[0001] Les profils transversaux des rails pour voies de chemin de fer ont été déterminés
par le calcul et expérimentalement, ils ont été améliorés au cours des années pour
optimaliser les exigences d'une fabrication la plus aisée possible d'une part et d'autre
part les exigences relatives à la sécurité et au confort de roulement des convois.
L'UIC a défini plusieurs profils transversaux pour les rails dont un des plus fréquemment
utilisé est le UIC 60, illustré à la figure 1, définissant un profil transversal symétrique
formé de trois rayons de courbure, un rayon R
1 de 300 mm, formant la table de roulement 1 du rail ou surface supérieure du champignon
du rail, un rayon R
2 de 13 mm constituant les congés 2 intérieur ou extérieur du rail se raccordant aux
flancs latéraux 3, approximativement rectilignes du rail, et un troisième rayon R
3 de 80 mm formant les zones de transition 4 entre la table de roulement 1 et les congés
2 du rail.
[0002] Si l'on définit un angle yn comme étant l'angle compris entre une droite D tangente
au profil du champignon du rail perpendiculaire à l'axe de symétrie vertical x du
rail et la tangente Tn au profil du champignon du rail au point N; on peut représenter
graphiquement le profil transversal du rail en reportant pour chaque point du profil
en ordonnée le rayon de courbure du rail et en abscisse l'angle y. Pour le profil
normé UIC 60 cette représentation graphique est donnée à la figure 2.
[0003] Les profils des bandages des roues des véhicules ferroviaires ont été de même déterminés
par le calcul et l'expérience. Les profils du rail et des bandages sont des profils
conjugués.
[0004] Par le passage des convois ferroviaires sur les rails des voies ferrées, les profils
des rails et des roues s'usent et se modifient. Les roues usées passant sur un profil
de rail neuf le déforment progressivement et lui donnent un "profil moyen d'usure"
qui bien que différent du "profil d'origine" peut être considéré dans certains cas
comme satisfaisant tant du point de vue sécurité que confort de roulement des convois
ferroviaires. Ce "profil moyen d'usure" satisfaisant se caractérise par le fait que
les trois rayons de courbure d'origine du profil ont été remplacés par une multitude
de rayons de courbure que l'on peut également représenter sous forme graphique R =
f (y), y étant toujours défini de la même manière que précédemment. Cette représentation
de ce profil moyen d'usure est donnée à la figure 4, le profil lui-même étant illustré
à la figure 3.
[0005] Sous l'effet des fortes charges et surtout des surcharges dynamiques, une usure ondulatoire
se forme progressivement de même qu'une détérioration importante du profil moyen d'usure,
des bavures plus ou moins importantes peuvent se former.
[0006] Pour permettre une utilisation de plus longue durée des rails on procède au reprofilage
des rails notamment par meulage; opération qui a pour but de redonner au rail un profil
transversal correct. Jusqu'à présent on s'est efforcé de redonner au rail son profil
d'origine, voir brevet CH 611.365, ce qui nécessite souvent un enlèvement de matière
important suivant la déformation du rail à meuler. Un procédé de reprofilage par meulage
est décrit dans le brevet CH 592.780 selon lequel on déplace en continu le long des
rails plusieurs unités de meulage, formant des angles entre elles et meulant donc
des génératrices différentes du-rail dont on règle la pression, et donc la profondeur
de coupe, en fonction des écarts existants pour chaque génératrice concernée entre
le profil d'origine et le profil réel du rail.
[0007] Ce procédé connu est bien adapté pour les premières passes grossières du reprofilage,
mais nécessite ensuite un nombre de passes de finition élevées pour s'approcher du
profil d'origine devant être recréé. Ces opérations de finissage sont donc longues
et onéreuses. De plus, dans ce procédé comme les génératrices du rail qui sont meulées
sont déterminées purement arbitrairement et au jugé par le personnel de meulage, on
ne peut bien entendu pas obtenir le meilleur reprofilage possible.
[0008] Si l'on fait agir une meule lapidaire avec une certaine force d'appui sur la partie
du champignon du rail ayant un rayon R
1 de 300 mm, la profondeur de coupe sera faible et la largeur de la facette produite
grande. Si le même lapidaire agit avec la même pression sur la partie du champignon
du rail dont le rayon de courbure R
2 est de 13 mm, la largeur de la facette sera beaucoup plus faible, mais la profondeur
de coupe beaucoup plus grande. Il y a donc interdépendance entre la largeur de la
facette meulée et la profondeur de coupe désirée et le rayon de courbure et le procédé
connu précédemment mentionné ne tenant compte que de la profondeur de coupe désirée
pour ajuster la pression de travail des meules s'avère inadapté pour effectuer la
finition du reprofilage. Pour pallier ces inconvénients, là pression d'appui des meules
est ajustée arbitrairement et au jugé par le personnel de meulage, mais ceci ne peut
pas non plus conduire à un reprofilage optimum.
[0009] La pratique a montré que lorsqu'un rail avait été reprofilé à une forme proche de
son profil d'origine, il reprenait très vite au passage des roues usées des convois,
et sans inconvénient pour le trafic ferroviaire, un profil moyen d'usure satisfaisant.
[0010] Le trafic à haute vitesse nécessite une finition de meulage très poussée, ceci spécialement
dans la zone du congé du rail où la position angulaire relative des facettes ainsi
que leur largeur ont une importance déterminante pour le guidage des convois et pour
éviter tout risque de déraillement. Les procédés actuels, comme on l'a vu sont tributaires
entièrement d'appréciations humaines pour le positionnement des meules ainsi que pour
la pression d'appui de ces meules contre le rail. Ils ne permettent pas d'atteindre
à coup sûr la qualité de reprofilage désirée et ne sont de ce fait qu'un pis- aller.
[0011] Compte tenu des constatations relevées ci-dessus et des inconvénients des procédés
de reprofilage existants, la présente invention a pour objet un procédé et un dispositif
de rectification des rails d'une voie ferrée en continu notamment pour les passes
de finition du reprofilage de rails tel que défini dans les revendications indépendantes
du présent brevet..
[0012] Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple des représentations
de profils transversaux de rails, un schéma expliquant le principe de reprofilage
de la présente invention, une représentation simplifiée d'un dispositif pour la mise
en oeuvre du procédé selon l'invention et un exemple pratique d'un rail reprofilé.
La figure 1 représente en coupe le profil du champignon d'un rail aux normes UIC 60.
La figure 2 est une représentation graphique R = f (y) du profil illustré à la figure
1.
La figure 3 représente une coupe partielle d'un profil d'usure moyen d'un rail.
La figure 4 est une représentation graphique R = f (y) du profil illustré à la figure
3.
La figure 5 est un schéma de principe illustrant le procédé de reprofilage de finition
selon l'invention.
La figure 6 est un schéma illustrant une forme d'exécution simplifiée d'un dispositif
de reprofilage selon l'invention.
La figure 7 illustre un exemple pratique de reprofilage d'un rail à l'aide d'un dispositif
comportant quatre paires de meules.
[0013] Le présent procédé concerne le reprofilage en voie des rails d'une voie ferrée à
l'aide d'outils de meulage montés sur des chariots roulant sur les rails et reliés
à un véhicule ferroviaire par des organes assurant leur traction le long des rails
et leur application contre ces rails.
[0014] Partant de la constatation qu'un rail reprofilé à son profil d'origine ou un rail
neuf se déforme très rapidement sous le roulage des roues des convois pour at- teindre
un profil d'usure moyen et qu'une fois cette première usure effectuée, les déformations
ultérieures du profil, rendant le rail inapte au service mettent beaucoup plus de
temps à se former; et sachant que le reprofilage au profil d'origine du rail est une
opération nécessitant de très nombreuses passes de finition rendant ce travail long
et onéreux, la titulaire procède au reprofilage du rail non pas à son profil d'origine,
mais à son profil d'usure moyen ce qui n'a jusqu'ici jamais été proposé.
[0015] La pratique montre que grâce à cette nouvelle façon de travailler le reprofilage
des rails, à un profil d'usure moyen satisfaisant, utilisé comme profil de référence,
peut se faire plus rapidement et en moins de passes de travail.
[0016] De plus, la titulaire s'est posée comme but de supprimer les incertitudes et ajustement
arbitraires relatifs aux positionnement des meules ainsi qu'à leur pression d'appui
en définissant une méthode rigoureuse pour la détermination de ces paramètres.
[0017] La première opération du présent procédé consiste à définir pour un tronçon du réseau
ferré à rectifier un profil moyen d'usure satisfaisant
o C'est ce profil moyen qui servira de profil de référence pour la finition du reprofilage
du rail.
[0018] Ce profil moyen d'usure ou de référence est représenté par exemple à la figure 3
et il se caractérise par le fait que pour chacun de ces points N, N + 1 il présente
un autre rayon de courbure Rn, Rn + 1. La forme de ce profil peut être représentée
graphiquement comme c'est le cas à la figure 4 en reportant la fonction Rn = f (yn)
ou yn est l'angle que forme une tangente au profil au point N avec une tangente à
ce profil perpendiculaire à l'axe de symétrie ou au plan longitudinal du rail.
[0019] Une fois défini, le profil moyen d'usure de référence pour le reprofilage, la seconde
étape du présent procédé consiste à définir un polygone circonscrit à ce profil de
référence. Ce polygone ou plutôt au moins l'un de ses paramètres, tels que nombre
de facettes n, l'angle au centre a entre les facettes, l'angle compris entre deux
facettes Ay, la largeur des facettes L, est déterminé en fonction de la qualité de
finition du reprofilage désiré. Pour la détermination du polygone, les valeurs de
n, Ay ou L peuvent être définies par des fonctions n = f (R), Ay = f (R) ou L = f
(R); ces valeurs pouvant ne pas être constantes.
[0020] D'une façon générale le polygone circonscrit au profil de référence est univoquement
défini d'une part par ledit profil et d'autre part par un paramètre du polygone déterminé
lui-même en fonction de la précision du reprofilage désiré, notamment le nombre de
côtés, l'angle entre côtés,etc.
[0021] La troisième opération du présent procédé consiste à positionner les unités de meulage
de telle sorte que la surface active de chaque meule soit parallèle ou tangente à
un côté du polygone précédemment déterminé.
[0022] Enfin la quatrième opération du présent procédé consiste à régler la pression d'appui
de chaque unité de meulage contre le rail en fonction d'au moins un paramètre du côté
du polygone auquel elle est associée.
[0023] Dans une version simplifiée du procédé selon l'invention l'inclinaison des axes des
unités de meulage par rapport au plan de symétrie du rail est, comme jusqu'ici, déterminée
uniquement au jugé par le personnel de meulage. Ce réglage de la position angulaire
des unités de meulage étant effectué, chaque meule est située sur un côté d'un polygone
circonscrit au rail.
[0024] Connaissant ce polygone circonscrit, la pression d'appui de chaque meule contre le
rail est déterminée en fonction d'un ou plusieurs paramètres de ce polygone, et non
plus arbitrairement comme jusqu'à présent.
[0025] Même cette version simplifiée du procédé apporte un progrès technique important car
la détermination de la pression d'appui des meules contre le rail est pratiquement
impossible à réaliser au jugé.
[0026] La figure 5 illustre très schématiquement le principe de base original du procédé
selon la présente invention. Sur cette figure on a représenté une partie du profil
d'usure moyen 5 de référence d'un tronçon de voie à reprofiler. La ligne brisée 6
matérialise le polygone circonscrit au profil de référence 5 comprenant dans ' l'exemple
illustré quatre facettes pour chaque côté du rail recouvrant la table de roulement,
la zone intermédiaire et le congé. Le nombre de facettes ou côtés de ce polygone est
déterminé en fonction de la précision du reprofilage de finition désirée. Dans la
réalité ce polygone pourrait présenter plus de huit facettes recouvrant l'ensemble
du profil du champignon du rail. Plus le nombre de facettes est grand, plus la précision
du reprofilage est grande, mais plus le nombre d'outils de meulage, respectivement
de passes de travail est grand.
[0027] Ce polygone circonscrit au profil de référence peut être déterminé par d'autres paramètres
que son nombre de côtés. Par exemple on peut imposer que l'angle entre facettes Δγ
soit constant, ou varie en fonction du rayon de courbure du profil de référence. On
peut également imposer que la longueur des côtés L de ce polygone soit constante ou
fonction du rayon de courbure du profil de référence.
[0028] La ligne 7 schématise un profil réel du champignon du rail à reprofiler.
[0029] Dans le cas illustré, le nombre n de facettes recouvrant la partie active du profil
du rail est de n = 4 réparties symétriquement par rapport à l'axe X vertical du rail.
A chaque facette correspond une largeur de facette Ll, L2, L3, L4; un angle yl, y2,
y3, y4 que forme la facette avec une droite tangente au profil de référence 5 et perpendiculaire
à l'axe x; un angle Δγ
1, Δγ
2, Δγ
3, Δγ
4 que forme le côté envisagé avec le côté adjacent situé du côté de l'axe x du rail,
un rayon de courbure R
1, R
2, R
3, R4 moyen; un angle au centre α
1, a
21 α
3, α
4; une profondeur de coupe C
1, C
2' C
3, C
4 représentée par la distance séparant, au point milieu du côté envisagé le profil
réel 7 du côté du polygone 6; et enfin une surface d'enlèvement S
1, S
2, S
3 et S
4 représentant en coupe la quantité de métal à enlever pour passer du profil réel 7
au profil de reprofilage désiré représenté par le polygone 6.
[0030] Le choix du polygone circonscrit dépendant de la qualité ou finition du reprofilage
désiré on peut par exemple dans les premières passes de finition définir un polygone
dont les surfaces d'enlèvement de métal S seraient constantes et égales à une valeur
maximum. Ainsi, au début de la finition on enlèverait le maximum de métal par passe.
Par contre en fin de finition il faut que le polygone circonscrit, qui correspond
finalement au profil du rail reprofilé, s'ajuste le mieux possible au profil de référence
5 et c'est un polygone où l'angle entre facettes Δγ sera choisi constant ou fonction
du rayon de courbure R qui sera préféré.Une définition du polygone généralement bien
adaptée aux cas pratiques est celle où l'angle entre facette Ay est proportionnel
à la courbure du profil de référence Ay
= K.(R)o
[0031] Il est évident, bien que cela nécessite généralement plus de passes de finition,
que le polygone, déterminé en fonction de la qualité requise du reprofilage, peut
être circonscrit au profil d'origine ou au profil réel du rail et non pas à son profil
moyen d'usure.
[0032] D'une façon générale, l'essence du présent procédé de reprofilage d'un rail consiste
à déplacer le long d'une file de rails d'une voie ferrée, un ensemble d'unités de
meulage du rail, décalées angulairement les unes par rapport aux autres et à régler
la pression avec laquelle chacune de ces unités de meulage est appliquée contre le
rail en fonction d'au moins un paramètre d'un polygone circonscrit à un profil de
référence et dont les côtés sont parallèles aux surfaces actives des meules des unités
de meulage.
[0033] Il faut relever que si le véhicule de reprofilage ne comporte qu'un nombre limité
d'unités de meulage, plusieurs passes peuvent être nécessaires pour le reprofilage
de la totalité du profil du rail, les unités travaillant chaque passe sur des génératrices
différentes du rail.
[0034] La pression qui applique chaque unité de meulage contre le rail est ainsi fonction
d'une part de la position de la facette correspondante par rapport à l'axe de symétrie
du rail, c'est-à-dire fonction du décalage angulaire y de l'unité de meulage par rapport
à cet axe de symétrie du rail, généralement approximativement vertical; d'autre part
cette pression est aussi fonction de la largeur L du côté envisagé ou de la profondeur
de coupe désirée C par exemple ou d'une combinaison de ces paramètres. Elle peut également
être fonction de la surface de métal à enlever S.
[0035] Pour l'obtention d'une plus grande précision de reprofilage, le procédé prévoit en
plus que le polygone ou certains de ses paramètres soient définis en fonction de la
qualité du reprofilage désiré, le polygone en question est défini comme étant un polygone
circonscrit au profil que l'on désire reconstituer soit le profil d'origine ou mieux
encore le profil d'usure moyen du rail, bien que dans le cas du procédé simplifié
ce polygone puisse être circonscrit au profil réel du rail usé.
[0036] Le dispositif pour la mise en oeuvre du procédé décrit comprend un ensemble d'unités
de meulage 10 porté par un chariot 11 guidé par le rail 12, comportant chacun un moteur
13 pour entraîner une meule lapidaire 14 en rotation. Un vérin 15 permet d'appliquer
la meule 14 contre le rail avec une force déterminée. Chaque unité 10 est déplaçable
angulairement par rapport au chariot 11 et donc par rapport aux autres unités de meulage
portées par ce chariot 11.
[0037] Chaque unité de meulage comporte encore un moteur 16 commandant l'inclinaison de
cette unité par rapport au chariot et un capteur 17 mesurant l'angle d'inclinaison
de cette unité 10 par rapport au chariot 11.
[0038] Chaque unité de meulage est commandée par un circuit de commande 18 comportant d'une
part un asservissement de l'inclinaison de l'unité et d'autre part un asservissement
de la force d'appui de la meule 14 contre le rail 12.
[0039] L'asservissement de l'inclinaison de l'unité de meulage 10 comporte un sélecteur
d'angle 19 alimenté par une mémoire 22 contenant les paramètres du polygone, notamment
la position angulaire de ses facettes, et sélectionne pour chaque unité de meulage
la facette du polygone à laquelle la face active de la meule doit être parallèle et
donc le degré d'inclinaison de l'unité de meulage 11 par rapport au chariot 12. Le
signal délivré par ce sélecteur 19 alimente la première entrée d'un détecteur d'erreur
d'angle 20 dont l'autre entrée est alimentée par la sortie du capteur 17. Dès qu'une
différence est détectée entre les entrées du détecteur d'erreur 20, celui-ci délivre
un signal à l'amplificateur 21 qui commande le moteur 16.
[0040] L'asservissement de la pression d'appui de la meule 14 contre le rail 12 comporte
une calculatrice 23 alimentée par la mémoire 22 et le sélecteur d'inclinaison 19.
Cette calculatrice détermine en fonction d'au moins un paramètre du polygone mémorisé
en 22 et le cas échéant compte tenu de l'angle d'inclinaison de l'unité, une valeur
de commande qui est délivrée à une servo-valve 24 commandant l'alimentation du vérin
15 par une source de fluide 25.
[0041] Une calculatrice 26 contenant en mémoire les informations relatives au profil de
référence déterminé par la qualité du reprofilage désiré, détermine les paramètres
du polygone en fonction dudit profil et d'informations I définissant la qualité de
finition désirée. Ces paramètres ou caractéristiques du polygone sont mémorisés en
22.
[0042] La figure 7 illustre un polygone circonscrit au profil de référence désiré comprenant
24 facettes de meulage ou côtés du polygone répartis sur la surface de roulement du
rail, le congé intérieur de celui-ci et la zone de roulement entre ces deux parties.
Ce polygone circonscrit au profil de référence est déterminé en fonction de la qualité
du reprofilage désiré, dans ce cas précis la largeur des facettes de meulage, soit
la longueur des côtés du polygone, est fonction du rayon de courbure du profil de
référence. Ainsi dans le cas illustré le côté du polygone centré sur l'axe vertical
du rail est de 3,46 mm de même que la facette suivante. La troisième facette à partir
de l'axe du rail a une largeur de 3,16 mm les 4, 5, 6, 7 et 8 facettes une largeur
de 2,79 mm, la neuvième une largeur de 2,52 mm et les restantes une largeur de 2,27
mm.
[0043] Ceci correspond à une surface d'enlèvement de métal de S =
O, 0118 mm2 pour les premières facettes, de S = 0,0227 mm 2 pour les facettes d'une
largeur de 2,79 mm et de
0,0748 mm
2 pour les facettes d'une largeur de 2,27 mm.
[0044] Pour reprofiler un rail selon un tel polygone on utilise une machine comportant quatre
chariots A, B, C, D portant chacun deux unités de meulage. Les unités de meulage d'un
chariot A sont décalées angulairement l'une par rapport à l'autre de 10° tandis que
les unités de meulage des trois autres chariots B, C, D sont décalées les unes par
rapport aux autres de 2°
[0045] Le reprofilage de finition s'effectue en trois passes successives pendant lesquelles
les quatre chariots occupent des positions angulaires différentes par rapport au rail.
[0046] Dans une première passe, par rapport au plan longitudinal du rail le chariot A est
décalé à 28°, le chariot B à 4°, le chariot C à - 0,7° et le chariot D à - 12°. Pendant
cette passe d'usinage les côtés 6, 5; 11,12; 18,15 et 23, 24 sont reprofilés. Dans
une seconde passe d'usinage le chariot A est décalé à 48°, le chariot B à 8°, le chariot
C à 0° et le chariot D à - 8° Les côtés 3,4; 9,10; 14,17; et 21,22 sont reprofilés.
Enfin dans une troisième passe d'usinage le chariot A est décalé à 68°, le chariot
B à 12°, le chariot C à 0,7° et le chariot D à - 4° et les côtés 1,2; 7,8; 13,15;
et 19,20 sont reprofilés.
[0047] La pression de meulage soit la pression de chaque meule contre le rail est dans ce
cas particulier fonction de l'angle y du côté du polygone et, de sa largeur L.
[0048] Ainsi à l'aide d'une machine compacte, comportant un nombre restreint d'unités de
meulage, on rectifie le profil utile d'un rail en trois passes de finitions successives.
[0049] Dans cet exemple on détermine un polygone circonscrit au'profil de référence dont
la largeur des côtés était fonction du rayon de courbure du profil de référence; puis
on place les meules parallèlement aux côtés de ce polygone, la pression de chaque
meule contre le rail étant déterminée en fonction de l'angle du côté correspondant
du polygone et de sa largeur de telle façon que la surface de métal à enlever S correspondant
à chaque côté du polygone soit effectivement meulée.
[0050] Dans un tel exemple chaque unité de meulage comporte deux moteurs entraînant chacun
une meuleo Chaque unité comporte donc une paire de meules appliquées contre le rail
avec une même force provenant de moyens d'application communs à l'unité de meulage.
[0051] Il est évident que la position angulaire relative des axes de rotation des meules
d'une même unité peut être fixe ou réglable. Il est de même évident que dans toutes
les formes d'exécution décrites le déplacement angulaire des unités de meulage dont
il est question s'effectue dans un plan perpendiculaire à l'axe longitudinal autour
du champignon du rail.
1. Procédé pour le reprofilage continu en voie d'au moins un rail d'une voie ferrée
selon lequel on déplace le long de la voie au moins un ensemble d'unités de meulage,
décalées angulairement les unes par rapport aux autres, caractérisé par le fait qu'on
asservit la pression avec laquelle chaque unité de meulage est appliquée contre le
rail en fonction d'au moins un paramètre d'un polygone circonscrit à un profil de
référence et dont les côtés sont parallèles aux surfaces actives correspondantes des
meules des unités de meulage.
2. Procédé selon la revendication 1. caractérisé par le fait que le polygone est un polygone circonscrit au profil transversal
d'origine du champignon du rail.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le polygone est un
polygone circonscrit à un profil transversal d'usure moyen du champignon du rail.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le polygone est un
polygone circonscrit au profil transversal réel du rail.
5.. Procédé selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé par le fait que ledit
polygone, ou certains de ses paramètres au moins, sont déterminés en fonction de la
précision du reprofilage désiré.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé par le fait qu'on impose le nombre
de côtés, égaux ou inégaux du polygone.
7. Procédé selon la revendication 5, caractérisé par le fait que l'angle Δy entre
les côtés du polygone est constant, respectivement est fonction du rayon de courbure
Ay = f (R) du profil désiré du rail.
8. Procédé selon la revendication 5, caractérisé par le fait que l'angle Ay entre
les côtés du polygone est proportionnel à la courbure du profil désiré du rail
9. Procédé selon la revendication 5, caractérisé par le fait que la largeur L des
côtés du polygone est constante respectivement est fonction du rayon de courbure L
= f (R) du profil désiré du rail.
10. Procédé selon l'une des revendications 5 à 9, caractérisé par le fait que la pression
d'appui de chaque meule est fonction de l'angle y que forme le côté correspondant
du polygone avec une tangente au profil de référence du rail, perpendiculaire au plan
de symétrie de ce rail, et de la largeur L de ce côté du polygone, P = f (y, L).
11. Procédé selon l'une des revendications 5 à 9, caractérisé par le fait que la pression
d'appui de chaque meule est fonction de l'angle y que forme le côté correspondant
du polygone avec une tangente au profil désiré du rail perpendiculaire au plan de
symétrie de ce rail et de la profondeur de coupe désirée C, P = f (y, C).
12. Procédé selon l'une des revendications 5 à 9, caractérisé par le fait que la pression
d'appui de chaque meule est fonction de la surface de métal à enlever P = f (S).
13. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1 comportant
une pluralité d'unités de meulage montées déplaçables angulairement les unes par rapport
aux autres, sur un chariot guidé le long d'un rail, chaque unité comportant au moins
un moteur entraînant une meule en rotation et des moyens appliquant la ou les meules
contre le rail, caractérisé par le fait qu'il comporte pour chaque unité au moins
un circuit de commande définissant, en fonction d'un paramètre d'un polygone circonscrit
à un profil de référence et dont les côtés sont parallèles aux surfaces actives des
meules de l'unité correspondante, l'inclinaison de l'unité; et au moins un circuit
de commande définissant également pour chaque unité en fonction d'au moins un paramètre
dudit polygone la force d'appui avec laquelle la meule est appliquée contre le rail.
14. Dispositif selon la revendication 13, caractérisé par le fait qu'il comporte une
mémoire mémorisant les caractéristiques d'un polygone circonscrit au profil de référence,
fonction de la précision de reprofilage désirée, donnant les informations à une calculatrice
délivrant, en fonction de paramètres de ce polygone des signaux alimentant les circuits
de commande de l'inclinaison de l'unité de meulage et de sa force d'appui contre le
rail.
15. Dispositif selon la revendication 13, caractérisé par le fait que chaque unité
comporte un moteur entraînant une meule.
16. Dispositif selon la revendication 13, caractérisé par le fait que certaines unités
au moins comportent deux moteurs entraînant chacun une meule en rotation.