[0001] La présente invention se rapporte à un procédé de fabrication d'une nappe de coton
hydrophile à partir de fibres de coton brut, notamment à partir de blousses de peigneuses
obtenues en tant que déchets dans le processus de préparation des fibres de coton
en vue de la filature et du tissage.
[0002] Tous les procédés de traitement du coton actuellement utilisés partent de balles
très tassées, fournies par le producteur, qu'il faut démêler, aérer, puis nettoyer
pour en éliminer les débris végétaux tels que tiges, feuilles, noeuds de fibres.
[0003] Au cours de cette opération préalable, les fibres les plus longues sont triées pour
être utilisées pour la filature et le tissage.
[0004] Les déchets de cette première opération de tri ou peignage, généralement appelés
blousses de peigneuses, sont considérés, dans la technologie du coton, comme des déchets
de haut de gamme servant de matière première à des processus de fabrication de coton
hydrophile, produits de démaquillage., tampons pharmaceutiques ou chirurgicaux, couches
de bébés... Ces-déchets-sont constitués par de belles fibres bien démêlées et très
propres, ne comportant que peu de débris végétaux ou autres agents polluants.
[0005] Le procédé classique de traitement de telles blousses de peigneuses, consiste à soumettre
successivement les fibres de coton brut (donc écru) à des opérations de pré-battage
et d'ouvraison de manière à obtenir du coton en flocons ouverts et nettoyés physiquement,
puis à faire subir à ces flocons de coton un traitement de débouillissage consistant
à enlever les graisses ( pectines, éléments gras...) se trouvant autour de la fibre
et donc à rendre le coton hydrophile. Ce débouillissage est généralement effectué
à l'aide d'une solution de soude. Il est généralement suivi d'une opération de blanchiment
notamment au moyen d'eau oxygénée destinée à conférer aux fibres de coton la blancheur
nécessaire à leur présentation dans le commerce. Le coton ayant subi cette opération
de débouillissage et de blanchiment est ensuite amené dans une carderie où on le traite
sur des cardes qui peignent de manière très fine les fibres de coton, les alignent
parallèlement, les séparent les unes des autres, et en font un voile qui est ensuite
traité.
[0006] Pour des utilisations particulières dans lesquelles on désire obtenir des nappes
de coton, ayant une certaine tenue, telles que les couches de bébés, les serviettes
hygiéniques, certains tampons chirurgicaux, ou encore les rondelles à démaquiller
qui sont récemment apparues dans le commerce, on a jugé intéressant de modifier le
procédé conventionnel décrit ci-dessus, en effectuant les opérations de débouillissage
et de blanchiment, non pas sur du coton en flocons, mais sur une nappe écrue possédant
déjà une certaine cohésion, ce processus présente l'avantage de pouvoir amener dans
l'autoclave où sont réalisées les opérations de débouillissage et de blanchiment des
bobines enroulées sur un cylindre. Au s-rtir de l'autoclave, il ne reste plis qu'à
dérouler la nappe, l'exprimer et la sécher de façon connue en elle-même avant de la
soumettre aux opérations prepres à chaque type d'uti- lisation (découpage...). Selon
ces processus, qui ont été décrits notamment dans les brevets français 1 478 515 et
2 081 133, pour la fabrication de la nappe devant être enroulée sur les cylindres,
on conduit les flocons de coton écru à des cylindres perforés sur lesquels ils se
déposent quasi uniformément pour former une nappe mousseuse ne possédant pratiquement
aucune cohérence, on amène cette nappe à un bain de mouillage constitué par de l'eau
chaude (50 à 60°C) à laquelle on a ajouté un agent mouillant pour densifier la nappe
et la préparer à l'opération de débouillissage-blanchiment ultérieure, de manière
à obtenir une nappe plus compacte présentant une certaine tenue par cohésion physique,
puis, au sortir du bain de mouillage, on essore cette nappe entre des rouleaux calandreurs
et on l'enroule sur un cylindre qui est ensuite introduit dans l'autoclave pour y
subir les opérations de débouillissage et de blanchiment.
[0007] A son passage dans le bain de mouillage, la nappe de coton à l'origine nuageuse,
est tassée : on a pu observer qu'elle perdait plus des 9/10 de son épaisseur. Ce tassement
est lié à l'aquisition d'une certaine adhérence par suite de liaisons inter-fibres
consécutives au fait que les fibres de coton ont tendance à friser et à s'emmêler
les unes sur les autres sous l'effet du contact avec l'eau chaude. Ces liaisons physiques
inter-fibres se trouvent encore accrues lors des opérations de débouillissage et de
blanchiment dans l'autoclave lors du traitement en milieu basique à une température
de 125°C.
[0008] Ce procédé a permis l'obtention d'une nappe de coton présentant une certaine cohérence
: on a même quelque fois parlé de feutre de coton. Cependant, on a pu observer que
la cohérence de la nappe ainsi obtenue était insuffisante pour certaines utilisations,
notamment pour les rondelles devant être utilisées pour le démaquillage ou la toilette
de bébés.
[0009] La présente invention concerne donc un procédé permettant d'obtenir des nappes de
coton très cohérentes.
[0010] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé caractérisé en ce que lors des opérations
de débouillissage et de blanchiment dans l'autoclave, on fait circuler les liquides
de traitement radialement au travers des spires de la bobine de manière telle qu'il
s'établisse une pression différentielle entre le liquide entrant dans la bobine et
le liquide en sortant, par suite de pertes de charge consécutives à la difficulté
qu'éprouve le liquide à passer au travers de la bobine. Cette pression différentielle
provoque un déplacement et un enchevêtrement des fibres de coton par effet d'aiguil-
litage hydraulique sur la totalité de la nappe enroulée constituant la bobine, augmentant
ainsi notablement la cohésion de ladite nappe.
[0011] Le procédé selon l'invention permet d'augmenter dans une large mesure la cohésion
de la nappe, par combinaison de l'effet d'adhérence physique des fibres de coton qui
ont tendance à friser et à s'entremêler sous l'effet des liquides de traitement (soude
à une température d'environ 125°C pour le débouillissage) d'une part, et de l'effet
d'aiguilletage hydraulique obtenu lors du passage des liquides de traitement au travers
de la bobine d'autre part.
[0012] Cet effet d'aiguilletage hydraulique a déjà été mentionné, notamment dans les brevets
français 1 498 554 et 2 265 891, il revient en fait à obtenir, grâce à des "jets"
de liquide, un effet similaire à celui obtenu par les opérations d'aiguilletage classiques
qui consistent à enfoncer dans la masse des fibres à traiter, puis à retirer des aiguilles
sous l'action desquelles les fibres s'enchevêtrent à l'intérieur de la nappe.
[0013] Selon l'invention, cet effet se trouve nettement augmenté par rapport aux processus
classiques décrits dans les deux brevets ci-dessus, puisqu'il s'agit d'une opération
supplémentaire appliquée sur une bobine comportant de nombreuses spires correspondant
à une longueur de nappe enroulée pouvant dépasser 1 000 mètres. De plus il s'agit
là non pas d'un traitement ponctuel par buses, mais d'un traitement sur toute la surface
de la nappe.
[0014] Selon une autre caractéristique de l'invention, l'autoclave est relié à un circuit
fermé de circulation de liquide de traitement comportant une canalisation d'entrée
du liquide dans la bobine et une canalisation de sortie de ce liquide, ainsi qu'une
pompe puissante susceptible d'aspirer le liquide provenant de la bobine et de l'y
renvoyer.
[0015] Selon une autre caractéristique de l'invention, le circuit fermé de circulation de
liquide comporte une conduite de by-pass munie d'une vanne réglable prévue entre la
canalisation d'entrée du liquide de traitement et la canalisation de sortie de ce
liquide. Une modification du réglage de la vanne entraine une modification de la pression
différentielle existant entre l'entrée et la sortie de la bobine et par suite, des
propriétés de cohésion d'une nappe sortant de l'autoclave.
[0016] Cette possibilité de réglage est très importante conformément à l'invention, étant
donné que la cohésion recherchée (qui augmente en fonction de la pression différentielle)
devra être plus ou moins importante en fonc-1 tion du but recherché. Par exemple,
les produits destinés à la toilette des bébés doivent être plus doux, donc à fibres
moins adhérentes entre-elles, que les produits destinés au démaquillage.
[0017] Le procédé qui fait l'objet de l'invention peut être mis en oeuvre de manière relativement
simple.
[0018] En effet, pour ce et selon une caractéristique préférentielle de l'invention, avant
de la soumettre aux opérations de débouillissage et de blanchiment dans l'autoclave,
on enroule la nappe sur un cylindre creux et comportant des perforations uniformément
réparties sur sa surface, puis on enferme la bobine ainsi obtenue dans un corset cylindrique,
notamment métallique, comportant sur sa périphérie des perforations similaires à celles
prévues sur le cylindre, l'extrémité du cylindre étant raccordée à la canalisation
d'amenée du liquide de traitement, et l'autoclave comportant un orifice pouvant être
raccordé à la canalisation de sortie de ce liquide.
[0019] Ainsi, selon l'invention, chacune des perforations du cylindre correspond au passage
d'un jet de liquide au travers de la nappe en rouleau (perpendiculairement à l'axe
de ce rouleau), donnant lieu à un déplacement de fibres.
[0020] On a pu noter que la présence du corsert était indispensable pour maintenir les spires
qui constituent la bobine pendant les opérations de débouillissage et de blanchiment
ainsi que du rinçage qui suit ces opérations. En effet, sans corset, la bobine "éclaterait"
sous l'effet de la pression du liquide de traitement envoyé par la pompe..
[0021] Selon une autre caractéristique de l'invention, la pression différentielle peut être
ajustée selon la cohésion désirée entre 200 et 800 grammes. On peut régler cette pression
différentielle à un niveau plus bas, pour obtenir des nappes moins cohérentes, ou
plus haut, pour atteindre des feutres très solides.
[0022] La présente invention se rapporte également à une nappe de coton obtenue conformément
à la mise en oeuvre du procédé décrit ci-dessus, ainsi qu'à des pièces de coton de
forme quelconque obtenues par suite du découpage d'une telle nappe.
[0023] Comme il a déjà été indiqué ci-dessus, de telles pièces découpées sont généralement
présentées dans le commerce sous forme de rondelles, et notamment de rondelles dont
le diamètre est de l'ordre de 6 cm.
[0024] De par leur utilisation, les qualités propres demandées à une telle nappe sont d'être
suffisamment douce pour la peau tout en ayant une résistance et donc une cohésion
suffisante pour ne pas se déchirer lors de l'utilisation ni pelucher. Une autre qualité
importante est liée à la possibilité d'absorption des liquides pharmaceutiques ou
cosmétologiques habituellement utilisés, et ce, sans nuire à la cohésion. Toutefois,
cette absorption ne doit pas être trop rapide pour laisser le temps à l'utilisateur
d'étaler sur la peau les produits traitants.
[0025] Selon une autre caractéristique de l'invention, les rondelles découpées à partir
de la nappe ont une résistance longitudinale comprise entre 12 et 20 Newtons.
[0026] Selon une autre caractéristique de l'invention, les rondelles découpées à partir
de la nappe ont une résistance transversale comprise entre 10 et 15 Newtons.
[0027] Selon une autre caractéristique de l'invention, les rondelles découpées à partir
de la nappe ont une résistance à l'arrachement dans le sens de l'épaisseur comprise
entre 3 et 4 Newtons.
[0028] Les propriétés de la nappe et des rondelles selon l'invention seront étudiées dans
les paragraphes ci-dessous.
ETUDE DE LA DENSITE APPARENTE :
[0029] L'aiguilletage hydraulique subi par la nappe enroulée en bobines lors des traitements
de débouillissage et de blanchiment dans l'autoclave augmente notablement la cohésion
des fibres vis-à-vis des procédés de l'art antérieur. Cette cohérence entraine de
manière évidente une augmentation de la densité apparente de la nappe, conforme à
la présente invention, ou des rondelles découpées à partir de cette nappe : cette
propriété peut être observée par simple toucher de ces rondelles. Elle peut être mise
en évidence de manière plus précise grâce à un test classique dans le domaine de la
ouaterie nommé test du "micronaire" par lequel on met dans un réceptacle prévu sur
l'appareil un poids donné de coton, notamment 5 grammes (correspondant à plusieurs
rondelles), et, on fait passer au travers un courant d'air provoqué par une pompe
à vide. On mesure ensuite la différence de pression entre l'air en amont du coton
et l'air en aval. La valeur de la pression différentielle trouvée, qui est généralement
mesurée à partir de la hauteur d'une colonne d'eau, est une fonction de la perméabilité
à l'air de la nappe de coton considérée, et, par suite, une fonction de la densité
apparente. Il est en effet évident que la perméabilité à l'air est d'autant plus faible
que la densité apparente du coton est importante.
[0030] Un tel appareil à micronaire a été utilisé pour comparer la perméabilité à l'air
de rondelles de coton obtenues conformément au procédé qui fait l'objet de l'invention,
et la perméabilité à l'air de rondelles de coton de même poids obtenues conformément
à des procédés de l'art antérieur (échantillons 2, 3, 4 et 5). Les résultats obtenus
dont chacun correspond à une moyenne de résultats observés sur des échantillons provenant
de procédés identiques sont rassemblés dans le tableau figurant en annexe 1. L'appareil
utilisé était gradué de manière telle que la valeur lue sur la colonne de droite était
d'autant plus élevée que la perméabilité à l'air était plus faible et donc la densité
plus importante. Ce tableau montre donc clairement que la densité apparente des rondelles
obtenues conformément au procédé objet de l'invention (échantillon 1) est nettement
plus élevée que celle des échantillons obtenus par la mise en oeuvre des procédés
conformes à l'art antérieur (échantillons 2, 3, 4 et 5).
[0031] Cette densité plus élevée et donc cette meilleure cohérence de la nappe de coton
obtenue par la mise en oeuvre du procédé objet de l'invention, ou des pièces notamment
des rondelles découpées à partir de cette nappe implique également une meilleure solidité
vis-à-vis des rondelles conformes à l'art antérieur. Différentes expériences dont
les résultats sont rassemblés ci-dessous ont été effectuées pour démontrer cette solidité.
ETUDE DE LA RESISTANCE A L'ETIREMENT :
[0032] Cette étude a été effectuée là encore sur des échantillons similaires de diamètre
environ égal. On a utilisé un appareil nommé dynamomètre. Le disque à étudier a été
pincé entre deux mâchoires de ce dynamomètre qu'on a écartées peu à peu. Pour chaque
échantillon, on a mesuré la force correspondant à l'allongement maximal du disque,
c'est-à-dire à l'allongement à partir duquel la force dé- croit, ce qui correspond
au début de rupture de l'échantillon.
[0033] On a pu constater que, pour certains échantillons notamment ceux conformes à l'art
antérieur, il existait des différences importantes entre les forces mesurées dans
le sens de la machine ou sens des fibres F, et dans le sens perpendiculaire i. Pour
chaque groupe d'échantillon correspondant à un produit du commerce, on a donc mesuré
la force F dans le sens de la machine et la force dans le sens transversal i.
[0034] Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau figurant en annexe 2. Pour
chaque groupe d'échantillons (l'échantillon 1 correspondant au produit obtenu par
la mise en oeuvre du procédé selon l'invention tandis que les échantillons 2, 3, 4
et 5 correspondent à des procédés de l'art antérieur), on a effectué plusieurs mesures
et on a calculé les valeurs moyennes.
[0035] Ce tableau montre clairement la différence entre la cohésion de l'échantillon n
8 1 qui correspond à des rondelles fabriquées conformément à la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention et les échantillons 2, 3, 4 et 5 qui correspondent à des rondelles
conformes au procédé de l'art antérieur. Il convient de noter que, selon l'invention,
on a une valeur élevée de la résistance à l'étirement aussi bien dans le sens machine
que dans le sens transversal. Cette résistance est toujours nettement supérieure à
celle mesurée dans le cas des échantillons 2, 3, 4 et 5. Les variations observées
dans le cas de ces échantillons, et, en particulier celles des différences des valeurs
dans le sens machine et dans le sens transversal représentent l'isotropie des rondelles.
Il est clair que l'effet d'aiguilletage hydraulique obtenu selon l'invention au cours
du débouillissage et du blanchiment augmente notablement la cohérence de la nappe,
et ce dans toutes les directions, ce qui est le résultat normal, étant donné que l'on
a un traitement en volume des spires de nappes enroulées autour du cylindre perforé,
et ce, sans direction privilégiée.
[0036] L'annexe 2 mentionne également quelles sont les valeurs des allongements correspondant
à un étirement avec une force similaire à celle étudiée ci-dessus. Ces allongements
maximum correspondant au début de rupture confirment les résultats observés ci-dessus,
à savoir que la cohérence de la nappe obtenue conformément au processus selon l'invention
est nettement plus importante que celle des nappes obtenues conformément à la mise
en oeuvre des processus de l'art antérieur, et ce, aussi bien dans le sens de la machine
que dans le sens transversal.
[0037] Ce résultat est encore confirmé dans le tableau figurant en annexe 3 qui rassemble
les valeurs pour ces différents échantillons de la relation k obtenue par quotient
des forces et des allongements mesurés conformément aux tableaux figurant en annexe
2.
[0038] On peut conclure des tableaux résumés en annexes 2 et 3 que la résistance à l'étirement
dans les deux sens (sens machine et sens transversal) des rondelles obtenues par découpage
d'une nappe elle-même obtenue par la mise en oeuvre du procédé selon l'invention est
très nettement supérieure à la résistance à l'étirement des nappes conformes aux processus
de l'art antérieur.
ETUDE DE LA RESISTANCE A L'ARRACHEMENT DANS LE SENS DE L'EPAISSEUR :
[0039] Pour cette étude, on a collé un ruban adhésif sur les deux faces des disques à étudier
et on a introduit les extrémités de ces rubans dans les màchoires d'un dynamomètre
identique à celui mentionné ci-dessus. Selon la cohésion des fibres entre elles, il
faut une force plus ou moins grande pour séparer les fibres dans le sens de l'épaisseur
de la nappe. Donc, comme précédemment, la valeur de la force correspondant à l'allongement
maximal, c'est-à-dire la force à partir de laquelle on observe un début de rupture
de la nappe donne une idée de la cohésion dans le sens de l'épaisseur.
[0040] Des mesures ont été faites à partir d'échantillons similaires à ceux utilisés précédemment.
Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau figurant en annexe 4.
[0041] Les résultats de ce tableau sont en fait similaires à ceux trouvés précédemment,
à savoir qu'ils prouvent encore une fois que la cohérence de la nappe obtenue suivant
le procédé qui fait l'objet de l'invention est nettement supérieure à celle des nappes
obtenues par la mise en oeuvre des procédés conformes à l'art antérieur.
ETUDE DES PROPRIETES D'ABSORPTION :
[0042] Comme il a déjà été indiqué, pour pouvoir satis- faire le but conforme à l'invention
(démaquillage, toilette de bébé...), les rondelles découpées à partir de la nappe,
doivent être susceptibles d'absorber les fluides dans une certaine mesure. Cependant,
la vitesse d'absorption ne doit pas être trop grande, puisque, dans le cas des rondelles
à démaquiller par exemple, la lotion ne doit pas disparaitre instantanément dans la
rondelle avant même que l'utilisatrice ne l'ait appliquée sur son visage.
[0043] La plus grande cohérence de la nappe obtenue conformément à la mise en oeuvre du
procédé objet de l'invention- implique une absorntion plus faible vis- à-vis des nappes
obtenues par la mise en oeuvre des procédés de l'art antérieur.
[0044] Ce résultat a pu être vérifié par un certain nombre de tests qui ont été effectués
sur des échantillons déjà étudiés précédemment. Les résultats de ces tests sont rassemblés
dans le tableau figurant en annexe 5.
[0045] Au cours de ces tests, on a successivement mesuré, pour chaque groupe d'échantillons,
le poids moyen d'une rondelle, puis, la quantité maximale d'eau pouvant être absorbée
par ces rondelles. Le rapport de cette masse d'eau à la masse initiale du disque donne
le pourcentage de son poids susceptible d'être absorbé par chaque disque échantillon.
Le tableau figurant en annexe 5 montre que l'échantillon n° 1 (procédé conforme à
l'invention) absorbe environ 6,5 fois son propre poids d'eau, tandis que les échantillons
préparés par la mise en oeuvre des procédés de l'art antérieur (échantillons 2 à 5)
absorbent tous environ 9 fois leur propre poids. Il s'agît là d'une différence sensible
qui est une conséquence directe de la meilleure cohérence et la meilleure uniformité
de l'échantillon n°
1 qui a subi le processus d'aiguilletage hydraulique en volume conforme à l'invention.
[0046] Ce résultat est confirmé par la vitesse d'absorption qui figure dans la colonne de
droite du même tableau.
[0047] Pour affiner encore les résultats ci-dessus et étudier de manière plus précise la
vitesse d'absorption des disques fabriqués par la mise en oeuvre du procédé objet
de l'invention (paramètre à prendre en considération), on a mis au point un appareil
de mesure spécifique qui est représenté sur la figure 1.
[0048] Selon la figure 1, cet appareil est constitué par une cellule émettrice 30 d'un faisceau
infrarouge et d'un récepteur 31 qui délivre en réponse un signal de tension proportionnel
à la "transparence" ou perméabilité aux rayons infrarouges de l'objet mesuré.
[0049] En tant que cellule, on peut utiliser, par exemple, la cellule SAS commercialisée
par SUNX LTD. Ce signal de tension est lu sur le cadran 21 d'un appareil de lecture
électronique 20 comportant, par ailleurs, un chronomètre 22.
[0050] Selon la figure 1, on met en place dans le faisceau engendré par le détecteur en
amont du récepteur, une rondelle échantillon 23 à étudier. Au-dessus de la rondelle
23, il est prévu un dispositif compte-gouttes 25 équipé d'un dispositif 26, notamment
d'un robinet susceptible de faire tomber sur la rondelle échantillon 23, dans la zone
de sa surface traversée par le rayonnement infrarouge, une quantité déterminée d'eau
ou d'un autre liquide. On constate que la puissance résiduelle du faisceau traversant
la rondelle 23 croit en fonction directe du degré d'imprégnation de la rondelle 23
testée. Donc, le chiffre lu sur le cadran 21 peut donner une idée de l'absorption
du liquide par la rondelle 23. La distance de la rondelle à étudier 23 au compte-gouttes
25 peut être réglée au moyen d'organes spécifiques 29 non représentés en détail sur
la figure. Bien entendu, pour une série de mesures comparatives, il convient que cette
distance soit fixée une fois pour toutes.
[0051] Par ailleurs, l'ouverture du robinet 26 du compte-gouttes 25 pour faire tomber une
quantité déterminée de liquide sur la rondelle 23 qui repose sur une plaque de verre
32, déclenche instantanément le chronomètre 22 prévu à cet effet sur l'appareil de
lecture 20.
[0052] Comme il a été déjà indiqué, le chiffre apparaissant sur le cadran 21 est une fonction
directe de "l'obstacle" rencontré par le faisceau infrarouge lors de sa traversée
de l'échantillon à mesurer 23, et par suite, varie en fonction des propriétés d'absorption
de l'échantillon vis-à-vis du liquide envoyé par le compte-gouttes 25. La valeur initiale
(instant zéro) est en relation avec l'opacité de l'échantillon étudié, et donc, dépend
de son épaisseur, de sa densité et de sa composition, tandis que la variation de cette
valeur dans le temps est en relation directe avec les propriétés d'absorption et notamment
la vitesse d'absorption.
[0053] Pour tenter d'utiliser l'appareillage décrit ci-dessus à l'étude des propriétés des
rondelles obtenues d'une part par la mise en oeuvre du procédé objet de l'invention
et d'autre part conformément aux procédés de l'art antérieur, on a tracé les courbes
donnant les variations du chiffre lu sur le cadran 21 en fonction du temps pour chacun
des cinq échantillons étudiés précédemment. Bien entendu, le chiffre lu n'a pas de
signification particulière, et dépend uniquement du réglage de l'appareillage. Par
contre, les variations de ce chiffre pour les différents échantillons étudiés ont
une signification certaine, et il est bien entendu essentiel que les réglages restent
les mêmes tout au long de l'expérience.
[0054] L'annexe 6 montre les courbes obtenues à partir des cinq séries d'échantillons après
injection de deux centimètres cubes d'eau. Avant d'effectuer les mesures, l'appareil
a été étalonné pour mesurer des variations allant de 4 000 (obstruction maximale du
faisceau provoquée par la présence d'une rondelle de dimension moyenne et séche) et
O (passage maximum du faisceau, quand aucun objet ne s'interpose dans son champ).
Toutes ces courbes comportent deux zones : une première zone dans laquelle la pente
de la courbe est relativement forte : elle correspond à la phase d'absorption proprement
dite, et une deuxième zone dans laquelle chacune des courbes devient à peu près horizontale
: elle correspond à la saturation de l'échantillon.
[0055] Il est clair que les courbes correspondant aux échantillons 2, 3, 4 et 5 (c'est-à-dire
aux échantillons obtenus selon les procédés utilisés selon l'art antérieur) sont approximativement
similaires et parallèles entre elles, tandis que la courbe correspondant à l'échantillon
1 (procédé selon l'invention) s'en distingue par deux points : la différence entre
la valeur initiale et la valeur de saturation est plus importante et la valeur de
saturation n'est obtenue qu'après un temps plus long.
[0056] Ce résultat indique que les rondelles obtenues selon l'invention sont plus compactes
que celles de l'art antérieur, ce qui confirme les résultats obtenus précédemment
qui avaient déjà démontré que ces rondelles étaient plus cohérentes. La plus grande
différence entre la valeur initiale et la valeur de saturation est directement liée
à cette plus grande cohérence tandis que le temps d'établissement de la valeur de
saturation est une fonction de la vitesse d'absorption qui est plus lente dans le
cas de l'échantillon 1, ce qui comme on l'a déjà vu est un avantage dans le cas de
rondelles destinées au démaquillage ou à la toilette des bébés.
[0057] Ensuite, on a recherché pour chacun des échantillons étudiés quelles étaient les
variations des courbes, st, au lteu de deux centimètres cubes d'eau on injectait 2
cm
3 de poly-éthylène-glycol. A chaque fois, on a pu observer des courbes similaires aux
précédentes, nais plus ou moins décalées pour ce qui est de leur valeur de saturation.
Le tableau figurant en annexe 8 montre les différences des valeurs de saturation obtenues
pour une injection de deux centimètres cubes d'eau et de trois centimètres cubes d'eau.
On voit que pour l'échantillon n° 1 (procédé selon l'invention), le seuil de saturation
est approximativement constant tandis que, pour les échantillons conformes à l'art
antérieur (à l'exception de l'échantillon 4), on obtient des différences importantes,
et notamment un abaissement important de ce seuil. Ceci prouve que l'échantillon n°
1 est susceptible d'absorber les volumes d'eau considérés sans modifications profondes
de sa structure ; ce ne semble pas être le cas pour les échantillons fabriqués conformément
aux procédés de l'art antérieur pour lesquels on obtient une modification proportionnelle
à la saturation. Pour avoir une idée encore plus précise des propriétés des différents
échantillons, on a tracé des courbes similaires aux précédentes, mais en injectant
non plus deux centimètres cubes d'eau, mais deux centimètres cubes d'un liquide ayant
une viscosité plus élevée à savoir le polyéthylène glycol (viscosité 80 cP).
[0058] Dans le cas de l'échantillon 1, on a observé une courbe similaire à la précédente
si ce n'est que le seuil de saturation est déplacé vers le bas.
[0059] Pour tous les autres échantillons, la pente au départ est nettement plus faible,
ce qui signifie que le début de l'absorption est plus lent : au lieu de voir la courbe
descendre immédiatement, on observe une période lente ; la courbe va même jusqu'à
remonter dans le cas de l'échantillon 4. Ces observations montrent que, contrairement
aux rondelles de l'art antérieur, les rondelles obtenues conformément à la mise en
oeuvre du procédé selon l'invention ont une comportement stable face à des produits
de viscosité différentes, ce qui est un atout important pour des produits destinés
au démaquillage.
[0060] En conclusion, les expériences précédentes ont prouvé que les rondelles fabriquées
conformément au procédé objet de l'invention se distinguent des rondelles obtenues
par la mise en oeuvre des procédés de l'art antérieur par une plus grande cohérence,
par une résistance plus importante au déchirement, surtout transversal, et par des
propriétés d'absorption plus intéressantes (saturation non-immédiate et stabilité
vis-à-vis de produits de viscosité différente).
[0061] Les caractéristiques du procédé et des produits qui font l'objet de l'invention seront
décrites plus en détail en se référant aux figures annexées, dans lesquelles :
- la figure 1 représente schématiquement l'appareil mis au point pour mesurer la vitesse
d'absorption en surface,
- la figure 2 est un schéma-bloc du procédé selon l'invention,
- la figure 3 est une coupe schématique de l'autoclave dans lequel sont effectuées
les opérations de débouillissage et de blanchiment ainsi que du circuit fermé de circulation
des liquides de traitement.
[0062] Selon la figure 2, le coton brut utilisé pour le processus, notamment les blouses
de peigneuses, est conduit selon la flèche I à un premier poste du processus A dans
lequel il est soumis à des opérations classiques de pré-battage et d'ouvraison. Au
sortir du premier poste A, on obtient du coton en flocons ouverts et nettoyés physiquement,
qui sont conduits conformément à la flèche II à un second poste B constitué par des
cylindres perforés à l'intérieur desquels règne une certaine dépression. Ces cylindres,
qui ne sont pas représentés en détail sur la figure 2, attirent les flocons sous l'effet
de leur vide intérieur. Au sortir de ce second poste B, on obtient une nappe de coton
quasi uniforme III qui est d'un aspect t mousseux et ne possède pratiquement aucune
cohérence. Cette nappe a une épaisseur qui est de l'ordre de 8 centimètres ; elle
est ensuite amenée à un poste C constitué par un bain de mouillage similaire à celui
décrit dans le brevet français n° 2 081 133. Au sortir de ce mouilleur la nappe III
est transformée en une nappe IV qui ne fait plus qu'environ 1,4 mm d'épaisseur et
a donc été fortement tassée. Cette nappe, qui présente une certaine tenue consécutive
au fait que les fibres de coton ont tendance à friser et à s'emmêler les unes sur
les autres sous l'effet du contact avec le liquide de traitement chaud du poste C,
est ensuite essorée entre des rouleaux calandreurs D avant d'être enroulée sur un
cylindre creux 1 qui sera décrit plus en détail dans la suite de cet exposé.
[0063] Donc, à la sortie des opérations de traitement représentées schématiquement sur la
figure 2, on obtient des bobines E constituées par une longueur de nappe de coton
IV pouvant dépasser 1 km, enroulée sur un cylindre 1. De telles bobines E sont prêtes
à être soumises aux opérations de débouillissage et de blanchiment qui sont représentées
sur la figure 3.
[0064] Selon la figure 3, deux bobines El et E2 sont traitées simultanément. Bien entendu,
il s'agit là d'un exemple particulier de mise en oeuvre du procédé qui ne doit en
aucune manière être considéré comme limitatif de l'invention.
[0065] Selon la figure 3, les bobines El et E2 de la nappe de coton 4 sont placées bout
à bout dans l'autoclave. Leurs mandrins 1 sont jointifs et obturés en 10 par un couvercle.
Ces cylindres 1 comportent sur leur périphérie, des perforations 12 uniformément réparties.
Avant leur mise en place dans l'autoclave 2, les bobines E
l et E2 sont chacune enfermées dans un corset cylindrique 3 comportant, sur sa périphérie,
des perforations 4 similaires aux perforations 12 prévues sur la périphérie des cylindres
1.
[0066] Après mise en place dans l'autoclave 2, l'extrémité ouverte 11 des cylindres 1 fait
face à l'une des extrémités d'un circuit 5 de circulation de liquide de traitement.
La seconde extrémité de ce circuit 5 est raccordée à un orifice 13 prévu à cet effet
dans l'autoclave 2. Le circuit 5 est par ailleurs muni d'une pompe 6 susceptible de
faire circuler selon la flèche
X un liquide de traitement (débouillissage, blanchiment ou rinçage) préalablement introduit
dans l'autoclave 2 par l'orifice d'alimentation ou de vidange 7.
[0067] Le sens de fonctionnement de la pompe 6 est tel que le liquide de traitement pénètre
selon la flèche X tout d'abord par l'extrémité ouverte 11 dans la partie interne du
cylindre 1, avant de s'échapper par les orifices 12 selon les flèches a, pour traverser
les bobines El et E2 avant de s'échapper à nouveau par les orifices 4 prévus dans
les corsets 3 selon les flèches b, puis, de se rassembler selon la flèche Y au niveau
de l'orifice 13 de l'autoclave 2 pour être aspiré par la pompe 6, puis à nouveau refoulé
selon la flèche X et de retourner à nouveau dans le cylindre 1.
[0068] Donc, conformément à l'invention, le liquide de traitement circule, selon les flèches
a, au travers des spires des bobines El et E2. Ce liquide, qui, lors du débouillissage,
est constitué par de la soude à une température d'environ 130°, lors du blanchiment
par de l'eau oxygénée, et, lors du rinçage qui doit être obligatoirement prévu en
aval par de l'eau pure éprouve une certaine gêne pour traverser les bobines El et
E2. Il en résulte l'établissement d'une pression différentielle entre le liquide de
traitement sortant des corsets 3 selon les flèches b et se rassemblant au niveau de
l'ouverture
13 de l'autoclave 2 selon la flèche Y, et le liquide arrivant selon la flèche X dans
la partie interne du cylindre 1. L'existence de cette pression différentielle est
mise en lumière grâce à deux manomètres amont et aval 8 et 9 respectivement mis en
place sur le circuit de liquide de traitement en amont et en aval des bobines El et
E2.
[0069] La maitrise de cette pression différentielle constitue un point primordial de l'invention,
étant donné qu'elle permet de mesurer l'effet d'aiguilletage hydraulique en volume
sur la totalité des spires constitutives des bobines El et E2.
[0070] Il convient de remarquer que l'on pourrait inverser le sens de circulation du bain
sans pour cela sortir du cadre de l'invention.
[0071] L'effet d'aiguilletage hydraulique indiqué ci-dessus pourrait être obtenu de manière
similaire en ne soumettant les bobines E1 et E2 qu'au seul traitement de débouillissage.
Cependant, l'opération de blanchiment est indispensable pour présenter à la vente
une nappe blanche
[0072] Selon l'importance de la pression différentielle mesurée par l'intermédiaire des
manomètres 8 et 9, on obtient une nappe plus ou moins cohérente. Or, la cohérence
voulue est différente en fonction de l'utilisation à laquelle la nappe decoton est
destinée, et doit être notamment plus importante dans le cas de coton à démaquiller
que dans le cas de produits destinés à effectuer la toilette de bébés. Pour cette
raison, le circuit 5 est muni d'une conduite de by-pass 14 munie d'une vanne réglable
15. Une modification du réglage de cette vanne
15 entraine une modification de la pression différentielle existant entre le liquide
X entrant dans les bobines El et E2, et le liquide Y en sortant. Il s'ensuit une modification
des propriétés de la nappe finale qui sera obtenue au sortir de l'autoclave 2 en déroulant
les bobines E1 et E2. Il convient toutefois de noter que cette pression différentielle,
qui est mesurée continuellement en cours d'opération, est généralement régulée de
telle sorte qu'elle ne soit pas inférieure à 400 grammes, ce qui correspond à une
pression amont de 1,4 kg et une pression aval de 1 kg pour les produits mentionnés
: démaquillage.
[0073] L'invention ne se limite toutefois pas à des produits destinés au démaquillage et
peut permettre l'obtention de produits plus aérés à partir de pressions différentielles
plus faibles et de produits plus compacts à partir de pressions différentielles plus
élevées.
ANNEXE 1 :
[0074] Etude de la densité apparente comparée de rondelles de coton obtenues conformément
à la mise en oeuvre du procédé objet de l'inven- ti
on (échantillon 1 et de rondelles de coton obtenues confor- mément aux procédés de
l'art antérieur). (échantillons 2, 3, 4 et 5).

ANNEXE 2 :
[0075] Etude de la résistance à l'étirement.
[0076] Force correspondant à l'allongement maximal des disques (Newton)

ANNEXE 3 :
[0077] Valeur de la relation k = Force/allongement (Newton/cm)

ANNEXE 4 :
ANNEXE 8 :
[0079] Variation des seuils de saturation en fonction de la quantité d'eau injectée.

1°) Procédé de fabrication d'une nappe de coton hydrophile à partir de fibres de coton
brut, par lequel on soumet successivement le coton brut à des opérations classiques
et pré-battage et d'ouvraison, notamment sur des peigneuses de manière à obtenir du
coton en flocons ouverts et nettoyés physiquement, on conduit ces flocons à des cylindres
perforés sur lesquels ils se déposent quasi uniformément pour former une nappe mousseuse
ne possédant pratiquement aucune cohérence, on amène cette nappe à un bain de mouillage
constitué par de l'eau chaude à laquelle on a ajouté un agent mouillant de manière
à obtenir une nappe plus compacte présentant une certaine tenue par cohésion physique,
puis, au sortir du bain de mouillage, on essore cette nappe entre des rouleaux calendreurs,
on l'enroule sur un cylindre de manière à obtenir une bobine qui est ensuite introduite
dans un autoclave pour subir des opérations de débouillissage et de blanchiment, puis,
on sort la bobine de l'autoclave et on l'exprime et la sèche de façon connue en elle-méme,
procédé caractérisé en ce que lors des opérations de débouillissage et de blanchiment
dans l'autoclave, on fait circuler les liquides de traitement radialement au travers
des spires de la bobine de manière telle qu'il s'établisse une pression différentielle
entre le liquide entrant dans la bobine et le liquide en sortant par suite de pertes
de charge consécutives à la difficulté qu'éprouve le liquide à passer au travers de
la bobine, cette pression différentielle entraînant un déplacement et un enchevé-
trement des fibres de coton par effet d'aiguilletage hydraulique sur la totalité du
volume de coton réparti sur la bobine augmentant ainsi notablement la cohésion de
la nappe obtenue après déroulement.
2') Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'autoclave est relié
à un circuit fermé de circulation de liquide de traitement comportant une canalisation
d'entrée du liquide dans la bobine, une canalisation de sortie de ce liquide, ainsi
qu'une pompe susceptible d'aspirer le liquide provenant de la bobine et de l'y renvoyer.
3°) Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 2, caractérisé en ce que
le circuit fermé de circulation de liquide comporte une conduite de by-pass munie
d'une vanne réglable, prévue entre la canalisation d'entrée du liquide de traitement
et la canalisation de sortie de ce liquide, une modification du réglage de la vanne
entrainant une modification de la pression différentielle existant entre l'entrée
et la sortie de la bobine et par suite, une modification des propriétés de la nappe
déroulée sortant de l'autoclave.
4°) Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que,
avant de la soumettre aux opérations de débouillissage et de blanchiment dans l'autoclave,
on enroule la nappe sur un cylindre creux comportant des perforations uniformément
réparties sur sa surface, puis on enferme la bobine ainsi obtenue dans un corset cylindrique
notamment métallique comportant sur sa périphérie des perforations similaires à celles
prévues sur le cylindre avant sa mise en place dans l'autoclave, le cylindre étant
raccordé à la canalisation d'amenée du liquide et de l'autoclave comportant un orifice
de sortie du liquide.
5°) Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
la pression différentielle est approximativement égale à 400 grammes.
6°) Nappe de coton dont la cohérence, la résistance à l'arrachement et les propriétés
d'absorption sont améliorées, caractérisée en ce qu'elle est obtenue conformément
à la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5.
7°) Pièces de forme quelconque et notamment rondelles de coton caractérisées en ce
qu'elles sont obtenues par découpage de la nappe selon la revendication 6.
8°) Pièces selon la revendication 7, caractérisées en ce qu'elles ont une résistance
longitudinale comprise entre 12 et 20 Newtons.
9°) Pièces selon l'une quelconque des revendications 7 et 8, caractérisées en ce qu'elles
ont une résistance transversale comprise entre 10 et 15 Newtons.
10°) Pièces selon l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisées en ce qu'elles
ont une résistance à l'arrachement dans-le sens de l'épaisseur comprise entre 3 et
4 Newtons.