la machine de 4
mètres et une longueur de 11 mètres, on peut disposer d'une trémie de stockage 20
d'une capacité de 10 mètres cubes.
[0035] Sous la trémie 20 est disposé un convoyeur à bande 34 réalisant l'extraction et le
dosage volumétrique des granulats de la trémie 20 qui sont entrainés par le convoyeur
34 jusqu'au-dessus de l'ouverture d'entrée du malaxeur 35 dans laquelle tombent les
granulats amenés par le convoyeur 34. Les rouleaux moteurs du convoyeur 34 sont entrainés
en rotation par un moteur hydraulique qui n'a pas été représenté.
[0036] Dans l'ouverture du malaxeur 35 se déverse également en quantités dosées le pulvérulent
contenu dans une trémie de stockage 36. A sa partie inférieure la trémie 36 comporte
une vis de recentrage 37 puis un dispositif écluseur-doseur 38 permettant le déversement
en quantités dosées du pulvérulent (qui est ici du ciment) dans le malaxeur 35, en
même temps que les granulats 27. Le dispositif écluseur et doseur 38 est entrainé
en rotation par un moteur hydraulique.
[0037] Ainsi qu'il est visible sur la figure 4, le malaxeur 35 est un malaxeur classique
à deux arbres qui reçoit par son ouverture supérieure, en même temps que les granulats
et le matériau pulvérulent, l'émulsion bitumineuse par une tubulure 40, de l'eau par
une tubulure 41 et de l'additif liquide facilitant l'enrobage par une tubulure 42.
Pour cela, la tubulure 40 est reliée par une tuyauterie et par une pompe à la partie
inférieure du réservoir 43 contenant l'émulsion, disposé sur le côté de la trémie
20 et visible à la figure 3.
[0038] La tubulure 41 est reliée par l'intermédiaire d'une tuyauterie et d'une pompe à la
partie inférieure du réservoir 44 contenant l'eau également disposé sur le côté de
la trémie 20 et visible sur la figure 3. Enfin, la tubulure 42 est reliée par une
tuyauterie et par une pompe à la partie inférieure du réservoir 11 contenant l'additif
liquide favorisant l'enrobage du granulat.
[0039] Nous verrons dans la suite de la description que l'ensemble des pompes de distribution
de liquide et l'ensemble des moteurs hydrauliques d'entrainement des extracteurs de
matières solides sont entrainés à une vitesse proportionnelle à la vitesse de déplacement
de la machine.
[0040] Le dosage volumérique des différents éléments introduits dans le malaxeur pour constituer
le béton bitumineux est donc parfaitement assuré quelle que soit la vitesse de déplacement
de la machine sur le chantier.
[0041] De plus, la vitesse de l'extracteur de granulats 34, de l'écluseur-doseur de pulvérulent
38 et de la pompe doseuse de l'émulsion bitumineuse peut être modifiée pour changer
le réglage de composition du béton bitumineux.
[0042] A son extrémité de sortie le malaxeur 35 comporte une goulotte de déversement du
béton bitumineux 45 disposée au-dessus d'un dispositif finisseur 46 permettant de
constituer la couche d'enrobés 8 sur le sol 7 du chantier. Le dispositif 46 peut être
attelé au châssis par des barres de traction permettant le tirage sur le sol 7. Il
peut également être soulevé par l'intermédiaire d'une potence permettant son relevage
pour le faire reposer sur le châssis.
[0043] Le travail effectué par la machine peut être contrôlé par un opérateur placé sur
une plateforme 47 (voir figure 4) située à l'arrière de la machine et sur laquelle
est placé le pupitre de commande 48 des divers organes de la machine qui ne sont pas
à commande automatique.
[0044] Sur la figure 5 on voit une représentation schématique de l'ensemble de motorisation
de la machine qui comporte en particulier le moteur thermique 5 et la boite de vitesses
6. Entre le moteur 5 et la boite 6 sont intercalés un embrayage 50 et une prise de
force 51 dont la sortie est accouplée par une transmission à cardan 52 à l'entrée
d'une boite de répartition mécanique 53.
[0045] Les sorties de cette boite de répartition mécanique dont deux seulement ont été représentées
permettent l'entrainement de pompes hydrauliques à débit variable telles que 54 et
55.
[0046] La pompe hydraulique à débit variable 55 alimente un moteur hydraulique à débit constant
56 qui est lui-même relié à une sortie 58 de la boite de vitesses par l'intermédiaire
d'un réducteur mécanique 57 et d'une transmission à cardan 59. Une seconde sortie
60 de la boite de vitesses est reliée directement aux ponts arrières 3 et 3a de la
machine par l'intermédiaire d'une transmission à cardan 61.
[0047] Un circuit de commande hydraulique 62 muni d'actionneurs 63 sur l'entrée de la boite
de vitesses et 64 sur la sortie de boite 58 permet d'établir une transmission entre
le moteur thermique 5 et les ponts d'entrainement 3 et 3a de la machine, soit directement
par la boite de vitesses 6 entre son entrée 65 et sa sortie 60 soit par l'intermédiaire
de la sortie 66 de la prise de force 51, la boite de répartition mécanique 53, la
pompe et le moteur hydrauliques 55 et 56, le réducteur mécanique 57, la sortie de
boite 58 et enfin la sortie de boite de vitesses 60.
[0048] Dans le premier cas la transmission entre le moteur thermique 5 et les ponts 3 et
3a se fait de façon classique par une boite de vitesse à plusieurs rapports permettant
une conduite sur route de la machine à une vitesse allant jusqu'à 60 km/heure ou au-dessus.
[0049] Dans le second cas, le passage par la transmission hydraulique permet un déplacement
de la machine à vitesse très lente et constante sur le chantier, un rapport de la
boite de vitesses étant choisi pour obtenir cette vitesse. Cette vitesse très lente
peut être comprise entre 700 mètres par heure et 3 km/heure.
[0050] Les sorties de la boite de répartition mécanique en dehors de celles permettant l'entrainement
de la pompe 55 pour le déplacement à vitesse lente du véhicule sont reliées à des
pompes hydrauliques telles que 54 qui elles-mêmes alimentent les moteurs hydrauliques
des différents dispositifs d'extraction et de dosage de la machine et des différentes
pompes d'alimentation qui ont été décrits plus haut.
[0051] Les vitesses d'entrainement de ces extracteurs doseurs et de ces pompes dépendent
du débit des pompes hydrauliques 54 qui lui-même est fonction de la vitesse de rotation
du moteur 5. Il en est de même en ce qui concerne l'entrainement de la machine elle-même
si bien que la vitesse des dispositifs d'extraction et de dosage et le débit des pompes
de dosage de matières liquides restent constamment proportionnels à la vitesse de
déplacement de la machine sur chantier.
[0052] Le réglage des différents dosages est donc fait une fois pour toutes au démarrage
du chantier et ne demande pas de modifications ultérieures.
[0053] On comprend que le fonctionnement de la machine peut être décrit de la façon suivante
:
La machine est amenée sur le chantier par un circuit routier normal puisque ses dimensions
correspondent aux normes routières admises et que d'autre part son poids total à vide
est de 26 tonnes. En déplacement routier, la transmission se fait uniquement par la
boite de vitesses 6, ce qui permet un déplacement à vitesse normale. Sur le chantier,
la machine ne subit aucune modification de structure mais les capacités de stockage
des divers matériaux doivent être remplies avant la mise en route.
[0054] En particulier, comme représenté sur la figure 1, on amène la benne 28 d'un camion
en position de chargement des granulats dans la trémie de réception 14. On effectue
ainsi le remplissage complet de la trémie des granulats 20. La benne du camion étant
libérée du dispositif d'attache 29 et 30, le camion repart à vide et l'on effectue
l'attelage du camion suivant pour assurer un ravitaillement continu pendant le fonctionnement
de la machine. On effectue également le remplissage des autres capacités (Emulsion
bitumineuse, eau, additifs, ciment, ...).
[0055] Lorsque toutes les capacités de stockage sont remplies, le poids de la machine est
de 56 tonnes.
[0056] La transmission hydrostatique utilisable sur le chantier est alors. mise en position
active grâce au circuit hydraulique 62. Une vitesse lente de déplacement de la machine
est choisie et les dosages des différents matériaux sont définis en fonction de cette
vitesse lente et du poids par m
2 de matière à étaler sur la route 7.
[0057] Le travail sur le chantier peut alors commencer et se poursuivre d'une manière continue.
La capacité de la trémie de stockage 20 permet en outre une autonomie importante à
la machine, les capacités de stockage pour les autres matériaux étant choisies de
façon à correspondre à un nombre exact de charges de la trémie des granulats.
[0058] On voit que les principaux avantages du dispositif selon l'invention sont qu'il peut
se déplacer sur route et sur chantier sans aucune modification de structure, qu'il
présente malgré tout une grande autonomie en ce qui concerne le réapprovisionnement
en granulats et qu'il nécessite pour son entrainement un seul moteur thermique assurant
les déplacements à vitesse rapide et à vitesse lente ainsi que l'entrainement des
différents dispositifs d'extraction et de dosage à une vitesse proportionnelle à la
vitesse de déplacement lente de la machine.
[0059] L'invention ne se limite pas au mode de réalisation qui vient d'être décrit ; elle
en comporte au contraire toutes les variantes.
[0060] C'est ainsi que l'élévateur à godets du dispositif d'auto-alimentation peut faire
un angle différent de 60° avec le plan du châssis, cet angle devant cependant être
supérieur à 45° pour pouvoir profiter pleinement des avantages de cette solution.
[0061] Le dispositif de répartition des granulats peut être réglable en hauteur à l'intérieur
de la trémie de stockage des granulats ; ce dispositif peut même être rendu mobile
dans la direction verticale de bas en haut pour assurer l'étalement des granulats
au cours du remplissage de la trémie.
[0062] Le dispositif finisseur du revêtement peut être mis en position relevée et fixé sur
le châssis pour le transport sur route entre chantiers. Il peut être suspendu à une
potence et placé en position de route sur la plateforme arrière de la machine.
[0063] La position des différents réservoirs et capacités de stockage peut être différente
de celle qui a été décrite, le but étant de diminuer au maximum l'encombrement de
la machine pour une capacité donnée de la trémie des granulats.
[0064] Enfin, la transmission hydrostatique pour le mouvement du dispositif à vitesse lente
et pour l'entrainement des différents organes d'extraction et de dosage peut être
différente de celle qui a été décrite.
[0065] L'invention s'applique pour l'élaboration à froid sur le chantier de produits bitumineux
enrobés pour revêtements routiers.
1.- Dispositif mobile pour l'élaboration à froid et l'épandage sur le chantier de
produits enrobés bitumineux pour revêtements routiers pendant le déplacement à vitesse
lente du dispositif qui est également susceptible de se déplacer sur route à grande
vitesse et qui comporte un châssis (1) monté sur roues (2) portant une trémie de stockage
de granulats (20) de grande capacité associée à des moyens d'alimentation comportant
une trémie de réception (14) disposée à la partie inférieure du dispositif et un élévateur
à godets (12) pour le transport des granulats entre la trémie de réception (14) et
la partie supérieure de la trémie de stockage (20), des capacités de stockage de matériau
pulvérulent (36), d'eau (44), d'émulsion bitumineuse (43) et d'additifs (11) et des
moyens de prélèvement des matériaux dans leur capacité de stockage en quantités dosées
et d'amenée de ces matériaux à un malaxeur (35) également porté par le châssis, assurant
le mélange et le déversement des produits sur le sol en continu, caractérisé par le
fait que les moyens d'alimentation en granulats de la trémie de stockage (20) sont
placés à l'avant du dispositif mobile pour permettre l'approvisionnement de la trémie
de réception (14) par un camion benne pendant le fonctionnement du dispositif mobile
et son déplacement sur le chantier et qu'ils comportent :
- un moyen de répartition des granulats (31) dans la trémie de stockage (20) placé
au-dessus de cette trémie (20) et comportant au moins une chaine sans fin (21) à déplacement
suivant une direction sensiblement horizontale et correspondant à l'axe longitudinal
du châssis (1) sur toute la longueur de la trémie de stockage (20) portant des barres
transversales (23) dont la longueur correspond sensiblement à la largeur de la trémie
de stockage (20) qui n'est elle-même que peu inférieure à la largeur du châssis (1)
pour assurer le transfert vers l'arrière du dispositif mobile des granulats amenés
. par l'élévateur à godets (12) à l'avant de la trémie (20)
- et que le dispositif mobile comporte un moteur thermique (5) unique porté par le
châssis (1) associé à deux moyens de transmission différents assurant l'entrainement
à vitesse rapide sur route et l'entrainement à vitesse lente sur le chantier, respectivement.
2.- Dispositif mobile suivant la revendication 1,
caractérisé par le fait que l'élévateur à godets (12) fait un angle voisin de 60°
avec le plan du châssis.
3.- Dispositif mobile suivant l'une quelconque des revendications 1 et 2, .
caractérisé par le fait que le dispositif de répartition des granulats (31) au-dessus
de la trémie de stockage (20) a une position réglable dans la direction verticale
à l'intérieur de cette trémie.
4.- Dispositif suivant l'une quelconque des revendications 1, 2 et 3,
caractérisé par le fait que la trémie de réception (14) comporte une vis de recentrage
transversale (16) ayant deux parties à pas contraires.
5.- Dispositif mobile suivant l'une quelconque des revendications 1, 2, 3 et 4,
caractérisé par le fait que l'élévateur à godets (12) et la chaîne sans fin (21) du
moyen de répartition (31) sont entrainés par des moyens assurant une synchronisation
des déplacements des godets et des barres (23) du moyen de répartition (31).
6.- Dispositif mobile suivant l'une quelconque des revendications 1, 2, 3, 4 et 5,
caractérisé par le fait que le moteur thermique d'entrainement (5) unique porté par
le châssis (1) est relié cinématiquement au pont (3) d'entrainement des roues motrices
(2) du dispositif, d'une part par l'intermédiaire d'un embrayage (50) et d'une boite
de vitesses (6) et d'autre part, par l'intermédiaire de l'embrayage (50), d'une pompe
hydraulique (55) d'un moteur hydraulique (56) et d'une boite de vitesses (6), l'une
ou l'autre des chaines cinématiques de transmission pouvant être activée par une commande
hydraulique (62), pour les déplacements du dispositif sur route à grande vitesse et
sur le chantier à vitesse lente, respectivement.
7.- Dispositif mobile suivant la revendication 6,
caractérisé par le fait que les moyens de prélèvement des matériaux dans leur capacité
de stockage en quantités dosées sont entrainés par le moteur thermique (50), par l'intermédiaire
de pompes hydrauliques (54) et de moteurs hydrauliques, de façon que leur vitesse
et leur débit soient proportionnels à la vitesse de rotation du moteur thermique (5)
et à la vitesse lente de déplacement du dispositif sur le chantier.