[0001] La présente invention concerne un procédé d'amélioration de l'état de surface d'un
panneau de fibres.
[0002] Les panneaux de fibres ont une surface relativement poreuse, sensible à l'humidité
et d'un aspect peu acceptable pour certaines applications. Aussi, généralement, on
applique un revêtement pour améliorer l'état de surface. A cet effet, on utilise généralement
une peinture à raison d'au moins 120 g/m
2, ce qui augmente de façon importante le coût des panneaux.
[0003] La présente invention vise à permettre l'utilisation, comme matériau de revêtement
améliorant l'état de surface, de résidus, c'est-à-dire de matériaux très peu coûteux.
[0004] La présente invention a pour objet un procédé d'amélioration de surface d'un panneau
de fibres, caractérisé en ce que l'on dépose sur un gâteau de fibres encore humide
une couche de boue ayant une humidité voisine et l'on poursuit le cycle habituel de
fabrication du panneau.
[0005] Dans la présente invention, on désigne essentiellement par boue un milieu comprenant
de l'eau et des déchets industriels comprenant des fibres courtes et/ou des charges
fines. Ces déchets sont notamment ceux obtenus dans l'industrie papetière, tels que
les boues et autres résidus obtenus lors de la fabrication du papier. Ces boues à
l'état sec contiennent environ 50 % de fibres très courtes et 50 % de charges.
[0006] Mais on peut également utiliser d'autres déchets, tels que de la sciure de bois,
des déchets de carton, de la craie, du kaolin, du charbon, du noir de fumée.
[0007] Les fibres courtes ont avantageusement une taille inférieure à 4 mm et les charges
fines ont avantageusement une taille inférieure à 100µ.
[0008] Si besoin est, on peut ajouter à ces déchets un liant, tel qu'une résine phénolique
en dispersion dans un milieu liquide tel que l'eau.
[0009] En pratique, on amène le gâteau de fibres, par essorage, jusqu'à une teneur en eau
d'environ 80 à 50 % en poids (généralement 70 % en poids) avant d'appliquer les boues
ayant sensiblement la même teneur en eau. On poursuit alors l'essorage et la suite
des opérations habituelles de la fabrication des panneaux de fibres.
[0010] L'application de la couche de boues peut être effectuée en continu par application
sur le gâteau de fibres au pistolet, à l'aide de rouleaux ou de râcles. Elle peut
être effectuée également par application sur le gâteau de fibres d'un papier humide
ou "papier de boues" formé sur la machine elle-même (sur une caisse secondaire, une
caisse aspirante) ou formé sur une autre machine et amené par une deuxième toile.
[0011] La quantité de boues qui est déposée peut varier entre de larges limites.
[0012] Pour obtenir un effet de bouche-pore la couche de boues peut représenter seulement
100 g/m
2 (en poids à sec). Mais, on peut appliquer des quantités plus importantes allant jusqu'à
5 kg/m
2 (en poids à sec) par exemple, de façon à obtenir un enduit important sur le panneau
de fibres.
[0013] La finition peut être améliorée non seulement par le poli de la plaque chauffante
de la machine de fabrication des panneaux de fibres, mais aussi par divers agents
(cire, téflon, ...) ou par interposition d'un matériau (film, papier, ...), qui donnent
alors une qualité superficielle.
[0014] Toutefois, le procédé le plus économique consiste à déposer à la surface des boues
après essorage et pressage et juste avant le chauffage, une couche très diluée de
boues. Cette méthode empêche le collage sur la plaque de chauffage et donne une bonne
finition. A cet effet, on peut
- soit déposer une couche très diluée (avec ou sans résines) par les moyens habituels
(pulvérisation),
- soit diluer la boue en surface par un procédé quelconque (à l'aide d'un rouleau
de mousse par exemple) en utilisant de l'eau normale ou même de l'eau industrielle.
[0015] On obtient ainsi directement un panneau ayant un très bon aspect de surface.
[0016] Il convient de souligner en outre que les propriétés des panneaux sont améliorées
: ainsi, les panneaux ont une plus grande rigidité, une meilleure résistance à l'humidité
et de meilleures qualités d'isolation thermique et phonique.
[0017] L'exemple suivant illustre la présente invention.
EXEMPLE
[0018] Le gâteau de fibres est fabriqué en continu à 30 % de siccité suivant le procédé
habituel.
[0019] Des boues de papeterie sont déposées sur la surface (déchets à 30 % de siccité environ),
à raison de 300 g
/m2.
[0020] L'application se fait avec quatre buses (genre machine à projeter) qui couvrent la
largeur.
[0021] Un système de deux râcles permet de régulariser le dépôt (la première avec bourrelet,
la deuxième sans bourrelet).
[0022] Une couche diluée contenant 4 à 5 % de boues de papeterie est ensuite pulvérisée
avec un système de buses coniques. Le poids déposé est de 40 à 50 g/m
2 de couche.
[0023] Le gâteau est alors découpé pour donner le panneau habituel de 5 m x 1,7 m.
[0024] Ce panneau est ensuite pressé et séché 7 minutes à 200°C suivant le cycle habituel.
1. Procédé d'amélioration de l'état de surface d'un panneau de fibres, caractérisé
en ce que l'on dépose sur un gâteau de fibres encore humide une couche de boue ayant
une humidité voisine et l'on poursuit le cycle habituel de fabrication du panneau.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on essore le gâteau de fibres
jusqu'à une teneur en eau d'environ 80 à 50 % en poids avant d'appliquer la boue.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'on essore le gâteau de fibres
jusqu'à une teneur en eau d'environ 70 % avant d'appliquer la boue.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'on
applique la boue sous forme d'un papier humide.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'on
applique la boue à raison de 100 g/m2 à 5 kg/m2, ces poids étant exprimés par rapport à la matière sèche.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'on
applique sur la couche de boue après essorage et pressage et juste avant le chauffage
une couche de boue diluée.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'on
dilue la couche de boue en surface par application d'eau, après essorage et pressage
et juste avant le chauffage.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
la boue est formée de déchets de l'industrie papetière.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que la boue est une boue de
papeterie.
10. Panneau de fibres ayant un bon aspect de surface obtenu par un procédé selon l'une
quelconque des revendications 1 à 9.