[0001] La présente invention a pour objet un nouveau procédé de purification d'un plomb
impur, souvent appelé "plomb d'oeuvre".
[0002] Elle a plus particulièrement pour objet un procédé de décuivrage en continu dudit
plomb d'oeuvre.
[0003] Le plomb d'oeuvre est en général élaboré dans un four de réduction tels que les fours
appelés "water-jacket", les fours rotatifs ou bien par les procédés ISP (Imperial
Smelting Process) et sort de ces fours à une température de 1 000°C environ.
[0004] A cette température, de très nombreux métaux ou métalloïdes sont solubles dans le
plomb. Parmi ces métaux, métalloïdes ou composés, on peut citer Cu
2S, PbS, Cu, As, Sb, Sn, etc...
[0005] Il est bien connu dans le domaine de la technique que l'on peut, par refroidissement,
obtenir une purification du plomb parce qu'aux alentours de 500-600°C la solubilité
de ces éléments ou composés dans le plomb baisse brutalement et un certain nombre
de composés solides s'accumulent a la surface.
[0006] Un écumage permet d'éliminer ces impuretés et d'obtenir un plomb plus pur. Toutefois,
ce procédé présente de très nombreux inconvénients car il ne peut être réalisé que
d'une manière discontinue. Il se forme en effet a la surface de gros blocs qui sont
difficiles à écumer et à enlever. On obtient même des produits pâteux qui ne permettent
aucune récupération automatique.
[0007] Le problème se présente depuis fort longtemps. On a maintes fois essayé de nouvelles
techniques. Parmi celles-ci, une seule a été mise en oeuvre à l'échelle industrielle
à Port Pirie. C'est un procédé qui propose d'établir un gradient de température entre,
d'une part, la surface, de manière à maintenir liquide les composés relargués par
le plomb, et d'autre part le plomb lui-même, de manière à faciliter ce relarguage.
[0008] Ce procédé a permis une purification du plomb en continu mais manque énormément de
souplesse puisqu'il convient de maintenir les rapports entre le soufre, l'arsenic
et le cuivre dans une certaine plage tout en maintenant la teneur en arsenic à des
niveaux assez bas. Ce procédé n'est donc pas applicable à des minerais qui conduisent
à des plombs qui s'écartent de certaines teneurs en cuivre, en soufre et en arsenic.
[0009] C'est la raison pour laquelle la Demanderesse a cherché à mettre en oeuvre de nouveaux
procédés qui permettent de fonctionner en continu tout en étant capables d'accepter
n'importe quelle teneur en cuivre et en arsenic.
[0010] Selon la présente invention, ce but a été atteint au moyen d'un procédé de purification
en continu du plomb d'oeuvre par refroidissement, caractérisé par le fait que l'on
introduit ledit plomb d'oeuvre liquide dans un bain de plomb métallique liquide thermostaté
à une température inférieure à environ 500°C et sous agitation et par le fait que
l'on récupère les matières pulvérulentes qui s'accumulent a la surface.
[0011] En effet, on a démontré que lorsque l'on trempe le plomb d'oeuvre brutablement d'une
température de 1 000°C à une température inférieure à 500°C, on obtient un produit
pulvérulent, fluide, non collant, non pâteux et facile à éliminer de la surface du
bain de plomb fondu.
[0012] Il a été montré au cours de l'étude qui a mené à la présente invention que certaines
contraintes d'agitation doivent être remplies. Ainsi, l'agitation doit avoir deux
composantes, une composante périphérique et une composante radiale ou de convection.
Cette dernière, qui correspond au mouvement descendant le long de l'axe de la cuve
vers le fonds puis le long du fonds vers la périphérie de la cuve, ensuite vers le
haut en longeant les parois et enfin en surface du bain de la périphérie vers le centre,
est très importante pour l'échange de chaleur entre le plomb à purifier et les parois
de la cuve et pour le maintien d'un faible gradient de température.
[0013] L'autre composante, la périphérique, joue également un rôle dans le maintien d'un
faible gradient de température car une forte vitesse linéaire périphérique induit
des mouvements tourbillonaires, lesquels, par les échanges thermiques qu'ils facilitent
entre l'interface plomb-cuve et le plomb situé plus à l'intérieur de ladite cuve assure
une certaine homogénéïté thermique dans le bain de plomb. On peut obtenir de bons
résultats en choisissant une vitesse périphérique comprise entre 0,5 et 5 mètres par
seconde.
[0014] Pour diverses raisons et notamment pour éviter une réoxydation du plomb à la surface
du bain la vitesse de la composante de convection au voisinage des parois verticales
de la cuve est avantageusement choisie inférieure à la vitesse péripherique, de préférence
0,1 à 0,5 fois cette dernière.
[0015] La vitesse au voisinage des parois et du fonds de la cuve, issue de la combinaison
de ces deux composantes, est telle qu'il y a avantageusement une différence d'au plus
20, de préférence d'au plus 10°C, entre la température de la paroi de la cuve et celle
du plomb à 5 centimètres de cette paroi. Ces composantes peuvent être réalisées par
exemple avec deux types de mobile d'agitation, la composante de convection avec un
agitateur turbine dont le diamètre est inférieur à la moitié du diamètre de la cuve
et la composante périphérique avec un ou plusieurs mobiles à pales sensiblement verticales.
[0016] Par ailleurs, il est nécessaire que la température du cnaudron soit maintenue de
manière très précise à la valeur cnoisie, inférieure à 500°C, de préférence entre
400 et 450°C, et il faut que cette régulation soit effectuée avec une tolérance inférieure
à 20°C. En effet, il convient de ne pas être trop élevé en température, faute de quoi
on obtiendrait les produits pâteux évoqués ci-dessus ou des gros blocs.
[0017] En outre, il convient d'éviter une solidification du plomb sur les bords. C'est la
raison pour laquelle la Demanderesse a été contrainte de concevoir et de mettre en
oeuvre un dispositif particulier qui permette une mise en oeuvre aisée dudit procédé.
[0018] En se reportant à la figure unique, ce dispositif pour purifier le plomb d'oeuvre
est caractérisé par le fait qu'il comporte un chaudron 1 entouré d'un isolant 3, un
espace 2 étant pratiqué entre l'isolant 3 et le chaudron 1 pour permettre à de l'air
de circuler dans cet espace, pour refroidir le chaudron ledit air étant injecté au
moyen d'une canalisation 4 et évacué par une ouverture annulaire 5 située à la partie
supérieure du chaudron, l'isolant 3 étant recouvert d'un bobinage 6 permettant de
chauffer le chaudron par induction. Par ce système on peut passer d'une phase de refroidissement
à une phase de réchauffement et réciproquement en moins d'une seconde.
[0019] De préférence, on choisira comme isolant le produit vendu sous l'appellation commerciale
"Microtherme" ou des composés de caractéristiques voisines, dont la caractéristique
de conductibilité thermique est inférieure a 0,05, de préférence inférieure à 0,03
KCal/m/h/°C, pour une température moyenne de 500°C.
[0020] En fonctionement, ce dispositif permet l'évacuation des calories par les parois du
chaudron tout en maintenant un très faible gradient de température au sein de ce dernier
et ce au moyen de la circulation d'air, ou de tout autre fluide convenable, cependant
qu'en cas de baisse trop rapide de la température dans le chaudron ou d'un gradient
de température entre la paroi extérieure et le bain trop élevé, il est possible d'apporter
rapidement une quantité importante de chaleur au moyen dudit bobinage qui fonctionne
par induction.
[0021] Le cnaudron doit également être équipé d'un dispositif d'extraction des crasses pulvérulentes.
Ce dispositif peut être choisi dans tous les dispositifs déjà connus fonctionnant
auxdites températures. On peut citer par exemple les aspirateurs pneumatiques, les
roues, les pelles...
[0022] Cette extraction des crasses peut être réalisée de deux manières différentes : soit
directement dans le chaudron de trempe, soit dans une autre cuve placée en série.
Pour une installation fonctionnant en série, on a intérêt à avoir une cuve placée
en série.
[0023] Un peut poursuivre l'affinage du plomb après l'avoir déoarassé de ses crasses (parfois
désignées par l'anglicisme "dross") en réitérant la même opération à l'aide d'un système
identique au premier mais à une température qui est régulée avec précision (± 5°C,
de préférence ± 2°C) autour d'une valeur choisie entre 320 et 340°C. Cette opération
peunt être, dans certains cas, avantageusement utilisée avec un apport de composés
susceptibles d'engendrer du soufre tels que par exemple la pyrite et le soufre élémentaire
lui-même.
[0024] On peut également réaliser une adjonctin de tout composé susceptible de faire avec
le cuivre des insolubles . dans le plomb à haut point de fusion, c'est-à-dire à un
point de fusion sensiblement supérieur à celui du plomb en cours d'affinage.
1. Procédé de purification en continu du plomb d'oeuvre par refroidissement, caractérisé
par le fait que l'on introduit ledit plomb d'oeuvre liquide dans un chaudron thermostaté
contenant du plomb métallique liquide à une température inférieure à environ 500°C
et sous agitation et par le fait que l'on récupère les matières pulvérulentes qui
s'accumulent à la surface.
2. Procédé selon 'a revendication 1, caractérisé par le fait que l'agitation est réalisée
de manière que la différence de température entre la paroi de la cuve et le plomb
situé à 5 centimètres de la paroi soit inférieure à 20°C.
3. Procédé selon les revendications 1 et 2 prises séparément, caractérisé par le fait
que l'on mantient la température du plomb du chaudron à une valeur fixée à l'avance
avec une tolérance inférieure à 20°C.
4. Procédé selon les revendications 1 à 3 prises séparément, où l'on soumet le plomb
ayant subi une première opération de purification à une nouvelle purification, caractérisé
par le fait que l'on introduit ledit plomb d'oeuvre liquide dans un chaudron thermostaté
contenant du plomb métallique liquide à une température comprise entre 320 et 340°C
(deux chiffres significatifs) et sous agitation et par le fait que l'on récupère les
matières pulvérulentes qui s'accumulent à la surface.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé par le fait qu'au cours de la deuxième
opération de purification on ajoute des composés susceptibles d'engendrer du soufre.
6. Dispositif pour purifier le plomb d'oeuvre, caractérisé par le fait qu'il comporte
un chaudron 1 entouré d'un isolant 3, un espace 2 étant pratiqué entre l'isolant 3
et le chaudron 1 pour permettre à de l'air de circuler dans cet espace, pour refroidir
le chaudron ledit air étant injecté au moyen d'une canalisation 4 et évacué par une
ouverture annulaire 5 située à la partie supérieure du chaudron, l'isolant 3 étant
recouvert d'un bobinage 6 permettant de chauffer le chaudron par induction.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que ledit isolant
est le produit vendu sous l'appellation commerciale "Microtherme".
8. Dispositif selon les revendications 6 et 7 prises séparément, caractérisé par le
fait qu'il comporte en outre un dispositif d'extraction des crasses choisi dans le
groupe des aspirateurs pneumatiques, des roues et des pelles.
9. Dispositif selon les revendications 6 à 8 prises séparément, caractérisé par le
fait que le chaudron est relié a un autre chaudron où la décantation se fait et qui
est lui équipé des systèmes d'extraction des crasses.