(19)
(11) EP 0 141 456 A2

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
15.05.1985  Bulletin  1985/20

(21) Numéro de dépôt: 84201407.8

(22) Date de dépôt:  03.10.1984
(51) Int. Cl.4B28D 1/12
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE FR GB IT LI LU NL SE

(30) Priorité: 10.10.1983 IT 8563483

(71) Demandeur: BRETON s.p.a.
I-31030 Castello di Godego (Treviso) (IT)

(72) Inventeur:
  • Cado, Walter
    I-31033 Castelfranco Veneto (Treviso) (IT)

(74) Mandataire: Bettello, Luigi, Dott. Ing. 
Studio Tecnico Ingg. Luigi e Pietro Bettello Via Col d'Echele, 25
36100 Vicenza
36100 Vicenza (IT)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Lame perforée pour la taille à la grenaille des marbres, granits et autres pierres analogues


    (57) La lame (2) comporte des entailles obliques (4, 5) orientées à l'opposé les unes des autres suivant des rangées superposées, de façon à permettre au grains abrasifs de la grenaille de s'introduire à l'intérieur d'une cavité et de sortir d'une autre inverse au cours d'un déplacement dans un sens de la lame, le phénomène s'inversant lors de chaque modification du sens de déplacement. On obtient de la sorte le remplacement continu de la grenaille. En variante on peut avoir recours à des entailles à profil triangulaire.




    Description


    [0001] La présente invention a trait aux lames utilisées pour la taille à la grenaille des marbres, granits ou pierres analogues et destinées à être animées d'un mouvement alternatif rectiligne ou pendulaire.

    [0002] On sait qu'une lame à mouvement rectiligne accomplit toute sa course alternative sans se détacher du bloc à sectionner, étant observé que durant toute cette course ladite lame entraîne et fait tourner sur eux-mêmes les grains de matière abrasive. Comme le quartz renfermé par le granit est beaucoup plus dur que l'acier trempé de la lame et ne se laisse donc pas entamer par celle-ci, le sectionnement ne peut de ce fait résulter que d'une action de percussion favorisant la désagrégation et le broyage des cristaux de quartz, et non pas du glissement de grains abrasifs.

    [0003] Cette action de percussion est obtenue en interposant entre la lame et le granit ou similaire une couche de grenaille à profil anguleux qui est mise en mouvement par la lame et qui se comporte de façons différentes en fonction de la forme même de chacun des grains qui la composent :

    1) Les grains de forme suffisamment régulière roulent sur eux-mêmes entre la lame et la pierre, jusqu'à se rompre en formant chacun au moins deux grains de forme moins régulière.

    2) Les grains de forme irrégulière peuvent rouler jusqu'à venir se disposer suivant une orientation qui ne permet plus le roulement ; ils glissent alors jusqu'à se rompre ou jusqu'à rencontrer dans la lame un trou dans lequel ils viennent s'encastrer.

    3) Etant évidemment de dimensions plus petites, les grains qui se rompent flottent dans le mélange de grenaille, en s'interposant entre les grains de plus grandes dimensions et la lame ou la pierre, en favorisant ou au contraire en interrompant la situation d'équilibre qui provoque le glissement.

    4) Lors de chaque inversion de la course de la lame, une bonne partie des grains qui ne roulent pas par suite de leur position d'équilibre sont soumis à une inversion de direction de force, qui provoque vraisemblablement un impact et la reprise du roulement : au contraire tous les grains en cours de roulement poursuivent leur mouvement, mais en sens inverse.

    5) Dans ces conditions les points morts sont ceux au niveau desquels un plus grand nombre de grains se trouvent en état de roulement en étant ainsi aptes à assurer une opération de broyage sur les cristaux.

    6) Lorsque les grains se disposent en position d'équilibre, ils peuvent être déplacés par des grains de plus petites dimensions qui s'insinuent ou par des cristaux qui fendent lesdits grains, mais ils sont également susceptibles de s'encastrer dans le granit.



    [0004] On notera que dans tous les cas l'action de taille ou sectionnement tend à diminuer dans le temps, au fur et à mesure que les grains ont tendance à s'entasser le long de la zone de coupe et sur les flancs de la lame, cet entassement provoquant le ralentissement du processus.

    [0005] On observera par ailleurs qu'au moment de la course d'attaque de la lame, l'espace compris entre celle-ci et la pierre se remplit de grains tandis que lors de la course opposée de retour ladite lame exerce une pression sur la couche de grains pendant un court laps de temps, en provoquant ainsi deux actions, à savoir (1) une compression de la couche précitée, (2) une désagrégation de celle-ci. Une fois à l'état comprimé, les grains soumis à la pression de la lame et à l'action de sa course se désagrègent et cherchent un espace libre, en remontant le long des flancs de cette lame.

    [0006] Il est important d'observer que le mouvement pendulaire de la lame détermine une insertion des grains entre celle-ci et la pierre, ces grains étant soumis à un effort de compression croissant. Cependant cette force comprime une couche de grains en cours de désagrégation par suite de la réduction de l'espace ménagé entre la lame et la pierre ; la désagrégation est favorisée par le déplacement même de la lame qui comprime une couche non homogène et en conséquence peu efficace, et qui transmet la pression à la pierre. Cette efficacité augmente au fur et à mesure que diminue l'épaisseur de la couche, et elle atteint son maximum à la mi-course, quand l'espace compris entre la lame et la pierre correspond à une seule couche de grains. Arrivée à ce point la lame commence à se relever et la pression cesse de manière pratiquement imédiate.

    [0007] Finalement la partie utile est limitée à la moitié de la portion centrale de chaque course de la lame, la pression de cette partie utile passant de 0 à un maximum pour s'annuler presque d'un seul coup.

    [0008] Le facteur temps et de ce fait l'espace utile de travail sont déterminés par la quantité de grenaille qui s'insinue entre la lame et la pierre lors de chaque course d'attaque et par l'élasticité de la lame qui retarde le moment où cette dernière perd contact avec la pierre au cours de la course de retour. On peut conclure que dans ce cas également l'efficacité de l'opération de sectionnement est réduite et qu'en conséquence l'opération de taille se révèle plutôt lente et difficile.

    [0009] La présente invention a pour but d'améliorer cette efficacité en la rendant constante dans le temps et en augmentant en définitive le rendement global de la machine de travail.

    [0010] Ce but est atteint en ménageant dans la lame des cavités à bords inclinés à l'intérieur desquelles la grenaille vient s'insérer en évacuant ainsi la surface proprement dite de coupe et en retournant dans celle-ci lors de la course de travail suivante, ce qui donne finalement lieu à un renouvellement continu et à une pression constante qui améliorent le rendement général du processus, comme les essais l'ont démontré.

    [0011] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention, les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de procurer :

    Fig. 1 montre une lame suivant l'invention, découpée d'une série d'entailles obliques.

    Fig. 2 illustre de la même manière une variante dans laquelle les entailles ou cavités présentent un profil en forme de triangle isocèle à base orientée parallèlement au bord de la lame.



    [0012] En fig. 1 on a représenté en 1 une série d'entailles ménagées par rangées superposées dans une lame 2 ; ces entailles 1 sont disposées obliquement par rapport à l'axe de cette lame 2, l'obliquité étant orientée à l'opposé suivant les entailles adjacentes d'une même rangée. Les rangées superposées sont successivement intéressées au fur et à mesure de l'usure du bord utile de la lame 2.

    [0013] La flèche 3 indique le sens de déplacement de la lame 2 au moment pris en considération et on peut constater que durant la coupe les grains abrasifs pénètrent dans l'entaille référencée 4 de la rangée inférieure, tandis qu'ils sortent de l'entaille référencée 5 en assurant ainsi le remplacement continu des grains qui travaillent le long de la ligne de sectionnement.

    [0014] On conçoit que lors de la course de retour pendant laquelle la lame 2 va se déplacer en sens inverse de celui indiqué par la flèche 3, on assistera au phénomène contraire, en ce sens que les grains s'accumuleront dans l'entaille 5 et seront chassés de l'entaille 4, en donnant lieu ici également au remplacement des grains disposés dans la ligne de coupe. Dans la forme de réalisation illustrée en fig. 2, les entailles, référencées 6, présentent un profil en triangle isocèle qui permet aux grains de pénétrer à l'intérieur des cavités déterminées par celles de ces entailles qui sont ouvertes au niveau du bord inférieur de la lame. Les grains entrent le long d'un côté de chaque cavité et sortent le long du côté opposé de celle-ci, la situation s'inversant lorsque le déplacement longitudinal de la lame s'inverse lui-même.

    [0015] De la même manière qu'en fig. 1, les entailles 6 sont disposées suivant des rangées superposées qui entrent en action au fur et à mesure de l'usure de la lame, étant observé qu'en vue de gagner de la place les rangées sont décalées axialement pour se chevaucher les unes les autres. a

    [0016] On conçoit qu'on peut imaginer des entailles présentant un profil différent de ceux illustrés en fig. 1 et 2, pour autant que les cavités ainsi déterminées comportent des bords inclinés qui permettent l'entrée de la grenaille sur un côté et la sortie de celle-ci sur un autre côté adjacent, avec inversion du phénomène lors de chaque changement de direction de déplacement de la lame. C'est cette disposition qui permet le remplacement des grains abrasifs disposés à proximité immédiate de la ligne de coupe, grains qui sont comprimés entre la lame et le fond du canal formé le long de la pierre à tailler, lequel remplacement a un effet bénéfique évident au niveau du rendement global du travail de taille.


    Revendications

    1. Lame perforée pour la taille à la grenaille des marbres, granits et autres pierres analogues, destinée à être montée sur des machines à déplacement alternatif rectiligne ou pendulaire, caractérisée en ce qu'à proximité de son bord de coupe sont ménagées des cavités (1) à côtés inclinés obliquement qui reçoivent la grenaille de la zone de taille durant la course de travail dans un sens pour la restituer à ladite zone lors de la course de retour en sens opposé, en assurant de la sorte le remplacement continu de cette grenaille en vue d'une augmentation de rendement.
     
    2. Lame suivant la revendication 1, caractérisée en ce que les cavités (1) sont disposées sur la lame (2) suivant des rangées parallèles superposées qui entrent successivement en action au fur et à mesure de l'usure de ladite lame.
     
    3. Lame suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que les cavités (1) sont constituées par des entailles (4, 5) établies à un profil rectangulaire dont l'axe est orienté obliquement par rapport à celui de la lame (2), l'obliquité étant inversée entre deux entailles adjacentes disposées au même niveau le long de la ligne de coupe.
     
    4. Lame suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que les cavités (1) sont déterminées par des entailles (6) à profil en forme de triangle isocèle dont la base est orientée parallèlement à la ligne de coupe.
     




    Dessins