[0001] La présente invention concerne un procédé de traitements thermomécaniques applicables
à des superalliages et permettant d'obtenir des structures à hautes caractéristiques
mécaniques.
[0002] Les conditions économiques actuelles et les performances requises pour les turbomachines
aéronautiques en développement provoquent un regain d'intérêt pour les alliages à
base de nickel, du type NC 19 Fe Nb (désignation commerciale : INCONEL 718).
[0003] Son coût relativement bas, l'absence de cobalt dans sa composition et l'expérience
accumulée avec cet alliage depuis de nombreuses années, tant en élaboration qu'en
forge et en utilisation sur moteur, lui confèrent une position prépondérante parmi
les alliages à hautes caractéristiques, pour des températures pouvant dépasser 650°C
en courtes durées.
[0004] Des études de laboratoire réalisées par la demanderesse en vue d'améliorer cet alliage
ont montré qu'une augmentation notable de certaines caractéristiques d'emploi - notamment
de sa limite d'élasticité, de sa tenue en fatigue oligocyclique et au fluage - pouvait
être obtenue par la génération de microstructures fines, homogènes, présentant un
écrouissage résiduel associé à l'absence de phase Ni3Nb-d (delta) sous forme de plaquettes.
Or, dans les conditions habituelles de forgeage de cet alliage, la structure des pièces
apparaît souvent très hétérogène : des zones faiblement corroyées à gros grains cohabitent
avec des domaines de structure dite duplex (gros grains écrouis et grains fins de
recristallisation) tandis que les parties épaisses des pièces soumises à un corroyage
suffisant et à un refroidissement plus lent après forgeage, présentent une structure
recristallisée à grains fins équiaxes. Cette observation a donc mis en évidence l'importance
de certains paramètres des traitements thermomécaniques, tels que la température,
la durée du chauffage, le taux de déformation, le mode de refroidissement, etc...
dans la génération de la structure recherchée et par conséquent dans l'obtention des
caractéristiques mécaniques améliorées.
[0005] On a ainsi étudié différentes gammes de traitements thermomécaniques en vue de définir
les paramètres des séquences d'ébauche et de finition qui permettent de développer
dans l'alliage NC19 FeNb des structures homogènes à grains fins et écrouis, caractérisées
par l'absence de plaquettes Ni3Nb-o,ces résultats devant être obtenus par un procédé
applicable à l'échelle de la production industrielle.
[0006] Il importe de souligner que les conditions actuelles de forgeage de l'alliage NC19
Fe Nb, retenues par différents forgerons, conduisent à des structures présentant un
compromis à l'égard des caractéristiques mécaniques : l'amélioration de certaines
propriétés peut, en effet, entraîner l'altération d'autres caractéristiques.
[0007] Ainsi, lors de la séquence de finition une température de réchauffage trop basse
entraine la conservation de la structure fine due à la séquence précédente, avec cependant,
précipitation de la phase Ni
3 Nb - δ dans les joints de grains ou, pour certaines conditions, à l'intérieur des
grains, sous forme de plaquettes croissant préférentiellement dans les plans cristallographiques
de type {111}. La phase δ, de structure orthorhombique, est néfaste quelle que soit
sa morphologie car elle fixe le niobium et limite ainsi la formation de la phase durcissante
Ni
3 Nb - δ "(gamma seconde), métastable, de structure quadratique centrée.
[0008] Enfin, dans le cas de la morphologie en plaquette, la phase d'induit une sensibilité
plus marquée à l'amorçage en fatigue
[0009] Inversement, le chauffage avant forgeage à une température trop élevée, évite la
précipitation de phase δ en plaquettes, mais conduit par contre à un accroissement
de la taille de grain, préjudiciable à la tenue en fatigue.
[0010] L'intérêt du procédé conforme à l'invention relève de la possibilité d'obtenir des
structures à grains fins, selon des séquences de chauffage/forgeage garantissant simultanément
l'absence de plaquettes de phase det l'existence d'un écrouissage résiduel indispensable
à la consolidation de l'alliage.
[0011] L'influence bénéfique d'une structure à grains fins sur la tenue en fatigue de l'INCONEL
718 est bien connue de l'homme du métier. C'est ainsi que le brevet U.S.-A-3 660 177
propose une méthode d'affinement du grain basée sur la précipitation de la phase Ni3
Nb - δ au sein des grains avant l'opération de forgeage et le traitement de recristallisation.
Le traitement de précipitation de la phase δ réalisé à 900°C environ, avant forgeage,
conduit à une subdivision des grains par des plaquettes de phase δ qui se forment
dans les plans de type {111}. Le traitement thermique, effectué après forgeage avec
réduction d'épaisseur de 50 à 65 %, entraîne une globulisation des plaquettes déformées
de phase e et une recristallisation de la structure. Ce procédé permet d'obtenir des
structures recristallisées, de 10 ASTM ou plus dénommées "Minigrain", dont les caractéristiques
de fatigue sont améliorées, mais dont la tenue au fluage et la ténacité sont notoirement
insuffisantes pour un matériau à hautes caractéristiques, nécessaires pour certaines
applications industrielles.
[0012] Les conditions recherchées dans le cas particulier d'un alliage de type NC 19 Fe
Nb de désignation commerciale INCONEL 718 pq se retrouvent également pour les superalliages
à durcissement par précipitation,en général,dont ceux à base de nickel constituent
une sous-classe.
[0013] En conséquence, la présente invention définit les paramètres thermomécaniques qui
permettent d'obtenir une amélioration de l'ensemble des caractéristiques mécaniques
pour ces superalliages. Pour assurer la reproductibilité industrielle et l'obtention
de résultats optimaux, un contrôle rigoureux est indispensable pendant tout le processus
de fabrication, au niveau des paramètres de forgeage et des cycles de traitement thermique.
En particulier, la température et le taux de déformation de la séquence de finition
doivent être parfaitement définis afin d'éviter la croissance du grain et la précipitation
d'une phase parasite, mais de générer au sein des grains une sous-structure de dislocations.
En fait, pour atteindre ces objectifs, la méthode revendiquée par l'invention doit
permettre de satisfaire quatre critères que les procédés connus jusqu'alors ne permettaient
pas d'obtenir simultanément :
- structure fine et homogène
- grains écrouis ;
- diminution des contraintes propres de refroidissement;
- absence de phase parasite.
[0014] Le procédé de traitement thermomécanique pour superalliages à durcissement par précipitation
selon l'invention est caractérisé en ce que les étapes du procédé prises en enchaînement
se composent, dans la séquence d'ébauche finale, de:
- a - une opération de chauffe,
- b - une opération de déformation à chaud par compression,
[0015] les conditions de température et de durée de la chauffe étant déterminées et un taux
de déformation suffisamment élevé étant appliqué pour obtenir une structure de type
duplex, en cours de recristallisation,
- c - un traitement thermique consistant en un maintien isotherme dont la température
et le temps de maintien sont déterminés pour obtenir une structure homogène, de 7
ASTM ou plus et dans laquelle n'apparaissent pas de précipités de phase parasite,
dans la séquence de finition, qui s'enchaîne avec les étapes précédentes de la séquence
d'ébauche finale, de :
- d - une opération de déformation par compression à chaud dont le taux de déformation
est limité de telle sorte qu'un écrouissage de la structure homogène, précédente,
à grains fins est obtenu par faible déformation de manière à consolider la structure
sans produire de phénomène de recristallisation en ce que le procédé est complété
par un traitement thermique final dont l'étape unique est constituée de :
- e - un traitement de revenu qui permet de conserver la structure écrouie et de provoquer
la précipitation de phase durcissante dans les conditions de traitement déterminées
pour le superalliage considéré, en l'absence de phase parasite.
[0016] Avantageusement, un taux de déformation compris entre 30 % et 60 %, préférentiellement
de 45 %, est réalisé lors de l'opération de déformation à chaud par compression entrant
dans la séquence d'ébauche finale, puis un taux de déformation de l'ordre de 8 % à
25% est réalisé de même dans la séquence de finition.
[0017] Dans l'application du procédé,selon l'invention, à des superalliages à durcissement
par précipitation à base de nickel, la phase parasite, dont l'apparition est évitée
au cours des étapes du procédé, est une phase Ni
3 Nb de type 0 sous forme de plaquettes.
[0018] Dans l'application du procédé selon l'invention à un alliage de type NC 19 Fe Nb
de désignation commerciale INCONEL 718 pq les conditions de chauffe dans la séquence
d'ébauche finale sont 1040°C ± 10°C pendant cinquante minutes et le maintien isotherme
est effectué à 970°C pendant trente minutes.
[0019] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention seront mieux compris à l'aide
de la description ci-après, en se référant aux dessins annexés dans lesquels :
- les figures 1 à 1A sont des microphotographies à deux grandissements, respectivement
50 fois et 300 fois, d'une pièce en INCONEL 718 révélant un grain de 7 ASTM après
un maintien isotherme suivant un forgeage avec taux de déformation de 25 %,
- les figures 2 et 2A sont des microphotographies analogues à celle des figures 1
et 1A lorsque le taux de déformation est de 45 % pour un grain obtenu de 8-8,5 ASTM,
- les figures 3 et 3A sont également des microphotographies analogues à celles des
figures 1, lA ou 2, 2A lorsque le taux de déformation est de 60 % pour un grain obtenu
de 8-8,5 ASTM,
- les figures 4 et 4 A sont des microphotographies analogues à celles des figures
1, 1A et suivantes et révèlent un grain de 6-6,5 ASTM à la suite d'un maintien isotherme
de trente minutes à 980°C après un forgeage avec un taux de déformation de 45 %,
- les figures 5 et 5 A sont des microphotographies obtenues dans les mêmes conditions
que celles des figures 4 et 4 A à l'exception de la température de maintien isotherme
qui est de 970°C et conduit à un grain de 8 ASTM,
- les figures 6 et 6 A sont des microphotographies obtenues dans les mêmes conditions
que celles des figures 4, 4 A et 5, 5A à l'exception de la température de maintien
isotherme qui est de 960°C et conduit à un grain de 8 ASTM,
- la figure 7 est une microphotographie électronique à grandissement 3200 fois d'une
pièce en INCONEL 718 ayant suivi les séquences d'ébauche et de finition conformes
à l'invention avec un taux de déformation en finition de 10 % montrant des grains
et des sous-grains écrouis,
- la figure 7 A est une microphotographie à grandissement 25000 fois obtenue dans
les mêmes conditions que celle de la figure 7 et montrant un exemple de sous-joints
et de sous-grains avec la répartition du réseau de dislocations,
- la figure 8 est une microphotographie à grandissement 6400 fois d'une pièce en INCONEL
718 obtenue dans les mêmes conditions que celle de la figure 7 à l'exception du taux
de déformation en finition qui est de 15 % et montrant des grains écrouis et un petit
grain de recristallisation,
- la figure 8 A est une microphotographie à grandissement 25000 fois montrant une
structure, à sous-grains écrouis analogue à celle de la figure 7 A et obtenue dans
les mêmes conditions,à l'exception du taux de déformation en finition qui est de 15
%,
- les figures 9 et 9A sont des microphotographies à deux grandissements, respectivement
50 fois et 300 fois, d'une pièce en INCONEL 718 obtenue selon un procédé connu par
le brevet US 3 660 177 conduisant à une structure dite "minigrain" de taille 10-11
ASTM,
- les figures 10 et 10 A sont des microphotographies analogues à celles des figures
9 et 9A dont la structure est obtenue selon un procédé couramment utilisé conduisant
à une structure à grains fins recristallisés, de taille 7-8 ASTM,
- les figures 11 et 11 A sont des microphotographies analogues à celles des figures
9 et 9A, 10 et 10A et correspondant à une structure obtenue en appliquant le procédé
conforme à l'invention.
[0020] Nous allons développer les conditions qui permettent par le procédé conforme à l'invention
d'apporter une solution optimale au problème posé qui est d'obtenir simultanément
pour un superalliage :
- une structure fine et homogène,
- des grains écrouis,
- une diminution des contraintes propres de refroidissement,
- l'absence de phase parasite éventuelle et en particulier, dans le mode de réalisation
de l'invention concernant l'INCONEL 718, l'absence de plaquettes de phase Ni3 Nb - δ,
et par ces moyens, de réunir les avantages qui en découlent et, en particulier, de
hautes caractéristiques mécaniques.
Structures fines et homogènes
[0021] Les recherches effectuées pour l'obtention d'une structure homogène, à grains fins,
ont mis en évidence l'influence de trois paramètres
a) Incidence du taux de déformation
[0022] Des essais menés pour trois taux de déformation - 25 - 45 - 60 %, réalisés à 1040°C
et suivis d'un maintien isotherme de recristallisation, ont conduit aux tailles de
grains suivantes (figures 1 à 3A) :
7 ASTM pour 25%
8/8 1/2 ASTM pour 45 % et 60 %
[0023] à partir d'une structure initiale de 3 1/2 ASTM.
[0024] La structure obtenue est par ailleurs plus homogène, à la suite d'une réduction des
zones mortes : en effet, les parties de galet qui refroidissent prématurément au contact
de l'outil, présentent, avant maintien isotherme, une structure écrouie et des grains
de recristallisation dont la migration des joints s'est trouvée contrariée par refroidissement
à des températures inférieures au domaine de recristallisation. Le maintien isotherme
permet alors de faire évoluer la microstructure par généralisation de la recristallisation
à la plus grande partie de la pièce: les zones mortes sont donc réduites et la structure,
affinée,puisque la taille de grain des parties internes du galet passe par exemple
de 3 1/2 ASTM à 8 - 8 1/2 AST après 45% ou 60% de corroyage. Le taux de corroyage
intermédiaire (45%), associé au maintien isotherme de recristallisation, assure donc
l'obtention d'une structure fine et homogène, dont la troisième particularité réside
dans l'absence de phase d en plaquettes. A l'intérêt économique que représente l'enchaînement
entre déformation et maintien isotherme, sans repasser par la température ambiante,
se greffe l'avantage d'éviter la formation de germes de phase dqui, normalement précipitent
lors du refroidissement puis du réchauffage des pièces, par traversée du domaine d'existence
de cette phase ( 800 - 99O°C).
b) Incidence de la température et du temps de maintien isotherme
[0025] Pour les mêmes conditions de forgeage (1040°C-45%), des maintiens isothermes ont
été réalisés dans le domaine 960-980°C, chacun pendant une demi-heure.
[0026] Entre 960 et 980°C, le grain de recristallisation passe de 8 à 6-6,5 ASTM, la température
intermédiaire 970°C-conférant une structure fine et homogène, de taille de grain d'environ
8 ASTM (figures 4 à 6A).
[0027] Ces résultats montrent l'intérêt de retenir la température de 970°C, pour un maintien
isotherme d'une durée d'une demi-heure environ. Cette température permet ainsi d'accepter
les tolérances de fonctionnement des fours industriels, une fluctuation de ± 10°C
n'ayant alors qu'une incidence limitée sur la taille de grains de la structure recristallisée.
[0028] En ce qui concerne le temps de maintien isotherme,ce facteur a une incidence modérée
qui a été vérifiée. Un allongement du temps de maintien tend à provoquer un grossissement
de la taille de grain. Cependant, en-dessous d'une heure de maintien aux températures
définies, aucune influence néfaste décisive à l'égard du résultat final obtenu sur
le produit fini, n'a été observée. Les résultats recherchés sont obtenus pour une
durée de maintien sensiblement voisine de trente minutes et dans les conditions d'application
industrielle cette durée reste toujours inférieure à une heure.
[0029] On notera que l'affinement du grain, selon l'invention, ne comporte pas les inconvénients
de la méthode ayant fait l'objet du brevet US-A-3 660 177 mentionné ci- dessus qui
consiste, en partie, à fragmenter artificiellement le grain par une précipitation
de plaquettes de phase
[0030] Dans le procédé selon l'invention, l'élément Niobium est utilisé en totalité pour
la formation de la phase durcissante Ni
3 Nb - δ " ; seuls, quelques germes de phase Ni
3 Nb - δ peuvent être parfois décelés par microscopie à fort grandissement. La faible
fraction volumique de ces germes et leur morphologie globulaire n'ont alors pas d'incidence
néfaste à l'égard des propriétés mécaniques.
Ecrouissage des grains
[0031] A l'issue du maintien isotherme, une déformation finale a été réalisée. Différents
taux de corroyage ont été testés entre 8 et 45 %, le refroidissement étant réalisé
à l'air libre.
[0032] Lorsque le taux de déformation excède 25 % de réduction d'épaisseur, de nouveaux
germes de recristallisation sont générés et la structure est alors constituée d'un
mélange de grains fins écrouis et de grains très fins recristallisés : leurs tailles
respectives sont de 8 et 10/11 ASTM.
[0033] Une des caractéristiques de l'invention est de retenir, pour la déformation finale,
des taux de déformation n'excédant pas 25 %. On obtient alors une structure homogène
de 8 ASTM dont les grains présentent la particularité d'être pourvus d'un réseau de
dislocations qui tendent, en partie, à se réarranger en une sous-structure très fine
( ≃ 15 ASTM) également écrouie, au voisinage des joints de grains déformés (voir figures
7 à 8A). Ces dernières structures possèdent les caractéristiques mécaniques les meilleures,
en raison de la consolidation de l'alliage par les dislocations et la sous-structure
qui leur est associée.
Diminution des contraintes propres de trempe
[0034] Il est de pratique courante dans les gammes de mise en oeuvre de l'alliage INCONEL
718, chez certains forgerons, de procéder à un refroidissement à l'eau en fin de chaude
de finition. Cette trempe est à l'origine de contraintes importantes qui sont libérées
d'une façon hétérogène au cours de l'usinage et peuvent entraîner des déformations
importantes, génératrices de rebuts coûteux.
[0035] Or, dans de telles gammes thermomécaniques, les taux de déformation finale atteignent
des valeurs très élevées 60% environ) qui imposent un refroidissement à l'eau afin
de modérer la recristallisation de la structure déformée, intervenant en partie lors
du refroidissement des pièces brutes.
[0036] Deux types de séquences peuvent être adoptées dans le cadre de l'invention en fonction
des moyens disponibles de l'atelier de forgeage :
- séquence (a) : - fin de forgeage - retour à la température ambiante - traitement
de revenu - retour à la température ambiante
- séquence (b) : - fin de forgeage - traitement de revenu - retour à la température
ambiante
[0037] La première solution (a) consiste à laisser refroidir les pièces brutes, forgées,
à l'air libre, sur des soles réfractaires, sans les empiler. Après refroidissement,
les pièces subissent un traitement thermique limité au revenu R de précipitation de
la phase α ".
[0038] Dans la seconde solution (b), la pièce forgée est directement placée dans un four,
sans repasser par la tempéra- ture ambiante, pour subir le traitement de revenu R.
[0039] Pour l'INCONEL 718, le traitement de revenu appliqué est un des traitements connus
et consiste en un maintien de huit heures à 720°C suivi d'un refroidissement à la
vitesse de 50°C par heure jusqu'à 620°C avec maintien de huit heures à 620°C, terminé
par un refroidissement à l'air.
Absence de plaquettes de phase d
[0040] La gamme thermomécanique, objet de l'invention, a permis d'obtenir en fin de foogeage,
une structure écrouie, à grains fins, exempte de phase α en plaquettes. Le traitement
T = 955°C - 1 h - air a été volontairement écarté des gammes proposées. En effet,
ce dernier dont le rôle devait assurer l'homogénéisation de l'alliage, avant le traitement
- R - de précipitation de la phase γ", conduit en fait, d'une part à la précipitation
plus ou moins marquée des plaquettes de phase α et, d'autre part, à une recristallisation
hétérogène, à l'origine d'une déconsolidation de l'alliage.
[0041] On notera que l'écrouissage résiduel obtenu par l'invention permet, entre autres
choses, de faciliter dans certaines conditions la germination d'une phase mineure
telle que Ni
3 Nb - δ ou γ". Compte-tenu de l'objectif qui revient à éviter la précipitation de
la phase δ, il y a donc lieu de supprimer le traitement T dont la température appartient
au domaine d'existence de la phase γ. Par contre, l'application du revenu, seul,permet
de conserver l'écrouissage résiduel de la structure ; de plus, le domaine de température
de revenu (720-620°C) correspond à la précipitation unique de la phase durcissante
γ".
Exemple de gammes conformes à l'invention pour l'INCONEL 718
[0042] Il est bien entendu que ces gammes ne se rapportent qu'aux opérations de forgeage
finales et ne préjugent en rien des opérations de définition en amont.
1°) Séquence d'ébauche
[0043]
- Chauffage de la pièce à 1040°C ± 10°C (50 minutes de maintien)
- Déformation à la presse : 45 %
- Mise au four à 970°C pendant 30 minutes
[0044] A l'issue de cette séquence, la pièce ébauchée présente une structure homogène, à
grains fins.
2°) Séquence de finition
[0045] En fin de maintien isotherme, la pièce est sortie du four pour être directement écrasée
avec un taux de déformation de 8 à 25 %.
[0046] Ce faible taux de déformation constitue un avantage important de la méthode : il
permet d'utiliser des outils moins puissants, donc plus facilement disponibles et
moins coûteux.
[0047] A l'issue de cette séquence, la pièce brute présente une structure : - homogène
- fine
- écrouie
3°) Refroidissement à l'air
[0048] Le refroidissement à l'air peut être effectué soit en fin de forgeage, soit à l'issue
du traitement thermique final, sur une sole réfractaire (pour éviter les échanges
thermiques trop rapides).
4°) Revenu
[0049] Il est effectué dans les conditions du traitement de revenu standard de l'INCONEL
718, c'est-à-dire :
- un maintien de huit heures à 720°C suivi d'un refroidissement jusqu'à 620°C, à la
vitesse de 50°C par heure, avec un maintien de huit heures à cette température puis
un retour à la température ambiante en air calme.
COMPARAISON DES CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES PIECES
[0050] Dans les tableaux ci-après, nous procédons à une comparaison des caractéristiques
mécaniques principales de trois microstructures typiques (planche 4) pour l'Inconel
718 :
A - "Minigrain" selon brevet US 3 660 177 + T' R (pour une taille de grain de 10/11
ASTM) T' correspond à un traitement thermique d'une durée d'une heure à 980°C suivi
d'un refroidissement à l'air.
B - Recristallisée à grains fins + T.R.(pour une taille de grain de 7/8 ASTM) T correspond
à un traitement thermique d'une durée d'une heure à 955°C suivi d'un refroidissement
à l'air.
C - selon gamme proposée par l'invention (pour une taille de grain de 8 ASTM)
a) CARACTERISTIQUES DE TRACTION A 20 ET A 650°C (Ø = 4,5 mm - lo = 23 mm)
[0051]

b) CARACTERISTIQUES DE FLUAGE-RUPTURE A 650°C (Ø = 4,5 mm - lo = 23 mm)
sous σ - 750 Mpa
[0052]

c) CARACTERISTIQUES DE FATIGUE OLIGOCYCLIQUE A 650°C : Limite d'endurance à l'amorçage
en déformation imposée.
[0053] Les essais de fatigue oligocyclique à déformation longitudinale totale, imposée,
ont été réalisés à 650°C selon un cycle triangulaire de fréquence 0,05 Hz avec :

où ε ℓt est la déformation longitudinale totale (élastique + plastique).
[0054] La comparaison a été établie essentiellement entre les structures B et C. Les résultats
ont montré un gain de 15 à 20% en limite d'endurance, de C par rapport à B.
1. Procédé de traitements thermomécaniques pour superalliages à durcissement par précipitation
comportant une séquence d'ébauche finale, une séquence de finition et un traitement
thermique final caractérisé en ce que les étapes du procédé prises en enchaînement
se composent, dans la séquence d'ébauche finale, de :
- a - une opération de chauffe,
- b - une opération de déformation à chaud par compression, les conditions de température
et de durée de la chauffe étant déterminées et un taux de déformation suffisamment
élevé étant appliqué pour obtenir une structure de type duplex en cours de recristallisation,
- c - un traitement thermique consistant en un maintien isotherme dont la température
et le temps de maintien sont déterminés pour obtenir une structure homogène, de 7
ASTM ou plus et dans laquelle n'apparaissent pas de précipités de phase parasite,
dans la séquence de finition qui s'enchaîne avec les étapes précédentes de la séquence
d'ébauche finale de :
- d - une opération de déformation par compression à chaud dont le taux de déformation
est limité de telle sorte qu'un écrouissage de la structure homogène, précédente,
à grains fins est obtenu par faible déformation de manière à consolider la structure
sans produire de phénomène de recristallisation. en ce que le procédé est complété
par un traitement thermique final dont l'étape unique est constituée de :
- e - un traitement de revenu qui permet de conserver la structure écrouie et de provoquer
une précipitation de phase durcissante dans les conditions de traitement déterminées
pour le super-alliage considéré, en l'absence de phase parasite.
2. Procédé de traitements thermomécaniques pour superalliages à durcissement par précipitation
selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'étape - e - du procédé, lors du traitement
thermique final, s'enchaîne directement avec l'étape - d - précédente de déformation
par compression à chaud dans la séquence de finition.
3. Procédé de traitements thermomécaniques pour superalliages à durcissement par précipitation
selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'étape - d - du procédé lors de l'opération
de déformation à chaud par compression constituant la séquence de finition est suivie
avant l'opération de traitement thermique final d'un retour à la température ambiante
obtenue par refroidissement en air calme.
4. Procédé de traitements thermomécaniques pour superalliages à durcissement par précipitation
selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce qu'un taux
de déformation compris entre 30 % et 60 % est appliqué dans l'étape - b - du procédé,
lors de l'opération de déformation à chaud par compression entrant dans la séquence
d'ébauche finale.
5. Procédé de traitements thermomécaniques pour superalliages à durcissement par précipitation
selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce qu'un taux
préférentiel de déformation appliqué dans l'étape - b - du procédé, lors de l'opération
de déformation à chaud par compression entrant dans la séquence d'ébauche finale est
de 45 %.
6. Procédé de traitements thermomécaniques pour superalliages à durcissement par précipitation
selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce qu'un taux
de déformation de l'ordre de 8 % à 25 % est appliqué dans l'étape - d- du procédé,
lors de l'opération de déformation à chaud par compression constituant la séquence
de finition.
7. Procédé de traitements thermomécaniques pour superalliages à base de nickel et
à durcissement par précipitation selon l'une quelconque des revendications précédentes
caractérisé en ce que la phase parasite dont l'apparition est évitée aux différentes
étapes du procédé et particulièrement par la détermination de la température du traitement
thermique de l'étape - c - de maintien isotherme et par les conditions déterminées
pour la séquence de finition et le traitement thermique final est une phase sous forme
de plaquettes.
8. Procédé de traitements thermomécaniques pour un alliage de type NC 19 Fe Nb, de
désignation commerciale INCONEL 718 p.q. selon l'une quelconque des revendications
précédentes caractérisé en ce que l'étape - a - du procédé consistant en une opération
de chauffe dans la séquence d'ébauche finale est effectuée à une température de 1040°C
+ 10°C avec un temps de maintien de cinquante minutes, pouvant aller jusqu'à une heure.
9. Procédé de traitements thermomécaniques pour un alliage de type NC 19 Fe Nb de
désignation commerciale INCONEL 718 p.q. selon l'une quelconque des revendications
précédentes caractérisé en ce que l'étape - b - du procédé consistant en un maintien
isotherme dans la séquence d'ébauche finale est effectuée à une température de 970°C
± 10°C avec un temps de maintien de trente minutes, pouvant aller jusqu'à une heure.
lO. Procédé de traitements thermomécaniques pour un alliage de type NC 19 Fe Nb de
désignation commerciale INCONEL 718 p.q. selon l'une quelconque des revendications
précédentes caractérisé en ce que l'étape - e - du procédé consistant en un traitement
de revenu constituant le traitement thermique final est effectué à une température
de 720°C avec un temps de maintien de huit heures suivi d'un refroidissement jusqu'à
620°C à une vitesse de 50°C par heure avec un nouveau temps de maintien de huit heures
terminé par un refroidissement à l'air de telle sorte que la structure obtenue par
le procédé appliqué à l'INCONEL 718 est une structure à grains fins et homogènes de
dimension de l'ordre de 8 ASTM dont les grains ont conservé leur écrouissage, ladite
structure comportant une phase durcissante par précipités Ni3 Nb de type α" sans présence simultanée de phase parasite Ni3 Nb de type δ sous forme de plaquettes, de manière à présenter des caractéristiques
mécaniques améliorées au point de vue de la limite d'élasticité, de la tenue en fatigue
oligocyclique et au fluage et à présenter en outre un niveau de contraintes propres
de refroidissement suffisamment faible pour éviter des déformations inacceptables
lors des séquences ultérieures de mise en oeuvre des pièces obtenues, notamment en
cours d'usinage.