[0001] Cette invention concerne un procédé de préparation de mélanges charbon-eau.
[0002] Les réserves mondiales en charbon dépassent très Largement Les réserves en tous Les
autres combustibles fossiles réunis, y compris même Les schistes et sables bitumineux.
On s'oriente donc vers une utilisation accrue de ces réserves. Il est. évident que
cette utilisation serait grandement facilitée si l'on disposait du charbon sous La
forme d'un Liquide pompable, facile à transporter.
[0003] Il existe quelques installations dans Le monde pour Le transport par pipeline de
mélanges de charbon broyé et d'eau. Ces mélanges ne contiennent pas plus de 60 % de
charbon et doivent être centrifugés avant d'être brûlés. On s'oriente actuellement
vers Les mélanges charbon-eau à teneur élevée en charbon qui peuvent être brûlés directement
sans deshydra- tation.
[0004] De nombreux procédés sont proposés pour réaliser des mélanges charbon-eau dont La
teneur en charbon atteint 70 à 80 %. SeLon Le brevet américain 4 217 109 de AB SCANIAINVENTOR
Le charbon est broyé en présence d'eau pour fournir une suspension de 15 à 30 % de
charbon dans L'eau. Après décendrage par flottation ce mélange est filtré et stabilisé
par adjonction d'un dispersant anionique.
[0005] Le brevet américain 4 358 293 de GULF and WESTERN décrit un procédé analogue où Le
décendrage est effectué par puLvérisation.
[0006] Le brevet 4 282 006 d' ALFRED UNIVERSITY concerne un procédé de broyage de charbon
en présence d'un tensioactif anionique dans un broyeur à boulets. Une répartition
granulométrique particulière permet d'obtenir directement des mélanges charbon-eau
très concentrés.
[0007] Cependant des quantités importantes d'additifs sont nécessaires pour empêcher L'aggLomération
des particules de charbon de ces mélanges concentrés. Ces additifs peuvent être de
nature ionique ou non-ionique. Dans Les deux cas Les additifs doivent enrober Les
particules de charbon.
[0008] Les additifs non-ioniques agissent simplement par Leur effet stérique filmogène tandis
que Les additifs ioniques confèrent une charge électrique aux particules de charbon.
Les charges identiques se repoussant empêchent L'aggLomération des particules.
[0009] Si La répartition des additifs est inégale it se forme des agglomérats de charbon,
même en présence de grandes quantités d'additifs.
[0010] La répartition inégale est due à La présence au début du broyage de grandes quantités
d'additifs par rapport à La surface disponible. Au début du broyage La surface spécifique
des grains de charbon est encore très faible, L'additif s'accumuLe en plusieurs couches
sur Les particules de charbon.
[0011] Quand au cours du broyage La surface spécifique augmente il ne reste pLus d'additif
disponible et Les nouveLLes surfaces spécifiques créées ne peuvent pas être recouvertes
par r l'additif. Des agglomérats se forment même en présence de quantités importantes
d'additifs.
[0012] Nous avons trouvé maintenant un procédé où Les additifs sont répartis de façon homogène
et Les particules de charbon ne présentent aucune tendance à agglomérer. En même temps
ce procédé permet de maintenir La consommation en additifs à son niveau Le plus bas,
compatible avec L'obtention d'un mélange charbon-eau d'une bonne fluidité, sans agglomération
de particules de charbon.
[0013] Ce procédé consiste à ajouter progressivement pendant Le broyage La quantité exacte
d'additifs correspondant à La surface spécifique disponible.
[0014] On évite ainsi l'accumulation de L'additif au début du broyage. Ce procédé permet
une répartition homogène de L'additif sur Les particules de charbon.
[0015] L'efficacité de L'additif est ainsi grandement augmentée. A concentration d'additif
égale, La viscosité du mélange charbon-eau est beaucoup plus faible. Pour L'obtention
d'un mélange d'une viscosité donnée on peut diviser par deux La quantité d'additif
nécessaire en adoptant Le procédé selon L'invention.
[0016] Le rythme de L'addition dépend de La qualité du charbon traité et des conditions
du broyage. Il faut déterminer pour chaque qualité de charbon l'évolution de La surface
spécifique en fonction du temps et ajuster Le rythme de L'addition et La quantité
de L'additif à cette évolution.
[0017] En général La quantité d'additif nécessaire peut être frac- . tionnée en deux, trois
ou plusieurs parts égales ou éventuellement inégales, pour suivre Le plus près possible
L'évoLution de La surface spécifique disponible.Il est également possible d'ajouter
L'additif en continu pendant L'opération de broyage.
[0018] Toutes Les variétés de charbon peuvent être utitisées dans Le procédé de préparation
de mélanges charbon-eau selon L'invention attant de La Lignite à L'anthracite.
[0019] Les additifs peuvent être de nature ionique ou non-ionique.
[0020] Les additifs ioniques Les plus efficaces sont des composés organiques de nature anionique,
et surtout Les polyélectroLytes. Parmi ces derniers on peut mentionner Les polynaphtalène-méthane-sulfonates
sous forme de sets de sodium, comme Le LOMAR D de DIAMOND SHAMROCK, Les SURFARON 1520-N-100,
1540-N-100, 1552-N-100 de PROTEX, Le STEPANTAN NP 80 de STEPAN ou des sels d'ammonium
comme Le SURFARON 1521-A-100 de STEPAN.
[0021] Les lignosulfonates de sodium, comme Le VANISPERSE CB de BORREGAARD ou Les lignosulfonates
d'ammonium sont également des poLyéLectroLytes très efficaces.
[0022] De façon générale Les sels de sodium sont plus efficaces que Les sels d'ammonium
pour diminuer La viscosité des mélanges charbon-eau, cependant Le sodium va se retrouver
après combustion dans Les cendres Les rendant plus fusibles et pouvant conduire à
La formation de mâchefer. De ce point de vue on préférera utiliser Les sets d'ammonium.
[0023] Les additifs non-ioniques sont des polymères possédant sé- quentiellement des parties
hydrophobes et hydrophiles. Ils sont formés de chaînes oxyalkylées condensées sur
des alcools, phénols, ou composés azotés. Les chaînes Longues étant plus actives,
eLLes doivent comporter de L'ordre de cent unités oxyalkyles.
[0024] Certains de ces additifs en particulier Les non-ioniques sont moussants. La mousse
rend Le mélange trop épais et pertube le broyage.
[0025] Il est alors nécessaire d'ajouter environ 10 % du poids de L'additif dispersant,
d'un additif anti-moussant, comme Le RHODORSIL 426 R, de RHONE-POULENC, une émulsion
non-ionique d'huile silicone.
[0026] Les additifs ioniques ou non-ioniques eux-mêmes sont employés dans Les concentrations
pouvant varier entre 0,01 et 5 % poids.
[0027] Dans Le cas des additifs anioniques, Le pH optimal du milieu se situe entre 7 et
12. Il est ajusté par addition d'une base en général de La soude ou de L'ammoniaque.
[0028] Les mélanges charbon-eau doivent de plus se présenter sous forme de gels pseudo-plastiques
à comportement thixotrope. Ces gels doivent être suffisamment visqueux pour maintenir
Les particules de charbon en suspension mais se briser facilement pendant l'écoulement.
Leur courbe de comportement rhéologique doit être telle que Leur fluidité augmente
avec Le temps.
[0029] Les propriétés des gels peuvent être améliorées par L'addition de gélifiants comme
Les gommes xanthanes, L'agaragar, les hydroxyalkylcelluloses et les carboxyalkylcelluloses.
On utilise 0,02 à 0,04 % poids de ces additifs.
[0030] Le procédé d'obtention de mélanges charbon-eau comporte en général une étape de concassage
et une étape de broyage. Par Le premier concassage, suivi d'un tamisage, on obtient
des particules de charbon dont Les diamètres sont inférieurs à 2 mm. Ce charbon concassé
est introduit dans un broyeur a boulets. On introduit en général 60 à 85 % de charbon,
15 à 40 % d'eau, puis progressivement l'additif de façon continue ou discontinue.
[0031] La granulométrie du charbon broyé est comprise entre 1 et 200 µm. Les particules
supérieures à 200 µm sont instables et sédimentent rapidement.
[0032] Les particules inférieures à 1 µm sont colloïdales et confèrent au mélange une trop
grande viscosité.
[0033] Les exemples suivants illustrent L'invention sans toutefois La Limiter.
EXEMPLE 1 (comparatif)
[0034] On utilise du charbon Lorrain FREYMING contenant 8 % de cendres.
[0035] Le broyeur à bouLets d'une capacité de 5 Litres contient : 1,5 kg de billes dont
Le diamètre est de 20 mm 0,9 kg de billes dont Le diamètre est de 30 mm 1,3 kg de
billes dont Le diamètre est de 40 mm Broyeur et billes sont en porcelaine. On introduit
dans Le broyeur 500 g de charbon préalablement concassé à une granulométrie inférieure
à 2 mm, 200 g d'eau et 4,9 g (exprimé en matière active) de polynaphtalène méthane
sulfonate d'ammonium (SURFARON 1521 A 100 de PROTEX). La durée totale du broyage est
de 3 heures à une vitesse de 65 tours/minute. Après broyage, La viscosité du mélange
charbon-eau est mesurée à L'aide d'un viscosimètre rotatif à cyclindres coaxiaux -
HAAKE RV 100 muni d'un mobile MV. La viscosité est de 3800 cP à 100 sec
-1.
EXEMPLE 2
[0036] On prépare un mélange charbon-eau selon Le même mode opé-- ratoire que dans L'exempLe
1.
[0037] Cependant, au Lieu d'ajouter tout L'additif (SURFARON 1521 A 100 de PROTEX) au début
du broyage, on ajoute 2,45 g d'additif au début du broyage, et 2,45 g au bout d'une
heure trente minutes. Le poids total d'additif ajouté est de 4,9 g. Le broyage terminé
(3 heures) La viscosité est de 3100 cP à 100 sec.
EXEMPLE 3
[0038] On prépare un mélange charbon-eau selon Le même mode opératoire que dans l'exemple
1,mais on ajoute seulement 1,225g d'additif (SURFARON 1521 A 100 de PROTEX)
[0039] au début du broyage, et 1,225 g après 1h.30 de broyage. Le poids total d'additif
ajouté est de 2,45g. Après trois heures au total de broyage, La viscosité est de 4100
cP à 100 sec
-1.
EXEMPLE 4
[0040] On prépare un mélange charbon-eau selon Le même mode opératoire que dans L'exemple
1, mais on ajoute 4,9 g. de poly- naphtalèneméthanesulfonate de sodium (SURFARON 1540
N-100 de PROTEX).
[0041] Après 3 heures de broyage La viscosité est de 1430 cP à 100 sec
-1.
EXEMPLE 5
[0042] On prépare un mélange charbon-eau selon Le même mode opératoire que dans l'exemple
1 mais on ajoute seulement 1,225 g du même additif que dans L'exempLe 4 (SURFARON
1540 N 100 de PROTEX) au début du broyage et 0,612 g de ce même additif après 1 heure
30 de broyage. Le poids totale d'additif ajouté est de 1,837 g.
[0043] Après 3 heurestotaLes de broyage La viscosité est de 1580 cP à 100 sec
-1.
1 - Procédé de préparation de mélanges charbon-eau renfermant 60 à 85 % de charbon
15 à 40 % d'eau et au moins un additif caractérisé en ce que L'on ajoute progressivement
pendant Le broyage La quantité d'additif correspondant à La surface spécifique disponible.
2 - Procédé selon La revendication 1 caractérisé en ce que L'on ajoute L'additif en
plusieurs parts égales pendant Le broyage.
3 - Procédé selon La revendication 1 caractérisé en ce que L'on ajoute L'additif en
plusieurs parts inégales pendant Le broyage.
4 - Procédé selon La revendication 1 caractérisé en ce que L'on ajoute L'additif en
continu pendant Le broyage.
5 - Procédé selon Les revendications 1 à 3 caractérisé en ce que Le diamètre des particules
de charbon après broyage. est compris entre 1 et 200 µm.
6 - Procédé selon Les revendications 1 à 5 caractérisé en ce que L'additif est un
composé organique anionique.
7 - Procédé selon La revendication 6 caractérisé en ce que L'additif est un poLyeLectroLyte
anionique comme Les polynaphtalène-méthane-sulfonates et Les LignosuLfonates.
8 - Procédé selon Les revendications 1 à 7 caractérisé en ce que Le pH du milieu est
compris entre 7 et 12.
9 - Procédé seLon Les revendications 1 à 5 caractérisé en ce que L'additif est un
composé organique non-ionique comme un polyalkylèneoxyde condensé sur un alcool un
phénol, ou un composé azoté.
10 - Procédé seLon La revendication 9 caractérisé en ce qu'on utilise un additif anti-moussant
comme une émulsion non-ionique d'huile silicone.