[0001] L'invention concerne un engin de prélèvement sélectif d'une couche de polluant, tel
qu'un hydrocarbure, flottant à la surface d'une nappe d'eau susceptible d'être soumise
à la houle, engin utilisable notamment pour dépolluer des zones recouvertes d'une
couche d'hydrocarbures à la suite de déversements accidentels.
[0002] La demande de brevet WO 83 01799 des demandeurs décrit un tel engin du type qui comprend
une coque munie de moyens de propulsion permettant de le maintenir en allure de fuite,
la coque ayant une partie centrale faisant saillie vers l'avant par rapport à deux
parties latérales qui délimitent, avec la partie centrale, des conduits d'amenée à
des séparateurs et la partie centrale présentant des moyens déflecteurs, tels que
des ailes, pour créer des tourbillons dont l'orientation tend à diminuer la divergence
de l'écoulement en surface autour de la coque. Les moyens déflecteurs permettent de
balayer la mer entre deux lignes de courant qui, en amont de l'engin, ont un écartement
beaucoup plus grand que celui qu'elles auraient en l'absence de ces moyens, et provoquent
un épaississement de la couche polluante à l'entrée des conduits d'amenée aux séparateurs.
Cet épaississement reste cependant insuffisant pour que les séparateurs reçoivent
un mélange contenant une teneur suffisante de polluant. Pour accroître l'épaississement
de la couche polluante tout au long d'un écoulement en veine ouverte jusqu'aux séparateurs,
il est proposé, dans la demande de brevet WO 83 01799, de réaliser la captation de
liquide entre les parties latérales et la partie centrale, en utilisant un plancher
à profil déporteur dont le bord d'attaque fait saillie en avant des conduits, destiné
à ralentir l'écoulement en amont du bord d'attaque. Cette solution donne des résultats
satisfaisants lorsque les variations de niveau au-dessus du plancher restent limitées.
En effet, dans l'optique de la demande WO 83 01799, on limite le débit capté en diminuant
la profondeur au niveau du seuil de captation constitué par le plancher et, simultanément,
on diminue la vitesse au-dessus de ce seuil pour conserver un écoulement fluvial,
ce qui impose un nombre de Froude v/Vgh inférieur à 1. Mais il reste difficile de
réaliser ce ralentissement tout en éliminant complètement une divergence locale de
l'écoulement en surface.
[0003] L'invention vise notamment à fournir un engin du type ci-dessus défini dans lequel
on provoque un épaississement progressif de la nappe polluante sans aucune divergence
des lignes de courant en surface. Pour cela, la fonction de captation est décomposée
en deux opérations :
- une captation superficielle ou cloisonnement, consistant à couper la surface libre
de la nappe d'eau par l'étrave des parti-es latérales, présentant dans leur surface
avant une profondeur inférieure à celle de la partie centrale, ce qui constitue pour
la nappe polluante une barrière,mais laisse subsister une communication profonde permettant
des écoulements d'eau d'un côté à l'autre de la coque latérale,
- une captation définitive, à partir du bord d'attaque d'un plancher immergé qui relie
la coque centrale à la coque latérale, mais loin derrière l'étrave de cette dernière.
[0004] En donnant au chenal sans fond délimité par la paroi externe de la partie centrale
et la paroi interne de la coque latérale,en amont du plancher immergé, une largeur
régulièrement décroissante, on obtient un épaississement progressif de la nappe polluante
et un soutirage d'eau à partir du chenal, par écoulement de contournement oblique
du fond de la coque latérale.
[0005] Une telle disposition, utilisée isolément, ne permettrait pas d'éviter une divergence
de l'écoulement en surface en amont de l'étrave latérale et des décollements.
[0006] En conséquence, l'invention propose notamment de munir la partie avant de chaque
coque latérale, immédiatement derrière son étrave, d'une aube de raccordement avec
la partie immergée de la coque centrale, en avant de l'étrave de la coque latérale,
dessinée pour défléchir l'écoulement des couches profondes vers le bas et vers l'extérieur.
Cette aube peut être constituée, sur la majeure fraction de sa longueur à partir de
la partie centrale, d'une aile en flèche de corde constante constituée de profils
identiques à intrados plat (profil NACA 4515 par exemple), dont l'intrados est enroulé
en hélice sur un quart de cylindre de révolution, les intrados des profils constituant
des génératrices du cylindre. La déflexion de l'écoulement dépend alors fortement
des angles α et pfaits par l'axe du cylindre avec le plan horizontal et le plan de
symétrie vertical de l'engin. Cette fraction en forme d'aile se raccorde à l'avant
de la partie latérale par un prolongement descendant de cette partie latérale.
[0007] Il faut remarquer au passage que l'aube,destinée à éviter une divergence d'écoulement
en surface, a une forme et un rôle totalement différents de ceux de l'aile proposée,
entre autres solutions, pour contrebalancer l'effet d'un plancher de captation dont
le bord d'attaque fait saillie en avant des parties latérales dans la demande WO 83
01799.
[0008] On donnera avantageusement au plancher immergé assurant la captation définitive une
forme de carénage à face inférieure convexe. Le bord d'attaque de ce plancher présentera
avantageusement une forme d'abord horizontale à forte flèche à partir de la partie
centrale de la coque, puis une diminution de l'angle de flèche et, en même temps,
une pente vers le haut pour que le bord d'attaque se raccorde à la ligne de contour
apparent vertical de la partie latérale de la coque, qui s'incurve vers le bas pour
rejoindre le plancher.
[0009] Cette disposition permet de placer l'aube à une profondeur importante, puisqu'on
ne cherche plus à limiter le débit qui passe au-dessus d'elle. Le débit qui fait l'objet
de la captation superficielle est plus important que dans le cas de la demande WO
83 01799, mais ce débit est progressivement réduit par l'écoulement de soutirage provoqué
par l'aube porteuse d'une part, le plancher déporteur d'autre part. Ces éléments engendrent,
dans la partie profonde de l'écoulement qui a fait l'objet de la captation superficielle,
un écoulement à composante verticale descendante et à composante latérale dirigée
vers l'extérieur qui facilite le contournement de la partie latérale de la coque par
en dessous. En fin de compte, on peut sans difficulté réduire le débit après captation
définitive à une fraction de 20 à 25% du débit qui passe au-dessus de l'aube, ce qui
permet d'immerger profondément celle-ci sur la plus grande partie de son envergure.
Du fait que le soutirage profond s'effectue après captation superficielle, il n'y
a ni perte de polluant, ni déversement autour de l'étrave de la partie latérale.
[0010] Les angles α et 8 seront choisis de façon à éviter une divergence notable en amont
de l'étrave de la partie latérale, ce qui implique de donner à a et/ou à θ une valeur
positive, suffisamment limitée toutefois pour que l'aube ne perturbe pas l'écoulement
à la surface libre. On pourra fréquemment adopter des valeurs de« et s proches de
24° et 18°, respectivement.
[0011] L'agitation de la surface de l'eau, notamment par la houle et les lames, se traduit
par un autre problème qui doit également être résolu. Il s'agit du risque de remontée
d'ondes déferlantes dans les chenaux de captation, entre la partie centrale et les
parties latérales de la coque. Ce problème était écarté, dans l'engin objet de la
demande WO 83 01799, en plaçant un déversoir sur le trajet de l'écoulement entre la
captation et le rejet. Mais cette solution exige des pompes capables de fonctionner
sous charge et à puissance très variables. L'invention vise également à fournir une
solution permettant d'utiliser, pour la propulsion, des pompes qui, en régime établi,
fonctionnent à vitesse et puissance constantes.
[0012] Pour cela, on fractionne l'écoulement de captage définitif en trois débits distincts
par deux seuils s'ajoutant au premier seuil constitué par la partie avant du plancher.
[0013] Le second seuil, qui débute par un bord d'attaque disposé horizontalement, est placé
de façon que la fraction principale du débit (en général 65 à 70% du débit de captage
définitif moyen) passe sous ce seuil. Cette fraction principale aboutit directement
à une pompe de propulsion qui tourne à puissance et vitesse constantes en régime permanent.
Cette fraction principale représente donc un débit pratiquement constant au cours
d'une période de la houle.
[0014] Le troisième seuil est placé de façon que la fraction du débit qui passe à surface
libre au-dessus, représente quelques pour cent du débit de prélèvement. Cette fraction
du débit, qui contient le polluant, est injectée dans un séparateur qui peut être
du type décrit dans la demande de brevet WO 83 01799.
[0015] Le débit qui passe en charge entre le deuxième et le troisième seuils contourne le
débit d'alimentation du séparateur. Il aboutit, sous forme d'une lame passant au-dessus
d'un déversoir tangentiel, dans le puits d'un compensateur de houle. Le débit dépollué
provenant du séparateur est avantageusement renvoyé, par un second déversoir, dans
le même puits.
[0016] Sous l'effet de la houle et des lames, le mouvement relatif de la mer par rapport
au navire provoque, dans le chenal délimité par les parties de la coque, une variation
périodique de la hauteur de charge, à la période de la houle apparente. Pour éviter
la réflexion des zones de compression qui descendent le chenal quand la hauteur de
charge varie à l'entrée de celui-ci, il faut que le débit total capté croisse assez
vite en fonction de la hauteur de charge à l'arrière du canal. La première des trois
fractions de débit étant constante, la variation du débit capté en fonction de la
hauteur de charge doit être entièrement et instantanément assurée par les deux autres
fractions du débit. Cela suppose que les conduites qui alimentent les déversoirs s'ouvrant
dans le puits du compensateur vérifient deux conditions :
- la perte de charge qu'elles introduisent en régime permanent ne doit représenter
qu'une faible fraction de la pression dynamique de référence aV2/2, où V désigne la vitesse de l'engin ;
- l'inertie de la colonne de liquide doit être suffisamment faible pour que les différences
de pression engendrées entre les extrémités de la conduite par les accélérations de
l'écoulement correspondant aux variations de débit restent faibles devant la pression
dynamique de référence PV2/2.
[0017] On peut atteindre ce double objectif en adoptant une section de passage suffisante
pour les conduites. Les variations de niveau et de hauLeur de charge sont alors pratiquement
en phase entre les deux extrémités de chaque conduite pour les périodes de houle rencontrées
en pratique.
[0018] La loi de variation du débit au-dessus d'un déversoir permet d'obtenir aisément une
valeur suffisamment élevée de la dérivée dq/dz
0 du débit q par. rapport à la hauteur de charge z
0 = z + v
2/2g (v étant la vitesse d'écoulement de l'eau) : en effet, le débit est proportionnel
à la puissance 3 demies de l'épaisseur de la lame déversante. Il suffit en pratique
que la hauteur de charge en aval du déversoir, c'est-à-dire dans le puits de réception
du débit variable prélevé entre les deuxième et troisième seuils reste toujours assez
basse pour que le nombre de Froude au-dessus du déversoir reste supérieur à 0,5 environ.
[0019] Pour que le déversoir soit efficace, il faut évidemment évacuer le débit variable
qui entre dans le puits en maintenant à chaque instant, dans celui-ci, un niveau tel
qu'il y ait lame déversante. Il suffit quelquefois, pour atteindre ce résultat, de
relier le fond du puits à la mer par une conduite en spirale, l'orifice d'éjection
étant dirigé vers l'arrière. Le mouvement du navire suffit en effet à engendrer un
écoulement dans le puits. Mais la récupération d'énergie cinétique dans la spirale
peut être insuffisante pour maintenir le niveau assez bas et il est préférable d'amplifier
le mouvement de rotation engendré par les injections tangentielles au-dessus des déversoirs
par un rotor entraîné par un moteur.
[0020] Mais l'apport énergétique requis du rotor reste modéré dans la mesure où la vitesse
d'éjection moyenne choisie est nettement inférieure à la vitesse du navire. Le rotor,
qui fonctionne à débit variable et peut même se trouver découvert partiellement, doit
être de constitution robuste. Il peut être constitué par une pompe axiale refoulant
l'écoulement vers le bas. Mais il peut également être constitué de façon très rudimentaire,
étant donné la faible puissance qu'il a à développer. On peut notamment utiliser une
simple roue à palettes longitudinales qui ne présente pas de risque de cavitation.
Dans Ici pratique, le débit total déversé dans le puits du compensateur de houle peut
varier, au cours d'une période de la houle, entre 10 et 40% du débit moyen capté au
cours d'une période, tandis que 75% du débit moyen sont éjectés par la pompe de propulsion.
[0021] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit d'un engin
qui en constitue un mode particulier d'exécution, donné à titre d'exemple non limitatif.
La description se réfère aux dessins qui l'accompagnent, dans lesquels :
- la Figure 1 est une vue en perspective montrant la moitié gauche de la coque de
l'engin, sur laquelle a été indiqué un maillage suivant des couples et des lignes
de niveau à un écartement de 30 cm ;
- la Figure 2A est une vue en coupe à la flottaison (niveau 28) sur laquelle apparaît
également la section des conduits au niveau z6 de la Figure 1 ;
- la Figure 2B, similaire à la Figure 2A, est une vue en coupe au niveau z4 de la Figure 1 ;
- la Figure 3 est une vue en coupe suivant le couple X36 de la Figure 1, montrant également les formes au niveau couple 38 ;
- les Figures 4 et 5, similaires à la Figure 3, sont des coupes suivant les couples
X40 et X46 de la Figure 1, montrant également les formes au niveau des couples X42 et X48, respectivement ;
- la Figure 6 est une vue en élévation de l'engin, montrant une répartition possible
des éléments internes ;
- la Figure 7 est un schéma montrant un dispositif de décantation utilisable pour
accroître la concentration en polluant.
[0022] L'engin qui sera maintenant décrit à titre d'exemple est prévu pour des interventions
soit dans des régions côtières, soit avec le support logistique d'un bâtiment de transport
de plusieurs engins de ce type, prévu pour le stockage intermédiaire du polluant prélevé
et collecté. L'engin peut avoir une longueur d'une vingtaine de mètres et une largeur
de sept mètres environ. Du fait de cette faible longueur, le rapport entre son tirant
d'eau, généralement de l'ordre de 3,50 m pour tenir compte des houles attendues, sera
très inférieur à celui qu'on rencontrera sur un engin de haute mer à forte capacité
de stockage et de grande longueur.
[0023] L'engin comporte une coque 12 comprenant une partie centrale 10 et des parties latérales
11 dont les surfaces en regard délimitant les chenaux de prise ont une allure générale
de spirale (Figure 2). Les surfaces latérales constituant la muraille de la partie
centrale sont sensiblement verticales, comme le montre la Figure 1. Cette muraille
est conçue pour limiter au maximum la vague d'étrave qui serait génératrice de turbulences.
[0024] L'engin présente une constitution générale similaire à celle déjà décrite dans la
demande de brevet WO 83 01799 à laquelle on pourra se reporter. Mais il est prévu
pour assurer une captation puis un fractionnement progressifs :
- Le débit d'eau prélevé par captation superficielle est progressivement réduit à
20 à 25% de son débit primitif par déviation des couches profondes, avant captation
définitive.
- Le débit ayant fait l'objet d'une captation définitive au-dessus d'un plancher constituant
un premier seuil est à son tour soumis à fractionnement. La partie profonde de l'écoulement,
représentant 65 à 70% du débit moyen de captation définitive, est prélevée en charge
entre le premier seuil et un second seuil placé au-dessus et en arrière. Cette fraction
du débit arrive à une pompe de propulsion qui travaille ainsi, en régime permanent,
à vitesse et puissance constantes. Le débit, de valeur instantanée très variable,
qui passe au-dessus du second seuil, est à son tour séparé par un troisième seuil.
La partie passant entre les deux seuils, représentant 20 à 30% du débit de captation
définitive, arrive par un syphon au déversoir destiné à éviter la remontée des ondes
déferlantes, d'où il est renvoyé à la masse d'eau.
[0025] Enfin, le débit passant au-dessus du troisième seuil, représentant quelques pour
cent du débit d'eau capté, est soumis à séparation centrifuge dans des séparateurs
qui peuvent être du même type que ceux décrits dans la demande de brevet WO 83 01799,
l'eau dépolluée prélevée à la base des séparateurs rejoignant l'eau prélevée entre
les second et troisième seuils.
[0026] On décrira maintenant les moyens qui permettent de réaliser l'épaississement de la
couche de liquide polluant, puis le fractionnement du débit prélevé. Les composants
qui interviennent seront décrits dans l'ordre où ils se présentent de l'avant vers
l'arrière.
[0027] Moyens déflecteurs avant : Dans le cas illustré en Figure 1, ces moyens comprennent
une aile avant en flèche 17 de forme "enroulée", du genre déjà décrit dans la demande
WO 83 01799 à laquelle on pourra se reporter.
[0028] Moyens d'épaississement de la couche et de captation :
La captation superficielle est assurée par l'étrave 13 de chaque partie latérale 11
et par l'aube 14 qui lui est associée.
[0029] On voit sur les Figures 1, 2, 3 et 6 que l'avant de chaque partie latérale 11, juste
derrière l'étrave 13, se prolonge vers le bas par une zone vrillée de raccordement
à l'aube 14 qui rejoint le bas de la partie centrale 10 très en avant de l'étrave
13. L'aube 14. destinée à défléchir l'écoulement vers le bas et vers l'extérieur,
présente un profil d'aile de corde constante à intrados plat. Cet intrados est enroulé
en hélice sur environ un quart de cylindre de révolution (non représenté) dont l'axe
fait des angles
a et avec le plan horizontal et avec le plan vertical de symétrie. Le bord d'attaque
15 de l'aube 14 est d'abord horizontal à partir de la partie centrale 10, avec une
flèche importante, typiquement d'environ °. Puis la flèche diminue en même temps que
le bord d'attaque remonte pour se raccorder à la ligne de contour apparent de la partie
verticale 11. Dans sa zone de raccordement à la partie centrale, l'aube
14 est à une profondeur maximale proche du tirant d'eau de l'engin (Figure 3), puisqu'on
ne cherche plus à limiter le débit qui passe au-dessus de cette aube.
[0030] La coopération de l'aube 14 et de l'étrave i3 de la partie latérale provoque une
déflexion des couches profondes indiquée par les flèches f
0 sur les Figures 2B et 3, deflexion qui réduit le débit de captation définitive à
une fraction inférieure à 25% du débit d'entrée dans la section délimitée par les
parties de la coque et l'aube.
[0031] La captaticn définitive intervient au-dessus du premier seuil 18 qui se raccorde
à la partie latérale 11 entre les couples X
37 et X
38 (Figure 3). Comme déjà indiqué, ce seuil est constitué par la partie avant d'un plancher
19. Un second seuil 20, placé au-dessus du premier, présentant un bord d'attaque 21
en arrière de celui du premier seuil (Figures 1 et 2B), assure un premier fractionnement
du débit dé captation définitive. On voit sur la Figure 4 que ce seuil se place entre
les couples X
40 et X
42, c'est-à-dire loin derrière le premier seuil. La conduite 22, ainsi délimitée, alimente
une pompe de propulsion principale 23 placée dans une cavité 24 (Figures 2B et 6).
Cette pompe de propulsion refoule l'eau par une conduite d'échappement 26 débouchant
à l'arrière du navire.
[0032] Un troisième seuil 27 placé à un niveau supérieur à celui du second seuil, entre
les niveaux z
5 et z
6 dans le cas représenté, assure un fractionnement de l'écoulement non prélevé par
la conduite 22. L'écoulement de surface, représentant quelques pour cent du débit
total prélevé au-dessus du seuil 18, est envoyé vers un séparateur centrigure 28 à
injection tangentielle qui apparaît sur les Figures 2A et 2B à deux niveaux différents.
On voit apparaître, sur la Figure 4, la conduite 29 d'alimentation du séparateur,
à la partie haute de celui-ci, et la conduite 30 de prélèvement d'eau dépolluée en
partie basse. Le polluant prélevé à la partie haute et au centre du tourbillon produit
par l'injection et l'extraction tangentielle dans le séparateur est ensuite envoyé
vers des moyens de stockage qui seront décrits plus loin.
[0033] La conduite 30 d'évacuation d'eau dépolluée provenant du séparateur 28 alimente ainsi
que l'eau prélevée entre les second et troisième seuils 20 et 27, un compensateur
de houle 31. Ce compensateur comprend un puits vertical sensiblement cylindrique (Figures
2A, 2B, 5 et 6) muni de deux déversoirs 32 et 33 d'alimentation tangentielle (Figures
2A et 5). Le déversoir 32 est alimenté par 1
1 conduite 34 qui s'ouvre en amont entre les seuils 20 et 27. Le déversoir oblique
33 est alimenté par la conduite de sortie d'eau dépolluée 30 qui remonte à partir
du bas du séparateur, à proximité du plan de symétrie de l'engin, puis débouche en
oblique par rapport au déversoir 33. Un rotor 35, montré uniquement sur la Figure
6, est placé dans le puits du compensateur de houle 31 pour maintenir le niveau dans
le puits à une valeur suffisamment faible pour qu'il y ait en permanence une lame
déversante dénoyée. L'eau s'échappe tangentiellement à la partie inférieure du puits
du compensateur de houle 31 vers l'arrière de l'engin.
[0034] Il suffit d'appliquer au rotor une puissance modérée, qui lui donne une vitesse de
rotation constante, pour que le débit éjecté par la conduite 36 augmente rapidement
dès que le niveau de la surface libre monte dans le puits, ce qui tend à limiter les
variations de niveau. Si ce dernier baisse jusqu'à découvrir partiellement le rotor,
l'eau qui sort par la conduite en spirale 36 peut entraîner de l'air sous forme de
petites bulles, ce qui ne présente pas d'inconvénients dans la mesure où la tuyère
d'éjection de la conduite 36 est courte et présente un plafond horizontal ou légèrement
ascendant.
[0035] Comme indiqué plus haut, le rotor peut être de construction très rudimentaire et
se limiter à une roue à palettes longitudinales.
[0036] L'extraction de la totalité du polluant hors du séparateur centrifuge 28 exige de
prélever en même temps une proportion élevée d'eau qui peut ultérieurement en être
partiellement séparée par décantation. Pour cela, on peut utiliser la disposition
montrée en Figure 7. Chaque bac 40 de stockage d'eau chargée en polluant provenant
du séparateur 28 est muni d'une conduite d'évacuation 41 et d'un tube plongeur 42
permettant d'injecter de l'eau au fond du bac afin de refouler les couches supérieures
riches en polluant par la conduite 41. Un branchement 43 sur le tube 42, muni d'une
vanne d'arrêt et d'une pompe d'extraction 44, permet ensuite de rejeter l'eau dépourvue
de polluant dans la nappe d'eau. Lorsque l'engin est prévu pour opérer avec le soutien
logistique d'un bâtiment de fort tonnage, le tube 42 et la conduite 41 peuvent être
simplement munis de raccords de connexion. la puissance requise pour le fonctionnement
étant fournie par le bâtiment de soutien. le dispositif peut être complété par une
prise de vide 45 sur le tube de prélèvement du séparateur 28, permettant d'amorcer
le prélèvement d'eau chargée en polluant.
[0037] La répartition des différents composants dans l'engin peut être celle schématisée
sur la Fiqure 6, qui fait apparaître les emplacements 49 réservés au stockage d'eau
chargée et les moyens d'entraînement des pompes 35 de propulsion. Ces moyens sont
constitués par un groupe générateur 46 et un moteur électrique 47 par pompe. Des volets
48 d'inversion de jet peuvent être prévus sur les conduites d'éjection 26 pour permettre
de freiner l'engin ou de le gouverner. Des plans fixes verticaux 50 peuvent être prévus
à l'arrière de l'engin pour stabiliser ce dernier en lacet.
1. Engin de prélèvement sélectif d'une couche de polluant, tel qu'un hydrocarbure,
flottant à la surface d'une nappe d'eau susceptible d'être soumise à la houle, comprenant
une coque munie de moyens de propulsion et ayant une partie centrale (10) qui fait
saillie vers l'avant par rapport à deux parties latérales (11) qui délimitent avec
la partie centrale des canaux d'amenée à des séparateurs (28), la partie centrale
présentant des moyens déflecteurs, tels que des ailes (17), pour créer des tourbillons
dont l'orientation tend à diminuer la divergence de l'écoulement en surface autour
de la coque, caractérisé en ce que chaque partie latérale délimite, dans une portion
située en avant d'un premier seuil de captation (18), un çhenal ouvert laissant subsister
une communication profonde permettant les écoulements d'eau d'un côté à l'autre de
la coque latérale et en ce que la partie terminale avant de chaque coque latérale
est reliée à une aube (14) de raccordement avec la partie immergée de la coque centrale,
en avant de l'étrave (13) de la coque latérale, aube dessinée pour défléchir l'écoulement
des couches profondes vers le bas et vers l'extérieur.
2. Engin selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'aube est constituée, sur
la majeure fraction de sa longueur à partir de la partie centrale (10), d'une aile
en flèche de corde sensiblement constante constituée de profils à intrados plat dont
l'intrados est enroulé en hélice sur un quart de cylindre, les intrados des profils
constituant les génératrices du cylindre.
3. Engin selon la revendication 2, caractérisé en ce que les angles faits par l'axe
du cylindre avec le plan horizontal et le plan de symétrie vertical de l'engin sont
positifs.
4. Engin selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le premier. seuil(18) est constitué par la partie avant d'un plancher immergé
de captation définitive en forme de carénage à face inférieure convexe, le bord d'attaque
du seuil présentant une forte flèche dans la région proche de la partie centrale (10)
de la coque.
5. Engin seion l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que l'écoulement entre la partie centrale (.10), chaque partie latérale (11) et le
premier seuil correspondant (18) est fractionné par un second seuil et un troisième
seuil placés au-dessus et en arrière, la fraction prélevée entre le premier et le
second seuil (18, 21) représentant 65 à 70% du débit de captation définitive moyen
étant dirigé vers une pompe de propulsion (23), le débit passant entre le deuxième
et le troisième seuils (21, 27) étant dirigé vers un compensateur de houle et la fraction
du débit passant au-dessus du troisième seuil (27) étant dirigée vers le séparateur
(28).
6. Engin de prélèvement sélectif'd'une couche de polluant, tel qu'un hydrocarbure,
flottant à la surface d'une nappe d'eau susceptible d'être soumise à la houle, comprenant
une coque munie de moyens de propulsion et ayant une partie centrale (10) qui fait
saillie vers l'avant par rapport à deux parties latérales (11) qui délimitent avec
la partie centrale des canaux d'amenée à des séparateurs (28), la partie centrale
présentant des moyens déflecteurs, tels que des ailes (17), pour créer des tourbillons
dont l'orientation tend à diminuer la divergence de l'écoulement en surface autour
de la coque, caractérisé en ce que chaque conduit (16) comporte un plancher débutant
par un premier seuil (18) et en ce qu'un deuxième et un troisième seuil sont placés
au-dessus du premier seuil et en arrière de ce dernier pour fractionner l'écoulement
prélevé, la fraction de l'écoulement comprise entre le second et le troisième seuil
(27, 21) étant dirigée vers un compensateur de houle et la fraction du débit passant
au-dessus du troisième seuil (27) étant dirigée vers le séparateur (28).
7. Engin selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que le compensateur de houle
est constitué par un puits muni d'un déversoir tangentiel d'entrée de la fraction
d? l'ecoulement prélevé entre le deuxième et le troisième seuils, d'une conduite de
sortie (36) débouchant à l'arrière de l'engin et d'un rotor (33) muni de moyens d'entraînement
à une vitesse telle qu'il maintient le niveau dans le puits suffisamment bas pour
qu'il y ait en permanence une lame déversante.