[0001] L'invention porte sur un bâti de transport de turbomachine notamment de turboréacteur
à grand taux de dilution.
[0002] L'usagebde bâti est nécessaire pour supporter, par exemple, un turboréacteur pendant
son transport sur des distances qui peuvent être grandes, depuis les ateliers du motoriste
jusqu'à ceux de l'avionneur. Un tel bâti doit être conçu pour permettre l'utilisation
de moyens de transport aussi bien routiers, qu'aériens ou maritimes sans qu'il soit
nécessaire d'apporter des modifications à ces moyens pour les adapter au matériel
transporté. Un bâti se présente sous la forme d'une plateforme surmontée de bras dressés
verticalement pourvus à leur extrémité de moyens d'attache coopérant avec des moyens
complémentaires adaptés sur le carter du turboréacteur. En général celui-ci est maintenu
isostatiquement en trois points, deux points à l'avant, un point à l'arrière. De tels
bâtis sont conçus pour satisfaire à des conditions de manutention par des personnes
dépourvues de qualification nécessaire. Pour cette raison leur conception est simple
et robuste permettant une mise en oeuvre facile et évitant tout risque de dégradation
de matériel transporté.
[0003] Une fois le moteur arrivé à destination, et pris en charge par l'avionneur, les bâtis
sont renvoyés au motoriste afin d'être réutilisés pour le transport de nouveaux moteurs.
[0004] Dans le but de réduire leur encombrement et de limiter les coûts de transport à vide,
il est possible de regrouper les bâtis par deux en les disposant, l'un retourné sur
l'autre. Il s'est révélé que cette solution n'était pas satisfaisante car les organes-supports
sont soumis à des contraintes pour lesquelles ils n'ont pas été conçus, et les diverses
manipulations, effectuées avec des soins moins attentifs que pour le matériel très
onéreux que sont les turboréacteurs, entrainent des détériorations nécessitant des
travaux de remise en état des bâtis avant leur réutilisation.
[0005] L'objet de l'invention est donc de faciliter le transport à vide des bâtis afin de,
réduire les coûts d'une part, et, limiter les risques de détérioration du matériel
d'autre part.
[0006] La solution proposée est de monter les organes-supports sur la plateforme de façon
qu'il soit possible, lorsque le bâti n'est pas utilisé, de les replier le long de
la plateforme.
[0007] Un premier avantage qu'offre cette solution est, bien sûr, la diminution de l'encombrement
vertical facilitant les opérations de manutention et de chargement sur les moyens
de transport, du bâti vide.
[0008] Un second avantage est qu'elle permet d'envisager le gerbage de plusieurs bâtis l'un
sur l'autre, il suffit pour cela d'aménager des moyens assurant un support stable
d'un bâti sur l'autre lorsque les organes-supports sont repliés. De tels moyens peuvent
être constitués par exemple par des montants rapportés sur les plateformes du bâti
inférieur, sur lesquels vient reposer et, auxquels on solidarise, la plateforme du
bâti supérieur ; de la sorte les extrémités des organes-supports ne sont pas sollicités
et ne risquent pas d'être endommagés.
[0009] Enfin cette solution offre l'avantage supplémentaire de permettre l'avionnage du
moteur à partir du même bâti lorsque celui-ci est constitué en éléments séparables.
En
3ffet, selon les fonctions à remplir deux types de conception du bâti sont connues
: un bâti constitué d'éléments séparables, un bâti monobloc. Dans le premier cas les
organes-supports forment un berceau dans lequel repose le moteur, ce berceau est lui-même
monté sur un socle pendant le transport du moteur. Pour les opérations d'avionnage
on iépose le berceau avec son moteur sur un chariot que l'on vient placer sous l'aile
de l'avion à l'intérieur du capotage ouvert, solidaire du mât ; le berceau est hissé
à partir de l'aile au moyen d'un système à palan ; une fois le moteur fixé, le berceau
est descendu sur le chariot et dégagé. La faible hauteur disponible sous l'aile nécessite
un chariot très bas pour pouvoir dégager le berceau. Grâce aux dispositions de l'invention,
il n'est pas nécessaire de transposer le berceau sur un chariot spécial à l'avion-
nage, il suffit d'adapter des moyens de roulages au socle, pour pouvoir le déplacer
localement autour de l'avion. Pour dégager le berceau un fois le moteur installé,
il suffit de replier les organes-supports (l'ordre des opérations est évidemment inverse
pour la dépose du moteur).
[0010] Dans le cas d'un bâti monobloc les éléments constituant le berceau et le socle ne
sont pas séparables. La fonction d'un tel bâti est limité au transport ; il est en
effet trop lourd pour pouvoir être hissé à partir de l'aile de l'avion ; celle-ci
ne résisterait pas à la charge.
[0011] Suivant les conditions et les besoins des utilisateurs, les deux conceptions du bâti
sont envisageables. La description qui va suivre s'attache à un mode de réalisation
du bâti, non limitatif, où les éléments sont séparables. Cependant on comprendra aisément
que l'on ne sort pas du cadre de l'invention en appliquant la caractéristique principale,
à savoir l'escamotage des organes-supports, à un bâti monobloc.
[0012] Les figures, annexées au texte, auxquelles se réfère la description, représentent
:
La figure 1, une vue longitudinale du bâti supportant un turboréacteur à grand taux
de dilution suggèré par des traits fins interrompus.
La figure 2, le même bâti vue de droite en considérant la première figure.
La figure 3, une vue éclatée du bâti, en perspective.
La figure 4, deux bâtis repliés, gerbés.
[0013] En se reportant aux trois premières figures on reconnaît en traits fins interrompus,
la représentation schématique d'un turboréacteur à grand taux de dilution 1, installé
sur le bâti 2, qui est lui-même composé de trois éléments séparables un socle 3, un
cadre 4 et un adaptateur support 5 ; le socle 3 et le cadre 4 formant plateforme.
[0014] Le socle 3 se compose d'un chassis constitué de deux longerons 31,réunis par deux
poutres 32, les deux longerons sont reliés par deux tunnels destinés à recevoir les
fourches d'un chariot élévateur. Ce châssis supporte le cadre 4 par l'intermédiaire
de deux traverses qui sont fixées aux longeron 31 avec interposition de suspensions
élastiques 35 devant isoler l'ensemble cadre-adaptateur-moteur des chocs ou des vibrations
reçus par le socle 3 lors d'un transport routier, par exemple. Chacun des éléments
de la suspension peut être constitué d'un bloc élastomère, de forme parallèlipipédique
rectangle, fixé entre deux plaques métalliques, l'une solidaire de la traverse, l'autre,
du longeron 31 concerné. Ces blocs, ainsi que leurs supports, sont inclinés par rapport
à la verticale comme cela apparaît clairement sur la figure 2, afin de se prémunir
contre une rupture de la suspension et, garantir le maihtien sur le socle de la partie
suspendue en cas d'efforts transversaux horizontaux excessifs. Des butées mécaniques
36, situées de part et d'autre de chaque bloc élastomère, limitent les déplacements
longitudinaux et verticaux de la partie suspendue par rapport au socle. D'autres types
de suspensions élastiques sont possibles ; à la place de bloc élastomères, on peut
utiliser des cables métalliques enroulés en hélice fixés à des armatures métalliques.
[0015] Le cadre 4 comprend deux longerons 41 prenant appui sur les traverses 34 et qui sont
maintenus en position par des moyens de liaison cadre-traverse, par exemple du type
tenon et mortaise. Deux tunnels 42 sont également prévus pour loger les fourches d'un
chariot élévateur. Le cadre est conçu pour recevoir à chacune des extrémités des longerons
41 des moyens de roulage, non représentés ; ces moyens devant permettre un déplacement
local à vitese réduite de-l'ensemble cadre-adaptateur-moteur séparé du socle 3. Sur
le cadre est fixée l'embase 51 de l'adaptateur-support au moyen de broches 43 reliant
le longeron 41 à des ferrures 44 solidaires de l'embase 51.
[0016] L'adaptateur-support comporte, montés sur l'embase 51, trois organes supports 52,
53, 54 et un dispositif de hissage quatre points ; ce dernier étant constitués par
deux anneaux 55 et 56 fixés sur les organes 52 et 53, et deux anneaux 57 et 58 à-l'extrémité
de deux bras 57', 58' reliés de façon amovible à l'embase 51.
[0017] Dans le mode de réalisation préféré, le turboréacteur 1 représenté en traits fins
interrompus est un turboréacteur à grand taux de dilution soutenu en trois points
: deux points sur le carter de soufflante et un point sur le carter d'échappement.
Les deux organes 52 et 53 sont pourvus à leur extrémité supérieure de moyens de liaison
avec le carter de soufflante, par exemple des mâchoires enserrant des broches engagées
dans des rotules logées dans le carter. L'organe-support 54 est également pourvu à
son extrémité supérieure de moyens de liaison avec le carter d'échappement. Il est
relié à son extrémité inférieure par un axe à une chape solidaire de l'embase.
[0018] Les organes 52, 53 supportant l'essentiel de la masse du moteur, sont fortement dimensionnés
et, sont constitués par une jambe 52', 53' renforcée par une béquille 52", 53". Les
jambes 52', 53' sont réunies à l'embase par l'intermédiaire d'une articulation 72,
73 comprenant un axe coopérant avec une chape solidaire de l'embase. Les béquilles
sont réunies de même à l'embase par une articulation 74, 75 comprenant un axe coopérant
avec une chape solidaire de l'embase. Chaque béquille est fixée à la jambe correspondante
au moyen d'une broche 76, 77. Les deux organes-supports sont réunis par-une poutre
transversale de raidissement 59.
[0019] Un tel bâti est utilisé de la façon suivante.
[0020] Dans l'hypothèse où le moteur doit être acheminé des ateliers du motoriste à ceux
de l'avionneur, en utilisant des moyens de transports routiers et aériens au moindre
coût et dans des conditions de sécurité optimales, le moteur sera transporté sur le
bâti muni du socle 3 dans les parties du trajet utilisant les voies routières, où
il s'agit en effet de protéger le moteur contre les vibrations et les chocs excessifs
qui peuvent se produire pendant un tel transport.Dans les parties du trajet utilisant
les moyens de transport aériens, le socle n'est plus nécessaire, sa suppression permet
de réduire la masse transportée. Chez l'avionneur une fois que le moteur est équipé
et prêt à être installé sur l'avion on monte un dispositif de roulage à chacune des
extrémités des longerons 41 du cadre 4 et on conduit l'ensemble sous l'aile de l'avion
pour le glisser à l'intérieur des éléments de capotage solidaires du mât. L'adaptateur-support
est désolidarisé du cadre en retirant les broches 43, ce qui permet le hissage du
moteur avec l'adaptateur-support au moyen de tirants engagés dans les anneaux 55,
56, 57, 58 ; une fois le moteur fixé au mât de l'avion, les organes-supports sont
désolidarisés du carter, et l'adaptateur redescendu sur le cadre 4. Afin de faciliter
le dégagement du cadre et de l'adaptateur-support, il peut être nécessaire d'escamoter
au moins partiellement les organes-supports 52 et 53, pour cela il suffit de libérer
une des extrémités des béquilles 52", 53" permettant aux jambes 52', 53' de pivoter
autour de leur articulation sur l'embase 51. De même l'organe-support 54 est rabattu
sur l'embase ainsi que les bras 57', 58' du dispositif de hissage.
[0021] Si l'on veut descendre le moteur, on comprendra aisément qu'il suffit d'effectuer
les opérations dans l'ordre inverse.
[0022] Après leur utilisation, les bâtis sont renvoyés au motoriste, soit l'ensemble cadre
adaptateur-support seul, soit cet ensemble plus le socle 3 ; tout dépendra de l'organisation
de la chaîne de transport des moteurs entre le motoriste et l'avionneur. Mais afin
de faciliter leur transport à vide on empile les bâtis les uns sur les autres après
avoir replié les organes-supports sur l'embase ; en libérant un des deux axes de chaque
béquille 52", 53" on leur permet ainsi qu'aux jambes 52', 53' de se placer le long
de l'embase. On rabat de même le troisième organe-support 54 et les bras du dispositif
de hissage 57', 58'.
[0023] La figure 4 montre comment il est possible de gerber deux bâtis, ou plus, en utilisant
des montants-supports avant 6 et des montants-supports arrière 61 que l'on solidarise
par tout moyen approprié, boulonnage par exemple, au cadre des deux bâtis superposés.
[0024] Dans une variante de réalisation simplifiée, on peut concevoir un bâti monobloc ;
dans cette variante les éléments socle, cadre, embase ne sont plus séparables, ils
sont fondus en un seul élément constituant une plateforme sur laquelle s'articulent
les organes-supports52, 53 et 54 avec interposition éventuelle des suspensions élastiques.
Malgré le fait qu'il ne soit pas possible d'installer le moteur sur son mât d'avion
à partir du bâti, puisque l'ensemble est alors trop lourd pour pouvoir être hissé
depuis l'aile de l'avion, une telle variante présente l'avantage _ d'un nombre réduit
de pièces facilitant leur gestion et peut être préférée suivant l'utilisation projetée.
1. Bâti de transport de turbomachine, notamment, de turboréacteur, comprenant une
plateforme mobile pourvue d'organés-supports sur lesquels elle repose pendant les
opérations de transport et de manutention caractérisé en ce que lesdits organes-supports
(52, 53,, 54) sont amovibles par rapport à ladite plateforme de façon à pouvoir prendre
au moins deux positions, une position active de support de la turbomachine et une
position inactive où ils sont repliés sur la plateforme.
2. Bâti de transport selon la revendication 1 caratérisé en ce que les organes-supports
sont reliés à la plateforme par une articulation dont l'axe est horizontal.
3. Bâti de transport selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'il comprend trois organes-supports (52, 53, 54) pour un support de la turbomachine
en trois points.
4. Bâti de transport selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'une suspension élastique (35) est interposée entre les organes-supports et la base
de la plateforme.
5. Bâti de transport selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'au moins un des organes-supports (52, 53) est constitué par une jambe (52', 53')
muni à une extrémité d'un moyen d'attache avec une turbomachine et à l'autre extrémité
d'un moyen (72, 73) d'articulation avec la plateforme et, par une béquille (52", 53")
amovible reliée par une extrémité à la plateforme et par l'autre extrémité à la jambe(52',
53').
6. Bâti de transport selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce
que des moyens-supports (60, 61) sont prévus assurant le maintien d'au moins deux
bâtis l'un sur l'autre lorsque les organes-support (52, 53, 54) sont en position repliée.
7. Bâti de transport selon la revendication 6 caractérisé en ce que les moyens-supports
sont constitués par des montants (60, 61) rapportés, solidarisant les plateformes
de deux bâtis disposés l'un sur l'autre.
8. Bâti de transport selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce
que la plateforme est constituée en au moins deux éléments séparables : un socle (3)
et un cadre (4) ; le socle (3) supportant par l'intermédiaire d'une suspension élastique
le cadre (4) solidaire des organes-supports (52, 53, 54).
9. Bâti de transport selon la revendication 8 caractérisé en ce que les organes-support
(52, 53, 54) sont montés avec articulation sur une embase (51) portée de façon amovible
par le cadre (4).