(19)
(11) EP 0 134 365 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
20.03.1985  Bulletin  1985/12

(21) Numéro de dépôt: 83401611.5

(22) Date de dépôt:  03.08.1983
(51) Int. Cl.4C23F 11/02, C23F 11/14
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE FR GB IT LI LU NL SE

(71) Demandeur: UNION CHIMIQUE ET INDUSTRIELLE DE L'OUEST S.A. Société anonyme dite:
F-75010 Paris (FR)

(72) Inventeur:
  • Moran, Francis
    F-75019 Paris (FR)

(74) Mandataire: Clisci, Serge et al
S.A. FEDIT-LORIOT CONSEILS EN PROPRIETE INDUSTRIELLE 38, avenue Hoche
75008 Paris
75008 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Composition inhibitrice de corrosion pour protéger les surfaces métalliques d'installations utilisant de l'eau comme fluide thermique ou énergétique, procédé pour protéger lesdites surfaces


    (57) La présente invention a trait à une nouvelle composition inhibitrice de corrosion pour protéger les surfaces métalliques d'une installation utilisant de l'eau comme fluide thermique ou énergétique et comprenant un générateur de vapeur sèche, un générateur de vapeur humide, un générateur d'eau surchauffée ou un générateur d'eau chaude, cette composition étant caractérisée en ce qu'elle comprend

    a) 1 à 100 parties en poids sec d'amine alcalinisante, et

    b) 1 partie en poids sec d'amine filmante.

    L'invention concerne également le procédé pour protéger les surfaces métalliques de ladite installation, selon lequel on administre ladite composition au niveau de la bâche alimentaire.


    Description


    [0001] La présente invention a trait à une nouvelle composition inhibitrice de corrosion, en tant que produit industriel nouveau, pour protéger les surfaces d'installations utilisant l'eau comme fluide thermique ou énergétique en particulier vis-à-vis de O2 et de C02 dissous de C02 libéré lors du chauffage de l'eau et de H2CO3 formé lors de la condensation de l'eau. Elle concerne également le procédé de traitement pour protéger lesdites surfaces au moyen de ladite composition inhibitrice de corrosion.

    [0002] La nouvelle composition inhibitrice convient pour protéger les installations qui utilisent de la vapeur sèche, de la vapeur humide, de l'eau surchauffée et de l'eau chaude. Elle est particulièrement intéressante pour les circuits qui comprennent un générateur de vapeur sèche ou humide, ou un générateur d'eau surchauffée.

    [0003] Par eau surchauffée on entend de l'eau liquide à une température supérieure à 100°C sous pression. Par eau chaude on entend de l'eau liquide à une température inférieure à 100°C et en général supérieure à 50°C.

    [0004] On sait que, dans le passé, pour résoudre le problème de la corrosion par C02 et H2CO3 dans les installations qui comprennent un générateur de vapeur ou un générateur d'eau surchauffée, on a déjà proposé deux solutions techniques, à savoir, selon les termes utilisés par l'homme du métier :

    1°) la solution qui consiste à faire appel à une ou plusieurs "amines alcalinisantes", et

    2°) la solution qui consiste à faire appel à une ou plusieurs "amines filmantes".



    [0005] Par "amine alcalinisante" (en abrégé AA) on entend une amine qui, au niveau du condenseur et d'une manière générale lors de la redissolution dans l'eau liquide du C02 qui a été libéré donne un pH supérieur à 7 et de préférence un pH supérieur à 8 pour pallier l'inconvénient de la réaction CO2 + H20H2C02 qui conduirait, selon les modalités opératoires usuelles, à un pH de 5 - 6 agressif vis-à-vis des surfaces métalliques notamment en fer, en acier ou en cuivre.

    [0006] Parmi les substances AA on sait que l'on a déjà utilisé l'ammoniac, l'hydrazine, la cyclohexylamine, la morpholine, le 2-diéthylamino-1-éthanol, la morpholine, l'aniline, la benzylamine et le 2-amino-2-méthyl-1-propanol. Or, il se trouve que ces amines exigent l'utilisation d'un matériel coûteux et quelquefois encombrant, des dosages et contrôles fréquents et, dans presque tous les cas, des purges relativement importantes par rapport à la production de vapeur ou d'eau surchauffée. On sait par ailleurs que les moyens AA peuvent être agressifs ou corrosifs. On sait en particulier que NH3 et N2H4 sont agressifs, notamment en présence de 02 vis-à-vis du cuivre et des alliages renfermant du cuivre. On sait également, notamment de l'exposé intitulé "Erosion-corrosion dans les turbines à vapeur humide" fait par H. KELLER et A.W. SCHMITZ au cours de la session No 117 des 18 et 19 mars 1981 à Paris, du Comité Technique de la Société Hydrotechnique de France, que la morpholine présente des inconvénients importants. En particulier, pour avoir un pH supérieur à 9,5 il faut avoir recours à des concentrations élevées de l'ordre de 100 mg de-morpholine pour 1 kg de vapeur.

    [0007] Par "amine filmante" (en abrégé AF) on entend une amine aliphatique à longue chaîne qui, en se déposant sur les parois internes des installations métalliques où circule de l'eau liquide (par exemple les circuits de vapeur humide ou d'eau surchauffée, les dispositifs logés dans lesdits circuits - tels que notamment les turbines et les détendeurs -, les condenseurs, etc..,) forme un film protecteur vis-à-vis des agents agressifs tels que 02 et H2CO3.

    [0008] Le moyen AF, en fonction des quantités généralement utilisées, est faiblement basique et ne peut pas neutraliser l'acidité de H2CO3, à la différence du moyen AA. De plus le moyen AF se distingue du moyen AA par un poids moléculaire plus élevé.

    [0009] Parmi les substances AF on connaît les monoamines grasses, les polyamines grasses décrites dans FR-A-1 435 023, US-A-2 857 333, US-A-3 069 225, US-A-3 523 894, NL-B-100 963, EP-A-10 485 et EP-A-65 609, et les hydroxyalkylamines décrites dans FR-A-2 310 420. Or il se trouve que ces substances, qui ont aux doses élevées un effet anti-corrosif du fait de leur pouvoir filmogène, accélèrent la corrosion aux doses faibles (voir à cet effet page 2, lignes 11-15 de EP-A-65 609), et que, dans les meilleures conditions d'emploi, lesdites substances en association avec un agent dispersant présentent l'inconvénient de conduire à une inhibition insuffisante de la corrosion aqueuse. De plus, le moyen AF même en association avec un dispersant tensioactif encrasse les purgeurs.

    [0010] Selon l'invention on préconise une nouvelle solution technique pour résoudre le problème de la protection vis-à-vis de la corrosion des surfaces métalliques d'installations utilisant de l'eau comme fluide thermique ou énergétique et comprenant un générateur de vapeur sèche, un générateur de vapeur humide, un générateur d'eau surchauffée ou un générateur d'eau chaude. Cette nouvelle solution technique repose sur l'utilisation simultanée d'un moyen AA et d'un moyen AF.

    [0011] On vient en effet de trouver de façon surprenante que l'utilisation d'une association d'un moyen AA et d'un moyen AF permet de pallier les inconvénients sus-visés et que ladite association présente une synergie par rapport à AA et à AF en ce qui concerne l'inhibition de la corrosion.

    [0012] Selon l'invention on propose donc une composition inhibitrice de corrosion pour protéger les surfaces métalliques d'installations utilisant l'eau comme fluide thermique ou énergétique, qui comprend une amine alcalinisante et une

    [0013] amine filmante et qui est caractérisée en ce qu'elle renferme

    a) 1 à 100 parties en poids sec d'amine alcalinisante, et

    b) 1 partie en poids sec d'amine filmante.



    [0014] Pour les installations comprenant un générateur de vapeur sèche ou humide, ou un générateur d'eau surchauffée on recommande d'utiliser une composition inhibitrice dans laquelle le moyen AA est stable jusqu'à une température d'au moins 250°C.

    [0015] Parmi les compositions inhibitrices qui conviennent, selon l'invention, pour les installations qui comprennent un générateur de vapeur ou d'eau surchauffée, une bâche alimentaire fournissant de l'eau alimentaire audit générateur, une portion de circuit où est utilisé le fluide provenant dudit générateur, et une portion de circuit où s'écoule le condensat, on peut notamment mentionner les compositions qui renferment

    a) 1 à 100 parties en poids sec d'une substance aminée (moyen AA) donnant au niveau du condensat un pH supérieur ou égal à 8, stable jusqu'à une température d'au moins 250°C et choisie parmi l'ensemble constitué par l'ammoniac, l'hydrazine, la cyclopentylamine, la cyclohexylamine, la morpholine, les aminoalcools de formule

    (où A est un groupe alkylène en C2-C4 à chaîne hydrocarbonée linéaire ou ramifiée, R' et R", qui peuvent être identiques ou différents, représentent chacun l'atome d'hydrogène ou un groupe alkyle en C1-C3), l'aniline, la benzylamine et leurs mélanges ; et,

    b) 1 partie en poids sec d'une substance aminée formant film (moyen AF) choisie parmi l'ensemble constitué par

    (i) les monoamines et polyamines de formule

    (où R représente un radical hydrocarboné aliphatique saturé ou insaturé en C12-C22, m représente un nombre entier compris entre 2 et 8 inclus et n représente un nombre entier compris entre 0 et 7 inclus, et leurs mélanges ; et

    (ii) les hydroxyalkylamines de formule

    (où R1 et R2, qui peuvent être identiques ou différents, représentent chacun l'atome d'hydrogène ou un groupe alkyle en C1-C22 linéaire, le nombre total d'atomes de carbone contenus dans R1 et R2 étant compris entre 12 et 22 ; m est défini comme indiqué ci-dessus ; R3 et R4, qui peuvent être identiques ou différents, représentent chacun l'atome d'hydrogène, un groupe alkyle en CI-C4 ou un groupe hydroxyalkyle en C2-C4 ; x est égal à 0 ou 1) et leurs mélanges ; et

    (iii) les mélanges de II et III.



    [0016] Dans la formule I ci-dessus, les groupes A préférés sont les groupes -CH2CH2 , -CH(CH3)CH2-, -CH2CH(CH3)-, -C(CH3)2CH2- et -CH2C(CH3)2-. Les aminoalcools I les plus intéressants selon l'invention sont le 2-diéthylamino-1-éthanol et le 2-amino-2-méthyl-1-propanol.

    [0017] Les moyens AA préférés selon l'invention sont le 2-diéthylamino-1-éthanol et le 2-amino-2-méthyl-1-propanol précités qui,à l'état non dilué,se décomposent à partir de 300°C et respectivement 360°C, d'une part, et la cyclohexylamine et la morpholine qui, à l'état non dilué, se décomposent a partir de 330°C et respectivement 340°C, d'autre part.

    [0018] En pratique on préfère les composés de formule II aux composés de formule III en tant que moyens AF. Parmi les composés de formule II, les polyamines (n ≠ 0) sont préférées aux monoamines (n = 0), et parmi lesdites polyamines les substances les plus facilement accessibles sont celles où m est 3.

    [0019] Les polyamines de formule II peuvent être utilisées telles qu'on peut les obtenir dans le commerce, seules ou mélangées entre elles, sous leurs formes pures, ou techniques. On peut également utiliser des polyamines préparées à partir d'acides gras d'origine animale, végétale ou de synthèse. Parmi les polyamines commercialisées qui conviennent, on peut notamment citer les produits connus sous les noms de marque DUOMEEN, DINORAM, TRINORAM, POLYRAME, LILAMIN et CEMULCAT qui renferment au moins une polyamine II. Parmi ces derniers produits, on peut mentionner le "DINORAM 0" qui renferme approximativement 75 % en poids sec d'oléylamino-propylène-amine, 9 % en poids sec de stéarylaminopropylèneamine et 6 % en poids sec d'hexadécylaminopropylèneamine, le "DINORAM S" qui renferme approximativement 43 % en poids sec de stéarylaminopropylèneamine, 28 % en poids sec d'olêylamino- propylèneamine et 28 % en poids sec d'hexadécylaminopropylèneamine, ces produits étant commercialisés par la société CECA.

    [0020] Pour mieux comprendre l'intérêt de l'invention on se référera à la figure 1 qui représente schématiquement une installation industrielle que l'on se propose de protéger selon l'invention.

    [0021] Cette installation comprend un générateur 1 de fluide thermique ou énergétique (c'est-à-dire un générateur de vapeur sèche ou humide, ou un générateur d'eau surchauffée) qui est dans le cas d'espèce une chaudière munie d'un dispositif de purge 12, recevant de l'eau alimentaire 2 provenant de la bâche alimentaire 3, et produisant un fluide thermique ou énergétique (dans le cas d'espèce de la vapeur d'eau) qui est utilisé dans la portion de circuit 5.

    [0022] Dans le générateur 1 on a les réactions suivantes

    et

    à partir du bicarbonate encore présent dans l'eau alimentaire.

    [0023] La bâche alimentaire qui est approvisionnée en eau d'appoint 4 a pour objet le dégazage de l'eau afin d'éliminer en 14 la plus grande partie possible de 02 et CO2 dissous. Ce dégazage peut être réalisé par voie thermique ou par entraînement à la vapeur.

    [0024] La portion de circuit où passe l'eau alimentaire 2 comprend avantageusement un économiseur 13 dans lequel on procède à un préchauffage de ladite eau alimentaire, et le cas échéant un ou plusieurs dispositifs de contrôle ou mesure 8'''.

    [0025] La portion de circuit 5 où le fluide thermique ou énergétique (dans le cas d'espèce la vapeur d'eau) prpvenant du générateur 1 est utilisé, peut comprendre une ou plusieurs turbines 6, un ou plusieurs sécheurs-surchauffeurs 7, un ou plusieurs dispositifs de purge (non représentés ici), un ou plusieurs dispositifs de contrôle ou mesure 8, et, le cas échéant, un détendeur,

    [0026] Les pertes de fluide thermique ou énergétique ont été schématiquement représentées en 9.

    [0027] La portion de circuit 5 débouche dans un condenseur 1Q qui d'une manière générale fonctionne en tant qu'échangeur de température avec un autre circuit d'eau non représenté ici. Le condensat 11 qui est réinjecté dans la bâche 3 peut comprendre un ou plusieurs dispositifs de contrôle ou de mesure 8' et 8",

    [0028] Selon les meilleures techniques antérieurement connues, les substances AA sont injectées en i5 au niveau de la bâche 3, de préférence le moyen AA est associé à SO3Na2 et PO4Na3, d'une part, et les substances AF sont injectées en 16 au voisinage de la sortie du générateur 1 dans la portion de circuit 5, de préférence en suspension aqueuse avec un agent dispersant. L'introduction du moyen AF dans la bâche 3 (contrairement à ce que préconise à tort FR-A-1 435 023), dans l'eau alimentaire 2 ou dans le générateur 1, n'apporte aucun avantage par rapport à 16, et conduit en général à des taux d'inhibition de corrosion inférieurs à ceux qui résultent de l'introduction en 16.

    [0029] Selon l'invention on constate en revanche que l'introduction de la composition renfermant les moyens AA et AF en 15 donne de meilleurs résultats que (i) l'injection de AA seul en 15, (ii) l'injection de AF seul en 16, et (iii) l'injection des deux moyens AA en 15 et AF en 16.

    [0030] Le moyen AF étant insoluble dans l'eau, on a intérêt à utiliser un agent dispersant tensioactif. De façon avantageuse, on préconise selon l'invention une composition inhibitrice de corrosion renfermant

    a) 1 à 100 parties en poids sec de moyen AA,

    b) 1 partie en poids sec de moyen AF, et

    c) 0,01 à 0,5 partie.en poids sec d'agent dispersant.



    [0031] L'agent dispersant préféré est choisi parmi l'ensemble des amines oxyalkylénées, qui résultent de la condensation de monoamines et/ou de polyamines de formule II avec un oxyde d'alkylène (en abrégé OA), à raison de 2 à 22 moles de OA (oxyde d'éthylène ou oxyde de propylène) pour 1 mole d'amine II, et leurs mélange,s.

    [0032] Ces amines oxyalkylénées répondent à la formule

    (où R, m et n sont définis comme indiqués ci-dessus, k représente un nombre entier ayant pour valeur 2 ou 3, la somme p + q + nz étant un nombre entier compris entre 2 et 22).

    [0033] La composition inhibitrice selon l'invention est présentée sous forme de suspension aqueuse renfermant les moyens AA, AF et l'agent dispersant. Pour le transport on utilisera une suspension aqueuse concentrée. En revanche au moment de l'injection en 15 on a intérêt à faire appel à une composition diluée renfermant 10 à 25 % en poids sec du mélange AA, AF et dispersant, et 90 à 75 % en poids d'eau, de préférence de l'eau ayant une résistivité r ⋟ 105Ωx cm, notamment de l'eau déminéralisée (r ⋟ 106Ωx cm) ou partiellement déminéralisée (r = 105Ωx cm), de façon à avoir une introduction de l'ordre de 5 à 50 mg du mélange AA + AF pour 1 litre d'eau d'appoint, et de préférence 10 à 20 mg/l.

    [0034] De façon très avantageuse dans la composition selon l'invention le rapport pondéral AA - AF sera compris entre (2 : 1) et (8 : 1),

    [0035] La composition inhibitrice selon l'invention est partiellement utile pour la protection des installations où circulent de la vapeur humide et/ou de l'eau surchauffée, d'une part, et des condensats, d'autre part, des centrales thermiques nucléaires produisant de l'électricité.

    ESSAIS COMPARATIFS



    [0036] On a résumé ci-après les essais comparatifs et les résultats obtenus pour mettre en évidence la synergie de la composition selon l'invention, au moyen d'une installation pilote selon la figure 1 sans le ou les dispositifs 6, mais comprenant notamment des dispositifs d'introduction d'éprouvettes métalliques en 8 et 8' et des dispositifs de mesure du pH en 8" et 8"'. Dans ces essais on a utilisé les mêmes produits (AA : cyclohexylamine ; Af : stéarylaminopropylèneamine ; agent dispersant tensioactif : "NORAMOX S11") dans les mêmes quantités, à savoir :

    - Exemple 1 selon l'invention injecté en 15 de façon à avoir par litre d'eau d'appoint 10 mg de AA, 10 mg de AF et I mg d'agent dispersant,

    - Produit A-1 (pour traitement classique) comprenant AA, Na2SO3 et Na3P04 injecté en I5 de façon à avoir 10mg de AA par litre d'eau d'appoint, 20 mg/1 de P04 dans l'eau de chaudière, 30 mg/1 de SO3 dans l'eau de chaudière (en ce qui concerne l'excès de SO3 par rapport à 02) ;

    - Produit A-2 constitué par une suspension aqueuse de 10 parties en poids sec de AA et 1 partie en poids sec de dispersant, injectée en 16 de façon à avoir 10 mg de AF pour 1 kg de vapeur et 1 mg de dispersant pour 1 kg de vapeur ; et,

    - Produit A-3 constitué par AA injecté en 15 à raison de 10 mg de AA pour 1 litre d'eau d'appoint, et par le produit A-2 injecté en 16 comme indiqué ci-dessus.



    [0037] L'eau d'appoint introduite dans l'installation de la figure 1, est une eau partiellement déminéralisée (résistivité de l'ordre de 105Ωx cm), le générateur délivrant de la vapeur à 3,5 x 106 pascals (soit 35 bars), et la température maximale, qui est de 320°C, étant atteinte en 7.

    [0038] Les résultats obtenus (moyenne de cinq essais par produit testé) ont été consignés dans le tableau I ci-après. Ils mettent en évidence l'intérêt de l'invention par rapport aux techniques antérieurement connues : la composition de l'exemple 1 selon l'invention donne (i) un pH supérieur à ceux de A-1, A-2 et A-3 dans l'eau alimentaire et dans le condensat, et (ii) des vitesses de corrosion en µ/an nettement inférieures à celles de A-1, A-2 et A-3, en vapeur sèche vis-à-vis de l'acier, d'une part, et dans le condensat, vis-à-vis de l'acier et du cuivre, d'autre part.



    [0039] Par ailleurs sur une installation de laboratoire du type SCHIKORR analogue à celle de la figure 1 et schématisée ci-après par la figure 2 des essais complémentaires ont été entrepris.

    [0040] Comme indiqué sur la figure 2 l'installation de laboratoire comprend en particulier :

    - un générateur dont la partie active est un tube éprouvette 17 chauffé par une résistance électrique 18,et qui est alimentée en eau alimentaire 2 préchauffée au moyen du réchauffeur 13,

    - un circuit 5 où circule le fluide thermique produit par le générateur 1 qui est muni de dispositifs de mesure 19 (manomètre, pressostat, etc.), qui permet de réchauffer en 13 l'eau alimentaire de la portion de circuit 2, et qui comprend un détenteur représenté schématiquement en 20 en amont de la bâche alimentaire,

    - une bâche alimentaire 3 servant de condenseur dégazeur munie à sa base d'une résistance chauffante 23 (pour effectuer un dégazage thermique), d'une prise d'échantillon 22 (pour mesurer notamment le pH et la résistivité de l'eau), et équipée à son sommet d'un dispositif 21 pour recueillir les matières volatiles incondensa- bles,

    - une arrivée d'eau d'appoint 4 débouchant au voisinage du sommet de la bâche alimentaire 3, et

    - une portion de circuit 2 où circule l'eau alimentaire comprenant une pompe (non représentée ici).



    [0041] Avec cette installation, quand le tube éprouvette 17 est en acier, on mesure l'influence de la corrosion aqueuse en déterminant la quantité ou le volume d'hydrogène recueilli en 21 et provenant de la réaction



    [0042] Dans ce but les mesures sont effectuées à stabilisation, c'est-à-dire 28 heures après mise en route des essais (i) sans inhibiteur de corrosion, (ii) avec NH3 (introduit à la dose de 15 mg/l avec l'eau d'appoint 4), et (iii) la composition inhibitrice de l'exemple 3 (introduite avec l'eau d'appoint à raison de 5 mg/l de stéarylaminopropylèneamine et de 10 mg/1 de 2-amino-2-méthyl-1-propanol), de façon à avoir un pH de 9,2 (mesuré en 22) quand on utilise un inhibiteur de corrosion.

    [0043] Dans les conditions expérimentales suivantes :

    on obtient, à stabilisation, en 21



    [0044] Selon l'invention on préconise un procédé pour protéger les surfaces métalliques d'une installation utilisant de l'eau comme fluide thermique ou énergétique et comprenant un générateur de vapeur sèche ou humide, un générateur d'eau surchauffée ou un générateur d'eau chaude, au moyen d'une composition inhibitrice selon l'invention. Ce procédé est caractérisé en ce que ladite composition est administré au niveau de la bâche alimentaire (de préférence avec l'eau d'appoint) à raison de 5 à 50 mg (de préférence 10 à 20 mg) du mélange des moyens AA et Af pour 1 litre d'eau d'appoint,

    [0045] Comme indiqué plus haut on utilisera avantageusement une composition inhibitrice renfermant 10 à 25 7 en poids sec du mélange AA, AF et agent dispersant, et 90 à 75 % en poids d'eau ayant une résistivité supérieure à 105Ω x cm.

    [0046] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention seront mieux compris à la lecture qui va suivre d'exemples de compositions inhibitrices selon l'invention.

    EXEMPLE 1



    [0047] On prépare une composition inhibitrice de corrosion ayant la formulation suivante :



    [0048] Cette composition aqueuse est utilisable de façon avantageuse dans les installations comprenant un générateur de vapeur sèche.

    EXEMPLE 2



    [0049] On prépare une composition inhibitrice de corrosion ayant la formulation suivante et où le moyen AA est un mélange de deux amines (cyclohexylamine et 2-amino-2-méthyl-1-propanol):



    [0050] Cette composition est utilisable avantageusement dans les installations comprenant un générateur de vapeur humide ou d'eau surchauffée.

    EXEMPLE 3



    [0051] On prépare une composition inhibitrice de corrosion ayant la formulation suivante :



    [0052] Cette composition est utilisable avantageusement dans les installations comprenant un générateur de vapeur humide ou d'eau surchauffée,

    EXEMPLE 4



    [0053] On prépare une composition inhibitrice de corrosion ayant la formulation suivante :



    [0054] Cette composition est avantageusement utilisable dans les installations comprenant un générateur de vapeur sèche,

    EXEMPLE 5



    [0055] On prépare une composition inhibitrice de corrosion ayant la formulation suivante ;


    EXEMPLE 6



    [0056] On prépare une composition inhibitrice de corrosion ayant la formulation suivante ou le moyen AA est un mélange de 2 amines (cyclohexylamine et 2-amino-2-méthyl-1-propanol) et le moyen AF est également un mélange de plusieurs polyamines grasses de formule II.



    [0057] Cette composition est avantageusement utilisable dans les installations comprenant un générateur de vapeur sèche, de vapeur humide et d'eau surchauffée,


    Revendications

    1. Composition inhibitrice de corrosion pour protéger les surfaces métalliques d'une installation utilisant de l'eau comme fluide thermique ou énergétique et comprenant un générateur de vapeur sèche, un générateur de vapeur humide, un générateur d'eau surchauffée ou un générateur d'eau chaude, ladite composition qui comprend une amine alcalinisante et une amine filmante étant caractérisée en ce qu'elle renferme

    a) 1 à 100 parties en poids sec d'amine alcalinisante, et

    b) 1 partie en poids sec d'amine filmante.


     
    2. Composition inhibitrice selon la revendication 1, pour une installation comprenant un générateur de vapeur sèche ou humide ou de l'eau surchauffée, une bâche alimentaire fournissant de l'eau alimentaire audit générateur, une portion de circuit où est utilisé le fluide provenant dudit générateur, et une portion de circuit où s'écoule le condensat, ladite composition étant caractérisée en ce qu'elle renferme

    a) 1 à 100 parties en poids sec d'une substance aminée donnant au niveau du condensat un pH supérieur ou égal à 8, stable jusqu'à une température d'au moins 250°C et choisie parmi l'ensemble constitué par l'ammoniac, l'hydrazine, la cyclopentylamine, la cyclohexylamine, la morpholine, les aminoalcools de formule

    (où A est un groupe alkylène en CZ-C4 à chaîne hydrocarbonée linéaire ou ramifiée, R' et R", qui peuvent être identiques ou différents, représentent chacun l'atome d'hydrogène ou un groupe alkyle en C1-C3), l'aniline, la benzylamine et leurs mélanges ; et,

    b) 1 partie en poids sec d'une substance aminée formant film choisie parmi l'ensemble constitué par

    (i) les monoamines et polyamines de formule

    (où R représente un radical hydrocarboné aliphatique saturé ou insaturé en C12-C22, m représente un nombre entier compris entre 2 et 8 inclus et n représente un nombre entier compris entre 0 et 7 inclus, et leurs mélanges ; et

    (ii) les hydroxyalkylamines de formule

    (où R1 et R21 qui peuvent être identiques ou différents, représentent chacun l'atome d'hydrogène ou un groupe alkyle en C1-C22 linéaire, le nombre total d'atomes de carbone contenus dans RI et R2 étant compris entre 12 et 22 ; m est défini comme indiqué ci-dessus ; R3 et R4, qui peuvent être identiques ou différents, représentent chacun l'atome d'hydrogène, un groupe alkyle en C1-C4 ou un groupe hydroxyalkyle en C2-C4; x est égal à 0 ou 1) et leurs mélanges ; et

    (iii) les mélanges de II et III.


     
    3. Composition inhibitrice de corrosion selon la revendication 2, caractérisée en ce que l'aminoalcool de formule I est choisi parmi l'ensemble constitué par le 2-diéthylamino-I-éthanol et le 2-amino-2-méthyl-1-propanol.
     
    4. Composition inhibitrice de corrosion selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisée en ce qu'elle renferme
     

    a) 1 à 100 parties en poids sec de moyen AA,

    b) 1 partie en poids sec de moyen AF, et

    c) 0,01 à 0,5 partie en poids sec d'agent dispersant.


     
    5. Composition inhibitrice de corrosion selon la revendication 4, caractérisée en ce que l'agent dispersant est un tensioactif choisi parmi l'ensemble constitué par les amines oxyalkylénées de formule

    où R, m et n sont définis comme indiqués ci-dessus, k représente un nombre entier ayant pour valeur 2 ou 3, la somme p + q + nz étant un nombre entier compris entre 2 et 22.
     
    6. Composition inhibitrice de corrosion selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que le rapport pondéral amine alcalinisante - amine filmante est compris entre (2 : 1) et (8 : 1).
     
    7. Composition inhibitrice de corrosion selon la revendication 4, présentée sous forme aqueuse, caractérisée en ce qu'elle renferme 10 à 25 % en poids sec du mélange constitué par l'amine alcalinisante, l'amine filmante et l'agent dispersant, et 90 à 75 / en poids d'eau.
     
    8. Procédé pour protéger les surfaces métalliques d'une installation comprenant un générateur de vapeur sèche ou humide ou d'eau surchauffée, une bâche alimentaire fournissant de l'eau alimentaire audit générateur, une portion de circuit où est utilisé le fluide provenant dudit générateur, et une portion de circuit où s'écoule le condensat, au moyen d'une composition inhibitrice de corrosion selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, ledit procédé étant caractérisé en ce que ladite composition est administrée au niveau de la bâche alimentaire à raison de 5 à 50 mg du mélange d'amine alcalinisante et d'amine filmante pour 1 litre d'eau d'appoint.
     
    9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'on administre au niveau de la bâche alimentaire une composition renfermant 10 à 25 9 en poids sec du mélange d'amine alcalinisante, d'amine filmante et d'agent dispersant, et 90 à 75 % en poids d'eau ayant une résistivité supérieure ou égale à 105Ω x cm.
     
    10. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'administration de la composition inhibitrice de corrosion est effectuée au niveau de la bâche alimentaire de façon à introduire 10 à 20 mg du mélange d'amine alcalinisante et d'amine filmante pour 1 litre d'eau d'appoint.
     




    Dessins










    Rapport de recherche