[0001] La restauration des éléments de charpente de bâtiments anciens rencontre de multiples
problèmes.
[0002] Chaque restauration apparaît pratiquement comme un cas unique de par l'importance
relative et l'interdépendance des données particulières. Cependant, l'accroissement
de la résistance à la charge et l'aspect esthétique du résultat sont des données quasi
permanentes.
[0003] On connaît les techniques consistant à adjoindre à la poutre existante une nouvelle
poutre destinée à soulager la prer.. 3re. Les deux poutres sont rendues solidaires
par des tirants vissés de part en part ou encore par des barres pénétrant dans la
poutre ancienne sans la traverser comme cela est décrit dans la demande de brevet
européen No 0 034 224.
[0004] Ces deux techniques présentent des inconvénients importants lorsque la poutre ancienne
a une flèche accusée. De plus leur mise en oeuvre est compromise lorsque l'espace
libre au-dessus de la poutre ancienne est compté. Enfin, l'aspect original de la poutre
n'est conservé que très exceptionnellement.
[0005] Selon d'autres techniques, le renforcement est obtenu par l'adjonction d'armatures,
en général métalli-
ques, comme dans les documents DE OS 25 31 656 ou DE PS 547 576, ou encore par la mise
en précontrainte de la poutre, tel que cela est indiqué dans le document PCT demande
internationale No. WO 82/03647.
[0006] D'autres techniques encore préconisent un renforcement fondé au moins partiellement
sur l'utilisation de résine synthétique, en particulier la résine époxy comme cela
est exposé dans les documents DE AS 24 51 639 et DE PS 22 61 820.
[0007] Les inconvénients liés aux solutions proposées dans les deux documents ci-dessus
sont abondamment exposés et critiqués dans le document DE OS 31 33 014, qui préconise
une disposition d'armatures internes propres ou destinées à combattre le cisaillement
des poutres en leurs appuis.
[0008] Hormis les inconvénients d'ordre structurel des solutions connues, il convient de
souligner l'extrême difficulté, voir l'impossibilité, d'appliquer ces solutions dans
des cas concrets en raison du fait qu'elles supposent une liberté totale de manoeuvre
aux abords de la poutre et qu'elles impliquent, pour certaines, la nécessité de déplacer
la poutre de l'endroit qu'elle occupe. Ce grief ne s'applique pas à la solution proposée
dans le document DE PS 22 61 820 qui, ne s'attachant qu'à la rénovation des extrémités
de la poutre, n'intervient en rien dans l'accroissement de la résistance à la flexion
et se soustrait aux contraintes y relatives.
[0009] Au surplus, les techniques connues ne satisfont que très rarement l'impératif esthétique
que la rénovation doit respecter par nature.
[0010] La présente invention présente une solution qui satisfait à la fois les exigences
techniques liées au renforcement et les exigences d'ordre esthétique. De plus, un
avantage considérable de la présente invention est de pouvoir s'appliquer dans des
conditions d'accès très difficiles ce qui est généralement le cas. En outre, la présente
invention permet de tirer parti de la flèche des poutres anciennes alors que les techniques
connues l'ignorent simplement ou voient >leur efficacité réduite par l'existence de
celle-ci tout en modifiant son aspect original.
[0011] La solution selon l'invention est exposée dans les revendications.
[0012] On va décrire ci-après à titre d'exemple une variante )d'exécution en se fondant
sur le dessin où :
la figure 1 montre une vue latérale partiellement dégagée de la poutre,
la figure 2 montre l'utilisation d'une pièce de bois sec dans une poutre évidée.
[0013] ; Selon la variante illustrée à la figure 1, la poutre (1) présente une flèche qui
est proportionnellement exagérée sur le dessin afin de rendre celui-ci plus facilement
compréhensible.
[0014] On pratique, à la surface supérieure de la poutre (1), une gorge (2) destinée à recevoir
les barres métalliques (3, 4 et 5) ainsi qu'une partie de la masse de mortier d'époxy
(6); on peut également utiliser des profilés.
[0015] Dans la face inférieure de la poutre, on prélève une languette (7) puis on réalise
également une gorge (8) dans laquelle on dispose une barre métallique (9) qui sera
noyée également dans une masse de mortier d'époxy (10).
[0016] On perce ensuite des trous dont l'orifice supérieur débouche dans la gorge supérieure
et l'orifice inférieur dans la gorge inférieure. On place dans ces trous les barres
de fibres de verre (16).
[0017] L'extrémité (11) de la poutre étant supposée atteinte, on la nettoie du bois non
sain ce qui laisse un espace vacant (12) .
[0018] L réalise ensuite un coffrage (13) avec du bois de même essence et même ancienneté
que celui de la poutre. L'ajustement du coffrage se fait de sorte que l'extérieur
du coffrage constitue le prolongement de la poutre. Afin de rendre cet ajustement
aussi imperceptible que possible on peut, comme il est montré sur le dessin, réaliser
une queue d'hirondelle (18).
[0019] Dans la partie saine de la poutre (11) on perce des trous (14) dans lesquels on loge
les barres de fibres de verre (15).
[0020] On réalise un coffrage simple (non représenté) au haut de la poutre pour la partie
de la masse de mortier (6) qui dépasse la surface supérieure de la poutre.
[0021] Une fois les coffrages ajustés, et toutes les barres mises en place on referme la
gorge inférieure 8 à l'aide de la languette (7).
[0022] On peut alors injecter ou couler la résine époxy ou le mortier d'époxy qui :
- scelle la barre métallique inférieure (9) et la languette (7), ainsi que les extrémités
inférieures des barres de fibres de verre (16),
- scelle les barres de fibres de verre (16) dans le corps de la poutre (1),
- comble l'espace laissé vacant (12) et scelle le coffrage (13), les extrémités des
barres métalliques (3 et 9) et des barres de fibres de verre (15),
- scelle les barres métalliques (3, 4 et 5) et scelle également l'extrémité supérieure
des barres de fibres de verre (16).
[0023] On élimine ensuite le coffrage simple situé sur le sommet de la poutre et on lave
les éventuelles bavures qui.peuvent se produire le long de la languette (7) ou au
raccord (18) de la poutre et du coffrage permanent.
[0024] A la figure 2 est illustrée une variante intervenant principalement dans deux types
de situations. Premièrement lorsque le coeur de la poutre est atteint et deuxièmement
lorsque l'élimination du bois non sain oblige à amputer la poutre sur un tronçon entier.
[0025] L-ns ces deux cas, le remplacement du bois éliminé pourrait se faire uniquement avec
de la résine ou du mortier coulé soit dans les parois saines de la poutre soit dans
un coffrage réalisé selon l'exemple donné dans la première variante. Cependant, le
prix de la résine d'époxy peut dissuader l'entrepeneur de choisir la solution de la
rénovation au profit du remplacement pur et simple de .la poutre. Afin de pouvoir
conserver au moins l'apparence extérieure originale grâce à la rénovation, la deuxième
variante met en jeu une pièce neuve de bois sec (17) qui occupe partiellement l'espace
laissé libre par l'élimination du bois non sain.
[0026] Dans le cas d'une poutre dont le coeur est attaqué, il sera possible d'insérer une
poutre neuve (17) de même longueur mais de section plus faible. Pour renforcer immédiatement
cette nouvelle poutre on peut pratiquer comme dans la première variante et disposer
des barres métalliques (3 et 9) et des barres de fibres de verre (16). Une fois la
pièce neuve (17) et les barres (3, 9 et 16) mises en place on coule une masse de mortier
qui enrobe cet ensemble et le rend solidaire du reste de la poutre.
[0027] Dans le cas d'une poutre dont un tronçon a dû être supprimé, la pièce de bois sec
est rendue solidaire par les barres de fibres de verre (15) qui sont alors scellées
d'une part dans le bois sain (Fig.l No 11.) et d'autre part dans la pièce de bois
sec (17). L'espace entre la poutre (11) et la pièce (17) et ensuite comblé par de
la résine ou du mortier. 5Le coffrage est réalisé comme indiqué dans la première variante.
Ici encore, il est souhaitable de renforcer la poutre entière grâce aux barres de
fibres de verre (16) et aux barres métalliques (3 et 9).
[0028] Une poutre dont la section résistante originale était constituée de deux éléments
en bois superposés ayant chacun une largeur de 24 cm et une hauteur de 38 cm (pour
une portée de plus de 9 mètres) a été rénovée selon l'invention.
[0029] Sur la surface supérieure de la poutre, 3 barres métalliques de 24 mm de diamètre,
ayant respectivement des longueurs de 10.20 m, 4.95 m et 2.60 m, ont été scellées
dans un bloc de mortier d'époxy d'une section maximum de 20 cm par 11 cm de large
au milieu de la poutre, décroissant progressivement pour atteindre 7 x 11 de large
aux appuis.
[0030] Des barres en fibres de verre ont été disposées verticalement de manière que leur
extrémité supérieure soit ancrée dans la masse de mortier comprenant les 3 barres
métalliques. Ces barres ont été réparties en 19 paires, les espaces séparant chacune
des paires étant plus petits aux abords des appuis que vers le milieu de la poutre.
[0031] L'inertie globale de la nouvelle section résistante, compte tenu des coefficients
de sécurité prescrits par les normes (allemandes en l'espèce), représente une augmentation
de 240% par rapport à l'ancienne, (calculée comme si le bois n'était pas atteint).
[0032] ) Il va de soi que cette proportion ne peut être généralisée mais elle donne néanmoins
une idée de ce que la solution, selon l'invention, peut apporter.
[0033] La présente invention comporte de multiples avantages dont en premier lieu un accroissement
substentiel de la résistance. jLa très grande adaptabilité du procédé permet de réaliser
chaque rénovation en tenant compte des particularités de l'espèce, accès, état du
bois ancien, importance, localisation et configuration des zones où le bois ancien
n'est plus sain, conservation des caractéristiques esthétiques.
[0034] La présente invention trouve également son application lorsque la poutre ancienne
a une statique satisfaisante, mais qu'on désire réduire son module d'élasticité pour
éliminer ou atténuer les vibrations par exemple.
1. Procédé de restauration de poutres permettant une augmentation de la résistance
à la charge et mettant en jeu des barres métalliques, des barres de fibres de verre,
de la résine époxy et du mortier d'époxy CARACTERISE EN CE QUE l'on place une barre
métallique au moins dans le sens de la longueur de la poutre et en ce que l'on dispose
des barres de fibres de verre dans des logements préalablement. percés dans la poutre,
les barres de fibres de verre étant placées de manière qu'une de leurs extrémités
au moins soit libre et voisine de la barre métallique et en ce que l'on enrobe ensuite,
par injection ou coulage, la barre métallique et les extrémités des barres de fibres
de verre dans une masse de mortier, le corps de chacune des barres de fibres de verre,
dans son logement, étant rendu solidaire de la poutre par de la résine époxy.
2. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'on dispose la barre métallique
au-dessus de la poutre et en ce que l'on coule la masse de mortier enrobant cette
barre sur la surface supérieure de la poutre.
3. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'on dispose la masse de
mortier contenant une barre métallique au moins partiellement dans une gorge que l'on
a préalablement pratiquée dans la partie supérieure de la poutre.
4. Procédé selon la revendication 3 caractérisé en ce que l'on place plusieurs barres
métalliques de longueurs différentes dans la masse de mortier de façon que le milieu
de chacune des barres soit situé au niveau de la flèche de la poutre, les barres étant
disposées par ordre ) décroissant de longueur les unes au-dessous des autres, comblant
ainsi au moins partiellement le vide créé sur la partie supérieure de la poutre du
fait de la flèche.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que l'on élimine
des extrémités de la poutre le bois non sain et qu'on le remplace par une masse de
mortier d'époxy et en ce que l'on coule ou injecte cette masse et 1 la masse enrobant
la barre métallique au cours d'une seule opération, de sorte que ces deux masses n'en
forment qu'une et font bloc en un seul corps.
6. Procédé selon la revendication 5 caractérisé en ce que l'on réalise un coffrage
permanent en bois, de même essence et de même ancienneté que la poutre, dans lequel
la masse de mortier destinée à remplacer le bois non sain est coulée.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que l'on pratique,
à la partie inférieure de la 5 poutre, une gorge dans laquelle on place une barre
métallique que l'on noie ensuite dans une masse de résine ou de mortier.
B. Procédé selon la revendication 7 caractérisé en ce que lors de la création de la
gorge inférieure, on prélève une ) languette de bois et en ce que l'on remet en place
cette languette lorsque la barre métallique a été placée dans la gorge.
9. Procédé selon la revendication 7 caractérisé en ce que l'on perce des logements
au travers de la poutre, ces logements ayant un orifice dans la gorge supérieure et
dans la gorge inférieure, et en ce que l'on dispose des barres de fibres de verre
dans ces logements de manière que leurs extrémités soient voisines des barres métalliques
supérieure et inférieure et en ce que l'on coule ou injecte une masse de mortier qui
enrobe à la fois les barres métalliques et les extrémités des barres de verre et qui
assure la liaison des barres de fibres de verre avec la poutre en comblant les interstices
entre le logement et la barre.
0. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'on réalise des gorges
dans les flancs de la poutre en prélevant des languettes et en ce que l'on dispose
dans ces gorges des barres métalliques qui, une fois les languettes remises en place
sont enrobées d'une masse de mortier d'époxy par injection ou coulage.
11. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'on supprime une partie
au moins de la poutre et en ce qu'on la remplace par une pièce neuve de bois sec dont
la liaison avec le reste ae ia poutre est réalise au moins pour une part avec des
barres de fibres de verre que l'on dispose dans des logements percés à la fois dans
la partie saine de la poutre et dans la pièce neuve, et en ce qu'on noie ensuite la
pièce et les barres de fibres de verre dans une masse de mortier d'époxy.
12. Procédé selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'on évide au moins partiellement
le centre de la poutre à partir de son sommet et en ce que l'on place une pièce neuve
de bois sec dans l'évidement, la liaison entre la pièce neuve et le reste de la poutre
étant ensuite assuré pour une part au moins par le coulage d'une masse de mortier
ou de résine époxy.